Quels choix iraniens face au cowboy justicier ?

La riposte iranienne à la déclaration de guerre américaine sera de quelle manière ? Telle est l’énigme de ce printemps 2018. Les iraniens ne sont pas pris à l’improviste, car ils savent, par leur culture et leur idéologie, que leur adversaire américain est foncièrement déloyal, sans respect de ses engagements internationaux, belliqueux et hyperpuissant. Ils ont sans doute étudié les possibilités de riposter. Elles ne sont pas nombreuses, mais elles existent. Les signes de la confrontation viennent des monarchies arabes et de l’entité sioniste que les Iraniens et le Hezbollah ont déjà décryptés. Celui qui a écouté les derniers discours de Nasrallah a compris l’imminence d’une guerre et l’acceptation d’y faire face et de la remporter par la détermination et la préparation. Les Palestiniens savent aussi que cette guerre est décisive quant à leur devenir et ils s’y lanceront corps et âme.

1 – Déclarer leur retrait du traité et signifier leur disponibilité à la confrontation avec les USA et ses vassaux sionistes et arabes. La guerre du siècle contre l’Iran se dessine. Mais d’un côté l’hyperpuissance est malade de sa puissance et entre en crise interne et de l’autre côté les Iraniens doivent agir pour leur survie. Les missiles balistiques et les avions américains peuvent causer beaucoup de dégâts, mais le terrain d’opération et les cibles des iraniens sont étendues en Palestine, au Liban, au Yémen, au Pakistan, en Irak, en Arabie saoudite, en Syrie, en Afghanistan, au golfe arabo-persique. Ils ont la doctrine du martyr et la préparation au combat. Ils ont une industrie militaire qui produit des missiles et des mesures de guerre électronique et de contre mesure électronique. On parle déjà de l’arrivée de combattants chiites du Pakistan en Syrie pour assurer la relève du Hezbollah qui par son retrait va se consacrer à la confrontation du sud Liban avec l’entité sioniste. Cette fois-ci, ce ne sera pas une confrontation de quelques jours ou de quelques semaines, mais un embrasement général qui va changer totalement le Moyen-Orient. Dans cette guerre de survie, il est possible que l’entité sioniste et l’entité bédouine s’effacent totalement. La guerre n’est pas seulement une affaire de puissance, mais de volonté et de doctrine. Celui qui sera capable de mordre plus fort et plus longtemps le doigt de son adversaire sera le gagnant.

2 – Ignorer la danse du ventre de Trump et laisser les Européens gérer les conséquences du retrait. En effet le traité que transgresse aujourd’hui les États-Unis était l’opportunité d’affaires du siècle pour l’Europe : des milliards d’euros de projets tout azimut leur apportant emploi, prospérité et sécurité pour leurs entreprises et leur population. La décision unilatérale des USA, non seulement sape ces opportunités, mais elle annonce l’isolationnisme américain et la guerre commerciale qu’ils vont livrer à l’Europe et au reste du monde.

3 – Ouvrir son territoire aux bases militaires et stratégiques russes et renforcer la coopération avec la Chine et la Russie non seulement sur le plan économique, mais sur le plan financier. Les Russes subissent eux aussi des sanctions économiques et financières. Il est de leur intérêt de renforcer la coopération avec l’Iran et de promouvoir le projet euro-asiatique. L’Afghanistan occupe une place de choix dans ce projet. Il est peut être temps pour les partisans de ce projet de chasser les Américains et de pacifier le pays remis sur les rails de la paix et du développement. La Turquie et Erdogan, blessés dans leur amour propre par l’Europe et les USA, peuvent, si le Calife néo ottoman met de côté son narcissique et double langage, compenser une part non négligeable de l’embargo américain. Les Français ont perdu la boussole depuis la disparition du général Gaulle qui de sa hauteur et de sa profondeur de vue a dit justement que l’Europe n’était viable que de l’Atlantique à l’Oural, et que c’était la seule façon de se démarquer de l’hégémonie américaine…

4 – Se taire et réactiver son programme nucléaire s’il y a possibilité de produire et de lancer des engins nucléaires à court et moyen terme. Contre la menace des puissants, il ne reste que de disposer de moyens de dissuasion si on veut continuer d’exister et pacifier les intentions guerrières. Même si les USA et l’Europe dans son sillage appliquent les sanctions économiques et financières contre l’Iran, les Iraniens disposent d’un délai de grâce qui joue en leur faveur : le temps de dé-contractualiser l’ONU du traité. Les Russes opposeront leur véto.

5 – Se taire médiatiquement et diplomatiquement et travailler avec les Européens pour un nouvel accord. Les négociations seront longues et complexes le temps de l’affaiblissent de l’Amérique ou de l’aggravation de sa crise interne pour ne pas dire le temps de mettre en place les autres scénarios. Les Iraniens ne sont pas acculés, même s’il est injuste de faire payer au peuple les caprices et les transgressions des puissants de ce monde qui n’ont toujours pas digéré une révolution islamique qui a changé la morphologie géopolitique de la région.

6 – Changer de régime. Les Occidentaux ne connaissent pas et ne veulent pas connaitre la mentalité des peuples. Ils avaient tablé sur Rohani croyant y trouver un pro-occidental alors que sa culture philosophique, religieuse et scientifique l’avaient placé depuis longtemps au cœur du dispositif décisionnel du nucléaire iranien. Aujourd’hui, ils tablent sans doute sur une révolution sociale que l’embargo va exacerber et sur l’argent saoudien qui va financer les émeutes et les rebellions. Ils oublient l’équation politico-religieuse iranienne. Le régime, en laissant Ahmadi Nadjad devenir président avait signifié sa disposition à la confrontation, mais en promouvant Rohani, il avait signifié sa disponibilité aux négociations. Les Occidentaux oublient que les « faucons » iraniens n’ont jamais été d’accord avec les négociations et que la « traitrise » de l’Amérique va leur donner raison et qu’il y a beaucoup de chance que Rohani durcisse ses positions ou qu’il cède sa place à l’homme de la situation, c’est-à-dire à celui qui va gérer la confrontation sur le plan politique sachant que les Gardiens de la Révolution et l’armée iranienne ont pour doctrine la résistance armée contre l’Empire et le sionisme.

Nous n’aurons pas beaucoup à attendre. La crise est mondiale et elle ne fait que s’accélérer, s’intensifier et se compliquer. L’hyperpuissance monte graduellement en hypopuissance provoquant son propre effondrement. Il va faire du bruit, il y aura beaucoup de casse, mais le ridicule annonce la fin…

Par ses positions respectables vis-à-vis de la Syrie, de la Libye, du Yémen, de la Palestine et de l’Iran, même si nous attendions davantage, l’Algérie est sous les feux de la rampe. Les ennemis sont sans foi ni scrupules, rancuniers et sans limites. Il est toujours temps de mettre fin au système de rentes et de mobiliser tous les Algériens autour du projet de résistance nationale. Les querelles idéologiques, culturelles et politiques doivent passer au second plan. L’ANP, la seule institution crédible pourrait se porter garante d’un changement et d’un renouveau de la classe politique. Le peuple algérien devrait retrouver goût à la politique et à l’exercice des responsabilités sans tutelle bureaucratique et sans emprise des cartels constitués autour de la rente. L’armée algérienne, puissante par ses équipements, sa technicité et sa compétence, serait vulnérable si elle venait à manquer de la mobilisation politique patriotique et non partisane ou opportuniste et à souffrir de la faiblesse de l’effort socio-économique (économie de guerre). Il ne s’agit pas de pessimisme, mais de réalisme lucide et responsable. L’Algérie et l’ANP, pour des raisons historiques et géopolitiques sont visées, nous ne devons pas l’oublier.

L’annonce et les conséquences périlleuses du retrait unilatéral américain de l’accord avec l’Iran vont laisser dans la mémoire une vérité ineffaçable avec ses conséquences diplomatiques, militaires, économiques et financières dans l’esprit des nouvelles générations et des nouveaux dirigeants que le temps fera venir inéluctablement :

{Chaque fois qu’ils concluent un pacte, une fraction d’entre eux le rejettent} – Al Baqara, v-100

 

{Nous n’avons trouvé chez la plupart d’entre eux aucune fidélité aux engagements, mais Nous les avons trouvés en majorité pervers.} – Al Aâraf, v-102

 

[Mise à jour du 09/05/2018]

Les scénarios ci-dessus sont ce que je prévoyais comme riposte iranienne. Après la publication de l’article, le président iranien exprime le maintien de l’adhésion de l’Iran au traité et propose aux Européens l’ouverture de négociation pour actualiser ce traité tout en montrant la perspective de reprise des essais nucléaires iraniens en cas d’échec de ces négociations. Le président turc vient de blâmer les USA pour leur non respect du traité qu’ils avaient signé. Les choses prennent la tournure la plus logique avec la combinaison de plusieurs scénarios. L’émergence de nouveaux blocs et l’effondrement des anciens est toujours à l’ordre du jour. Le monde unipolaire sous l’hégémonie américaine est fini sur le plan virtuel, la réalisation et l’actualisation de cette fin d’empire sont affaire de temps, le temps que mûrissent et s’agrègent de nouvelles alliances. Les peuples et les gouvernements appelés à résister à l’ordre impérial et au sionisme vont fatalement prendre conscience que l’Empire agonisant est incapable de réaliser ses objectifs et de concrétiser ses menaces sauf peut-être à bombarder des civils et à détruire des infrastructures sans gain militaire, politique et économique. Maintenant l’Amérique rentre dans la phase des pertes qu’elle tente de compenser par l’extorsion de fonds aux monarchies arabes. Les Américains eux-mêmes reconnaissent les pertes de milliers de milliards de dollars dans leurs guerres perdues en Irak, en Afghanistan et en Syrie. Seul le narcissisme les pousse à continuer les mêmes processus de défaite militaires et de pertes d’argent, et c’est ce narcissisme qui va les conduire à l’effondrement par suicide collectif interne ou par isolement du reste du monde. Cet effondrement a commencé lors de la défaite américaine face aux vietnamiens. Il ne fait que se continuer progressivement. L’effondrement brutal et définitif reste du domaine historique et peut être provoqué par un grain de sable, mais l’Amérique est dans une tempête du désert. Le ridicule du non respect des traités et l’absurdité des guerres insensées sont des grains de sable. La tempête est au cœur du modèle américain qui accumule davantage de fautes, installant une dialectique de crise en son sein dont la seule issue est l’effondrement du système pour mettre fin aux générateurs du chaos mondial. La fin du chaos passe par des séismes politiques, économiques et financiers de grande ampleur, les Africains et les Asiatiques les moins dépendants du mondialisme peuvent sortir indemnes de cet effondrement et relancer un nouvel ordre mondial s’il s’y préparent dès maintenant. La Russie et la Chine devraient se dégager de l’idée de collaborer avec les États-Unis et de les amener aux compromis. Elles devraient plutôt favoriser l’exacerbation de la crise et se préparer à l’après effondrement de l’Empire. Les Arabes devraient se préparer à vivre après la fin de l’entité sioniste et des monarchies bédouines qui ne peuvent exister autonomes sans le soutien de l’Empire qui leur a donné existence et soutien pour continuer d’exister.

L’existence humaine n’est pas faite pour s’accomplir indéfiniment et impunément sous le joug inique d’un monopole sectaire religieux, politique, culturel ou économique.

L’attaque prévue a bien eu lieu et après !

 

L’attaque prévue a bien eu lieu ce samedi 14 avril 2018.

Elle confirme ce que nous savons déjà :

– Les armées occidentales ne combattent plus pour les causes classiques occidentales impérialistes de conquête de territoires et de gains commerciaux ou pour l’idéal des droits de l’homme et du triomphe de la liberté et de la démocratie, mais agressent les peuples que les médias désignent pour cible et agissent comme des mercenaires. Il n’échappe à personne que les pays qui ont participé à l’agression contre la Syrie ont été largement arrosés par le prince Mohamed Salman agissant comme un insensé arrogant et gaspilleur.

– L’armée arabe syrienne, le pouvoir politique syrien et les populations syriennes ne baissent pas les bras et affichent leur détermination à résister et à remporter d’autres victoires contre les terroristes que les saoudiens, les qataris, les turcs, les américains, les français et les anglais ont recrutés, mobilisés et équipés.

– Les russes ne sont pas intervenus, nonobstant les cris de victoire des médias occidentaux, car l’évaluation de la situation a été correcte de leur part : l’attaque a valeur symbolique et il appartient aux seuls syriens d’y répondre pour montrer leur compétence intrinsèque de combativité et leur maitrise technologique.

– L’armée syrienne a réalisé un excellent score en abattant 71 Cruise missiles sur les 103 lancés. C’est un taux de réussite de 70%. Résultat prodigieux que les médias vont mépriser, mais que les “alliés” et l’entité sioniste vont analyser avec effroi. La Syrie l’a réalisé seule sans le concours des russes. Cela montre l’intelligence stratégique des Russes. Cela laisse penser que les Russes avaient déjà livré et installé les systèmes de défense et que les Syriens les ont déjà intégré. Personne ne sait comment vont évoluer l’intensité des frappes et la durée de l’agression, mais nous pouvons dire sans risque de nous tromper que si l’agression est symbolique, elle ne change rien à l’équation du terrain : la Syrie a remporté une victoire qui va changer la donne internationale et régionale et réaliser la fin de l’hégémonie américaine devenue une hyperpuissance super impuissante. Si l’agression continue, la Russie et les forces de résistance en Syrie et ailleurs vont entrer dans le conflit et contraindre les américains et leurs vassaux français et anglais à négocier en position d’humiliation et de défaite. L’avenir de Trump est plus incertain que celui de Bachar al Assad.

– Si le conflit venait à s’étendre et à s’intensifier, même si le rapport des forces est en faveur de la coalition des mercenaires, la Syrie est capable de résister. La Serbie, isolée, a résisté vaillamment avant de capituler. La Syrie n’est pas seule et elle n’a pas encore épuisé son potentiel de défense.

– Enfin bombarder de loin et détruire des infrastructures militaires et civiles avec les moyens les plus destructeurs ne suffit pas pour gagner une guerre. Pour gagner la guerre il faut réaliser deux objectifs : occuper le sol, faire taire la voix de son ennemi. Pour l’instant les images montrées révèlent des lieux désaffectés : les images de l’enfer de Bagdad et de Belgrade ne sont pas là. On ne peut faire confiance aux mercenaires, mais tout indique que les frappes ont visé l’opinion publique et ont cherché à sortir de l’impasse diplomatique et de l’escalade militaire sans trop d’humiliation.

– La confusion et le chaos de l’administration américaine vont apparaitre plus évidents et plus dramatiques montrant la défaite psychologique, politique, militaire, économique, social et culturel du modèle atlantiste.

– Les médias de l’entité sioniste sont déçus de l’attaque signifiant la déception du renseignement sioniste sur l’efficacité des frappes contre la Syrie. Ils sont habitués à voir des corps déchiquetés et brulés et là ils ne voient que de vieux bâtiments ébréchés dont certains ont déjà été évacués et d’autres ne sont probablement que des leurres rendant l’efficacité des frappes inférieure à 10%. Ils craignent que les frappes ne soient que symboliques et la panique de gérer un avenir à portée des missiles syriens et iraniens et des infiltrations du Hezbollah frappant leurs arrières. L’avenir est sombre pour l’entité sioniste.

– La France a perdu l’ultime chance de jouer un rôle positif dans le monde arabe. Les peuples n’oublieront jamais.

– Les agresseurs ne pourront jamais apporter de preuve sur l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien à Douma. Une fois les passions apaisées et les fascinations oubliées, la question majeure se posera de nouveau : pourquoi “punir” sans preuve, pourquoi tant de guerres. Les Occidentaux finiront par avoir la nausée devant le cynisme et la nuisance maléfique de leurs dirigeants et de leurs médias. Leur nausée sera plus grande lorsqu’ils comprendront que les grands politiques de ce monde avec leurs grandes armées, leurs grands services de renseignements et leurs grandes ressources scientifiques et technologiques se sont fait leurrés par de petits informateurs et de minables terroristes. Le général Mattis, secrétaire à la Défense, à quelques heures de l’attaque contre Damas déclarait aux législateurs américains jeudi que le Pentagone n’avait aucune preuve que le chlore ou le sarin avait été utilisé à Douma et que la majorité des revendications provenaient des médias et des médias sociaux. Alors que Emmanuel Macron depuis un petit bourg de France, dans une petite école maternelle et face à un petit journaliste affirmait qu’il avait la preuve que des armes chimiques ont été utilisées par le régime de Bachar Al-Assad. Ce sont ces contradictions risibles qui nous permettent d’affirmer que c’est la fin des rigolos qui hélas vont se permettre d’occire des millions de vies humaines par leur folie et leur insouciance.

– La folie et l’insouciance ne vont pas s’arrêter à la Syrie si l’escalade ne venait pas à être stoppée tout de suite mais s’étendre à l’Iran, la Russie puis la Chine. L’équation à ce niveau est simple ou c’est le triomphe des forces maléfiques et de Satan ou l’effondrement de l’Empire atlantiste et émergence d’un nouvel ordre mondial sur les décombres de l’ancien. Il ne s’agit pas de vœux, mais de lois dialectiques objectives qui gouvernent l’Histoire et l’alternance des civilisations humaines. Jamais Dieu ne permettra le triomphe de Satan sur l’Homme, il ne reste donc que l’effondrement de l’Empire qui va de plus en plus vite et de plus en plus chaotique vers sa fin. Ils sont amenés  graduellement et progressivement vers leur perte sans s’apercevoir et sans le ressentir de telle façon qu’ils n’ont aucune possibilité de trouver parade ou de trouver amendement : c’est la Sunna d’al Istidraj

وَالَّذِينَ كَذَّبُوا بِآيَاتِنَا سَنَسْتَدْرِجُهُمْ مِنْ حَيْثُ لَا يَعْلَمُونَ * وَأُمْلِي لَهُمْ إِنَّ كَيْدِي مَتِينٌ

– Quel est l’après-frappe ? Si le quatuor USA, France, Angleterre et entité sioniste n’a effectivement réalisé aucun de ses objectifs, le quatuor Syrie, Russie, Iran et Hezbollah vont achever leur maîtrise totale sur la Syrie en ouvrant trois nouveaux fronts et liquider les trois bastions de subversion : Idlib près de la frontière turque, Derâa près de la frontière jordanienne et les bases de déploiement américain en Syrie. En dehors de la Syrie nous verrons des opérations militaires qualitatives au Yémen et en Afghanistan. Nous verrons également une collaboration économique et financière sino-russe fragilisant l’ancien ordre mondial atlantiste. Pour l’instant le président Bachar al Assad sort renforcé dans sa légitimité et sa crédibilité par un soutien populaire arabe et syrien et sans doute une grande considération auprès des couches populaires mondiales. Après le tapage triomphaliste et dés-informateur des médias occidentaux et des bédouins nous verrons le retrait total des soldats américains de la Syrie et de l’Irak et l’isolement du Qatar et de l’Arabie saoudite.

Agression de la Syrie : diversion ou dérision ?

Agression de la Syrie : diversion ou dérision ?

Ce soir ou demain il se pourrait que Damas se couche ou se réveille au son des Tomahawks avec leur lot de décombres, de sang et de larmes encore une fois dans une contrée arabe et musulmane. Encore une fois les infantiles de l’islamisme inculte et « idiot utile » vont crier Allah Akbar en hommage à la hardiesse des Cerbères occidentaux et arabes (chien à trois têtes, sans religion ni identité, gardant l’entrée des Enfers empêchant les morts de s’échapper de l’antre d’Hadès) et en soumission totale et aveugle aux ordres d’Hadès frère aîné de Zeus, ayant la mission  de gouverner les entrailles de la terre et  l’attribut d’invisibilité qui le rend invulnérable comme Satan. Les mythes et les miteux qui jouent aux divinités ne réalisent pas que leur nouvelle agression signifie pour eux la fin de partie dans l’histoire des hommes et du monde post moderne (le monde de la communication, du spectacle et du commerce).

Que la frappe américaine ordonnée par le roi de l’Olympe et approuvée par ses Sbires soit ciblée pour faire diversion et contenter les opinions occidentales fascinées par les médias et aliénées par le crédit ou planifiée pour répondre aux désirs de nuisance maléfique des élites exigeant la capitulation du régime de Damas et l’assassinat du président syrien, la partie est finie, bien finie même si dans le monde visible et immédiat on ne voit pas encore la fin tout occupé à nos querelles idéologiques, à nos sectarismes religieux et à nos attachements partisans. L’humain est en danger et c’est en Homme que nous devons analyser la situation et prendre position.

La partie est finie et perdue pour la simple raison qu’aucun des buts de la guerre subversive contre la Syrie n’a été réalisé même partiellement : le démembrement de la Syrie, la fin de l’influence iranienne et l’élimination des arrières logistiques du Hezbollah. Après les défaites successives et cuisantes de l’opposition armée syrienne et cosmopolite et surtout après la bataille stratégique de la Ghouta l’équation est en faveur du régime syrien et de l’armée syrienne qui reprennent le contrôle de leur territoire, de la Russie qui joue son rôle de leader mondial contre l’ordre établi par l’hyperpuissance américaine et ses alliés, de l’Iran qui instaure sa stature d’acteur régional majeur, et enfin du Hezbollah qui a développé ses capacités de résistance et élargit ses compétences offensives.

Une nouvelle agression ne changerait rien à l’équation militaire sur le terrain tant pour la présence russe et iranienne que pour l’armée syrienne et le Hezbollah. Ces derniers sont décidés à résister et à conserver leurs acquis militaires et politiques. Toute guerre, locale, régionale ou mondiale n’a de sens que si elle consolide des positions militaires pour maintenir son pouvoir ou assoir celui de ses alliés, gagner des avantages économiques, commerciaux et culturels pour accroire son influence et conserver sa prospérité matérielle, ou protéger son propre territoire et celui de ses alliés ou vassaux.  Continuer la guerre en Syrie n’apporte aucun bénéfice matériel, politique ou culturel. La carte kurde dans le projet de démembrement ou dans le projet de reconstruction est une carte brulée : les Kurdes demandent à revenir au giron syrien. Erdogan par arrogance et confusion ne parvient pas à comprendre que le démembrement de la Syrie fait partie du démembrement de l’ensemble de la région pour empêcher le projet Eurasie qui se fera bon gré mal gré car c’est le seul qui peut apporter du bien être aux population et déplacer le centre de gravité financier, économique, culturel et scientifique de l’Occident vers l’Asie. S’il n’a pas compris son intérêt il joue un rôle de confusion au sein de l’OTAN et contrecarre les projets occidentaux. Il va continuer d’apporter de la confusion, mais il ne peut plus être déterminant dans la suite du conflit. Il lui reste à gérer les groupes terroristes d’obédience turcophile, les Kurdes et la crise économique qui est en train de saper son emprise sur la  Turquie.

La question principale n’est donc pas de débattre de l’agression et de juger son caractère immoral ou de faire étalage de ses sentiments, mais de dire sans risque de se tromper que c’est la fin de partie. C’est la fin de partie, elle sera plus dramatique et plus étendue que ce que l’on peut imaginer. Le bloc de la résistance a remporté la partie  après 7 ans de guerre et l’expérience de la résistance va se reproduire en mode élargi et enrichi sur d’autres territoires et d’autres domaines comme l’économie, la finance, la culture. C’est la conjugaison et la globalisation de cette résistance qui va libérer la Palestine.

Si l’agression qui se prépare est juste un fait d’annonce (guerre de communication) avec ses morts et ses destructions sans grande signification stratégique ou tactique alors elle annonce la période de négociation pour le retrait des Américains qui vont une fois de plus faire payer la facture aux Saoudiens et aux bédouins du Golfe. La voix s’ouvre vers la libération de Jérusalem et elle se ferme sur un pouvoir américain en décomposition. D’ailleurs toutes les communications contradictoires attestent que le pouvoir américain n’a plus d’unité, de direction, d’orientation.

Si l’agression qui se prépare devient une agression de longue durée et de haute intensité,alors,  une fois les bombardements terminés, au cas où les Russes n’entrent pas dans le conflit, ce qui est peu probable vu l’état d’esprit général en Russie (politique, militaire et populations civiles) et les forces concentrées en Syrie, la véritable guerre commencera contre les Américains et leurs alliés dans un terrain qui leur échappe totalement par son histoire, sa psychologie, ses ressources humaines et sa soif de se libérer : l’Irak, la Syrie, l’Iran, l’Afghanistan, le Yémen. Si les Russes interviennent vite et fort l’Occident avide de vie et de consommation ne prendra pas le risque d’une guerre nucléaire ou d’une guerre mondiale où il ne gagne ni colonies ni comptoirs commerciaux ni zones d’influence. Si les Russes n’interviennent pas les Syriens (l’armée syrienne et les défenses populaires constituées et en attente d’entrée en action contre l’envahisseur américain et turc), et le Hezbollah interviendront, car il s’agit de leur survie et ils se sont préparés à cette ultime bataille qui visera les Américains, les sionistes et les bédouins arabes. A ce sujet la seconde et grande défaite occidentale en Syrie est la jonction entre la Syrie et l’Irak par laquelle va transiter l’effort de guerre iranien contre les intrus dans la région.

Une fois de plus la France va se trouver hors-jeu ou faisant les mauvais choix faute d’autonomie de décision et de vision sur l’avenir. Le mimétisme en place n’est pas capable de savoir s’il s’agit de diversion ou de diversion. Les gens de raison et de cœur savent par intuition que les forces maléfiques sont à la manœuvre, il s’agit sans doute de la dernière manœuvre avant le changement des règles de jeu imposées par Hadès et protégés par les Cerbères.  Les masques d’invulnérabilité et d’invisibilité vont tomber sinon c’est le règne de la mort et des zombies. Les masques de l’islamisme wahabiste et frériste sont tombés et il est donc temps que les musulmans se réveillent avant que d’autres marionnettes ne les conduisent vers de nouvelles impasses et de nouveaux désespoirs. Il est possible que l’on se réveille sur un coup de bluff ou une fanfaronnade et là la dérision sera sans limite en termes de crédibilité avec les conséquences les plus imprévisibles pour l’établissement d’idiots qui gouvernent la planète. Si par contre la menace est exécutée, la dérision sera plus grande, mais dramatique pour les fous maléfiques  qui ne veulent pas quitter l’histoire dignement. Ils n’ont ni l’imagination délirante d’Homère ni le recours symbolique aux mythes des anciens grecs et perses pour tenter d’expliquer les mystères de l’histoire et conjurer le sort. Ils ne disposent que d’une foi aveugle en leur suprématie technologique et d’une fascination pour les narratives qu’ils se partagent avec leurs relais médiatiques pour s’auto leurrer et se conduire graduellement et inéluctablement vers l’effondrement qu’annoncent la crise de civilisation et le ridicule politico médiatique. Les dieux de l’Olympe sont morts, mais les diables des empires sont vivants encore pour un certain temps. Les simulacres de l’invulnérabilité et de l’invisibilité d’Hadès ainsi que les manifestations de méchancetés et d’épouvante de Cerbère  ne font peur qu’aux miteux.

Cette brève analyse est la soixantième sur la Syrie. Elle intervient deux ans après la dernière analyse  faite le  14 février 2016  sous le titre « Syllogismes fallacieux saoudiens et guerre en Syrie« .

La verve partisane et sectaire de Qaradhawi

 Verve partisane et esprit sectaire

Al Qaradhawi emporté par sa verve partisane et sa position sectaire continue de perdre toute retenue et toute réserve que lui imposent son rang de président de l’Association Internationale des Savants Musulmans et son titre de Savantissime (‘alama) de l’Islam. Au moment où Qatar, anglo-saxon de culture, adhère à la francophonie, Qaradhawi  demande, sur son site, aux pèlerins du Hadj 2012 de manifester à la Mecque contre les Iraniens et contre le Hezbollah pour leur soutien au régime syrien comme il demande aux musulmans de boycotter la Russie et la Chine et d’invoquer Allah contre eux pour les mêmes raisons.

Il oublie qu’il va perdre de nouveau la face comme lorsqu’il avait promis au mois de Ramadhan de venir prier le jour de l’Aïd à la grande mosquée de Damas faisant fi de l’existence et de l’importance des savants Syriens, se croyant sans doute l’incarnation du retour du Messie Ibn Mariam.  Les musulmans ont d’autres chats à fouetter que manifester contre le régime syrien ou boycotter les produits russes et chinois.

Il ne se rend pas compte que les Bédouins, parmi lesquels il réside, n’ont pas boycotté les produits israéliens et américains après l’opération plomb durci contre Gaza.  Si les hommes libres et dignes de ce monde devraient boycotter quelque chose ou quelque état ils boycotteraient les Bédouins qui ne viennent pas en aide aux Palestiniens et qui ne brisent pas le blocus sur Gaza.

Si les Musulmans devaient se mettre en guerre, ils doivent faire la guerre au monde entier, à commencer par leur indolence,  par les savants de la Fitna et par les gouvernants despotes et incultes qui les gouvernent de l’Est à l’Ouest et du Sud au Nord des terres d’Islam. S’il y avait une priorité, ce serait d’aller libérer l’Afghanistan et la Palestine. Pourquoi les Musulmans iraient-ils se mettre à dos les Russes et les Chinois alors que l’Empire et le sionisme les écrasent suffisamment pour ne pas chercher à ouvrir d’autres fronts .

Qui a intérêt à rendre service à l’OTAN et à conserver l’hégémonie impériale américaine sur le monde ? N’est-il pas dans l’intérêt des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud de voir la fin du monde unipolaire de Pharaon, de ses bases, de ses armées et de sa suprématie économique et financière.

Pourquoi un nouveau reniement et d’autres concessions stratégiques ? N’est-ce pas Qaradhawi qui avait dit aux Tchétchènes, il y a quelques mois de cela, qu’il est inutile de continuer à combattre les Russes et qu’il vaut mieux vivre en paix avec eux ? Étrange est le comportement de ce savant qui dit une chose et son contraire. Il avait bien interdit le recours à la violence armée et considéré ses partisans comme des ignorants et des kharidjites ! Est-ce que la nation musulmane va pouvoir supporter longtemps ces confusions, ces contradictions émanant non seulement d’un savant, mais de la communauté de savant qui est derrière lui et qui ne met pas fin à ses errements.

Est-ce que musulmans avaient besoin d’une fatwa pour assassiner Kadhafi ou Assad. Ils vivent suffisamment dans les ténèbres de la haine, de la confusion et de l’ignorance pour partir en guerre contre tout et n’importe quoi. Le rôle du savant héritier est de leur apprendre la patience, la réforme ontologique et sociale pour que la Promesse d’Allah se réalise lorsque le changement s’impose puis se réalise dans la société.

Est-ce que le savoir érudit des savantissimes va nous mettre à douter de notre modeste connaissance de notre religion et de notre Coran au point de fermer nos yeux, nos oreilles, nos cœurs et nos esprits à la logique de l’Islam ?

Est-ce que le Hadj est une révolution à la sauce des Frères Musulmans dont leur idole le président égyptien vient de rendre hommage à l’autre le Lénine musulman en faisant une lecture sacrilège du Coran :

 » Mais Allah ne craint, parmi Ses Dévoués, que les savants « 

إنَّمَا يَخْشَى اللَّهَ مِنْ عِبَادِهِ الْعُلَمَاءُ إِنَّ اللَّهَ عَزِيزٌ غَفُورٌ

Toutes les lectures et toutes les traductions, y compris celles des orientalistes, ne se permettent pas de dire qu’Allah craint ses créatures ou qu’il les craint par admiration ou par respect ou par l’honneur qu’Il leur accorde.

{Mais ne craignent Allah, parmi Ses Dévoués, que les savants. Certes, Allah Est Invincible, Absoluteur.}  Fater 28

L’esprit partisan enflammé,  même s’il maitrise parfaitement l’Arabe et le Coran,  non seulement confond le complément d’objet avancé avec le sujet reculé, mais arrive fatalement à confondre le sens malgré sa science et son érudition :

Ainsi, il introduit un esprit politique et partisan là où la spiritualité est de rigueur, mais il occulte l’aspect géostratégique et occulte les véritables ennemis de la     Nation là où la vigilance est de rigueur. Il introduit de la confusion sachant que la confusion crée de la discorde et de la violence au sein de la communauté.

Le prêche de Qaradhawi face à  la lettre et à  l’esprit du Coran

Voilà ce que dit Allah sur le Hadj :

{Le Pèlerinage : ce sont des mois connus. Quiconque s’y impose le Pèlerinage, alors pas de jouissance, de perversité ou de controverse durant le Pèlerinage. Ce que vous faites de bien, Allah le Sait. Et approvisionnez-vous. Oui, sans doute, le meilleur approvisionnement, c’est la piété. Et prenez garde à Allah, ô doués d’entendement.

Vous n’encourez aucun blâme en aspirant à une Munificence de votre Dieu. Mais quand vous déferlez du Mont ‘Arafàt, psalmodiez le nom d’Allah au al-Mash‘ar al-harām (Muzdalifah). Invoquez-Le comme Il vous A Guidés, quoique vous étiez auparavant du nombre des fourvoyés.

Puis, déferlez par là où les hommes ont déferlé, et implorez Allah de vous Absoudre, car Allah est Absoluteur, Miséricordieux.

Et lorsque vous aurez terminé vos rites, psalmodiez le nom d’Allah comme vous pensez à vos ancêtres, ou d’une pensée plus ardente. Il est parmi les hommes qui disent : « O notre Dieu, Accorde-nous dans le monde », et ils n’auront aucune part dans la vie Future.

Et il en est parmi eux qui disent : « O notre Dieu, Accorde-nous du bien dans le monde, du bien dans la vie Future, et Préserve-nous du châtiment du Feu ».

Ceux-là auront une part de ce qu’ils ont acquis. Allah Est Prompt à demander compte.

Et psalmodiez le nom d’Allah en des jours déterminés. Mais celui qui s’empresse en deux jours ne commet pas de péché; et celui qui s’attarde ne commet pas de péché. Ceci concerne ceux qui sont peiux. Prenez garde à Allah et sachez que vous serez tous conduits vers Lui.

Il est parmi les hommes celui dont les paroles dans la vie terrestre te plaisent, qui prend Allah en témoin sur ses bonnes intentions, alors qu’il est le pire des ennemis ;

et lorsqu’il se détourne de vous, il s’évertue à corrompre sur terre, à détruire la récolte et le bétail, mais Allah n’Aime pas la corruption.

Et si on lui dit : « Prends garde à Allah », il est pris d’orgueil par sa coulpe. Que la Géhenne lui suffise donc, et quelles piètres couches !

Et il est parmi les hommes : celui qui se sacrifie pour l’agrément d’Allah. Allah Est Compatissant pour Ses créatures.

O vous qui êtes devenus croyants, entrez dans la paix en totalité et ne suivez point les pas de Satan. Il est pour vous un ennemi évident.} Al Baqarah 197 à 206

{O vous qui êtes devenus croyants, ne profanez point les rites sacrés d’Allah, ni le mois sacré, ni les offrandes à immoler, ni les marques des bêtes à immoler, ni ceux qui se dirigent vers la Maison Sacrée, aspirant à une munificence de leur Dieu et à un agrément. Et lorsque vous vous déliez de l’Ihràm, vous pourrez chasser. Que la haine contre les gens qui vous rebutaient de la Mosquée Sacrée, ne vous pousse point à agresser. Entraidez-vous à la justice et à la piété. Ne vous entraidez point au péché et à l’agression. Prenez garde à Allah. Certes, Allah Punit sévèrement.} Al Maidah 2

Je n’ai pas de grandes connaissances puisque je ne suis pas savant!  Ce reproche qu’on me fait  est un syllogisme fallacieux qu’entretiennent l’esprit partisan et la démarche vaticaniste au sein de l’Islam pour empêcher tout esprit de réfléchir et de contester. Nous n’avons le droit que de contester les gouvernants que les savants égarés et partisans jettent à la vindicte populaire, mais ces savants sont des infaillibles car ils ont des doctorats en théologie.

Moi et chaque musulman adulte et sachant lire avons l’obligation d’être critiques, car nous allons rendre compte à Allah de nos décisions et de nos comportements et tout particulièrement dans les périodes de Fitna. Je préfère rencontrer Allah lui disant j’ai opté pour telle décision, car mon analyse de la situation m’a montré tels éléments et surtout m’a montré les dangers de l’effusion de sang  et de discorde au sein des musulmans que de le rencontrer avec du sang sur les mains ou de l’insouciance, celle du suiveur qui  va dire à Allah j’ai suivi bêtement tel savant, je ne savais pas qu’il m’a égaré.

On me dit souvent, tu sors, du consensus des savants comme si j’étais un hérétique anarchiste. J’ai cherché le consensus je ne l’ai pas trouvé ;  je suis donc obligé sur le plan intellectuel et idéologique de construire mon argumentaire et choisir mon camp ou ma solitude. Par ailleurs, je ne revendique ni le savoir académique, ni le titre de savant, ni celui de Faqih, ni celui de Moujtahid. Je revendique mon droit à la liberté de penser et de dire ma vérité selon mon éducation, ma culture et ma sensibilité. J’impose mon point de vue à personne. Je donne mes arguments pour dégager ma responsabilité dans la Fitra qui gouverne le monde musulman.

La  sourate al Hadj est suffisamment évidente pour ne pas nécessiter des débats théoriques et des controverses sectaires et partisanes :

{Et lorsque Nous avons désigné  à Abraham l’emplacement de la Maison : « Certes, ne M’associe absolument rien, et purifie Ma Maison pour les circumambulants, pour ceux qui prient, qui s’inclinent et se prosternent.

Et appelle les hommes au pèlerinage, ils te viendront à pieds et sur toute monture, ils viendront de tout ravin éloigné.

Afin qu’ils participent aux avantages qui leur reviennent, et qu’ils invoquent le nom d’Allah en des journées connues, pour ce qu’Il leur a octroyé comme bétail de bêtes. Alors mangez-en et nourrissez l’infortuné et le miséreux.

Ensuite, qu’ils se délient de leurs interdits, qu’ils accomplissent leurs vœux, et qu’ils fassent la circumambulation autour de la Maison antique. »

C’est ainsi, car quiconque magnifie les symboles sacrés d’Allah, cela est un bien pour lui auprès de son Dieu. Et le bétail vous est rendu licite, sauf ce qui vous est signalé. Évitez donc l’infamie des idoles, et évitez le faux parler,

en purs monothéistes à l’égard d’Allah et non comme polythéistes. Et quiconque associe à Allah, c’est comme s’il s’affalait du ciel et que les oiseaux le ravissent, ou comme si le vent le faisait choir en un gouffre profond.

C’est ainsi, et quiconque honore les rites sacrés d’Allah, cela fait alors partie de la piété des cœurs.

Vous y avez des avantages jusqu’à un terme fixé, ensuite son lieu d’aboutissement est la Maison antique.} Al Hadj 26 à 33

Magnifier les symboles sacrés d’Allah et honorer comme il se doit les rites sacrés d’Allah peut sembler difficile à comprendre dans leur étendue, leur sens et leur portée. Les avantages sont spirituels, intellectuels ainsi que bénédiction du temps, des efforts et des dépenses consentis lors du Hadj. Faudrait-il dénaturer le sacré et les avantages en leur donnant une coloration partisane et sectaire ?

Que nos savants répondent s’ils ne veulent pas que leurs Fatwas ne soient pas des mauvaises innovations que des insensés vont utiliser pour d’autres raisons plus viles encore. Allah soit témoin je me désolidarise de cette bid’âa.  La seule chose que Ton Prophète (saws) a faite sur le plan politique est d’introduire l’empressement du pas lors de sa ‘Omra  pour montrer la force et la vitalité de sa communauté face aux idolâtres de Qoraïsh.

Est-ce que l’armée syrienne, le peuple syrien qui soutien le gouvernement  Assad, les Iraniens et les chiites peuvent être comparés aux idolâtres de Qoraïsh ? Est-ce que le Prophète (saws) et ses Compagnons (ra) ont fait du pèlerinage une invocation de malédiction sur les autres ?

Est-ce que le Prophète (saws) n’a pas dit lors du sermon d’adieu :

« Ô Musulmans, écoutez moi et soyez raisonnables. Vous savez que les Musulmans sont frères. Un Musulman n’a droit qu’à la part des biens de son frère qu’il lui cède de plein gré. Ne soyez pas injustes envers vous mêmes. Ai-je bien transmis le message ? Vous comparaîtrez un jour devant Dieu, c’est pourquoi vous devrez éviter de vous égarer et de vous entretuer après ma mort. Que ceux qui sont ici présents transmettent ce message aux absents, ils le comprendront peut être mieux que ceux qui l’auront écouté. Vous serez interrogés à mon sujet, que direz-vous alors ?

Et la foule de répondre : »Nous certifions que tu nous as communiqué ton message, que tu as accompli ta mission et que tu nous as prodigué tes conseils ». »

Si le Hadj devait devenir une manifestation politique, la politique dit qu’il y a des priorités dans l’acte politique et dans ses conséquences. La priorité évidente, mais pourtant décisive est devant nos yeux : A la fin du pèlerinage les pèlerins se déverse en millions sur la Palestine avec des invocations pour aller prier dans le troisième lieu saint de l’Islam. La Palestine sera libérée par Allah Akbar. Allah Akbar sera la proclamation de la grandeur d’Allah l’Invincible dans la bouche et le cœur de millions de musulmans  qui conjuguent dignité pour leurs frères palestiniens, spiritualité et unité de la communauté musulmane qu’aucune frontière ne doit empêcher.

Pour l’instant nos savantissimes voient avec satisfaction Allah Akbar profané par des  assoiffés de pouvoir et des barbares qui se donnent en spectacle risible à l’Islamophobie qui avance et se donne les repères et les forces pour nous déclarer d’autres guerres psychologiques, médiatiques, idéologiques, économiques, politiques et militaires. Pendant ce temps nos savantissimes font les guignols et cultivent la confusion et le hors temps géostratégique.

Est-ce que l’Iran et le Hezbollah sont les ennemis du monde musulman ? Est-ce que Qaradhawi, ses savants et leurs commanditaires connaissent la valeur de ces peuples dans le monde musulman et tout particulièrement leurs réalisations en matière de défense ? Est-ce qu’il est de notre intérêt ou de l’intérêt de l’Empire et du sionisme d’entrer dans des luttes fratricides ?

Est-ce que le Hadj n’est pas l’union ou du moins la fédération de tous les Musulmans ? Est-ce que la Sourate Al Hadj ne s’achève pas par un appel à l’émergence de la communauté unique sous le titre unique de Musulman ?

{Il (Allah) vous a élus et ne vous a imposé nulle gêne en religion, la confession de votre père Abraham. C’est Lui (Allah) qui vous a nommés musulmans, par le passé et dans ceci (le Coran),   afin que le Messager soit témoin auprès de vous et que vous soyez témoins auprès des hommes.} Al Hadj 77

Qu’est-ce qui doit primer durant ce mois sacré : la consécration de cette unité coranique, la ,paix et la réconciliation ou l’appel à l’effusion de sang et la discorde partisane et sectaire ? Si l’insensé et l’ignorant peuvent passer outre le contenu et le sens du Coran est-ce qu’un savantissime peut les ignorer, car il est  emporté par sa sénilité, sa mégalomanie et son esprit partisan qui pourtant ne siéent pas au rang du savant rabanniy.

Questions

Pour que le sensé – même s’il n’est pas savant –  se distingue de l’insensé – même si ce dernier est savantissime – il faut nous mettre sur le terrain politique et interroger politiquement nos savants partisans et sectaires qui sont en train de s’imposer comme des monopoles totalitaires de la pensée dans le monde musulman :

Question N° 1 :

Ces pieds nickelés qui ont détruit la Libye et qui veulent détruire la Syrie au nom de la révolution arabe, est-ce qu’ils étaient les inspirateurs et les instigateurs des révolutions en Tunisie et en Égypte ? N’ont-ils pas confisqué les sacrifices de la jeunesse par des arrangements d’appareils ? Ont-il un cap et une feuille de route pour la suite des opérations ?

Question N° 2

Ces mêmes pieds nickelés ont refusé la révolte du peuple algérien lorsqu’il a été dépossédé de sa victoire électorale sous prétexte qu’il ne faut pas se révolter contre les gouvernants et sous prétexte que la Fitna ne travaille pas l’Islam et que les « enragés du FIS » les avaient dépossédés de leur œuvre de longue haleine d’islamisation lente et scientifique de la société algérienne. Si un peuple ou un parti avait le plus de légitimité et de légalité religieuse à prendre les armes c’était bien le peuple algérien, car il y avait trahison évidente et flagrante par le recours à la force militaire pour confisquer la voix du peuple. Cette confiscation arrangeait les Français, les Américains et les Saoudiens, elle devenait halal pour le pouvoir algérien et quiconque se révolte était dans le haram. Ces mêmes pieds nickelés font valoir des arguments opposés pour la Libye et la Syrie faisant semblanbt de ne pas voir les monarchies rétrogrades,  liberticides et caricaturales de l’Islam.  Quelle est cette logique à double vitesse? Est-ce que Mohamed (saws) serait d’accord avec votre hypocrisie et votre jeu à double face ?

En ce qui me concerne j’ai apporté mes critiques à ceux qui ont pris les armes en Algérie sur le plan politique car une victoire politique ne peut être transférée sur le plan militaire où l’armée avait le plus de chance de l’emporter et faire oublier la défaite politique. Sur le plan stratégique était-il interessant de donner un champ d’expression à la lutte antiterroriste qui veut éradiquer la voix et la voie de l’Islam politique et social ? Sur le plan social était-il juste  de faire payer au peuple algérien un nouveau prix du sang alors qu’il n’était pas prêt à payer ce prix et à défendre la voie islamique qui restait davantage un refuge contre le despotisme qu’une adhésion responsable ? Etait-il légitime et légal sur le plan religieux de mener une guerre fratricide ou de répondre à une guerre fratricide ? Qui est le mort, la veuve, l’orphelin dans cette guerre ? Quelle a été le devenir de l’Islam sur le plan social? Pourquoi Mohamed (saws) a refusé de prendre les armes? L’a t-il fait par amour de l’oppression ou par miséricorde pour sa communauté qui allait payer le prix du sang, des larmes et des ruines toute action empressés et improvisée.

Pourquoi nos pieds nickelés ne respectent pas les ordres de notre Prophète ? Sont-ils plus savants que lui ?

Pourquoi ces mêmes pieds nickelés ne tirent pas leçon de ce qui s’est produit en Algérie?

Mille et un pourquoi ne semble pas venir à l »esprit ni émouvoir le cœur de nos savants belliqueux et empressés de faire couler le sang des musulmans. Kadhafi, Assad et tant d’autres peuvent trouver à nos yeux, pour ne pas dire aux yeux d’Allah, excuse du fait de leur ignorance de l’Islam et de leur entêtement à conserver et défendre leur pouvoir à n’importe quel prix, mais quelle excuse ces pieds nickelés vont chercher pour trouver excuse auprès de nous. Je n’ose pas dire auprès d’Allah (swt) et de Son Prophète (saws).

Conclusion

J’ai l’habitude d’entendre les bonnes consciences apaisées par le suivisme et le conformisme me dire : encore des écarts de langage du frère Omar. Il vaut mieux méditer  mes écarts de langage qui ne porte du tort à personne que suivre les écarts d’un savant dont chaque mot, chaque silence et chaque changement de la calotte sue sa tête produise un séisme dans le monde musulman.

Si les chiites suivent à la lettre les recommandations de Khaminei de manifester à la Mecque contre l’Amérique pour sensibiliser les Musulmans contre une guerre qui se prépare contre eux, et si les sunnites suivent Qaradhawi de manifester à la Mecque contre les Iraniens qui soutiennent la Syrie et d’invoquer contre les Russes qui empêchent l’OTAN Dde réitérer son agression contre la Libye, la question ne sera plus qui a tort ou qui a raison, car tous nous aurons contribué à faire de la peine à notre Prophète (saws) en nous battant les uns contre les autres à la Mecque et de faire de notre plus grande catastrophe  une Fitna dans notre  religion.

Celui qui veut prendre la peine de réfléchir à l’incohérence des pieds nickelés qui soutiennent l’idée que  la divergence dans la communauté est une miséricorde, mais s’empresse de déclarer la guerre aux autres communautés lorsqu’elles ne partagent pas sa confession ou sa doctrine je l’invite à lire ce texte :  Hadith – Divergence et diversité : Miséricorde ou malédiction ?

Omar Mazri

La verve partisane et sectaire de Qaradhawi

Armement des Arabes et enjeux derrière la crise syrienne

Voici un article du journal flamand De Morgen (traduit à la hâte par Bahar) qui apporte involontairement un éclairage sur les enjeux de la crise syrienne. L’auteur ne nous dit pas si les États du Golfe ont les ressources humaines ou du moins l’intention d’utiliser ces engins de la mort contre leur ennemi extérieur (Iran, Hezbollah libanais, et République arabe syrienne) sachant que le désert d’Arabie grouille de carcasses de blindés US achetés à prix d’or pour sauver l’économie étasunienne mais jamais utilisés par les pétromonarchies du Golfe.

Pour l’heure, une choses est sûre, cet armement est, dans l’indifférence générale, abondamment utilisé contre l’ennemi intérieur des États du Golfe: les chiites de Qatif, d’Al-Hassa et du Bahreïn considérés comme des « impies » et des alliés de Téhéran.

Bonne lecture.

Bahar

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De Morgen, 28 août 2012   La vente d’armes US aux États du Golfe a explosé   Stieven Ramdharie Bruxelles   L’appétit en armes des États du Golfe a permis aux USA d’atteindre un record  d’exportation en équipements militaires. Grâce à ces achats principalement effectués par l’Arabie saoudite, la vente d’armes a atteint le niveau explosif de 66,3 milliards de dollars. Les USA n’avaient jamais vendu autant d’armes en un an.

C’est ce qui apparaît dans un rapport d’une commission d’enquête du Congrès, le Congressional Research Service (CRS).   La montée des tensions avec l’Iran convainc de nombreux États du Golfe à débourser des dizaines de milliards d’euros dans l’achat d’avions, d’hélicoptères et de missiles dernier cri.

Les enquêteurs de la Commission qualifient d’ « exceptionnelle » cette augmentation considérable des exportations d’armes US en temps de crise.   En 2010, les USA ont vendu des engins militaires pour « seulement » 21 milliards de dollars.   Avec la vente de F-15, d’hélicoptères Apache et de missiles Patriot, des géants de la défense tels que Boeing et Lockheed Martin peuvent compenser les coupes budgétaires concernant les dépenses militaires aux USA et en Europe.   L’Allemagne espère passer avec l’Arabie saoudite un contrat de plusieurs milliards pour l’achat de 600 à 800 tanks Leopard 2. Cette vente d’armes devrait générer 12,6 milliards de dollars de bénéfices.

Quant au Qatar, il envisage de se doter de 200 Leopard pour un montant de 2,5 milliards de dollars.   C’est toutefois Riyad qui a réalisé les plus grosses dépenses dans la région. L’achat gigantesque que Riyad a réalisé l’an dernier à Washington pour près de 33 milliards de dollars a contribué à l’augmentation significative des exportations étasuniennes.   L’aviation saoudienne qui, avec Israël, dispose de la flotte la plus moderne de la région, est renforcée par 84 chasseurs fabriqués par Boeing, les F-15.   Septante F-15 de facture plus ancienne ont par ailleurs été modernisés.   En 2007, Riyad avait renforcé sa flotte aérienne en cas de conflit avec l’Iran par l’acquisition de 72 eurofighters pour 7,2 milliards de dollars.   Les Emirats arabes unis ont eux aussi mis la main au portefeuille, dépassant le Koweït dans l’achat d’armement.

Les Emirats ont récemment acheté des batteries antimissiles et des hélicoptères de transport de troupes américains pour la somme de 4,5 milliards de dollars.   Avec un budget militaire de 16 milliards d’euros en 2010, les Emirats se tiennent à la seconde place dans la région. Ils devancent Israël.   Le petit Qatar qui joua un rôle prépondérant dans le conflit libyen, investit lui aussi de manière conséquente.

Washington et Doha seraient sur le point de signer un accord qui prévoit la livraison de 58 hélicoptères de combat et de transport sophistiqués parmi lesquels la version moderne de l’Apache.   Le Sultanat d’Oman qui, à l’instar des Emirats, joue un rôle crucial dans le conflit à hauteur du détroit d’Ormuz, modernise sa petite flotte aérienne.   En décembre dernier, Oman a acheté douze chasseurs F-16. Ces seuls engins sont capables de neutraliser une aviation iranienne vieillissante.

La prochaine armée « islamique » sous commandement de l’OTAN.

Dans cette première manche de la confrontation géopolitique entre la Syrie et l’Empire américain, le régime syrien, malgré quelques défections, des assassinats de hautes personnalités, des désertions dans le rang des soldats de l’armée, une situation humanitaire déplorable et une économie semi-asphyxiée, semble marquer des points. En effet, l’objectif de créer des zones autonomes « libérées » et de faire pencher la population en faveur des « insurgés » pour lancer une offensive militaire et diplomatique de grande envergure a été déjoué par l’armée syrienne qui a montré une capacité de défense inattendue. La seconde guerre de Qaradhawi qui a promis de prier à Damas la mi Ramadhan semble ne pas se dérouler selon les voeux du Pape des Frères Musulmans.

La guerre avec la Syrie n’est pas finie pour l’Empire américain qui joue à découvert derrière ses alliés européens, ses vassaux arabes et turcs, et ses instruments « jihadistes » montés selon les options stratégiques et tactiques de Brezinski et de l’orientaliste anglo-israélo-américain Bernard Lewis.

Bernard Lewis est un orientaliste idéologue proche des néo-conservateurs, il est engagé pour la guerre dans le monde musulman et la défense inconditionnelle d’Israël.  Il fut conseiller des services secrets britanniques (Seconde Guerre mondiale), consultant du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, conseiller de Benyamin Netanyahou alors ambassadeur d’Israël à l’ONU (1984-88). Considéré comme « fin spécialiste » du monde musulman et de la Turquie, il soutient Brezinski dans le projet d’une guerre fratricide entre musulmans. Il est partisan pour une guerre entre Sunnites et Chiites après l’échec de sa doctrine d’une guerre entre Arabes et Perses. Comme Daniel Pipes le fer de lance de l’Islamophobie mondial, Bernard Lewis est un spécialiste de la civilisation islamique, du monde arabe, de la Turquie, et il connait bien la langue arabe qu’il a apprise au Caire. Quand on voit l’unité idéologique et la convergence d’actions contre le monde arabe et musulman des sommités américaines telles que Francis Fukuyama ( la fin de l’histoire) , Samuel  Huntington (le clash des civilisations), Bernard Lewis, Brezinski et Henry Kissinger, on ne peut que rire devant BHL le farfelu et surtout pleurer devant l’indigence de nos intellectuels, de nos savants et de nos hommes politiques gouvernants ou opposants. Tous s’accordent à détruire le monde musulman de l’intérieur en accentuant les clivages entre les doctrines, les poussant jusqu’à devenir luttes intestines armées. Tous s’accordent à demander une ingérence de l’OTAN pour régler les contentieux entre les gouvernants qui résistent à l’Occident et une minorité qui veut leur arracher le pouvoir par la force et une prétendue légitimité religieuse. Tous réitèrent le scénario de Laurence d’Arabie dans une sorte de flux et de reflux de notre Wahn que l’histoire charrie.

Dans son livre « Le Grand échiquier, L’Amérique et le reste du monde », Zbigniew Brezinski qualifie la Turquie de « pivot géopolitique de premier ordre » et « d’important acteur géostratégique dans la région des Balkans eurasiens ». Et tout naturellement donc que dans la géopolitique d’Obama, la Turquie d’Erdogan se « libère » de ses militaires laïcs, manœuvre sur le dos des Palestiniens et se trouve dans une alliance avec l’Arabie saoudite et le Qatar dans l’intervention en Libye. Nous voyons se dessiner le même profil et le même mode opératoire en Egypte avec l’éviction du maréchal Tantaoui et de quelques généraux après la dernière visite d’Hilary Clinton en Israël et en Egypte post Moubarak. Il faut donner de la crédibilité à ces Frères Musulmans qu’hier on considérait comme des terroristes car il faut les intégrer dans le jeu d’échec où ne savent jouer et gagner que ceux qui connaissent les règles, la stratégie et qui sont rodés par une longue pratique de coups successifs et d’anticipations sur des parties qui ont la carte mondiale et le temps historique comme champ de jeu.

Bernard Lewis, sioniste notoire, est celui qui a donné naissance à l’expression « choc des civilisations » qui plait tellement aux Américains et aux sionistes européens. Il est comme Brezinski partisan de la formule qu’il a inventée depuis déjà longtemps sur la Palestine : « la création d’un État arabe palestinien sur les parties de la Palestine mandataire auxquelles Israël renoncerait ». Selon lui, l’Islam reste toutefois « l’opposition contre le processus de paix la plus puissante et la plus ancrée dans les principes, développée […] par le gouvernement iranien et ses agences ainsi que par les autres partis et organisations islamiques » qui développent une propagande antisémite plus puissante que celle basée sur le nationalisme et les races et qui puise « aux riches ressources […] de l’antisémitisme européen ».

Il connait parfaitement le potentiel de l’Islam et il est dommage que les Musulmans malades d’apologies ne voient qu’une reconnaissance de leur civilisation là où il y a une menace, une visée, un plan de destruction de l’embryon qui pourrait faire renaitre la civilisation musulmane : « Lorsque la puissance musulmane était à son apogée, seule une autre civilisation, la Chine, pouvait se comparer à elle par l’ampleur, la qualité et la diversité de ses réalisations. Toutefois, la civilisation chinoise restait essentiellement limitée à une aire géographique, l’Extrême-Orient, et à une famille de peuples. L’Islam, en revanche, avait créé une civilisation mondiale, pluriethnique, multiraciale, internationale, et l’on pourrait même dire transcontinentale. » . Bernard Lewis propose une solution aux musulmans : « Ce n’est qu’en renonçant à leurs griefs et à leur victimisation, en surmontant leurs querelles, en unissant leurs talents, leur énergie et leurs ressources dans un même élan créatif, que ces peuples pourront de nouveau faire du Moyen-Orient ce qu’il était dans l’Antiquité et au Moyen Âge, un haut lieu de civilisation. Le choix leur appartient. ” C’est toujours le même discours lénifiant et apologétique qui ne dit pas la réalité pensée et l’action mise en œuvre pour le monde arabe et musulman : la civilisation passe par la reconnaissance d’Israël et l’alignement sur l’Occident sinon par une guerre fratricide entre les musulmans dont un clan serait appuyé par l’Occident contre l’autre partie afin de domestiquer les « islamistes» et d’en faire des vassaux comme durant la guerre en Afghanistan contre l’Union soviétique ou des alliés contre la Chine ou contre un pays musulman qui monterait en puissance par sa technologie et son armée.

 Pour l’instant Qaradhawi, l’Association internationale des savants musulmans, les « Jihadistes », les gouvernants arabes et leurs opposants spécialisés dans l’oppositionnel stérile et vindicatif sont livrés pour le compte « pertes et profits » sur l’autel de la « démocratie » et du « Khalifat islamique » afin d’affaiblir le régime syrien, créer de la diversion médiatique, et  maintenir la tension psychologique sur les troupes loyalistes juste le temps de mettre en place cinq séquences diaboliques :

Séquence 1 : Donner le temps à la Turquie et à l’Arabie saoudite de monter une armée des pays  « islamiques » légale et légitimée par l’O.C.I qui irait renverser le régime laïc et mécréant de Bachar Al Assad. Cette armée constituée de troupes au sol serait appuyée par l’aviation de l’OTAN et l’US Navy.  Pour l’instant deux problèmes freinent ce pas fatidiques : le sommet des non-alignés à Téhéran et la position indécise et contradictoire du président égyptien Morsi qui voudrait le départ de Bachar al Assad et l’installation des Frères Musulmans, mais refuse une intervention étrangère. Sans l’Égypte, cette armée « islamique »  perdrait de sa crédibilité et de son efficacité. Bernard Lewis et  Zbigniew Brezinski se rejoignent parfaitement sur le rôle de la Turquie sunnite pilotant avec le Serviteur des Lieux saints de l’Islam une armée sunnite contre une armée chiite. Il faut espérer que l’échec du complot initial opposant Arabes et Perses se reproduise une fois de plus. Ce n’est ni Qaradhawi ni l’assemblée internationale des savants musulmans ni les Djihadistes financés par le Qatar et l’Arabie saoudite qui vont contrer ce complot.

Séquence 2 : Monter une coalition internationale contre l’Iran et le Hezbollah dont la force arabe ou sunnite serait  envoyée aux premières lignes. Les débordements de la guerre civile en Syrie touchent déjà le Liban où le pire est à craindre. Il faut reconnaitre que pour l’instant la majorité des confessions parviennent à contenir le feu qui risque de s’embraser et enflammer le Liban pour une autre guerre civile. Plus la pression monte sur la Syrie, le Liban  et l’Iran et plus les risques de contagion dans la région deviennent plus sérieux et plus graves touchant des pays comme la Turquie, l’Arabie saoudite. Il est de la tradition de l’Empire et du sionisme de gagner sinon de laisser derrière eux des ruines. S’ils échouent à mener des guerres victorieuses, ils parviennent à laisser des pays dévastés, des sociétés fracturées et des pays voisins en disharmonie sur de longues périodes freinant ainsi leur développement et leur capacité de faire front au nouvel ordre mondial.

Il faut être naïfs et incultes pour croire que Bachar Al Assad gêne l’Occident par sa propre personne. Je suis persuadé que s’il y avait un sunnite Frère musulman ou laïc et non un alaouite ou un nossayri au pouvoir, le scénario serait le même, car il s’agit de livrer les clés du gaz syrien, le corridor d’attaque de l’Iran, et les clés d’entrée au moyen Orient qui sont le Liban et la Syrie par l’histoire et la géographie.

Séquence 3 : Passer au Pakistan et obtenir son désarmement nucléaire et son démantèlement en régions ethniques dans un Sykes Picot 3 dans ces régions d’Asie musulmane après le Sykes Picot 2 dans le monde arabe. Quand on voit les attaques de drones sur le Pakistan, on est frappé par le silence de l’armée pakistanaise, mais lorsqu’on voit la riposte en Afghanistan contre les troupes américaines on se dit qu’il doit y avoir déjà une guerre ou une provocation de guerre de la part des États-Unis contre le Pakistan qui ne dit pas encore son nom, mais qui est bien réelle. Les attentats sanglants et sans cesse contre les communautés chiites au Pakistan et en Irak montrent que cette déclaration de guerre est suivie par la mise en place d’une guerre civile pour laisser l’État et l’armée divisés sur plusieurs fronts qui les poussent à une hémorragie. Pendant ce temps, l’Inde renforce son axe avec le sionisme et multiplie sa capacité de frappe balistique alors que les associations musulmanes nombreuses au Pakistan semblent impuissantes à peser sur le cours des événements… C’est le même Wahn qui continue de sévir dans le monde musulman…

Séquence 4 : Appliquer la formule de deux micros états en Palestine à proximité d’Israël dont l’un, celui du Fatah, sera reconnu comme le modèle du Vatican et l’autre, celui du HAMAS, confié à l’Égypte.  Ces deux avortons vivront de l’aumône internationale, des bienfaits d’Israël et surtout reconnaitront l’Etat sioniste et se désisteront du droit au retour des réfugiés. Pour l’instant le HAMAS, en se désolidarisant de la Syrie et en optant pour une démarche pragmatique qui va sans doute lui donner une reconnaissance par les Etats-Unis et Israël, est sur la voie de la normalisation et d’un nouveau camp David à moins que les voix radicales des faucons du HAMAS imposent la charte initiale du HAMAS ou que l’Arabie saoudite, le Qatar et les Etats-Unis ne fortifient les cellules dormantes d’al Qaeda pour une guerre fratricide entre Palestiniens à Gaza faisant ainsi perdre le dernier crédit qui reste aux palestiniens sans cap ni boussole depuis déja longtemps ou du moins depuis Oslo. Pour l’instant nous assistons à une ingratitude des Palestiniens envers les Pays qui les ont soutenus qui est aussi grotesque que leur exercice de pouvoir et d’administration et d’éléction fantôche sous occupation…

Séquence 5 : Faire passer l’Algérie de comptoir colonial français à base coloniale américaine en disposant de ses ressources et de son armée et tout particulièrement de son aviation et de sa marine pour faire le gendarme pour le compte de l’OTAN au Sahel. Certains Algériens se réjouissent de voir le général Khaled Nezzar poursuivi par la Suisse pour « crimes contre l’humanité ». Je n’ai pas de sympathie pour lui mais j’ai de la dignité et de la considération pour moi-même et pour mon pays. Je ne pourrais pas comprendre qu’un Algérien conscient des enjeux et des menaces ne voit pas que la poursuite de Nezzar n’est pas un acte de justice ni d’amour pour l’Algérie, mais une manœuvre d’intimidation contre les chefs de l’ANP pour les amener à collaborer et pour préparer l’opposition algérienne à s’intégrer dans le « cactus arabe » visant à démanteler l’Algérie ou à l’engager dans une nouvelle guerre civile si l’ANP refuse de coopérer au-delà des limites rouges.

La vérité doit être dite sans passion ni colère ni ressentiment. Nous sommes musulmans et si jamais un général doit être jugé pour des fautes graves, il le sera par une justice algérienne. S’il échappe à la Justice, car celle-ci est sous son contrôle, il ne pourra pas échapper à celle du Tout Puissant. Vouloir la justice au dépens de ce qui reste comme souveraineté nationale est inadmissible. Ceci est inadmissible, car aucun pays n’a compétence juridique ni morale pour juger l’un de nous pour des problèmes entre nous. Si nous le tolérons aujourd’hui, demain nos enfants et nos petits-enfants seront de nouveau déportés et jugés selon la loi du plus fort et non selon notre droit et nos coutumes.

A la lumière de ce qu’on a vu en Palestine, au Liban, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, il semble de plus en plus probable que les véritables bourreaux ne soient pas algériens, mais des agents étrangers qui n’ont non seulement aucune pitié pour nous, mais nous haïssent au point de violenter nos enfants, nos mères et nos épouses dans des conditions atroces. Enfin, il est impossible de croire que ceux qui ont mené l’Algérie à un processus « démocratique » pipé dès le début puis ont demandé son annulation et ont poussé les uns et les autres à s’entretuer puissent 20 ans après avoir de la compassion pour nous ou avoir de la considération pour les islamistes ou les nationalistes. Méfiance et vigilance. Personne ne veut faire son bilan de conscience ni l’analyse critique de son action politique ni s’engager pour un véritable changement concerté qui engage tous les Algériens sans exclusive ni exclusion alors que la situation est urgente.

Pour l’instant nous voyons les prémisses qui annoncent le démembrement du pays et la mise sous tutelle de son armée : la persistance chez les militaires de l’idée d’un peuple immature et inapte, la dissolution des moeurs sociales, politiques et économiques, l’absence de règles déontologiques, l’individualisme, l’absence d’unité d’orientation idéologique, les ressources nationales aux mains des multinationales, l’économie nationale livrée aux parasites privés qui sont nés dans le sillage du secteur public et de la corruption et le marché livré au marché noir et à la corruption, un fossé de plus en plus grand entre gouvernants et gouvernés, le sentiment d’impunité chez une minorité et le sentiment d’injustice chez la majorité, absence de langue nationale, absence de projet d’avenir, environnement arabe et africain en turbulence, situation intérieure explosive, visées coloniales de plus en plus affichées, intimidantes et menaçantes…

Conclusion

Ces séquences annoncent une fin de scénario pessimiste qui s’avance inexorablement et à grande vitesse à moins que la Providence divine ait un autre dessein qui nous échappe. Dans ces moments de confusion et de bouleversements imposés par les autres, car nous n’avons pas su concevoir et réaliser à temps nos changements par nous-mêmes et à notre profit, il ne s’agit pas de baisser les bras ou d’avoir une quelconque émotion, mais de tout faire et tout dire pour tenter de sauver les meubles et ne pas donner à l’Empire agonisant et à l’entité sioniste dans l’impasse une possibilité de se régénérer.

La gauche française à l’instar des progressistes occidentaux ont comme d’habitude failli et ne sont plus concernés par le devenir des peuples ni par la lutte anti impérialiste. Les événements en Libye et en Syrie prouvent une de fois de plus les limites idéologiques de la gauche quand il s’agit du monde musulman.

Il ne reste à ceux qui portent la civilisation musulmane et arabe dans leurs tripes que de réagir avec patience et constance en dévoilant les complots et les enjeux.

Enfin ce n’est qu’une analyse qui montre le probable sans prétendre détenir la vérité :

{Il n’est pas de mise qu’Il vous Informe sur le Ghayb} Al Baqara 179

La vérité sur laquelle nul ne peut faire de concessions ni l’ignorer surtout s’il se réclame de l’Islam est incontestablement celle-ci et que Qaradhawi semble oublier prouvant une fois de plus que le savoir n’est pas la garantie de la probité intellectuelle ni de la guidance religieuse :

{Il n’appartient point à un croyant de tuer un croyant sauf par erreur.} An Nissa 92

{Quiconque tue un croyant intentionnellement, sa punition sera la Géhenne où il s’éternisera ; Allah le Frappera de Sa Colère, le Maudira et lui Préparera un immense châtiment.} An Nissa 93

En Libye, Qadhafi a tué en 40 ans près de 4000 Libyens, les Jihadistes avec l’aide de l’Otan ont tué en 4 mois plus de 40 000 libyens. Combien de musulmans seront décimés en Syrie? Combien de musulmans seront occirés par la future « armée islamique internationale » si jamais elle verrait le jour ? Pour l’instant nous savons que depuis le 11/09, dix millions de musulmans ont péri entre l’Irak, l’Afghanistan, le Nigéria, la Somalie, le Soudan… Nous savons aussi par le hadith authentique que celui qui combat sous un étendard de confusion (false flag ou fausse bannière) et s’il meurt, sa mort est celle de la Jahiliya (il meurt comme un mécréant). Nous savons par la Fatwa de Cheikh Al Ibrahimi le prédicateur de la révolution algérienne que le colonialisme et l’Islam sont antagonistes et que toute alliance avec l’impérialisme est l’oeuvre de Satan :

« les Musulmans doivent comprendre tout ces enjeux et savoir que la vigilance la plus élémentaire leur recommande d’éprouver, par esprit d’équité et de réciprocité, pour le moins, les mêmes sentiments d’hostilité que leur ennemi éprouve envers eux. Leur allégeance loyale et leur alliance sous n’importe quelle forme envers le colonialisme, leur ennemi, est une transgression des principes sacrés de l’Islam. Celui qui accepte ou tolère la tutelle colonialiste signifie ici, qu’il a accepté de se détourner de sa religion et de faire triompher l’ennemi de sa religion sur sa propre personne, sa génération, son peuple et sa patrie. »

Dans le prolongement de mes analyses sur les révolutions en Tunisie et en Egypte j’ai écris deux livres  » Le dilemme arabe et les 10 commandements US » et « Islamophobie : Deus Machina » pour montrer, selon ma propre évaluation de la situation du monde musulman et ma propre grille de lecture des révoltes arabes, que nous allons assister à des arrangements d’appareils bureaucratiques avec l’impérialisme pour d’une part confisquer les révolutions populaires en Tunisie et en Egypte et d’autrre part semer le chaos en Syrie et en Libye. L’ingénierie et la prospective américaine allaient disloquer les mentalités collectives, les géographies, les économies et l’histoire commune du monde musulman pour empêcher toute évolution dans le monde musulman et en particulier tout rapprochement avec l’Iran et toute consolidation et élargissement de l’axe de résistance. Par ailleurs le complexe de renseignement et de psychologie sociale de la CIA et des experts de la géopolitique allaient donner un contenu militaire à l’Islamophobie pour faire de la méfiance des occidentaux envers les Musulmans et de la défiance des musulmans entre eux un champ explosif faisant sauter l’islam politique avant qu’il ne parvienne à maturité civilisationnelle. Avec la mise en scène des Jihadistes, d’al Jazira et de Qaradawi, ils ont réussi à dévoyer le projet islamique et à stopper la dynamique de changement.

Maintenant ils passent à la récolte des fruits : créer une armée « islamique » agissant pour le compte de l’OTAN… Entre la coupe et les lèvres il y a la Syrie et Damas. L’autre récolte est celle que j’avais évoqué dans ces deux livres : Profiter des erreurs stratégiques de Qaradhawi prisonnier de sa mégalomine , de sa sénilité et sans doute  la taupe qui s’est infiltrée  dans son entourage et l’a manipulé pour détruire l’association internationale des savants musulmans dont son président était antisioniste et militant acharné de la résistance palestinienne. Nous voyons déja les dégats : des sites alimentés de syrie le traitent déja d’agent du Mossad, ce qui est une éxagération et un mensonge sans preuve. Plus tard les Islamophobes comme Daniel Pipes vont exploiter sa Fatwa autorisant l’assassinat de Kadhafi pour salir les savants musulmans qui n’ont pas eu le courage et l’intelligence de mettre fin à la dérive guerrière de Qaradhawi et à son ecart flagrant de la Sunna du Prophète (saws). Laurence d’Arabie, Bressinski, Lewis, BHL, Daniel Pipes et consort surfent sur notre insenséisme et notre vanité.

La douce mutation du HAMAS par le « printemps arabe »

 

Le HAMAS semble en pleine mutation qu’accélère le « printemps arabe ». Depuis l’agression contre la Libye facilitée  par la Fatwa meurtrière  du Dr Qaradhawi qui a fait prévaloir son positionnement partisan de « Frères musulmans »  sur son devoir de savant Rabbaniy, le HAMAS s’est rangé furtivement derrière le « printemps arabe » et les pétrodollars faisant de moins en moins cas de la résistance, de l’unité nationale, du retour des exilés, de la terre palestinienne dans son intégralité. Au moment où Israël est en difficulté il consent à lui accorder une trêve sans contrepartie évidente. Au moment où l’Autorité palestinienne est discréditée, agonisante et mise au placard sur le plan internationale il lui accorde des concessions allant jusqu’à promettre des élections « démocratiques » menées conjointement.

La présence de la direction du  HAMAS n’est plus concentrée à Damas mais elle est devenue une boutique itinérante entre Istanbul, Tunis et Qatar. Des informations sérieuses provenant de Syrie affirment que près de 500 combattants du HAMAS combattent au côté des « révolutionnaires » internationaux qui cherchent la chute du régime, la guerre civile et la partition de la Syrie  en conformité avec l’agenda sioniste et américain. En 2010 à la conférence d’Istanbul présidée par le Cheikh Qaradhawi le Kowétien An Nafissi expert en géopolitique a dit à haute voix ce que les organisateurs de la conférence pensaient tout bas : il n’y a plus de nécessité à la lutte armée.

Dans le piège de l’administration du Gazastan, le HAMAS a  imposé son organisation, sa vision et son schéma tactique à l’ensemble de la population allant jusqu’à combattre des factions armées ne partageant pas son idéologie et expulsant les militants du FATAH alors que dans la Sharia islamique combattre le musulman ou l’expulser de sa maison ou de son territoire est une transgression grave. Après la liquidation des deux faucons et hommes clé de la résistance armée  Saïd Siam et Nizar Ryan par Tsahal lors de la guerre « opération plomb durci » de décembre 2009, et après la mise à l’écart de Mohamed Nezzal du Bureau poliique, le HAMAS se trouve conduit par Mechâal proche de Qaradhawi et par Haniya un pragmatique assez sympathique qui se contente de son petit khalifat de Gaza.  Nezzar qui fait office de ministre des affaires étrangères, en réalité sans poste et sans prérogatives, est de fait écarté de l’équation stratégique. Il est remarquable de le voir à Téhéran reçu par le guide de la République islamique pour rappeler les fondamentaux du HAMAS au moment où les autres sont en pérégrinations vers les capitales arabes qui sont en train de faire allégeance à l’Empire au nom du pragmatisme et de l’illusion de se débarrasser des tyrans de Libye et de Syrie avant d’affronter Israël.

On remarque que  la Syrie qui a supporté l’effort de guerre des Palestiniens et des Libanais, se trouve, dans ces moments tragiques de subversion qui risque de lui couter son existence sinon sa paix civile, devant un silence ingrat du HAMAS. Ce silence ne peut s’expliquer lorsque le Hezbollah affiche son soutien ferme et indéfectible à la Syrie et  sa disponibilité à être partie prenante dans le conflit qui oppose la Syrie à l’agenda impérialiste et sioniste. Il ne peut s’expliquer lorsque le Front démocratique de la libération de la Palestine commandée par Ahmed Jibril prend position en mettant ses combattants et son armement basés en Syrie au service de l’Etat syrien. Il ne s’expliquer lorsque Ramadan Shallah chef du Jihad Islamique de la Palestine informe l’opinion publique de son refus de quitter la Syrie malgré les propositions d’accueil du Qatar et ses pétrodollars.

Que fait donc le HAMAS? Le HAMAS, devenu pragmatique et gestionnaire se prépare à l’après Bachar al Assad et revient donc au giron des Frères Musulmans égyptiens dont il est l’émanation idéologique. S’inscrivant dans l’illusion d’une hégémonie des Frères Musulmans il se prépare à faire des concessions majeures. Pour l’instant les observateurs arabes, avisés et informés, voient le HAMAS se rapprocher de l’Occident. Ce rapprochement ne vise pas seulement à ce qu’il en soit plus perçu comme une organisation terroriste mais comme une triple voie menant vers :

        La reconnaissance de l’Etat d’Israel

        Un printemps arabe qu’il conduirait en Cisjordanie lui donnant les clés de Ramallah et de l’Autorité palestinienne

        La liquidation définitive de l’OLP.

De la même façon que l’Empire et le sionisme peuvent cohabiter avec des régimes se disant islamiques si ces derniers ne remettent pas en cause l’existence et la paix  d’Israël ainsi que  le nouvel ordre mondial. Ils peuvent construire des mosquées, s’habiller en gandoura et en Niqab et même faire des invocations contre les USA à condition de ne pas s’occuper de géopolitique, de souveraineté du peuple, d’indépendance économique et de participation à un front mondial de résistance contre le sionisme et le capitalisme. Le HAMAS parrainé par le Qatar, la Turquie, la Tunisie et l’Egypte pourrait gouverner l’ensemble des isolats et des ilotismes territoriaux de ce qui reste de la Palestine.  Brejinsky partisan de la collaboration des USA avec les mouvements islamiques affaiblis et infantilisés est partisan de la doctrine du « soft powerment » qui préconise de laisser les Etats-Unis gérer les conflits selon ses intérêts en supervisant les autres dans leur engagement même si les autres sont des groupes, des organisations ou des Etats islamiques. Pour l’instant cela marche bien. La gesticulation des partisans de la « solution islamique »   ou le sensationnel de l’explication eschatologique de l’histoire ne change rien à la validité et à l’efficacité de la doctrine. Il faut espérer qu’Israël fondée sur la violence et habituée à la transgression et à l’agression ne prennent l’initiative de mener une nouvelle guerre et ainsi réveiller les consciences arabes et acculer les Etats-Unis et leurs vassaux à  entrer comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.  

Ceci ne reste qu’une analyse qui s’inscrit dans les conséquences néfastes des révolutions arabes menées sans cadre d’orientation idéologique et récupérées par des arrangements d’appareils qui se sont   trouvés confrontés à un état des lieux les poussant vers la facilité qui consiste à revenir vers le giron du nouvel ordre mondial et conserver le pouvoir à l’aide des pétro dollars et solliciter  l’intermédiation politique et diplomatique des monarques vassaux de l’Empire. Isolé le HAMAS se trouve donc comme une aiguille aimantée dans un champ magnétique contraint de s’aligner sur les lignes de forces les plus fortes en tout pragmatisme. Le HAMAS se trouve aussi vieilli, épuisé par le pouvoir car il n’a pas évalué à sa juste conséquence l’impossible conciliation de la résistance et de la gouvernance ou n’a pas innové en trouvant une organisation inédite qui lui permet de gouverner et de mener la lutte dans un axe de résistance multiforme ouvert à tous les Palestiniens.

Le président égyptien, frère musulman, vient enfin d’autoriser l’ouverture des postes frontalier avec Gaza. C’est bien mais insuffisant, car cela ne pourrait être qu’une devanture. L’essentiel est ailleurs : Gaza doit être considérée comme la profondeur stratégique de l’Egypte et à ce titre sa reconstruction, son approvisionnement et sa défense sont l’affaire de l’Egypte. Faudrait-il que l’Egypte ait les moyens et la liberté de sa politique. Pour cela il faudrait qu’elle soit adossée à l’axe de résistance mondiale contre le sionisme et l’impérialisme qui va lui assurer à son tour la profondeur stratégique pour faire face à l’Empire et à ses alliés.

En dernier ressort la Ligue arabe avec ses trahisons a poussé le monde arabe à perdre ses repères et à cultiver la démission et la défaite, et à préférer le consumérisme capitaliste à la résistance lorsqu’il ne préfère pas l’OTAN à la souveraineté nationale. Le jour où les gouvernants et les élites se réveilleront ils constateront que tous les pays et les organisations qui se sont opposés à Camp David seront décapités par la règle simple, celle de la mémoire cultivée comme une idole et de la revanche comme culte. Les Arabes n’ont ni mémoire, ni culte, ni dignité à moins qu’Allah ne fasse émerger des utérus de nos femmes des hommes, des vrais :

{O vous qui êtes devenus  croyants, quiconque d’entre vous renie sa Religion, Allah fera venir des gens qu’Il Aime et qui L’aiment, humbles à l’égard des croyants, fermes à l’égard des renégats, qui s’efforce dans  la voie d’Allah et ne redoutent point le blâme d’un censeur. Cela est la Munificence d’Allah, Il l’Accorde à qui Il Veut.} Al Maidah 54 

Omar Mazri 

liberation-opprimes.net