Auteur/autrice : Omar MAZRI
Cheikh Ibn-Ibrahim de la Mosquée Al Aqsa : initiative de paix contre le plan de la Fitna en Syrie
Initiative de la mosquée d’Al Aqsa de Jérusalem en faveur de la paix et de la réconciliation en Syrie par le cheikh Ibn Ibrahim Abou ‘Arafa qui apporte une controverse religieuse crédible et argumentée à la Fatwa de Qaradhawi qui reste une opinion partisane sans références religieuses crédibles et incontestables :
Si vous avez du mal à suivre le texte vous avez le texte intégral de la traduction ici
Texte de l’appel des imams de Jérusalem à la fin de l’effusion de sang en Syrie.
« Notre ami Bouteflika – de l’Etat rêvé à l’Etat scélérat » : vérité ou diversion ?
Je suis tombé sur un article, en trois parties, du journal « le matindz » intitulé « Les dessous de la complicité Bouteflika – Émirats ». Ces articles font l’apologie du livre « Notre ami Bouteflika – de l’État rêvé à l’État scélérat » ainsi que la publicité au directeur de ce journal Mohamed Benchicou président du collectif rédacteur du livre.
Je n’ai aucune sympathie pour ce journal qui n’existe que par le monopole de l’État sur la publicité qui distribue la rente aux journaux servant sa stratégie de communication. Si ce journal et tant d’autres du même gabarit devaient compter sur la qualité du travail d’investigation de leurs journalistes et de l’intérêt du peuple algérien pour leur contenu il y a longtemps que ces journaux auraient déclaré faillite et mis la clé sous le paillasson.
Ce qui m’a amené à prendre la plume c’est la capacité de nuisance et de désinformation qu’il laisse dans l’esprit de jeunes en quête de scandales sur une gouvernance incompétente faute de se prendre en charge et de s’impliquer dans une dynamique de changement. Il y a une volonté délibérée de diversion qu’il faut dénoncer : Haqqoun ourida bihi bàatiloun (Une vérité dont la visée est de faire valoir le faux – Ali Ibn Abi Taleb)
Ce journal et le livre dont il fait la promotion ne donnent pas une réflexion sur la dynamique du changement, mais répondent en apparence à une logique commerciale de la presse à sensation et de l’opposition à dénonciation verbale, mais sans apporter du nouveau sur les pratiques du pouvoir qui n’échappent pas aux gens de la plèbe.
Lorsque 300 000 Algériens et l’Algérie avec son histoire, ses ressources et son avenir sont occis par l’incitation à la haine, à l’éradication et à la guerre civile par ce même journal et son directeur on peut se demander : quelle est la signification des milliards qu’aurait détournés le Président Boutelflika ? Ce journal dont la nature idéologique n’est plus le trotskisme, mais les affaires comme l’ensemble de la gauche algérienne même si Gilles Perrault appelé à la rescousse pour donner crédit et notoriété à leur livre a un passé notoire de trotskiste.
Celui qui veut s’intéresser à l’histoire du trotskisme verra comment ce mouvement a été souvent l’écran de dissimulation du sionisme et de la CIA. La meilleure illustration est le rôle des trotskistes en mai 68 qui a fait tomber le général de Gaule connu pour son refus de l’alliance avec l’OTAN, son refus du sionisme et sa politique d’une politique d’ouverture avec le monde arabe. L’histoire retient également qu’après l’offensive militaire de Ho Chi Minh en mars 68 contre l’armée américaine au Vietnam la France était chargée d’ouvrir les négociations entre l’Amérique et Ho Chi Minh en mai 68 et qui ont abouti à la conférence de Paris en 1969. Alors que le monde progressiste et les peuples des anciennes colonies venaient de découvrir ce héros vietnamien, les trotskistes français n’ont pas trouvé mieux que d’organiser une manifestation avec des drapeaux et des banderoles en hommage non pas à Ho Chi Minh, mais à Trotski. Pour Malek Bennabi qui avait analysé l’aspect idéologique des progressistes algériens et français qui refusent aux musulmans le débat idéologique, il y avait une supercherie sioniste et américaine pour faire imposer leur agenda dans une manifestation à la fois anti-impérialiste et reconnaissante à la lutte du peuple vietnamien. On peut légitimement se poser la question sur la place d’un Trotskiste comme Gilles Perrault dans un problème qui relève de l’Algérie et des Algériens. Le talent, l’engagement, la biographie et la bibliographie de Gilles Perrault ne sont pas des facteurs déterminants pour préfacer un livre écrit par des Algériens attaquant un président algérien en exercice même si ce président est illégitime, corrompu, autocratique. Il y a des principes à ne pas transgresser.
J’ai refusé que le général Khaled Nezzar soit trainé dans un tribunal français ou suisse non par sympathie pour lui, mais par dignité pour mes proches qui sont morts pour la patrie et qui ont connu les camps d’internement durant la guerre de libération. Mon refus m’a fait rompre des amitiés solides et anciennes, car l’égard pour l’Algérie, nonobstant son État pitoyable et pour lequel Khaled Nezzar a une part de responsabilité, impose à tout algérien un sentiment patriotique libéré du patriotisme de canailles que certaines personnes dans le pouvoir, dans l’opposition et dans les médias algériens cultivent sans honte ni pudeur. Il n’appartient ni à la France ni à la Suisse ni aux États-Unis ni aux monarchies du Golfe d’interférer dans nos affaires internes : il y va de notre devenir, de notre dignité, de notre souveraineté même si celle-ci est lourdement mise en cause par les gouvernants. Si nous tolérons un instant, dans un livre ou dans une affaire de justice, le droit de regard de l’Étranger sur une affaire relevant du droit algérien et concernant le peuple algérien, même si pour l’instant le droit et le peuple sont les plus grands absents, nous devenons des complices à l’ingérence étrangère qui est la nouvelle doctrine du nouvel ordre mondial pour nous asservir de nouveau. Musulman je crois en la justice divine : si l’État algérien n’est pas constitué pour rendre justice avec équité et impartialité, les responsables de crimes politiques et économiques, et d’atteinte à la vie des individus ne peuvent échapper à l’impunité de l’histoire et du Jugement dernier.
Enfin, il reste à montrer le paradoxe des trotskistes et des gauchistes algériens. Ils se sont convertis depuis longtemps à l’économie de marché et à l’affairisme qu’ils oublient dans leur analyse de recourir à la dialectique marxiste qui consiste essentiellement à analyser la dynamique sociale, politique, économique et historique d’un système, ses rapports avec la géopolitique, et ses contradictions. Il s’agit d’analyses de processus pour comprendre et pour agir et non de prise de positions partisanes en faveur ou contre des individus. Les progressistes algériens, en rupture avec la culture dialectique et nationaliste des grandes figures du marxisme algérien telles que Mohamed Harbi ou Hachemi Hajerès, sont otages intellectuellement et moralement des appareils bureaucratiques dont ils sont issus et otages de leur culture d’éradication du peuple qu’ils ne pourront jamais représenter, car ils savent qu’ils sont désavoués par ce peuple sur le plan moral, religieux et idéologique. Ils savent qu’ils sont le produit d’un système qu’ils ont servi et défendu.
Je ne défends pas le président Bouteflika, dont le bilan n’échappe à personne et je ne vais pas faire de la surenchère sur la situation du peuple algérien. Je m’insurge contre la désinformation qui consiste à présenter un président ou un homme comme bouc émissaire de la catastrophe annoncée. Nous savons tous que ce président est coopté par le système et s’il y a un devoir courageux de demander des comptes et de situer les responsabilités il consiste à analyser le système et les alliances nationales et internationales qui ont permis l’arrivée de monsieur Bouteflika et sa longévité alors que monsieur Boudiaf a fini tragiquement en direct et que le général Liamine Zéroual a jeté l’éponge.
Bien entendu les pseudos progressistes algériens, journalistes et écrivains, ne nous diront jamais qu’ils ont constitué l’ossature de l’appareil bureaucratique de l’appareil d’État et des appareils économiques du secteur public dont sont issus le secteur privé parasitaire et la presse « libre » qui tous vivent de la rente de l’État et de sa corruption. Pourquoi alors se comporter comme les pharisiens accusant de fornication l’élément faible de la société juive et laissant les autres péchés dans l’oubli et le silence que Jésus est venu les réformer ? La réponse est simple et connue par tout le monde sans jeter l’anathème sur les pharisiens de l’Algérie post indépendance.
Elle est simple quand on sait que la bataille que se livrent les différents clans du pouvoir pour la rente et la prébende se fait par deux canaux : le terrorisme contre le peuple et la guerre médiatique.
Tout le monde sait pour qui roule notre presse indépendante. Elle ne roule pas pour l’État algérien ni pour le peuple algérien : elle roule pour un clan contre l’autre. Elle ne roule pas pour la souveraineté nationale et la résistance contre la prédation nationale et internationale, mais elle roule pour un enjeu stratégique contre un autre enjeu aussi stratégique.
Le premier enjeu stratégique : L’Algérie après l’indépendance et jusqu’à la fin de l’ère Chadli était un terrain de bataille entre les nationalistes (toutes idéologies et tendances politiques confondues), les partisans du Makhzen marocain (une république monarchiste avec la même matrice politique, économique et sécuritaire que celle du Maroc) et le Hizb frança, la cinquième colonne qui veut maintenir l’Algérie dans la francophonie sur le plan culturel et politique et le comptoir commercial sur le plan économique et géopolitique.
Le second enjeu stratégique : Les mêmes acteurs jouent et toujours très mal à qui emmènera l’Algérie dans le giron américano-qatari saoudien ou dans le giron franco-européen.
Si le second est classique et bien rôdé avec ses clercs et ses appareils au sein des médias, des appareils administratifs et économiques pour maintenir l’Algérie comme comptoir commercial de la France et de ses partenaires européens, le premier est « moderne » et en voie de puissance pour embarquer l’Algérie comme base coloniale de l’OTAN pour jouer le rôle de gendarme en Afrique et en supplétifs dans une prochaine guerre contre l’Iran. Cet axe nouveau repose sur le « soft powerment » de Brezinski qui accorde une large part aux islamo nationalistes, aux courants maraboutiques et aux anarchistes de l’Islam infantile qui sont mus par le désir de vengeance et par la quête de pouvoir.
Les arguments du « matin » et de monsieur Benchicou sont tellement évidents et fallacieux que nous ne sommes pas dans un réquisitoire dicté par l’éveil de conscience de l’algérianité contre les droits bafoués et les richesses spoliées, mais dans une démarche de psychopathes qui ont peur d’un scénario qui les exclut du contrôle des rouages de l’État et du partage de la rente qu’ils ont patiemment et méthodiquement élaboré depuis la « révolution agraire » par le noyautage de l’administration et de l’économie. Servant leurs intérêts idéologiques, linguistiques, politiques et économiques ils ne peuvent pas attaquer la monarchie saoudienne ou qatarie de vassaux de l’impérialisme et du sionisme, car ils n’ont ni le courage ni le nationalisme qui défend la souveraineté du peuple et ses valeurs arabo musulmanes. Ils ont par contre la perfidie et la lâcheté de poignarder, comme à leur habitude, le peuple algérien en le frappant dans ce qui est sacré tout en faisant de la désinformation sur les origines et les acteurs du système de prédation de l’Algérie.
Ainsi, ce qui est à retenir dans leur détraction de Bouteflika et des monarchies est cette expression perdue dans le verbiage : « Algérie réorientée vers une engeance arabo-islamique. Le terme engeance signifie bien leur embarras qui témoigne de leur désespoir de conquérir le sommet du pouvoir et de leur doute sur leur l’efficacité de leurs alliances classiques.
Ils savent qu’à terme l’Algérie ne leur appartiendra pas. Ils ont choisi la tyrannie, l’exclusion et le monopole au nom de la liberté et de la démocratie, le temps de rendre des comptes n’est pas loin. Bouteflika est déjà sur la voie de rejoindre son créateur qui lui demandera des comptes.
Je les mets au défi, de ramener non pas Gilles Perrault, mais un institut de sondage compétent et indépendant pour définir le nombre de vendus de leur presse, le profil de leur lecteur et les rubriques consultées.
Je fais le pari d’un litre d’huile kabyle contre une olive palestinienne que la majorité des gens qui achètent leurs journaux le font pour consulter la rubrique sportive et la rubrique nécrologique. Le diction algérien s’applique bien à ces parasites saltimbanques de foire : Yakoul al Ghalla wa iyssab al Milla ( Il mange leur nourriture et puis insulte leur confession). Il est plus que jamais urgent de se réveiller, car il y a le feu dans la demeure Algérie, les pyromanes et les corrupteurs sont plus nombreux que les réformateur. Un changement pacifié et accompagné sous le contrôle de l'ANP qui s'engagerait à respecter et à faire respecter la Constitution et à rester en dehors des luttes partisanes et politiques est urgent avant que le changement ne soit pas imposé contre la souveraineté nationale.
Faisons du slogan "pour les idées et le débat" une réalité au service de l'Algérie.
« Notre ami Bouteflika – de l’Etat rêvé à l’Etat scélérat » : vérité ou diversion ?
Signification du Dine – Partie 1
Problématique.
« Le Prophète (saws) a dit : Le Dine c’est le bon conseil et la loyauté ». Nous lui avons demandé : « Vis-à-vis de qui ? » Il a répondu : « vis-à-vis d’Allah, de Son Livre, de Son Messager, des guides des Musulmans et du commun des gens». Hadith
Ce Hadith sublime a répondu sans faille ni détours ni omission sur le Dine et la loyauté à la Parole d’Allah, à la Sunna du Prophète, à l’exercice du pouvoir légitime et au service des fondamentaux de l’Islam, à la société vivante qui vit miséricordieuse, éclairée et responsable à l’ombre de l’Islam et comme partenaire associé à la gouvernance politique et économique. Mais celui qui ne connait pas l’Islam ou le refuse va se trouver face à des interrogations fallacieuses.
Pouvons-nous avoir une explication épistémologique et religieuse du mot « Dine » et pouvons-nous traduire le Dine par « religion » et donner ainsi à ce Hadith sa véritable résonnance morale et spirituelle sans l’entacher par le Wahn, la faiblesse qui nous rend insignifiant, inconséquent, absurde, une grande coquille vide de consistance ? Pouvons-nous expliquer le sacré par le profane ? Pouvons nous expliquer le Dine dans l’Islam sans le recours aux sociologues, aux ethnologues et aux anthropologues du positivisme français ou anglo-saxon ?
Étymologie
1- Quelle est la signification du mot « Religion » dans la langue française?
Le mot religion dans la langue française est issu des termes latins « religio » signifiant conscience et recueil, et « religare » signifiant relier, et « relegere » signifiant recueillir mais aussi relire. Elle est définie philosophiquement comme le rapport de l’homme à l’ordre du sacré (divin ou non divin), tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales. Le sacré est par définition indiscutable par rapport au profane discutable. Elle est définie aussi comme culte rendant hommage au(x) dieu(x). Dans un cas comme dans l’autre l’animisme, le fétichisme, le bouddhisme, le paganisme, le Judaïsme, le Christianisme, le communisme, le républicanisme, le socialisme, le scientisme, l’économisme, le laïcisme, la capitalisme, le mondialisme, le matérialisme, le sionisme et le satanisme sont des religions avec leur sacré, leurs idoles, leurs temples, leurs rites, leurs doctrines, leurs livres et leurs adeptes.
Si on considère le terme religion sur le plan lexical et sa pratique d’oraison dans le christianisme on pourrait dire la religion correspond à la prière en sa qualité de relation avec Dieu, de relation entre les orants et d’invocation. En effet le Prophète (saws) a définit la quintessence de l’Islam dans la prière et la quintessence de la prière dans l’invocation.
أس ال
« L’ordre suprême est l’Islam, son sommet est le Jihad, sa colonne est la Salat »
Si la colonne s’écroule tout l’édifice s’écroule et c’est ainsi que le Prophète et ses compagnons ont considéré que celui qui délaisse la prière a démoli sa religion comme ils ont considéré que le dernier pacte d’un musulman avec la communauté musulmane est la prière. La différence fondamentale entre le Dine islamique et les autres religions est la Salat :
العهد
« Le pacte qui nous lie est la Salat, quiconque a abandonné la Salat a alors renié »
En comparaison avec religion (religare) l’habitude est de voir la Salat (الصلاة) dans une proximité lexicale avec Silat (lien, attachement, relation) et ainsi conclure que la religion est la Salat alors que le Dine est l’ensemble des piliers et des prescriptions de l’Islam. Cependant le Coran a nettement distingué la Salât (الصلاة) de l’invocation (الدعاء) et de ce fait nous ne pouvons pas confondre le Dine compris comme prière et invocation avec la religion comprise comme prière et invocation.
{Quand vous avez accompli la Salàt, invoquez le nom d’Allah, debout, assis ou couchés sur vos côtés} An Nissa 103
Par ailleurs un des imams de la mosquée Al Qods, Ben Ibrahim abou ‘Arfa a montré sur le plan linguistique qu’il y a une différence lexicale entre le lien (الصلة) dont la racine est WSL (و ص ل) lier, atteindre, et la Salat (الصلاة) dont la racine est SWL (ص ل و).
Que signifie donc le verbe SWL (ص ل و) ? C’est l’ensemble des mouvements de la tête, du dos et du corps accomplissant le rituel de la prosternation dans des rangs successifs derrière un guide. Ce rituel caractéristique de la Salât est le même que l’ensemble des Prophètes et de leurs adeptes et que nous retrouvons encore sous une forme approximative dans certaines factions juives et chrétiennes attachées aux traditions.
En réalité le terme Salat ne peut être confiné au sens cultuel ou de posture de la prosternation, il englobe, au regard du réseau de sens qu’il entretient avec d’autres termes signifiants dans l’énoncé coranique, l’institution du lien spirituel et social comme le stipule, à titre d’illustration les trois énoncés suivants :
{… qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la Salât, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons, et qui, atteints par l’injustice, ripostent.} As Choura 38
{Récite ce qui t’est révélé du Livre et accomplis la Salât. En vérité la Salât préserve de la turpitude et du blâmable. Le rappel d’Allah est certes ce qu’il y a de plus grand.} Al ‘Ankabout 45
{Cultive, certes, celui qui se purifie, et se rappelle le nom de son Seigneur, puis célèbre la Salât.} Al A’âla 14-15
2 – Religion et lutte idéologique contre l’Islam.
Dans la recherche des définition il est remarquable de voir que lorsqu’on interroge les dictionnaires français sur christianisme, judaïsme et bouddhisme on voit la référence à la religion alors que le terme islamisme au lieu de trouver la logique de religion de l’Islam ou religion islamique nous trouvons « Religion de Mahomet » sachant que le terme Mahomet (celui qui n’a jamais louangé) est la signification contraire de Mohamed (Celui qui est excellent en louanges, qui a la vocation de louanger Allah). Le Larousse qui est le dictionnaire de vulgarisation le plus populaire on trouve une définition qui n’est pas surprenante pour l’esprit averti qui y voit le radicalisme idéologique : « Islamisme : Mouvement regroupant les courants les plus radicaux de l’islam, qui veulent faire de celui-ci, non plus essentiellement une religion, mais une véritable idéologie politique par l’application rigoureuse de la charia et la création d’États islamiques intransigeants. »
J’ai relevé cet extrait de Wikipedia assez significatif : « À l’instar de quelques auteurs et de quelques polémistes, dans son ouvrage Soufi ou mufti ? Quel avenir pour l’islam, l’islamologue française Anne-Marie Delcambre estime, quant à elle, que « islamisme » et « islam » désignent une réalité indistincte, posant que la nouvelle acception du terme « islamisme » – l’acception politique – puiserait sa source dans l’affirmation du juriste égyptien, Muhammad Sa’id al-‘Ashmawi, qui avait déclaré que « Dieu voulait que l’islam fût une religion, mais les hommes ont voulu en faire une politique ». Elle voit ainsi dans l’islam et l’islamisme une forme de continuité, une réalité inchangée, proposant une vision à laquelle s’oppose son préfacier américain, le journaliste Daniel Pipes qui argue, lui, que l’islamisme est une « manifestation spécifique, moderne et extrémiste de l’islam » s’inscrivant dans une réalité évolutive. »
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Daniel Pipes est un sioniste américain qui affiche son intégrisme et sa haine de l’Islam. Il est l’inventeur dans les années 70 du mot « islamophobia » non pour décrire la réalité de la stigmatisation du musulman mais pour donner un outil sociologique et psychologique de lutte idéologique pour créer la méfiance envers le Musulman et la défiance entre les Musulmans. Écrivain et journaliste il écrit chaque semaine un article contre les Musulmans s’appuyant sur sa haine mais aussi sur sa connaissance de la langue arabe qu’il a étudié au Caire et de l’Islam qu’il a étudié comme doctorant sur la législation islamique à Harvard. Anne-Marie Delcambre est la traductrice et la vulgarisatrice des thèses islamophobes et sionistes de Daniel Pipes.
3 – Quelle est la signification du mot « Dine » dans la langue arabe?
الدينُ : والشأن العادة Le Dine (Al ‘àda wal chàn) serait l’état naturel et la coutume.
Il s’agit d’une définition qui fait référence à Abraham. Le Dine est la coutume dans le sens où c’est la tradition abrahamique d’adorer Allah en sa qualité de Hanif c’est-à-dire d’être naturellement religieux et monothéiste. L’état naturel vise la Fitra humaine, la religion primordiale. Il vise vise la situation monothéiste des peuplades et des nations depuis Adam ainsi que les circonstances morales, économiques, technologiques, scientifiques, sociales et politiques qui construisent la grandeur, la gloire et la prospérité des adeptes de ce Dine :
{Et ils dirent : « Soyez juifs ou nazaréens, vous serez guidés ». Dis : « Bien au contraire : la confession d’Abraham, pur monothéiste, et qui ne fut point du nombre des polythéistes». Dites : « Nous sommes devenus croyants en Allah, en ce qui nous a été Révélé, et en ce qui a été Révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été Révélé à Moïse, à Jésus, et en ce qui a été Révélé aux Prophètes par leur Seigneur. Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux et nous nous remettons à Lui ». S’ils croient en cela même que vous croyez, ils se sont effectivement bien guidés, et s’ils s’en détournent, c’est qu’ils sont en schisme. Allah sûrement te Prémunira contre eux, car Il Est L’Omni-audient, L’Omniscient. La Sibgha d’Allah! Qui donc est meilleur qu’Allah pour donner une Sibgha ?} Al Baqara 135
Le Dine est qualifié dans ce verset de Sibghat d’Allah (صِبْغَةَ اللّهِ وَمَنْ أَحْسَنُ مِنَ اللّهِ صِبْغَةً وَنَحْنُ لَهُ عَابِدونَ), la coloration, la couleur dans le sens de l’empreinte visible et indélébile qu’Allah a déposé dans l’être humain même si ce dernier nie sa foi ainsi que l’habit le plus esthétique dans le sens d’habitudela plus conforme à la nature humaine. Cela signifie aussi qu’il n’ya pas de changement à la religion d’Allah qui est une et unique : l’Islam. Les Feuillets d’Abraham, les Psaumes de David, la Tora, l’Evangile et le Coran sont une seule et même parole conférant aux hommes une seule et même croyance et une seule et même Char’ia. Quiconque soutient l’idée de trois religions monothéistes ou que l’Islam est un rameau du monothéisme à l’instar du judaïsme et du christianisme a proféré des mensonges contre Allah qui dit sans équivoque :
{Dites : « Nous sommes devenus croyants en Allah, en ce qui nous a été révélé, et en ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été révélé à Moïse, à Jésus, et en ce qui a été révélé aux Prophètes par leur Dieu. Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux et nous nous remettons à Lui ». S’ils croient en cela même que vous croyez, ils se sont effectivement bien guidés, et s’ils s’en détournent, c’est qu’ils sont en schisme. Allah sûrement te Prémunira contre eux, car Il Est L’Omni-Audient, Le Tout-Scient.} Al Baqara 136
{Aucune altération aux Paroles d’Allah. Cela est sûrement l’immense triomphe.} Younes 64
Pour bien montrer l’importance de la coutume, des habitudes et des relations sociales dans la préservation ou dans la démolition du Dine le Prophète (saws) a dit : «L’homme a la même religion que son ami. Que l’un de vous fasse donc bien attention à celui qu’il prend pour ami!»
Le schisme qui est le contraire de la Sibghat d’Allah est de quitter le monothéisme pour l’idolâtrie, la monolâtrie ou le sectarisme et adopter des postures de fourvoiement ou de déviation de la Vérité qui deviennent des coutumes erronées, des préjugés et des croyances contraire au monothéisme :
{Certes, ceux qui ont séparé leur religion et sont devenus des sectes, tu n’es des leurs en rien} (al Maidah 159).
La Sibgha est la teinture, la coloration, l’habit, l’habitude, la saine nature qui mettent le croyant dans sa couleur et sa tradition monothéiste vive sans tâche ni confusion. La Sibgha est la Religion naturelle celle de l’harmonie, de l’innéité, de l’amour, de la voie vers Allah, du gout spirituel de la personnalité de base qui a adopté le monothéisme comme couleur dominante. Dans la réalité la couleur est visible
grâce à la lumière qui comporte les ondes électromagnétiques venant du soleil et qui en se réfléchissant sur un objet dévoile la couleur de cet objet. Le Dine c’est donc la couleur du monothéisme qui façonne le regard perceptif, mental, éthique, esthétique et spirituel.
دانهَ : واستعبده دينا،ً أي أذلهًّ ‘Abada Adorer – se soumettre – être humbles et recueillis
Ce sens est le plus juste et le plus global car il concilie la Sibghat et l’islam par l’adoration dans tous les actes ontologiques et sociaux :
صِبْغَةَ اللّهِ وَمَنْ أَحْسَنُ مِنَ اللّهِ صِبْغَةً وَنَحْنُ لَهُ عَابِدونَ
En traduisant Sibghat par Religion nous aurons le sens suivant :
{La Religion d’Allah! Qui donc est meilleur qu’Allah pour donner une Religion ? Nous Lui sommes des adorateurs.} Al Baqarah 138
Le Dine c’est l’adoration d’Allah :
{Je n’ai créé les djinns et les êtres humains que pour M’adorer.} Al Dhàriyàte 46
Le Dine c’est la sujétion, la soumission et la servitude non comme le veut la traduction des orientalistes qui fait penser à un Dieu esclavagiste et à des Musulmans soumis, esclaves et serviteurs inaptes à la liberté. Il faut aller plus loin dans le sens étymologique de ‘abada pour comprendre qu’il s’agit d’un état de terrassement de soi par l’évocation et l’invocation d’Allah au point de devenir aplani n’opposant aucune résistance ni arrogance ni suffisance pour entendre avec humilité son message, le porter comme un véhicule libéré de l’accessoire des autres charges, et se diriger comme messager vers les autres pour leur transmettre humblement mais véridiquement la parole divine, mais aussi comme un itinérant allant vers Allah qui est le refuge, le secours, le recours et l’Espérance. Nous sommes par le Dine, compris comme sujétion adorative, dans une allusion à l’humilité, à la facilitation de la voie, à la posture de l’homme comme une Créature acceptant son Créateur, un indigent sollicitant Allah le Riche, le Généreux, un faible implorant l’Omnipotent qui entend et qui répond :
{A Lui appartient ce qui est dans les Cieux et ce qui est dans la terre. Certes, Allah Est sûrement, Lui, le Tout-Riche, le Tout-Louable. N’as-tu donc pas vu qu’Allah vous a mis à votre service ce qui est dans la terre, et que les navires voguent sur la mer par Son Ordre, et qu’Il Retient le Ciel de tomber sur la terre, rien que par Son Vouloir ? Certes, Allah Est sûrement Compatissant, Miséricordieux. Et c’est Lui qui vous a fait vivre, puis Il vous fait mourir, puis Il vous fera revivre.} Al Hadj 64
On retrouve d’autres racines qui évoquent la soumission pour indiquer qu’Allah est le Seul Propriétaire : المَدينةَ – المَدينُ : العبدُ
{A Allah appartient ce qui est dans les Cieux et la terre. Certes, Allah Est le Tout- Riche, le Tout-Louable. Si ce qu’il y avait sur terre comme arbre était des calames, et que la mer était approvisionnée, après son tarissement, de sept autres mers, les paroles d’Allah ne s’épuiseraient point. Certes, Allah est Invincible, Sage. Votre création et votre résurrection ne sont que comme l’affaire d’une seule personne. Certes, Allah Est Omniaudient, Omnivoyant.} Luqman 26
{O Hommes ! C’est vous qui avez besoin d’Allah, et Allah Est Lui le Tout-Riche, le Tout-Louable.} Fatir 15
Tout le Coran est description de ce Dine du ‘Abd ( عبد ) comme comportement d’humilité et de déférence envers Allah en contradiction avec l’arrogance, la laideur et le formalisme de ceux qui se prétendent musulman et qui affichent leur ignorance ou leur bigoterie avec ostentation :
{Et annonce la bonne nouvelle à ceux qui sont déférents, ceux qui, si le nom d’Allah Est mentionné, leurs cœurs frémissent} Al Hadj 34
{Dis : « Croyez-y ou n’y croyez pas » : ceux qui ont déjà reçu la Science, auparavant, quand on le leur récite, tombent en prosternation jusqu’aux mentons, et disent : « Gloire à notre Seigneur. La promesse de notre Seigneur sera sûrement accomplie », et ils tombent jusqu’aux mentons en pleurant, et il les accroît en humilité.} Al Isra 107
الحساب والجزاء – دانهَ دينا أي جازاه Le Dine signifie aussi récompense, rétribution, jugement :
{Le Miséricordeur, Le Miséricordieux ; Maître du Jour du Jugement.} Al Fatiha 2
الدينُ : الطاعة فهو أمرٌ ينُقاد له : Le Dine c’est l’obéissance totale, le culte exclusivement voué à Allah sans lui associer un rival, un associé, un enfant :
{C’est Toi Seul que nous adorons et c’est à Toi Seul que nous recourons.} Al Fatiha 3
Le Dine est la direction infaillible, l’alliance avec Allah
{Et ne vous fiez qu’à celui qui suit votre religion. Dis : « Certes, la Direction infaillible est la Direction d’Allah ». Que quelqu’un reçoive ce que vous avez reçu ou qu’on vous dispute auprès de votre Seigneur, dis : « La grâce est sûrement entre les mains d’Allah, Il l’Accorde à qui Il Veut ». Allah Est Tout-Largesse, Omniscient. Il privilégie de Sa miséricorde qui Il Veut. Allah Possède la Munificence immense.} Al ‘Imrane 73
{Et lorsque Allah Conclut l’Alliance des Prophètes : « Compte tenu de ce que Je vous Ai Révélé d’un Livre et de Sagesse, puis qu’un Messager vous est venu corroborant ce qui est avec vous, vous devez le croire et vous devez l’appuyer ». Il Dit : « Acquiescez-vous et vous engagez-vous à ces conditions à Mon Alliance ? ». Ils dirent : « Nous acquiesçons ». Il Dit : «Témoignez-en et Je Suis avec vous du nombre des témoins ». Quiconque s’en détourne, après cela, ceux-ci alors sont sûrement les pervertis. Aspirent-ils à une autre religion que celle d’Allah, alors qu’à Lui s’est remis tout ce qui est dans les Cieux et en la terre, de gré ou de force, et que c’est à Lui qu’ils seront ramenés?} Al ‘Imrane 81
{Il est parmi ceux qui se judaïsèrent qui altèrent les mots de leurs places et disent : « Nous avons écouté et nous nous sommes rebellés ; écoute, puisses-tu ne rien entendre et rà‘inà », en tordant leurs langues, et en attaquant la Religion. S’ils avaient dit : « Nous avons entendu et nous avons obéi ; écoute et veille sur nous », c’eût été meilleur pour eux et plus correct. Mais Allah les Maudit en raison de leur mécréance, car peu nombreux sont ceux qui croient.} An Nissa 46
L’expression Rà‘inà راعنا veut dire : “Sacristi, écoute !” Jeu de mots dont les Juifs se servaient pour taquiner le Prophète et exprimer leur désobéissance en jouant sur les mots alors que le Dine est une obéissance scrupuleuse qui ne permet pas le badinage avec le sacré de la Révélation ni avec le respect et la révérence envers le Prophète porteur de ce Message à l’humanité :
{Allah A Promis à ceux qui sont devenus croyants d’entre vous, et ont fait les œuvres méritoires de Faire d’eux, sûrement, les remplaçants sur la terre, comme Il Fit de ceux qui furent avant eux, des remplaçants, et de Donner sûrement plein pouvoir à leur religion, qu’Il a agréée pour eux, et qu’après leur inquiétude, Il la leur changera en sécurité. Ils M’adorent et ne M’associent absolument rien. Et quiconque mécroit après cela, ceux-ci alors sont les pervertis. Accomplissez la prière, et acquittez-vous de la Zakat, et obéissez au Messager, pour qu’Il vous Fasse miséricorde.} An Nur 55
Si le croyant perd de son humilité, de sa dévotion et de son observance des prescriptions divines il devient alors chose insignifiante qui part au déchet de l’histoire humaine comme un misérable renégat avili :
{O vous qui êtes devenus croyants, quiconque d’entre vous renie sa Religion, Allah fera venir des gens qu’Il aime et qui L’aiment} Al Maidah 54
Le Dine est aussi de la même racine que « Deyne » qui veut dire dette mais aussi réciprocité.
Pour le croyant il n’y a de Dine que si le Croyant s’acquitte de la dette d’existence envers Son créateur, mais aussi s’acquitte d’une dette de devoirs envers le faible et l’opprimé en contrepartie des biens, de la richesse, des capacités et des aptitudes que la naissance et le destin de vie lui ont octroyé. Il n’y a de Dine que si les adeptes de ce Dine sont en solidarité mutuelle et réciproque :
{Dis-moi donc, celui qui dément le Dine ! Celui-là, celui qui repousse l’orphelin, et qui n’incite point à nourrir le miséreux. Malheur donc à ceux qui prient : ceux qui sont distraits de leur prière, ceux qui simulent avec ostentation, et qui font obstruction à l’aide d’autrui !} Al Mà’oun 1
Le Dine dans l’Islam, compris comme cause d’Allah, c’est aussi l’exigence de réciprocité envers l’agresseur :
{Combattez, pour la cause d’Allah, ceux qui vous combattent et n’agressez point, car Allah n’aime point les agresseurs.} Al Baqara 22
{Allah ne vous Interdit pas – envers ceux qui ne vous combattent pour votre Dine, et ne vous chassent pas de vos demeures, – d’être bienfaisants et équitables envers eux. Certes, Allah aime ceux qui sont équitables. Mais Allah vous Interdit de prendre comme protecteurs ceux qui vous combattent pour votre Dine, qui vous chassent de vos demeures, et qui aident à vous expulser. Et quiconque les prend comme protecteurs, ceux là alors sont les injustes.} Al Mumtahinah 8
Les alliances avec l’agresseur et son protectorat sont donc incompatibles avec le Dine tel que Allah l’a prescrit pour nous comme religion et mode de vie. Si nous tolérons la soumission à l’agresseur et l’alliance avec les ennemis de l’Islam alors le Dine n’est qu’un culte parmi les autres cultes sans coloration islamique qui le distingue des autres religions.
Le Prophète a utilisé le terme Dine dans le sens de réciprocité, de résultat d’exécution et de rétribution dans ce hadith célèbre :
تُدان تَدين كما « Comme tu fais il te sera fait »
طاعته في حكمه فِي المَلِكِ دِينِ في : Le mot Dine signifie aussi autorité.
Nous avons ce verset se rapportant au frère de Youssef dans la sourate Youssef :
كَذَلِكَ كِدْنَا لِيُوسُفَ مَا كَانَ لِيَأْخُذَ أَخَاهُ فِي دِينِ الْمَلِكِ إِلاَّ أَن يَشَاءَ اللّهُ
On trouve dans la littérature plusieurs traductions. Si nous donnons au terme Dine le sens de loi alors la traduction serait : « autrement, il n’était pas de mise qu’il prenne son frère, selon la justice du roi ». Cependant rien ne dit dans le déroulement du récit qu’il y a eu procédure judiciaire condamnant le frère de Youssef. Cette traduction est meilleure : « Autrement, il n’était pas de mise qu’il prenne son frère, selon la loi (la coutume) du roi ». Mais par cette traduction nous donnons crédit à l’idée biblique que les Égyptiens étaient hostiles aux étrangers et qu’ils étaient tout particulièrement anti sémites. Si la coutume ou la loi du roi était que les étrangers ne pouvaient résider en Égypte le Coran nous aurait dévoilé ou explicité l’arrivée incontestée par le Roi, plus tard, de Jacob et de l’ensemble de sa famille. Les deux meilleures qui ne changement pas le sens du récit ni le sens du mot sont les suivantes si, ici, nous donnons au terme Dine le sens de « servitude », de service ou d’autorité alors le verset change de sens et se comprend comme le frère de Youssef devenant, grâce à Youssef, un serviteur du roi ou un protégé du roi qui le soustrait ainsi de la justice égyptienne suite à la diffamation de vol par ses autres frères :
{Autrement, il n’était pas de mise qu’il attache son frère, au service du roi} Youssef 76
{Autrement, il n’était pas de mise qu’il mette son frère, sous la protection du roi} Youssef 76
Youssef et son frère sont sous la protection du roi Égypte, à son service et lui font confiance. C’est l’attente légitime de n’importe quel sujet vis-à-vis de son souverain et c’est la même attente en plus fort et en plus authentique que le croyant a pour son Dieu. Dans la sourate Youssef c’est le stratagème inspiré par Allah pour protéger son jeune frère contre ce qu’il a déjà subi et que son frère pourrait subir lors du chemin du retour vers le père et avec la même jalousie qui ronge le cœur des grands fils de Jacob : l’abandon criminel dans un puits pour se débarrasser de lui.
Dans cette compréhension le Dine est plus qu’un culte religieux c’est la mise sous protection de Dieu pour assurer son salut dans ce monde et dans l’autre comme le dit le Coran :
{Allah Est Le Protecteur de ceux qui sont devenus croyants : Il les Fait sortir des Ténèbres vers la Lumière} Al Baqara 257
{Allah Est leur Protecteur. Que les croyants se fient à Allah} Al ‘Imrane 122
{Allah est votre Protecteur et Il est le meilleur des secoureurs.} Al ‘Imrane 150
{Allah Est Plus-Scient de vos ennemis. Qu’Il suffise d’Allah comme Protecteur et qu’il suffise d’Allah comme Partisan.} An Nissa 45
{Certes, Allah prend la défense de ceux qui sont devenus croyants.} Al Hajj 38
Le Dine c’est aussi le Hokm ( الحكم ), le principe de justice car l’islam exige d’arbitrer équitablement, de dire la vérité et de rendre justice avec impartialité et miséricorde aussi bien entre les Musulmans qu’entre les autres confessions ou entre un Musulman et un Juif ou un Chrétien. Le sentiment religieux dans l’Islam n’est ni sectaire ni raciste ni égocentriste:
{Et quand tu juges, alors juge entre eux avec équité. Certes, Allah aime les équitables.} Al Maidah 42
{Juge donc entre eux d’après ce qu’Allah A révélé. Ne suis pas leurs passions au lieu de ce que tu as reçu de la Vérité.} Al Maidah 49
{O David, Nous Avons Fait de toi un successeur sur terre, juge donc entre les Hommes en toute Vérité et ne suis pas la passion, autrement elle te fourvoiera de la Cause d’Allah.} Sad 26
{Certes, Allah Commande la justice, l’usage du meilleur, l’exercice de la libéralité envers les proches, et Prohibe l’infamie, le répréhensible et la tyrannie. Il vous Exhorte, afin que vous vous souveniez. Et acquittez le pacte envers Allah si vous concluez un pacte, ne violez point vos serments après les avoir prêtés, en prenant Allah Garant contre vous. Certes, Allah Sait ce que vous faites. Et ne soyez pas comme celle qui a défait son filage, à rebours, après l’avoir solidement filé : Ne prenez donc pas vos serments moyens d’intrigues, si vous voyez une communauté plus importante qu’une autre communauté. Allah vous en éprouve seulement, et Il vous Explicitera sûrement le Jour de la Résurrection ce sur quoi vous divergiez.} An Nahl 90
Ces quelques versets témoignent une fois de plus que le mot clé de l’Islam est la justice. D’ailleurs si nous parvenions à respecter à la lettre la justice coranique et à donner aux hadiths et aux invocations du Prophète un contenu social, économique, politique et institutionnel nous mettrons fin à notre façon simpliste et simplificatrice du Dine qui fait de nous et de notre religion une caricature hideuse :
« Quand le Prophète sortait de la maison, il disait :
« Au nom d’Allah. Je m’en remets à Allah. Seigneur Allah ! Je me mets sous Ta protection afin de ne point m’égarer ni égarer personne, afin de ne pas glisser dans l’erreur ni d’y être poussé, afin de ne commettre aucune injustice et de ne pas en subir, de ne point me comporter en insensé ni d’être victime des insensés ! »
Il a appris à ces compagnons cette parole transcendante :
« Allah dit : O Mes Dévoués ! Je Me suis interdit à Moi-même l’injustice et Je l’ai interdite entre vous. »
Il a montré le summum du Jihad :
« Le meilleur Jihad pour la cause d’Allah est une parole de justice et de vérité prononcée auprès d’un tyran »
Il a montré le summum de la décadence et de l’avilissement :
« Oh non par Dieu ! Vous commanderez le bien, interdirez le mal, ferez cesser l’injustice de l’injustice, le ramènerez de force au bon droit et l’obligerez à le suivre, sinon Dieu installera sûrement la haine entre vos cœurs puis vous maudira comme Il a maudit ces Juifs ».
« Les gens, quand ils voient l’injuste commettre son injustice sans l’en empêcher, ne sont plus loin de voir Dieu les frapper tous, sans distinction, d’un châtiment provenant de Lui »
« Craignez d’être injustes car l’injustice se traduira le jour de la résurrection en ténèbres. Craignez l’avarice car elle a causé la perte de ceux qui étaient avant vous. Elle les a poussés en effet à faire couler leur sang et à se permettre ce qui leur était interdit. »
« Ne soyez pas envieux les uns des autres. Ne truquez point les enchères. Ne vous détestez pas et ne vous tournez pas le dos les uns aux autres. Ne faites pas de surenchère et soyez – ô Dévoués d’Allah des frères. Le Musulman est le frère du Musulman Il ne le fait pas d’injustice, ne le méprise pas et ne lui refuse pas son secours ; la piété est ici (en désignant sa poitrine trois fois de suite). Il suffit à quelqu’un, pour être mauvais, de mépriser son frère Musulman. Tout Musulman est sacré pour tout autre Musulman : son sang, ses biens et son honneur ».
« Dieu a dépêché l’un de Ses prophètes vivant dans le royaume d’un tyran en lui disant : ‘Va retrouver ce tyran et dis-lui que Je lui ai donné le pouvoir non pas pour répandre le sang et amasser des fortunes, mais pour empêcher les voix des opprimés de me parvenir. Je ne négligerai pas l’injustice commise à leur encontre même s’ils sont des mécréants’ ».
Dans cette définition de Dine comme Hokm, même si nous sortons du registre lexical, il faut garder à l’esprit que la vérité et la justice sont indissociables et Allah a pour Nom Al Haqq (La Vérité, Le Vrai, le Réel) et Al ‘Adl (La Justice). Si jamais nous devons résumer le Dine et le Coran à un non musulman par un seul mot ce sera : justice. Justice à l’égard d’Allah (swt), justice à l’égard du Prophète (saws), justice envers soi, justice envers les autres.
Le terme Dine est donc polysémique .
La polysémie coranique et lexicale de l’Arabe n’est pas contradiction ou confusion, mais richesse et complémentarité qui montre le défi pédagogique et cognitif du Coran qui explique et explicite, détaille et synthétique dans des situations diverses le contenu riche et varié mais complémentaire du Dine dans des situations différentes spirituelles, idéologiques, religieuses et sociales. Le Coran n’est pas un « clé en main » ou un « prêt à penser » mais une méthodologie d’imagination, de cognition, d’apprentissages progressifs, variée qui part à la quête du sens dans le corps du texte coranique ou qui fait jaillir le sens du cœur caché dans le croyant. On peut déjà dire que sur le plan étymologique Dine et Religion ne couvre pas exactement la même réalité et qu’il y a un effort d’innovation en matière de traduction. En ce qui me concerne j’hésite entre adapter la traduction du « Dine » à chaque verset ou se contenter du terme « Religion » ou introduire le néologisme arabe « Dine ». Ma recherche n’est pas achevée.
Problématique au-delà de l’étymologie
Quelle est la place du penseur musulman dans ces définitions? Est-ce que cela le singularise sur le plan spirituel, idéologique et comportemental par rapport aux autres religions qui sont en réalités les unes par rapport aux autres très distinctes dans leurs rites, dans leurs croyances? Laissons le soin à Malek Bennabi de répondre avec l’intelligence et la pertinence que nous lui connaissons et avec sa compétence phénoménale à anticiper sur le mouvement du monde, des idées et des religions :
« Si nous nous penchons sur la carte idéologique du monde, que constatons-nous? La carte idéologique du monde dévoile les réalités suivantes: à l’est, c’est la faillite du brahmanisme et la faillite du bouddhisme; à l’ouest, c’est la faillite du christianisme; Ainsi, la lutte, inévitable, opposera deux religions uniquement: l’islam et le communisme matérialisme.
[…] le communisme matérialisme est une religion, c’est une religion terrestre même si ses adeptes récusent toutes les religions! N’est-ce pas une doctrine avec des adeptes qui militent et meurent pour elle ?
Le judaïsme connaît ces réalités; de même qu’il est conscient de l’évolution du prochain combat direct entre l’islam et le communisme matérialisme. Il surveille de près et avec vigilance. C’est pourquoi il a choisi de frapper l’islam et de disloquer ses rangs de l’intérieur en encourageant l’enrôlement dans le communisme matérialisme! Les juifs croient qu’en fin de compte, le dialogue, ou l’affrontement, avec le communisme matérialisme est plus facile à gérer que le dialogue avec l’islam … Le juif peut à titre d’exemple gravir les échelons des centres de commandement dans le communisme matérialisme. Il en a été ainsi dans le passé (Karl Marx et plusieurs autres cas de son rang), alors qu’en islam, il est impensable de voir un jour un émir des croyants d’origine juive arriver au sommet du pouvoir!
Celui qui adopte l’islam ne peut le répudier alors que celui qui embrasse le communisme peut le récuser même après quarante ans, c’est le cas de Roger Garaudy, le leader communiste connu …
Le communisme matérialisme est loin d’offrir à l’homme l’assurance et la quiétude psychologique, il le
livre plutôt aux angoisses et au désarroi, c ‘ est pourquoi il peut se raviser et le renier. Ainsi – dans la logique du Judaïsme – il faut que l’embrigadement soit pour le communisme matérialisme. Combattre
le communisme matérialisme est à la fin plus aisé et ses résultats plus probants […]
Le judaïsme n’est plus une religion au sens classique du concept. C’est une religion raciste qui ne revendique pas de conversions.
Le christianisme a été abrogé par l’histoire. La masse ne suit plus. Mais il joue son rôle d’embrigadement des Musulmans dans le communisme matérialisme.
Le bouddhisme, il a été rayé par Mao Tsé Toung. Le Bouddhisme est actuellement utilisé pour embrigader dans le communisme matérialisme.
Le brahmanisme a lamentablement échoué. Nous en avons pour preuve son échec à résoudre l’un des plus grands problèmes dans la société indienne qu’est le sort de la caste des «intouchables», bien que Gandhi l’ait exposé à la conscience indienne et qu’il ait explicité son abrogation dans la Constitution.
Une troisième force fait son apparition : le sionisme. Sur toute l’étendue où la stabilité psychologique fait défaut, la domination directe du sionisme s’impose. Toutes les possibilités civilisationnelles sont ainsi la proie du sionisme.
Il faut juste changer communisme par libéralisme et reposer la question du nouvel ordre mondial qui exige la reconfiguration du monde musulman en fomentant des troubles, des séditions et des alignements contre nature pour voir le monde d’aujourd’hui. Pour assoir les divergences et les troubles il faut saper les fondements du Dine et créer ou favoriser les schismes qui sont la cause de la décadence des Musulmans une fois que l’élan civilisationnel de Mohamed (saws) et des Califes bien guidés a perdu de sa vitalité dans le cœur et la cité des Musulmans :
« O Allah ne fais pas de la vie mondaine notre souci principal ni la finalité de notre savoir, ne mets pas notre pire catastrophe dans notre Dine, et ne donne pas pouvoir sur nous à celui qui n’éprouve aucune miséricorde à notre égard et n’a aucune crainte envers toi par ses agissements sur nous » Hadith
Malek Bennabi n’aborde pas ici le Christianisme comme une religion mais comme une civilisation avec ses produits idéologiques, ses contradictions, ses courants politiques. Au-delà du Christianisme et des autres religions il pose l’équation du religieux en termes idéologiques et civilisationnels. D’ailleurs il perçoit le destin déclinant de l’Occident à travers le déclin du Christianisme et la promotion du matérialisme nihiliste et cynique :
« La civilisation occidentale s’est mue en une civilisation purement matérielle, c’est pourquoi elle évolue vers le déclin […] La foi et l’esprit peuvent créer une science, mais la science ne peut créer la foi … Cette science que vous constatez est le résultat de la civilisation occidentale (né d’un élan religieux), elle n’est pas sa cause. Et dès que l’homme connaît une déchéance de l’intérieur, c’est la fin. Les apparences ne doivent pas vous subjuguer! Les peuples européens vivent actuellement un grand désarroi et une asphyxie au niveau des âmes … et s’irritent de l’inconnu! Et pour cause, la vie n’a plus de sens et sans finalité! Ils ont tout épuisé !
Une triple menace va les promettre à la ruine: la drogue, le suicide et le crime […]
Et alors que le musulman, le musulman pratiquant s’entend, n’a pas de désarroi au niveau psychologique, il souffre des difficultés de la vie. Le musulman croit au Jour dernier et au Jugement, il croit en Dieu, aussi admet-il les épreuves et les endure avec patience, et il attend constamment la Miséricorde de Dieu et espère atteindre l’autre monde dans lequel la vie est éternelle.
Nous vivons les conditions précaires de la vie, eux vivent le désarroi et attendent le soulagement psychologique, ils attendent la foi du musulman : la voix du Ciel leur fait défaut. »
A la question de la différence qu’il fait entre le communisme [libéralisme] qu’il a considéré comme une «religion» et l’islam qui est incontestablement une Religion, Malek Bennabi a apporté ces clarifications :
« La différence existe, elle est énorme et profonde et je vais vous l’exposer à travers certains de ces aspects: Les relations économiques et sociales sont fondées et instituées sur le principe selon lequel l’individu demande son «droit» alors que dans l’islam, elles sont fondées et instituées sur le principe que chaque individu accomplit son «devoir». Le «droit» dans ce cas est ce que l’individu prend de la société: c’est une démarche négative tandis que le «devoir» est ce qu’il offre à la société: c’est une démarche positive. La mobilisation sociale dans le communisme est l’œuvre de certaines classes (ouvriers et paysans) alors qu’en islam ce rôle revient aux âmes bienfaitrices et aux oulémas. Je parle des oulémas dans leurs diversités, versés dans la vie spirituelle et matérielle. Le hadith du Prophète dit: «La main haute est préférable à la main basse». Ce hadith met en relief deux vérités: la première c’est que le devoir est plus important que le droit, la deuxième c’est que la production est plus digne que la consommation. Le rapport fondé sur le concept de «droit» exige la «revendication». Autrement dit, il faut militer dans le but de «prendre» et d’accéder aux «droits». Il débouche d’abord sur le conflit, la haine ensuite et la déchéance rapide, enfin. Alors que la relation fondée sur le «devoir» requiert l’accomplissement (de quelque chose) c’est-à-dire «l’offre». La relation s’achève ici sur la concorde, l’amour et l’immortalité. »
Malek Bennabi par pudeur pour son cercle d’amis étrangers ne disait pas que la culture judéo-chrétienne messianique n’est pas une religion de miséricorde et de concorde mais une religion qui a donné à Jésus le pouvoir divin de Rémission et de Rédemption par le chaos. Que ce chaos soit par la crucifixion et le culte du sang versé ou par le retour du Messie pour qui est enclenché le cataclysme mondial qui donnera le triomphe de la malédiction sur le reste du monde soumis, dompté et écrasé.
Malek Bennabi montre les distinctions essentielles des autres religions avec l’Islam. Ce qui pose la question de l’altération et de la pureté de la religion non seulement sur le plan théologique mais aussi sur le plan praxique. Nous avons l’expérience du nationalisme arabe et de la gouvernance laïque dans le monde Musulman qui ont transgressé la loi de Dieu et ont rendu la société musulmane un obstacle à l’islamisation de la société.
Ces distinctions soulignées sont tellement importantes et opposées qu’une question légitime se pose sur le plan sémantique : est-ce que le « Dine » peut-il être traduit imparfaitement par « Religion » et est-ce qu’il revêt cette différence que Malek Bennabi constatait sans pouvoir lui donner une traduction plus appropriée car sa problématique n’était pas celle de traduire sur le plan linguistique mais de signifier sur le plan phénoménologique, culturel et psychologique pour armer le Musulman en outils idéologiques et conceptuels ainsi qu’en instruments d’édification du renouveau de la civilisation musulmane mise en ruines par la conjugaison de la colonisabilité (acceptation de la colonisation), après la décadence des Musulmans plongés dans la maraboutisme et le fatalisme, de la colonisation et ses ravages sur la destruction de la personnalité de l’indigène colonisé, et de la colonialité (mimétisme des vestiges coloniaux de la modernité et de l’administration coloniale) par l’attachement de l’indigène à la servitude intellectuelle envers le Colon et son système de pensée.
Pour comprendre et vivre le Dine tel qu’il est institué par Allah et mis en pratique par Mohamed (saws) nous devons tout d’abord nous libérer de la culture de l’auxiliaire de la servitude et de la pensée unique et chercher la solution dans nos référents et nos valeurs islamiques originels sans bruits ni diversion ni culte de la personnalité.
Le Dine dans le Coran sera l’objet de notre seconde partie inchaallah
Signification du Dine. Partie 2
extraits du livre « Dine ou religion ? » Omar Mazri – Edition & Conseils – 2010
Gilbert Meynier : France Algérie: 1830 -1962
Introduction
L’histoire de l’Algérie de 1830 à 1962 est celle d’un conflit algéro-français. La conquête du pays maghrébin fut sanglante. Elle ne se termina pas avec la reddition de l’émir et chef militaire Abd el-Kader en 1847 ; pas davantage avec la soumission de la Kabylie dix ans plus tard. Périodiquement, ici, des révoltes, pouvant s’étendre en insurrections, là, l’insécurité endémique dans certaines régions, secouèrent la quiétude toujours aux aguets des conquérants. Tout cela traduisait le désespoir et la haine des bas-fonds ruraux, des paysans chassés de leur terre et matraqués. Le florilège des injures à l’égard du rûmi, du gawrî (le chrétien, l’infidèle), le rêve millénariste de la venue du mûl al-sa’a (le maître de l’heure), rejoignant l’espérance en un débarquement ottoman salvateur en 1914, tout indique une constante : la résistance à l’oppression vécue, l’espoir d’une émancipation.
La guerre d’Algérie n’a donc pas commencé en 1954. La pax gallica fut largement vécue comme une attente patiente de la libération : il y eut, dans l’Aurès (nord-est) insurgé en 1916, de jeunes maquisards pour se révolter en 1926, puis en 1945 et reprendre du service en 1954 la cinquantaine passée… Ceux qui assumèrent principalement la violence conquérante professionnelle impersonnelle furent naturellement les militaires français. Mais ce fut, aussi, le même milieu armé qui manifesta le plus de scrupules et de mauvaise conscience à l’égard des Algériens vaincus et dominés.
Les militaires ménagèrent, d’une main, à l’égard des vaincus un système de compensations exorcisant les agissements de son autre main. Le pouvoir guerrier paternaliste marqua de son empreinte toute une tradition polyvalente de l’administration des « indigènes », des Bureaux arabes aux Sections administratives spécialisées (des années 1950 (1). Curiosité et sympathie, étude de l’islam, apprentissage de l’arabe, connaissance approfondie du « terrain indigène », dévouement aux œuvres sociales, firent de bien des officiers les plus lucides des Français en Algérie. Le maréchal Thomas-Robert Bugeaud (1784-1849) lui-même l’avait quittée en 1847 sur l’avertissement adressé aux colons qu’ils auraient un jour à payer leurs arrogances et leurs mépris. Napoléon III comprit cette situation et tenta d’y remédier par la politique du « royaume arabe » qu’il demanda aux militaires d’appliquer (2).
La victoire des républicains
Ce fut l’hostilité des civils « républicains » contre le « régime du sabre » impérial, répercutée à Paris, qui vint à bout de la tentative de « royaume arabe » conçu par l’empereur sur les conseils d’un apôtre de l’« indigénophilie », le journaliste Ismayl Urbain (1812-1884), et appliqué par des officiers des Bureaux arabes comme le général Ferdinand-Auguste Lapasset (1817-1875). Significativement, le dernier gouverneur de l’Algérie à n’avoir pas ignoré la langue arabe fut un général, Alfred Chanzy (1823-1883), qui administra la colonie entre 1873 et 1879. Il fut rappelé de son poste au moment même du triomphe définitif de la République (3). Cette victoire fut en Algérie celle des civils. Ceux-ci étaient déterminés à régner sans partage sur la masse algérienne vaincue et appauvrie. Ils y trouvaient leur intérêt, l’assouvissement de désirs de pouvoir de ci-devant marginaux (les révoltés de 1848, ceux de 1871), la solution fantasmatique à leurs angoisses latentes de dominateurs minoritaires menacés de submersion par une masse hostile.
Pourtant, ces civils (4) formaient une communauté obligée de cohabiter avec la société dominée. Davantage que des administrateurs professionnels, ils étaient tenus à lancer au quotidien des passerelles avec les Algériens. Il y eut des colons « de gauche », des journaux « indigénophiles » à tonalité jacobine, socialisante ou libertaire, dont les démêlés avec l’autorité coloniale furent incessants. La situation de nombre de petits colons fut souvent misérable. L’un d’eux, Victor Spielmann (1866-1938), Alsacien de France après la guerre de 1870, fut dans la première moitié du XXe siècle, un infatigable militant de l’émancipation des « indigènes ». Il fut le directeur des éditions Trait d’union et du quotidien du même nom, le fervent conseiller de l’émir Khaled (1875-1936) et l’ami de Ferhat Abbas (1899-1985), deux hommes considérés comme les « pères » de l’indépendance algérienne.
À la même époque, quels que fussent les discours officiels, le Parti communiste français fut, à l’échelle des passerelles intercommunautaires, longtemps la seule vraie école de militantisme unitaire. Le mouvement ouvrier fut, en France comme en Algérie, modèle d’organisation et creuset de solidarités. L’aventure du journal Alger républicain, auquel collaborèrent Albert Camus, Henri Alleg, Abdelhamid Benzine et tant d’autres, en témoigna hautement. Toutefois, si le premier mouvement patriotique indépendantiste, l’Étoile nord-africaine, fondé en 1926, émergea du communisme français, il rompit avec lui dès 1928 : la solidarité de classe entre Algériens et Européens prolétaires fut historiquement moins productive que les solidarités communautaires respectives. Dans le contexte colonial de discrimination, la revendication sociale était destinée à se confondre avec la revendication nationale et à la nourrir.
Le rôle de l’école et de l’armée
Une des plages de rencontre fut ce que le discours officiel français nomma la « conquête morale des indigènes ». À l’école française, les séductions entre maîtres et élèves furent jusqu’à un certain point réciproques. Mais jamais cette école ne fut un creuset ; elle offrit un modèle à assimiler. Jamais elle ne suscita d’allers et retours culturels. Un peuple en dominait un autre ; une culture en dominait une autre. Encore aujourd’hui, aucun historien français de l’Algérie contemporaine n’a une connaissance sérieuse de la langue arabe.
Les instituteurs républicains, bien souvent admirables, eurent certes leur grandeur. Mais ils firent à leur corps défendant, aussi, courir à un peuple entier le risque de mettre en doute des valeurs universelles qu’ils enseignaient, mais qui ne pouvaient pas ne pas être en permanence truquées par le système de domination. L’école française, chichement dispensée (5% d’enfants algériens scolarisés en 1914, 15 % en 1954), suscita marginalement des espérances sociales et culturelles que le système colonial était incapable d’assumer ; mieux : qui en était la contradiction. Les élites algériennes anciennes avaient été infériorisées par les Français. Les nouvelles, pourtant formées par leur système d’éducation, furent suspectées et infériorisées par les mêmes Français comme autant d’agents de subversion potentiels. Ainsi, même les ponts jetés en Algérie coloniale pouvaient être autant de vecteurs de fractures. L’école française ne concerna par ailleurs qu’une minorité de gens. Les relations entre la masse et les élites existèrent bien sur le plan social, mais la première était trop hostile à la France colonisatrice pour prêter attention aux sirènes assimilationnistes que les autorités firent un temps retentir.
Le mythe de la « bonne France » fut pourtant opérant. Il s’installa en Algérie, notamment après l’institution en 1912 du principe de la conscription obligatoire, par le canal de l’armée de la Première Guerre mondiale, dans laquelle combattirent 173.000 Algériens, puis de la Seconde (134.000 combattants). L’ordre militaire parut moins répressif et discriminatoire que le colonial dans le contexte de la boucherie des tranchées. On avait promis aux hommes l’apanage de l’impôt du sang : les droits du citoyen.
Par un paternalisme actif, l’armée française se donna aux Algériens comme une Algérie idéale où le chef colonel commandait efficacement, où la solidarité de corps transposés renvoyait à celle rêvée de la culture tribale ancestrale, mais aussi à une préfiguration de la solidarité nationale accomplie. Finalement, le mythe de la « bonne France » eut son côté face : l’acculturation à la française spécifique du milieu militaire catalysa dialectiquement des réflexes de solidarité patriotiques algériens et aida à tracer des itinéraires de libération vers cette solidarité généralisée supra-tribale qu’on nomme vulgairement le « nationalisme ».
La « bonne France » fut aussi édifiée par les « indigénophiles », de Jules Ferry (1832-1893) au diplomate et gouverneur général d’Algérie entre 1944 et 1948 Yves Chataigneau (1891-1969), en passant par le député et membre de la Ligue des droits de l’homme Maurice Viollette (1870-1960). Une volonté de politique coloniale libérale exista bel et bien, au nom de la même République française qui, à la fois, codifiait en Algérie la discrimination et l’inégalité et mettait sur pied un embryon de système scolaire à substrats théoriques égalitaires.
Or furent formés par l’école française des êtres hybrides, biculturels, jamais aussi complètement francisés qu’ils le voulurent eux-mêmes parfois dire. Ils ne purent jamais pleinement réaliser, en situation coloniale, ni leurs espérances de carrière à la française ni leur simple désir d’être les égaux des Français. Même l’apparent prototype de notable et politicien français que fut Ferhat Abbas n’accepta jamais de renier son statut personnel musulman en échange de la naturalisation française (5).
Les obstacles à l’assimilation
L’assimilation des « indigènes » à la cité française se heurtait toujours, du côté français, à la barrière coloniale intangible, laquelle signifiait et codifiait sur le terrain la domination. Encourager l’assimilation fut toujours ressenti comme le risque de l’affaiblir. Du côté algérien, la volonté parfois proclamée par les assimilables potentiels de devenir pleinement français, mais dans la différence comportant le maintien du statut personnel musulman, fut prioritairement revendication d’égalité.
Une volonté – une lâcheté ? – française symétrique maintint une discrimination interdisant aux talents algériens de s’épanouir. Ainsi, jamais un budget scolaire ridiculement disproportionné par rapport aux besoins des Algériens ne fut, après son vote par des Assemblées algériennes dominées par les colons, refusé par un Parlement français dont l’approbation était obligatoire pour qu’il eût force de loi. Il n’y eut jamais de volontarisme parisien assimilateur décisif. Et cela malgré la petite cohorte des libéraux actifs, et de France, et d’Algérie.
Les « retrouvailles » de 1919 et de 1920, en Oranie citadine surtout, qui prirent alors la forme d’un front intercommunautaire, organisateur d’un mouvement de grève combatif et solidaire (on vit des dockers musulmans mobilisés pour le vin moins cher de leurs camarades européens), se produisirent au lendemain de la loi Jonnart (6) à quoi se réduisirent les promesses de citoyenneté faites avant 1914. La famine de 1921 généra l’insécurité menaçante des ruraux désespérés, pratiquement tous « indigènes ». La répression contre le front transcommunautaire fit le reste.
Le moment d’euphorie de 1936, avec la victoire du Front populaire, fit vite long feu : le « projet Viollette », qui comportait la naturalisation dans le statut musulman d’une vingtaine de milliers de personnes auxquelles on reconnaissait les « services rendus » à la France, ne fut jamais présenté à l’Assemblée nationale. Le gouvernement de Léon Blum céda finalement au lobby colonial, à la consternation des deux députés socialistes d’Algérie, Marcel Régis et Marius Dubois. Les socialistes au pouvoir ne voulurent rien changer qui ne reçût l’approbation des ennemis les plus acharnés de toute marche vers l’égalité. La déception s’était déjà installée que le Front populaire faisait dissoudre l’Étoile nord-africaine en janvier 1937.
Un cheminement somme toute analogue se reproduisit après le vote du statut de 1947 qui sembla offrir un ultime espoir. Ce dernier offrait pour la première fois le droit de vote aux Algériens, mais ceux-ci étaient rangés dans un « second collège » quand les Européens l’étaient dans un « premier collège », chacun des deux élisant soixante représentants. Or il y avait huit millions d’électeurs algériens et un million d’Européens… Ce statut fut déconsidéré par les pratiques d’une administration coloniale décidée à le traiter comme on traitait les « indigènes » : par le mépris. Les élections truquées du gouverneur général socialiste Marcel-Edmond Naegelen figurèrent bien ce mépris (7). On connaît la suite : la guerre d’Algérie.
Après les manifestations et le mouvement – souvent dénommé putsch – du 13 mai 1958 dont le forum d’Alger fut le théâtre, les Européens, avec l’appui des chefs de l’armée, furent les artisans du retour du général de Gaulle au pouvoir et de la fin corollaire de la IVe République.
Toutes ces initiatives constituaient-elles des occasions manquées par la France, qui auraient pu prévenir la tragédie finale ? Occasion manquée, le « royaume arabe » ? Occasion manquée, la grande promesse non tenue de donner les droits politiques aux Algériens enrôlés dans l’armée française entre 1914 et 1918 ? Occasion manquée, le « projet Viollette » ? Occasion manquée, le statut de 1947 ? Occasion manquée, l’école ? Occasions manquées, toutes les passerelles qui existèrent bel et bien entre Algériens et Européens, en Algérie, et qui purent fugitivement donner l’impression que tout n’était pas joué, que la décision de l’histoire pouvait cheminer d’autre façon ?
L’obsession de conserver l’empire
Séculairement, la barrière coloniale s’était toujours structurellement confondue avec le pouvoir français en Algérie. L’emporta donc une logique surdéterminante : garder à l’Empire français menacé son fleuron d’outre-Méditerranée. Il était sa seule colonie de peuplement. Il comportait une charge émotionnelle particulière.
L’Algérie fut aussi, après la défaite de 1940 et le gouvernement de Vichy, après la bataille de Diên Biên Phu de 1954, en Indochine, l’ultime investissement d’un nationalisme français déconsidéré et défait. Ce fut le réflexe des officiers de carrière, celui des poujadistes et de Jean-Marie Le Pen d’un côté, des SAS, des députés socialistes Robert Lacoste (ministre de l’Algérie en 1957-1958) et Max Lejeune, du général de Gaulle de l’autre. Ces derniers tentèrent de faire prévaloir in extremis, par des mesures d’égalisation, une assimilation à la France à contretemps quand l’aboutissement violent d’une sédimentation séculaire d’injustices et d’humiliations en avait d’ores et déjà décidé autrement.
Le conflit national franco-algérien dure encore : l’historien René Gallissot, spécialiste du Maghreb colonial, a fait remarquer le contraste entre l’immigration portugaise « invisible » et l’immigration algérienne, objet de tant de fantasmes récurrents : c’est qu’il n’y a jamais eu de contentieux national entre la France et le Portugal ; jamais de sentiment inconscient d’une défaite nationale vis-à-vis de Lisbonne (8).
Pour qu’il y eût « occasions manquées », il aurait fallu qu’il y eût « occasions tentées ». Et rien de ce qui fut essayé ne fut jamais poursuivi par cet ensemble de projets mûris, portés par un volontarisme efficace que l’on nomme une politique. La seule jamais faite, par défaut signifiant, fut celle du statu quo.
Les « occasions manquées » jouèrent un rôle du fait de leur échec programmé. Les débats sur l’Algérie, pendant longtemps, jusqu’au choc final, ne firent jamais recette au Parlement. Il y eut un enchaînement logique de l’échec des réformes. Ces dernières qui, au mieux, suivirent la pente d’une dérivée dérisoire de la courbe exponentielle des attentes et des revendications des Algériens. Maurice Viollette le pressentait bien lorsqu’il écrivait, dès 1931, L’Algérie vivra-t-elle ? (9).
(*) Cet article a été publié dans Moyen-Orient sous le titre « France-Algérie (1830-1962) : occasions et mariages manqués »
(**) Gilbert Meynier, historien et ancien maître de conférences à l’Université de Constantine, est professeur émérite de l’Université Nancy II. Il est spécialiste de l’histoire de l’Algérie sous la domination française.
Notes
(1) Créés en 1844, les Bureaux arabes étaient destinés à apporter des informations aux autorités françaises sur les modes de vie et les systèmes politiques des Algériens. Sur le terrain, les membres de ces bureaux considèrent avoir une mission « civilisatrice » et défendirent l’émancipation des locaux. Progressivement abandonnés dans les années 1870, ils réapparurent sous le nom de Sections administratives spécialisées en 1955.
(2) Napoléon III avait avancé le projet d’un « royaume arabe » associé à la France et dont il aurait été le souverain. Face à l’opposition des colons, l’initiative ne vit pas le jour.
(3) Candidat à l’élection présidentielle du 30 janvier 1879, Alfred Chanzy dut s’incliner face au républicain Jules Grévy, qui remporta 84,03 % des voix.
(4) Estimés à 100.000 en 1846, les Européens d’Algérie sont passés à 245.000 en 1872, 833.000 en 1927 ; ils (dont les Juifs algériens nationalisés après le décret Crémieux de 1870) étaient 1.052.400 au recensement de 1954.
(5) Nationaliste algérien, Ferhat Abbas fut membre du FLN durant la guerre et président du Gouvernement provisoire de la République algérienne de 1958 à 1961. En désaccord avec la politique prosoviétique de la nouvelle Algérie indépendante, il se retira de la vie politique en 1963.
(6) Votée en 1919, la loi Jonnart stipule que « les sujets français de confession musulmane peuvent accéder à la citoyenneté pleine et entière au moment de leur choix » à la condition qu’ils acceptent « de se soumettre comme la totalité des citoyens français à la seule et unique juridiction civile française ».
(7) En avril 1948, les Européens truquèrent les élections des délégués de l’Assemblée algérienne pour affaiblir les nationalistes. Par exemple, Messali Hadj remporta officiellement 15 % des voix, alors qu’il en aurait recueilli 80 %.
(8) René Gallissot, Maghreb-Algérie, classe et nation, deux volumes, Arcantère, Paris, 1987.
(9) Maurice Viollette, L’Algérie vivra-t-elle ? Notes d’un ancien gouverneur général, Félix Alcan, Paris, 1931.
Aaron Russo : la matrice US et le nouvel ordre mondial
Qaradhawi : Pourquoi ce reniement ?
J’avais lu et étudié un certain nombres de livres et de publication du Dr Youssef Qaradhawi qui m’avaient impressionné par son érudition et sa position sage. Depuis les « révolutions arabes » je n’arrive plus à reconnaître le même personnage ni à comprendre sa haine démesurée contre Kadhafi et Bachar Al Assad. Dans mon livre » Le dilemme arabe et les dix commandements US » j’ai apporté quelques éléments d’analyse idéologique et politique. J’ai ensuite entrepris de comparer la logique interne de ce savant qui était une de nos références religieuses avec ces derniers écrits et ces derniers prêches. Cet homme est devenu fou, sénile ou manipulé par une taupe sioniste. Il n’a plus le droit de parler en notre nom car il nous conduit vers la catastrophe dans ce monde et vers la perdition en Enfer vu l’effusion de sang qu’il légitime.
A voir la vidéo ci-dessous que j’ai réalisée:
Télécharger la traduction et les commentaires ici >>>>
Une autre “communauté internationale”
Extraits de notes publiés sur Dedefensa.org
http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_une_autre_communaut_internationale__01_09_2012.html
Présence massive du Golfe, absence turque
Une présence remarquable au sommet du NAM était celle des pays du Golfe (y compris le Qatar et l’Arabie), pourtant catalogués dans la nomenclature BAO comme ennemis diversement jurés de l’Iran, et effectivement placé dans des positions antagonistes dans la crise syrienne (cas du Qatar et de l’Arabie). Mais le sommet du NAM a permis de dégager des perspectives et des hypothèses nouvelles, ce qui était déjà prévisible dans la mesure même de l’acceptation d’y participer des pays du Golfe.
On mesurera, à l’inverse, combien l’absence de la Turquie à ce sommet mesure l’effondrement de la diplomatie de ce pays en une année. Le choix pro-BAO de la Turquie est la cause indiscutable de cet effondrement, comme si l’entrée (le retour pour la Turquie) dans l’orbite BAO impliquait l’inoculation d’un poison paralysant réalisant son œuvre de réduire l’existence de la politique en substance souveraine de la Turquie, et jusqu’alors effectivement “souveraine” dans le sens de l’attitude et de la posture, à une dissolution de sa substance jusqu’à n’être plus qu’une absence de politique. Il est probable que cette absence turque dans cet événement fondamental du sommet du NAM va accélérer ce qu’on peut désormais considérer comme une crise intérieure fondamentale de la Turquie, caractérisée par l’erreur stratégique inouïe, – essentiellement dans la crise syrienne, on sait de quelle façon, – du gouvernement Erdogan.
Une nouvelle structure de communication
L’essentiel n’est donc pas dans les évènements faits ou pas faits, que tout le monde avaient à l’esprit, pour les assurer ou les rejeter, – bref, l’essentiel n’est pas dans l’histoire que nous croyons maîtriser et qui est déjà dépassée. L’essentiel est dans la chose la plus simple du monde, la seule chose que veut bien connaître et prendre en compte le domaine de l’inconnaissance parce que le reste n’est que spéculations humaines. Ainsi l’essentiel est-il dans ce que le sommet de Téhéran met en place une nouvelle structure de communication antiSystème (nous disons bien : de communication, parce que la communication est aujourd’hui le seul véritable champ de bataille qui compte et qui influe sur le cours des choses, la géopolitique n’ayant qu’à suivre et s’aligner sur les orientations de cette bataille de la communication en cours, orientations naissant à mesure et qui nous sont imposées). A la lumière de ce phénomène général de la communication déterminé par la perception et les modifications imposées par cette perception à la psychologie, tous les évènements envisagés, et les nouveaux qui vont très vite naître, prennent une toute autre allure, une dimension différente, et finalement une substance spécifique qui dépend d’eux-mêmes et nullement de nos propres théories.
Un verrou psychologique saute
Il nous apparaît extrêmement probable que le sommet du NAM a fait sauter un verrou psychologique qui tenait plus ou moins à peu près tous les acteurs du sommet. Ce constat vaut également pour ceux qui sont les adversaires acharnés des USA (du bloc BAO), parce que cette hostilité elle-même restait une référence, et cette référence ne pouvait être qu’américaniste, et plus largement américaniste-occidentaliste (bloc BAO). Le sommet du NAM a brisé le phénomène d’omniprésence des USA, parce qu’il s’agissait d’un sommet d’une association à prétention et à représentation effectivement multinationale, globale, etc., s’occupant de son fait et selon ses conceptions propres des crises et graves questions en cours. Il s’agissait de quelque chose qui, par réputation, par son histoire et par son passé, – et cela malgré les rares éditoriaux de la presse-Système sur le sommet, qui grinçaient de sarcasmes pour les Non-Alignés, – quelque chose qui pouvait aussi bien se présenter comme la “communauté internationale”, comme les USA et le bloc BAO le font de leur côté, – et les USA n’en étaient pas !
A propos d’un “accord de perception”
Qu’on nous comprenne bien : il s’agit de raisonner selon des “accords de perception”… Nous disons “accords de perception” comme l’on dit des accords de musique, selon que cette musique offre ou non une harmonie structurante, selon que nous passons de la cacophonie qui est le chaos du son et l’absence de sens, à l’harmonie qui offre une satisfaction esthétique de la perception en élevant le son à la hauteur de l’ordre des choses et du sens du monde. La perception témoigne alors de la satisfaction, sinon de la béatitude du constat de l’équilibre harmonieux du monde, et en aucune façon d’un simple plaisir personnel, passager, fugace et futile à la fois, souvent de l’ordre de l’illusion d’une excitation basse des sens ou d’une drogue.
D’une façon plus concrète et plus terrestre, plus “politique” (voire “géopolitique” pour ceux qui tiennent à cette interprétation accessoire), nous devons raisonner selon la force structurante de la perception. Sans nier quelque importance que ce soit à l’une ou l’autre organisation, un sommet du BRICS ou de l’OCS n’a jamais pu jusqu’ici prétendre à se présenter comme “la communauté internationale”. Les USA, l’OTAN ou le bloc BAO (USA + UE) peuvent y prétendre, à cause de la maestria et de la puissance US dans le domaine de la communication, les relais d’influence, de pression et de corruption de ces entités, le travail absolument maléfique de surpuissance, à l’image du Système dont les USA sont le cœur.
On peut présenter l’hypothèse qu’à Téhéran, un déclic, – ou bien, certains parleront de “miracle”, – s’est produit. Cet “accord de perception” induisant une prétention acceptable et justifiée d’être la “communauté internationale” à cet instant, aussi bien sinon mieux que les USA et le bloc BAO, a été parfait, complètement légitime en un mot essentiel. Et ceci que nous répétons comme un leitmotiv symbolique : “et les USA n’en étaient pas !”. C’est ainsi qu’on perd une légitimité exclusive, – parfaitement usurpée, sans nul doute, dans une époque où l’usurpation et la fausseté des valeurs structurantes sont la règle lorsque le Système domine la marche des choses, – mais jusqu’alors semblant indestructible.
Logique catastrophique
Ce qui est en train de naître avec Téhéran, c’est une nouvelle légitimité internationale, concurrente de celle que maintient le bloc BAO, ou disons le Système, avec sa prétention de représenter la “communauté internationale”. C’est une guerre de communication, la seule qui, aujourd’hui, ait une signification et des effets. Lorsqu’une commentatrice dit en substance : “Ce sont les USA qui sont isolés, pas l’Iran”, elle n’a plus tout à fait tort. (Sarah Marusek, le 31 août 2012 sur PressTV.com: «Right now it is absolutely the Western countries absolutely that are isolated particularly the United States with its hawkish policies towards Israel and I think that the Israeli reaction to the NAM meeting shows that Israel is scared because they know that Iran is not isolated…»)
… Cela ne signifie pas pour autant qu’un “bloc” nouveau se forme, selon la configuration habituelle et géométrique qu’on donne à ces situations. Cela veut dire qu’est en train de s’imposer une “légitimité internationale” antiSystème (une autre “légitimité internationale”, la chose étant fort élastique à l’heure du Système) ; cela veut dire que le jeu se complique terriblement pour le Système, – et sans doute n’a-t-il pas subi un tel choc depuis longtemps, et peut-être (on verra) est-ce un choc à classer parmi les réactions antiSystème décisives.
En effet, nous ne croyons pas une seule seconde que nous allons simplement voir se renverser la fortune de la “guerre” en cours, et passer d’une vainqueur probable (le bloc BAO), à un nouvel adversaire qui devient un vainqueur possible (NAM, BRICS et Cie). Cette logique géopolitique de puissance, “bloc” contre “bloc”, etc., n’a plus aucune pertinence. Nous sommes tous à l’intérieur du Système, tous prisonniers de lui, et les guerres (précisons toujours : de co-mmu-ni-ca-tion) que le Système suscite et ne cesse d’alimenter sont à inscrire dans le processus d’autodestruction de ce Système et exclusivement dans ce cadre.
Le sommet du NAM, c’est donc un pas de plus vers la destruction du Système, – au profit d’on ne sait quoi, d’on ne sait qui, car l’achèvement de la destruction du Système sera simplement l’effondrement de toute notre organisation en train de devenir une désorganisation chaotiques, avec les antiSystèmes dedans comme le reste, et de plus en plus efficaces. L’issue unique, la seule issue, c’est la destruction du Système, et le sommet du NAM a bien mérité de cette entreprise générale. Mais de l’“après” de cet événement catastrophique et nécessaire qu’est la destruction du Système, nul ne sait rien, – par logique impérative de définition, puisque l’“après” sera défini absolument et exclusivement par les conditions, notamment psychologiques, qui naîtront du fait même de la destruction du Système.
L’Afrique est sans défense face à l’offensive militaire euro-US
Tandis que les USA et leurs alliés de l’OTAN progressent vers le Sud pour renforcer leur emprise sur l’Afrique, après avoir pris possession de la Libye et de ses gigantesques champs pétrolifères, la plupart des dirigeants africains semblent approuver leur réinsertion dans l’Empire. L’AFRICOM se trouve déjà dans une position favorable, où les Africains eux-mêmes l’ont placée.
Les USA et leurs alliés ont entamé une offensive en Afrique et en Asie, une attaque sur plusieurs fronts qui dans certaines régions rappelle un « blitzkrieg ». Cette agression effrénée a débuté avec la transformation de l’OTAN en corps expéditionnaire pour renverser le régime libyen, et s’apprête maintenant à détruire l’ordre laïc syrien. Bien que depuis des années on se soit appuyé sur des plans visant à changer ouvertement ou discrètement les régimes de pays ciblés, en parfait accord avec l’impératif historique du capital mondialisé : soumettre à la matraque la planète entière pour en faire un marché docile aux ordres de Washington, Londres et Paris, l’offensive actuelle s’est heurtée à une évolution imprévue : le cauchemar d’un réveil arabe.
La perspective d’un printemps arabe au début de l’année 2011 a déclenché une véritable hystérie dans les capitales impériales. Brutalement la rue arabe vous plaçait devant votre propre mort géopolitique. Washington comprend très bien que l’émergence de régimes arabes conformes à la volonté populaire conduirait rapidement, selon l’expression chère à Chomsky, à éjecter les USA de la région – sonnant le glas non seulement d’un Occident assoiffé de pétrole, mais aussi des filiales du capital international que constituent les autocraties putrides du Golfe persique.
Visant à des siècles de domination euro-US Washington, Londres et Paris se sont hâtés de faire de l’OTAN l’instrument d’une opération « Shock and Awe » contre leur cible préférée en Afrique du Nord : Mouammar Kadhafi. L’onde de choc de cette démonstration de force a jeté dans les rues de Damas les suppôts de l’impérialisme. Mais l’Afrique est la région la plus exposée sur le sentier de guerre des USA – un continent prêt à tomber dans leur escarcelle grâce aux innombrables liens que les classes politiques et militaires africaines entretiennent avec l’impérialisme. Les USA et leurs alliés, les Français au premier rang, sont en position de « croquer » la plus grande partie de l’Afrique avec la collaboration de la plupart de ses gouvernements et surtout des militaires.
L’AFRICOM, créée en 2008 par l’administration Bush , et désormais la créature à part entière de la doctrine d’intervention « humanitaire » d’Obama, revendique la responsabilité militaire de tout le continent hors l’Egypte. Le commandement militaire US a réuni un nombre impressionnant d’alliances avec des organisations régionales et des blocs de pays représentant tout le continent à quelques exceptions près -d’ailleurs déjà dans le collimateur. Les USA progressent brutalement vers le Sud après avoir conquis la Libye, mais ce sont les Africains eux-mêmes qui leur ont aplani la route.
La guerre menée par les USA en Somalie, qui s’est intensifiée de manière dramatique avec l’invasion éthiopienne soutenue par les USA, a maintenant été légitimée par l’IGAD (International Authority on Development in East Africa), qui inclut l’Éthiopie, le gouvernement somalien fantoche de Mogadiscio, le Kenya, l’Ouganda, Djibouti, protectorat français de facto et nominalement le Soudan.
L’opération – nominale – de l’ONU en Côte d’Ivoire pour renverser le régime de Laurent Gbagbo, dirigée par la France, a été approuvée par la CEDEAO, l’Union économique qui regroupe 16 États d’Afrique de l’Ouest : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
L’AFRICOM organise tous les ans de gigantesques manœuvres militaires du nom d’African Endeavor qui entraîne les armées africaines au maniement des « pratiques standard de communication». On leur enseigne les procédures de commandement et de contrôle US sur des équipements militaires US et sous la surveillance de conseillers US. En 2009, les armées de 29 pays africains avaient pris part à ces manœuvres. Cette année, 40 pays participaient à African Endeavor, constituant la plus grande concentration d’hommes en armes en Afrique.
Plus sournoise encore est la doctrine du « soldat à soldat », qui encourage les gradés de même rang des armées états-unienne et africaines à établir des relations personnelles à tout niveau : général/général, colonel/colonel, major/major et même capitaine/capitaine. L’AFRICOM espère établir ainsi des relations personnelles durables avec les armées africaines, quels que soient les régimes en place.
Au Sahel l’AFRICOM entretient des relations étroites avec pratiquement tous les États qui bordent le Sud du Sahara, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Océan indien, sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Il s’agit de la Mauritanie, du Mali, du Tchad et du Niger, plus le Nigeria et le Sénégal. Au Nord, l’AFRICOM maintient les mêmes liens avec les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et jusqu’à cette année avec la Libye de Kadhafi.
C’est souvent l’AFRICOM qui est la véritable force derrière des interventions dites « africaines ». L’AMISOM (Mission de l’Union africaine en Somalie), officiellement la prétendue « force de maintien de la paix » en Somalie, se compose en réalité de troupes ougandaises et burundaises, deux gouvernements fantoches au service des USA ; elles fonctionnent comme mercenaires de Washington et sont payées essentiellement par les USAméricains. 500 soldats venus de Djibouti doivent bientôt s’y joindre. Des années durant l’AMISOM a été la seule force qui a sauvé le régime fantoche de Mogadiscio de l’anéantissement par la résistance des Shabab. Aujourd’hui les combattants de l’Union africaine ont reçu des renforts et mènent, en commun avec les envahisseurs kenyans et éthiopiens, une offensive destiner à prendre en tenaille les Shabab et à les exterminer. La mort vient du ciel sous forme de drones US basés en Éthiopie et à Djibouti. Et donc une armée qui se dit le bras armé de l’Union africaine est un outil de guerre US dans la Corne de l’Afrique – un conflit que les USA ont allumé et qui est également soutenu par l’alliance régionale de coopération, l’IGAD.
L’invasion de l’Érythrée, adversaire de l’Éthiopie et l’un des rares pays à rester en-dehors de la nébuleuse de l’AFRICOM n’est plus qu’une question de temps. Sans nul doute ce sera l’œuvre des « forces armées africaines », soutenues par les USA et la France. L’Union africaine, mouillée jusqu’au cou, ne s’y opposera sûrement pas.
Dès que le dernier bastion loyal à Kadhafi est tombé, les interventions « humanitaires » d’Obama se sont profondément enfoncées en Afrique centrale ; 100 hommes des unités spéciales ont été envoyés en Ouganda en vue de missions en République démocratique du Congo, dans le nouveau pays du Sud-Soudan et en République Centrafricaine, un poste avancé du néocolonialisme français, où les USAméricains avaient expédié le Président haïtien Jean-Bertrand Aristide après son enlèvement en 2004. Il est vraisemblable que les « bérets verts » US viendront à bout des 2000 combattants (environ) de l’Armée de libération du Seigneur – une force que les Ougandais auraient été à même d’anéantir à eux seuls, s’ils n’avaient été occupés à jouer les mercenaires des USA dans tout le continent. (Dans cette région, le second tueur loyal aux USA est le Rwanda, que l’ONU rend responsable de la mort de millions de Congolais).
L’agression contre la Libye était devenue inévitable dès lors que le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Gabon s’étaient déshonorés en approuvant la zone d’exclusion aérienne proposée par le Conseil de sécurité de l’ONU. L’onde de choc de l’offensive euro-USaméricaine s’étend vers les Sud et embrasera bientôt le continent entier. La Corne de l’Afrique n’est déjà plus qu’un champ de bataille où règnent le feu et la famine, œuvre des USaméricains, mais avec le soutien total des Africains et de leurs institutions régionales. En Occident, la CEDEAO sert de légitimation à la politique impériale, pendant qu’au Sahel les Africains se battent pour trouver des objectifs appropriés aux USAméricains. Tous les ans les USAméricains réunissent les militaires du continent pour leur apprendre le commandement et le contrôle de leurs troupes, ce qui rend leurs armées incapables de résister au véritable ennemi : les USA et l’OTAN.
Trompée par une classe politico-militaire désireuse de s’intégrer à tout prix dans le système impérial, l’Afrique est sans défense face à l’agression euro-américaine.
Seuls les bidonvilles et la brousse peuvent détourner cette catastrophe. S’ils veulent résister aux USAméricains et aux Européens, les Africains doivent en premier lieu lutter contre leurs propres gouvernements.
Auteur : Glen Ford
Il est cofondateur du Black Agenda Report. il est aussi l’auteur de The Big Lie: An Analysis of U.S. Media Coverage of the Grenada Invasion [Le Grand mensonge : une analyse de la couverture par les médias US de l’invasion de Grenade].
Traduction : Michèle Mialane
Française. Professeure d’allemand retraitée, traductrice et éditrice, membre de Coorditrad et de Tlaxcala.
Notes de la traductrice : J’ai traduit ce texte car il me semble rectifier un peu la désinformation scandaleuse qui a cours dans les médias français. Cependant je doute que Kadhafi ait jamais joué un rôle positif et en ce qui concerne la Syrie je juge urgent d’attendre. En outre je considère que la France n’est autre chose que le jouet des USA dans cette affaire (et en train de perdre son statut de puissance coloniale, ce dont je me réjouirais si c’était au profit des Africains eux-mêmes et non du monde anglo-saxon.) Enfin je regrette que ce texte ignore totalement les intérêts impérialistes des nouveaux pays émergents, principalement l’Inde et la Chine, qui s’approprient notamment les riches terres agricoles africaines, dont ils ont – contrairement aux USA et à l’Europe, intéressés par les seules richesses du sous-sol ainsi que par une main-d’oeuvre sous-payée – un besoin urgent. Inde et Chine doivent en effet nourrir une population pléthorique sur des surfaces chaque jour réduites par l’industrialisation et le mode de vie occidental. L’article ne voit donc pas que le malheureux continent africain est un terrain de conquête où s’affronte le reste du monde. Ceci posé, Dumont avait raison quand il écrivait, voici déjà près de quarante ans: l’Afrique noire est mal partie.-MM
Source Tlaxcala
Aïcha la Mère des Croyants mariée à l’âge de 6 ans : vérité ou mythe antique ?
Introduction
j’ai retrouvé un article en anglais « Was Ayesha A Six-Year-Old Bride? The Ancient Myth Exposed » de Shanavas qui est est un médecin d’origine indienne installé dans le Michigan – Professeur à l’université de Massachusetts. L’ article original a été publié dans « Le Minaret de Mars 1999″ sur le site http://www.ilaam.net/Articles/Ayesha.html
Je l’ai traduit après avoir lu un article en langue arabe présentant un jeune qui a plagié en 2008 Shanavas en publiant la traduction arabe dans un journal saoudien et en disant voici les failles que les savants musulmans sortis des grandes universités islamiques n’ont pas vus. J’ai jugé nécessaire de suivre le travail original et de le publier pour ne pas laisser les jeunes musulmans francophones dépourvus d’arguments devant les critiques des orientalistes et des évangélistes qui croient avoir trouvé la flèche empoisonnée pour faire douter le jeune musulman en lui présentant le Noble Prophète de « pédophile ». Sobhane Allah!
Dans la quête des sources j’ai vu que ce travail de traduction et de vérification des sources a déjà été entrepris par Ahmed Amine qui cite les sources arabes. Le docteur Shavana auteur de ce travail a été occulté. Je me suis promis de le faire porter à la connaissance du public malgré l’actualité politique et les Fatwas meurtrières qui ne nous ont pas donné le temps de revenir aux problèmes de l’Islam, de ses détracteurs et de ses infantiles.
Problématique
Un ami chrétien m’a demandé une fois, «Consentez-vous à donner en mariage votre fille de sep ans à un homme de cinquante ans? ». Devant mon silence, il a poursuivi : « «Si, tu ne consens pas ce mariage pour ta fille comment donc pouvez-vous approuver le mariage d’une innocente fillette de sept ans, Aïcha, avec votre Prophète? » Je lui ai dit, tout simplement, que je n’avais pas de réponse à ses questions en ce moment là. Il m’a sourit et m’a quitté en me laissant avec une épine dans le cœur qui bouleversa ma foi. (Shanavas)
La plupart des Musulmans s’imaginent que de tels mariages étaient tolérés par la coutume de l’époque sinon les gens se seraient opposés, au mariage du Prophète avec Aïcha car une telle pratique aurait contredit l’usage et les convenances en vigueur. Toutefois une telle exp1ication ne serait crédible que pour ceux qui sont assez naïfs de croire que c’était l’usage et la coutume des Arabes de faire épouser un homme de cinquante ans une fille de six ou neuf ans. Mais je ne fais pas partie des naïfs pour me contenter d’une réponse aussi farfelue et je me trouvais donc très insatisfait des réponses « traditionnelles ».
Le Prophète était un homme exemplaire, tous ses actes et ses comportements représentaient l’excellence de la vertu. Il était le modèle à suivre qui doit inspirer la vie et le comportement de tous les Musulmans qui doivent trouver facilité et sérénité à l’imiter.
Cependant la plupart des gens de notre « Centre islamique de Tolède », moi y compris, avions du mal à envisager l’hypothèse des fiançailles de l’une de nos filles de sept ans à un homme de cinquante-deux ans. Dans l’éventualité où un père serait consentant à un tel mariage nous sommes arrivés à la conclusion que la communauté musulmane exprimerait sa désapprobation et montrerait son désaccord en affichant publiquement son mépris tant pour le vieux fiancé que pour le père de la fillette future épousée.
En 1923, les greffiers du mariage en Égypte ont reçu l’ordre de ne pas enregistrer ni de délivrer des certificats officiels du mariage pour les épouses de moins de seize ans et époux de moins de dix-huit ans. Huit ans plus tard, la loi de l’Organisation et de la procédure des tribunaux de la Charia islamique de 1931 consolidés de la disposition ci-dessus en ne reconnaissant pas le mariage dans les cas litigieux impliquant des épouses de moins de seize ans et époux de moins de dix-huit ans., John Esposito – dans Femmes, droit de la famille musulmane 1982 – montre que dans les pays à majorité musulmane telle que l’Égypte les mariages d’enfants sont juridiquement nuls et invalides et socialement inacceptables.
Donc, je suis restais persuadé, eu égard aux plans logique, historique et sociologique, sans preuves solides autres que ma révérence à mon Prophète, que les récits sur son mariage à 50 ans avec Aïcha âgée 7 ans, ne sont que des mythes ou des fabulations. Cependant, ma conviction m’a amené à effectuer une longue quête à la recherche de la vérité sur cette question épineuse et troublante. Cette recherche menée à son terme a confirmé la justesse de mon intuition et l’exactitude de l’image belle que je me faisais de ce noble Prophète. Mon prophète était un gentleman et il ne pouvait ni raisonnablement ni religieusement ni moralement épouser une jeune fille innocente âgée seulement de sept ou de neuf ans.
L’âge d’Aïcha a été indiqué par erreur dans le hadith rapporté sur son mariage. En outre, j’ai l’intime conviction que les commentaires rapportés sur cet événement sont très peu fiables. Certains des hadiths (traditions du Prophète) concernant l’âge d’Aïcha au moment de son mariage avec le Prophète sont effectivement problématiques quand on les passe à l’analyse scientifique. Je présente ici les preuves démentant et réfutant l’histoire fictive rapportée par Urwah ibn Hisham et j’affiche par là mon ambition et mon intention : effacer l’idée fausse et réparer la fabulation mensongère sur mon Prophète présenté outrageusement comme un homme irresponsable et un vieux impudique s’attaquant à une petite fille innocente.
TÉMOIGNAGES 1: la fiabilité de la source
La plupart des récits imprimés dans les livres de hadiths sur le mariage de Aïcha ne sont signalés que par ibn Hisham `Urwah dans le contexte singulier qu’il rapportait non pas des commentaires sur le mariage de Aïcha mais des commentaires sur l’autorité de son père. Tout d’abord, plus de personnes que seulement un, deux ou trois devrait logiquement avoir signalé un tel événement si important tant dans la vie du Prophète que dans celui de la communauté musulmane ! Il est étrange que personne de Médine, où Hisham ibn `Urwah vécu les 71 premières années de sa vie, n’ait raconté l’événement, malgré le fait que parmi les érudits de Médine se trouvent le très respectable et bien respecté l’illustre Malik ibn Anas. Les sources de la transmission des récits sur cet événement sont les gens de l’Irak, où Hisham se serait installé au tard de sa vie après avoir vécu à Médine pour la plupart de sa longue vie.
Tehzibu’l-Tehzib, l’un des livres les plus connus sur la vie et la fiabilité des narrateurs des traditions du Prophète, rapporte que selon Ibn Yaqub Shaibah: « Il [Hisham] est très fiable, ses récits sont acceptables, à l’exception de ce qu’il a relaté après avoir déménagé plus tard en Irak » » (Tehzi’bu’l-tehzi’b, Ibn Hajar Al-` asqala’ni, Dar al-Ihya Turath al-Islami, du 15ème siècle. Vol 11, p. 50). Il précise en outre que Malik ibn Anas fit objection sur les récits de Hisham qui ont été rapportés par des gens en Irak: « On m’a dit que Malik s’est opposé à ces récits de Hisham qui ont été signalés par les gens de l’Irak » (Tehzi’b u’l- tehzi’b, Ibn Hajar Al-`asqala’ni, Dar al-Ihya Turath al-Islami, Vol.11, p. 50).
Mizanu’l-ai`tidal, un autre livre sur la vie des chroniqueurs et des narrateurs des traditions du Prophète rapporte:« Quand il devint vieux, la mémoire Hisham avait beaucoup souffert » (Mizanu’l-ai`tidal, Al-Zahbi, Al-Maktabatu’l-athriyyah, Sheikhupura, Pakistan, Vol. 4, p. 301).
CONCLUSION 1 : Sur la base de ces références qui font autorité, la mémoire de Hicham a été défaillante et ses récits à un âge sénile rapporté sans discernement par des sources irakiennes ne sont pas scientifiquement fiables. Ainsi, son récit tant sur le mariage de Aïcha que sur l’âge de son mariage ne sont pas fiables et ne peuvent donc constituer une source digne de confiance sur la biographie de notre Prophète.
REPÈRES CHRONOLOGIQUES:
Il est également essentiel de garder à l’esprit certaines dates clé dans l’histoire de l’Islam pour situer la biographie du Prophète et son mariage avec Aïcha et poursuivre notre recherche avec objectivité et esprit scientifique impartial et rigoureux :
· 610 AP-JC : Jahiliya (âge pré islamique) avant la Révélation.
· 610 AP-JC : Date de la première Révélation.
· 610 AP-JC : Abu Bakr se convertit à l’Islam
· 613 AP-JC : Le prophète (saws) commence à prêcher publiquement.
· 615 AP-JC : Émigration en Abyssinie
· 616 AP-JC : Omar ibn Al Khattab se convertit à l’Islam.
· 620 AP-JC : Les fiançailles généralement admises d’Aïcha avec le prophète (saws).
· 622 AP-JC : Hijrah (émigration à Yathrib, plus tard rebaptisée Médine).
· 623/624 AP-JC : Année généralement admise où Aïcha vivait comme épouse du Prophète (saws).
TÉMOIGNAGES 2: Les Fiançailles
Selon Tabari (selon Urwah ibn Hisham, Ibn Humbal et Ibn Sad), Aïcha a été fiancée à sept ans et a commencé à cohabiter avec le Prophète à l’âge de neuf ans.
Toutefois, dans un autre ouvrage, Al-Tabari dit: « Tous les quatre de ses enfants [d’Abu Bakr] [sont nés de ses deux épouses au cours de la période anteislamique » (Tarikhu’l-Umam wa’l-mamlu’k, Al- Tabari (mort en 922), vol. 4, p. 50, l’arabe, Dara’l-Fikr, Beyrouth, 1979).
Si Aïcha était fiancé à 620 AP-JC (à l’âge de sept ans) et commencé à vivre en qualité d’épouse avec le Prophète, en 624 AP-JC (à l’âge de neuf ans), alors elle serait née en 613 AP-JC. Par conséquent, sur la base d’un calcul prenant en référence Al-Tabari, les chiffres montrent que Aïcha devrait être avoir née en 613 AP-JC, donc trois ans après le début de la révélation (610 AP-JC). Hors le même Tabari déclare également qu’Aïcha est née à l’ère préislamique (en Jahiliya). Ainsi elle serait née avant l’an 610 de notre ère, et elle aurait été âgée d’au moins 14 ans quand elle a commencé à vivre avec le Prophète. Dans l’essentiel on voit que Tabari se contredit et semble ne pas se préoccuper s de l’exactitude qu’exige la vénération et le respect du Prophète.
CONCLUSION 2 : Al-Tabari n’est pas fiable en matière de détermination de l’âge d’Aïcha.
TÉMOIGNAGES 3: L’Age de Aïcha en comparaison de l’âge de Fatima la fille du Prophète
Selon Ibn Hajar « Fatima est née au moment où la Ka` bah a été reconstruite, quand le Prophète avait 35 ans … » ( Al-isabah fi tamyizi’l-sahabah , Ibn Hajar al-Asqalani, Vol. 4, p. 377, Maktabatu’l-Riyadh al-haditha, al-Riyadh, 1978). « Elle avait cinq ans de plus que Aïcha » (Al-isabah fi tamyizi’l-Sahaba, Ibn Hajar al-Asqalani, Vol. 4, p. 377, Maktabatu’l-Riyadh al-Haditha, al-Riyadh, 1978).
Si la déclaration Ibn Hajar est vraie, alors Aïcha est née quand le Prophète avait 40 ans. Si Aïcha était mariée au Prophète quand il avait 52 ans, l’âge du mariage d’Aïcha avec le Prophète serait donc de 12 ans.
CONCLUSION: Ibn Hajar, Tabari, Ibn Hisham et Ibn Humbal se contredisent. Par conséquent le mariage d’Aïcha à sept ans est un mythe.
TÉMOIGNAGES 4: l’âge d’Aïcha par rapport à l’âge d’Asma
Selon Abda’l-Rahman ibn abi zanna’d: « Asma était de 10 ans plus âgée que Aïcha » (Siyar A` la’ma’l-nubala », Al-Zahabi, vol Mu. 2, p. 289, en arabe, » assasatu’l-Risalah, Beyrouth, 1992).
Selon Ibn Kathir: « Elle [Asma] a été à sa sœur aînée [ de Aïcha] de 10 ans» (-Bidayah wa Al-Nihayah, Ibn Kathir, vol ». 8, p. 371 Dar al-Fikr al- Arabi, Al-Gizeh, 1933).
Selon Ibn Kathir: « Elle [Asma] a vu le meurtre de son fils au cours de cette année [73 AH], comme nous l’avons déjà mentionné, et cinq jours plus tard, elle se meurt. Selon d’autres récits, elle n’est pas morte au bout de cinq jours, mais 10 ou 20, ou quelques jours plus de 20 ou 100 jours plus tard. » ( Al-Bidayah wa’l-nihayah , Ibn Kathir, Vol. 8, p. 372, Dar al-fikr al-`arabi, Al-jizah, 1933) Au moment de sa mort, elle était de 100 ans. « (-Bidayah wa Al-Nihayah, Ibn Kathir, vol. 8, p. 372, Dar al-Fikr al-` Arabi, Al-Gizeh, 1933)
Selon Ibn Hajar Al-Asqalani : « Elle [Asma] a vécu 100 ans et est décédée en 73 ou 74 OH.” (Taqribe el-tehzib, Ibn Hajar Al-Asqalani, p. 654, arabe, Bab fi’l-nisa ’, harfu’l al-alif ).
Selon la majorité des historiens, Asma, la sœur aînée d’Aïcha avait 10 ans plus qu’elle. Si Asma avait 100 ans en 73 OH, elle devait avoir 27 ou 28 ans au moment de la Hijrah. Si Asma avait 27 ans ou 28 ans au moment de la Hijrah, Aïcha, elle devait donc avoir 17 ou 18 ans. Par conséquent elle ne pouvait entamer sa vie conjugale avec le Prophète qu’à l’âge de 19 ou 20 ans.
CONCLUSION 4: En se basant sur Hajar, Ibn Katir, et ibn abi Abda’l-Rahman zanna’d, l’âge d’Aïcha au moment où elle a commencé à vivre avec le Prophète aurait été 19 ou 20 ans. Dans Témoignage n ° 3, Ibn Hajar suggère qu’Aïcha avait 12 ans et dans Témoignage n ° 4, il se contredit en lui accordant 17 ou 18 ans. Quel est l’âge exact d’Aïcha épousant le Prophète : douze ou dix-huit?
Ibn Hajar est une source non fiable sur l’âge d’Aïcha.
TÉMOIGNAGES 5: Les batailles de Badr et de Uhud
Un récit concernant la participation d’Aïcha dans la bataille de Badr est mentionné dans le chapitre des hadiths sur le Jihad et le refus de l’alliance des musulmans avec les mécréants, (Kitabu’l-jihad wa’l-siyar, Bab karahiyati’l-isti `ANAH fi’l-ghazwi bikafir). Aïcha, tout en racontant le voyage de Badr et l’un des événements importants qui ont eu lieu dans ce voyage, dit: « quand nous avons atteint Shajarah ». De toute évidence, Aïcha a été avec le groupe en expédition vers Badr.
El Bukhari mentionne la participation d’Aïcha dans la Bataille d’Uhud dans le chapitre du Jihad et de la participation des femmes au combat à côté des hommes ( Kitabu’l-jihad wa’l-siyar, Bab Ghazwi’l-nisa ’ wa qitalihinna ma ` a’lrijal – Hadith 2880) : « Anas annonce que le jour d’Uhud, les gens honteux se cachaient pour ne pas tomber sous le regard du Prophète. [Ce jour-là], j’ai vu Aïcha et Oumm-i-Soulaim, Elles avaient tiré leurs robes en haut de leurs pieds [pour éviter n’importe quelle entrave dans leur mouvement]. » De nouveau, cela indique qu’Aïcha était présente à la Bataille d’Uhud.
Al Bukhari rapporte dans la bataille du tranché (Kitabu’l-Maghazi, Bab hiya’l wa Ghazwati’l-Khandaq-ahza’b): «Ibn` Umar raconte : le Prophète ne m’a pas permis de participer à Uhud, comme à cette époque, J’avais 14 ans. Mais le jour de Khandaq, quand j’avais 15 ans, le Prophète permis ma participation. »
En se basant sur ces récits on peut conclure que :
(a) les enfants au-dessous de 15 ans ont été envoyés en arrière et n’ont pas eu le droit de participer à la Bataille.
(b) Aïcha avait participé aux Batailles de Badr et d’Uhud, et par conséquent elle aurait eu l’âge d’au moins 15 ans à ce moment là.
CONCLUSION 5 : la participation d’Aïcha dans les batailles de Badr et d’Uhud indique clairement qu’elle n’était pas âgée de neuf ans, mais au moins de 15 ans. Nous savons que les femmes musulmanes ont accompagné les hommes aux champs de bataille pour les aider et le cas échéant participer au combat et non pas pour être un fardeau pour les combattants. Ce mode de calcul de l’âge d’Aïcha confirme une fois de plus la contradiction flagrante concernant l’âge d’Aïcha au moment de son mariage avec le Prophète.
TÉMOIGNAGES 6 : La naissance de Aicha et l’Hégire
Selon la tradition généralement reconnus, Aïcha est née environ huit ans avant l’Hégire. Mais selon un autre récit dans Bukhari, Aïcha est censée avoir dit: «J’étais une jeune fille (jariyah en arabe) » quand la sourate Al-Qamar a été révélé (Sahih Bukhari, kitabu’l-tafsir, Bab Qaulihi Bal al-sa`atu Maw`iduhum wa’l-sa`atu adha’ wa amarr).
Le Chapitre 54 du Coran a été révélé huit ans avant l’Hégire (Le Coran Généreux, MM Khatib, 1985), indiquant qu’il a été révélé en 614 CE. Si Aïcha a commencé à vivre avec le Prophète à l’âge de neuf en 623 AP-JC ou 624 AP-JC, elle était une enfant voire un nourrisson (sibyah en arabe) au moment où la sourate Al-Qamar (la Lune) a été révélée. Selon la tradition ci-dessus, Aïcha était en fait une jeune fille, pas une enfant dans l’année de la révélation d’Al-Qamar. Jariyah signifie jeune fille espiègle (Lane arabe anglais Lexicon). Ainsi, Aïcha, étant une jariyah (jeune fille) entre 14 et 21 ans mais pas une sibyah (petite enfant) entre 6 et 13 ans à l’époque de la révélation d’Al-Qamar. Quand elle épousa le Prophète elle était jeune fille épousable sur le plan physique, physiologique, affectif et intellectuel.
CONCLUSION 6 : Ce témoignage contredit également le mariage d’Aïcha à l’âge de neuf ans.
TÉMOIGNAGES 7 : Terminologie arabe
Selon un récit rapporté par Ahmad ibn Hanbal : après la mort de Khadija la première épouse du Prophète, Khaulah vint voir le Prophète pour lui conseiller de se marier à nouveau, le Prophète lui demanda ce qui concerne les choix qu’elle avait à l’esprit. Khaulah dit: «Vous pouvez épouser une vierge (bikr) ou une femme qui a déjà été marié (thayyib) ». Quand le Prophète a demandé l’identité de la bikr (vierge), Khaulah mentionna le nom d’Aïcha.
Tous ceux qui connaissent un tant soit peu la langue arabe savent que le mot bikr dans la langue arabe n’est pas utilisé pour désigner une fillette de neuf ans ou une fille encore immature. Le mot correct pour une jeune fille enjouée, comme indiqué précédemment, est jariyah. Bikr d’autre part, est utilisé pour une dame célibataire sans expérience conjugale avant le mariage, que nous comprenons par le mot «vierge» en anglais. Par conséquent, de toute évidence sémantique une fillette de neuf n’est pas une «demoiselle : jeune dame vierge» (bikr). (Mousnad Ahmad ibn Hanbal, Vol. 6, p. 0.210, en arabe, Dar al-Ihya Turath al-`Arabi, Beyrouth)
CONCLUSION 7 : Le sens littéral du mot, bikr (vierge), dans le hadith ci-dessus est «une femme sans expérience sexuelle avant le mariage. La langue arabe très précise vise par Bikr une Adulte vierge. Par conséquent, Aïcha était une jeune fille adulte au moment de son mariage.
TÉMOIGNAGES 8. Le texte coranique
Tous les musulmans sont unanimes sur le Coran en sa qualité de Livre véridique chargé, entre autres, de l’Orientation et de la Guidance de la vie individuelle et sociale du musulman. Donc, nous avons besoin de solliciter l’avis du Coran pour effacer le brouillard créé par des hommes, fussent-ils éminents, qui ont manqué de rigueur et ont introduit la confusion dans la période classique de l’islam autour des contradictions entretenues sur l’âge d’Aïcha au moment de son mariage avec le Prophète.
Le Coran, source suprême, autorise-t-il ou interdit-il le mariage d’un(e) enfant immature de sept ans?
Il n’y a aucun verset qui autorise explicitement ou implicitement un tel mariage. Cependant Il y a un verset, qui exhorte les Musulmans à accomplir leur devoir d’élever un enfant resté orphelin. Les conseils du Coran sur ce sujet sont aussi valables pour nos propres enfants.
Dans le traitement social, matériel et affectif des enfants qui ont perdu un parent, tout musulman est ordonné de (a) les nourrir, (b) les habiller, (c) les éduquer, et (d) tester leur maturité « jusqu’à l’âge du mariage» avant de leur confier la gestion autonome de leur patrimoine légué par leurs parents décédés.
{Restituez aux orphelins leurs biens. Ne remplacez pas le bon par le vilain. Ne vous emparez point de leurs biens en les ajoutant à vos biens. Ce serait un énorme délit.} An Nissa 2
{Ne confiez pas aux prodigues (immatures) vos biens qu’Allah vous A Donnés pour votre existence. Et octroyez-leur de ces subsistances, vêtez-les, et dites leur des paroles convenables. Éprouvez les orphelins jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge du mariage. Si vous constatez chez eux quelque maturité, alors remettez-leur leurs biens. Ne les dissipez point par prodigalité ou pour précipiter leur majorité.} An Nissa 5
{Et lorsque vous leur remettrez leurs biens, prenez des témoins à leur encontre. Qu’il suffise d’Allah Compensateur.} An Nissa 7
On remarque comment les versets coraniques exigent des preuves méticuleuses et des garanties magistrales de maturité intellectuelle et physique par des résultats probants après des tests objectifs sur la cognition et le comportement affectif et moral avant l’âge du mariage afin de leur confier leurs biens sous leur totale propriété et à leur libre disposition.
A la lumière des versets suscités qui ne prêtent à aucune confusion, aucun Musulman responsable ne confierait la gestion d’un patrimoine à un ayant droit alors qu’il est immature tel qu’un enfant de sept ans ou à une fille de neuf ans. Si nous ne devons pas faire confiance en une personne de sept ans pour la laisser gérer seule des questions financières, nous sommes tenus à plus d’exigence en matière de mariage qui engage l’avenir d’une vie.
Nous ne pouvons donc demeurer sans vigilance quand on rapporte cette culture de la responsabilité et du sens du devoir coranique au Hadith d’Ahmad Ibn Hambal (Musnad, vol.6, p. 33 et 99) qui déclare qu’Aïcha à l’âge de neuf ans a été plus attirée par le jeu que par les tâches d’une femme responsable. Il est difficile de croire, donc, qu’Abou Bakr, un grand partisan parmi les Musulmans, fiancerait sa fille immature de sept ans à un homme de 50 ans même si ce fiancé est le Prophète lui même. Il est également plus difficile d’imaginer que le prophète puisse accepte la proposition d’Abu Bakr de le fiancer à sa fille immature alors qu’il est le récipiendaire de la Révélation qui lui demande d’instruire les Musulmans à bien traiter les femmes, les orphelins et les faibles, d’être juste équitable et d’être le modèle à suivre.
Abu Bakr était un homme plus judicieux que chacun d’entre nous. Donc, il aurait certainement jugé que Aïcha (même si physiquement elle était épanouie comme on tente de l’expliquer maladroitement) qu’elle était encore une enfant dans son cœur et ne répond pas de manière satisfaisante aux normes du mariage exigés par le Coran. Tel que le relate le Hadith d’Ahmad Ibn Hambal nul homme sensé ne l’aurait épousée alors qu’elle était enfant immature. Dans l’éventualité de recevoir une proposition d’épouser l’enfant qui a besoin d’être encore éduquée et instruite le Prophète aurait rejetée la proposition comme étant insensée. Jamais au grand jamais le Prophète ni Abu Bakr ne violeraient une clause (verset) dans le Coran.
CONCLUSION 8: Le mariage d’Aïcha à l’âge de sept ans violerait la clause de maturité et autres exigences du Coran. Par conséquent, l’histoire du mariage d’Aïcha immature à l’âge de sept ans est un mythe en contradiction avec l’esprit et la lettre coranique.
TÉMOIGNAGES 9: le consentement au mariage
En Islam une femme doit être consultée pour son mariage. Son consentement est exigé pour la validation du mariage (Mishakat al Masabiah, traduction par James Robson, vol. I, p. 665). Islamiquement, l’autorisation préalable et crédible des femmes est une condition préalable pour qu’un mariage soit valide.
Quelque soit l’effort d’imagination que nous pouvons invoquer pour justifier l’injustifiable le fait est devant nos yeux : l’autorisation donnée par une jeune fille immature de sept ans ne peut pas être une autorisation valable pour le mariage islamique.
Il est inconcevable que nous puissions imaginer Abu Bakr, un homme d’une grande intelligence, d’une grande sensibilité et d’une probité exemplaire, prendre au sérieux l’autorisation d’une fillette de sept ans à épouser un homme de 50 ans.
Il est davantage plus inconcevable d’imaginer le Prophète accordant crédit à l’autorisation donnée par une jeune fille qui, selon un hadith accepté tel que par les musulmans, a pris ses jouets avec elle quand elle est allée vivre avec le Prophète comme épouse.
CONCLUSION 9 : Le Prophète n’a pas pu épouser une fillette de sept ans, Aïcha parce qu’il aurait manqué à l’obligation de la clause d’autorisation qui rend valide le contrat islamique de mariage. Par conséquent, le Prophète a épousé Aïcha alors qu’elle jouissait de toutes ses facultés intellectuelles et physiques faisant d’elle une jeune demoiselle d’âge mûr incontestable.
Synthèse :
Ce n’était ni une tradition arabe à donner leurs filles en mariage à un âge aussi jeune que sept ou neuf ans, ni une morale ou une intelligence du Prophète de se marier avec Aïcha à un si jeune âge. Le peuple (musulman et non musulman) de l’Arabie ne s’est pas opposé à ce mariage car il ne s’est jamais produit de la manière qu’il a été fabuleusement rapporté.
Évidemment, le récit du mariage à neuf ans de Aïcha par Hisham ibn `Urwah ne peut être tenu vrai quand il est contredit par de nombreux autres récits rapportés. En outre, il n’y a absolument aucune raison d’accepter le récit de Hisham ibn `Urwah alors que des sommités musulmanes telles que Malik ibn Anas, mettent en doute tout ses récits durant la dernière période irakienne de sa vie où il semble avoir été défaillent. Les citations de Tabari, Boukhari et Mouslim montrent des divergences et des contradictions qui témoignent que la version « officielle » sur l’âge du mariage d’Aïcha est non crédible. En outre, bon nombre de ces savants se contredisent dans leurs propres dossiers. Ainsi, les récits sur l’âge d’Aïcha au moment du mariage ne sont pas fiables en raison des contradictions flagrantes que chacun peut trouver dans les travaux des savants de l’Islam classique.
Par conséquent, il n’y a absolument aucune raison de considérer l’information sur l’âge d’Aïcha comme une vérité sacrée quand il ya des motifs suffisants pour le rejeter en tant que mythe. Nous avons vu que le Coran refuse de marier des filles et des garçons immatures comme il refuse que leur soit confier des responsabilités y compris celles de la gestion de leur propres biens.
A Shanavas
Traduction et commentaire de Omar Mazri en mars 2010
Dans la même quête j’ai vu la crainte de certains musulmans plus préoccupés des convenances et de la rente religieuse que de la vérité qui redoutent de voir ce genre de travail porter atteinte au patrimoine musulman. Pris dans l’engrenage des habitudes ils ne semblent pas préoccupés de la sacralité du Prophète qui est plus importante que celle des Savants qui restent des hommes qui ont leurs limites. Ces limites n’effacent pas leur génie de l’époque. Chercher, compiler, vérifier l’Isnad (la chaine de transmission et la validité des transmetteurs) est un travail scientifique à l’honneur de nos savants classiques. Il appartient à l’Ijtihad de garder ses portes ouvertes pour donner au hadith le contexte et lui enlever les quelques contradictions dues à une époque reposant sur l’oralité et la transmission fidèle (naql) qui a délaisé le ‘Aql (raison).
Dans ce parcours de recherche je tombe sur un site arabe qui traite des « conséquences » et des attendus intellectuels de ces recherches
http://www.ahewar.org/debat/show.art.asp?aid=146848
Il nous informe que le Nom Aïcha (عائشة) est d’origine CANANÉEN ( كنعاني ) signifiant Femme d’où sont dérivés les noms Eve et Mère. Pour les historiens et archéologues arabes Canaan est une contrée arabe de Palestine remontant à Abraham voire à Noé. Il ne serait donc pas surprenant que Ayshé ((ءيشه soit le féminin répondant à Ahmed annoncé dans les Écritures et confirmant la portée du Hadith de Aicha عنها الله رضي qui dit que Son Mariage avec le Prophète a été décidé dans les Cieux par Allah lui-même ainsi que la dimension de ses titres symboliques de « mère des Croyants » et de bien aimée du Prophète qui avait toutes les qualités morales, physiques, affectives et spirituelles pour conquérir son cœur, mériter sa confiance et continuer après la mort du noble Prophète de transmettre ses paroles, ses comportements et ses actes incarnant le premier savoir académique de l’Islam classique. Mère des Croyant elle serait donc le cœur des Hadiths authentiques (Oum al Hadith) dont elle reste la principale narratrice. Je n’ai pas trouvé le temps de chercher dans ses propres hadiths ce qui vient confirmer ou infirmer le travail de Shavanas qui semble digne de foi et digne d’intérêt.
Pour la bonne foi de l’enquête sur ce sujet il faut avouer à mes lecteurs que le jeune qui a repris à son compte le travail de Shavana et qui est appuyé par Jamal al Banna le frère de Hassan al Banna s’appelle Islam Bahri et son texte en arabe se trouve sur le site :
http://www.youm7.com/News.asp?NewsID=35691
La transparence exige de moi de dire que l’article de Islam Bahri et son défenseur Khaled Mountasir qui reproche aux savants d’al azhar et aux salafistes leur laxisme et leur sacralisation du Naql font l’objet d’attaques virulentes sur ce site par exemple :
http://www.elaph.com/Web/ElaphWriter/2008/8/361613.htm
Mohamed al Ghazali de son vivant n’a jamais pu faire admettre à la jeunesse et aux dignitaires musulmans que l’intelligence humaine, la parole divine et la création du monde ne peuvent entrer en contradiction car elles sont présidées par le même Dieu Créateur. S’il y a contradiction elle est soit dans notre perception, dans notre façon de raisonner ou dans l’art de la transmission des données du passé (naql) et qu’en aucun cas Allah ni Son Prophète ne sont responsables de nos défaillances et de nos incompétences.
Ce que nous devons tous savoir au-delà de l’âge de notre mère Aïcha c’est que celui qui apporte un mensonge délibéré sur le Prophète a construit sa place en Enfer. Qu’Allah nous en préserve. Amine !
Voici une Fatwa sur Islaweb qui contredit la raison, la physiologie féminine, la fécondité de la femme qui ne peut ovuler qu’éprès sa maturité sexuelle, les coutumes humaines et le droit musulman. L’Islam est malade de ses infantiles littéralistes et de ses sots qui font des Fatwas contre le bon sens. Ce même site a publié une Fatwa d’un illustre inconnu autorisant al Istinja ( se torcher le cul) avec les pages des Ecritures des Gens du Livre. Daniel Pipes le sioniste en a fait un tapage médiatique internationale. Ce site de médiocres n’a pas eu le courage de répondre au sioniste et il a préféré battre en retraite et retirer sa Fatwa mais Daniel Pipes a gardé copie d’Ecran qu’il montre à chaque occasion. Je lui ai répondu dans mon livre « Islamophobie : Deus Machina » et j’ai répondu aux insensés qui ternissent l’Islam et le rendent repulsifs aux jeunes musulmans qui ne croient plus aux mythologies. Il faudrait avoir le courage de se poser la question : pour qui ces gens travaillent ?
فما ذكره أحد المحاضرين صحيح؛ إذ قد ثبتت مشروعية الزواج المبكر بالقرآن الكريم والسنة النبوية والإجماع وعمل الصحابة، ثم عمل المسلمين من بعدهم، وتدل عليه مصالح الشريعة:
فالدليل من القرآن الكريم:
1- قوله تعالى: وَالْلآئِي يَئَسْنَ مِنَ الْمَحِيضِ مِنْ نِسَائِكُمْ إِنِ ارْتَبْتُمْ فَعِدَّتِهِنَّ ثَلاَثَةُ أَشْهُرٍ وَالْلآئِي لِمْ يَحِضْنَ[الطلاق:].
فجعل سبحانه للآئي لم يحضن – وهنَّ الصغيرات – زواجاً وطلاقًا وعدة؛ إذ العدة لا تكون إلا بعد فراق، والفراق لا يكون إلا بعد زواج.
2- ويقول الله تعالى: وَإِنْ خِفْتُمْ أَلاَّ تُقْسِطُوا فِي الْيَتَامَى فَانْكِحُوا مَا طَاب لَكُمْ مِنْ الْنِّسَاءَ مَثْنَى وَثُلاَثَ وَرُبَاعَ[النساء:3]. قالت أم المؤمنين عائشة رضي الله عنها في تفسير هذه الآية عندما سألها عنها ابن أختها عروة بن الزبير : يا ابن أختي هي اليتيمة تكون في حجر وليها، تشاركه في ماله، فيعجبه مالها وجمالها، فيريد أن يتزوجها بغير أن يقسط في صداقها، فيعطيها مثل ما يعطيها غيره، فنهوا أن ينكحوهنَّ إلا أن يقسطوا لهنَّ، ويبلغوا بهنَّ أعلى سنتهنَّ في الصداق. متفق عليه.
فقولها رضي الله عنها: فيريد أن يتزوجها..فنهوا أن ينكحوهن إلا أن يقسطوا يدل على مشروعية زواج الصغيرة التي لم تبلغ، إذ لا يتم بعد البلوغ، وإنما اليتم ما كان قبل البلوغ.
3- ويقول الله تعالى: وَيَسْتَفْتُونَكَ فِي النِّسَاءِ قُلِ اللهُ يُفْتِيكُمْ فِيهِنَّ وَمَا يُتْلَى عَلَيْكُمْ فِي الْكِتَابِ فِي يَتَامَى النِّسَاء الْلآتِي لاَ تُؤْتُونَهُنَّ مَا كُتِبَ لَهُنَّ وَتَرْغَبُونَ أَنْ تَنْكِحُوهُنَّ [النساء:].
قالت أم المؤمنين عائشة رضي الله عنها: هي اليتيمة تكون في حجر الرجل قد شركته في ماله فيرغب عنها أن يتزوجها ويكره أن يزوجها غيره، فيدخل عليه في ماله فيحبسها، فنهاهم الله عن ذلك. متفق عليه.
وأما الدليل من السنة: فما ذكره المحاضر من زواج النبي صلى الله عليه وسلم من عائشة رضي الله عنها، وهي بنت ست سنين، وبناؤه بها وهي بنت تسع سنين، ففي الصحيحين عن عائشة رضي الله عنها قالت: تزوجني النبي صلى الله عليه وسلم وأنا ابنة ست، وبنى بي وأنا ابنة تسع.
وأما الإجماع: فقد انعقد على جواز تزويج الصغيرة البالغة، وأن الذي يتولى تزويجها أبوها، وزاد الشافعي وآخرون الجد من جهة الأب أيضًا.
قال ابن قدامة في “المغني”: أما البكر الصغيرة فلا خلاف فيها، قال ابن المنذر: أجمع كل من يحفظ عنه من أهل العلم أن نكاح الأب ابنته البكر الصغيرة جائز إذا زوجها من كفءٍ، ويجوز له تزويجها مع كراهيتها وامتناعها.
وقال البغوي كما في “فتح الباري”: أجمع العلماء أنه يجوز للآباء تزويج الصغار من بناتهم،وإن كُنَّ في المهد، إلا أنه لا يجوز لأزواجهن البناء بهنَّ إلا إذا صلحن للوطء واحتملن الرجال.
وأما أعمال الصحابة: فالآثار الدالة على اشتهار الزواج المبكر بينهم من غير نكير كثيرة، فلم يكن ذلك خاصًا بالنبي صلى الله عليه وسلم كما يتوهمه بعض الناس، بل هو عام له ولأمته، نذكر طرفًا منها:
1- زوج علي بن أبي طالب رضي الله عنه ابنته أم كلثوم من عمر بن الخطاب رضي الله عنه، وقد ولدت له قبل موت النبي صلى الله عليه وسلم، وتزوجها عمر رضي الله عنهوهي صغيرة لم تبلغ بعد. رواه عبد الرزاق في المصنف، و ابن سعد في “الطبقات”.
2- عن عروة بن الزبير : أن الزبير رضي الله عنه زوج ابنة له صغيرة حين ولدت رواه سعيد بن منصور في سننه، وابن أبي شيبة في المصنف بإسناد صحيح.
وقال الشافعي في “كتاب الأم”: وزوج غير واحد من أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم ابنته صغيرة.
ثم إن التأخير في تزويج البنات في كثير من بلاد المسلمين إنما هو حادث ومخالف لما درج عليه عمل المسلمين لقرون طويلة، بسبب التغريب، ودخول القوانين الوضعية عليهم، مما أدى إلى تغير في المفاهيم والأعراف لدى شريحة كبيرة من الناس، ولا يصح مطلقًا أن نجعل الأعراف والتقاليد في بلدٍ ما هي المقياس فنقيس بها، ونعطل ما قد ثبت بالأدلة القاطعة، بل لقد تأخر تزويج البنات بعد سن البلوغ كثيراً في بعض بلاد المسلمين، مما نتج عنه انتشار السفور والفواحش، وظهور الانحراف في الخلق والدين بين الشباب، وعدم الاستقرار النفسي لديهم، لفقدهم السكن والمودة والعفة والإحصان، كما أن في التأخير تقليلاً لنسل الأمة، وهو مخالف لأمره صلى الله عليه وسلم، ومعارض لمكاثرته بأمته الأمم والأنبياء.
والله أعلم.
http://www.islamweb.net/ver2/Fatwa/ShowFatwa.php?lang=A&Id=34483&Option=FatwaId
Si ce sinistre et anonyme personnage, maitre insensé de la Fatwa, était du temps de Omar, ce dernier lui aurait interdit de prononcer une parole sur l’Islam. En effet Omar avait posé une question sur l’explication d’un verset et ceux qui étaient face à lui ont donné des réponses contradictoires ajoutant l’expression chère والله أعلم Allah est plus Savant. Il s’est mis en colère en leur disant ne cachez pas votre ignorance derrière l’évidence qu’Allah est plus Savant, ou bien vous savez et dites la vérité ou bien vous êtes ignorant et alors soit taisez-vous soit allez apprendre car le Prophète a dit que le Musulman est soit savant soit apprenant il n’y a pas de place à la confusion.
voici une analyse du docteur Al ‘Ajami
http://oumma.com/Fatwa-satanique-ou-la-pedophilie
Critique textuelle.
Ainsi, le Prophète SBSL
aurait consommé le mariage alors que Aïcha aurait eu 9 ans. On trouve en effet
le hadîth suivant dans les nombreuses traductions en français du Sahîh de Al
Bukhârî, les données litigieuses sont soulignées :
« Le
Prophète écrivit le contrat de mariage de Aïcha alors qu’elle avait six
ans. Il consomma le mariage alors qu’elle en avait neuf. Elle demeura
auprès de lui durant neuf années »
Il s’agit là d’une erreur de traduction manifeste, nous allons le démontrer. En effet, tel quel, ce « hadîth » n’existe pas. En voici le texte original, il rapporte indirectement des propos de Aïcha. C’est-à-dire qu’alors même que la chaîne de transmission se termine par : « d’après Aïcha » (’an ’âïcha) le propos est en mode narratif indirect. Il s’agit d’une anomalie qui techniquement en fait un équivalent de hadîth mursal. Du point de vue de la scrupuleuse science du hadîth cela suffirait à invalider la classification du dit hadîth. Passons outre, en voici le texte arabe :
عن عائشة
رضي الله عنها أن النبي صلى الله عليه وسلم تزوجها وهي بنت ست سنين وأدخلت عليه وهي بنت تسع ومكثت عنده
تسعا.
La traduction exacte en est la suivante : D’après Aïcha : « Le Prophète* l’épousa alors qu’elle avait six ans. Elle habita chez lui alors qu’elle avait neuf ans. Elle demeura auprès de lui durant neuf années.
–1 Avant que d’étudier la signification exacte de termes clefs de ce propos, considérons le thème en sa généralité. Le locuteur est étrangement précis, 3.6.9 la combinaison est mathématique. Nous ne pouvons déterminer à trois années près l’âge du Prophète, l’année où débuta sa mission, ou la date fondant le calendrier de l’Hégire pour ne citer que ces éléments essentiels Mais voila que l’acte de naissance d’une fillette d’alors est d’une extrême exactitude alors même que peu de gens en ces temps là, si ce n’est aucun, connaissaient
leur date de naissance. Pour 80% de la population des pays d’obédience musulmane il en est encore ainsi.
-2 On nous dit par ailleurs que le Prophète SBSL aurait épousé Aïcha à l’âge de 6 ans et que ceci n’aurait pas posé en soi de problème au regard des coutumes de l’époque. Il s’agissait en quelque sorte de fiançailles ayant pour effet de réserver la promise. Selon les conceptions arabes le mariage servait à consolider et matérialiser l’union entre deux familles ou deux personnes et Abou Bakr fut à la fois le premier et le plus fidèle disciple de l’envoyé de Dieu. Par ailleurs la précocité supposée de Aïcha à partir de ces données faiblement étayées n’aurait rien de scandaleux ni d’étonnant, il en était de même en occident, c’est vrai. Malgré tout, que l’on ne sache pas quel âge ait eu réellement Aïcha à ce moment là reste l’hypothèse principale. Rappelons que ce n’est pas elle qui parle en ce propos, mais un contemporain qui ne donne au fond que son avis personnel. Pour valider à contrario l’affaire, les historiens nous disent qu’elle avait déjà été demandée en mariage ce qui se voudrait confirmer la précocité et les us de l’époque en la matière. Pour nous cette information tendrait plutôt à montrer une erreur quant à l’âge de l’intéressée. Ces mêmes historiens rapportent aussi qu’elle n’aurait point eu 9 ans mais 8 ou 7 ou 6 ou 12…L’ensemble de ces données est aussi invérifiable qu’invérifiée et appelle à la plus prudente des réserves. Une historienne saoudienne a d’ailleurs critiqué ces affirmations « historiques », effort de recherche ayant provoqué un tollé de la part des autorités religieuses !
-3 Pour ce qui est du texte, première remarque sur laquelle nous ne attarderons pas : Par quel tour de passe-passe remplace-t-on le verbe épouser –tazawwaja– par « écrire un contrat » ? Il faudra le demander à nos « légistes » et à nos traducteurs ! Cela démontre pour le moins l’influence permanente de la pensée juridique dans l’approche du Hadîth.
Le Droit, comme toute spécialité spéculative, déshumanise obligatoirement son propos.
-4 Essentiel, on aura noté la différence fondamentale entre il consomma le mariage et elle habita chez lui. Le texte original emploi le verbe adkhala. Selon le Lisân al ’arab, la référence lexicographique, cette dérivée de forme IV de dakhala (entrer) signifie « faire entrer « , au passif et suivi de ’alayhi il signifie » être introduit chez lui » et ne peut se comprendre qu’ainsi. Seule la forme I dakhala suivie de la préposition ilâ peut signifier avoir des rapports sexuels, ce n’est indubitablement pas le cas en ce propos. Donc, étymologiquement, grammaticalement et selon l’usage de la langue arabe on ne peut que le comprendre ainsi : « elle quitta le domicile de son père Abû Bakr pour celui du Prophète« . Comprendre ou traduire cela par le fait qu’ils consommèrent le mariage à ce moment là est une lecture totalement impropre.
-5 Le préjugé est cependant tenace, on peut le constater à la lecture de la deuxième version donnée par Al Bukhârî. Lors de la transmission du hadîth un des rapporteurs à remplacé le verbe adkhala par le verbe banâ qui, suivi de la préposition bi, signifie habiter chez mais aussi, par euphémisme métonymique, peut vouloir dire « consommer le mariage ». Il n’y a pas là de hasard mais une nette intention (consciente ou inconsciente je n’en jugerais pas) d’influencer le sens du hadîth par une telle permutation de termes. Le même phénomène se retrouve dans une des deux versions rapportées par Muslim. Dans la première, outre l’âge de 7 ans au lieu de 6, on retrouve le verbe banâ. En la seconde variante, on note l’emploi du verbe zaffa en lieu et place de adkhala. Zaffa signifie conduire la marié à la maison de son époux et nullement consommer le mariage. Au total , quand bien même
l’on prendrait en compte la conjonction de ces trois verbes, en réalité ces variantes démontrent l’imprécision de notre « hadîth », l’on ne pourrait en conclure que le mariage fut consommé au moment où Aïcha intégra le domicile de son époux. Cependant, à bien comprendre l’analyse, il faut au contraire en déduire que l’information a été, par touches successives, influencée dans le sens d’une opinion préconçue. Nous ne pouvons logiquement valider ces affirmations dénuées de fondements réels à la lecture même de ce texte pourtant réputé être le référence incontournable de tout jugement sur la question.
-6 Dans la deuxième version de Muslim on note une précision supplémentaire : « elles jouaient avec elles ». On sait par ailleurs qu’il s’agissait de jeunes servantes qui jouaient avec Aïcha à la poupée. Comment imaginer une telle scène sans y voir toute la perversité qu’elle reflèterait si Aïcha avait eu des rapports sexuels avec son noble époux ! Bien au contraire cette remarque indique que rien n’avait changé dans les habitudes de Aïcha après qu’elle eut intégré le domicile du Prophète !
-7 Au final, on constate avec étonnement que les textes authentifiés de références ne stipulent nullement que le mariage fût consommé à l’age de neuf ans ! Il s’agit dune affirmation sans support textuel ni preuves historiques. En admettant que Aïcha ait intégré le domicile de son mari à l’âge de neuf ans rien n’indique littéralement qu’il y ait eu acte à ce moment là. En réalité, nous ne possédons aucun élément nous permettant de savoir ce que fut l’intimité de ce couple. Quelle impudeur, quelles préoccupations malsaines, quelles volontés, ont pu pousser les doctes à déformer les textes, les ignorants sont pardonnés. Les tenants conscients de cette interprétation aussi erronée que tendancieuse prendraient-ils leurs
fantasmes pour des réalités. Une telle appréciation de leur part confine à l’accusation calomnieuse à l’égard de la mémoire du Prophète. Curieusement on pourrait y percevoir comme une persistance des calomnies ayant visé les mœurs de Aïcha en une autre affaire, crime sévèrement réprimandé selon les strictes mises en garde coraniques en la matière.
La recherche ne vaut que par l’intention. Le croyant doit engager la raison au service de sa foi et non asservir la raison à ses croyances. Le Prophète SBSL au sujet du licite et de
l’illicite, et plus globalement du bien et du mal, nous a enseigné la sagesse suivante : « …Il y a dans le corps un morceau de chair qui lorsqu’il est sain l’assainit en son entier mais, lorsqu’il est corrompu, corrompt le corps en son entier…c’est le cœur ! « Rapporté par Muslim.
Ainsi, ceux qui soutiennent la lecture faussée de ce hadîth relatif au mariage du Prophète et d’Aïcha le font parfois par ignorance, auquel cas la contradiction évidente entre l’humanisme de l’Islam et de celui de son Prophète devrait les inciter à plus de retenue. D’aucuns forment leur jugement en se référant à un suivisme aveugle, leur cœur et leur esprit sont alors morts. D’autres admettent volontairement cette version officialisée puisqu’elle va dans le sens de leurs vils instincts. Qui plus est, ils se légitiment des propos de leurs prédécesseurs puisque ces derniers avaient eux aussi majoritairement pratiqué cette lecture « inconsciemment » influencés par leur contexte socioculturel ; et ceci est la constatation la plus clémente que l’on puisse faire…car Dieu seul jugera leurs intentions et leurs actes.
