Les imposteurs de l’Islam et les otages palestiniens à Yarmouk

{Dites la vérité}

 » Le véritable savant est celui qui dit la vérité dans les moments de troubles (fitane). Dites la vérité. Cela ne retarde ni n’avance le terme de vie comme cela ne diminue ni n’augmente la subsistance » Hadith

Les événements tragiques qui montrent l’armée syrienne loyaliste prendre d’assaut le camp palestinien Yarmouk et l’exil dans l’exil des réfugiés palestiniens doivent nous inviter à réitérer nos sentiments de solidarité avec le peuple palestinien qui souffre de l’injustice mondiale, de  l’incompétence de ses élites et de l’imposture des Arabes et des Musulmans qui poussent l’outrecuidance à faire commerce de la misère au lieu de la régler.

A première vue la vision des conditions de vie misérable à laquelle s’ajoute la fuite humiliante des Palestiniens du camp de Yarmouk  soulève le cœur et fait perdre le peu d’estime pour l’armée syrienne qui se permet de prendre d’assaut des réfugiés sans armes, sans biens, sans destin.

C’est ce que la coordination entre la guerre subversive, la guerre psychologique, le matraquage médiatique  et la haine des musulmans en armes contre d’autres musulmans veut montrer : une armée inhumaine qui ne respecte ni réfugiés ni pacte ni civils. Cette armée dont on montre les atrocités tout en occultant son devoir de défendre sa patrie et tout en niant ses morts et ses blessés est pratiquement la principale visée du plan impériale et sioniste. Bachar Al Assad à l’instar de Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi  n’est que l’arbre qui cache la forêt visée par l’incendie.  Le monde arabe et musulman ne doit aspirer ni à construire un état de droit, ni à construire une armée de défense nationale, ni à vivre en paix pour régler ses contentieux avec l’histoire de sa décadence et de sa colonisation. Il est condamné à vivre dans les turbulences pour le profit de l’Empire, du sionisme et de leurs vassaux occidentaux et arabes.

Et pourtant  notre religion nous met en garde contre la transgression en portant atteinte à la vie, aux biens et à la sécurité des personnes :

« Celui qui tue une personne qui a conclu un pacte avec les musulmans (Mou’âhad) ne sentira pas l’odeur du paradis, alors que son odeur est sentie d’une distance équivalente à quarante années. » Rapporté par Boukhâry.

Les imposteurs de l’Islam sous la conduite d’un savant sénile et d’un prince parricide et régicide qui reçoivent les commandes de Tel-Aviv et Washington  ont décidé de recourir à l’horreur : prendre en otage les Palestiniens :

Ils ont cultivé suffisamment l’esprit infantile et partisan  auprès des Palestiniens  fanatiques de l’Islam qui ne connaissent de l’Islam que le superficiel et l’émotionnel. Ces stupides ne tirent pas leçon de l’aventurisme du FATAH au Liban au début des années 80 et se laissent piéger de la même manière pour se retrouver impliqué dans un conflit intérieur dont ils seront toujours les victimes s’ils prennent position. La seule position légal et légitime est de rester loyale et reconnaissant envers la main qui t’a secouru et abrité. Si tu désapprouves où tu supportes avec silence et dignité ou tu plies bagage et tu t’en vas ailleurs chercher un autre lieu d’asile. Lorsque l’esprit partisan et infantile l’emporte sur la raison et l’éthique alors le Palestinien devient l’artisan de son propre malheur et de la honte des siens. Plus personne n’ignore que des combattants palestiniens ont rejoint la sédition armée ajoutant  complexité et complication à leur situation déjà  confuse. Ces ingrats qui retournent leurs armes contre ceux qui les ont armés et entrainés  devront répondre à la question du pourquoi. Pour l’instant ils ont permis de transformer le camp de réfugiés de Yarmouk en zone d’opération des combattants mercenaires de l’OTAN : islamistes djihadistes en panne d’imagination, marxistes chrétiens en alliance avec les islamistes, Frères Musulmans adorateurs  des guides, des savants et de l’argent. Toutes ces fripouilles n’ont aucune honte à servir l’agenda impériale et à lui obéir au doigt et à l’œil, mais ils poussent le cynisme assassin et fourbe à prendre en otage un camp de réfugiés.

YARMOUK2Ce camp de Yarmouk, l’un des plus grands dans le monde, est une place stratégique dans Damas par ces cinq entrées. Il offre un abri pour la logistique de subversion (voitures piégées, tireurs d’élites, postes d’observation) et une population jeune désœuvrée, frustrée et désespérée donc manipulable et mobilisable pour devenir chair à canon de l’insurrection. L’armée syrienne, comme toute autre armée mise dans la même situation, n’avait pas d’autre alternative que de tenter par tous les moyens d’assiéger et de reconquérir  le camp et d’en reprendre le contrôle des accès stratégiques. La perte de ce camp c’est la perte de Damas. Jusqu’à preuve du contraire l’armée loyaliste syrienne est l’armée légale et en aucun cas un esprit juste et avisé n’irait lui interdire  de reprendre par la force des armes ce qui menace la sécurité intérieure du pays et l’effondrement de l’Etat. Le caractère islamiste ou non islamiste ne change rien à la nature du problème. Si nous devions prendre en considération le caractère islamique il serait contre les groupes séditieux car le Coran et la Sunna du Prophète interdisent la sédition armée et lui réserve le châtiment le plus humiliant et le plus implacable :

{Nous Avons Prescrit aux fils d’Israël que : « Quiconque tue une personne sans qu’elle ait tué ou corrompu de par la terre, serait comme s’il avait tué les hommes en totalité, mais quiconque la laisse vivre, serait comme s’il avait laissé vivre les hommes en totalité ». Nos Messagers leur sont venus, en fait, avec les évidences. Ensuite, beaucoup d’entre eux, après cela, sont des dissipateurs de par la terre. Toutefois, la punition de ceux qui font la guerre à Allah et à Son Messager, et sèment la corruption de par la terre, est qu’ils soient massacrés, ou crucifiés, ou que soient coupés leurs mains et leurs pieds opposés, ou qu’ils soient bannis du pays. Cela sera pour eux un avilissement dans le monde ; et dans l’au-delà, ils auront un immense châtiment. Sauf ceux qui se sont repentis avant que vous n’ayez pouvoir sur eux. Sachez qu’Allah Est Absoluteur, Miséricordieux.}

La casuistique de Qaradhawi, le bavardage insensé des Ali Belhadj, les appels au meurtre par Arrour et compagnie  ne changent rien à la signification de ces Ayat. On ne réalise pas le dessein d’Allah par le Haram, l’effusion de sang et l’insécurité.

Il y a le dessein du grand Satan qui se réalise en Syrie, dans la continuité de ce qui s’est réalisé en Libye : disloquer de  qui reste du monde arabe pour l’empêcher de tisser ce qui fait une civilisation capable de se réveiller et de présenter aux peuples comme alternative par la conjugaison progressive et pacifique des mentalités arabes collectives, des histoires communes de vie ensemble et de confrontation aux mêmes impérialismes et aux mêmes défis,  des élans trop certes mais qui ne manqueront pas de faire émerger la conscience de la liberté, du droit, de la légitimité et de la collaboration démocratique, des possibilités objectives de complémentarités des ressources, des métiers et des projets économiques. C’est ainsi que se construit une aire civilisationnelle qui peut donner naissance à une sorte de confédération musulmane, visage moderne du Khalifat ou autre forme de l’esprit de solidarité inter peuples et gouvernants musulmans. Nos apprentis religieux ne connaissent ni la stratégie, ni la construction de l’état, ni la grammaire de la civilisation, ni la réalité du monde et commettent un crime en s’impliquant dans des conflits dont ils ignorent les enjeux, les conséquences et les centres de décisions.

La bataille pour le contrôle du camp palestinien de Yarmouk n’est pas un fait isolé ni fortuit. C’est une construction diabolique qui doit être remise dans le contexte de la terreur internationale que mène l’Empire contre la Syrie s’appuyant sur ses vassaux européens, ses financiers arabes, et ses « révolutionnaires islamo otanesques dont la crainte de Dieu les autorise à massacrer les créatures de Dieu et à faire semblant de ne pas voir les diables qui les manipulent et qui les armes.  La Syrie est visée pour que sa mosaïque ethnique et confessionnelle disparaisse et qu’à sa place s’installe une guerre sans merci et sans fin entre toutes les composantes de la société laissant la Syrie aux mains des forces occultes qui peuvent désigner les seigneurs de guerre qui acceptent de travailler pour l’agenda sioniste et la normalisation avec l’empire et le sionisme contre l’Iran, le Hezbollah, la Russie et la Chine. Le même scénario appliqué en Irak et en Afghanistan est reconduit en Syrie sous la bénédiction des savants de l’égarement et des prédicateurs de la Fitna. Ces insensés portent sur la conscience et les mains le sang des innocents et les ruines du monde arabe. S’ils avaient un grain de sel de raison et de Taqwah ils auraient vu le plan diabolique impériale et l’aurait combattu sinon dévoilé. Ce plan vise à épuiser et à faire effondrer l’armée syrienne sans qu’il n’engage un homme ou un dollar américain. Il ne fournit que le renseignement et l’ordre de combat. Le sale travail est fait par les Arabes et les Turcs. Pour l’instant l’armée syrienne, malgré ses déboires, résiste miraculeusement au prix de la destruction de la Syrie? Seul Allah sait combien de temps cette résistance sera encore debout et quel sera le prix de cette résistance. Si jamais la résistance syrienne s’épuise alors le scénario diabolique qui a déjà été appliqué en Afghanistan sera mis en place : liquidation de tout l’islam djihadiste et politique qui s’est constitué en force de combat sous un étendard de confusion. Les États-Unis et leurs alliés européens auront réussi le double exploit de liquider d’une part l’axe de la résistance et de laisser la question palestinienne orpheline adoptée par les traitres arabes qui vont l’achever définitivement, puis d’autre part de liquider encadrement et exécutants qui seront le moment voulu qualifiés de terroristes et de criminels contre l’humanité. Qaradhawi et son association de séniles cyniques seront considérés comme des terroristes et interdit de fonds, d’antennes et traduits devant les tribunaux occidentaux pour crimes envers les Juifs,  les Chrétiens et les laïcs. Ils perdront ainsi le fruit de leur vie de trahison et le retour à Dieu sera plus humiliant et plus dur en châtiment.  Les dirigeants arabes qui ont servi le plan américain seront envoyés dans la fosse de l’histoire. L’empire a déjà la liste des pièces de rechange :

« Comme vous faites aux autres il vous sera fait de même »

Le camp de Yarmouk est sous le contrôle du front démocratique – commandement général qui est resté loyal envers la Syrie. En prenant en otage le camp de Yarmouk on attise les luttes intestines entre factions palestiniennes, on crée de la diversion dans leur feuille de route en déplaçant le problème non plus sur continuer la résistance contre Israël ou collaborer avec le sionisme et s’intégrer dans le nouvel ordre mondial dans la région ou le refuser, mais être avec ou contre le régime syrien et être avec ou contre l’illusion du khalifat Khwanji.  Les événements du camp de Yarmouk sont la manifestation flagrante de la dérive maffieuse, cynique et absurde de ceux qui rêvent de construire un Khalifat fondée sur la bonne gouvernance alors qu’ils sont insensés, incompétents et criminels :

{Dis : « Vous informerons-Nous des plus perdus en œuvres ? » : ceux dont l’œuvre s’est fourvoyée dans la vie terrestre, alors qu’ils s’imaginent avoir agi au mieux.}

S’il est triste de voir ceux qui appellent à Dieu recourir à des procédés qui cultivent la haine  entre des factions devant combattre contre le même ennemi il est encore plus affligeant de voir que ce scénario n’est pas étranger au scénario qui s’est déja passé dans le camp Nahr al Bared au Liban où l’armée libanaise a employé l’artillerie et l’aviation pour déloger un « groupe ». Quelle est la stratégie dans ce type d’opération et pourquoi la réitérer. La réponse est effarante si elle ne répond à aucune logique et elle est horrible lorsqu’on lui donne l’explication rationnelle la plus plausible : faire admettre dans l’opinion palestinienne, l’opinion arabe et l’opinion mondiale favorable que les armées arabes traitent les réfugiés d’une manière plus dure et plus humiliante que ne le font les sionistes. C’est un procédé connu qui s’appelle « l’effet contamination » qui permet de contaminer une image relativement correcte et de décontaminer une image laide pour la rendre plus présentable. Dans le cas présent du camp de Yarmouk l’effet est scandaleux : l’autorité palestinienne réagit vite en demandant à l’ONU de trouver une solution aux réfugiés de Syrie et de faire tout le nécessaire pour les faire transférer en Palestine. Quelques milliers de réfugiés ont été habilement orientés vers les camps de Turquie.  L’opération marketing pour désavouer l’armée syrienne était rodée. Encore une fois je dois avouer que les Arabes, dans l’état de décomposition sociale et politique et dans l’état de putréfaction intellectuelle et morale sont prêt à tout pour arriver à leur conquête de pouvoir, mais ils sont dans l’incapacité de produire des scénarios si bien élaborés. Ce sont des médiocres que l’armée syrienne aurait pu nettoyer en quelques semaines si elle n’avait pas affaire à un complot international. Ce complot dépasse la Syrie dans ses objectifs et sa mise en œuvre.  L’Iran, la Russie et la Chine semblent pour l’instant avoir compris le scénario.

Dans ce conflit mondial, la question palestinienne est d’importance cruciale. Elle est la boussole du monde . L’empire et le sionisme veulent que cette boussole ne reflète que leur réalité enchanteresse qui fait l’impasse sur la justice et les droits des Palestiniens. Dans la stratégie de l’enchantement et de la fabulation nous avons le Khalifat allié de l’Empire qui se dessine péniblement. Dans ce Khalifat où on voit les déchirement à venir entre les Émirs du Qatar,  les Ottomans, les Rois bédouins et les Mamelouks d’Egypte  se dessine un rattachement de Gaza à Égypte et celui de Ramallah à la Jordanie. La bataille du camp de Yarmouk intervient dans un moment où Mechaal a achevé son opération marketing à Gaza volant à la résistance palestinienne sa victoire et la plaçant dans une allégeance au Qatar, Abbas annonce sa décision de création d’une confédération jordano palestinienne, Netanyahu lance un vaste programme de colonisation réduisant davantage les territoires arabes. Le HAMAS ne doit pas gaspiller son capital de sympathie ni nuire à ses nombreux martyr à cause du culte la personnalité que la confrérie frériste cultive au lieu de cultiver le réalisme, la loyauté et l’islam originel.

La plus grande victoire que nous pouvons réaliser sur nos ennemis est celle que nous réalisons sur nous-mêmes. Elle passe par l’impératif de garder la tête au-dessus des eaux troubles et de trouver des jalons et des points de fuite pour construire une perspective de vue à même de voir un semblant de réalité se dessiner dans la confusion et la convulsion. Devant l’emballement jouissif des journaleux embarqués pour le compte de l’empire nous ne pouvons que dire la vérité même si elle heurte les bonnes consciences musulmanes qui rêvent d’un khalifat pour ne pas voir l’horreur de ses partisans. La plus grande victoire c’est de dire nous refusons que cela se passe en Algérie  même si nous devons encore supporter les médiocres qui nous gouvernent et qui n’ont pas l’honneur et la dignité de tourner le dos aux tombeurs de la Libye et de la Syrie au lieu de leur dérouler le tapis rouge. Comme la vérité, le tapis rouge ou le dos tourné ne changera pas à l’équation algérienne grand chose. Notre maladie est profonde, elle nous emportera tous comme un cancer incurable dont on ressent les métastases

Les malheurs qui frappent les Musulmans  sans distinction ont leur origine, selon le Prophète (saws) dans  la généralisation de la malveillance dans les cœurs, les esprits et les comportements des Musulmans. Quelle pire malveillance que de verser le sang des innocents ou de débattre avec passion du futile et de l’accessoire et rester insouciant devant l’imposture et la trahison. Le Khabat est la malveillance. La langue algérienne a su trouver le mot juste pour désigner le cancer et le Malin nuisible : le Khabith. Comme Satan il frappe ceux qui n’ont plus de défense immunitaire ou qui se sont trop longtemps exposés aux nuisances. Qu’Allah nous protège du Khobt et des khoubata   au sens propre et figuré. Amin !

Ces Khoubata qui parlent notre langue, pratiquent notre religion et règnent en maitres sur nos esprits, nos cœurs et nos destins ne sont pas ceux qui se réclament éradicateurs ennemis de l’Islam, mais ceux qui se sont autoproclamés détenteurs de la vérité suprême et de la science infuse leur donnant  le droit non de parler de Dieu et d’agir pour Dieu, mais de parler au nom de Dieu et d’agir pour Satan. Il est de notre salut moral et public de les dénoncer et de leur tourner le dos.  Il n’est pas normal que depuis le mouvement de décolonisation nous les voyons exprimer leur allégeance à des monarques séniles, rétrogrades, agents de l’empire et du sionisme contre le bon sens et le sens logique de l’histoire et qu’ils jettent l’anathème sur Boumédienne, Kadhaffi, Assad et Nasser qui ont tenté, mal tenté, de lutter contre l’impérialisme et de mettre en place les bases du développement industriel, agraire et social qui fait défaut. Le temps a montré en Tunisie et en Égypte que les Charlatans n’ont aucun programme de justice sociale, de développement social et économique et encore moins de réformes et de modernisation de l’État. Ils font plus de tort à l’Islam et aux Musulmans que les laïcs et les athées dont la nuisance est confinée aux microcosmes et non à l’ensemble de la société musulmane qui est sous le charme du mensonge des assoiffés de pouvoir et des docteurs de la casuistique religieuse que l’Islam condamne.

Je ne suis pas un opposant de l’Islam, je suis un opposant à la bêtise qu’elle prenne habit de nationalisme ou d’islamisme. Il y a suffisamment de souffrance, mais aussi de talent dans le monde arabe et musulman pour que nous puissions nous libérer des mimétisme aliénants et inventer une nouvelle voie de développement et de gouvernance qui respecte notre religion, nos intérêts et la pluralité de nos différences. Nous avons trop souffert du colonialisme pour le tolérer de nouveau et lui donner excuse pour se jouer de nous à cause de l’infantilisme des uns et de la surenchère idéologique et démagogique des autres. Al Ibrahimi a considéré à juste titre que le colonialisme est une des souillures de Satan confirmant l’antagonisme religieux et idéologique entre le coran et la doctrine impériale. Se soumettre à cet empire c’est trahir le Coran et trahir nos martyrs ainsi que décevoir les peuples en quête d’espoir et de salut.

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Combien il avait raison le Prophète (saws) de refuser que le pouvoir et l’autorité soient confiées à des insensés ou à des gens qui réclament le pouvoir se croyant les plus méritants ou les plus capables à l’exercer. S’il avait dit le contraire chacun aurait construit son émirat au seuil de son gourbi et chacun aurait tué le reste de l’humanité pour une parcelle de jouissance de ce monde  qui aux yeux d’Allah n’a même pas  la valeur d’une aile de moustique.  Bouteflika et consorts au lieu de cultiver le baise main ils devraient tirer leçon de l’actualité et engager des réformes structurelles et profondes en redonnant l’Algérie aux Algériens avant que les insensésde part et d’autre ne liquident la vie et l’avenir du peuple algérien  pris  en otage  et mis en assistance comme un inapte.

{Allah ne nous châtie pas à cause de ce qu’ont commis les insensés d’entre nous}

 

Tag sur tag et malheurs aux Arabes

L’Administration américaine a réussi sept coups de génie :

1. Ordonner à l’Arabie saoudite de financer la résistance afghane contre l’occupation bolchévique tout en laissant cette résistance divisée sur les postes de commandement et sur les programmes d’avenir.
2. Ordonner au Qatar d’héberger et de prendre en charge Youssef Qaradhawi et le futur staff du remodelage idéologique de l’orthodoxie sunnite.
3. Ordonner à son armée, à ses juges et à ses médias de couvrir Guantánamo pour inspirer la terreur et obtenir des concessions
4. Ordonner à l’armée égyptienne de s’estomper devant les Frères Musulmans.
5. Ordonner au monarque du Maroc et à son Makhzen de nommer un gouvernement « islamiste ».
6. Ordonner à ses réseaux et à ses vassaux de donner crédit, assurance aux mouvements islamistes et d’oublier un peu les mouvements laïcs. L’Amérique récupère la haine, l’esprit de revanche et les divisions internes des mouvances islamiques et se débarrasse des laïcs qui ont échoué dans leur passage de l’économie de pénurie à l’économie de marché faute de compétences et de soutien populaire.
7. Ordonner à Israël de supporter Mechaal à Gaza et son discours sur la résistance destinée à la consommation affective des Arabes fonctionnant à l’émotionnel et à l’autosatisfaction.

Pour chacun des sept points réalisé au profit et par l’Empire, les vassaux et les insouciants perdent l’équivalent en multiple ou en puissance sept. Nous ne voyons pas ses points se nouer comme un canevas qui tissent nos malheurs futurs, car Satan a le pouvoir d’enjoliver la laideur.
Les naïfs et les irresponsables horrifiés par ce qui se passe vont crier de nouveau : islam fasciste, islam réactionnaire, islam consumériste, islam politique sans culture politique et géostratégique. Ils oublient qu’ils sont en train de récolter ce qu’ils ont semé comme politique d’exclusion, d’abrutissement, d’éradication et de diabolisation.

Les cyniques aux aguets s’imaginent que c’est le meilleur moyen de se débarrasser de l’Islam politique : voir les mouvements islamiques se radicaliser et se montrer sous les visages attendus d’eux : cruauté, incapacité à gouverner et luttes intestines pour le pouvoir et la domination idéologique ou doctrinaire d’une faction sur une autre.

Les « Islamistes » convaincus de leur bon droit et confondant la manne céleste avec le leurre satanique jouent la pièce diabolique à fond : ils réalisent les desseins de l’empire et du sionisme. Ils déchirent, comme cela était prévisible dans l’échiquier américain, ce qui reste de relativement unis sur le plan des mentalités collectives et des espaces géographiques ; ils génèrent la méfiance qui accroit la haine et le peu de compassion des non musulmans réconfortés dans leurs préjugés sur l’Islam diabolique ; ils provoquent de la méfiance au sein des populations musulmanes qui ne sont pas préparées à des changements violents ou pacifiques vers l’inconnu.

Bien entendu le monde arabe succombe depuis trop longtemps à l’injustice des uns et au maraboutisme des autres pour disposer de grille de lecture ou de moyens de résistance. Comme une aiguille aimantée attirée et orientée par un champ magnétique les Arabes, gouvernants et gouvernés, islamistes et éradicateurs, savants et ignorants, larbins et zélés vont se retrouver une fois de plus les artisans de leur insenséisme et de leur marginalisation dans l’histoire des hommes. Cette fois-ci ils vont produire les néo harkis du néo colonialisme pour contrer non seulement l’Iran, mais l’axe Moscou-Pékin qui tente de faire émerger un nouveau pôle qui met fin à l’hégémonie impériale.

Tout ce qui ne change pas par lui-même sera inévitablement changé par les autres et au profit des autres. Les Musulmans vivant en Europe vont se réveiller dans quelques années dans une persécution inégalée dans l’histoire humaine. Une fois que l’Empire aura achevé sa mission, il laissera les Européens régler leur contentieux avec les Musulmans arrogants et bruyants. Que les gens braves, hommes et femmes, veillent dès maintenant à l’avenir de leurs enfants et à leur fréquentation. Il n’y a pas de Hijra possible car aucun lieu ne sera sur et prospère :

{Allah vous soumet cette parabole : Une cité vivait dans la paix et la quiétude, elle recevait sa subsistance abondante de toute part, mais elle s’est montrée ingrate envers les bienfaits d’Allah, alors Il leur a fait subir un aspect des affres de la faim et de la peur en conséquence de ce qu’ils ont commis. Et il leur vint, en effet, un Messager de parmi eux, puis ils le démentirent. Alors ils furent saisis du châtiment tandis qu’ils étaient injustes.}

Le monde musulman a perdu la raison : il se livre totalement à celui qui les a mis en servitude. C’est sans doute l’annonce du retour d’Aissa le Messie le fils de Marie. Il est fort probable que nos savants, nos intellectuels et nos chefs de partis islamiques seront du côté du Dejjal, le Messie imposteur, car trop imbus de leur ignorance et de leur haine ils ne peuvent plus voir la vérité ni comprendre les Signes. Le Messie a déjà annoncé que les imbéciles ne récolteront rien de bénéfique car ils n’auront rien semé pour leur bonheur dans ce monde et leur salut dans l’autre.
En effet les Arabes et les Musulmans, de tous bords et à chaque niveau de responsabilité, n’ont pas investi dans l’avenir, la connaissance et la défense de leurs intérêts. De gauche à droite, de haut en bas et de l’islamiste à l’anti islamiste, ils ont vécu comme des rentiers. Toutes les rentes ont été dilapidées : pétrole, religion, nation, histoire, révolution, diplôme, arabité, berbérité. L’heure de vérité approche à grands pas : récolter la poussière que nous n’avons semée.

Aux utopistes et à ceux qui cherchent une Hijra, une Dawla islamique ou un village de Hossein Imrane pour se réfugier contre le Dejjal méditez ces paroles d’Evangile faute de méditer le Coran devenu ésotérique, confisqué par les marchands du temple et les savants de l’égarement :

« Voici, disait-il, que le semeur est sorti pour semer. Et comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux, étant venus, ont tout mangé. D’autres sont tombés sur des endroits pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre, et aussitôt ils ont levé, parce qu’ils n’avaient pas de profondeur de terre: mais, le soleil s’étant levé, ils ont été brûlés, et faute de racines, ils se sont desséchés. D’autres sont tombés sur les épines, et les épines ont monté et les ont étouffés. Mais d’autres sont tombés sur de la bonne terre, et ils ont donné du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. Entende, qui a des oreilles !

Et, s’avançant, les disciples lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » Et, répondant, il dit : « Parce qu’à vous il a été donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux, mais à ceux-là ce n’a pas été donné. Car quiconque a, on lui donnera et il aura en surabondance, mais quiconque n’a pas, même ce qu’il a lui sera enlevé. Voilà pourquoi je leur parle en paraboles : parce qu’ils voient sans voir et qu’ils entendent sans entendre. Et pour eux s’accomplit la promesse d’Isaïe qui dit : Vous serez tout oreilles et ne comprendrez pas, vous regarderez de tous vos yeux et vous ne verrez pas, car le cœur de ce peuple s’est épaissi, ils sont devenus durs d’oreille, ils ont fermé les yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, n’entendent de leurs oreilles, ne comprennent avec leur cœur, et qu’ils ne se convertissent. Et je les aurais guéris ! Mais vous, heureux vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ! Car en vérité je vous dis que beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ils ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ils ne l’ont pas entendu !

Vous donc, écoutez la parabole du semeur. Chaque fois qu’un homme entend la Parole du Royaume sans la comprendre, arrive le Mauvais qui emporte ce qui a été semé dans son cœur; c’est celui qui a reçu la semence au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence sur les endroits pierreux, c’est celui qui entend la Parole et aussitôt la reçoit avec joie, mais il n’a pas de racine en lui-même, il est, au contraire, l’homme d’un moment; survienne une tribulation ou une persécution à cause de la Parole, aussitôt il trébuche. Celui qui a reçu la semence dans les épines, c’est celui qui entend la parole, et le souci du monde et la duperie de la richesse étouffent la Parole, qui devient stérile. Et celui qui a reçu la semence sur la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : et celui-là porte du fruit et produit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. »

Le Messie fils de Marie avait le pouvoir, par la grâce de Dieu,  de ressusciter les morts et de donner vie aux oiseaux. Il avait prononcé ces paroles pour le petit groupe qui le suivait alors que la majorité bruyante était déchirée entre les bigots marchands du temple, les intégristes en quête d’un roi, les insensés sans Dieu ni loi, les pratiquants de magie, les partisans de l’administration romaine, les fervents adeptes de la culture hellénique, les nostalgiques de Moïse et de Salomon, les scribes colporteurs de syllogismes fallacieux…

Les semeurs d’illusions et d’attente messianique ne peuvent ni ressusciter les morts ni rendre justice, mais ils ont la compétence de jouer sur les émotions et les attentes d’une société qui ne produit ni semences ni semeurs, car elle livrée aux charlatans et aux démons de tout bord :

{Est-ce que je vous annonce sur qui les démons descendent ? ils descendent sur chaque forgeur de mensonges, grand-pécheur. Ils prêtent l’oreille, mais la plupart d’entre eux sont des menteurs. Et les poètes sont suivis par les égarés. N’as-tu pas vu qu’ils sont errants dans chaque vallée, et qu’ils disent ce qu’ils ne font pas ?} As Chou’âra  221 à 226

Les Bani Israël avaient l’avantage sur nous : ils cultivaient leur ego et attendait le Messie alors qu’il était parmi eux. Nous sommes pires qu’eux car s’ils ont été insensibles au vrai Messie qui leur semait des paraboles nous sommes sensibles au faux Messie qui nous sème de la diversion et de la subversion. Nous sommes pires qu’eux car nous produisons les mêmes contradictions en produisant des aberrations comme avec en plus la quête de l’illusion de  grandeur  dans ce qui produit le minus habens et la perte sèche :
« Le perdant est celui qui a vendu son au-delà pour l’ici-bas, mais le plus perdant est celui qui a vendu son au-delà pour l’ici-bas des autres »

Nous avons perdu le sens de semer et de lire les semences dans le monde et à ce titre nous ne pouvons ni être semeur ni prendre conscience que nous sommes plus que perdant, nous sommes  perdus.  Notre passé, notre présent et notre devenir sont toujours aux mains de l’Étranger qui les écrit et les façonne selon son dessein. Il est semeur et moissonneur, nous sommes des auxilliaires et de vulgaires consommateurs. Nous ne sommes que des pitres espiègles jouant les intéressants sans moyen d’action sur le jeu qui s’accomplit à notre détriment. Nous n’avons pas conscience de notre devoir et de nos responsabilités alors on nous fait montrer, comme d’habitude, midi à quatorze heures. Et pourtant la vérité par laquelle nous aurions pu voir les complots ainsi que nos défaillances est toujours là à nous interpeller :

{O Hommes ! Une parabole vous est fournie, écoutez-la : « Certes, ceux que vous invoquez, à l’exclusion d’Allah, ne pourront point créer de mouche, même s’ils s’y mettaient tous ensemble. Et si une mouche leur ravit quelque chose, ils ne sauront point le récupérer d’elle ». Faible de nature, le solliciteur et le sollicité ! Ils n’ont point apprécié Allah comme il se doit. Certes, Allah est  Omnipotent et  Invincible.} Al Hajj 73

{Prenez garde à une sédition qui ne frapperait pas uniquement les injustes d’entre vous}

Il est fort remarquable de voir comment l’Empire récolte ce qu’il a semé : la sédition en confisquant des émeutes arabes où les élites ont fait preuve d’incompétence et de convoitise à chercher le pouvoir au lieu de construire une résistance contre l’ennemi commun et une coopération pour résoudre les mêmes problèmes de sous développement.  Il est donc logique de voir le Qatar et le Maroc, pour ne citer que ses deux extrêmes géographiques, devenir les abris pour les révolutions islamistes alors que ces mêmes pays sont anti islamiques et anti démocratiques. Nous sommes devenus tellement incultes que non seulement nous ne pouvons ni semer ni récolter ni même être sensibles aux aberrations et aux absurdités de la rédition du même schéma afghan avec cette fois-ci l’Arabie saoudite en retrait mais avec les mêmes insensés en premières lignes.

Sobhane Allah rien n’a pu fédérer les fréristes, les sanafirs et les pieds nickelés ni le Coran ni le Hadith ni la langue ni le destin, mais Clinton les a mis au pas. Si j’étais metteur en scène ou producteur de films j’aurais produit « Les Enuques hilarants » ou « Les néo Mamlouks »

Il est sans doute temps que les bonnes âmes se retirent et se taisent pour ne pas ajouter davantage à la confusion et aux mauvaises herbes. Je viens de comprendre la parabole du Messie : « Bienheureux sont les faibles d’esprits » . Heureusement que le Messie est Musulman et qu’il va revenir pour restaurer l’Islam originel :  je n’aurais pas donc l’idée et l’embarras de me  convertir à sa religion puisqu’elle est déjà la mienne.

En attendant de voir des jours meilleurs je n’aurais pas l’outrecuidance de vous souhaiter une bonne année alors qu’il y a suffisamment de tag et de tartag… annonçant la normalisation avec le sionisme !

Omar Mazri

L’université et le village des Hafyanine aryanine

J’avais été le pionnier dans le monde arabe  en termes de réflexion sur le principe coopératif. Tout ce qu’avais fait en la matière a été emporté par les débris du Wahn. Plus tard j’ai eu la chance de connaitre Michel Autier un mathématicien et philosophe français qui avait mis en place un concept innovant : les arbres de la connaissance. C’était une approche sémantique sur la recherche de termes à travers l’Internet. Il avait une société qui avait produit des logiciels. J’avais échangé avec lui des correspondances avant qu’il ne quitte la France pour les États-Unis. J’ai tenté de mettre en place le principe des arbres de la connaissance qui consiste à construire un savoir à partir des savoirs individuels et collectifs dans une démarche coopérative et associative. Ce principe ne visait pas le diplôme, mais la compétence c’est à dire la reconnaissance sociale des savoirs et des savoirs académiques et non académiques que chacun des « ratés » et des « exclus » portent avec lui sans en prendre connaissance car le regard qui donne légitimité et promotion sociale fait défaut. J’avais tenté d’innover en conjuguant la méthodologie canadienne du « portfolio pédagogique » avec ce principe de mobilisation des compétences humaines à travers un arbre des connaissances où se tisse des liens individuels et collectifs dans l’acquisition, le transfert et la mise en application des connaissance individuelles et collectives.

J’avoue mon échec, car les milieux de la formation sont des milieux qui vivent sur la misère sociale et croient faire de la formation en transposant l’école dans le centre de formation alors que l’école en tant que lieu, que programme, que pédagogie, que didactique, que contenu a été la raison de leur échec.   Einstein avait raison de dire qu’il est facile de casser un atome que de casser un préjugé. Les plus grands préjugés sont ceux qu’on acquiert avec de grands diplômes et de grandes situations qui deviennent des rentes puis des obstacles à l’innovation.  Un illuminé qui regarde le doigt au lieu de voir la lune désignée par le doigt m’a fait remarquer qu’Einstein était Juif sioniste.

En cherchant de l’inspiration pour trouver ce qui n’a pas marché dans mon projet d’impulser une nouvelle dynamique pour les coopératives je suis tombé sur des centaines d’initiatives. Ces initiatives conjuguent  l’amour, le travail bien fait, le peu de moyen et la culture populaire. Nous les Musulmans nous avons tout pour faire mieux et davantage, mais il nous manque l’essentiel : la motivation. Il ne peut y avoir motivation si le Croyant ou l’homme ne connait pas quelle est sa vocation dans ce monde.

Voici une expérience qui m’a émue et que je tien à partager avec vous tout particulièrement dans ces moments de confusion et de khalota où le Halim devient hayrane. Cette expérience me rappelle celle de l’université populaire de Constantine dans le milieu des années 60 avant le coup d’État de Boumedienne. si l’UP formait à la dialectique et au centralisme démocratique les Indien, les Bengalis et les Africains redonnent de l’initiative aux va-nu-pieds pour les faire accéder à l’adamité.  Les Islamistes, quand à eux, au nom de la gouvernance sensée qu’ils promettent, ils nous montrent l’art de décapiter bani Adam et de conduire des coups d’État contre le gré des peuples.

Avant de vous laisser  voir et à méditer ô doués de cœur je vous raconte une anecdote : depuis le début de ma carrière (début 70) j’ai été frappé par la manie de créer des organigrammes et des organes sans contenu, sans mission, sans besoin. Avec l’âge et en voyant comment ce travail factice générait de la convoitise, de la délation, des ambitions démesurées, j’ai compris un des mystère  du diktat des médiocres sur les intelligents : la ruse qui ferre la cupidité. Ceci continue de fonctionner y compris au sein des universités algériennes où on jette en pâture quelques organigramme, quelques postes aux médiocres enseignants qui se livrent à une bataille de chiffonnier pour quitter l’enseignement exercées comme une corvée et occuper des postes administratifs dont ils ne sont pas préparés à exercer. Personne ne pense à la pédagogie, à la qualité de l’enseignement, à une politique de recherche développement, aux conditions de vie et de travail des étudiants, à la relation entre l’université et le monde du travail.

O doués de cœur écoutez et observez la noblesse du monde

 

PS : pendant que les partisans de Gandhi prennent des initiatives louables réalisant des villages réalistes qui font sortir les exclus de la misère notre frère Cheikh Imran Hossein propose un village musulman. Ce village où les moyens modernes seront exclus et où la seule monnaie sera le dinar islamique  en or et en en argent a pour vocation de préparer un lieu sûr pour les musulmans puissent continuer à vivre en paix leur foi  hors du monde et hors de la tentation du Dejjal. Ce serait un moyen aussi de fuir l’apocalypse qui va frapper les côtes. J’ai lu un peu de Coran et un peu de Hadith et je ne parviens pas à trouver d’où nos Chouyoukhs tirent leurs arguments et leurs idées qui les mettent et nous mettent dans des conditions absurdes dans la conception et la réalisation de leurs idées. Qaradhawi l’autre grand illuminé est dans la béatitude : il ne propose rien comme solution saut deux voies suicidaires : la communauté musulmane se porte bien et Bachar Al Assad doit être assassiné.  L’Algérie renoue avec le FLN triomphant,  arrogant et dominant sur un peuple absent.

Je ne pense pas que cette expérience puisse concerner les Algériens qui vivent de la rente selon le principe « Yakoul al ghalla wa iyssabb al malla ». Il apportera une réponse à tous les utopistes  qui ne parviennent  pas à comprendre pourquoi ils ne parviennent pas à réaliser leur utopie, pourquoi c’est halal pour les kouffars et haram pour les mouslimines. Un milieu et un territoire doivent offrir non seulement les conditions objectives et subjectives pour réaliser un rêve, mais ils doivent en offrir les possiblités…

Le Général, la Suisse et Satan :

 

Entre le Général Khaled Nezzar, la  Suisse et l’opposition algérienne se joue une partie dont les pions sont les Algériens, l’échiquier l’Algérie et le  joueur Satan déguisé en Empire

Je vais tenter de  lever davantage  le voile  en écrivant une troisième fois sur le même sujet avec à chaque fois des perspectives de vues différentes. Je ne suis pas spécialiste en la matière et j’invite donc les spécialistes à appronffondir ce sujet car il y va de la salubrité morale et intellectuelle des Algériens ainsi que du devenir territoriale et de la souveraineté déja réduite de l’Algérie

Il s’agit de la nouvelle interpellation (convocation) du général Khaled Nezzar par la juridiction suisse qui le poursuivrait après qu’il y ait plainte déposée contre lui pour crimes contre l’humanité par des Algériens dont les proches ont été victimes des suites de l’interruption du processus électoral et des deux  décennies rouge et noire que l’incompétence des militaires et des politiques algériens ont occasionné.

Je ne suis ni juge d’instruction ni tribunal pour juger ou accuser qui que ce soit et encore moins pour innocenter ou incriminer un citoyen ou un cadre algérien. Je compatis et j’attends la vérité.  J’attends la justice et j’implore Allah qu’il accorde sa miséricorde aux victimes et à leurs familles et proches. J’implore Allah de dévoiler les commanditaires et les exécutants qui ont fait couler le sang sans droit et sans justice.

Je suis un Algérien qui a vécu et qui continue de vivre avec le désir de voir en Algérie s’instaurer un Etat de droit ainsi qu’une prospérité morale, sociale et économique. Je suis un Musulman algérien  attaché à l’Islam et qui considère que la majorité des Algériens sont musulmans à qui ils manquent la connaissance de l’Islam pour les mêmes raisons qu’ils leur manque l’éducation, la paix, le progrès, l’indépendance. Ce manque n’est pas propre à l’Algérie mais à l’ensemble de l’aire musulmane.

Cette aire souffre des mêmes déficiences, des mêmes lacunes. Leur origine sont dans la conjugaison des facteurs endogènes qui ont provoqué la décadence du monde musulman que le Prophète (saws) a désigné sous le terme de Wahn et des facteurs exogènes que le Coran a appelé « lorsque les rois (tyrans ou conquérants à culture d’empire) s’emparent d’une cité (un pays, une civilisation) ils la corrompent et avilissent son élite ».

Le Wahn des uns et la prédation cupide des autres interagissent comme des facteurs d’amplification et de complication. Ils représentent l’aspect par lequel l’œuvre satanique dans le monde s’exerce pour briser l’harmonie, la synthèse, le droit, la justice, la miséricorde et pousser l’homme à devenir un être  sans foi ni loi plongé dans les ténèbres des guerres, de l’oppression, de la perversion. Lorsque l’homme perd ce qui fait son humanité, il est déjà maudit qu’il soit avec ou sans religion :

{Satan vous promet la misère et vous ordonne l’infamie} Al Baqara 268

{Ceux qui consomment les produits des intérêts ne se lèvent que comme se lève, en se débattant, celui que Satan a possédé. Et cela parce qu’ils ont dit : « La vente n’est que semblable à l’intérêt », alors qu’Allah a rendu licite la vente et a interdit l’intérêt.}   Al Baqara 268

{tel est Satan : il fait peur à ses liges}  Ali ‘Imrane 175

{Allah l’A Maudit. Et il dit : « Je prendrai sûrement de tes adorateurs une part imposée, je les fourvoierai, je les leurrerai, je leur commanderai d’essoriller les bestiaux et je leur commanderai d’altérer la création d’Allah ! ».} An Nissa 118

{Il leur promet et il les leurre, mais Satan ne leur promet qu’égarement.} An Nissa 120

{O vous qui êtes devenus croyants, les boissons alcoolisées, les jeux d’argent, les idoles et les fiches ne sont qu’infamies, de l’œuvre de Satan, évitez-les donc, peut-être cultiveriez-vous. Toutefois, Satan ne veut que semer parmi vous l’animosité et la haine dans les boissons alcoolisées, les jeux d’argent, vous rebuter de psalmodier le Nom d’Allah et de la prière.} Al Maidah 90- 91

{Satan a excité la discorde entre moi et mes frères.} Youssef 109

{Et dis à Mes dévoués de dire ce qu’il y a de meilleur. Car Satan excite la discorde entre eux. Certes, Satan a toujours été un ennemi évident de l’homme.}  Al Isra 53

{Alors Moïse lui donna un coup de poing et le tua. Il dit : « Cela est de l’œuvre de Satan : c’est un ennemi fourvoyant évident ».} Al Qassas 15

{Et mentionne Notre serviteur Job, lorsqu’il appela son Dieu : « Moi, j’ai été atteint par Satan de fatigue et de tourment ».}  Sad 41

{O vous qui êtes devenus croyants, si vous tenez conciliabule, ne tenez donc pas conciliabule de péché, d’agression et de désobéissance au Messager, et tenez conciliabule de bienfaisance et de piété. Et prenez garde à  Allah vers Lequel vous serez rassemblés. Le conciliabule ne tient que de Satan pour affliger ceux qui sont devenus  croyants} Al Mujadalah 10-11

{Satan s’est emparé d’eux et leur a fait oublier l’invocation du Nom d’Allah. Ceux-là sont le parti de Satan.} Al Mujadalah 19

{leurs cœurs se sont endurcis, et Satan leur a embelli ce qu’ils commettaient.} Al An’âme 43

{Satan les a séduits et leur a donné l’espoir}  Mohammad 25

Ces quelques Ayat, données à titre d’illustration, montrent d’une manière évidente et incontestable que Satan est derrière tout ce qui rompt l’équilibre et le sensé dans l’être ontologique ou social. Il lui fait perdre ses repères et joue sur l’ego et l’orgueil démesuré. Il est derrière la fabrication du Wahn et celle du colonialisme qui s’alimente et profite de ce Wahn. Il est derrière toutes les guerres, toutes les spoliations, toutes les idéologies matérialismes, toutes les formes de cynisme et de nihilisme.

Khaled Nezzar est un produit des conditions sociales, politiques, religieuses, morales et historiques qui ont facilité l’œuvre de Satan. Il n’est pas Satan pour en faire notre ennemi principal et oublier l’ennemi principal. S’il est vrai que le Général Khaled Nezzar est ce qu’il est et ce qu’il a fait de l’Algérie,  il est plus logique sur le plan de la religion et de l’idéologie de se mettre à réfléchir sur le pourquoi l’Algérie a produit un Khaled Nezzar qui a commis tant de dégats et a oublié un Malek Bennabi qui reste un potentiel d’intelligence que tout le monde occulte.

La blessure et la souffrance d’une personne lorsqu’il s’agit du drame d’un peuple, d’une tragédie nationale, ne peuvent quel que soit le prétexte légitime occulter les conditions objectives et subjectives qui ont produit la faillite de l’Algérie et que le militaire, le politicien, le religieux, le partisan, l’homme du commun ont réalisé chacun selon la mesure et la portée de sa nuisance.

Satan est ses liges intérieurs et extérieurs à nous ont produit,  par notre insouciance, notre paresse notre manque de lucidité et notre manque de vision stratégique, ce qui a fait nos malheurs et continuent de faire des ravages dans la société malgré les centaines de milliards de Dollars et les masses nombreuses qui remplissent les Mosquées.

Khaled Nezzar n’est plus au pouvoir même s’il continue de défrayer la chronique. Les « décideurs » sont tous morts ou moribonds, mais les seconds couteaux et les jeunes loups, y compris ceux issus du courant islamique et  ceux du courant qui se prétend démocratique, sont en panne de projet. Les victimes de l’arrêt du processus électoral se complaisent dans leur rôle de victime et de dénonciation du régime, mais ils ne parviennent pas à comprendre que ce discours est contre-productif en termes de communication, de proposition et de luttes contre le pouvoir.

Khaled Nezzar et d’autres généraux ne sont plus au pouvoir et hors de l’armée ils ne sont que des retraités dont la différence avec le Djoundi est le montant de la solde et les avantages matériels. Il serait faux et dangereux de se focaliser sur  Khaled Nezzar  comme s’il était Pinochet ou que l’Algérie était le Chili.

Il serait naïf pour l’avenir de l’Algérie de faire de l’affaire Khaled Nezzar un sursaut national ou une œuvre de salubrité publique. C’est un algérien qui est issu d’une structure algérienne avec ses contradictions. Ses contradictions sont peut-être plus visibles et plus nocives chez les uns, mais elles sont présentes dans l’ensemble du corps social et en particulier dans le corps intellectuel et politique algérien. Ce corps ne parvient toujours pas à réaliser l’auto critique et le bilan de conscience que l’Islam demande se contentant de la posture oppositionnelle et stérile. Il continue de se tromper de cible et de terrain de luttes. Nous avons toujours la culture de rentier y compris dans la religion et la  boulitique. Nous avons consommé et épuisé notre crédit. Le peuple s’est détourné vers d’autres sirènes, mais nous sommes loin de lui pour l’écouter ou écouter les chants qui le fascinent et le détournent de son devoir.

Nous sommes, par notre esprit victimaire incompatible avec l’esprit de l’Islam,  par notre confort intellectuel incompatible avec l’Islam, otage des manœuvres de Satan et de ses liges.

Satan est invisible, indestructibles car il n’est pas fait de chair, irrécupérable car il est destiné pour l’Enfer. Il agit en s’appuyant sur nos inconséquences, notre insenséisme et nos faiblesses. Ses armées sont organisées, intelligentes et disposent des laboratoires pour nous connaitre et agir en ses lieux et places. Ces laboratoires sous la coupe du nouvel ordre mondial, de la franc maçonnerie, du sionisme et des temples satanique des illuminés dans le monde œuvrent pour dominer le monde et le mettre en servitude afin d’assouvir l’appétit de pouvoir et de nuisance de Satan et détourner chaque être humain non seulement de la foi, mais aussi de la compétence de lire le monde et d’en comprendre les enjeux.

Je ne suis ni expert ni devin, mais je sais que ces organes au service de Satan ne recrutent que les intelligences brillantes et influentes dans leur société pour en faire des agents d’exécution ou de conception. Satan est orgueilleux, mais intelligent et apte à faire. Ce n’est pas un misérable indigent et stupide qui agit avec improvisation, émotion et faiblesse. Ce n’est pas un isolé insensé qui va chercher des isolés stupides pour constituer son armée. Pour détruire un pays, une religion, une vertu il met en conflit puis en guerre les partis, les gouvernants, les peuples,  les confessions, les ethnies et les idéologies. Pour parvenir à cette situation il a besoin d’intelligences crédibles et représentatives comme des intellectuels brillants, des savants charismatiques, des notables, des chefs militaires de grande envergure.

J’interroge l’opposition algérienne et l’armée algérienne : est-ce que le général Khaled Nezzar a des capacités intellectuelles et organisationnelles qui le prédestinent à devenir un instrument satanique ? Est-ce qu’il avait un véritable pouvoir dans l’ANP pour décider tout seul de l’avenir du pays ? Est-ce que l’armée algérienne est composée uniquement de dégénérés mentaux pour confier son destin et celui de l’Algérie au Général Khaled Nezzar ? L’histoire va répondre. Pour l’instant sa carrière militaire et ses livres répondent déjà à ces questions. Son arrogance au tribunal de Paris témoigne d’une intelligence au-dessous de la moyenne et de traits caractériels que partagent tous les Algériens instruits ou non instruits : le triomphalisme et l’arrogance.

Pour parvenir à détruire l’Algérie il faut une intelligence maléfique.

Cette même intelligence maléfique trouve un bouc émissaire aux problèmes algériens depuis trop longtemps déjà : le procédé continue de fonctionner à merveille puisqu’il parvient à cibler les martyrs de la Révolution algérienne et dans sa perfidie diabolique et cibler la révolution algérienne.

Cette intelligence nocive dans sa compétence et son cynisme a des effets visibles dans les révolutions arabes qui ont fait émerger des « sommités » arabes présentant un profil brillant sur le plan académique et social. Les Harkis algériens ne sont que des supplétifs auxiliaires dans les sales besognes de l’armée coloniale. Ils ne peuvent ni décider ni influer sur le cours de l’histoire ni avoir une quelconque crédibilité ou   prétention à s’imposer comme solution ou comme partenaire de la France dans l’Algérie française ou dans l’Algérie indépendante. L’intelligence satanique, maçonnique, sioniste s’appuient sur des compétences éprouvées. Nous voyons comment l’Amérique révoque certains  membres de l’opposition syrienne pour leur incompétence à réaliser le dessein de l’Empire.

Quel est donc le dessein de l’Empire en ciblant le Général Khaled Nezzar ?

L’Empire cible l’ANP et la soumet au chantage pour qu’elle prenne peur et intègre docilement le rôle et la place qui lui a été réservé dans le dispositif de gouvernance mondiale : elle passe de comptoir commercial français à base militaire coloniale pour gérer l’Afrique subsaharienne et servior d’auxiliaire à l’OTAN.

L’Empire cible l’ANP et la soumet sous pression pour qu’elle accepte de s’intégrer dans la nouvelle géopolitique qui donne à l’Islam partisan (et non politique comme veulent le montrer les médias français qui font de la diversion, car ils comprennent de mieux en mieux la perte de l’Algérie sur l’échiquier français). Cet islam partisan par manque de lucidité et par excès d’orgueil ou de victimisation  agit comme par le passé avec toujours le primat sur l’émotionnel et les « espoirs » que sur la raison  et l’étude des conditions objectives et subjectives.

Le plan satanique cultive ce sentiment victimaire, cet esprit revanchard, cet espoir de réaliser la Dawla Islamiya et de pendre les traitres car ce sont ces contradictions qui viennent s’ajouter à celles des éradicateurs et des laïcistes algériens qui rendent le clivage religieux nécessaire et urgent masquant le clivage réel et impératif : construire l’Etat de droit, fédérer la nation sur la justice, la solidarité  et la liberté, constituer un front de résistance contre le temple satanique et sa nouvelle religion le nouvel ordre mondial.

C’est cette illusion satanique qui fait qu’on cultive ses désirs de vengeance, ses espoirs de prendre sa revanche sans voir que ce sont les mêmes qui passions, les mêmes instruments et les mêmes intérêts qui nous ont colonisés, qui ont exigé et obtenu la fin du processus électoral remporté par les islamistes en Algérie, qui ont défendu, accepté et soutenu les « révolutions » menées par les « islamistes », qui ont soutenu et légalisé l’occupation de la Palestine et les agressions contre Gaza.

Ce serait mortel pour l’esprit et pour notre territoire que de croire que la Suisse, la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne soient devenus tolérants envers l’Islam et soucieux des intérêts des musulmans. Les droits de l’homme, l’aide humanitaire, l’ingérence militaire sont des instruments sataniques pour allumer les feux et soutenir un camp contre un autre. Il faut être un ignorant en histoire pour ne pas voir comment la guerre fratricide entre l’Iran et l’Irak a été fomentée et menée pour qu’elle dure jusqu’à faire effondrer les deux pays et avec eux tout le monde musulman.

Je ne vais répéter inlassablement les stratégies de Brezinski et de Bernard Lewis qui sont en train de se mettre en place et que l’axe de la résistance tente de contrer dans l’indifférence des insouciants et des manipulés arabes et musulmans. Ces derniers ne parviennent toujours pas à comprendre que le terme islamisme et islamiste qu’ils nous refusent, car il évoque pour eux la loi de Dieu, est le paradoxe qui les confond et qui nous confond avec eux. Ce sont eux qui nous ont vendu ces concepts et ces mots pour entretenir la division et des foyers de subversion dans nos pays. Ce sont eux qui sont les plus hostiles à la loi de Dieu car l’idée de Dieu est le combat ultime qu’il livre contre l’humanité.

Nous devons œuvrer pour faire émerger ou pour faciliter tout ce qui fédère les forces conscientes et agissantes dans nos pays sur des clivages réalistes. Ni le radicalisme étroit, ni le pragmatisme des compromissions, ni l’esprit revanchard ne nous mèneront à bon port. Les décennies 90 et 2000 doivent être reportées dans leur contexte international et national historique et géopolitique pour ne pas se focaliser sur des noms ou sur des erreurs graves qu’il nous faudrait surmonter par la lucidité et le sens du devoir. Ce qui se passe dans le monde arabe et musulman est suffisamment éloquent pour ne pas tomber dans l’illusion de la justice internationale, française ou suisse.

Nous sommes Algériens, soucieux d’un Etat de droit et d’un pays souverain. Que les médiocres qui nous gouvernent puissent nous amener à perdre notre souveraineté en laissant le pays proie sans défenses aux prédateurs est leur crime dont ils devront rendre compte.  Que les médiocres aient bafoué nos droits et empêché le potentiel du peuple algérien de s’exprimer est une vérité  connue par tous n’en faisant pas un culte ni une diversion sur les devoirs qui nous incombent à tous et que Moussa et Haroun (saws) ont admirablement  montré :

{Allah notre Dieu ! Ne nous châtie pas à cause de ce qu’ont fait les insensés de parmi nous}

Le refus de l’insenséisme nous commande de mettre nos sentiments et nos souffrances, mêmes les plus légitimes et les plus légales, de côté et voir ce que nous dicte notre religion et ce qu’impose le devoir de faire face à Satan et ses liges :

Il appartient à la justice algérienne de juger un Algérien, général ou commun des mortels, s’il y a plainte contre lui pour un crime ou une malversation commise en Algérie ou contre un Algérien. Aucune juridiction n’a compétence en cette matière. Donner à une juridiction étrangère cette prérogative c’est lui permettre, au nom de de la jurisprudence, de s’attaquer à la souveraineté nationale. Si nous le tolérons aujourd’hui, d’autres Algériens  en seront les prochaines victimes dans un avenir proche. Nous devons réfléchir et agir en Commis de l’Etat même si cet Etat est absent ou mal occupé. Nous devons réfléchir et agir en responsables même si les gouvernants actuels sont irresponsables.

Si Satan nous fait peur ou s’il sait nous suggérer le faux espoir ou le désespoir exagéré pour nous pousser à réaliser ses objectifs, croyant réaliser les nôtres, nous devons garder à l’esprit que nous sommes musulmans et que notre islamité doit être en harmonie avec l’intelligence. Ce serait dramatique pour l’intelligence politique, la loi religieuse et la foi en Dieu de céder à son égo et de réclamer justice pour soi ou pour son pays dans des conditions que la morale et la religion désapprouve.

Si un coupable échappe à  la justice humaine dans ce monde, il n’échappera pas à la Justice de Dieu. C’est dans la Justice de Dieu que nous avons confiance. Si par contre nous livrons un innocent ou un fanfaron qui cache les véritables commanditaires à la justice humaine qui réalise à travers des lui des objectifs sataniques nous aurons commis un grave péché.

C’est bien de traduire un criminel en justice, mais le mieux et le plus urgent  n’est pas de le convoquer par des juridictions étrangères, mais de faire prendre conscience au peuple de la nécessité de faire pression sur le gouvernement pour plus de droit, d’équité  et de transparence dans la justice et ainsi rendre passible de justice tout manquement au droit et par voie de conséquence mettre fin à l’impunité. On pourrait faire passer en justice tous les généraux algériens sans que cela ne change dans notre situation abstraction faite que ce serait une grave erreur de considérer tous les généraux, tous les officier et toute l’ANP comme une caste ou une junte chilienne. Les civils algériens sont pires que les militaires. Ces derniers ont l’avantage sur les civils d’être un corps constitué organisé et administré. C’est à nous de réaliser l’État de droit. Confier à une juridiction étrangère le privilège de juger un des nôtres, même s’il n’est pas le meilleur et même s’il est accusé du pire,  c’est rendre le chemin vers l’État de droit plus hypothétique et plus tordu.

Mohamed (saws) n’a jamais sollicité l’aide de l’empire perse ou de l’empire romain. Djaâfar en Abyssinie avait demandé l’exil et le droit de vivre en paix et libre le temps que les changements salutaires arrivent. Lui et ses compagnons ont fait de la prédication par leur comportement vertueux. Ils n’ont jamais demandé l’intervention étrangère. Ils avaient confiance totale en un Dieu Unique et Souverain qui allait, le moment choisi par Lui, faire triompher la vérité et la justice. Nous n’avons pas le droit de faire ce que notre Prohète (saws) et ses compagnons n’ont pas fait. Nos gouvernants médiocres et despotes sont une épreuve pour nous et nous sommes une épreuve pour eux. Il n’y a pas de place au triomphe personnel et à n’importe quel prix dans cette épreuve. Le prix est l’Enfer ou le Paradis dans l’au delà et la vie digne ou l’humiliation dans cette vie.

Ce que je dis va sans doute soulever, comme d’habitude, des haussements d’épaules et des suppositions malveillantes à mon égard, je suis sans complexe. Je n’ai pas le rang et la notoriété de Qaradhawi, mais j’ai suffisamment de scrupules et  de lucidité pour être plus authentique et plus responsable.

Les Musulmans et les Arabes, complexés par la domination occidentale, ne croient pas à la théorie du complot. Il est plus facile de foncer tête baissée que de refuser l’empressement et le sentimentalisme.  Il est plus facile de faire du Coran une potion magique pour calmer ses rhumatisme ou se désenvouter du Djinn  que d’en faire un Livre de libération de Satan et de ses liges. L’esprit partisan qui fragmente la communauté musulmane et  pose l’Islam comme une imposition au lieu d’être une méthodologie de vie provient de  Satan qui embellit l’ego humain.

Il n’est pas trop tard pour relire le Coran et regarder l’histoire du monde recommencer sous nos yeux… Il n’est pas trop tard de se pencher sur ces ONG qui se revendiquent en faveur des peuples musulmans et des opprimés : quels sont leurs mobiles, leurs commanditaires, leur implication avec la CIA, le sionisme, la Franc-maçonnerie. J’ai du mal à croire  que vint ans plus tard, une fois que l’Algérie, est KO, on vienne enfin s’occuper des victimes et des bourreaux par humanisme. Je suis sceptique.

Je suis sceptique sur la nature et le lieu du pouvoir en Algérie. Aucune étude, aucun scénario ne s’est montré crédible pour identifier le pouvoir réel en Algérie pour pouvoir en toute objectivité imputer à Flen ou à Felten l’intégralité des massacres des populations, mais aussi la destruction de l’Algérie. La destruction systématique du potentiel de l’Algérie  est tellement évidente par son efficacité qu’elle ne peut être l’œuvre de la seule médiocratie ou de la seule tyrannie. Il est peut-être temps de faire moins de bruit pour surprendre les pas et les paroles secrètes des destructeurs de l’Algérie et de leur opposer une résistance nationale selon l’expression chère au défunt Mehri « sans exclusion et sans exclusive ».

S’il vous plait ne regardons pas le doigt de Satan qui nous cache la vérité. Elle est plus amère et plus nauséabonde que les mobiles qui ont rendu légitime l’effusion du sang sacré. Regardons du coté de ceux qui ont le profil adéquat pour être recruté par les illuminatis !

Si vous voulez connaitre le mode opératoire et les cibles des illuminatis je vous invite à lire « Des pions sur l’échiquier » du général canadien Guy Carr qui s’est interrogé sur le pourquoi des guerres pour parvenir à la Synagogue satanique et aux illuminatis. Il nous offre 250 pages d’analyse documentaire et historique qui recadrent les événements contemporains dans le cadre d’une lutte plus global, plus ancienne et plus décisive :

«  je travaille depuis 1911 à essayer de découvrir pourquoi le genre humain ne peut vivre en paix et jouir des bienfaits que Dieu lui accorde avec une telle abondance ? et je n’ai percé le secret que vers 1950 : les guerres et les révolutions qui ébranlent nos vies et les situations de chaos qui en résultent ne sont rien moins que les effets d’une Conspiration Luciférienne toujours en place.

Tout cela démarra à l’origine dans cet endroit de l’Univers que nous appelons le Ciel, où Lucifer s’opposa au Droit de Dieu d’exercer l’autorité suprême.

… L’idéologie Luciférienne déclare que le pouvoir, c’est le droit. Elle proclame que les êtres d’intelligence véritablement supérieure ont le droit de diriger ceux qui en sont moins pourvus parce que la masse ne sait pas ce qui est bon pour elle.

… En 1784, la Providence permit au Gouvernement Bavarois d’entrer en possession de preuves qui établissaient l’existence réelle de la Conspiration luciférienne.
Adam Weishaupt, ancien élève des jésuites, professeur de Droit Canon, abandonna le Christianisme et embrassa l’idéologie luciférienne alors qu’il enseignait à l’université d’Ingoldstadt. En 1770, les « prêteurs d’argent » (qui avaient récemment créé la Maison Rothschild) l’engagèrent à réviser et moderniser les vieux Protocoles destinés à donner à la Synagogue de Satan la domination mondiale définitive. Ils avaient l’intention d’imposer l’idéologie luciférienne sur ce qui resterait de la Race Humaine après le dernier cataclysme social, par l’usage du despotisme Satanique. Weishaupt acheva son travail le 1er Mai 1776.
Le Plan prévoyait la destruction de tous les gouvernements et religions existants [2].
L’objectif devait être atteint en divisant les masses qu’il dénommait « Goyim » (= Bétail Humain) en partis opposés et en nombre toujours Plus grand dans les domaines politiques, sociaux, économiques, raciaux, etc. Les Partis ainsi opposés devaient ensuite être armés et un « incident provoqué les obligerait se combattre et à s’affaiblir tout en détruisant les Gouvernements Nationaux [3] et les Institutions Religieuses.

… Dans les Collèges et les universités, les Illuminati devaient recommander les étudiants possédant des capacités intellectuelles exceptionnelles, appartenant à de bonnes familles ayant des relations internationales, pour un entraînement très spécial à l’internationalisme. Cet entraînement devait être dispensé en accordant des bourses aux étudiants ainsi sélectionnés. Il était prévu de les endoctriner dans l’ « Idée » que seul un Gouvernement Mondial mettrait fin aux guerres et aux tribulations incessantes [5]. On devait leur apprendre et les convaincre que les hommes aux capacités spéciales et les « Cerveaux » avaient le droit de diriger les moins pourvus car les « Goyim » (la masse du peuple) ne savent pas ce qui est bien pour eux au point de vue physique, mental et spirituel

Les personnes influentes destinées à tomber sous le contrôle des Illuminati et les étudiants spécialement éduqués et entraînés devaient être utilisés comme agents et placés dans les coulisses de tous les gouvernements en tant qu’ « Experts » et « Spécialistes ». Ils pourraient ainsi conseiller et persuader les hommes en place d’adopter leurs politiques qui serviraient à long terme les plans secrets des mondialistes et amèneraient la destruction finale des gouvernements et des religions qu’ils devaient servir.

Les Illuminati devaient obtenir le contrôle de la Presse et des autres agences qui distribuent l’information au public. Les nouvelles devaient être déformées de façon à ce que, nous, les « Goyim » finissions par croire que le Gouvernement Mondial est la seule solution à nos nombreux et divers problèmes

… Ainsi, pendant que Karl Marx écrivait le Manifeste Communiste sous la direction d’un groupe d’Illuminés, le Professeur Karl Ritter, de l’Université de Francfort, rédigeait son antithèse sous la direction d’un autre groupe d’illuminés pour que les dirigeants de la Synagogue de Satan puissent utiliser les divergences des deux idéologies pour diviser toujours plus les hommes en partis opposés. Ainsi, une fois armés, ils arriveraient, par provocation, à se combattre et à se détruire, et à détruire avec eux leurs institutions politiques et religieuses. »

 

Le Général Guy Carr a remonté l’histoire jusqu’aux origines de la Révolution française en consultant les documents d’archives. Nous disposons d’une source plus authentique et plus ancienne que celle du Général : le Coran qui dit :

{Et ils ont suivi ce que les démons rapportaient sur le règne de Salomon. Et Salomon n’a point été mécréant, mais ce sont les démons qui sont devenus  mécréants. Ils enseignaient aux hommes la magie et ce qui avait été révélé aux deux Anges Hârout et Mârout, à Babel, lesquels n’enseignaient à personne sans dire tous deux : « Mais nous sommes une tentation. Ne mécrois donc pas ». Ils apprennent ainsi, – de ces deux-là – ce avec quoi séparer entre l’homme et sa conjointe.} Al Baqarah 102

Qui sont ces « ils » ?

Le Coran nous dit qu’il s’agit des « ennemis d’Allah, de Ses Anges, de Ses Messagers, de Gabriel et de Mikaël ». Il s’agit ds pratiquants de  la culture talmudique  apparue après Moïse et qui se sont  spécialisés dans la magie et les Kabbales en transgression de la Thora. Le Messie est venu avec l’Évangile (Al Injil : la faucille qui coupe à ras du sol ce qui a été ajouté et déformé pour falsifier le Message des Prophètes et promouvoir le message de Satan). Cette culture aux mains des pharisiens, des usuriers et des conquérants allait donner la Franc-maçonnerie, le sionisme et le satanisme ennemis des Juifs attaché à la Thora et de l’humanité attachée à Dieu, à la paix, au respect et à la concorde.

La théorie du complot est une vérité coranique que nous ne devons pas prendre à la légère. Entre le Général Khaled Nezzar et le Général Guy Carr il y a l’histoire de la malédiction du monde et de ses acteurs qui sont d’une intelligence maléfique. Il s’agit d’une intelligence supérieure. Le général Guy Carr confirme ce que nous dit le Coran sur cette science occulte qui s’apprend comme une science d’initiés cooptés par Satan et ses liges. Notre général n’a pas la stature pour apprendre ces savoirs ni l’envergure pour être coopté. Au pire des cas, il aurait été l’instrument d’une machination dont il ne pouvait comprendre les mécanismes. Elle lui a suggéré qu’il était le sauveur de l’Algérie. Il y croit encore. Il faut être dépourvu d’intelligence pour continuer à le croire après toutes ces catastrophes.

Si Khaled Nezzar était une intelligence au service de la gouvernance mondiale jamais il n’aurait été inquiété à Paris ou à Genève. Si par contre il n’est pas cette intelligence qui a le pouvoir, le diabolisme et l’art de détruire l’Algérie alors en lui imputant le rang qu’il n’a pas ces ennemis se ravalent au rang de plus stupides que lui. Dans un cas comme dans l’autre,  ils ne travaillent pas à la clarification, mais à la confusion. Télécharger le livre du Général qui lève les ambiguïtés sur Satan et notre général /

Des pions sur l’échiquier

 

 

 

 

 

Ce que le hold-up confrérique ne peut voler aux Palestiniens

Le gain politique et les buts immédiats ne sont pas à inscrire à l’ordre du jour de la résistance palestinienne lorsque nous lisons le contenu de l’accord auquel l’Egypte est parvenu. Nous avons montré le hold-up que les Américains et les Frères Musulmans ont réalisé en mettant en avant le rôle de conciliateur et d’intermédiaire de l’Egypte alors qu’idéologiquement, religieusement et géo-stratégiquement  sa place était à côté de la résistance palestinienne.

Lorsque nous disons à côté de la résistance palestinienne cela ne veut pas dire l’aventurisme d’entrer dans une confrontation militaire classique avec une armée égyptienne privée de doctrine de guerre et ployant sous l’aide logistique, technique et financière américaine. Etre à côté de la résistance c’est fournir la profondeur stratégique à la résistance palestinienne dans sa continuité militaire en lui apportant la logistique militaire et dans sa continuité populaire en lui apportant le soutien populaire. A l’unité peuple-résistance armée du côté palestinien qui avait  fait face à l’agression nous espérions retrouver la même unité peuple et soutien logistique.

Le pragmatisme politique a remporté une victoire médiatique sur le  réalisme  de la cohésion et de l’harmonie peuple-résistance. Le pragmatisme est dangereux car il installe le statut quo qui peut générer de la lassitude, et  donner de la voix à la subversion idéologique et à la diversion politique pour distiller insidieusement  la question cynique sur les apports de la résistance en termes de gains militaires, politiques et sociaux.

N’est-ce pas le retour à l’immobilisme et aux contradictions des points de passage sous le contrôle des autorités sionistes et des autorités égyptiennes ? N’est-ce pas l’Amérique qui dicte ses conditions sur ce qui devrait relève de la souveraineté égyptienne sur son territoire ? N‘est-ce pas que la résistance a marqué  plus de points qu’en 2009 pour n’en obtenir que moindre ?

N’est-ce pas que nous allons voir de nouveau le déchirement entre Gaza et la Cisjordanie facilitant l’idée de la solution du  transfert des populations par une forme nouvelle : le transfert administratif des territoires entre l’Egypte, la Jordanie et l’extension-intensification de la colonisation et de la judaïsation de la Palestine.

Le pragmatisme va tenter de faire de la question palestinienne un dossier parmi tant d’autres de  l’agenda freriste de la Dawla islamiya qui compose avec le capitalisme et l’Empire. Le réalisme américain et le cynisme sionisme vont faire de ce pragmatisme  un mode opératoire pour tiédir et diluer la question palestinienne qui recule dans la conscience humaine pour devenir un feu d’artifice et un holocauste de commémoration sans perspective sur la libération.

Dans les semaines à venir le hold-up qui a remis en scène le Qatar et la Turquie, artisans du démembrement contemporain du monde arabe, l’Amérique  va tenter d’appliquer le même scénario qu’à Ramallah. A Ramallah la résistance est bâillonnée par un semblant de mieux être socio-économique qui vient faire oublier la répression qui s’abat sur les  figures et les idées de la résistance. A Ramallah règne en maitre le général américain Dayton sur le plan sécuritaire et l’ancien premier ministre britannique Tony Blair sur le plan idéologique, économique et politique.  L’idée est d’isoler les deux entités palestiniennes l’une de l’autre et chacune du territoire palestinien historique.

L’Amérique dispose de ce qu’elle n’avait pas en 2009 : l’Egypte et la Turquie. Le Qatar est toujours présent dans le rôle inchangeable d’émissaire américain et d’agent financier. L’Egypte sort de cette guerre avec le statut renforcé qu’elle avait déjà par les Accords de Camp David : le centre de gravité de la normalisation avec Israël. La Turquie consolide sa position mais perd le rôle de locomotive. Elle aura à jouer un rôle face à la Syrie et à l’Iran. Pour Gaza je la vois dans trois rôles : assistant de l’Egypte sur le plan sécuritaire et politique, opérateur économique dans Gaza avec le Qatar et peut être un rôle inédit : elle serait le seul pays à amarrer à Gaza pour donner l’illusion de la fin du blocus.

 Les Arabes politiques, médias et peuples sont, pour l’instant et dans les semaines à venir, dans l’euphorie de la victoire,  le gaspillage de temps  entre réjouissance et festivités pour commémorer leur victoire faisant l’impasse sur le hold-up, et la perte d’intelligence et de vigilance dans leur spéculation sur la défaite politique de Netanyahu.

Poser  la question de l’avenir politique de Netanyahu et débattre des clivages et des oppositions au sein de l’entité sioniste c’est faire de la diversion. Aucun homme sensé n’ignore ces trois constantes : Israël et le monde occidental perdant ou victorieux ont la culture de l’évaluation et de l’auto critique, leur système et leur culture  politique ne leur permettent pas le nombrilisme partisan. Le changement tactique  dans la continuité stratégique est leur essence. Quels que soient la couleur politique du gouvernant et la tonalité de son discours médiatique la politique menée envers la Palestine est invariante. Par ailleurs le Coran nous a appris que « leurs cœurs sont dispersés » : cela fait partie de leur comportement normal.

L’anormal dans l’affaire est notre comportement qui fait de leur normalité une fascination, une dérision, une diversion… Alors que chacun de leurs mots, de leurs idées, de leurs actes envers notre capacité de résistance est une subversion dans nos mentalités et notre unité, une dislocation dans notre tissu, dans notre géographie, dans notre histoire, dans notre devenir…

L’anormal c’est d’aller vers un comportement festif et euphorique qui ne sied pas à celui qui se réclame de Mohamed (saws) qui s’est toujours montré humble et recueilli y compris dans les plus grandes victoires comme celle de Badr ou de Mekkah. L’indécent c’est de se montrer bruyant alors que l’odeur du sang des martyrs, des blessés, des disparus et des ruines fumantes impose le recueillement. Dans ce lieu béni par le Ciel qu’est la Palestine nous ne pouvons manquer de faire le rappel entre le désir de vivre et de triompher des incrédules et des agresseurs avec ces deux qualificatifs par lesquels Allah a qualifié Son Prophète Yahya (le vivant)  dans la sourate Mariam :

{Récit de la Miséricorde de ton Dieu envers Son Dévoué Zacharie. Lorsqu’il a appelé  son Dieu en L’invoquant intimement pour lui dire  : « Mon Dieu, mes os se sont affaiblis, la tête flamboie  de cheveux blancs, et je ne fus jamais malheureux en t’invoquant ; et moi je redoute les proches, après moi, ma femme étant stérile. Accorde-moi donc, venant  de Toi, un successeur, qui hérite de moi et qui hérite de la famille Jacob. Et fais, mon Dieu, qu’il soit agréé ». O Zacharie, Nous t’annonçons la bonne nouvelle d’un garçon qui s’appelle Yahia auquel Nous n’avons pas donné d’homonyme auparavant. Il dit : « Mon Dieu, comment aurai-je un enfant alors que ma femme est stérile et que j’ai atteint l’extrême vieillesse ? » Il dit : « Au sujet de tout cela, ton Dieu a dit : “Pour Moi c’est chose facile, n’est-ce pas que je t’ai  déjà créé auparavant alors que  tu n’étais rien.” » Il dit : « Mon Dieu, désigne-moi un Signe. » Il dit : « Ton signe : tu ne pourras parler aux hommes pendant trois nuits, quoique en bonne santé. » Alors il sortit du mihrâb vers ses gens et leur fit signe : « Exaltez Dieu à l’aube et au soir ». } Mariam 2 à 11

Sans entrer dans tous les détails et le sens des Signes (Ayat) nous allons retenir quelques éléments qui clarifient notre lecture du présent focalisé sur la Palestine. C’est la première fois que le nom Yahya apparait dans l’histoire des nominations. C’est la première fois qu’un verbe « il vivra » est utilisé pour désigner un nom ou un prénom. La nomination devient Signe car le signe a pour vocation d’annoncer un autre signe ou un sens plus subtile et plus important que ce qu’il représente en sonorité ou en image mentale : l’annonce du Messie le fils de Marie, le Verbe d’Allah.

Ces signes et ce récit sont évoqués symboliquement par ce qui se passe actuellement dans le monde arabe : jamais le retour du Messie n’est ressenti aussi proche que maintenant, jamais la lutte entre le Messie fils de Marie et le faux Messie le Dajjal n’est ressentie voire souhaitée devant tant d’injustice, de mensonge, de confusion. Jamais la résistance palestinienne n’a porté autant de vitalité, de potentiel de vie, d’annonce comme ces dernières années. Si nous nous confinons à la seule analyse géo politique nous devenons pessimistes et cyniques. Le Coran est le printemps de notre vie, la guérison de notre esprit, la miséricorde pour notre fragilité, la perspective de l’avenir qui nous est promis lorsque tous les chemins semblent mener à des impasses.

La clé n’est pas dans la démonstration festive ni dans la diversion ni dans l’espoir ou le désespoir que peuvent amener les Frères Musulmans ou d’autres idéologies. La solution est le retour à l’Islam  c’est-à-dire se remettre en totale confiance au Décret d’Allah et attendre de Lui la victoire et l’issue heureuse.  

La clé est la  fidélité aux principes :

{Exaltez Dieu à l’aube et au soir}  Mariam 11

La clé n’est pas dans le pragmatisme et l’attente messianique d’une solution qui viendrait des Frères Musulmans, de l’Egypte, de Turquie ou du Qatar.  Le Hold-up n’est pas une clé c’est un détournement,  une effraction !

La clé est dans la sourate Mariam qui vient compléter l’énoncé qui  annonce la vie, l’immortalité, la remise totale en Allah :

{O Yahia, prends le Livre avec force} Mariam 12

 O Allah notre Dieu et le Dieu de tous les Univers quelle est la signification de cette force ? Elle est dans le Livre d’Allah qui dicte la manière de se comporter face aux agresseurs. Il ne peut y avoir triomphe pour les gens bruyants et dissipés ou arrogants ou calculateurs. La force au sens coranique demande l’engagement total du croyant et l’éthique du Coran que Zacharie a incarné :

{Il a appelé son Dieu en L’invoquant intimement}

Elle dénote l’intimité du cœur qui vit dans la proximité de Dieu, le recueillement de l’être qui s’adresse humblement au Maitre Souverain, le mutisme devant  l’indicible audible par la seule oreille qui a compris le sens de la Grandeur de Dieu et de son Omnipotence, le comportement secret et furtif de l’indigent qui mendie sa subsistance, son devenir auprès du Riche, le  Donateur et le Propriétaire exclusif. S’il y a du bruit c’est que le cœur est absent,  l’esprit est détourné ou les sens perturbés par les apparences trompeuses.

Yahia –  le verbe « vivre » qui témoigne d’Allah le Vivant et qui annonce le Messie que les Juifs,  l’Empire et l’idolâtrie ne peuvent tuer ou crucifier – est l’incarnation de cette force tranquille qui donne victoire au faible et au vieux Zacharie et perpétue son sang, sa foi et les nobles traditions de la famille de Prophètes (saws) :

{Et Nous lui avons octroyé la maitrise de soi alors qu’il n’était encore qu’un enfant, ainsi qu’une tendresse et une épuration par effet de Notre grâce. Il était pieux, affectueusement dévoué envers ses père et mère, et il n’était point un oppresseur rebelle.} Mariam 12 à 14

 La clé pour la Palestine n’est pas dans le positionnement idéologique ou partisan des uns et des autres, mais dans l’affirmation des constantes. Le réalisme consiste à donner de la faisabilité, de la viabilité, de la cohérence, de l’efficacité à ces constantes. Aux constantes traditionnelles qui sont la fin de l’occupation et le retour des réfugiés il y a une nouvelle constante qui vient s’imprimer dans la conscience et le sol : l’unité peuple résistance armée, l’unité de la résistance palestinienne comme facteur décisif dans l’axe de la résistance contre l’Empire et le sionisme.

Ni Zacharie, ni Yahia, ni Marie, ni le Messie fils de Marie n’ont fait des concessions sur les principes ou n’ont été partisan d’une faction ou d’un groupe combien nombreux ils étaient dans la société juive à cette époque. La société juive était partagée entre les hellénisants, les instrumentalisant la religion à des fins mondaines….

Le Coran a montré la rupture qui doit s’opérer :

{Elle (Marie) dit : « Moi, j’ai recours au Miséricordeur contre toi, si tu es pieux ».} Mariam 18

{Il dit : « Je suis le serviteur d’Allah, Il m’A Donné le Livre, et Il m’A Fait Prophète, et Il m’a rendu  béni où que je sois, et Il m’a ordonné la prière et la Zakàt tant que je serai vivant, et d’être affectueusement dévoué envers ma mère. Il ne m’a  point rendu  un oppresseur malheureux. Que  la paix soit avec moi : le jour où je suis né, le jour où je mourrai et le Jour où je serai ressuscité vivant. » Tel est Jésus fils de Marie. Parole de Vérité sur laquelle ils divergent.} Mariam 30 à 34

 De fil en aiguille ces énoncés se sont imposés à moi non comme des ornements décoratifs comme le feraient des citations, mais comme des repères religieux et historiques montrant que le conflit dans lequel nous sommes une partie prenante dépasse la géographie et le temps du présent. Il est enraciné dans la conscience humaine, dans la conscience musulmane, dans la confrontation entre le mensonge et la vérité. La question palestinienne, indépendamment des calculs politiciens des uns et des craintes légitimes des autres, est préservée  par sa présence dans l’intérieur de toute existence passée, présente et à venir.

Si nous ne doutons pas de la vérité et de l’efficacité de ces énoncés coraniques ainsi que de leur portée sur ce qui se passe et va se passer en Palestine, nous ne pouvons aussi douter que dans le camp palestinien il y a des réalistes fidèles aux principes qui ne se laisseront pas bercer par autre chose que la réponse à la force ne peut être que la force comme dans le camp sioniste il y une constance intrinsèquement lié à la nature de l’Etat sioniste : l’arrogance, l’agression et l’impunité qui vont pousser à une autre agression.

La question reste posée pour les Palestiniens, les Egyptiens et le reste du monde : comment reconstituer les stocks d’armes et de munitions pour la prochaine confrontation et comment aider les Palestiniens à ne pas subir les pressions politiques et économiques qui leur feront concéder des concessions inacceptables eu égard à leurs sacrifices.

Cette fois-ci nous attendons de voir une nouvelle génération de missiles sol air qui brise la suprématie aérienne de l’armée sioniste.

 

 

 

 

 

La Palestine est la boussole du monde.

Voici ma lecture du monde arabe et musulman en général et de la Palestine en particulier après les « révolutions arabes ». Cette lecture a très peu changé et elle explique tout en annonçant la confiscation de la question palestinienne comme celle de la volonté populaire. Je suis de plus en plus convaincu que le mal qui nous habite est plus profond pour qu’il soit réglé par la seule question de la légalité ou de la légitimité politique ou par un processus électoral abouti, dévoyé ou interrompu.

Ma lecture repose sur l’écoute des concepts ou des mots vides de concepts dans la parole et l’écrit de ceux qui font « l’histoire » ou par qui l’histoire s’écrit. Elle repose sur les prises de position dans des moments clés que la logique, l’histoire et les principes imposent, mais qui ne sont pas prises ou qui sont dévoyées. A titre d’exemple : l’engagement des négociations des Frères Musulmans avec Omar Suleyman sans pertinence ni opportunité et qui aurait dû les discréditer auprès de  la « révolution » qu’ils ont rejoint après des hésitations…

La Palestine est la boussole du monde, mais nous, les Arabes et les Musulmans, nous sommes des mécaniques détraquées, des aiguilles aimantées que fait bouger un champ magnétique selon la direction et la force qu’il veut… loin de la lucidité et de la vérité

 

Interview réalisée par le Comité Action Palestine – Bordeaux – 

 

1-Comment analysez-vous les transformations politiques récentes dans le monde arabe ? Font-elles avancer la cause des peuples arabes ?

Il faut d’abord insister sur le fait que tout changement est une rupture avec l’immobilisme morbide, mortel et mortifère même si le changement ne va pas dans le sens espéré. Que le monde arabe bouge et se transforme ou tente de se transformer est une rupture bénéfique qui va générer à terme une culture du changement sans laquelle il n’y aurait ni progrès ni salut.

Il faut aussi insister sur le fait que les changements imposés au peuple ne sont pas des changements et à terme ils seront remis en cause par le peuple.

Pour l’instant au-delà du discours émotionnel et infantile ou des déceptions ou des euphories il faut que nous sachions que la conscience collective va imprimer durablement l’idée de la possibilité du changement et d’un nouveau  mode de changement.

Cette conscience imprimée par le changement va finir par exprimer le cap du changement qui à son tour sera de nouveau imprimé dans la conscience sociale et politique. Cela prend du temps et consomme de l’énergie. Les élites de demain devront gérer l’efficacité, c’est-à-dire réduire les énergies dissipées et mettre en synergie les efforts socialement et politiquement utiles pour un meilleur rendement. Il y a des gisements de travail à explorer et à activer pour aller plus vite et plus loin et en harmonie. Dans « Les Révolutions arabes : mystique ou mystification ? », j’ai développé quelques axes pour disposer d’une grille de lecture méthodologique sur la nature et le mode des mouvements à la lumière des récits coraniques sur les Prophètes.

Ces généralités n’occultent pas la réalité tangible : il y a eu des mouvements populaires dont les transformations politiques, sociales et économiques sont en attente de visibilité. Ces mouvements sont hétérogènes en revendications,  en mode d’expression et en indépendance par rapport à l’Empire. Certains de ses mouvements ont occupé le devant de la scène médiatique et d’autres ont été occultés, car l’agenda étranger intervient comme facteur d’amplification ou de réduction, de subversion ou de mobilisation de ses mouvements à son profit tactique, stratégique ou civilisationnel. Indépendamment des acteurs endogènes et exogènes, on ne peut déboiter l’histoire des peuples arabes en relation avec la Palestine.

À titre d’illustration la Syrie a eu son indépendance en 46, l’Égypte son révolution en 52 et l’Algérie en 54 autour du drame de 48. La révolution libyenne en 69 après 67. La révolution iranienne en 1979 après les Accords de Camp David de 78. Les « révolutions arabes » 2011 et 2012 après la bataille du Forqane en décembre 2009. Je reviendrais plus en détail sur ce déterminisme historique lié à la Palestine et qui relève de la Transcendance. Il y a dans cette voie des pistes à explorer par nos étudiants en histoire, en sociologie et en sciences politiques.

La Palestine subit et influence le monde arabe et musulman et elle sera l’un des critères d’analyse (Al Forqane) des mouvements arabes et musulmans en perdant cette fois la possibilité d’être instrumentalisée comme par le passé par les rentes du nationalisme arabe et de l’islamisme infantile.

En Égypte et en Tunisie, nous avons assisté à des soulèvements sociaux qui se sont transformés en désobéissance populaire menant à la chute des têtes du régime. Ces mouvements ont souffert de six lacunes.

La première lacune est l’absence de cadre idéologique qui fixe le cap et le rythme de la révolution ainsi que le clivage idéologique du moment historique tant interne qu’externe.

La seconde est la confiscation du mouvement populaire par l’esprit partisan. Le mouvement populaire se trouve privé de l’exercice politique, économique et informationnel ainsi que de la force de proposition et d’initiative pour être relégué à jouer le rôle de votant qui confie son destin aux élus instaurant la polyarchie au lieu de la démocratie.

La troisième est l’arrangement des appareils qui a permis de ralentir le rythme et le niveau des revendications donnant ainsi le temps de coopération de l’ancien système et de l’impérialisme pour mener un mouvement contre-révolutionnaire.

La quatrième lacune est la médiocrité et la pensée unique cultivées par les gouvernants despotiques que les opposants ont héritées comme legs culturels et politiques qu’ils se transmettent et qu’ils cultivent.

La cinquième lacune est de s’inscrire dans l’économie mondiale et  les règles de jeu géopolitique au lieu de fédérer le peuple sur la résistance et de se faire protéger par ce peuple. La méconnaissance de la géopolitique et l’absence de laboratoire de veille stratégique dans le monde arabe sont accentuées par une culture d’empire qui s’appuie sur la connaissance des idées, du terrain des idées, des hommes qui s’appuyant sur les lacunes a la compétence d’anticiper, de mettre plusieurs fers au feu et d’imaginer plusieurs scénarios avec la compétence et les moyens de les mettre en œuvre.

La sixième lacune est en dehors de la revendication de faire tomber la tête du régime il n’y a eu ni projet d’avenir énoncé ni travail pédagogique pour expliquer les mécanismes politiques et géopolitiques qui sont derrière les tyrans arabes qu’il faut détricoter. Je suis presque certain que les machines qui choisissent et nomment les commis de l’État sont toujours en place à ce jour même s’il y a un ravalement de façade au sommet.

En Libye, nous avons vu la contre-révolution se mettre en place en réalisant sa stratégie. La stratégie avait quatre axes.

Le premier axe est la main mise du prédateur sur l’objet de sa convoitise : ressources naturelles, finances et exportation de ses crises internes.

Le second axe est d’interdire toute possibilité d’émancipation hors du cadre idéologique et politique de l’Occident.

Le troisième axe est de procéder à une dislocation de la grammaire des civilisations en disloquant ses constituants : les mentalités collectives, les espaces, les histoires communes, les économies sur le plan de la considération historique (continuer la fragmentation commencée par Sykes Picot, sur le plan du présent des révolutions qui ne doivent pas faire jonction, sur le plan de l’avenir pour interdire toute situation pacifique et harmonieuse favorable à une émergence d’une aire civilisationnelle autonome, alternative. Enfin il s’agit de faire des islamistes, certains islamistes naïfs, cyniques, revanchards ou ignorants, les agents de la disharmonie, de l’entropie pour bloquer l’émergence de l’Islam politique, social, libérateur et civilisateur et maintenir « l’Islam » rétrograde, réactionnaire, bigot, consumériste.

Dans les faits, l’Égypte et la Tunisie sont coupées, l’Égypte a maintenant un front ouest qui s’ajoute au front sioniste. Dans les faits l’Algérie et le Maroc sont poussés à faire des concessions pires : passer en base coloniale après avoir été comptoir commercial, les peuples arabes sont traumatisés par l’issue entropique et ils sont isolés du processus de résistance contre l’Empire et le sionisme. Pour la Libye il faut garder en tête la conjugaison d’au moins trois agendas :

la subversion interne pour faire tomber un régime et changer la donne en Libye et en Afrique ;

la diversion pour déplacer le centre d’intérêt des révolutions égyptiennes et tunisiennes ;

la lutte idéologique pour diaboliser l’Islam.

Dans «  Islamophobia : Deus machina » j’ai montré quelques aspects de la lutte idéologique menée par l’Empire pour créer la méfiance envers l’Islam et créer la défiance entre les musulmans en jouant sur l’émotionnel et l’infantilisme d’un côté et sur les techniques de guerre psychologique et de propagande médiatique. Il s’agit de détruire le capital de résistance, de libération et d’édification civilisationnel de l’Islam en profitant de la médiocrité politique et culturelle des Musulmans qui sont parvenus à se réveiller après un long cauchemar sans pour autant voir la réalité dans sa globalité, sa complexité et sa dynamique.

Pour l’instant il n’y a pas de changement significatif mais les possibilités du changement deviennent plus impératives et seront davantage clarifiées une fois l’expérience du vote et de la polyarchie sans programme de résistance aura montré de nouveau ses limites en Egypte, en Tunisie, en Algérie, au Yémen et au Maroc.

 

2-Quels sont les enjeux politiques ou géopolitiques du conflit actuel en Syrie ?

En Syrie, nous sommes face au  scénario libyen avec l’accent mis davantage sur la géopolitique.

Il s’agit pour l’Occident de parachever Sykes Picot qui a donné la Syrie en démembrant le Cham pour démembrer la Syrie sur des bases ethniques et confessionnelles et réaliser le nouveau Moyen-Orient.

Étouffer la révolution égyptienne en l’encerclant avec deux guerres civiles, deux présences étrangères.

Le troisième point est discréditer les islamistes pour liquider toute contestation islamique révolutionnaire dans les monarchies vassales.

Le quatrième point est de briser l’axe Iran,  Syrie, Palestine, Liban et Irak et de liquider la résistance contre l’entité sioniste poussant les Arabes et les Palestiniens à accepter la feuille de route américaine.

Enfin, le dernier point est la guerre sunnite, chiite pour remettre en marge le monde musulman de cet ensemble Euro Asie et faire face à la Chine dont l’Empire veut couper les sources et les voies d’approvisionnement avant de les agresser une fois que les Arabes ont montré leur vassalité à l’Empire dans l’agression contre l’Iran et le désarmement nucléaire du Pakistan appelé à poursuivre l’œuvre de fragmentation commencée par l’Empire britannique. Contrairement à la Libye, le régime syrien dispose d’une armée plus forte, d’une population moins ruraliste, de savants de stature internationale, de couches moyennes préférant le statu quo au changement incontrôlé. La Syrie dispose de l’appui de la Chine et de la Russie qui ont laissé les Occidentaux et les Arabes sortir déshonorés de l’agression par une stratégie cynique, mais payante.

Le régime syrien avait la possibilité hier de livrer la Palestine (les cadres vivant en Palestine, la logistique et le droit au retour) et de servir l’Empire. Les données ont changé et la Syrie sait qu’elle sera, à la moindre concession,  sur la trajectoire du reniement envers le Hezbollah, l’arabité et la résistance et être disloquée car géographiquement et historiquement elle constitue la ligne de démarcation Orient Occident.  La logique impérialiste exige de mener de front une campagne  subversive, une opération de diversion et une lute idéologique dans un cadre plus vaste et plus complexe que le cas libyen.

La plus grande hantise pour l’Empire est la jonction Syrie Egypte avec pour conséquence l’encerclement d’Israël et la coopération avec l’Iran.

 

3-Quels sont, selon vous, les effets des transformations politiques dans le monde arabe sur la situation en Palestine ?

Pour l’instant, on va assister à des maquillages et des instrumentalisations, mais sur le plan concret les Palestiniens vont être relégués au second plan et ils vont faire des concessions de survie.

La bataille est dans le camp arabe, mais aussi sur d’autres terrains de confrontation comme en Afghanistan.

Par ailleurs, les Turcs ont su s’imposer comme nouvelle pièce majeure dans le conflit et la Turquie est dans une situation instable face à l’axe Syrie Iran.

La question palestinienne est passée de question d’occupation coloniale à une question humanitaire à Gaza et à l’indemnisation de quelques réfugiés.

Pour l’instant, ces problèmes sont relégués à la réconciliation FATAH HAMAS imposée par les conditions géopolitiques.

Tous ces éléments dépendent de la conjoncture et de l’issue de la confrontation des axes arabes.

A terme les mouvements islamiques prendront de la consistance politique et géopolitique tout en favorisant l’émergence de nouvelles élites jeunes et intellectuellement compétentes qui vont fatalement reposer la question idéologique en interne pour la constitution d’un front national de résistance à l’impérialisme et d’édification nationale ainsi que la constitution d’un front externe idéologique et diplomatique contre Israël aboutissant inévitablement à une confrontation globale et au recentrage de la question palestinienne dans la conscience collective avec ses effets tactiques et stratégiques sur des changements révolutionnaires plus soutenus, plus étendus et plus radicaux.

Dans « le dilemme arabe et les dix commandements américains »  j’ai montré les axiomes de la géopolitique que les révolutions ont occultés et qui se retournent contre eux et contre la cause palestinienne. Ces commandements sont la nature idéologique de l’Empire et ils sont dévastateurs pour le reste du monde. Ce n’est pas le vote d’un parlement ici ou ailleurs qui va changer l’équation des rapports de force, de domination et d’intelligence, mais la remise du curseur sur les véritables défis, sur les véritables clivages et sur les véritables ingénieries politiques, économiques et informationnelles.

Les Musulmans non seulement ne donneront pas des solutions à la libération de la Palestine, mais ne se libéreront pas du formalisme, des slogans et de la vassalisation s’ils ne parviennent pas à hiérarchiser et à harmoniser la notion de souveraineté divine avec la souveraineté du peuple. Il en est de même de la notion (fi sabil Allah) qui doit être libérée du confinement au seul qualificatif islamique pour s’ouvrir à l’universel de sa vocation.

Le premier pas de libération de la Palestine sera celui de la libération des concepts, des mots, des comportements hérités de la décadence musulmane qui a fait du musulman un minus habens errant sur son propre sol et gaspillant son temps et son énergie faute de stratégie autonome, de veille sur le monde…

Pour l’instant le chaos qui s’est emparé du monde arabe annonce des clarifications à venir.

A titre d’illustration nous avons les fossoyeurs de la question palestinienne, qui sont la Ligue arabe,  la Conférence Internationale Islamique et les monarchies du golfe, qui viennent d’être discrédités aux yeux de l’opinion arabe dans leur rôle – de vassal à l’Empire – au Soudan, en  Libye et en Syrie. La seconde illustration est le comportement erratique d’Ennahda et de Moncef Marzouki qui acceptent de faire de la Tunisie le pion avancé de l’Empire et de ses vassaux, moyennant quelques petro dollars, prouvant ainsi la confiscation de la révolution tunisienne non par des traitres comme le disent certains mais par l’absence de cadre d’orientation idéologique qui permet tous les retournements et toutes les compromissions faute de cap, de veille, de boussole et de carte de navigation.

 

4-Comment expliquez-vous la relative stabilité de l’Algérie dans le contexte de déstabilisation du monde arabe :

L’absence de clivage idéologique des révolutions arabes, les scénarios violents en Libye et en Syrie, la mémoire des stigmates de 20 ans, la gestion de la pénurie, du terrorisme résiduel et la distribution de la rente sociale avec l’absence de culture d’État et l’absence de culture d’opposition politique, le caractère non mécaniste de contagion des révolutions laissent le peuple livré à l’attente messianique.

Cette attente est mise à profit par les Eradicateurs pour faire du matraquage idéologique rappelant les événements depuis juin 90 à ce jour.

Cette attente est mise à profit par les « Réformateurs » pour  imputer au FIS la responsabilité des événements et  prendre les résultats en Egypte, Libye, Maroc et Tunisie comme la réalisation de l’axe de Washington et demander  de ne pas voter pour les islamistes lors des prochaines législatives.

Les partis islamistes sont divisés, certains trop impliqués dans l’appui au CNT Libyen et au CNS syrien sans prise de distance laissant l’émotionnel prendre le pas dans un pays en catastrophe  politique, sociale et économique qui a davantage besoin de clarification et d’assurances que de confusion ou d’aventurisme. Ils font peur à la classe moyenne et à la grande masse des fonctionnaires qui ne sont pas prêts de prendre le risque libyen.

En Algérie  Il y a eu 500 000 victimes, 20 000 disparus et 3 millions de personnes déplacées et il n’y a  toujours pas de réponses ni de justice ni de clarification ni de vérité.

Le peuple vit sa révolution passive laissant la porte ouverte à l’inconnu. Pour l’instant il ne cible pas Bouteflika comme a été ciblé Moubarak ou Ben Ali. Le peuple algérien ne voit pas les occasions ratées et les ambitions de l’Algérie piétinées mais la « concorde civile », la rente sociale. Il ne voit pas l’Algérie comme cible dans le projet de dislocation des territoires musulmans, il ne voit pas l’esprit de revanche instrumentalisé par les Etats-Unis, il ne voit pas la lutte des appareils et des clans partisan des Etats-Unis, de la France ou de la monarchie saoudienne se livrer bataille comme il ne voit pas les luttes de clans pour la possession de la rente du pétrole.

Il ne décode pas la signification de l’aveu des jeunes loups et des seconds couteaux de s’émanciper de la génération de novembre 54.

Le peuple algérien conserve encore intact sa mémoire de peuple agressé par l’extérieur et par l’intérieur pour avoir choisi une solution islamique dans une conjoncture de réformes politiques et économiques qui ne siéent pas à l’impérialisme ni aux monarchies. Il a connu la tragédie et la solitude alors qu’il était agressé par des hordes ayant la garantie de l’impunité car elles entrent dans le plan de diaboliser l’Islam et de bloquer le potentiel de développement et de l’indépendance de l’Algérie.

Le peuple algérien  n’a trouvé ni l’ONU ni la communauté internationale « démocratique » ni la ligue arabe ni les monarchies du golfe pour l’aider en tant que victime et mettre fin à l’agression ou pour l’armer juridiquement, médiatiquement et militairement contre ses agresseurs.

Le peuple algérien attaché à l’Islam sait par l’expérience et par la doctrine que la révolution est légitime sur le plan religieux si et seulement si elle ne se fait pas sous l’étendard de la confusion, si elle ne se réalise par une alliance stratégique avec les profanateurs et les prédateurs et si le mal qu’elle occasionne n’est pas supérieur au mal qu’elle est censée guérir.

Le peuple algérien n’a jamais revendiqué l’internationalisation du conflit ni l’ingérence étrangère par intuition politique, par expérience du colonialisme qu’il a vécu comme la forme la plus cynique et la plus humiliante de deshumanisation.

 

5-Le mot de la fin :

La culture d’empire nous a vendu son modèle politique, économique et médiatique.

Maintenant, alors que l’Empire est en plein déclin, sa culture parvient à nous vendre la fin de l’Histoire et la fin de l’idéologie alors que jamais l’équation idéologique n’a été au cœur de notre existence et de notre devenir. L’idéologie ou l’art de production et de discours des idées est la seule démarche à répondre aux questions de sens de la grammaire des civilisations : comment conjuguer l’homme, le sol et le temps une fois que la finalité ultime a été définie et que le sens d’orientation a été tracé.

Le monde arabe non seulement a fait de l’idéologie un discours creux et vague sans logique pragmatique, mais il s’est déchiré entre des idéologies antagonistes y compris au sein des mouvances islamiques.

Sans idéologie commune, nous ne pouvons ni définir notre identité, ni notre appartenance, ni notre implication dans une cause en toute indépendance ou en résistance contre les autres idéologies.

Pour l’instant, la voie pacifique ou la voie armée n’ont pas de réponse à apporter sur le projet de société, sur le projet de civilisation, sur le projet d’édification de l’homme nouveau, faute de débat idéologique fédérateur pour faire émerger l’idée primordiale sur laquelle il y aurait  consensus pour vivre ensemble,  regarder l’avenir dans la même direction et résister pour défendre les mêmes valeurs.

 

Business-Plan : Etude de cas

{Une bonne parole est comme un arbre bon : sa racine est stable et sa ramure est au ciel.} Ibrahim 24

Celles et ceux qui ont lu « Business-Plan » ont sans doute médité le modèle KIVA comme instrument d’économie solidaire et de crédit coopératif au service de l’évangélisation en Afrique et ont du sans doute se poser la question sur l’inefficacité des bras, des têtes et des sous du monde musulman, gouvernants, gouvernés et opposition, savants et ignorants, partisans et sans partis…

Dans « Business-Plan » nous avons abordé la question de la rédaction du modèle d’affaire d’une coopérative envisagée comme une entreprise à part entière. Nous avons évoqué la question de l’écriture qui pouvait se faire sous forme de graphe réalisé autour de mots clés pour se consacrer à la structuration des idées ou au partage des informations et ne laisser la rédaction linéaire classique qu’une fois la conception achevée.

Nous  présentons, aujourd’hui,  l’étude et la rédaction en cartes heuristiques d’un projet de coopératives comme phase préalable à la rédaction.  C’est donc une étude de cas réaliste qu’il vous appartient d’étudier, de parfaire, de simplifier ou de détailler puis la transposer sur votre problématique pour réaliser votre maquette de Business-Model avant de passer à la rédaction finale.

Il nous reste, inchaallah, à présenter, dans les jours à venir, une autre étude de cas. Nous verrons alors  l’organisation et le fonctionnement d’un modèle de coopérative africain assez original et très efficace. Plus tard nous ferons un parallèle entre l’économie islamique et l’économie coopérative pour voir la ressemblance frappante sur le plan des  principes, des objectifs et des processus d’investissement et d’exploitation.

C’est un travail passionnant et de longue haleine et promoteur par les gisements de métiers qu’il crée, par les compétences qu’il mobilise, par les revenus qu’il procure et enfin par l’acquisition de l’autonomie et de la liberté sur le plan économique et social. Nous avons le sentiment d’avoir apporté notre modeste contribution à cet édifice qui exige la mobilisation d’un plus grand nombre de personnes, la participation d’autres compétences polyvalents et surtout l’expression d’un désir de faire. Ce désir nous pouvons donner quelques pistes pour l’inciter ou l’impulser mais comme la soif nous ne pouvons donner envie de boire à celui qui n’a pas envie de boire ou qui a envie de boire d’une autre eau ou d’une autre source .

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L’Emirat islamique d’Alep et Gaza !

{Nous vous montrerons Nos Signes à l’horizon et en vous-mêmes, vous saurez alors que c’est la vérité} Coran

Harmonie, diversion et subversion

La loi de l’harmonie gouverne l’universel dans ses détails et sa globalité. Elle s’exprime par  une ou plusieurs manifestations qui se conjuguent dans le domaine des formes, des couleurs, des sons, des idées, du langage :

–        Pertinence ou adéquation spatiale (lieu, étendue et contiguïté de territoire)

–        Opportunité ou adéquation temporelle (moment, durée et continuité historique)

–        Rythme ou proportion, intensité, fréquence et correspondance dans les répétitions

–        Cohérence ou relation logique ou conformité à l’organisation générale ou au dessein global.

–        Contraste ou mise en relief des oppositions internes qui sont naturellement ou logiquement en relation par leur nature intrinsèque ou par leur composition dans l’effet global.

Ces facteurs structurant des agencements ne deviennent véritablement une harmonie que si et seulement si deux règles sont respectées : l’unité qui fédèrent les éléments  dans leur diversité pour que la diversité ne soit pas anarchie et la variation des éléments dans leur unité pour que l’unité ne soit pas uniformité monotone.

Lorsqu’un phénomène produit du bruit ou de la dissonance et ne vient pas ajouter de la douceur, de la vitesse ou de la dramatique dans ce que l’œil, l’oreille ou l’esprit a considéré comme harmonieux il y sans aucun doute une intrusion qui provoque ce qu’on appelle de la diversion ou de la subversion.

La diversion consiste à distraire, à détourner l’attention, à introduire des biais pour désorienter et faire changer de préoccupation. La diversion peut être agréable ou déplaisante. Lorsqu’elle est agréable, elle est difficilement perceptible comme diversion à moins d’avoir une grille de lecture sur l’harmonie et ce qui vient rompre son équilibre. Elle consiste aussi a introduire de la monotonie ou a rompre l’unité afin de fatiguer l’attention et la détourner

La subversion consiste à renverser ou à bouleverser l’ordre harmonieux et lui substituer un autre ordre harmonieux ou inharmonieux.  La substitution passe obligatoirement par   la rupture de l’unité, la fragmentation et la dispersion pour empêcher les forces anciennes de se réunir, de s’agencer et de produire l’unité.  Si la diversion peut être agréable, non destructive et trés étalée dans le temps et l’espace, la subversion est souvent violente, destructive, concentrée dans le temps et l’espace. Souvent, l’ordre nouveau, même s’il est inharmonieux,  est accepté faisant oublier l’ordre ancien s’il apporte une construction après la déconstruction, une stabilité après la perte des repères, une accalmie après  l’entropie… une trêve après l’agression.

Que signifie la proclamation de l’Émirat islamique dans les conditions actuelles? Lisons d’abord  la carte de la victoire proclamée objectivement par la confrontation entre la résistance palestinienne et l’entité sioniste à la suite des analyses précédentes « Al Forqane II : Les brigades Al-Qassam et Al-Qods déjouent tous les complots » et  » Nouvelle Victoire de la Résistance » sans perdre de vue la réalité  des coups portés à l’encadrement de la résistance militaire par les assassinats ciblées.

L’harmonie de la résistance palestinienne dans la gestion de sa puissance de feu

Dans un rapport de forces incomparables, la résistance palestinienne a imposé sa loi de l’harmonie après sept jours nonobstant les grosses pertes dans ses rangs. Elle a résisté et a géré sa modeste puissance de feu avec harmonie. En effet si l’armée sioniste bombarde les civils à l’aveugle avec un excédent de force causant des pertes dans les rangs civils elle n’a pas d’objectifs militaires ou stratégiques, car elle ne parvient ni à imposer sa dissuasion par sa force destructrice ni à choisir de nouvelles cibles montrant la gradation de son effort de guerre. Il ne lui reste qu’à assassiner la population. Ce n’est pas un acte militaire, mais un acte terroriste.

La résistance palestinienne a montré sa maitrise de la loi de l’harmonie par sa maitrise de sa modeste puissance de feu. L’imprécision de son armement sommaire ne l’empêche pas d’opérer une planification et une exécution qui montrent la maitrise des éléments décisifs suivants :

–        Les cibles,

–        Le temps,

–        La fréquence,

–        La gradation

–        Le maintien d’une réserve de riposte

–        La diversité des dispositifs de riposte

Ces éléments sont orientés vers un but avoué et obtenu : la dissuasion.

L’entité sioniste cherche la dissuasion par des moyens de destruction face à une résistance et une population qui ne craignent ni la mort ni la destruction. La résistance et la population palestinienne ne disposent pas de moyens de destruction, mais disposent de moyens de riposte qui sèment le doute et la panique et les voilà se servant avec harmonie de leurs petits moyens.

La loi de l’harmonie et celle de l’éthique islamique ou universelle exigent qu’aucune voix ne vienne perturber cette harmonie héroïquement établie par le peuple palestinien. Cette harmonie a montré les dissonances dans le camp adverse,  elle a fait sortir l’Amérique de son silence complice, et elle a montré les contradictions du « printemps arabe » qui se trouve intermédiaire entre la résistance et l’entité sioniste au lieu d’être partie prenante du conflit.

L’harmonie a pour qualité de dévoiler les disharmonies. Elle a pour ennemi la disharmonie qui lui apporte la détraction, la diversion ou la subversion.

La signification de la proclamation de l’Émirat islamique à Alep

La loi de l’harmonie, de la justice, de l’éthique et de l’Islam veut qu’il n’y ait pas de surenchère sur le front principal ni de diversion ni de subversion. Tout autre action et tout autre discours doit verser dans l’enracinement et la suprématie de l’harmonie imposée par la résistance en lui donnant d’autres canaux d’expressions, d’autres fronts de continuité, d’autres échos médiatiques ou militaires ou idéologiques.

La proclamation de l’Émirat islamique d’Alep est un coup de poignard dans le dos de la résistance palestinienne, car il veut lui voler la « vedette », il veut détourner l’attention de la rue arabe  déjà amorphe par

–        son nihilisme politique et sa quête mondaine,

–        sa confiance aux  Frères Musulmans à qui elle a confié son destin comme elle l’avait confié aux despotes par le passé,

–        son attentisme des consignes des autres courants islamiques revanchards, mais confus entre rejoindre le pragmatisme des Frères Musulmans et leur arrangement d’appareil avec l’Empire ou rejoindre les maquis….

Que la France, la Grande-Bretagne et les Occidentaux choisissent ce moment pour reconnaitre l’opposition syrienne et refuser de reconnaitre les djihadistes cela se comprend lorsqu’on comprend leur alignement sur la politique de l’Empire pour imposer un nouveau Sykes-Picot 2, leur désir de briser l’axe de la résistance et d’isoler l’Iran, leur soutien inconditionnel à l’État sioniste et à sa politique génocidaire.

Nous pouvons comprendre la proclamation de l’État islamique dans ces circonstances comme une diversion et une subversion sur plusieurs niveaux.

Les niveaux de subversion et de diversion de la proclamation de l’Émirat islamique.

Il est important de placer cette proclamation dans son cadre idéologique, géostratégique et politique pour en comprendre les méfaits :

  1. Celui qui étudie le Coran verra l’erreur de proclamer un État islamique alors qu’Allah (swt) utilise deux termes conceptuels, méthodologiques sur le plan religieux, idéologique et politique : Le Tamkine ou la territorialisation de la religion,  l’Istkhlaf ou la succession du pouvoir sur le territoire et l’héritage des pays des oppresseurs par les opprimés. Je ne développe pas ce point dans le présent article.
  2. Il suffit de suivre les déclarations des cadres d’Ennahda, du Hizb Tahrir et des Frères Musulmans sur la difficulté de mettre en place un État islamique ou d’appliquer la Chariâ dans les conditions présentes.  Comment et pourquoi les djihadistes salafistes minoritaires peuvent prétendre à un Émirat islamique ?
  3. Il suffit de suivre le dossier de l’opposition syrienne qui passe de la Turquie au Qatar puis à l’Égypte. Les États-Unis ont décidé de composer avec l’Islam politique « modéré » et « pragmatique » dans un vaste programme planétaire : remodeler le Moyen-Orient en liquidant l’axe de la résistance, en montant les chiites contre les sunnites, et en préparant la liquidation de la Palestine par un projet qu’Israël ne parvient pas à réaliser par ses échecs militaires : Gaza est une épine sécuritaire qu’il faut confier à l’Égypte et la Cisjordanie un territoire de déploiement pour les colonies juives qu’il faut promouvoir en créant un Émirat Frère Musulman en Jordanie qui avale une partie de la Palestine. Une autre partie sera recomposée par le transfert des populations dans la recomposition du Liban et de la Syrie.
  4. Il suffit de voir dans ces bouleversements radicaux qui se préparent, la Turquie perd le rêve de conduire le monde sunnite comme Khalifat néo ottoman. Les Américains ont choisi l’Égypte. Les Turcs sont un dispositif rodé et ancré dans l’OTAN et Israël, ils peuvent bouder, mais ils ne peuvent remettre en cause la volonté américaine. Ils ne sont cependant pas les Bédouins du Qatar et de l’Arabie saoudite qui se contentent d’obéir aveuglément et de mettre leurs pétrodollars au service du jeu américain. Erdogan et son MAE sont trop impliqués militairement en Syrie et médiatiquement en désaccord pour reculer eu égard à leur parti et à leur nationalisme exacerbé. L’Émirat islamique est la réponse turque pour reprendre en main l’initiative au Moyen-Orient.

L’après proclamation de l’Emirat et le cessez-le-feu imposé par Clinton

Il est important de voir qu’après l’attentat au cœur de l’entité sioniste, au lieu d’aller vers une annonce des opérations terrestres contre Gaza et une radicalisation de la résistance palestinienne dont une de ses faction a relevé le niveau des revendications par ce type d’opération difficile à réaliser.

1 – Clinton a imposé  l’Egypte comme partenaire stratégique et c’est le président égyptien qui vient d’être promu au rang de Pro Consul romain de l’Empire dans la région.

2 – La Palestine est la chasse gardée de l’Empire.

3 – Les Acteurs anti Syrie, anti Hezbollah et anti Iran sont remis à la première loge : l’Egypte, le Qatar et la Turquie. Le Hezbollah fin stratège et fin diplomate en annonçant l’évaluation politique et stratégique à faire dans les jours et semaine à venir montre l’infantilisme d’une fête de la victoire dont les repères ne sont plus le terrain de combat, mais le terrain de la rhétorique et des logiques fallacieuses de la politique.

L’Emirat islamique d’Alep n’est pas qu’un épiphénomène dans la géostratégie du monde arabe et musulman qui n’a pas encore atteint la maturité pour avoir une lecture et une écriture harmonieuse de sa propre histoire et de son propre devenir. C’est un phénomène qui annonce la reconstruction du monde musulman, de l’Egypte et de  la Palestine sur plusieurs plans  :

–        La confiscation de la victoire de la résistance par les pragmatiques qui savent vendre « l’Islam est la solution » et qui vendent aujourd’hui le pragmatisme conciliateur

–        Le niveau lamentable du politique arabe qui trahi de nouveau la résistance comme il avait déjà trahi les armées arabes face à l’agression.

–        L’ingratitude des politiques qui montre comment la résistance armée et entrainée par l’Iran, la Syrie et le Hezbollah se trouve impliquée dans un processus de compromis sous la conduite de Mach’âal,  de Morsi et d’Erdogan sans que l’axe arabe et musulman de la résistance ne tire un profit politique et médiatique.

–        La paix, la trêve ou le cessez-le-feu symboliquement est réalisé sous les accords du camp David et sous le même parrainage américain (tout particulièrement des Clinton).

–        Le primat de l’esprit partisan sur les considérations géostratégiques qui annoncent la fin du monopole et que l’Egypte a ramené de nouveau sous la couverture exclusive américaine.

–        Les champs pétrolifères off-shore à Gaza font que l’oligarchie financière a d’autres objectifs que seul le pragmatisme peut accélérer et réaliser. Les Palestiniens doivent concéder leurs terres et leurs plans d’eaux  sous une forme ou sous une autre.

Si les aristocraties vont s’emparer des richesses arabes sous couvert du même nombrilisme arabe : nationalisme, socialisme, islamisme les Kurdes et les Emirs d’Alep vont s’affronter alors que l’Empire investit sur les Frères Musulmans.

Pour l’Amérique, Israël et Netanyahu doivent se taire et respecter les consignes car les enjeux sont d’ordre planétaires, ces enjeux ne supportent pas des dissonances. L’Empire lui aussi a une feuille de route harmonieuse pour défendre ses intérêts et conserver on hégémonie.  L’harmonie américaine impose que les Frères Musulmans, ces islamistes pragmatiques et modérés, vivent en harmonie avec les chrétiens athées, dans la réalisation des dissonances qui brisent l’axe de la résistance. On trouve la même  configuration au Liban avec l’axe saoudien, franco-américain et vaticanais contre l’axe de la résistance.

La fin du blocus sur Gaza n’est pas pour demain. La victoire de la résistance palestinienne vient d’être volée une seconde fois. Je viens de lire les termes du cessez-le-feu. C’est une victoire pour l’Egypte des Frères Mususlmans. Ce qui relève de la souveraineté égyptienne et de son devoir islamique est donné comme pâture aux Palestiniens : l’ouverture des voies d’approvisionnement pour la nourriture. En contrepartie l’Egypte s’engage à interdire l’approvisionnement de Gaza en armes et munition. Les termes de la victoire de la résistance qui devaient se solder par la fin du blocus et la fin des assassinats ont été occultés. Les questions essentielles sont reléguées aux calendes grecques. La situation du statut quo est une forme de mort lente pour la résistance. En contrepartie le Qatar va sans doute prendre en charge le « confort » des Gazaouis.

Le grand perdant dans l’opération est Mahmoud Abbas. Il n’a  pas été associé à la décision en Egypte. Les Américains mettent tout leur poids pour donner de la crédibilité, du pouvoir et de l’avenir aux Frères Musulmans chargés de gérer la région. L’Amérique cherchait un partenaire crédible et organisé pour avoir l’interlocuteur valide qui parle au nom d’une région, d’une religion, elle le façonne par une logique de musicien de peintre, de scénariste qui maitrise  les lois de la composition, de la tragédie, et de l’harmonie dans un monde arabe et musulman qui n’a comme grille de lecture que l’émotionnel et les discours fascinants. Nous allons voir le FATAH commencer la danse du ventre devant le HAMAS.

L’Egypte gagne de la consistance idéologique et de la stature diplomatique.  Les Américains et le Qatar vont lui donner le répit sur le plan social et les moyens sur le plan économique pour affronter le FMI et son plan d’ajustement structurel qui demande à court terme de mettre fin aux subventions des prix de première nécessité. L’Egypte du printemps arabe était sur la voie de la révolution du pain.

Le grand absent au Caire est l’Arabie saoudite ! Est-ce la fin du Wahhabisme ? Est-ce la fin du rôle saoudien dans l’échiquier américain ? Est-ce la fin du Pétrole saoudien ? Est-ce le de début du printemps  bédouin ?

L’annonce du cessez-le-feu dans des conditions floues et avec des repères flous

L’Emirat islamique était une dissonance qui cachait d’autres dissonances plus graves et plus décisives dans l’avenir de la Palestine et du monde arabe déchirés par les loups et les brebis.  Les loups arabes sous l’habit des brebis se sont empressés à armer l’opposition libyenne et syrienne pour détruire ce qui reste du monde arabe et avec le même empressement ils ont contraint la seule harmonie dans le monde arabe à ne pas disposer des moyens de son rythme, de sa cohérence, de sa continuité, de sa pertinence, de son opportunité face aux monstres.

Bien avant de lire le contenu du cessez-le-feu il y aura deux questions à suivre dans les jours et semaine à venir :

La gestion de la nouvelle défaite israélienne et le devenir de HAMAS dans la real-politic une autre forme d’harmonie qui vient après la diversion et la subversion.

L’intelligence diabolique est justement de transformer une harmonie en diversion pour faire admettre une nouvelle construction qui donne l’illusion de l’harmonie que les Américains appellent la « régression constructive  » ou le « chaos fécond ».

Pour l’instant les média arabes évitent les problèmes de fond en entrant dans une nouvelle diversion idéologique et une nouvelle subversion médiatique par la spéculation  sur l’après Netanyahu oubliant que celui-ci n’a pas de prétendants puisque ce sont les mêmes figures et la même politique poursuivie alors que les Arabes sont en compétition à qui sera le plus vassal avant et après le « printemps arabe ».

Conclusion

L’apologie de Mech’âal envers Morsi,  Erdogan et Cheikh Qatar est langage de miel qui veut  cacher les dissonances que l’œil non partisan voit non seulement comme des contradictions, mais comme des agressions contre l’esprit lucide. On ne se lance pas dans des diatribes lyriques occultant le contenu de l’accord et flattant l’ego des uns et des autres alors qu’un peuple meurtri attend la fin de ses souffrances, la proclamation des buts atteints par sa résistance à moins que…

Cette agression n’est pas une erreur de stratégie ou une campagne électorale, mais une action minutieuse dans un dispositif complexe, subtile comme une partition de musique, une composition picturale ou un film de grande intrigue où les indices semblent  peu apparents justement par la force de leur éclat.  J’ai écrit et raconté l’agression de 2009 sous le titre « Gaza : la bataille du Forqane » non sous la forme de correspondant de guerre ou d’historien, mais d’analyste musulman. Dans cette guerre j’ai le sentiment d’inachevé,  de non-dit, de manipulation, de jeux de rôles avec des sacrifices humains. Toute proportion gardée et avec tout le respect que je dois aux martyrs je me trouve avec la même impression que celle que j’ai ressenti devant un film que j’étais amené à étudier et à commenter.

Pour que le lecteur partage avec moi les mêmes impressions, il s’agit du film culte « Usual Suspects » (1995) qui met en vedette Keyser Söze un personnage fictif écrit par Christopher McQuarrie,  réalisé par Bryan Singer et interprété par Kevin Spacey. Dans une mise en abime exceptionnel, le suspect Verbal Kint (synonyme  de  Kaiser (empereur) et de  Söze  (bavard ou locuteur) en turc)   dit au détective donne, après une narration complexe qui fait la trame du film, la clé de l’intrigue sous cette expression : « Le coup le plus rusé que le Diable ait jamais réussi, ça a été de faire croire à tout le monde qu’il n’existe pas ». Ce film est un chef d’œuvre toujours enseigné dans les écoles du cinéma et dans les écoles d’écriture. Ce qui est enseigné dans les laboratoires de diversion et de subversion est davantage plus ahurissant !

L’annonce de l’Emirat islamique n’est pas à déboiter de la demande turque du bouclier anti missiles. La guerre contre la Syrie est d’actualité. La Turquie dispose d’une armée plus forte et mieux équipée que celle de la Syrie, mais un affrontement avec une riposte à la palestinienne mettrait à terre tous les efforts de développement consentis par les turcs ainsi que leur plateforme touristique et surtout anéantirait  les opportunités et les pertinences qu’offre la Région aux Turcs et qu’Erdogan a sapé par manque de cohésion avec ce qui fait une civilisation prospère : l’harmonie dans les géographies, les histoires communes, les mentalités collectives et les interactions socio-économiques

Nous pouvons donc faire une autre lecture de la proclamation de l’Emirat islamique à Alep : Gaza et Israël sont des dissonances programmées  dans la refondation du Moyen-Orient qui peuvent générer des contradictions insolubles si le conflit n’est pas réglé à n’importe quel prix pour se consacrer à l’essentiel de la nouvelle harmonie impériale : L’Empire qui se décline avec pragmatisme à tous les temps et dans tous les tons et sur tous les territoires. Ce serait la fin de l’antagonisme Islam capitalisme !  Ce serait la fin de l’Empire ! Le capitalisme et l’Empire dispose encore de suffisamment d’intelligence et de ressources pour nous mener en bateau et nous offrir des héros sur mesure,  nous faire oublier rapidement nos martyrs, nous laisser dans la confusion ne sachant distinguer nos amis de nos ennemis, ni les fruits de la victoire avec les pertes dans la défaite…

Les dictatures arabes avaient fait de la Palestine un fonds de commerce et de l’Islam un instrument et une rente. Les régimes « démocratiques et islamiques sont en train de faire de l’Islam un formalisme pragmatique et de la Palestine un marchepied.

L’Islam et la Palestine sont innocents et le moment voulu ils se vengeront.

Nota bene :

Cet article a été écrit avant la proclamation du cessez-le-feu. Il a été brièvement remanié pour rester dans l’actualité. Il est compliqué et il  peut choquer les bonnes âmes qui aiment les choses simples.  C’est ma vérité, mon sentiment. Je suis sans doute excessif, mais je ne suis pas trop loin de la vérité.

La loi de l’harmonie gouverne l’universel dans ses détails et sa globalité. Elle s’exprime par  une ou plusieurs manifestations qui se conjuguent dans le domaine des formes, des couleurs, des sons, des idées, du langage. La loi de l’harmonie est universelle elle concerne l’histoire, la politique, la guerre malgré les bruits horribles des cris et les vues effroyables du sang : elle raconte une histoire et elle construit un monde nouveau. Le style, les omissions, le sublime ou le cynique de l’histoire dépend de la manière de raconter et du sujet du récit : un loup ou une brebis.

Ne perdez jamais de vue la loi de l’harmonie  raconte une histoire  qui construit ou décrit  un ordre et un monde dans un agencement qui ne heurte pas l’œil, l’oreille et la raison. Ne perdez jamais de vue les buts de la guerre qui consiste à faire taire les armes et la voix de l’ennemi. Ne perdez jamais de vue que la sécurité d’Israël fait partie des dix commandements américains. Ne perdez jamais de vue que l’Amérique n’a pas d’alliés mais des vassaux. Ne perdez jamais de vue que l’Empire ne traite pas avec les Etats, mais avec des régions confiées à des interlocuteurs valides.

Ne perdez pas  de vue que ce qui vient de se passer est un hold-up

Il est inadmissible que Gaza sous Moubarak puisse avoir plus de prestige et de gain politique que sous l’ère d’une gouvernance islamique d’autant plus  qu’elle vient de réaliser l’exploit que personne n’attendait. Il est inadmissible que ce soit l’Égypte qui en tire tout le profit. J’ai beaucoup d’affection et de considération pour les Égyptiens, mais la vérité est plus sacrée à mes yeux que les salamalecs.

Ne perdez jamais de vue que le Prophète (saws) est contre l’esprit partisan et sectaire car c’est par cet esprit que la Fitna pénètre dans le cœur de l’Oumma la détruisant en la soumettant aux appétits de pouvoir.

Que l’esprit partisan et confrérique confisque une révolution et la place sous la bannière de l’ennemi des peuples pour devenir un instrument de l’hégémonie de l’oligarchie impériale alors que l’Islam est antagoniste avec les principes et les comportements de l’Empire est insupportable, mais qu’il gère et récupère une victoire de la résistance contre l’Empire et son bras armé dans la Région pour la redonner à l’empire qui la confisque et la musèle est un suicide.

Ne perdez pas de vue que l’Emirat islamique d’Alep, dans la conjoncture de la bataille de Sijjil est une diversion, une subversion. Il s’agit de continuer à tisser le lien avec l’Emirat islamique de Benghazi, à envisager l’Emirat islamique de Jordanie. L’expérience tunisienne et égyptienne a donné des résultats plus qu’escomptés. C’est un modèle qui se prête donc à la reproduction, à la multiplication et au transfert… Le transfert harmonique qui rappelle les échos des ondes et les suites mathématiques doit nous faire rappeler l’esprit cartésien et artistique des Occidentaux qui annoncent la couleur et le ton : le transfert des Palestiniens est toujours à l’ordre du jour. Si le transfert des populations est impossible ou difficile il est facile de passer à la solution finale : transférer des portions de territoires comme des Emirats islamiques contigües à d’autres émirats islamiques. L’Empire est un chef d’orchestre et un excellent géomètre. Il a déjà façonné nos frontières modernes et nos esprits pragmatiques. L’Empire est une culture anglo saxonne efficace : elle  ne s’embarrasse pas des boulets idéologiques comme la culture  française.

Ne perdez pas de vue la différence entre le réalisme de la résistance palestinienne qui a su s’adapter et se montrer cohérente, dynamique utilisant toutes les opportunités et toutes les pertinences possibles pour imposer sa volonté avec le pragmatisme opportuniste qui adapte ses principes aux conditions politiques pour accéder au pouvoir et le conserver même si cela se fait au détriment de la cohérence, de la dynamique.

 

Nouvelle Victoire de la Résistance

{Et lorsque les croyants ont vu les factions, ils dirent : « Cela est ce qu’Allah nous A Promis, ainsi que Son Messager. Allah a été Véridique, ainsi que Son Messager » Et cela n’a fait qu’augmenter leur foi et leur abnégation.  Il est parmi les croyants des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Il est d’entre eux qui (a accompli son vœu et) mourut (en martyr), et il  est d’entre eux qui attendent, et ils n’ont pas changé leur détermination, afin qu’Allah récompense sûrement les véridiques pour leur véracité, et châtie les hypocrites, s’Il veut, ou leur fasse Rémission. Certes, Allah A toujours Été Absoluteur, Miséricordieux.  Et Allah repoussa ceux qui sont devenus  mécréants, avec leur rage, ils n’obtinrent aucun bien.} Al Ahzab  22 à 25

Au moment où les négociations vont bon train aboutissant cette nuit à une trêve ou à la poursuite de l’agression sioniste contre Gaza je tiens à montrer, en dépit des mauvaises consciences arabes et occidentales que la résistance palestinienne a remporté la victoire dans sa nouvelle confrontation avec l’armée sioniste.

Pour prononcer cette annonce il faut mettre ses pas dans ceux des Prophètes (saws) et suivre avec attention les confrontations antérieures pour suivre leur évolution et tout particulièrement la confrontation Al Forqane contre Hanouka en décembre 2009.

Le but de l’opération « Hanouka » en hebreu et « Plomb durci » en français visait la mise au silence de la résistance palestinienne pour réaliser au moins six  objectifs :

–        Reconquérir  la crédibilité  de la dissuasion de la doctrine de guerre sioniste perdue face au Hezbollah.

–        Liquider politiquement et structurellement le HAMAS, et donner primauté au camp des dialoguistes pragmatiques perdus dans leurs contradictions après  l’accord d’Oslo.

–        Donner crédit à l’axe arabe défaitiste pour aller vers une reconnaissance de l’Etat sioniste avec pour préalable la liquidation de la cause palestinienne, sa  transformation en question humanitaire, la liquidation de la revendication du droit au retour des réfugiés palestiniens et démonter la vanité de la résistance armée considérée par une grande partie des officiels arabes comme une illusion voire un préjudice au processus de paix

–        Se débarrasser de Gaza en en faisant une province égyptienne

–        Faire taire les armes et les voix appelant à la résistance armée.

–        Ne plus être préoccupé par le harcèlement de la résistance palestinienne et par le soutien de la population arabe et musulmane à Gaza pour se consacrer au remodelage du Moyen-Orient qui passe par une guerre civile au Liban discréditant le Hezbollah, le démantèlement de la Syrie et l’attaque de l’Iran.

La résistance palestinienne est la charnière dans l’ensemble de ces objectifs. Cette charnière a résisté et continue de résister, elle s’exprime et fait parler d’elle. Elle a donc logiquement, sur le plan tant stratégique que tactique, remporté la victoire. Les jours à venir vont montrer l’acharnement médiatique arabe et occidental à tenter de prouver le contraire.

Nous allons donc montrer sur le court terme et sur le plan opérationnel comment la résistance a remporté la victoire à laquelle ne s’attendait pas l’agresseur sioniste. Pour cela il faut inscrire cette agression dans le même contexte que l’agression de 2009 avec la différence que l’acteur de la trahison n’est plus l’émissaire égyptien, mais l’émissaire arabe des États-Unis et d’Israël : le Qatar.

Quelques jours avant l’agression, les sources arabes  « bien informées » rapportent l’échec de la visite du Bédouin qatari qui a écourté sa visite et réduit le montant de son aide à Gaza car Ismaël Haniya, sous l’impulsion du martyr Al Jaabari, a refusé de prendre de répondre  favorablement à l’Emir du Qatar  sans consulter  la résistance qui détient la clé qu’il n’a pas.  Le message américain et israélien était sans ambiguïté : Aller vers une trêve inconditionnelle et accepter  la reconnaissance d’Israël par des mesures préparatoires en contrepartie de la reconstruction de Gaza et la levée partielle du blocus :

–        Désarmer la résistance.

–        Couper les relations avec l’Iran.

–        Couper les relations avec la Syrie et le Hezbollah.

–        S’engager dans le processus de paix.

Dans le climat de subversion en Syrie et de visite de l’émissaire arabe à Gaza, Israël a agressé par surprise et contre toute attente Gaza en assassinant Al Jaabari  se donnant ainsi prétexte de la riposte de la résistance pour mener l’opération « colonne de fumée » que les Français appellent, par parti pris, « Pilier de défense ».

Les premiers moments il faut reconnaitre que le coup porté à la résistance palestinienne et son onde de choc étaient terribles :

–        Décapitation de l’encadrement de la résistance.

–        Frappe et destruction des stocks de roquettes.

Dans un rapport de force incomparable qu’il ne faut pas comparer,  la résistance palestinienne a réalisé le miracle : riposter avec intelligence,  efficacité et effet de surprise modifiant les données comme cela s’est passé lors de la confrontation d’« Al Forqane » à « Hanouka ».  En ce moment, où les informations varient entre l’annonce d’une trêve imminente et l’annonce d’une confrontation plus intense et plus large nous montrons les premiers éléments de la victoire nonobstant les résultats immédiats ou futurs sur le terrain :

–        En lançant l’offensive le gouvernement sioniste a présenté Tel-Aviv comme ligne rouge qui engagerait les forces terrestres à envahir  Gaza.  La résistance a montré sa capacité à toucher, Tel-Aviv, montrant qu’elle est capable de frapper le cœur de l’entité sioniste. En frappant le cœur du sionisme, la résistance palestinienne vient de confirmer qu’Israël est vulnérable. Toute la doctrine militaire de l’Empire et de l’entité sioniste est mise à mort. Les missiles et les roquettes anti char, même de fabrication artisanale, peuvent changer l’équation et l’issue d’une bataille. Israël cherche une trêve et pousse les États-Unis à dépêcher leurs émissaires arabes, turcs et européens pour solliciter une trêve.

–        Le Liban, la Syrie, la Palestine et Égypte, sans devoir engager une guerre classique ou nucléaire,  peuvent, avec des moyens rudimentaires,  vider la population de l’entité sioniste en faisant changer la peur de camp.

–        Les premières  ripostes palestiniennes et leur impact sur le sol de la Palestine occupée montrent ce qui attend Israël lors d’une confrontation avec le Hezbollah, la Syrie ou l’Iran : un déluge de feu. L’issue ne sera pas dans la capacité à faire mal, mais dans la capacité à résister et à riposter. Le perdant est celui qui perdra ses nerfs et le contrôle de sa population. Les Musulmans, habitués à vivre dans l’âge de pierre n’ont rien à perdre dans la confrontation face à des peuples « civilisés » et consuméristes qui risquent de perdre leur vie, leur fortune, leur confort. Les Musulmans n’ont rien à attendre de ce monde, ils cherchent le Paradis. Les Musulmans et les Arabes ont un excédent démographique, ils peuvent consentir des sacrifices humains. Les palestiniens donnent mille des leurs pour 4 de leur ennemi.

–        L’équation du sacrifice humain est en faveurs des Arabes et des Musulmans. L’équation devient plus cruciale lorsque la résistance palestinienne réalise en 6 jours ce qu’elle n’a pas réalisé en quelques années : moins de perte dans ses rangs et plus de pertes dans les rangs de l’ennemi.

–        Toutes les factions armées et politiques palestiniennes sont aux premières lignes. Les combattants du HAMAS, du Jihad, du FATAH, du front démocratique coordonnent leurs opérations et donnent des martyrs. Les marxistes, les laïcs et les islamistes sont unis face à l’agression.  Les sunnites, les Chiites, les Frères Musulmans, les Salafistes, les sans doctrines sont unis. Le combat et le clivage est entre le camp de la résistance et le camp de l’agression et ses alliés arabes et musulmans abstraction faite de l’idéologie déclarée et de la doctrine pratiquée.

La question stratégique fondamentale se résume sur deux axes :

–        L’exigence de fédération de toutes les forces dans le monde arabe et musulman et son ouverture aux autres forces dans le monde qui refusent l’agression et l’oppression.

–        Le devoir de mobilisation pour faire échec au plan de l’Empire  et du sionisme.

En attendant le cessez-le-feu ou la trêve ou l’intensification et l’élargissement de la confrontation il faut noter les éléments suivants qui auront des répercussions sur les gains réels à court terme et à long terme :

Qui va imposer les conditions de la trêve ou du cessez-le-feu. L’état sioniste vise à parvenir à une trêve avec HAMAS  excluant le Jihad islamique et le Front populaire démocratique. Les Bani Israël sont connus pour leur compétence à ruser, à leurrer et à jouer sur les contradictions. Bibi joue sa carte politique et joue la crédibilité américaine il va donc s’appuyer sur la compétence des laboratoires occidentaux à  connaitre nos contradictions idéologiques et politiques. Ainsi le jeu va se porter sur le rapport des  Frères Musulmans  avec HAMAS et sur le rapport de la Ligue Arabe aux « arabes ».

Il faut donc s’attendre à voir et à entendre des choses horribles car la guerre psychologique et médiatique est aussi cruciale que le combat militaire sur le terrain de la confrontation.

Pour l’instant nous avons quelques marqueurs dans la grille de lecture de ce qui se passe ou de ce qui se trame dans les coulisses :

–        Le MAE qatari a fait avorter la réunion de la ligue arabe qui d’ailleurs n’attendait que l’occasion pour fuir ses responsabilités. Le peuple arabe et musulman ne manquera pas de voir que la ligue arabe avait accordé 48 heures à la Syrie pour répondre à ses injonctions alors qu’’elle fuit ses responsabilités envers Gaza et la Palestine. Le MAE irakien avait le projet de proposer le recours à l’arme du pétrole, mais au dernier moment il s’est rétracté. Le MAE qatari reconnait que nous sommes des « brebis » livrés au « loup » et qu’il faut baisser les bras. Il a dut baisser le pantalon pour satisfaire les désirs de Livni.  Le roi des bédouins saoudiens  appelle au langage de la raison et à calmer le jeu. La presse officielle saoudite dénigre la riposte palestinienne évoquant le proverbe arabe  » il n’est pire aveugle que l’aveugle qui se  frappe la tête avec sa petite canne en voulant frapper son ennemi plus grand que lui » et que la sagesse commande de laisser le temps à l’initiative de paix arabe de réaliser la normalisation avec Israël car toutes les armées arabes ne peuvent affronter Tsahal. La Turquie qui n’a pas défendu ses martyrs de Marmara est présenté comme un modèle de vertu et de sagesse. L’indien marxiste chrétien d’Amérique latine a plus de cœur et de dignité que ses pouilleux qui vivent confisquant  Mekka et Médina, et dénaturant l’arabité et l’islamité léguées par l’ultime Prophète (saws).

–        L’Égypte et la Turquie coordonnent leurs opérations de maquillage politique et médiatique pour faire aboutir un accord de cessez-le-feu qui sauve les apparences puis donne la victoire à Israël comme cela a été fait en 2009.

–        Les Frères Musulmans surfent sur une vague conciliante de la rue arabe en leur faveur qui leur permet de faire jouer leur aura « islamique » pour calmer le jeu avec l’Arabie saoudite en qualité d’intermédiaire, de garant de la paix, de conciliateur. Il est idéologiquement et religieusement parlant difficile d’imaginer un mouvement islamique atteindre ce niveau de pragmatisme alors qu’il est attendu de lui pas forcement  de déclarer la guerre, mais d’apporter l’aide logistique. Lorsqu’on on suit les déclarations des dirigeants islamistes, de leurs idéologues et de leurs propagandistes on remarque le changement de ton qui passe du triomphalisme et de la facilité déconcertante à un pragmatisme et une difficulté plus déconcertante qui prouve qu’il n’y a rien à attendre de ceux qui se sont empressés de prendre le pouvoir sans être préparés à l’exercer ni avoir la volonté de prendre tous les risques d’innover au prix de perdre ce pouvoir.

Le président Égyptien n’arrive pas à réaliser ce que Khomeyni a réalisé : fédération des forces comme un axe de résistance contre le Grand Satan et une force de libération de la Palestine. Khomeyni est venu après l’accord de camp David en 1978. Il est incontournable dans l’hégémonie organisée des Frères Musulmans dans le monde arabe. Même s’il ne fait pas ce qui est attendu de lui, il ne peut nuire aux Palestiniens comme Moubarak et Suleyman.  Il a donc des cartes à jouer dans le monde arabe et musulman, mais sa manière de jouer ses cartes va êtres déterminante à moyen et long terme.

La situation est complexe : Le Hamas était prisonnier des Frères Musulmans, il se trouve celui qui a pris en otage les Frères Musulmans et lui même otage de sa branche armée. Il faut suivre tous ses événements avec précision et prudence car la résistance palestinienne  va refonder tous les rapports dans le Moyen-Orient. Elle va annoncer de nouveaux rapports entre Netanyahu et l’Amérique.
Comme en 2009 je ne fais pas porter à Égypte toute la responsabilité. Ses gouvernants peuvent  invoquer l’état des lieux catastrophiques pour une population égyptienne de plus de 80 millions d’habitants. Les Arabes pouvaient et sont tenus d’apporter à Égypte les fonds que le FMI et l’Amérique lui donnent afin qu’elle puisse jouer son rôle :

  • Islamique : le devoir de secours
  • Géostratégique : Gaza est la profondeur stratégique tout ce qui se passe militairement, politiquement et idéologiquement a des répercussions à moyen et long terme sur la paix et la sécurité égyptienne. Même si l’Islam est « occulté » la raison d’Etat ne peut être occultée.

Égypte et ses Frères Musulmans sont une fois de plus mis devant les « plaisanteries » du destin que leur imposent la religion, la géographie, l’histoire, l’économie  et la mentalité collective. Si les Frères Musulmans avaient pris en considération ces éléments qui sont les facteurs de promotion ou de régression de la civilisation ils auraient rapidement mis une stratégie pour conserver l’initiative et non la subir. Au lieu de chercher à réaliser,  comme l’a fait Moubarak en 2009, un cessez-le-feu qui donne la victoire factice à l’agresseur frustrant  l’opprimé de sa victoire, Morsi aurait compris depuis longtemps qu’il y a trois  constantes qui sont apparues dans le rapport entre les Palestiniens et les sionistes depuis les accords de Camp David:

–        La nature belliqueuse et fallacieuse de l’entité sioniste qui rompt toute trêve et toute solution. Il n’est pas dans l’intérêt de l’Empire d’avoir d’autres fronts ouverts alors qu’il est pris à l’étau en Irak, en Afghanistan et en Syrie.

–        L’Amérique n’est plus la force hégémonique dans le monde. Il faut consulter les forces en émergence et chercher leur alliance. Meê si l’Amérique n’est pas la force dominante, elle reste puissante et nuisible. Il faut connaitre ses limites pour les franchir avec courage et intelligence et non s’y soumettre avant d’avoir commencé la partie de jeu.

–        L’esprit partisan occulte les forces de la résistance en Palestine. HAMAS, à Gaza, est incontournable, mais il n’est pas hégémonique. Sur le terrain de la résistance, il ne peut non seulement prendre l’initiative sans consulter sa branche armée, mais il ne peut tourner le dos aux forces « silencieuses » ou mises en silence par les médias arabes : le Jihad Islamique et le Front démocratique. Il y a d’autres forces qui sont apparues sur la scène en Palestine et ailleurs dans le monde musulman.

Morsi a été contraint de renvoyer l’ambassadeur israélien et prend conscience que la rue arabe et égyptienne n’est plus absente comme par le passé, même si elle lui accorde encore la confiance. Il est appelé à se radicaliser ou à se discréditer. Les événements ne vont pas manquer de le pousser dans un sens ou dans un autre le poussant à sortir du gué et à choisir définitivement son camp. Il y a encore de nouvelles surprises.

En conclusion le mythe de l’invincibilité militaire et  de l’infaillibilité du renseignement de l’Etat sioniste sont  achevés, définitivement achevés. Ils ne peuvent ni imposer les conditions d’un cessez-le-feu ni le refuser à une communauté internationale qui le demande car ce conflit fausse tous les calculs du « printemps » arabe la grande arnaque du siècle.

Pour l’instant, en prémisse du cessez-le-feu, nous assistons à une nouvelle escalade car il s’agit pour l’entité sioniste de ne pas sortir défaite. Comme en 2009 et en 2006 l’entité sioniste veut marquer les esprit en accentuant les frappes  sur Gaza à partir de l’aviation, de l’artillerie et de la marine. Elle espère ainsi se venger, imposer ses conditions de négociations et espérer gagner un peu de temps qui verrait  l’épuisement des stocks de missiles palestiniens. C’est ce que attendent les Arabes pour se donner bonne conscience et criminaliser la résistance. L’observateur averti remarque que les bombardements et le pilonnage des armées sionistes  ne trouvent plus de cibles à détruire. les armées sionistes ne font que que bombarder pour la seconde et troisième fois les mêmes cibles prouvant l’inefficacité de leur stratégie et leur impasse militaire et politique. Il ne faut jamais perdre de vue le but de la guerre : éradiquer l’ennemi ou faire taire la voix de ses armes et la voix de ses revendications politiques et religieuses

La résistance  a remporté la victoire car elle a dévoilé  la fragilité des acteurs et a permis à ce que la magie se retourne contre les magiciens dans  tous les camps. La plus grande victoire est le changement des règles de la confrontation militaire. Cette victoire annonce trois autres victoires :

–        La reconsidération sur les défaites arabes antérieures. Il n’y a pas eu de défaite militaire mais politique. L’équation politique et le problème de la gouvernance vont aller vers un clivage plus aigu.

–        La victoire du génie arabe et iranien qui s’est montré  inventif. L’embargo et le blocus sont une épreuve : «  le marteau brise le verre, mais il forge l’acier »

–        La prochaine confrontation peut venir de n’importe où. La Jordanie peut devenir  un foyer de tension et rendre les terres occupées à visée de tirs de missiles des bédouins arabes. L’Occident en jouant sur les révolutions arabes jouent sur nos contradictions, mais jouent aussi sur ses contradictions.  Il est vrai que nous regrettons cette manière de confisquer les révolutions arabes ou de les instrumentaliser à des fins géostratégiques, mais nous sommes conscients que l’Occident ne maitrise pas les changements qui peuvent amener d’autres acteurs qu’il ne connait pas et qu’il n’a pas prévu. Il faut suivre la Tunisie, Égypte, la Syrie et la Libye dans une quinzaine d’année. Les véritables changements sont à venir. L’Occident et Israël vont se poser d’autres questions : l’origine des armes de fabrication occidentale qui semblent avoir été utilisé par la résistance palestinienne. Quelle est leur provenance : Libye ou Syrie ? Qui est le transitaire ? Le serpent va se mordre la queue et la France va se trouver une fois de plus confrontée à ses impasses et ses fantasmes…

Cette victoire qui vient après l’assassinat de l’ingénieur de la résistance armée, Al Jaabari, apporte une partie de la réponse sur le devenir idéologique du HAMAS après son retrait de l’axe Iran Liban et Syrie suite à la « révolution arabe  » en Syrie. Une partie de la réponse sur l’évolution du  HAMAS est dans la négociation du cessez-le-feu ou de la trêve. Il est fort significatif de voir que celui qui est en train de négocier, d’amender, d’accepter la proposition n’est pas le HAMAS, mais la résistance. La résistance est administrée par l’ensemble des factions palestiniennes ce qui laisse supposer que le HAMAS n’a plus l’hégémonie sur les questions de paix et de guerre et qu’il est contrait de revenir aux constantes de sa fondation. Si l’OLP se refonde sur les principes qui ont présidé à sa création en s’ouvrant à l’ensemble des acteurs politiques et militaires palestiniens, alors le HAMAS sera lui aussi contraint par la loi de l’adaptation à se ranger sur le nouvel ordre intérieur et à se repositionner entre les « agneaux » arabes et les « lions » arabes.

Avec l’hégémonie des Frères Musulmans et apparenté dans les deux grands pays que sont la Turquie et l’Égypte, lesquels optent pour le pragmatisme, le HAMAS a du mal à trouver ses marques. Il est obligé de s’adapter et de retrouver sa boussole car les épreuves sur le terrain imposent leurs lois et non le pragmatisme. Affaire à suivre

Cette victoire repose de nouveau et avec force, dans la conscience universelle, les trois  constantes de la Palestine :

–        La fin du blocus

–        L’éveil islamique

–        La fin de l’occupation

Cette victoire remet à l’ordre du jour la Palestine comme critère de vérité et curseur dans la grille de lecture du monde. Tous les grands mouvements dans l’histoire du monde sont annoncés en Palestine comme les Prophètes (saws) ont révélé la Parole divine.

Celui qui connait tant ou prou le Coran sait qu’au-delà de nos analyses conjoncturelles ou stratégiques il y a une vérité que la résistance palestinienne a pris en considération qui fait que cette vérité a enveloppé, protégé et donné de la force à cette résistance la rendant triomphante sur le mensonge, même si ce mensonge est puissant :

{Et ne considère point, ceux qui sont tués pour la cause d’Allah, comme morts, bien au contraire : ils sont vivants auprès de leur Dieu et reçoivent leur subsistance, réjouis de ce qu’Allah leur Accorda de Sa Munificence, et voient un augure favorable pour ceux qui ne les ont pas rejoints, derrière eux. Il n’y a aucune crainte pour eux et ils ne seront point affligés. Ils voient un augure favorable par une grâce d’Allah et une munificence. Et certainement, Allah ne perd point la rémunération des croyants, ceux qui ont favorablement réagi à l’appel d’Allah et du Messager, bien que la blessure les ait touchés. A ceux d’entre eux, qui firent le meilleur et sont devenus  pieux, une immense rémunération. Ceux à qui les hommes dirent : « Les hommes se coalisèrent contre vous, prenez donc garde ». Mais cela augmenta leur foi et dirent : « Allah nous suffit, c’est le meilleur Procurateur ».  Alors ils revinrent avec une grâce d’Allah et une munificence. Aucun mal ne les effleura, et ils suivirent l’agrément d’Allah. Allah Possède une Munificence immense. Seulement, tel est Satan : il fait peur à ses liges. Ne les redoutez point, et redoutez-Moi, si vous êtes croyants.} Al ‘Imrane 169 à 176

Ces versets sublimes nous remettent au cœur du défi de la communauté musulmane :  faire du monde notre préoccupation ultime au point de vivre humilié sous les exigences de ce monde ou bien faire de la Promesse divine notre unique intention et ainsi vivre avec un monde qu’Allah mettra sous nos pieds pour  faciliter notre existence dans Son adoration. Celui qui parvient à cette vérité a réalisé le grand triomphe qui ne connaitra aucune défaite.

Leïla Shahid : « Notre stratégie non-violente face à Israël est un échec »

La déléguée générale de l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne,  Leïla Shahid,  a accordé un entretien  à la RTBF :

Leïla Shahid, l’armée israélienne a mobilisé 75 000 réservistes. Les blindés se déploient petit à petit. Vous craignez un conflit terrestre ?

– Oui, je pense que cette situation absolument tragique, parce que c’est la répétition de ce que la population de Gaza a vécu il y a à peine 4 ans, c’est une guerre annoncée. C’est presque indécent de prétendre qu’on est surpris que ça recommence puisque, depuis l’offensive de 2008-2009, rien n’a changé à Gaza et qu’une population occupée depuis 45 ans ne peut pas continuer à vivre humiliée comme elle l’est et qu’il était évident que la communauté internationale aussi est responsable parce qu’elle n’a rien fait de tout ce qu’elle a promis, Union européenne incluse.

Et je pense que l’arrière-pensée de Monsieur Netanyahou dans cette nouvelle guerre qu’il prépare est vraiment beaucoup plus électorale qu’autre chose. Il n’a pas le scrupule d’en faire payer le prix ni à la population civile israélienne, qui est bien sûr incessamment terrorisée par les missiles et les obus que les Palestiniens tirent de Gaza, ni à une population palestinienne encore plus terrorisée…

– Donc, pour vous, on est dans un contexte électoral ?

– Mais bien sûr ! Le 22 janvier, le Premier ministre israélien a décidé qu’il voulait faire des élections anticipées. Il a pris comme partenaire dans sa coalition, Monsieur Lieberman, l’actuel ministre des Affaires étrangères israélien, qui est un homme qui ne cache pas ses positions très radicales. Monsieur Netanyahou a essayé de convaincre le Président Obama de partir en guerre contre l’Iran, il n’a pas réussi. Donc il choisit de faire la guerre contre l’ennemi le plus faible, le moins équipé sur le plan militaire, qui est la population civile de Gaza. Vous n’allez pas me dire que le Hamas, avec les quelques obus qu’ils fabriquent dans les petits ateliers locaux, va tenir tête à une armée nucléaire et aussi puissante que l’armée israélienne. Et ça va être un nouveau massacre.

– Alors, justement, le gouvernement israélien dit défendre sa population. Les Occidentaux pointent, eux aussi, la responsabilité du Hamas dans cette affaire, dans le déclenchement de ce conflit. Quelle est la position de l’Autorité palestinienne sur cette question justement ?

– Ecoutez, nous, nous avons décidé, il y a 19 ans, d’arrêter toute la lutte militaire pour décider de négocier la solution de deux Etats. Mais soyons honnêtes, nous avons échoué. La solution préconisée par le Président Mahmoud Abbas, par le Premier ministre, par Yasser Arafat avant son décès, ça fait 20 ans que nous négocions soi-disant une solution de l’occupation militaire de nos territoires depuis 45 ans. Et qu’est-ce que nous avons fait ? Nous n’avons même pas réussi à faire retirer l’armée israélienne ni de Gaza ni de Cisjordanie, ni de Jérusalem-Est. Donc regardons la réalité en face : la communauté internationale est responsable aussi de notre propre échec, parce qu’il est évident que nous avons un déséquilibre de forces total en faveur d’Israël.

– Et le Hamas, lui, il est responsable ? Le Hamas en lui-même ?

– Oui, mais le Hamas, qui n’est pas le parti que je représente, mais le Hamas représente une population. D’ailleurs, je vais vous dire : ce n’est pas le Hamas qui tire, ce n’est pas vrai que c’est le Hamas. C’est le Jihad islamique et les autres organisations. Le Hamas, ça fait 5 ans, pour des raisons tout à fait évidentes d’opportunisme, a fait respecter un cessez-le-feu intégral, il n’y a plus eu de tirs. Le Hamas a vraiment imposé un cessez-le-feu. Les tirs, ils ont sûrement un peu à voir avec la situation régionale. Mais ils sont possibles parce que la population est excédée que rien n’ait changé dans sa vie.

La tragédie de la Palestine, c’est que la communauté internationale est de mauvaise foi, d’un côté, y compris d’ailleurs l’Union européenne et les Américains, ou incapable de se mettre d’accord sur une vraie politique. Israël est traité comme l’Etat le plus démocratique, le plus gentil, il a les meilleures relations. L’Union européenne vient de lui accorder tous les privilèges au niveau des accords d’association. Et la population palestinienne a le droit aussi de se défendre comme elle pense qu’elle peut le faire. Nous, autorité, nous pensons qu’on peut le faire sur le plan politique, mais on n’a pas vraiment acquis beaucoup de crédibilité, à vous dire vrai, depuis 20 ans, puisque nous avons échoué. Les organisations comme le Hamas et le Jihad islamique, eux, préconisent qu’il faut revenir à une lutte armée.

– Ce point de vue du Hamas, ça vous inquiète ?

– Ça ne me surprend pas mais ça m’inquiète. Je vais vous dire pourquoi ça m’inquiète : ça m’inquiète parce que la disproportion du rapport de force est telle que c’est encore une fois la population civile de Gaza qui va payer le prix. Qui est mort il y a 4 ans ? 1400 femmes, enfants, et vieillards qui ont été bombardés. Qui est en train de mourir depuis maintenant 3 jours ? Ce sont 30 civils palestiniens, ce ne sont pas les combattants qui meurent. Lorsque Israël tire avec des avions F16, ce n’est pas le Hamas ni le Jihad islamique qu’on punit, c’est la population de Gaza qui ne peut même pas fuir parce que toutes les frontières de Gaza sont fermées par Israël.

– On a assisté, avant-hier, à des scènes assez rares en Cisjordanie. On avait certaines personnes qui brandissaient sur le territoire de la Cisjordanie des drapeaux en signe de ralliement au Hamas.

– Mais c’est normal parce que je vous dis que moi, je suis l’ambassadeur de Palestine, et je vous dis que, malheureusement, la stratégie de ma direction, la mienne, celle que je défends maintenant depuis 45 ans, elle a échoué. Dites-moi à quoi ont servi les négociations pendant 20 ans ? Nous avons commencé à négocier à Madrid en 1990. On a continué en 1993, on a arrêté la lutte armée, on a voulu montrer qu’on était respectueux du droit international, et Israël nous a donné une claque.

Nous avons des résolutions qui obligent Israël depuis maintenant 45 ans, c’est-à-dire la résolution 242, à quitter les territoires occupés parce que l’occupation de territoires par la force armée est illégale. Qui a fait appliquer ça dans les territoires palestiniens ? Personne. Donc ne donnez pas de leçon de morale à une population qui est excédée. Et nous devons, nous, faire une autocritique de dire que, malheureusement, nous n’avons pas réussi à mettre fin à l’occupation par des moyens non-violents, donc nous allons voir encore plus que Monsieur Netanyahou utilise cela pour son agenda électoral. Il va se mettre comme candidat, lui et Monsieur Lieberman, dans un mois comme le héros, je dirais, de l’unité nationale israélienne contre soi-disant les ennemis. Et il revient vers la guerre des civilisations et il reprend le discours de Monsieur Bush d’ » axe du bien contre le mal « , et bien sûr il diabolise le Hamas et tout ce qui est islamique pour se faire lui le chantre de la liberté.

– Et d’après vous, quel rôle peut jouer l’Egypte ?

– Tout front militaire, à côté de la frontière de l’Egypte et de Gaza, va déstabiliser aussi le président Morsi. C’est pour ça qu’il a été très vite mobilisé et, bien sûr, il a une relation, en tant que parti politique, avec le Hamas. Mais je vous dis, le Hamas a pratiquement respecté intégralement le cessez-le-feu pendant 5 ans. Pourquoi aujourd’hui ça reprend ? Je pense que c’est aussi le contexte national israélien et les élections. Et Morsi va voir, et il a déjà appelé deux fois le président Obama pour essayer aussi de dire aux puissances internationales qu’il faut qu’elles l’aident à calmer les visées de Monsieur Netanyahou qui ne mettent pas seulement en danger les Palestiniens, mais aussi toute la région.

Propos recueillis par Pierre-Yves Meugens

Ecoutez ici l’entretien avec Leïla Shahid

Source : rtbf0info

http://www.rtbf.be/info/monde/detail_violences-a-gaza-entretien-exclusif-avec-leila-shahid?id=7876355