Pour une question de sous les USA se seraient retirés de l’accord sur le nucléaire iranien

Par Dmitry Orlov – Le 11 mai 2018 –
Source Club Orlov traduit par le Sacer francophone

Voici une perspective autour de la décision de Trump de se retirer de l’accord JCPOA, c’est-à-dire l’accord sur le nucléaire iranien, qui n’a certainement pas assez de temps d’antenne. Tout n’est qu’une question d’argent. Après la révolution iranienne de 1978-1979, Jimmy Carter a gelé les actifs de l’Iran aux États-Unis. Depuis lors, les États-Unis conservent entre 100 et 120 milliards de dollars d’actifs iraniens, qui ont généré des loyers et des intérêts. Après la signature de l’accord JCPOA, qui stipulait la levée des sanctions contre l’Iran, Washington a fait de son mieux pour se débarrasser de ces actifs, mais ils auraient dû être rendus aux Iraniens tôt ou tard… à moins que les États-Unis ne se retirent de cet accord, ce qui vient d’être fait.

Il est très important de noter que ces actifs iraniens gelés sont libellés en dollars américains. Et quelle serait la première chose que les Iraniens feraient en reprenant le contrôle du magot ? Mais c’est bien sûr, ils le convertiraient hors de la devise américaine. C’est une exigence inscrite dans la loi iranienne : aucun dollar américain n’est autorisé à être détenu, et personne en Iran n’a le pouvoir de changer cela même s’il le voulait. Selon les Iraniens, les responsables américains ont plaidé auprès des Iraniens pour qu’ils ne liquident pas leurs avoirs libellés en dollars, mais que les Iraniens leur ont dit que personne n’avait l’autorité pour changer cette loi.

Une liquidation soudaine de cette ampleur aurait creusé un trou irréparable dans le système dollar, qui dépend de sa capacité à vendre d’énormes quantités de bons du trésor américain sur le marché international. La liquidation iranienne des actifs en dollars serait arrivée à un moment où les États-Unis ont un besoin urgent d’acheteurs étrangers de leur dette, la demande est faible et la liquidité chez les gros acheteurs de la dette américaine est à son plus bas historique. Cela aurait suffi à déclencher une ruée sur le dollar américain, tout le monde vendant ses bons du trésor. Cela pourrait mener à l’effondrement de tout le système qui permet aux États-Unis de faire les poches du reste du monde en l’obligeant à racheter continuellement sa dette.

Ainsi, la décision de Trump de se retirer de l’accord JCPOA est une tentative de retarder l’inévitable. Les États-Unis s’achètent un peu plus de temps. C’est un mouvement qui sent la peur et le désespoir. En prenant cette mesure, Washington devient le grand perdant : personne ne voudra plus négocier d’accord avec les Américains maintenant qu’ils se sont montrés incapables de les respecter. D’un autre côté, il semblerait que l’Iran ne sera pas beaucoup frappé par ce développement ; ce pays vit déjà sous un régime de sanctions sous une forme ou sous une autre depuis 40 ans et s’en porte plutôt bien malgré lui.

Et puis il y a des gagnants. Avec toute l’incertitude géopolitique que cela entraîne, les prix du pétrole remontent. Grâce à la hausse des prix du pétrole, l’industrie de la fracturation hydraulique aux États-Unis aura enfin la possibilité de commencer à rembourser sa dette massive (ils ont à peine réalisé un centime de bénéfice réel jusqu’à présent). Et, bien sûr, c’est une excellente nouvelle pour Poutine & Co pour la gestion de leur banque centrale [et augmenter les réserves d’or, NdT]. Avec le pétrole fournissant une fois de plus un flux massif de recettes fiscales, le plan ambitieux de Poutine sur six ans visant à améliorer considérablement le niveau de vie de tous les Russes sera facile à financer.

Les détenteurs de la dette américaine dans le monde auront une chance de se dé-dollariser graduellement au lieu de le faire soudainement et de manière catastrophique. De nombreux pays, la Chine en particulier, ont été très actifs dans la négociation de swaps de devises entre eux pour éviter d’utiliser le dollar américain dans le commerce. Ces arrangements les protégeront des malheurs liés au dollar lorsque le système pyramidal de la dette américaine s’effondrera finalement. Les États-Unis eux-mêmes ne seront pas aussi chanceux : lorsque les bons du Trésor des États-Unis vont plonger, la capacité de dépense du gouvernement américain s’évapora.

Et puis les 1,3 trillions de dollars en circulation dans le monde entier (la plupart sous forme de billets de 100 dollars que les Américains voient rarement) reviendront. Les acheteurs étrangers, armés de boisseaux de billets de 100 dollars, fondront sur les États-Unis comme des sauterelles, achèteront tout ce qui n’est pas coulé dans le béton, et tous les actifs négociables. Une fois cette frénésie finale terminée, personne ne saura ou ne se souciera beaucoup de ce qui se passe aux États-Unis, tout comme personne ne savait ou ne se souciait beaucoup de ce qui se passait dans l’ex-URSS dans les années 1990 : « Plus personne n’y va, c’est trop dangereux. »

Vous devriez certainement vous sentir libre de croire Donald Trump quand il dit que sa décision de violer l’accord JCPOA est basée sur le fait que l’Iran essaye de construire une bombe nucléaire. (Un fait ? … Désolé, les faits exigent des preuves, et il n’y en a pas en dépit du régime d’inspection le plus invasif de l’histoire.) Mais les preuves qui existent vont dans une direction différente. Les États-Unis avaient l’habitude de bombarder des pays (Irak, Libye) qui tentaient de quitter le système du dollar. Maintenant, ce pays refuse simplement de leur rendre leur argent et ment sur les raisons. Cela peut fonctionner une ou deux fois, mais finalement le monde dira : « Tu peux garder ton argent pourri ; ferme-la et va-t’en ».

Dmitry Orlov

Dmitry Orlov est l’auteur de l’un des ouvrages fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

Les mythes des miteux volent en éclats

Nourris de mythes et gouvernés par des miteux nous ne faisons qu’attendre le retour du Messie ou l’arrivée du Dejjal pour surmonter nos difficultés et supporter la nausée qui s’empare de nous lorsque nous tentons de voir la réalité du monde que nous hantons. Nous oublions que chaque jour qui vient il y apporte avec  une proposition de renouvellement qui s’offre à chacun de nous. Il apporte aussi son lot de malédiction. Parfois des choses inouïes se produisent pour réveiller de la torpeur, de l’insouciance ou du dégoût.  C’est ainsi que ces derniers jours nous voyons les syllogismes fallacieux et les artifices mensongers annonçant l’apocalypse non seulement voler en éclat, mais défier toute logique humaine routinière : il y a des forces supra-naturelles qui agissent et un destin qui s’accomplit.  Les événements qui s’enchaînent à une vitesse surprenante et dans une logique irrationnelle nous font penser à la fable de La Fontaine  » La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf »

Une Grenouille vit un Boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ?
– Nenni. – M’y voici donc ? – Point du tout. – M’y voilà ?
– Vous n’en approchez point. « La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

Cette allégorie de la vanité, de l’ambition démesurée, de l’arrivisme social et politique, des classes parasitaires va comme un gant au Qatar qui a commencé à enfler et enfler depuis pratiquement 1995 lors de l’arrivée au pouvoir du cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani par un coup d’État contre son père. La force de frappe du pouvoir qatari est constituée de :
– l’argent du gaz : le Qatar est le quatrième producteur de gaz naturel du monde après les États-Unis, la Russie et l’Iran; il est le premier exportateur de gaz naturel liquéfié.
– la diplomatie active,
– la plateforme internationale de l’aviation civile,
– et la chaîne médiatique Al Jazeera.

La chaîne Al Jazeera a réussi à briser le monopole des Saoudiens sur le paysage médiatique arabe. Dans ses rapports aux Saoudiens il faut se rappeler que le Qatar, depuis son indépendance le 3 septembre 1971 a toujours contesté le monopole de l’Arabie saoudite et a toujours refusé de devenir un membre des Émirats arabes unis ou de l’Arabie saoudite. Il faut se rappeler aussi que si la création du Qatar est une création des Britanniques à la suite de la décadence de l’Empire ottoman et de la découverte des hydrocarbures, elle est aussi la suite d’un processus de rébellion contre la tutelle bahreïnienne des Al Khalif. Al Jazeera a « libéré » la domination exclusive des gouvernements arabes sur l’information nationale. Elle a donné la voix aux opposants arabes y compris aux opposants au régime saoudien. Elle a su présenter un nouveau style et une nouvelle compétence fondés par le recrutement des meilleurs journalistes arabophones autour de l’équipe éditoriale en provenance de la Britannique BBC Arabic Television. L’Arabie saoudite a tenté de rivaliser avec Al-Jazeera en créant le 3 mars 2003 la chaîne Al Arabia par le groupe MBC ayant pour siège Dubaï aux Émirats arabes unis. Al Arabia est une chaine de désinformation avec des moyens colossaux (400 salariés et 120 journalistes).

Dans le monde arabe, la chaîne a pu gérer les contradictions du monde arabe : donner la voix au HAMAS, au JIHAD islamique, aux Frères musulmans et aux gouvernants de l’entité sioniste. Mettre en vedette Haykel le nationaliste laïc et Qaradhawi l’internationalisme islamiste. Couvrant la guerre en Afghanistan elle a montré Al Qaeda, Ben Laden, la résistance afghane et l’armée américaine.Elle a couvert la guerre au Kosovo, defendant les bosniaques et justifiant la guerre de l’OTAN contre la Serbie, elle a divulgué les accords secrets entre l’entité sioniste et l’Autorité palestinienne. C’était une révolution médiatique qui a donné de visibilité, de la présence et de la puissance au Qatar. Il appartient aux experts de l’information, du marketing, de la sociologie, de la politologie, de l’idéologie, de la diplomatie et du du renseignement de se prononcer sur ses constructions informationnelles et ses luttes idéologiques dans le monde arabe. Il y a du travail pour les jeunes doctorant.

Les choses se sont corsées lorsqu’Al Jazeera et la diplomatie qatarie sont devenus des acteurs partisans et sectaires lors du « printemps arabe » notamment en Égypte et en Libye. Le Qatar, dont la famille régnante se réclame du wahhabisme, soutient principalement les mouvements liés aux Frères musulmans, ce qui provoque de fortes tensions avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, très hostiles à la confrérie freriste. Les choses se sont aggravées lorsque le Qatar est devenu l’instrument idéologique, financier et militaire contre Maâmar Kaddhafi en Libye et Bachar al Assad en Syrie en plus de sa propagande médiatique. Cet instrument et cette propagande non seulement sont en rivalité avec l’instrument et la propagande des Saoudiens, mais en contradiction sur les tactiques, les stratégies et les finalités. Ce n’était ni une question de démocratie, ni d’Islam, ni de justice internationale, ni de solidarité humaine, mais des convoitises sur les ressources, des manifestations d’egos surdimensionnés, des comportements de pervers narcissiques qui ont instrumentalisé la religion et les valeurs humaines.

Porté par l’audience et la capacité de propagande d’Al Jazeera, les premières réussites en Libye et en Syrie, le régime qatari n’écoutait pas ceux qui le mettaient en garde contre la vanité et l’ambition démesurée qui font enfler jusqu’à exploser comme la grenouille de La Fontaine. Ni les Qataris, ni les Saoudiens ni les autres bédouins ne peuvent comprendre la morale subtile de la fable : un changement nocif qui s’effectue d’une manière suffisamment lente, mais arrogante finit par échapper à la conscience, au sentiment et à la raison. La descente aux enfers provoquée par la mégalomanie et le crime ne suscite ni réaction, ni opposition, ni esprit critique, ni révolte. En s’adaptant à sa folie et au chaos produit, en acceptant l’effusion de sang et en armant les tueurs l’individu, la société et les régimes subissent la loi de l’adaptation qui les conduit à tolérer le mal et à le propager jusqu’aux limites qui conduisent à l’explosion venant de l’extérieur ou à l’implosion venant de l’intérieur. Le pire de l’adaptation au mal c’est d’inverser les valeurs et les principes : prendre le mal pour le bien et le bien pour le mal. Les phénomènes addictifs sont destructeurs. L’addiction au pouvoir et à l’impunité est pire que celle à l’alcool et à la drogue.

وَمِنَ ٱلنَّاسِ مَن يُعْجِبُكَ قَوْلُهُ فِي ٱلْحَيَٰوةِ ٱلدُّنْيَا وَيُشْهِدُ ٱللَّهَ عَلَىٰ مَا فِي قَلْبِهِ وَهُوَ أَلَدُّ ٱلْخِصَامِ
وَإِذَا تَوَلَّىٰ سَعَىٰ فِي ٱلأَرْضِ لِيُفْسِدَ فِيِهَا وَيُهْلِكَ ٱلْحَرْثَ وَٱلنَّسْلَ وَٱللَّهُ لاَ يُحِبُّ ٱلفَسَادَ
وَإِذَا قِيلَ لَهُ ٱتَّقِ ٱللَّهَ أَخَذَتْهُ ٱلْعِزَّةُ بِٱلإِثْمِ فَحَسْبُهُ جَهَنَّمُ وَلَبِئْسَ ٱلْمِهَادُ

{Parmi les hommes, il y a celui dont le discours te plait lorsqu’il parle de la vie de ce monde. Il prend Dieu à témoin de ce que contient son cœur ; mais c’est le plus acharné des querelleurs. Dès qu’il [te] tourne le dos, il s’en va par la terre pour y semer la corruption et détruire les récoltes et le bétail ; mais Allah n’aime pas la corruption. Lorsqu’on lui dit :  » Prends garde à Dieu !  » la superbe s’empare de lui et le pousse au péché. La la Géhenne lui suffira : quel détestable lit !} Al Baqara 203

La descente aux enfers à cause de l’effusion de sang des Libyens, des Syriens et des autres humains ne fait que commencer. Elle a été initiée par un comportement qui ne sied pas à quelconque autorité religieuse : Les « savants » saoudiens ont fait valoir leur appartenance tribale et leur référence à Abdelwahab. Il a été suivi par une guerre médiatique avant de se transformer en rupture diplomatique, embargo économique et ultimatum militaire. Il s’agit tout simplement d’une demande de reddition pure et simple du Qatar aux injonctions saoudiennes sinon un coup d’État ou une invasion militaire. Les conditions de la capitulation sont dictées sous forme de dix commandements dont :
– la fermeture d’Al Jazeera ou son alignement sur celui d’Al Arabiya,
– le renvoi des cadres du HAMAS et des Frères musulmans résidents au Qatar,
– le paiement d’une taxe pour dédommager l’Arabie et les Emirats arabes des nuisances du Qatar. Il s’agit sans doute du paiement d’une redevance sur le gaz pour compenser l’imposition financière de Trump aux Saoudiens et une échappatoire aux futurs dédommagements à verser aux assurances américaines et aux victimes du 11 septembre. Il s’agit de laisser le Qatar endosser tout seul la responsabilité du terrorisme « islamique ». Les lobbies saoudiens aux Etats-Unis ont financé les campagnes médiatiques contre le Qatar l’accusant de soutien du terrorisme. Dans mes livres sur l’Islamophobie et les révolution arabes j’ai montré que la lutte idéologique de l’islamophobie consistait, entre autre, à enlever toute légitimité intellectuelle et morale aux savants musulmans en les poussant à la faute,connaissant leur amour du pouvoir, de l’argent et leur savoir limité à la compilation des livres anciens. Le jour où l’association internationale des savants musulmans serait taxée d’agents de subversion idéologique et de fabricants de terroristes est proche. Cela fait partie de l’ordre des choses. Qaradhawi ni ses disciples ne peuvent réfuter les appels à la rébellion armée et à la mise à mort de dirigeants arabes ni à leur légimitation de l’assassinat de figures religieuses ou politiques ni à leur justification de l’effusion de sang à grand échelle. Les pseudos intellectuels musulmans de France ont ramené l’islamophobie à une haine envers les banlieues françaises alors que les pseudos islamistes ont demandé l’intervention de l’OTAN.

Après le Qatar, chacun jouera en son temps et selon l’agenda de l’empire et du sionisme le rôle de bouc émissaire du terrorisme comme le montre la Fable de Jean de La Fontaine : Les animaux malades de la peste.

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste [puisqu’il faut l’appeler par son nom]
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie ;
Nul mets n’excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n’épiaient
La douce et l’innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d’amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J’ai dévoré force moutons.
Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
– Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d’honneur.
Et quant au Berger l’on peut dire
Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’Ane vint à son tour et dit : J’ai souvenance
Qu’en un pré de Moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

À notre époque, le scénariste, le moralisateur et l’acteur principal sont sous la direction de Donald Trump qui joue sur la lâcheté, l’arrogance, la servilité et la stupidité des Bédouins arabes. Pour relancer les projets de relance économique aux États-Unis il impose  :

  • au Koweït de verser 50% de son revenu annuel au lieu des 25% versé à l’Amérique en paiement de sa libération et de sa protection contre l’Irak,
  • à l’Arabie saoudite 500 milliards de dollars en achat d’armement américain et en investissements dans les infrastructures américaines.
  • Il va exiger du Qatar le paiement d’une dîme à vie ou du financement de l’autre partie de son projet de relance économique en échange de la protection américaine contre les convoitises de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes. Les positions contradictoires de Trump, souhaitant l’Arabie et accusant Qatar puis demandant à une conférence de paix à Washington,  ne sont pas stupides, elles sont celles d’un cambiste qui fait monter les enchères.

L’argent arabe va continuer de servir à détruire le monde arabe et à donner la suprématie à ses ennemis. Le monde arabe n’a que faire de l’arabité et de l’Islamité de l’imposture  » Serviteurs de deux lieux saints de l’Islam » comme il n’a que faire des luttes interconfessionnelles ou des rivalités de pouvoir : il veut la paix et  le progrès. Le chemin de la paix et du progrès est la liberté assumée par les peuples et la gouvernance sensée des élites.

Nous attendions l’apocalypse d’une guerre américano-arabe contre l’Iran et voila le Qatar ex grenouille enflée qui devient l’âne à dévorer.  Quelle que soit l’issue du Qatar, mangé cru, bouilli ou pourri ou comme une arête de poisson qui coince à la gorge,  l’Arabie saoudite sortira humiliée par sa stupidité et l’Iran grandi par son influence efficace.Les suites attendues de la crise qatarie sont nombreuses. Un coup d’État en Arabie saoudite n’est pas à exclure. la punition du Sultanat d’Oman pour sa neutralité envers l’Iran, le Yémen et Qatar… Gaza et le HAMAS sont cependant les premières victimes de la stupidité arabe. Le grand gagnant est l’entité sioniste qui va normaliser ouvertement ses relations avec les Arabes et arbitrer leur conflit ou faire office de Kawwad (entremetteurs) des Arabes auprès des États-Unis. Il n’y a pas de théorie de complot, mais  il y a des processus logiques. Le destin de Dieu n’est pas un arbitraire, mais des lois en oeuvre. En prenant position contre la Syrie, non seulement les dirigeants du HAMAS se sont montrés ingrats, mais corrompus et stupides. Le chien le plus méchant ne mord jamais la main de celui qui le nourrit, mais les dirigeants du HAMAS se sont détournés de la Syrie alors que Bachar al Assad a refusé les injonctions américaines et saoudiennes de cesser l’aide et la collaboration de la Syrie à la résistance palestinienne et libanaise. Comme on creuse son lit comme on s’y couche. J’ai écris un livre sur Gaza et la résistance du HAMAS dans lequel j’ai exprimé mon admiration et mon soutien pour la résistance palestinienne, mais dans lequel j’ai aussi exprimé ma crainte de voir l’héroïsme et la victoire confisqués par les bureaucrates et les rentiers de l’islamisme politique ou par les diplomates de l’extérieur.  Après le printemps arabe j’ai eu la chance de voir les troubles du camp de Yarmouk en Syrie dans leur tragédie à venir : la défection de HAMAS pour des considérations partisanes. C’est dans le moment de gloire que la tentation et l’épreuve sont les plus terribles. La réalité et la vérité ne manquent jamais d’interpeller un homme, une faction ou un peuple : pour quel principe tu as combattu et tu t’es sacrifié ?

Les changent ne demeurent pas en l’état et les saoudiens vont comme au Yémen s’enliser. Des processus se mettent en place et peuvent aider le Qatar non seulement à refuser la capitulation, mais à accepter la confrontation. :

Les Turcs changent la donne en envoyant leurs troupes d’élite au Qatar et en activant le pacte de défense commune. Ils font de l’offensive la meilleure stratégie défensive contre le plan de déstabilisation qui vise la Turquie et qu’Erdogan a permis par son ambition et ses confusions. Par ailleurs un grand pan de l’économie turque en particulier le secteur du bâtiment et de la construction est en partenariat d’affaire (montage financier et boursier) avec le Qatar et il est difficile de croire que la Turquie va assister impuissante à l’effondrement de son économie ou de sa confiscation d’autant plus que les retombées négatives de la guerre en Syrie se font sentir. La Syrie était un poumon industriel et commercial pour la classe entrepreneuriale turque ainsi qu’un réservoir de main d’oeuvre à bon marché. Par ailleurs la Turquie d’Erdogan a perdu un allié stratégique après le coup d’Etat de Sissi contre le président Morsi et et elle ne va pas se permettre de perdre le dernier allié. Les dirigeants turcs sont persuadés que le même scénario israélo-américano-saoudien appliqué contre les Frères musulmans égyptiens est en préparation au Qatar.

Les Iraniens changent la donne en ouvrant leur espace aérien et leurs ports. La chaîne saoudienne Al Arabia, par désinformation ou par crainte, annonce l’arrivée de troupes d’élite des Gardiens de la Révolution pour protéger le palais et dignitaires qataris. Les iraniens savent que les Saoudiens cherchent, sous impulsion américaine, n’importe quel prétexte pour leur déclarer la guerre, est-ce qu’ils vont donner ce prétexte ?

Les rencontres entre Turcs, Iraniens et Irakiens annoncent peut-être l’émergence d’un front anti saoudien qui va se manifester par le soutien effectif au Qatar. L’Émir du Qatar, jeune et intelligent, peut imaginer un scénario inédit même si la configuration géographique est en défaveur du Qatar.

La visite du MAE qatari à Moscou s’inscrit dans ce cadre. Les Russes ont intérêt pressant à une présence active au Moyen-Orient.

De part et d’autre nous sommes face à des mentalités arabes qui subissent l’affectif au lieu de se soumettre à la raison. Les choses peuvent donc aller vite, trop vite tout en se compliquant dans un sens ou dans l’autre. Dans l’immédiat les Russes, les Turcs et les Iraniens peuvent changer les lignes de confrontation et les échéances, mais ils ne peuvent changer les mentalités et le cours de l’Histoire. Ce qui est sur c’est que les rivalités entre Qatar et les pays du Golfe sont vielles comme le temps, ce qui est vrai aussi ce sont les luttes tribales et l’esprit clanique. À la différence du passé, lointain ou proche, le conflit sort de son cadre golfique pour devenir régional et en voie d’internationalisation.

La crise est installée durablement, son dénouement sera tragique et il viendra davantage de l’effondrement des États-Unis que du renouveau du monde arabe. Pour l’instant on ne peut que se réjouir de l’effondrement de l’OTAN arabe.

Le monde arabe – administrés et administrateurs, gouvernants et gouvernés, pouvoir et opposition, élite et gens du commun, musulmans et non-musulmans, islamistes et nationalistes, sunnite et chiite – doit impérativement penser à sa résistance contre la stupidité des siens et à la cupidité vorace des étrangers. Il doit comprendre qu’il n’y a ni dignité humaine ni autonomie politique ni patrie lorsque les nationaux ne produisent ni leur nourriture ni leur armement, ni leurs idées ni leur devenir. La fin des mythes des miteux doit nous faire prendre conscience qu’avec la mentalité miteuse qui nous habite depuis des siècles nous sommes aptes ni à importer la modernité et la laicité de l’Occident ni à nous propulser en élan civilisateur et libérateur de l’Islam.

Combien est vraie la sentence prophétique :

« Comme tu fais il te sera fait ».

Une autre “communauté internationale”

 

Extraits de notes publiés sur Dedefensa.org
http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_une_autre_communaut_internationale__01_09_2012.html

Présence massive du Golfe, absence turque

Une présence remarquable au sommet du NAM était celle des pays du Golfe (y compris le Qatar et l’Arabie), pourtant catalogués dans la nomenclature BAO comme ennemis diversement jurés de l’Iran, et effectivement placé dans des positions antagonistes dans la crise syrienne (cas du Qatar et de l’Arabie). Mais le sommet du NAM a permis de dégager des perspectives et des hypothèses nouvelles, ce qui était déjà prévisible dans la mesure même de l’acceptation d’y participer des pays du Golfe.

On mesurera, à l’inverse, combien l’absence de la Turquie à ce sommet mesure l’effondrement de la diplomatie de ce pays en une année. Le choix pro-BAO de la Turquie est la cause indiscutable de cet effondrement, comme si l’entrée (le retour pour la Turquie) dans l’orbite BAO impliquait l’inoculation d’un poison paralysant réalisant son œuvre de réduire l’existence de la politique en substance souveraine de la Turquie, et jusqu’alors effectivement “souveraine” dans le sens de l’attitude et de la posture, à une dissolution de sa substance jusqu’à n’être plus qu’une absence de politique. Il est probable que cette absence turque dans cet événement fondamental du sommet du NAM va accélérer ce qu’on peut désormais considérer comme une crise intérieure fondamentale de la Turquie, caractérisée par l’erreur stratégique inouïe, – essentiellement dans la crise syrienne, on sait de quelle façon, – du gouvernement Erdogan.

 

Une nouvelle structure de communication

L’essentiel n’est donc pas dans les évènements faits ou pas faits, que tout le monde avaient à l’esprit, pour les assurer ou les rejeter, – bref, l’essentiel n’est pas dans l’histoire que nous croyons maîtriser et qui est déjà dépassée. L’essentiel est dans la chose la plus simple du monde, la seule chose que veut bien connaître et prendre en compte le domaine de l’inconnaissance parce que le reste n’est que spéculations humaines. Ainsi l’essentiel est-il dans ce que le sommet de Téhéran met en place une nouvelle structure de communication antiSystème (nous disons bien : de communication, parce que la communication est aujourd’hui le seul véritable champ de bataille qui compte et qui influe sur le cours des choses, la géopolitique n’ayant qu’à suivre et s’aligner sur les orientations de cette bataille de la communication en cours, orientations naissant à mesure et qui nous sont imposées). A la lumière de ce phénomène général de la communication déterminé par la perception et les modifications imposées par cette perception à la psychologie, tous les évènements envisagés, et les nouveaux qui vont très vite naître, prennent une toute autre allure, une dimension différente, et finalement une substance spécifique qui dépend d’eux-mêmes et nullement de nos propres théories.

Un verrou psychologique saute

Il nous apparaît extrêmement probable que le sommet du NAM a fait sauter un verrou psychologique qui tenait plus ou moins à peu près tous les acteurs du sommet. Ce constat vaut également pour ceux qui sont les adversaires acharnés des USA (du bloc BAO), parce que cette hostilité elle-même restait une référence, et cette référence ne pouvait être qu’américaniste, et plus largement américaniste-occidentaliste (bloc BAO). Le sommet du NAM a brisé le phénomène d’omniprésence des USA, parce qu’il s’agissait d’un sommet d’une association à prétention et à représentation effectivement multinationale, globale, etc., s’occupant de son fait et selon ses conceptions propres des crises et graves questions en cours. Il s’agissait de quelque chose qui, par réputation, par son histoire et par son passé, – et cela malgré les rares éditoriaux de la presse-Système sur le sommet, qui grinçaient de sarcasmes pour les Non-Alignés, – quelque chose qui pouvait aussi bien se présenter comme la “communauté internationale”, comme les USA et le bloc BAO le font de leur côté, – et les USA n’en étaient pas !

 

A propos d’un “accord de perception”

Qu’on nous comprenne bien : il s’agit de raisonner selon des “accords de perception”… Nous disons “accords de perception” comme l’on dit des accords de musique, selon que cette musique offre ou non une harmonie structurante, selon que nous passons de la cacophonie qui est le chaos du son et l’absence de sens, à l’harmonie qui offre une satisfaction esthétique de la perception en élevant le son à la hauteur de l’ordre des choses et du sens du monde. La perception témoigne alors de la satisfaction, sinon de la béatitude du constat de l’équilibre harmonieux du monde, et en aucune façon d’un simple plaisir personnel, passager, fugace et futile à la fois, souvent de l’ordre de l’illusion d’une excitation basse des sens ou d’une drogue.

D’une façon plus concrète et plus terrestre, plus “politique” (voire “géopolitique” pour ceux qui tiennent à cette interprétation accessoire), nous devons raisonner selon la force structurante de la perception. Sans nier quelque importance que ce soit à l’une ou l’autre organisation, un sommet du BRICS ou de l’OCS n’a jamais pu jusqu’ici prétendre à se présenter comme “la communauté internationale”. Les USA, l’OTAN ou le bloc BAO (USA + UE) peuvent y prétendre, à cause de la maestria et de la puissance US dans le domaine de la communication, les relais d’influence, de pression et de corruption de ces entités, le travail absolument maléfique de surpuissance, à l’image du Système dont les USA sont le cœur.

On peut présenter l’hypothèse qu’à Téhéran, un déclic, – ou bien, certains parleront de “miracle”, – s’est produit. Cet “accord de perception” induisant une prétention acceptable et justifiée d’être la “communauté internationale” à cet instant, aussi bien sinon mieux que les USA et le bloc BAO, a été parfait, complètement légitime en un mot essentiel. Et ceci que nous répétons comme un leitmotiv symbolique  : “et les USA n’en étaient pas !”. C’est ainsi qu’on perd une légitimité exclusive, – parfaitement usurpée, sans nul doute, dans une époque où l’usurpation et la fausseté des valeurs structurantes sont la règle lorsque le Système domine la marche des choses, – mais jusqu’alors semblant indestructible.

Logique catastrophique

Ce qui est en train de naître avec Téhéran, c’est une nouvelle légitimité internationale, concurrente de celle que maintient le bloc BAO, ou disons le Système, avec sa prétention de représenter la “communauté internationale”. C’est une guerre de communication, la seule qui, aujourd’hui, ait une signification et des effets. Lorsqu’une commentatrice dit en substance : “Ce sont les USA qui sont isolés, pas l’Iran”, elle n’a plus tout à fait tort. (Sarah Marusek, le 31 août 2012 sur PressTV.com: «Right now it is absolutely the Western countries absolutely that are isolated particularly the United States with its hawkish policies towards Israel and I think that the Israeli reaction to the NAM meeting shows that Israel is scared because they know that Iran is not isolated…»)

… Cela ne signifie pas pour autant qu’un “bloc” nouveau se forme, selon la configuration habituelle et géométrique qu’on donne à ces situations. Cela veut dire qu’est en train de s’imposer une “légitimité internationale” antiSystème (une autre “légitimité internationale”, la chose étant fort élastique à l’heure du Système) ; cela veut dire que le jeu se complique terriblement pour le Système, – et sans doute n’a-t-il pas subi un tel choc depuis longtemps, et peut-être (on verra) est-ce un choc à classer parmi les réactions antiSystème décisives.

En effet, nous ne croyons pas une seule seconde que nous allons simplement voir se renverser la fortune de la “guerre” en cours, et passer d’une vainqueur probable (le bloc BAO), à un nouvel adversaire qui devient un vainqueur possible (NAM, BRICS et Cie). Cette logique géopolitique de puissance, “bloc” contre “bloc”, etc., n’a plus aucune pertinence. Nous sommes tous à l’intérieur du Système, tous prisonniers de lui, et les guerres (précisons toujours : de co-mmu-ni-ca-tion) que le Système suscite et ne cesse d’alimenter sont à inscrire dans le processus d’autodestruction de ce Système et exclusivement dans ce cadre.

Le sommet du NAM, c’est donc un pas de plus vers la destruction du Système, – au profit d’on ne sait quoi, d’on ne sait qui, car l’achèvement de la destruction du Système sera simplement l’effondrement de toute notre organisation en train de devenir une désorganisation chaotiques, avec les antiSystèmes dedans comme le reste, et de plus en plus efficaces. L’issue unique, la seule issue, c’est la destruction du Système, et le sommet du NAM a bien mérité de cette entreprise générale. Mais de l’“après” de cet événement catastrophique et nécessaire qu’est la destruction du Système, nul ne sait rien, – par logique impérative de définition, puisque l’“après” sera défini absolument et exclusivement par les conditions, notamment psychologiques, qui naîtront du fait même de la destruction du Système.

Armement des Arabes et enjeux derrière la crise syrienne

Voici un article du journal flamand De Morgen (traduit à la hâte par Bahar) qui apporte involontairement un éclairage sur les enjeux de la crise syrienne. L’auteur ne nous dit pas si les États du Golfe ont les ressources humaines ou du moins l’intention d’utiliser ces engins de la mort contre leur ennemi extérieur (Iran, Hezbollah libanais, et République arabe syrienne) sachant que le désert d’Arabie grouille de carcasses de blindés US achetés à prix d’or pour sauver l’économie étasunienne mais jamais utilisés par les pétromonarchies du Golfe.

Pour l’heure, une choses est sûre, cet armement est, dans l’indifférence générale, abondamment utilisé contre l’ennemi intérieur des États du Golfe: les chiites de Qatif, d’Al-Hassa et du Bahreïn considérés comme des « impies » et des alliés de Téhéran.

Bonne lecture.

Bahar

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De Morgen, 28 août 2012   La vente d’armes US aux États du Golfe a explosé   Stieven Ramdharie Bruxelles   L’appétit en armes des États du Golfe a permis aux USA d’atteindre un record  d’exportation en équipements militaires. Grâce à ces achats principalement effectués par l’Arabie saoudite, la vente d’armes a atteint le niveau explosif de 66,3 milliards de dollars. Les USA n’avaient jamais vendu autant d’armes en un an.

C’est ce qui apparaît dans un rapport d’une commission d’enquête du Congrès, le Congressional Research Service (CRS).   La montée des tensions avec l’Iran convainc de nombreux États du Golfe à débourser des dizaines de milliards d’euros dans l’achat d’avions, d’hélicoptères et de missiles dernier cri.

Les enquêteurs de la Commission qualifient d’ « exceptionnelle » cette augmentation considérable des exportations d’armes US en temps de crise.   En 2010, les USA ont vendu des engins militaires pour « seulement » 21 milliards de dollars.   Avec la vente de F-15, d’hélicoptères Apache et de missiles Patriot, des géants de la défense tels que Boeing et Lockheed Martin peuvent compenser les coupes budgétaires concernant les dépenses militaires aux USA et en Europe.   L’Allemagne espère passer avec l’Arabie saoudite un contrat de plusieurs milliards pour l’achat de 600 à 800 tanks Leopard 2. Cette vente d’armes devrait générer 12,6 milliards de dollars de bénéfices.

Quant au Qatar, il envisage de se doter de 200 Leopard pour un montant de 2,5 milliards de dollars.   C’est toutefois Riyad qui a réalisé les plus grosses dépenses dans la région. L’achat gigantesque que Riyad a réalisé l’an dernier à Washington pour près de 33 milliards de dollars a contribué à l’augmentation significative des exportations étasuniennes.   L’aviation saoudienne qui, avec Israël, dispose de la flotte la plus moderne de la région, est renforcée par 84 chasseurs fabriqués par Boeing, les F-15.   Septante F-15 de facture plus ancienne ont par ailleurs été modernisés.   En 2007, Riyad avait renforcé sa flotte aérienne en cas de conflit avec l’Iran par l’acquisition de 72 eurofighters pour 7,2 milliards de dollars.   Les Emirats arabes unis ont eux aussi mis la main au portefeuille, dépassant le Koweït dans l’achat d’armement.

Les Emirats ont récemment acheté des batteries antimissiles et des hélicoptères de transport de troupes américains pour la somme de 4,5 milliards de dollars.   Avec un budget militaire de 16 milliards d’euros en 2010, les Emirats se tiennent à la seconde place dans la région. Ils devancent Israël.   Le petit Qatar qui joua un rôle prépondérant dans le conflit libyen, investit lui aussi de manière conséquente.

Washington et Doha seraient sur le point de signer un accord qui prévoit la livraison de 58 hélicoptères de combat et de transport sophistiqués parmi lesquels la version moderne de l’Apache.   Le Sultanat d’Oman qui, à l’instar des Emirats, joue un rôle crucial dans le conflit à hauteur du détroit d’Ormuz, modernise sa petite flotte aérienne.   En décembre dernier, Oman a acheté douze chasseurs F-16. Ces seuls engins sont capables de neutraliser une aviation iranienne vieillissante.

La prochaine armée « islamique » sous commandement de l’OTAN.

Dans cette première manche de la confrontation géopolitique entre la Syrie et l’Empire américain, le régime syrien, malgré quelques défections, des assassinats de hautes personnalités, des désertions dans le rang des soldats de l’armée, une situation humanitaire déplorable et une économie semi-asphyxiée, semble marquer des points. En effet, l’objectif de créer des zones autonomes « libérées » et de faire pencher la population en faveur des « insurgés » pour lancer une offensive militaire et diplomatique de grande envergure a été déjoué par l’armée syrienne qui a montré une capacité de défense inattendue. La seconde guerre de Qaradhawi qui a promis de prier à Damas la mi Ramadhan semble ne pas se dérouler selon les voeux du Pape des Frères Musulmans.

La guerre avec la Syrie n’est pas finie pour l’Empire américain qui joue à découvert derrière ses alliés européens, ses vassaux arabes et turcs, et ses instruments « jihadistes » montés selon les options stratégiques et tactiques de Brezinski et de l’orientaliste anglo-israélo-américain Bernard Lewis.

Bernard Lewis est un orientaliste idéologue proche des néo-conservateurs, il est engagé pour la guerre dans le monde musulman et la défense inconditionnelle d’Israël.  Il fut conseiller des services secrets britanniques (Seconde Guerre mondiale), consultant du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, conseiller de Benyamin Netanyahou alors ambassadeur d’Israël à l’ONU (1984-88). Considéré comme « fin spécialiste » du monde musulman et de la Turquie, il soutient Brezinski dans le projet d’une guerre fratricide entre musulmans. Il est partisan pour une guerre entre Sunnites et Chiites après l’échec de sa doctrine d’une guerre entre Arabes et Perses. Comme Daniel Pipes le fer de lance de l’Islamophobie mondial, Bernard Lewis est un spécialiste de la civilisation islamique, du monde arabe, de la Turquie, et il connait bien la langue arabe qu’il a apprise au Caire. Quand on voit l’unité idéologique et la convergence d’actions contre le monde arabe et musulman des sommités américaines telles que Francis Fukuyama ( la fin de l’histoire) , Samuel  Huntington (le clash des civilisations), Bernard Lewis, Brezinski et Henry Kissinger, on ne peut que rire devant BHL le farfelu et surtout pleurer devant l’indigence de nos intellectuels, de nos savants et de nos hommes politiques gouvernants ou opposants. Tous s’accordent à détruire le monde musulman de l’intérieur en accentuant les clivages entre les doctrines, les poussant jusqu’à devenir luttes intestines armées. Tous s’accordent à demander une ingérence de l’OTAN pour régler les contentieux entre les gouvernants qui résistent à l’Occident et une minorité qui veut leur arracher le pouvoir par la force et une prétendue légitimité religieuse. Tous réitèrent le scénario de Laurence d’Arabie dans une sorte de flux et de reflux de notre Wahn que l’histoire charrie.

Dans son livre « Le Grand échiquier, L’Amérique et le reste du monde », Zbigniew Brezinski qualifie la Turquie de « pivot géopolitique de premier ordre » et « d’important acteur géostratégique dans la région des Balkans eurasiens ». Et tout naturellement donc que dans la géopolitique d’Obama, la Turquie d’Erdogan se « libère » de ses militaires laïcs, manœuvre sur le dos des Palestiniens et se trouve dans une alliance avec l’Arabie saoudite et le Qatar dans l’intervention en Libye. Nous voyons se dessiner le même profil et le même mode opératoire en Egypte avec l’éviction du maréchal Tantaoui et de quelques généraux après la dernière visite d’Hilary Clinton en Israël et en Egypte post Moubarak. Il faut donner de la crédibilité à ces Frères Musulmans qu’hier on considérait comme des terroristes car il faut les intégrer dans le jeu d’échec où ne savent jouer et gagner que ceux qui connaissent les règles, la stratégie et qui sont rodés par une longue pratique de coups successifs et d’anticipations sur des parties qui ont la carte mondiale et le temps historique comme champ de jeu.

Bernard Lewis, sioniste notoire, est celui qui a donné naissance à l’expression « choc des civilisations » qui plait tellement aux Américains et aux sionistes européens. Il est comme Brezinski partisan de la formule qu’il a inventée depuis déjà longtemps sur la Palestine : « la création d’un État arabe palestinien sur les parties de la Palestine mandataire auxquelles Israël renoncerait ». Selon lui, l’Islam reste toutefois « l’opposition contre le processus de paix la plus puissante et la plus ancrée dans les principes, développée […] par le gouvernement iranien et ses agences ainsi que par les autres partis et organisations islamiques » qui développent une propagande antisémite plus puissante que celle basée sur le nationalisme et les races et qui puise « aux riches ressources […] de l’antisémitisme européen ».

Il connait parfaitement le potentiel de l’Islam et il est dommage que les Musulmans malades d’apologies ne voient qu’une reconnaissance de leur civilisation là où il y a une menace, une visée, un plan de destruction de l’embryon qui pourrait faire renaitre la civilisation musulmane : « Lorsque la puissance musulmane était à son apogée, seule une autre civilisation, la Chine, pouvait se comparer à elle par l’ampleur, la qualité et la diversité de ses réalisations. Toutefois, la civilisation chinoise restait essentiellement limitée à une aire géographique, l’Extrême-Orient, et à une famille de peuples. L’Islam, en revanche, avait créé une civilisation mondiale, pluriethnique, multiraciale, internationale, et l’on pourrait même dire transcontinentale. » . Bernard Lewis propose une solution aux musulmans : « Ce n’est qu’en renonçant à leurs griefs et à leur victimisation, en surmontant leurs querelles, en unissant leurs talents, leur énergie et leurs ressources dans un même élan créatif, que ces peuples pourront de nouveau faire du Moyen-Orient ce qu’il était dans l’Antiquité et au Moyen Âge, un haut lieu de civilisation. Le choix leur appartient. ” C’est toujours le même discours lénifiant et apologétique qui ne dit pas la réalité pensée et l’action mise en œuvre pour le monde arabe et musulman : la civilisation passe par la reconnaissance d’Israël et l’alignement sur l’Occident sinon par une guerre fratricide entre les musulmans dont un clan serait appuyé par l’Occident contre l’autre partie afin de domestiquer les « islamistes» et d’en faire des vassaux comme durant la guerre en Afghanistan contre l’Union soviétique ou des alliés contre la Chine ou contre un pays musulman qui monterait en puissance par sa technologie et son armée.

 Pour l’instant Qaradhawi, l’Association internationale des savants musulmans, les « Jihadistes », les gouvernants arabes et leurs opposants spécialisés dans l’oppositionnel stérile et vindicatif sont livrés pour le compte « pertes et profits » sur l’autel de la « démocratie » et du « Khalifat islamique » afin d’affaiblir le régime syrien, créer de la diversion médiatique, et  maintenir la tension psychologique sur les troupes loyalistes juste le temps de mettre en place cinq séquences diaboliques :

Séquence 1 : Donner le temps à la Turquie et à l’Arabie saoudite de monter une armée des pays  « islamiques » légale et légitimée par l’O.C.I qui irait renverser le régime laïc et mécréant de Bachar Al Assad. Cette armée constituée de troupes au sol serait appuyée par l’aviation de l’OTAN et l’US Navy.  Pour l’instant deux problèmes freinent ce pas fatidiques : le sommet des non-alignés à Téhéran et la position indécise et contradictoire du président égyptien Morsi qui voudrait le départ de Bachar al Assad et l’installation des Frères Musulmans, mais refuse une intervention étrangère. Sans l’Égypte, cette armée « islamique »  perdrait de sa crédibilité et de son efficacité. Bernard Lewis et  Zbigniew Brezinski se rejoignent parfaitement sur le rôle de la Turquie sunnite pilotant avec le Serviteur des Lieux saints de l’Islam une armée sunnite contre une armée chiite. Il faut espérer que l’échec du complot initial opposant Arabes et Perses se reproduise une fois de plus. Ce n’est ni Qaradhawi ni l’assemblée internationale des savants musulmans ni les Djihadistes financés par le Qatar et l’Arabie saoudite qui vont contrer ce complot.

Séquence 2 : Monter une coalition internationale contre l’Iran et le Hezbollah dont la force arabe ou sunnite serait  envoyée aux premières lignes. Les débordements de la guerre civile en Syrie touchent déjà le Liban où le pire est à craindre. Il faut reconnaitre que pour l’instant la majorité des confessions parviennent à contenir le feu qui risque de s’embraser et enflammer le Liban pour une autre guerre civile. Plus la pression monte sur la Syrie, le Liban  et l’Iran et plus les risques de contagion dans la région deviennent plus sérieux et plus graves touchant des pays comme la Turquie, l’Arabie saoudite. Il est de la tradition de l’Empire et du sionisme de gagner sinon de laisser derrière eux des ruines. S’ils échouent à mener des guerres victorieuses, ils parviennent à laisser des pays dévastés, des sociétés fracturées et des pays voisins en disharmonie sur de longues périodes freinant ainsi leur développement et leur capacité de faire front au nouvel ordre mondial.

Il faut être naïfs et incultes pour croire que Bachar Al Assad gêne l’Occident par sa propre personne. Je suis persuadé que s’il y avait un sunnite Frère musulman ou laïc et non un alaouite ou un nossayri au pouvoir, le scénario serait le même, car il s’agit de livrer les clés du gaz syrien, le corridor d’attaque de l’Iran, et les clés d’entrée au moyen Orient qui sont le Liban et la Syrie par l’histoire et la géographie.

Séquence 3 : Passer au Pakistan et obtenir son désarmement nucléaire et son démantèlement en régions ethniques dans un Sykes Picot 3 dans ces régions d’Asie musulmane après le Sykes Picot 2 dans le monde arabe. Quand on voit les attaques de drones sur le Pakistan, on est frappé par le silence de l’armée pakistanaise, mais lorsqu’on voit la riposte en Afghanistan contre les troupes américaines on se dit qu’il doit y avoir déjà une guerre ou une provocation de guerre de la part des États-Unis contre le Pakistan qui ne dit pas encore son nom, mais qui est bien réelle. Les attentats sanglants et sans cesse contre les communautés chiites au Pakistan et en Irak montrent que cette déclaration de guerre est suivie par la mise en place d’une guerre civile pour laisser l’État et l’armée divisés sur plusieurs fronts qui les poussent à une hémorragie. Pendant ce temps, l’Inde renforce son axe avec le sionisme et multiplie sa capacité de frappe balistique alors que les associations musulmanes nombreuses au Pakistan semblent impuissantes à peser sur le cours des événements… C’est le même Wahn qui continue de sévir dans le monde musulman…

Séquence 4 : Appliquer la formule de deux micros états en Palestine à proximité d’Israël dont l’un, celui du Fatah, sera reconnu comme le modèle du Vatican et l’autre, celui du HAMAS, confié à l’Égypte.  Ces deux avortons vivront de l’aumône internationale, des bienfaits d’Israël et surtout reconnaitront l’Etat sioniste et se désisteront du droit au retour des réfugiés. Pour l’instant le HAMAS, en se désolidarisant de la Syrie et en optant pour une démarche pragmatique qui va sans doute lui donner une reconnaissance par les Etats-Unis et Israël, est sur la voie de la normalisation et d’un nouveau camp David à moins que les voix radicales des faucons du HAMAS imposent la charte initiale du HAMAS ou que l’Arabie saoudite, le Qatar et les Etats-Unis ne fortifient les cellules dormantes d’al Qaeda pour une guerre fratricide entre Palestiniens à Gaza faisant ainsi perdre le dernier crédit qui reste aux palestiniens sans cap ni boussole depuis déja longtemps ou du moins depuis Oslo. Pour l’instant nous assistons à une ingratitude des Palestiniens envers les Pays qui les ont soutenus qui est aussi grotesque que leur exercice de pouvoir et d’administration et d’éléction fantôche sous occupation…

Séquence 5 : Faire passer l’Algérie de comptoir colonial français à base coloniale américaine en disposant de ses ressources et de son armée et tout particulièrement de son aviation et de sa marine pour faire le gendarme pour le compte de l’OTAN au Sahel. Certains Algériens se réjouissent de voir le général Khaled Nezzar poursuivi par la Suisse pour « crimes contre l’humanité ». Je n’ai pas de sympathie pour lui mais j’ai de la dignité et de la considération pour moi-même et pour mon pays. Je ne pourrais pas comprendre qu’un Algérien conscient des enjeux et des menaces ne voit pas que la poursuite de Nezzar n’est pas un acte de justice ni d’amour pour l’Algérie, mais une manœuvre d’intimidation contre les chefs de l’ANP pour les amener à collaborer et pour préparer l’opposition algérienne à s’intégrer dans le « cactus arabe » visant à démanteler l’Algérie ou à l’engager dans une nouvelle guerre civile si l’ANP refuse de coopérer au-delà des limites rouges.

La vérité doit être dite sans passion ni colère ni ressentiment. Nous sommes musulmans et si jamais un général doit être jugé pour des fautes graves, il le sera par une justice algérienne. S’il échappe à la Justice, car celle-ci est sous son contrôle, il ne pourra pas échapper à celle du Tout Puissant. Vouloir la justice au dépens de ce qui reste comme souveraineté nationale est inadmissible. Ceci est inadmissible, car aucun pays n’a compétence juridique ni morale pour juger l’un de nous pour des problèmes entre nous. Si nous le tolérons aujourd’hui, demain nos enfants et nos petits-enfants seront de nouveau déportés et jugés selon la loi du plus fort et non selon notre droit et nos coutumes.

A la lumière de ce qu’on a vu en Palestine, au Liban, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, il semble de plus en plus probable que les véritables bourreaux ne soient pas algériens, mais des agents étrangers qui n’ont non seulement aucune pitié pour nous, mais nous haïssent au point de violenter nos enfants, nos mères et nos épouses dans des conditions atroces. Enfin, il est impossible de croire que ceux qui ont mené l’Algérie à un processus « démocratique » pipé dès le début puis ont demandé son annulation et ont poussé les uns et les autres à s’entretuer puissent 20 ans après avoir de la compassion pour nous ou avoir de la considération pour les islamistes ou les nationalistes. Méfiance et vigilance. Personne ne veut faire son bilan de conscience ni l’analyse critique de son action politique ni s’engager pour un véritable changement concerté qui engage tous les Algériens sans exclusive ni exclusion alors que la situation est urgente.

Pour l’instant nous voyons les prémisses qui annoncent le démembrement du pays et la mise sous tutelle de son armée : la persistance chez les militaires de l’idée d’un peuple immature et inapte, la dissolution des moeurs sociales, politiques et économiques, l’absence de règles déontologiques, l’individualisme, l’absence d’unité d’orientation idéologique, les ressources nationales aux mains des multinationales, l’économie nationale livrée aux parasites privés qui sont nés dans le sillage du secteur public et de la corruption et le marché livré au marché noir et à la corruption, un fossé de plus en plus grand entre gouvernants et gouvernés, le sentiment d’impunité chez une minorité et le sentiment d’injustice chez la majorité, absence de langue nationale, absence de projet d’avenir, environnement arabe et africain en turbulence, situation intérieure explosive, visées coloniales de plus en plus affichées, intimidantes et menaçantes…

Conclusion

Ces séquences annoncent une fin de scénario pessimiste qui s’avance inexorablement et à grande vitesse à moins que la Providence divine ait un autre dessein qui nous échappe. Dans ces moments de confusion et de bouleversements imposés par les autres, car nous n’avons pas su concevoir et réaliser à temps nos changements par nous-mêmes et à notre profit, il ne s’agit pas de baisser les bras ou d’avoir une quelconque émotion, mais de tout faire et tout dire pour tenter de sauver les meubles et ne pas donner à l’Empire agonisant et à l’entité sioniste dans l’impasse une possibilité de se régénérer.

La gauche française à l’instar des progressistes occidentaux ont comme d’habitude failli et ne sont plus concernés par le devenir des peuples ni par la lutte anti impérialiste. Les événements en Libye et en Syrie prouvent une de fois de plus les limites idéologiques de la gauche quand il s’agit du monde musulman.

Il ne reste à ceux qui portent la civilisation musulmane et arabe dans leurs tripes que de réagir avec patience et constance en dévoilant les complots et les enjeux.

Enfin ce n’est qu’une analyse qui montre le probable sans prétendre détenir la vérité :

{Il n’est pas de mise qu’Il vous Informe sur le Ghayb} Al Baqara 179

La vérité sur laquelle nul ne peut faire de concessions ni l’ignorer surtout s’il se réclame de l’Islam est incontestablement celle-ci et que Qaradhawi semble oublier prouvant une fois de plus que le savoir n’est pas la garantie de la probité intellectuelle ni de la guidance religieuse :

{Il n’appartient point à un croyant de tuer un croyant sauf par erreur.} An Nissa 92

{Quiconque tue un croyant intentionnellement, sa punition sera la Géhenne où il s’éternisera ; Allah le Frappera de Sa Colère, le Maudira et lui Préparera un immense châtiment.} An Nissa 93

En Libye, Qadhafi a tué en 40 ans près de 4000 Libyens, les Jihadistes avec l’aide de l’Otan ont tué en 4 mois plus de 40 000 libyens. Combien de musulmans seront décimés en Syrie? Combien de musulmans seront occirés par la future « armée islamique internationale » si jamais elle verrait le jour ? Pour l’instant nous savons que depuis le 11/09, dix millions de musulmans ont péri entre l’Irak, l’Afghanistan, le Nigéria, la Somalie, le Soudan… Nous savons aussi par le hadith authentique que celui qui combat sous un étendard de confusion (false flag ou fausse bannière) et s’il meurt, sa mort est celle de la Jahiliya (il meurt comme un mécréant). Nous savons par la Fatwa de Cheikh Al Ibrahimi le prédicateur de la révolution algérienne que le colonialisme et l’Islam sont antagonistes et que toute alliance avec l’impérialisme est l’oeuvre de Satan :

« les Musulmans doivent comprendre tout ces enjeux et savoir que la vigilance la plus élémentaire leur recommande d’éprouver, par esprit d’équité et de réciprocité, pour le moins, les mêmes sentiments d’hostilité que leur ennemi éprouve envers eux. Leur allégeance loyale et leur alliance sous n’importe quelle forme envers le colonialisme, leur ennemi, est une transgression des principes sacrés de l’Islam. Celui qui accepte ou tolère la tutelle colonialiste signifie ici, qu’il a accepté de se détourner de sa religion et de faire triompher l’ennemi de sa religion sur sa propre personne, sa génération, son peuple et sa patrie. »

Dans le prolongement de mes analyses sur les révolutions en Tunisie et en Egypte j’ai écris deux livres  » Le dilemme arabe et les 10 commandements US » et « Islamophobie : Deus Machina » pour montrer, selon ma propre évaluation de la situation du monde musulman et ma propre grille de lecture des révoltes arabes, que nous allons assister à des arrangements d’appareils bureaucratiques avec l’impérialisme pour d’une part confisquer les révolutions populaires en Tunisie et en Egypte et d’autrre part semer le chaos en Syrie et en Libye. L’ingénierie et la prospective américaine allaient disloquer les mentalités collectives, les géographies, les économies et l’histoire commune du monde musulman pour empêcher toute évolution dans le monde musulman et en particulier tout rapprochement avec l’Iran et toute consolidation et élargissement de l’axe de résistance. Par ailleurs le complexe de renseignement et de psychologie sociale de la CIA et des experts de la géopolitique allaient donner un contenu militaire à l’Islamophobie pour faire de la méfiance des occidentaux envers les Musulmans et de la défiance des musulmans entre eux un champ explosif faisant sauter l’islam politique avant qu’il ne parvienne à maturité civilisationnelle. Avec la mise en scène des Jihadistes, d’al Jazira et de Qaradawi, ils ont réussi à dévoyer le projet islamique et à stopper la dynamique de changement.

Maintenant ils passent à la récolte des fruits : créer une armée « islamique » agissant pour le compte de l’OTAN… Entre la coupe et les lèvres il y a la Syrie et Damas. L’autre récolte est celle que j’avais évoqué dans ces deux livres : Profiter des erreurs stratégiques de Qaradhawi prisonnier de sa mégalomine , de sa sénilité et sans doute  la taupe qui s’est infiltrée  dans son entourage et l’a manipulé pour détruire l’association internationale des savants musulmans dont son président était antisioniste et militant acharné de la résistance palestinienne. Nous voyons déja les dégats : des sites alimentés de syrie le traitent déja d’agent du Mossad, ce qui est une éxagération et un mensonge sans preuve. Plus tard les Islamophobes comme Daniel Pipes vont exploiter sa Fatwa autorisant l’assassinat de Kadhafi pour salir les savants musulmans qui n’ont pas eu le courage et l’intelligence de mettre fin à la dérive guerrière de Qaradhawi et à son ecart flagrant de la Sunna du Prophète (saws). Laurence d’Arabie, Bressinski, Lewis, BHL, Daniel Pipes et consort surfent sur notre insenséisme et notre vanité.

Ahmadinejad à la Mecque : « Nous sommes tombés dans le piège de nos ennemis »

Au cours d’une allocution, à la Conférence de l’OCI, à la Mecque, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a brossé un tableau pessimiste sur la situation régionale, allant jusqu’à vilipender certains rois arabes qui jouent le jeu des ennemis en Syrie alors que leur peuple les refuse! « J’ai un amer constat à faire : malheureusement, nous, les Musulmans, nous sommes tombés dans le piège que nos ennemis nous ont tendus! Nous entrons de plein pied dans une guerre totale, dévastatrice et vaine, une guerre à caractère fratricide, ethnique et tribale, qui pourrait durer des dizaines d’années. Malheureusement, certains pays jouent le jeu des ennemis a déclaré le président iranien » ! …

Et de poursuivre: « Ceux qui étaient arrivés au pouvoir, pour changer la politique hégémonique des Etats Unis envers notre région, ont tourné leur veste et ils veulent changer notre région, ils nous menacent de guerre…je vous renvoie à l’Afghanistan, à l’Irak, la Libye, la Syrie, à Bahrein, au Yémen ….dans ces pays qui tire sur qui ? « ….

« Si nous acceptons que la justice et l’égalité sont le droit de tout un chacun, alors, nous allons accepter que nous sommes tous dans le même bateau, nos destins sont liés. Nous devons nous serrer les coudes, nous entre-aider, pour faire face à l’ennemi commun; nous devons faire front commun face à nos ennemis », a encore affirmé Ahmadinejad.

« L’OTAN rêve de s’emparer de notre région et nous, au lieu d’affronter ce danger, sur la foi de faux arguments, inventés ou imaginaires, ethniques ou tribaux nous sommes devenus ennemis, sans savoir que ces hostilités gratuites offrent la meilleure occasion à nos vrais ennemis, pour nous envahir a regretté le président iranien. »

S. Nasrallah : ce sont les missiles syriens qui ont bombardé Haïfa et…

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a exprimé ses condoléances, à la direction syrienne et au peuple syrien pour « les martyrs- commandants » de l’armée syrienne, tués ce mercredi dans l’attentat perpétré contre le siège de la Sécurité nationale à Damas.

« Durant la guerre de juillet, les missiles qui se sont abattus sur Haïfa,  et qui étaient prêts à bombarder Tel Aviv sont des missiles qui ont été fabriqués par l’industrie militaire syrienne » a révélé Sayed Nasrallah pour la première fois, dans un discours prononcé dans une cérémonie organisée dans la banlieue sud, à l’occasion du sixième anniversaire de la victoire du Liban contre l’ennemi israélien. Selon lui, la Syrie était plus qu’un pont entre l’Iran et les résistances libanais et palestinienne.

« La Syrie de Bachar Al-Assad est un soutien, un bras droit, un apport pour la résistance… la Syrie est le seul pays dans le monde arabe qui a développé une stratégie militaire qui l’a transformée en une puissance capable de contrer l’ennemi sioniste. Et c’est pour cela qu’il a fallu l’éradiquer », a-t-il expliqué. Selon lui, les commandants de l’armée syrienne sont des compagnons d’armes, des compagnons de route de la résistance libanaise et palestinienne et méritent tous les égards ».

Sayed Nasrallah qui a aussi révélé des vérités inédites sur la guerre de juillet 2006, dont entre autre les aveux des commandants et dirigeants militaires, sécuritaires et politiques israéliens selon lesquels tout a été fait dans cette guerre, sans pour autant briser la résistance, a mis en garde contre les velléités du projet américano-israéliens de semer la zizanie entre les communautés et les ethnies de la région, « seul moyen pour affronter la résistance ».

Pour éviter les dérives des uns et des autres, il a proposé un traité d’honneur qui stipule que les responsables de chaque communauté ou ethnie s’engagent à maitriser les éléments de leur groupe qui porte atteinte aux sacro-saints des autres communautés.

Voici ci-dessous les principales idées du discours

Je voulais parler de plusieurs choses mais les récentes évolutions surtout en Syrie nous incombe de consacrer une partie de cette occasion à la situation régionale. Le plan de mon allocution est le suivant : en premier je voudrais révéler des faits inédits de la guerre de juillet, et qui dévoilent la défaite israélienne et de l’autre côté un exploit réalisé par la résistance et qui n’a jamais été évoqué précédemment. Deuxièmement, j’évoquerai la situation qui a suivi la guerre, surtout sur le plan régional. Et en troisième, j’aborderai la situation sur la scène locale.

Une révélation inédite

En cette sixième commémoration, tout Israël, (dirigeants politiques, généraux militaires et sécuritaires, medias,..) est encore sous le choc de ce qui s’est passé en 2006. Nous ns ne sommes pas concernés parce que disent les gens ici, qui refusent de reconnaitre qu’une défaite a eu lieu, mais parce que les Israéliens disent, car ce sont eux nos ennemis.

Les Israéliens ne cessent d’organiser des conférences, des études, des débats auxquels participent leurs grands dirigeants et tous parlent de défaite.

En ce qui me concerne, il me suffit que le chef du Mossad, durant la guerre, le plus important, Meïr Dagan t dise son premier ministre qui était alors Olmert que la guerre a été une catastrophe nationale et qu’Israël a reçu un coup très dur ; et que celui qui a actualisé la théorie de la Sécurité nationale israélienne Dan Meridor, lui qui est l’un théoricien de la sécurité de l’entité sioniste vienne dire qu’Israël n’a jamais vu une chose pareille et « que nous sommes au fond du gouffre »…

Lorsque les dirigeants de l’ennemi parlent d’une défaite cuisante et qu’ils sont dans la pire des situations et se mettent à chercher ce qu’ils ont réalisé de cette guerre, en vérité ils ne font que mentir… toute guerre peut avoir réalisé quelques objectifs tactiques, mais elle n’en demeure pas moins avoir été une défaite..

Sur le terrain, le résultat final est que pour le dernier jour seulement de la guerre, quelques 250 missiles se sont abattus sur Israël !

Lorsque ces dirigeants israéliens disent que leur situation est au plus bas, c’est suffisant pour moi !

Entre temps, ils sont à la recherche de réalisations. L’année dernière, j’en ai évoqué deux, j’ai dit qu’elles sont modiques et stupides. Mais ils racontent des mensonges sur l’opération qu’ils ont baptisé « le poids de qualité ». Je vais expliquer de quoi il s’agit.

Lorsque Tsahal tombe dans le piège du Hezbollah

Pour les Israéliens, ils ont bel et bien effectué une opération le 14 juillet 2006. devant le cabinet ministériel restreint réuni, les commandants militaires ont dit : (( nous avons collecté des informations délicates, dangereuses et très importantes et nous avons localisé les emplacements de tous les lance-missiles du Hezbollah, ceux des missiles iraniens Fajr 3 et 5, ainsi que leur data et nous avons effectué des manœuvres aériennes pour les bombarder et l’armée de l’air est prête si vous êtes d’accord à effectuer cette opération qui est capable de briser le dos de la résistance et mettre fin à la guerre)). Ils s’attendaient à ce que cette opération surprenne le Hezbollah et le rende incapable de lancer ses missiles de moyenne et longue portée. Le cabinet ministériel a donné son feu vert et en effet quelques 40 chasseurs bombardiers ont déclenché une attaque au cours de laquelle selon les Israéliens quarante cibles ont été bombardés. Le chef d’Etat-major qui était alors Dan Haloutz a alors téléphoné à Olmert et lui a dit : « ça y est, nous avons triomphé, la guerre est terminée ».

Le lendemain, Shimon Perez est sorti pour dire qu’Israël a gagané et que le secrétaire général du Hezbollah s’est enfui à Damas, alors que j’étais dans la banlieue sud. Cela état l’opération « Poids de qualité ».

Les dirigeants sécuritaires ont par la suite vanté les efforts intensifs le professionnalisme dans la collecte des informations , des manœuvres et le budget énorme ; ils ont même comparé cette guerre à celle de 1967 lorsque l’armée de l’air israélienne a détruit la force aérienne égyptienne et à l’attaque contre les Sam 6 syriens au Liban. Les israéliens ont cru ceci et Halotz leur a dit que 70 à 80% des capacités balistiques du Hezbollah ont été détruits. Mais la vérité historique est toute autre.

« Le poids de qualité » devient « l’illusion de qualité »

La résistance qui reste éveillée et dont le cerveau sécuritaire est en pleine action avait décelé les mouvements de l’ennemi sur les missiles et elle a joué son jeu et l’même aidé à collecter les infos qu’il voulait obtenir

A un certain moment, ce cerveau sécuritaire et créatif qui est celui du commandant martyr Haj Imad Moughniyé et de ses compagnons savait que les israéliens réfléchissent en termes de guerre à la première frappe. (Les Américains ont agi ainsi en Irak, il en a été ainsi dans la Bande de Gaza aussi). Sans le faire sentir, et c’est là que réside l’exploit sécuritaire de la résistance, ce cerveau a su que les Israéliens cherchent à savoir l’emplacement de ces lance-missiles et les a aidés à les localiser. Le deuxième exploit de la résistance a été qu’elle est parvenue à évacuer les missiles de ces lieux sans que les Israéliens ne s’en rendent compte, alors qu’ils pensaient qu’ils y sont toujours.

Lorsqu’ ils ont pris la décision de bombarder ces endroits, ils étaient tous vides sans lance-missiles

Ce qui s’est passé par la suite est que les lance-missiles sont sortis de leurs emplacements et ont poursuivi leurs combats durant 33 jours, contre le nord, contre Haïfa et après Haïfa et étaient prêts à frapper Tel Aviv.

Cette opération « Poids de qualité » tant vantée par l’armée de l’air israélienne s’est avérée être l’opération de « l’illusion de qualité » et celle de « l’échec de qualité ». Les Israéliens sont tombés dans le piège que la résistance leur avait tendue.. La guerre n’est-elle pas un leurre ?

70 à 80% des capacités de la résistance sont restées en action jusqu’au dernier jour et était capable de continuer encore plus. Si nous nous nous sommes contentés d’un certain nombre de missiles ce n’est parce que leur quantité était limitée, mais parce que nous envisagions l’hypothèse que la guerre puisse être plus longue

Le lendemain, lorsqu’ils ont découvert la vérité, Halotz est entré au cabinet ministériel et leur a dit que l’opération sera longue. Ce jour-là, Shimon Perez a avalé sa langue

Je dis à l’ennemi sioniste que nous savons qu’elle sera sa première frappe

Alors que les gens ici sont préoccupés par les soucis internes, économiques, vitaux et autre (et c’est de leur droit), et dans tout ce bruitage, il y a une résistance dont les commandants et les combattants travaillent nuit et jour sur ce dossier de conflit avec l’ennemi et rien d’autre ne les préoccupe.

Cet ennemi travaille pour collecter des infos sur les installations, sur les emplacements des lance-missiles et prépare la première frappe, je l’appelle à tirer des leçons des erreurs et des échecs qu’il a subis et lui dis que son « Poids qualité » n’a été qu’un fiasco.. Et je lui dis aussi que nous savons déjà très bien quelle sera sa première frappe et savons comment lui riposter. Nous promettons aux Israéliens une grande surprise..

Je demande au peuple libanais et aux autres peuples de la région d’avoir confiance en la résistance et en ses capacités et son intelligence. Sachez que nous possédons dans cette région, dans le monde arabe et islamique des cerveaux, des cœurs, des volontés, et des capacités pour planifier, gérer, combattre et vaincre en fin de compte.

Non notre destin n’est pas celui que la plupart des gouverneurs arabes, des régimes, des auteurs et des medias arabes tentent de nous inculquer que notre destinée est la défaite , que nous sommes impuissants et que ceci fait partie de nos gènes . Dans la guerre de juillet, puis dans celle Gaza le meilleur message a été que notre destinée est de triompher et non d’échouer. Comme nous avons réalisé les victoires en 2006 puis en 2008, nous serons capables de la faire dans les autres guerres.

C’est le message que nous devons réaffirmer en cette occasion aussi.

Les limites de la guerre: constat américano-israélien

Deuxièmement : lorsque la guerre est terminée et les israéliens se sont mis avec les Américains, et non pas tous seuls à l’évaluer et nous sommes depuis rentrés dans une nouvelle phase
Il était prévu que la guerre contre la résistance pour l’écraser soit une phase primordiale pour détruire l’axe de la résistance contre Israël, le seul qui reste dans ce monde arabe attaché à la cause palestinienne, au peuple palestinien et à la terre arabe, celui-là qui s’étend depuis l’Iran, en passant par la Syrie et par les résistances libanaises et palestinienne. Alors que tous les autres régimes de trouvaient de l’autre côté et jouaient le facteur du temps pour que les Palestiniens oublient leur cause et fléchissent.

Il fallait à tout prix détruire cet axe : le premier maillon était le Liban, ou la résistance devait être écrasée. Après, devait venir le tour de la Syrie pour la raison qu’elle a aidé la résistance et lui a donné des missiles. Il fallait renverser le président syrien et soumettre la Syrie au projet américano-sioniste. Les américains n’en ont de la démocratie en Syrie ni des droits de l’homme..

Les autres alternatives

Mais la victoire la résistance a avorté ce plan car les dernier jours de la guerre des 33 jours, Israël quémandait le règlement. Demandez à la délégation arabe qui négociait dans les instances internationales dans quelle situation ils se trouvaient
Ils avaient renoncé à tous leurs conditions. Devant la commission Vinograd, Perez a déclaré que c’était désormais le seul choix disponible. Si au Liban il y avait une réelle solidarité politique entre ses différentes composantes, et que certains poignards n’étaient pas placés sur nos dos, nous aurions pu réaliser des exploits nationaux, mais certains à l’intérieur aidaient Israël politiquement pour qu’il sorte de cette impasse.

Les Israéliens sont alors partis vers une autre phase, celle de la Bande de Gaza. Mais elle parvint à faire avorter le plan. Mais les plans américanos-sionistes n’en sont pas à leur fin. Ils ne cessent de chercher des alternatives, ils sont pragmatiques, j’ai dit une fois que les US n’en ont cure de celui qui gouvernent, que ce soient les islamistes, les Frères musulmans, les talibans avec lesquels ils cherchent à négocier en Afghanistan ou autres, l’important pour eux, c’est la politique à suivre.

F16 et mirkava en déroute face aux jeunes de 16 ans

Sur la question libanaise, ils avaient un problème, celui du Hezbollah. A la lumière de la guerre juillet, des convictions s’étaient forgées : Premièrement, les bombardements aériens ne décident pas du sort d’une bataille. Deuxièmement, l’opération terrestre est une grande aventure très dangereuse. il y a quelques jours, Olmert qui délie un peu sa langue a dit que l’opération terrestre de plus de 3Km est une bêtise et Halotz aussi a acquiescé. Perez a dit dans les investigations de Vinograd : (cette guerre contre le terrorisme, c’est a dire contre les missiles de la résistance se fait à distance, il est impossible à travers un avion F16 de traquer chaque jeune de 16 ans, c’est ce qui se passait durant la guerre, combien de F16 faut-il pour traquer des jeunes de 16 et qui en fin de compte vont posséder des missiles anti-aériens et ils nous est difficile aussi d’envoyer un char Mirkava dans chaque tranchée) …

Ces jeunes que ni les 16 ni les Mirkava ne peuvent vaincre et qui reste au sud-Liban inébranlable, sont ceux-là la bonne stratégie défensive
Perez a dit aussi sur la 1701, qu’Israël n’avait d’autre choix, que c’est le maximum qu’il pouvait obtenir.

Seul recours d’Israël: le désarmement interne de la résistance

Je termine ce témoignage sur les propos de l’ancien chef d’Etat-major, Moshé Yaalone , et qui est actuellement ministre dans le gouvernement de Netanyahou, et dont les propos concerne l’intérieur libanais : il a dit : (il est clair chez moi que le Hezbollah est un phénomène enraciné qui ne peut être écrasé à travers une opération militaire et qu’il n’y a pas de solution pour éradiquer son dispositif balistique, c’est pour cela j’encourage l’action politique qui permet de le désarmer dans le cadre d’un processus politique interne) .

C’est-à-dire que le désarmement du Hezbollah doit devenir une revendication interne
Certains Libanais réalisent ce que les Israéliens veulent, en toute connaissance de cause, et en toute ignorance.
Yaalone poursuit : (pas de moyen d’arracher le Hezbollah du cœur des Chiites et pas de moyen de mettre fin à ses Katiouchas, c’est pour cela je propose d’organiser une action politique pour confiner le Hezbollah et pour que son armement soit perçu illégitime au Liban). Il en conclut que (c’est la seule solution d’Israël).
Ainsi en Israël, ils misent sur des données libanaises internes et les Libanais devraient s’éveiller. Une guerre à l’instar de celle de juillet n’a pu altérer cette résistance basée sur la lutte, le jihad, le sacrifice et l’abnégation… les insulteurs n’y pourront rien.

Le problème de la Syrie aussi: la Syrie d’el-Assad pas de Khaddam

Et lorsque les Israéliens et les Américains ont poursuivi leur lecture et leur évaluation, ils ont conclu qu’ils étaient aussi à un autre problème : la Syrie, et pas n’importe lesquelles, les inquiète. Bien entendu, ce n’est pas la Syrie des Khaddam qui les inquiète, mais celle de Bachar el-Assad
Des évolutions importantes ont eu lieu durant les dernières années en Syrie qui a pu mettre au point une stratégie militaire basée sur une vision claire qui a transformé la Syrie en une puissance militaire capable d’être une menace stratégique pour Israël et je sais de quoi je parle.

Lorsque le cerveau syrien s’est mis à étudier et à renouveler ses structures militaires, il a mis une nouvelle stratégie militaire basée sur la force de frappe balistique syrienne qui est de nos jours décisive. Pour Israël, ceci a nécessité une solution. Deuxièmement, la Syrie est le passage de la résistance, elle est le lien entre l’Iran et la résistance ; ceci est certes vrai mais elle est bien plus que ceci, elle est un soutien réel de la résistance au niveau militaire surtout : j’en donne deux indices : le premier n’est pas un secret car les Israéliens l’ont révélé : les plus importants projectiles qui se sont abattus sur Haïfa sont des missiles construits par l’industrie militaire syrienne. La Syrie n’est pas seulement un port ou un aéroport, mais un soutien réel. Elle a donné les armements les plus importants avec lesquels nous avons combattu au Liban et dans la bande de Gaza aussi.

C’est la Syrie et non l’Arabie et non l’Egypte qui a aidé la résistance à gaza

L’armement qui parvenait à la bande de Gaza et qui fait aujourd’hui peur à Israël et qui pour la première a permis aux Palestiniens de faire descendre dans les abris plus d’un million d’Israéliens, ce n’est pas le régime saoudien, ni le régime égyptien, ni les régimes arabes, qui l’ont acheminés, mais la Syrie et à travers la Syrie..
Cette direction syrienne est celle qui a pris des risques, au détriment de ses intérêts et de son existence même pour que la résistance au Liban et en Palestine soit forte
Quel régime arabe pourrait faire ceci ??
Que veut dire pour les Américains que la Syrie donne des armes pour le Hezbollah, le Hamas et le jihad islamique ?
lorsque ces régimes (arabes) interdisaient le pain et l’argent pour Gaza comme l’a fait l’Arabie saoudite, seule la Syrie a pris des risques pour le faire et pour envoyer des armes.. C’est la Syrie de Bashar el Assad, la Syrie des martyrs Assef Chawkatt, de Daoud Rajha, de Hassan Turkmani qui l’a fait !

L’Armée interdite

En ce jour, nous devons dire la vérité, qu’elle plaise ou déplaise, et que les insulteurs insultent !
En principe, il y a un projet américano-israélien qui interdit l’existence d’armées puissantes dans la région. Le tout pour l’intérêt d’Israël. Le maximum qui leur est permis est les forces de sécurité et non des armées. Et au cas où une armée est, elle devrait être équipée de a à z chez les Américains pour qu’ils soient rassurés que jamais elle ne combattra Israël. Regardez donc les armées arabes !
Pourquoi en Irak les Américains ont-ils en premier lieu dissout l’armée ? Sachant que c’est cette armée qui avait livré un combat dur aux Iraniens, qui a par la suite envahi le Koweït, qui a même tué les chiites et les kurdes… Pour la seule raison qu’elle était devenue puissante et indépendante et qu’elle se fournissait auprès des Russes. Aujourd’hui, l’Irak n’a plus d’armée et n’a qu’une police !
Seuls des services de police sont permis dans la région

Quelle armée dans cette région n’est pas soumise Américains : seule l’armée syrienne. Ça c’est la vérité
Après la guerre de juillet, il fallait la détruire …
Ce qui se passe ici est que les Américains et les Occidentaux exploitent des revendications justes de réformes et de démocratie, le tout pour faire entrer la Syrie dans une guerre. Il est interdit à l’opposition, même la plus nationale de dialoguer, car il faut à tout prix détruire la Syrie et son armée, et déchirer son peuple,.., comme ce qui s’est passé en Irak si la résistance n’avait persisté..

les commandant-martyrs: des compagons d’armes, des compagnons de route

Les Israéliens ont eu raison aujourd’hui de se réjouir, parce que les piliers de l’armée syrienne ont été tués.. C’est leur ambition qu’il ne reste pas d’armée en Syrie
Nous renouvelons l’appel pour préserver la Syrie, son peuple et son armée, à travers le dialogue

Aujourd’hui, les commandants-martyrs ont joué un grand rôle pour aider la résistance au Liban et en Palestine. Nous présentons nos condoléances à la direction et à l’armée syrienne, au peuple, à leurs familles, nous sommes tristes pour leur mort, mais saluons leur martyre.

Ces hommes étaient nos compagnons d’armes, nos compagnons de route, dans notre lutte contre l’ennemi sioniste. Nous sommes confiants que l’armée syrienne qui supporte l’insupportable parviendra à surmonter cette épreuve, et à poursuivre son devoir et a vaincre grâce aussi à ses dirigeants nationaux…

Israël poursuit son plan en Syrie, c’est ce qui s’y passe, mais lorsque la zizanie frappe, on ne peut plus distinguer le vrai du faux. Nous devons sortir de notre colère pour réfléchir un peu : pour savoir qui profite de ce qui se passe en Syrie.
Aujourd’hui, Clinton est venue dans la région. A-t-elle cherché à s’enquérir sur le peuple palestinien. Nullement ! Elle est venue rassurer les Israéliens sur les positions égyptiennes.

Les Américains sont en train de trinquer sur le sang du peuple syrien !!

Tout pour séparer l’Iran d’AlQuds

Sur la question iranienne, les Américains et les Israéliens savent très bien la centralité de l’Iran dans cette conjoncture : des études israéliennes prescrivent que pour se débarrasser de la résistance au Liban, en Palestine et ailleurs, il faut se débarrasser de l’Iran ; c’est leur seul préoccupation. Ils essaient tout : l’embargo, les sanctions, les liquidations, les attentats, des dizaines de chaines satellitaires en persan sont braquées sur ce pays pour inciter le peuple iranien contre le pouvoir. Ils ont tout fait pour que des Iraniens manifestent dans les rues de Téhéran le jour d’AlQuds et pour dire, (Ni Gaza, ni le Liban, l’Iran d’abord)

Ils ont tous essayé contre l’Iran mais aujourd’hui, et comme l’a dit le guide suprême, l’Iran est cent fois plus fort qu’il y a trente ans : c’est un grand pays, de par son peuple, son territoire et ses capacités matérielles.

Ils dramatisent en parlant de guerre. Mais notre destinée est de vivre dans une terre de guerres, d’être des hommes, des femmes des enfants de guerre.

Si La cause palestinienne revient aux régimes arabes, la Palestine est perdue à jamais

Gaza devrait se préoccuper pour son sort. Je m’adresse au peuple palestinien, et voudrais lui adresser un mot sincère : il sait que nous l’aimons, que nous lui sommes solidaires, que nous le soutenons et portons une partie du fardeau : Si la cause palestinienne revenait aux mains des régimes arabes, la Palestine sera perdue à jamais.. il y a un axe qui a payé le prix de son soutien aux cotés des Palestiniens qui est victime d’une attaque féroce et fait l’objet d’une des pire campagnes confessionnelles. C’est le sort du peuple palestinien qui est le premier visé !

Le dossier libanais:

Le renforcement de l’armée et la peur des Américains

S’agissant du renforcement de l’armée libanaise, tous les Libanais se disent unanimes sur cette question. Mais je doute ( …) les accusations lancées ces derniers jours à l’encontre de cette institution qui mettent en question le patriotisme et la neutralité de l’armée constituent la plus grande menace qui pèse sur lui.

Pour que nous ayons une armée forte il faut que nous ayons le courage de prendre des décisions fermes. C’est-à-dire ne pas avoir peur de l’ambassadrice américaine ou du général américain.

Les Américains (mentent) ils ne veulent pas donner des armes à l’armée qui puissent être utilisés contre « Israël ». Mais, ils avancent comme prétexte le fait d’avoir peur que ces armes tombent dans les mains du Hezbollah.

Nous leur disons : Donner les armes à l’armée, nous n’avons pas besoin de ses armes.

Pourtant l’Iran avait dit qu’il est prêt à octroyer ou à vendre à bas prix des armes à l’armée libanaise. Mais quel responsable a le courage au Liban de prendre une décision d’accepter le don de l’Iran?

Relation stratégique avec le CPL

Avec tout ce qui se passe aujourd’hui, je veux confirmer notre relation stratégique, cordiale, amicale et sincère avec tous nos alliés et nommément avec le Courant Patriotique Libre. Au cours des deux dernières semaines, des choses ont été dites sur cette relation.

Nous, au sein du Hezbollah, nous réaffirmons notre respect, notre appréciation et notre relation stratégique avec la personne du général Michel Aoun et avec les camarades au sein du CPL, ses cadres, ses membres et son public.

Je certifie que cette alliance est stratégique et que ce que nous avons accompli ensemble pendant six ans, notamment dans les jours difficiles, ne saurait être brisé par un désaccord ou l’hypothèse d’un désaccord sur une question sociale ou politique .

 La question sunnite-chiite

J’appelle tous les Libanais et surtout les partisans de la résistance à la patience et à la discipline et à ne surtout pas répondre aux provocations. Certains paient de l’argent pour pousser le Liban vers le chaos et la division confessionnelle.

Dans ce contexte, je voudrais aborder le sujet du pistolet en jouet, puisque des députés et des prédicateurs en Egypte, au Soudan et dans les pays du Golfe ont en parlé.

Ils ont montré à des fidèles rassemblés dans les mosquées un pistolet en jouet prétendant qu’il a été fabriqué par les chiites et qui ressort le son suivant : Tuez sayeda Aicha (la femme du prophète Mohammad (S)) .

Pourtant en réalité, la phrase en anglais émise par ce jouet ne dit rien de cela.

Qui empêche les entreprises occidentales et israéliennes de fabriquer un jouet qui appelle à tuer sayeda Aicha ou bien le Khalifa Abou Bakr ou Ali.

Et nous, les musulmans nous les croyons et nous nous entretuons. Nous sommes appelés à la vigilance.

D’où la nécessité d’un pacte d’honneur entre les diverses composantes confessionnelles aux termes duquel tout individu, de n’importe quelle communauté, qui se permettrait de s’en prendre à d’autres groupes devrait être désavoué par sa propre communauté.