Mourir en France

premier cimetière musulman à strasbourg

Il n’y a pas un jour sans que ne soit évoquée la manière abjecte de profanation des tombes musulmanes ou de l’incinération des Musulmans. Chaque jour des Musulmans décédés en France sont mis dans des sacs en plastiques et jetés dans des fosses communes puis incinérés. D'autres sont plombés dans des chapes en béton. Il y en a rendent l’âme entourés de curés et qui reçoivent les sacrements du rite chrétien. La pauvreté, la solitude, l’abandon, l’ignorance et le mépris que nous inspirons sont quelques explications. Nous serons interrogés, moi compris, sur les droits bafoués du mort musulman, par Celui qui a créé la mort et la vie pour nous éprouver.

C'est bien d'en parler pour attirer l’attention mais le problème est plus complexe et plus ancien. Il est facile d’en imputer à la responsabilité aux autorités françaises comme si elle a la charge de conduire le Musulman au Paradis alors que le Musulman lui-même se conduit d’une manière insensé et inconséquente qui fait de lui un interlocuteur « valide » qui répond aux injonctions et aux prescriptions et non un être humain organisé, efficace.

L’insenséisme c’est nous faire subir chaque vendredi une invocation de soutien aux assassins islamo otanesques qui agissent en violeurs et en égorgeurs pour le compte de l’OTAN, du Mossad et des monarchies corrompues et vassales sans aborder les devoirs des vivants et les droits des morts en France.

Nous savons qu’Allah est Al Qadir et qu’il fera ressusciter les morts, tous les morts, les carbonisés, les engloutis au fond de l’océan, les pulvérisés par une bombe atomique, les dilués dans de la chaux, les fossilisés dans du béton, ou les dévorés par les vermines :

« Chaque personne sera ressuscitée dans l’état dans lequel elle se trouvait avant sa mort » Hadith

La prière pour le défunt ainsi que la défense de ses droits moraux est un devoir qui incombe aux Musulmans et non aux athées parce que le Messager de Dieu a ordonné aux musulmans de les faire et ceux-ci ont continué depuis son époque à l'exécuter. Dans les droits du défunt il y a  le doit à la toilette mortuaire et le droit à l'intégrité physique de son corps ainsi que le droit à préserver ses secrets et ce qui relève de son intimité (ni les voir ni les divulguer). Ce corpus de droits est une obligation (Fard Kifaya) dont le reste de la Communauté est exemptée dès lors qu'un groupe de musulmans s'en acquitte.

« Je suis plus proche du croyant qu'il ne l'est de lui-même. Les biens que vous laissez, à votre mort, passeront à vos successeurs. Les dettes, les familles et les orphelins seront à ma charge » Hadith

 

« Selon Abou Hourayra, une jeune noire (ou un jeune noir) avait pour charge de balayer la mosquée. Le Prophète remarqua un jour son absence et s'enquiert de ses nouvelles. On lui dit: «Elle (ou il) est morte (ou mort)». Il dit : «Que ne m'avez-vous annoncé sa mort ? ». (On dirait que les gens ne lui avaient pas donné grande importance). Il dit: «Montrez-moi sa tombe». On la lui montra et il pria sur elle (lui) puis dit: «Ces tombes sont pleines de ténèbres pour leurs occupants et Dieu le Très-Haut les leur illumine par ma prière sur eux». » Hadith

 

« Quiconque suit un convoi funèbre et accomplit la prière du mort, bénéficiera d'un qîrât ; quiconque y participe jusqu'à la fin des funérailles bénéficiera de deux qîrât, dont le plus petit est de la dimension de Uhud – ou dont l'un est de la dimension de Uhud ». Hadith

« Tout homme musulman à la prière mortuaire duquel assistent quarante hommes qui n'associent rien à Dieu, bénéficiera auprès de Dieu de leur intercession. » Hadith

 

Ces hadiths montrent que si les biens du défunt reviennent aux ayants droits, les droits du pauvre, du démunis, du musulman mort sont à la charge de la communauté musulmane, dans l’ordre de priorité suivant : le gouvernant musulman, les organisations structurées et dotées de moyens, les fondations pieuses et la communauté de croyants. Nul ne peut croire qu’un droit peut être bafoué impunément sans se poser la question si le déni de droit des uns n'a pas pour corolaire l’abandon des devoirs des autres.

Et pourtant dans le Fiqh musulman la tombe est le Waqf individuel, le bien inaliénable que chaque musulman possède réellement sur cette terre de passage et d'épreuves. La tombe est inviolable. Dans un pays laïc qui a profané le sacré et nié le divin y-a-t-il place à autre chose que la profanation? Profanation de la vérité, de la foi, de la tombe… La question que nous devons poser et ne pas esquiver : que faire pour dépasser l'indignation et la dénonciation? Que faire lorsque on sait que le Fiqh musulman accorde le dernier droit celui de la dignité d’être bien enterré et de bénéficier soit d’un soutien spirituel au moment de l’agonie soit d’une invocation de miséricorde et d’une présence compatissante qui intercède en sa faveur lors de la mise sous terre. Que faire et que dire lorsque s’inscrivant dans les recommandations du Prophète (saws) le Fiqh mortuaire exige de respecter ce principe :

« On prie pour l'avorton mort-né par c’est un souffle de vie exactement comme le fœtus qui naît vivant ». Hadith

Que dire et que faire lorsqu’il s’agit d’un homme ou d’une femme que les circonstances de vie et de mort ont amenée au dénuement et à l’anonymat le plus complet pour être jeté(e) dans une fosse commune, une chape de béton, un incinérateur, un rite chrétien ou une tombe profanée par des blasphémateurs profanateurs du droit ultime ? Pouvons-nous invoquer le Hadith qui dit que celui qui meut en terre étrangère est un martyr pour détourner notre conscience comme si le martyr n’a pas droit aux derniers honneurs et aux dernières invocations en sa faveur ? Ceci nous amène a nous poser la question de fond sur ceux qui meurent dans la misère et la solitude livrée à une cité païenne mais aussi sur ceux qui sont nés en France et qui doivent trouver une réponse à la question de leur enterrement : être enterré ou rapatrié vers leurs pays d’origine. Dans le cas du rapatriement quel est le sens de vivre et mourir ici et d’être enterré ailleurs ? Cette question ne remet pas en cause ni en débat les cinq Ghoyoub qui échappent à l’entendement et à l’action de tout être humain :

 

إِنَّ اللَّهَ عِنْدَهُ عِلْمُ السَّاعَةِ وَيُنَزِّلُ الْغَيْثَ وَيَعْلَمُ مَا فِي الْأَرْحَامِ وَمَا تَدْرِي نَفْسٌ مَاذَا تَكْسِبُ غَدًا وَمَا تَدْرِي نَفْسٌ بِأَيِّ أَرْضٍ تَمُوتُ إِنَّ اللَّهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌ

{Certes, Allah possède la connaissance de l’Heure, et Il Fait tomber la pluie abondante et Il Sait ce que contiennent les matrices. Et nul être ne sait ce qu’il gagnera demain, et nul être ne sait en quelle terre il mourra. Certes, Allah Est Tout-Scient, Omniconnaissant.} Luqman 31

L’ignorance du Ghyab est-elle une excuse pour manquer à nos devoirs fondamentaux. Les notables qui font étalage de leur succès seront-ils à l’abri de répondre des responsabilités que leur confère leur présentiel médiatique et leur capacité de mobiliser les Musulmans.

La Tunisie de Ben Ali faisait l'effort de rapatrier au compte de l'Etat tunisien les tunisiens décédés en France. C'est le paradoxe, un de plus de notre monde musulman en confusion et en contradiction sur ses morts et ses vivants. Quel est le devoir de l'Algérie, de son MAE et de son ministère des Affaires religieuses et des Habous eu égard à sa richesse et au poids de la population d'origine algérienne en France. Elle peut financer des fondations pour les futurs défunts et faire revivre la mémoire des Algériens, des Maghrébins et des Afrcains qui sont morts pour défendre l'intégrité du sol français. Le Qatar qui finance des terroristes agissant en Libye, en Syrie, au Mali, en Mauritanie et en Algérie devrait être invité par les associations musulmanes en France à participer à un enterrement descent en France des Musulmans au lieu  de participer à fabriquer des monstres que l'Islamophobie met en ruches de films et de vidéos pour les exploiter au moment opportun contre la violence des musulmans. L'arabie saoudite qui fait manger à ses pélerins des coqs et des poulardes françaises devraient avoir la pudeur de verser un pourcentage sur ses transactions au profit des musulmans morts ou vivants et qui sont besogneux d'une aide caritative… L'Algérie la plus impliquée pourrait par ce geste de compassion et de devoir en élérgissant son action à des oeuvre à destination de la jeunesse en plus de la miséricorde pour les malades et les défunts faire oublier les dignitaires qui viennent dépenser des millions pour mourrir en ouvrant la porte de compassionaux Haragas qui trouvent papiers, formation, travail puis retour au Bled avec un métier utile. Notre temps de vie, trop court, est dépensé en bavardage, notre argent est dilapidé en futilité et les occasions sont toujours là demandant des bras et des têtes pour aller vers davantage de dignité, de réconciliation nationale :

" Quiconque est dans l'assistance de son frère (necessiteux) Allah viendra à son secours"

 

"Soyez misericordieux envers les gens de la Terre, vous aureez la miséricorde de Celui (ceux) qui est (sont ) dans les Cieux".

Le CFCM, l'UOIF, la GMP, les autres collectifs et les brasseurs d’argent sont depuis longtemps dépassés pour mettre en place une ingénierie qui à travers la prise en charge du mort défend les droits du vivant. Je m’explique même si la pensée négative et l’inertie préférant la fascination à la réflexion me reprochent de mettre les pieds dans le plat et de briser le consentement. Je vais m’expliquer à travers non plus les références à l’Islam que nous avons bafoué mais à travers les références à l’humanité et ce qu’elle a produit comme humanisme qui est le terreau ou le socle où l’Islamité peut prendre racine quand elle a vocation à l’universel et non au folklore. Gabriel Garcia Marquez nous apporte la solution qui manque à notre islamisme ostentatoire mais vide d’efficacité : « On n'est de nulle part tant qu'on n'a pas un mort dessous la terre. »

Pour être précis sur le sens et la praxis qui en découle il faut citer le paragraphe suivant extrait de « Cent ans de Solitude »

 

« Nous ne nous en irons pas, dit-elle. Nous resterons ici parce que c`est ici que nous avons eu un enfant.

– Nous n`avons pas encore eu de mort, répliqua-t-il. On n`est de nulle part tant qu`on n`a pas un mort dessous la terre.

Ursula lui répondit avec une douce fermeté :

– S`il faut que je meure pour que vous demeuriez ici, je mourrai. »

 

Pour rester dans l'esprit laïc derrière lequel se cache les ennemis de l'humain au nom de son incrédulité face aux prophétie je ne peux m'empêcher de constater l'accomplissement de celle d'André Malraux le ministre de la Culture du Général De Gaule : " Une civilisation qui ne sait plus construire une école, un temple ni un tombeau…. Est la mort des dieux… mais les diables sont bien vivants"

Pour vivre ici respecté il faut, comme je l’ai montré dans une des pistes de riposte à l’Islamophobie : poser ses valises et accomplir sa vocation de témoin auprès des hommes et contre les diables comme le Prophète a été témoin auprès de nous. On ne peut jouer ce rôle de témoin par l’infantilisme du verbe du comportement et l’oubli du devoir de trouver la solution à la demeure finale de nos morts. C’est en pensant à nos morts et à la mort que nous nous inscrivons réellement dans la vie, dans la vitalité conformément à la parole divine :

{Magnifié soit Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver : qui est le plus excellent en œuvre…} Al Mulk 1

Le sionisme et l'extrême droite pour des raisons qui convergent veulent notre départ ou notre parquement dans un ghetto. S'incrire entre l'enfant qui né ici et le proche qui meurt et qui soit enterré ici cultive l'ancrage irrévocable au sol d'existence, à la lutte pour les racines, à la continuité spatiale des générations et bien entendu à cette proximité entre le présent et le disparu que les distances rendent difficiles couteuses et faciles à laiser tomber. Par la mort, le lieu de recueuillement, l'entretien de la tombe et la visite de la tombe,  le vivant et le mort transforment le sol en  passerelle indéfectible  dans le temps et dans l'espace. Plus la vie et la mort sont dans un processus qui refuse l'indifférenciation plus l'intégration dans la reconnaissance de la diversité et de l'enrichissement mutuel en gardant ce qui fait sa différence de foi, de rapport à la mort, de valeurs tout en partageant ce qui fait l'intégration ; les interactions sociales, politiques, économiques, culturelles de territoire dans la trasparence et l'enrichissement mutuel.

L’excellence d’une communauté se réclamant de Mohamed et du Coran est non seulement dans la pratique de ses rites mais surtout dans sa compétence à produire ses idées, son argent, son élite, sa zakat ainsi que des fondations de Waqf mususlman qui se chargent, entre autres, de la défense des droits mortuaires du musulman en attendant que les Musulmans se réveillent et défendent les vivants et leur dignité. Ce Waqf aurait en charge d'acheter et d'entretenir des cimetières musulmans, de mettre sur place des pompes funèbres musulmanes efficaces, ou d'assurer des partenariats avec les pompes funèbres musulmanes existantes pour le rapatriement et l'enterrement au Maghreb ou en Afrique ou ailleurs quand il s’avère qu’il n’est pas possible de le faire en France. Le rapatriement devrait être l’exception et non la règle.

Si les 100 milles personnes qui se réunissent au Bourget avaient versé 1 euros pour la demeure ultime il était possible d’assoir une fondation avec un demi million d’euro qui fructifierait ce capital dans des opérations immobilières, agraires, agro alimentaire ou industriel dans le cadre des coopératifves pour disposer du capital circulant et gérer le Waqf. Une telle opération soutenue et planifiée aurait permis de mettre en application les principes de l’économie solidaire et participative islamique et en application les règles du Waqf islamique. La même opération multipliée en volume, en activité et en lieux d’actions dans le domaine de la viande halal ou de l’immobilier locatif aurait permis de financer d’autres fondations à vocation pédagogique, sanitaire, cultuelle et ainsi par effet d’entrainement nous aurions créé de l’emploi et nous aurions participé à la lutte contre les marchands de sommeil et les marchands de rêves qui exploitent les travailleurs musulmans, africains et les nouveaux migrants.

Est il permis d’envisager, ici ou ailleurs, la paix juste, durable et prospère sans justice sociale? N’est ce pas l’iman Ibn Hazm en Andalousie pourtant considéré comme un formaliste  qui a promulgué cette fetwa

« Si un homme meurt de faim, de froid ou d’injustice dans une cité c’est l’ensemble de la communauté de cette cité qui en assume individuellement et collectivement sa mort considérée comme un crime contre l’humanité »

Il y a un gisement de possibilités à exploiter si nous réalisons trois conditions fondamentales :

       –  L’amour sincère du Prophète,

       – La mobilisation des compétences hors de tout sectarisme et de toute division des rangs,

       – La définition des priorités. Cette dernière nous aurait montré que les tâches à faire pour émanciper et défendre la communauté musulmane en France contre ceux qui veulent les chasser ou les pousser au communautarisme et à la victimisation ont priorité sur un soutien inconditionnel et aveugle aux profanateurs de l’Islam au nom d’Allah Akbar en Libye et en Syrie.

Nous ne pouvons faire correspondre des conditions favorables à des possibilités fructueuses tant que nous n’avons pas pris conscience et trouver le remède du mal qui nous hante et qui nous laisse faire du surplace montrant aux autres notre insignifiance et notre bavardage incohérent. Si Allah (swt) est une vérité sans fausse pudeur envers l’envoyé infaillible que devrions-nous dire sur nous-mêmes et sur notre insolence flagrante :

 

مَا أَصَابَكَ مِنْ حَسَنَةٍ فَمِنَ اللَّهِ وَمَا أَصَابَكَ مِنْ سَيِّئَةٍ فَمِنْ نَفْسِكَ وَأَرْسَلْنَاكَ لِلنَّاسِ رَسُولًا وَكَفَىٰ بِاللَّهِ شَهِيدًا

 

{Ce qui t’atteint de bien vient d’Allah, et ce qui t’atteint de mal vient de toi-même.} An Nissa 74

Depuis l’enseignement du revers lors de la bataille d’Ohod les Musulmans ont intériorisé le sens des responsabilité et le chemin vers la considération et le Tamkine (la territorialisation de la communauté, de sa religion et de sa vertu, de son efficacité civilisationnelle) et c’est davantage d’examen de conscience que d’auto satisfaction ou de quête de récompense pour un devoir que nous avons mal accompli et des droits que nous avons occulté y compris ceux des morts :

أَوَلَمَّا أَصَابَتْكُمْ مُصِيبَةٌ قَدْ أَصَبْتُمْ مِثْلَيْهَا قُلْتُمْ أَنَّىٰ هَٰذَا قُلْ هُوَ مِنْ عِنْدِ أَنْفُسِكُمْ إِنَّ اللَّهَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ وَمَا أَصَابَكُمْ يَوْمَ الْتَقَى الْجَمْعَانِ فَبِإِذْنِ اللَّهِ وَلِيَعْلَمَ الْمُؤْمِنِينَ وَلِيَعْلَمَ الَّذِينَ نَافَقُوا

 

{Quand un malheur vous frappe, quoique vous ayez infligé le double vous dites : « Comment cela ? » Dis : « Cela vient de vous-mêmes ». Et ce qui vous a atteint, le jour où les deux troupes s’affrontèrent, fut par le Vouloir d’Allah, afin qu’Il Voie les croyants, et afin qu’Il Voie ceux qui furent hypocrites.} Al ‘Imrane 165

Les Musulmans peuvent et doivent se mobiliser pour réclamer aux municipalités, au Ministère de la Justice et au Ministère de l’Intérieur le « Carré des indigents » pour les Musulmans qui serait géré non plus comme une fosse commune mais comme un Waqf musulman. Si le terme Waqf fait peur le terme fondation est approprié. Je joue sur les mots de notre malheur car j'aurais pu dire le "carré des indigènes". Indigents ou indigènes nous restons musulmans que les épreuves du temps et les iniquités des hommes ne peuvent installer dans un procéssus victimaire ou dans une démarche démissionnaire. Comme le dit si bien l'Imam Ali :

"Il n'y aucun droit perdu tant qu'il y a un devoir qui le revendique"

C’est un combat dans lequel se sont déjà versés de jeunes associations dirigées par des jeunes musulmans qui ont très peu de moyens financiers et presque pas de réseau social, pas de parrainage politique et absence de mécénat. Je leur apporte ici ma gratitude et mon encouragement faute d’apporter un concours financiers substantiels.

Encore une fois les divergences mineures dans le Fiqh selon les écoles doctrinales de l'Islam ne sont que des différences de lectures et d'interprétation qui ne dispensent aucun musulman du fondamental qui est le respect du droit humain tout particulièrement celui du défunt qui est livré aux mains de sa communauté avant d'être remis à Allah qui le jugera ainsi que la manière dont sa communauté l'a honoré ou méprisé.

Allah, notre Dieu, nous avons été injuste envers nous-mêmes pardonne-nous et fais nous miséricorde.

 

Omar Mazri

 

PS : 1 – L'ancien président du CRCM Alsace, un jeune d'une grande probité morale et intellectuelle a pris contact avec moi sur cet article et me dit ceci : " nous avions travaillé sur le 1er cimetière musulman de Strasbourg qui est aujourd'hui opérationnel. Le droit local d'Alsace-Moselle permettait de contourner les restrictions liées à la laïcité pour entreprendre la réalisation d'un cimetière entièrement musulman. D'ailleurs il me semble que récemment un autre cimetière musulman en dehors de l'Alsace-Moselle a été réalisé, je n'arrive pas à retrouver le nom de la ville. Franchement cher frère, je ne vois pas pourquoi on ne se battrait pas pour avoir des cimetières entièrement musulmans et sortir de la logique des carrés, Il existe des cimetières privés, par dérogation du droit commun, tout à fait légaux. La plupart sont gérés par les consistoires israélites, quelques uns sont protestants. Aujourd'hui il est interdit d'en construire de nouveaux et même d'agrandir ceux existants. Le combat juridique et politique en vaut la peine."

2 – J'ai déja écrit sur ce sujet et j'y reviens à la lecture d'un l'article publié sur le Web concernant l'inhumation des musulmans dans des dalles ou des blocs  de béton à Avignon.

3 – J'ai eu l'honneur de rencontrer au cours d'une conférence en 2910 un jeune parisien des quartiers, Kamel, qui m'a fait part de son projet de cimetierre musulman et de solidarité sociale. Il s'agit de MouslimHelp dont voici les coordonnées : http://www.mouslimhelp.com/spip.php?article2

4 – En parlant de carré (iindigent ou indigène) on borne l'espace alors qu'Allah nous a dit que sa terre est vaste pour nous inviter à nous y déployer car telle est notre vocation d'humain, nous inscrire dans le mouvement de la création, du temps, de l'espace, des circonstances. C'est par ce mouvement que nous développons les capacités illimités d'adaption mais aussi d'innovation et comme dit Gustave Yung " deviens ce que tu dois devenir pour ne pas décevoir la vie"

Contre la grammaire des civilisations la dislocation ethnique

Contre la grammaire des civilisations c’est à dire l’harmonie des accords et la concorde des continuités des mentalités collectives, des histoires communes, des espaces partagées et des économies socialisées le nouvel ordre mondial mène une guerre impériale comme celle de Rome, de Cesars et des Pro Consuls romain contre les colonie : diviser pour mieux régner. Contre l’harmonie et la paix l’Empire propose la regression féconde par la dislocation des territoires sur des critères ethniques, linguistiques ou purement utilitariste dans le cadre de la vision géopolitique du 8 ème commandement des Dix Commandements américains.
Après la partition de l’Irak entre kurdes, sunnites et chiites, après celle de la Libye où ont voit déja la coalition disparate tunisienne s’empresser d’aller vers une fusion pour inscrire la partition de la Libye dans l’imaginaire des Arabes et de leurs appétits revisités par la post-modernité (pas de centre, pas de totalité mais des isolats et des ilotismes qui se reconfigure au gré des situations) c’est bientôt le tour de la Syrie et de l’Algérie comme le montre la carte 1 et la carte 2. Le projet du Grand Moyen-Orient est presque ficelé : voir carte 3
Le projet brittanique, qui a partitionné l’Inde pour donner le Pakistan et partionner celui-ci pour donner le Bengladesh et couper les populations qui ont des milliers d’années de vie commun et un potentiel de résistance spirituel contre le matérialisme, est héritée par la force brutale américaine qui a le projet de le réaliser dans le monde entier comme sur cette carte au Nigéria déchiré par une guerre civile fomentée par le Vatican pour des raisons d’évangélisation et par la CIA pour le contrôle des ressources du sous-sol : voir carte 4
Le Soudan après le Darfour va entrer dans de nouvelles partitions voir carte 5. Le cas du Soudan est le plus lamentable quand on sait que 600 millions de dollars auraient permis d’exploiter les ressources hydrauliques pour mettre fin à la crise « religieuse » et « ethnique » entre les différentes tribus. Grande responsabilité historique de Omar Al Bachir et des Arabes.
Pendant ce temps les Africains, y compris l’Algérie, n’imaginent aucun scénario de résistance sinon de se mettre tous, comme inspirés par le même Satan, à revoir le découpage administratif de leur territoire. Notre brillant Belkhadem lance encore ses fanfaronnades :  » le FLN dispose de suffisament de cadres pour 15 pays ». Oui si l’Algérie est partitionné en 15 pays sans le pétrole.
L’Europe sera regionalisee dans le cadre de la gestion décentralisée des territoires : L’Europe des Etats-Nations sera remplacée par le vieux projet germanique auquel adhère les Américains : l’Europe des Régions. Ceci se fera sur le dos des musulmans qui subiront les diversions et les exacerbations en leur qualité de minorité en Europe. Ceci se fera sur le dos des Musulmans qui seront la périphérie qui apporte dans sa forme disloquée à la fois les ressources, le tout sécuritaire pour bloquer l’emmigration et la garantie d’être toujours des minorités sans influence sur les Régions européennes ni sur la nouvelle géopolitique du monde au main des oligarques. Le malthusianisme économique et géopolitique à la mode Brezinski.
Pour l’instant les peuples poussés au consumérisme et les élites serviles dorment alors que leurs maitres travaillent à leur ambition illégitime, cynique et injuste.
Omar Mazri

l’Antéchrist Abou’âmama, l’Amérique et les mondes musulmans

A l’université du Caire devant quelque 3.000 invités, le président s’appuyant sur des citations du Coran dit :

« Ce cycle de méfiance et de discorde doit s’achever »

« Je suis venu chercher, ici au Caire, un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un nouveau départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel. Un départ fondé sur cette vérité que l’Amérique et l’islam partagent des principes communs de progrès, de tolérance et de dignité humaine ».

Avec brio d’un rhéteur il a dit au monde musulman frappé d’Obamamania :  » aidez-moi à vous aider à rester sous ma domination. »

Intelligence, naïveté ou niaiserie ?

 

C’est au moment où l’Empire US subit le retour de manivelle de sa politique impérialiste contre le monde musulman par des défaites militaires et politiques et une crise économique et financière sans précédent et qu’il prend conscience de sa vulnérabilité et de son image hideuse dans l’imaginaire du musulman que le Caire lui offre une tribune pour parler au cœur des musulmans.

Obama, à la tête de l’empire capitaliste, ouvre son discours par « Assalaamu alaykum » (Paix sur vous) et le monde ouvre ses oreilles et son cœur pour plonger dans l’extase oubliant l’horreur colonialiste US américaine. L’extase du monde musulman va atteindre le niveau planifié par les spécialistes de l’audimat lorsqu’Obama égrène les versets coraniques comme s’il était le Grand Mufti de Jérusalem faisant le sermon du premier vendredi de la libération d’Al Aqsa par Salah Eddine.

Pour Hassan Haykal, le célèbre journaliste égyptien et ancien ministre de la culture du président Nasser le discours d’Obama avec ses citations coraniques est l’œuvre des orientalistes de l’establishment dont Henry Kissinger qui savent flatter la fibre émotive des musulmans. Ce procédé témoigne soit de la naïveté de l’administration américaine vis-à-vis du monde musulman considéré comme facilement manipulable ou de la naïveté réelle des peuples musulmans qui n’ont aucune grille de lecture du discours et d’aucun critère de comparaison entre le discours lénifiant américain et sa pratique violente contre le monde musulman. Le temps va montrer le degré de naïveté des uns et des autres. Pour le moment le constat est aussi simple que le cerveau d’un benêt : la production hollywoodienne produit au public musulman les paroles qu’ils veulent entendre et comme tous les spectateurs devant la machine à produire du rêve et de la magie les musulmans applaudissent à la fiction visionnée comme s’ils avaient devant eux le film  » Moise et les dix commandements » ou  » A l’aube de l’Islam ».

Ironie de l’histoire : ce sont les néo conservateurs judéo-chrétiens sionisant qui attendaient le retour du Messie et finalement le ciel l’a envoyé à ceux dont leur religion leur dit pourtant que le temps des Messies est révolue, maintenant c’est le temps des résolus :

{Aujourd’hui, J’ai amené votre religion à son point de perfection , Je vous ai accordé Ma grâce tout entière et J’ai agréé l’ISLAM pour vous comme religion !} Al-Maidah 3

Pour que les musulmans reprennent conscience que Dieu a parachevé la religion pour leur bienfait il faudrait qu’ils se réconcilient avec leur foi et leur intelligence en se libérant d’abord des illusions et de la confusion. Pour que les musulmans sortent de la confusion il faut qu’ils lisent ou relisent le Coran qui leur dit que leur Qibla n’est pas l’Amérique et que leur crainte doit être placée à bon escient :

{De quelque lieu que tu viennes, oriente-toi vers la Mosquée sacrée ! Où que vous vous trouviez, tournez vos visages dans la même direction, afin de ne pas donner prise aux critiques des hommes, excepté celles qui émanent des injustes parmi eux. Ceux-là, vous n’avez pas à les craindre. C’est Moi que vous devez redouter, afin que Je parachève Ma grâce en votre faveur et que vous soyez guidés dans la Voie du salut.} Al-Baqara 150.

Le show médiatique américain manie et manipule le symbole jouant de la méconnaissance des uns et de la connaissance ignorante des autres et renverse l’ordre moral et spirituel en s’appropriant la vérité coranique pour l’utiliser comme arme de diversion contre des peuples qui ont pris leur propre religion comme amusement et passe-temps pour oisifs. Ce n’est plus Ben Laden qui invite l’Amérique à se convertir, sous la contrainte terroriste, mais Obama qui invite les musulmans à être de bons et fidèles musulmans, sous la persuasion de son sourire messianique. Il s’approprie donc l’initiative à laquelle nous invite le Coran :

{Qui donc tiendrait un meilleur discours que celui qui appelle les hommes à Dieu, fait œuvre pie et proclame tout haut son appartenance à l’islam? La bonne action et la mauvaise action ne sont pas pareilles. Rends le bien pour le mal, et tu verras ton ennemi se muer en fervent allié ! Mais une telle grandeur d’âme est seulement le privilège de ceux qui savent faire preuve de patience et de ceux qui sont touchés par une grâce peu commune.} Fussilat 33

Frappé par la grâce divine Hussein Abou Amama nous sermonne en nous retournant notre prosélytisme :

{Ô vous qui croyez! Craignez Allah et soyez avec les véridiques.} at thawba 119

Les musulmans applaudissent et s’extasient en lançant dans le ciel des « Sobhane Allah ». Oui gloire à Dieu qui fait parler les pierres, les morts, les momies des Pharaons et les mécréants les faisant témoigner contre les musulmans insouciants et pervers. Ce verset 119 de la sourate at Thawba est contextuellement la confirmation de l’agrément de Dieu de la contrition et du repentir des trois compagnons du Prophète rongés par le remords et leur mise en quarantaine d’avoir déserté le champ de bataille par insouciance et non par lâcheté :

{Allah a accueilli le repentir du Prophète, celui des Emigrés et des Auxiliaires qui l’ont suivi à un moment difficile, après que les cœurs d’un groupe d’entre eux étaient sur le point de dévier. Puis Il accueillit leur repentir car Il est Compatissant et Miséricordieux à leur égard. Et [Il accueillit le repentir] des trois qui étaient restés à l’arrière si bien que, toute vaste qu’elle fût, la terre leur paraissait exiguë ; ils se sentaient à l’étroit, dans leur propre personne et ils pensaient qu’il n’y avait d’autre refuge d’Allah qu’auprès de Lui. Puis Il agréa leur repentir pour qu’ils reviennent [à Lui], car Allah est L’accueillant au repentir, le Miséricordieux.} at thawba.

Sobhane Allah qui donne voix à toute chose pour exprimer la vérité de la façon la plus inattendue et la plus percutante. Qui est dans le contexte de la conjoncture mondiale celui qui a le plus besoin de venir à la repentance : le colonisateur ou le colonisé, le croyant ou le négateur de la foi. Nous sommes en présence d’un show surréaliste.

Pour rester dans le contexte du verset lu par Obama et du rapport conflictuel entre l’Amérique matérialiste et impérialiste et le monde musulman victime de l’hégémonie arrogante de l’Amérique voici la suite des versets qu’Obama ne connaissait pas mais que les musulmans sont censés connaître et mettre en application :

{Il n’appartient pas aux habitants de Médine, ni aux Bédouins qui sont autour d’eux, de traîner loin derrière le Messager d’Allah, ni de préférer leur propre vie à la sienne. Car ils n’éprouveront ni soif, ni fatigue, ni faim dans le sentier d’Allah, ils ne fouleront aucune terre en provoquant la colère des infidèles, et n’obtiendront aucun avantage sur un ennemi, sans qu’il ne leur soit écrit pour cela une bonne action. En vérité Allah ne laisse pas perdre la récompense des bienfaiteurs. Ils ne supporteront aucune dépense, minime ou importante, ne traverseront aucune vallée, sans que (cela) ne soit inscrit à leur actif, en sorte qu’Allah les récompense pour le meilleur de ce qu’ils faisaient. Les croyants n’ont pas à quitter tous leurs foyers. Pourquoi de chaque clan quelques hommes ne viendraient-il pas s’instruire dans la religion, pour pouvoir à leur retour, avertir leur peuple afin qu’ils soient sur leur garde. Ô vous qui croyez ! Combattez ceux des mécréants qui sont près de vous; et qu’ils trouvent de la dureté en vous. Et sachez qu’Allah est avec les pieux.} at thawba 120

Nous sommes dans une contradiction ubuesque sur le plan sémantique et sur le plan dialectique qui témoigne d’une confusion totale qui règne dans le monde et qui annonce sans doute de grands bouleversements car on ne peut atteindre un tel niveau de paroxysme kafkaïen sans dépression entropique. La seule façon de comprendre cette double aliénation du colonisé envers le colonisateur et vice-versa est de consulter le Coran pour découvrir l’allégorie que le destin nous raconte à l’université islamique du Caire ce jour 4 juin de l’an neuf du troisième millénaire :

{Ô hommes ! Voici une parabole qui vous est proposée. Écoutez-la ! Ceux que vous invoquez en dehors de Dieu ne sauraient même pas créer une mouche, dussent-ils s’y mettre ensemble. Et si une mouche leur enlevait quelque chose, ils seraient incapables de le lui reprendre. Solliciteur et sollicité sont aussi faibles l’un que l’autre.} Al-Hajj 73.

Cette liaison incestueuse entre l’Amérique et le monde musulman est une affaire consommée depuis longtemps et elle ne peut qu’accoucher de cette relation indissociable de la mouche qui met son estomac sur sa proie pour s’identifier tous les deux en une seule et même chose, un seul et même processus : une digestion hors de soi et irréversible.

Le second verset cité par Obama dit : {quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes.} al maida 32

Il doit être situé dans son environnement textuel qui ressemble, gloire à Dieu, au contexte géopolitique du sionisme et de l’impérialisme dans leur rapport au monde arabe et musulman :

{Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre. La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, excepté ceux qui se sont repentis avant de tomber en votre pouvoir: sachez qu’alors, Allah est Pardonneur et Miséricordieux. Ô les croyants! Craignez Allah, cherchez le moyen de vous rapprocher de Lui et luttez pour Sa cause. Afin que vous soyez de ceux qui réussissent!} al maida 32

Y-a-t-il une erreur sur le public ou au contraire la confirmation de l’idée sioniste qui veut que les arabes ne lisent, et s’ils lisent ils ne comprennent pas, et s’ils comprennent ils oublient vite. Les sionistes, mémoire vigilante et expert en diversion et manipulation, utilisent le discours d’Obama, qu’ils ont sans doute écrit de leurs mains, se mettent à jouer l’ingénue effarouchée voyant en Obama un « islamiste » qui met en danger la sécurité d’Israel et comment ne le serait-il pas vu les origines de son père et les termes de son discours.

En tous les cas il aura suffi de deux jours, sans discours, pour que l’AIPAC obtienne de la Chambre des représentants et du Congrès réunis la remise urgente d’une « motion » entre les mains de M. Barack Obama pour qu’il propose des négociations directes entre Israël et la Palestine, afin d’exclure Washington de la négociation et de garantir l’enlisement du dossier selon une méthode éprouvée. La parabole de la mouche est à lire dans son véritable contexte et entre les véritables partenaires : l’establishment et le lobby sioniste. Les arabes et les musulmans qui entrent dans le jeu savent qu’ils ne sont que des comparses dans le scénario de domination du monde. L’Amérique depuis son entrée sur la scène de l’humanité incarne cette funeste devise  » malheur à ceux à qui nous leur apportons secours car nous serons leur épreuve et leur tentateur ».

Les musulmans ont du mal à comprendre que dans la culture du peuple élu, l’Amérique est la divinité qui choisit ses serviteurs et une fois choisis ceux-là n’ont pas d’autres volontés que celles de leur idole : aimer ce qu’elle aime, haïr ce qu’elle hait, servir sans attendre de récompense car la récompense est dans le statut d’élu. L’Amérique, sous son masque démocratique, est une dictature à l’échelle mondiale qui dépasse celle de Pharaon qui consent à accorder des privilèges réels à ses alliés et ses soumis :

{Réunis chez Pharaon, les magiciens lui dirent : «Nous aurons certainement une récompense si nous sommes les vainqueurs !» – «Bien sûr, dit Pharaon, mieux encore, vous siégerez parmi les membres de ma cour.»} al aâraf 113

Les arabes et les musulmans convoqués chez eux n’ont pas droit à siéger comme des partenaires mais à écouter comme des bestiaux les ordres qui les emmènent à l’abattoir et qui leur chuchotent quelques mots dans leur langue comme on fait avec un mouton en le poussant par la queue car ils ont oublié leur vocation de musulmans soumis à Dieu pour être des vassaux soumis à l’Amérique :

{Nous avons destiné à l’Enfer un grand nombre de djinns et d’hommes qui ont des cœurs pour ne pas comprendre, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre. Comparés à des bestiaux, ils sont plus égarés encore. Tels sont ceux qui vivent dans l’insouciance} Al-A’raf 179.

Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, ne s’est pas laissé séduire par l’obamia prosélytiste et l’orchestration sioniste. Nourrie dans la résistance par la culture coranique il ne peut voir que de la provocation et c’est pourquoi il va superbement donné à ce discours l’écho qu’il mérite: « Le discours a été intelligemment conçu dans sa façon de s’adresser au monde musulman… et de montrer du respect pour le patrimoine musulman » – « Mais je pense que cela ne suffit pas. Ce dont nous avons besoin, c’est d’actes, d’actions sur le terrain, et d’un changement de politique. »

Hassan Haykek, citant New-York Times, affirme dans une interview publiée par As Sharq (journal égyptien) que près de 40 experts du monde musulmans ont participé à la rédaction, à la révision et à la validation de la mouture finale du projet de discours d’Obama destiné au monde musulman à partir du Caire. Contre l’histoire et la réalité du monde ces experts semblent oublier que par les accords de paix de Camp David l’Amérique a réduit à néant le rôle de l’Egypte dans le monde arabe. Ils semblent ignorer qu’en dehors des touristes étrangers, les musulmans plongés dans la misère et les guerres ne voient dans les pyramides d’Egypte ni une merveille du monde ni un souvenir remarquable autre que la perdition de Pharaon le despotique, perdition qui attend tout tyran inique :

{Et Nous donnâmes en héritage au peuple, naguère opprimé, les contrées orientales et occidentales que Nous avions bénies. Et c’est ainsi que se trouva réalisée la belle promesse de ton Seigneur aux fils d’Israël, en récompense de leur constance. Nous détruisîmes tous les ouvrages que Pharaon et son peuple avaient édifiés ou érigés.} Al-A’raf 137.

Les musulmans, conscients de leur oppression, attendent la destruction de l’empire américain qui est annoncée dans l’histoire de Pharaon comme un fait cyclique et ineluctable. Non seulement ils attendent mais ils lèvent les mains au ciel et invoquent Dieu de mettre fin à la tyrannie qui gouverne le monde :

{Et Moïse d’implorer : «Seigneur ! Tu as gratifié Pharaon et ses notables de faste et de grandes richesses en ce monde, qu’ils emploient, Seigneur, pour s’écarter davantage de Ta Voie. Seigneur ! Anéantis leurs richesses et endurcis leurs cœurs, afin qu’ils ne croient qu’au moment où ils seront en face du terrible châtiment.»} Yunus 88.

Tous les musulmans, objectivement et subjectivement, ressentent et connaissent la vérité que personne ne peut plus cacher, ni discours, ni promesse, ni CIA, ni démocratie : {Pharaon et son armée se montrèrent, sans raison, pleins d’arrogance sur terre, pensant qu’ils ne seraient jamais ramenés vers Nous un jour !} Al-Qasas 28.39.

Nos Moujtahidines comme les savants d’al Azhar et les élites des palais nous invitent non seulement à prendre le président américain aux mots comme s’ils avaient eux aussi été frappés par la même grâce qui a frappé Barak le béni : « un discours particulièrement fort qui ne fut pas seulement un « discours » –  » il exprime une vision à la fois positive et exigeante » – « Il est impératif que les musulmans prennent Obama aux mots et, au lieu d’adopter une attitude passive ou victimaire, de contribuer à un monde meilleur en étant autocritiques et critiques, humbles et ambitieux, cohérents et ouverts. » –  » Quelque chose a effectivement changé ».

Quel est le changement prometteur annoncé ? Changement de style casuistique ! Il n’y a plus de frontières entre « eux » et « nous » nous sommes enfin dans l’ère des confusions de genre, d’intérêts, d’époques, de rêves. Nous aurions donc les mêmes préoccupations, les mêmes défis et les mêmes ennemis que l’administration américaine. Nos philosophes et nos prêtres n’ont toujours pas compris que le plus grand danger qui nous guette est justement cette propension américaine à l’indifférenciation. Ceux qui s’autorisent à dire, au nom de l’islam que l’homosexualité n’est pas un péché capital peuvent déraper et admettre l’indifférenciation sexuelle. Même ce dérapage ne peut sur le plan sociologique, culturel, psychologique et philosophique faire admettre la confusion des identités. Dans l’analyse des pathologies infantiles l’indifférenciation est considéré comme un symptôme montrant l’absence de critérium pour faire la distinction entre les identités et les concepts.

Et pourtant l’indifférenciation est l’essence de l’utopie égalitariste qui a produit en Algérie l’école française des indigènes et c’est cette même essence qui produit la « fin de l’histoire » ou le « clash des civilisations ». C’est cette indifférenciation qui crée le racisme, l’ethnocentrisme, l’intégrisme et le sionisme qui ne reconnait aucun droit aux arabes sur leur terre. Il est difficile d’accepter cette dérive de la part d’homme se réclamant du monothéisme qui lui même consacre la volonté divine au pluralisme des mondes et refuse l’hégémonie inique et arbitraire :

{À chacun de vous Nous avons tracé un itinéraire et établi une règle de conduite qui lui est propre. Et si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule et même communauté , mais Il a voulu vous éprouver pour voir l’usage que chaque communauté ferait de ce qu’Il lui a donné. Rivalisez donc d’efforts dans l’accomplissement de bonnes œuvres, car c’est vers Dieu que vous ferez tous retour, et Il vous éclairera alors sur l’origine de vos disputes.} al maida 48

{Et si ton Seigneur l’avait voulu, Il n’aurait fait des hommes qu’une seule communauté. Or, ils ne cessent de se dresser les uns contre les autres, à l’exception de ceux auxquels ton Seigneur a accordé Sa miséricorde. Et c’est bien pour être si différents qu’Il les a créés.} Hud 118

Tout le combat de l’opprimé, de la minorité occultée et des droits bafoués est un combat pour faire reconnaître son droit à la différence et son devoir de briser le silence de l’indifférence. Nos intellectomanes sont davantage intéressés pour vendre un islam consensuel, moderniste, aseptisé du Jihad prêt au compromis et à la collaboration si cela doit donner de la notabilité, du prestige et un rang social ou intellectuel reconnu par ceux qui terrorisent les petits bougnouls et bamboulas. Le Coran a institué le Jihad pour faire régner la justice mais aussi pour faire accepter le principe du pluralisme qui repose sur le droit à la différence et la négation du système impérial romain ou américain :

{Si Dieu ne repoussait pas certains peuples par d’autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le Nom de Dieu est souvent invoqué. Dieu assistera assurément ceux qui aident au triomphe de Sa Cause, car la force et la puissance de Dieu n’ont point de limite. } al hadj 40

Ces “changements” ne visent-ils pas à reconquérir le regard admiratif du musulman destiné à être un spectateur débile dans une pièce noire où il applaudit devant l’intrépide courage du cow boy pourchassant le méchant barbare à dos de cheval sur les territoires des Appaches ou à dos d’Appache à Fellouja city ou à Helmand West. A moins qu’on se comporte en vieux ivrognes : on efface l’ardoise et on recommence à trinquer. Cette fois ci ce sera une coalition arabo américano sioniste contre Zarathoustra l’islamique au nom de  » toutes les parties doivent prendre leur responsabilité afin de faire cesser la violence et de promouvoir la justice et la paix.”

Donc au lieu d’aller chercher l’incohérence interne dans le discours de M. Barack Obama et y trouver toutes les carences de nature dialectique sur le traitement de la question palestinienne face à l’occupation sioniste des terres arabes on se retrouve comme toujours hors jeu et hors champ. Il ne s’agit plus de mettre fin à l’injustice et à l’oppression des musulmans mais de débattre de la rhétorique obamienne, du changement de paradigme, de faire confiance, d’attendre et de voir comme si des siècles d’attentisme et de cécité ne sont pas suffisant pour chercher d’autres occasions d’aveuglement.

Lisant l’interview de Haykal égyptien partisan du nationalisme arabe et celle de Azmi Bishara israélien arabe de tendance marxiste et de tant d’autres figures arabes et musulmanes impliquées dans la culture de la résistance anti impérialiste , on est amené à des conclusions sur lesquelles aucune confusion n’est possible sauf celle dans la tête mal pensantes des élites arabes et musulmanes du sérail politique et culturel :

– Obama s’est exercé à une démonstration de son style de markéting de relations publiques qui ne vend rien sauf parler de changement sans annoncer ce qui va changer, quand, comment et pourquoi et avec quels moyens et quels partenaires. C’est cette mission qui lui a été confié à la Maison Blanche ni plus ni moins. Son épouse, plus engagée que lui à gauche, est déjà récupéré par le système de fabrication des stars et des top model figurant sur les magazines pour frustré(e)s.

– Obama a consacré une partie sur sept de son discours à l’apologie de la civilisation musulmane et les six autres à l’apologie de l’Amérique. La partie islamique est le contenant, la partie américaine est le contenu ethnocentriste. Nous sommes, dans le cadre de la discrimination positive, en face de l’expression du surMoi du blanc qui voit le reste du monde comme esclave qui n’a pas d’existence propre à l’exception de sa case exotique dans l’arrière cour de la maison du maître style coloniale.

– Obama récitant les versets coraniques doit nous rendre encore plus exigeant envers le discours islamiste dans les compétitions sociales et politiques en terres musulmanes : Oui aux versets coraniques et aux hadiths si et seulement si il y a traduction effective en comportements, en programmes et en actions. La meilleure protection contre la falsification, l’amalgame et la manipulation est le retour au Coran qui a décrit toutes les situations psycho sociales et poltico affectives qui peuvent influencer le jugement du musulman dans sa confrontation à la rhétorique et à la sublimation médiatique ou idéologique :

{Il y a parmi les gens celui dont la parole sur la vie présente te plaît, et qui prend Allah à témoin de ce qu’il a dans le cœur, tandis que c’est le plus acharné disputeur. Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Et Allah n’aime pas le désordre. Et quand on lui dit: ‹Redoute Allah›, l’orgueil criminel s’empare de lui, l’Enfer lui suffira, et quel mauvais lit, certes! […] On a enjolivé la vie présente à ceux qui ne croient pas, et ils se moquent de ceux qui croient. } al baqara 204 – 212

– Les médias arabes sont devenus plus pervers contre leurs peuples que ne la été la colonisation. Pendant plus d’une semaine ils ont crée l’événement, le suspense comme si Obama allait apporter la solution miracle à leurs misérables conditions et tout ce matraquage médiatique s’est fait au nom du nationalisme. Bertolucci avait raison de dire que le nationalisme est le dernier refuge des canailles.

– Si Obama devait parler de changement à venir dans le monde, jamais l’usage et la bienséance ne lui aurait permis de le faire dans un autre lieu que le Congrès américain. Celui qui s’est permis d’extrapoler ou de spéculer sur les changements à partir du discours d’Obama au Caire est un sot infatué qui ignore l’ABC du fonctionnement des institutions américaines et de l’exercice du pouvoir.

– Le discours d’Obama est d’un mépris total pour le pouvoir égyptien dont aucune figure n’a été évoqué ou gratifié d’un compliment diplomatique en qualité d’hôte et de tribune pour la voix d’Obama qui a été traduite en 13 langues et rediffusés en direct à destinations des télévisions, radios et internet planétaire. Situation ubuesque…

– Le peuple français et ses élites auraient trouvé insultant qu’un dirigeant étranger vienne sur leur sol demander qu’ils soient réunis comme un troupeau de saint Bernard pour leur parler de ses convictions et non des leurs, pour leur parler de l’Afghanistan qu’il faut aider à gagner contre les américains alors que les soldats français y sont embourbés. Les arabes qui applaudissent et tombent sous la séduction du charme appartiennent davantage à la race des cocus qu’à celle des hommes libres.

– Obama n’a consacré que 20 mn de son temps pour un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak qui lui a pourtant offert son pays comme tribune et oratoire. Ce temps court témoigne de l’intérêt que porte Obama pour les problèmes complexes du Moyen-Orient et de la représentation qu’il a de l’importance du rôle du président égyptien dans le processus de paix et dans le monde arabe. Situation affligeante…

– Obama a touché la fibre sentimentales des arabes toujours enclins à lire le monde comme une mythologie mais n’a fait aucune concession au détriment d’Israël qu’il continue de soutenir comme allié indéfectible en s’adressant à l’audience arabe et musulmane envoutée par le salam aleykoum d’ouverture qui les a mis KO incapables de discerner le sens des mots dérangeant leur confort de vassal, leur absence de probité morale et leur paresse intellectuelle. Le comble c’est évoquer la Shoa et l’Holocauste à une assistance musulmane qui vient de subir l’opération « plombs durcis ». Le Pape lors de sa dernière visite à Israël n’a pas cautionné, par son silence, le chiffre avancé et que certains contestent de la mort de 6 millions de juifs. Les arabes et les musulmans non concernés, sur le plan de la responsabilité morale et historique, par le contentieux Eglise synagogue ou Europe et Juifs sont invités par Obama à un cours d’histoire sur les juifs faisant oublier leurs malheurs plus nombreux, plus réels et surtout d’actualité. Nos intellectunnels musulmans trouvent que le discours d’Obama est historique. Situation sado masochiste… Malek Bennabi avait eu ce mot pour dépeindre l’intellectomanie musulmane :  » On a vu des indigènes fiers de se faire appeler indigènes malgré que dans l’histoire des hommes on ne trouve pas un énuque qui s’appelle lui même l’énuque »

– La Shoah n’est pas le seul point de convergence entre le Pape et Obama : leurs déclarations ont abordé de nombreux points communs donnant l’impression d’une véritable concertation entre le Vatican et l’Empire. Parmi ces points on remarque la dénonciation du terrorisme, de l’extrémisme et de la violence (islamique), l’émancipation de la femme (arabe), la paix et la sécurité en faveur des peuples de la région (les juifs), la reconnaissance de la souffrance des juifs…

– La communion de vue entre les deux hommes est de dénoncer la résistance par la rhétorique qui consiste à militer pour la démilitarisation du HAMAS qui doit, pour être fréquenrable et civilisé, s’apparenter à un mouvement de non violence. L’Occident tangue entre deux idées majeures sur l’islam : en faire une composante de l’empire judéo chtétien sioniste ou un maraboutisme bouddhiste. Un rite ou un spiritualisme tronqué par l’élimination du Jihad. Méchaal le chef du Hamas a critiqué l’assimilation faite entre la cause palestinienne et la situation des noirs en Amérique, ou en Afrique du Sud : « Nous vivons en Palestine sous l’occupation israélienne, qu’on doit combattre par tous les moyens, dont les armes, alors que les noirs aux États-Unis se battaient pour obtenir leurs droits civils ».

– Les élites arabes et musulmanes en faisant croire qu’Obama est porteur d’un projet de changement et qu’il faut l’écouter comme s’il était le Messie et transformer les banalités de sa rhétorique en « Béatitudes ou Sermon de Jésus sur la montagne » participent consciemment ou inconsciemment à la falsification de l’histoire et des sacrifices des peuples. Le changement de style et l’affirmation de la quête de la réconciliation et du consensus sont les premiers résultats de la résistance mondiale contre l’impérialisme mondial dont tous les complots ont été avortés en Irak, Afghanistan, Liban et Palestine…

– Les élites du néo libéralisme arabo américain ne semblent pas voir les capacités giratoires du projet démocratique initié par les américains pour modifier la géopolitique du Moyen-Orient. Non seulement le projet de condolezza Rice est oublié puisque la théorie de la « regression féconde » ou du « chaos organisateur » a montré ses limites théoriques et pratiques mais Obama parle de démocratie à partir du sol égyptien sachant que dans le monde musulman l’Egypte avec son despotisme politique, sa corruption bureaucratique, son injustice sociale est l’exemple type que les démocrates arabes doivent combattre qu’ils soient libéraux, progressistes ou islamistes. Nos élites ne comprennent toujours pas que l’Amérique n’est pas le modèle démocratique si on lui enlève son cirque électoral et si on voit aussi ses alliances stratégiques avec les dictatures qui servent ses intérêts.

Le point positif à l’actif d’Obama, vérité affichée ou hypocrisie politique, est de dire que la démocratie ne s’importe pas et qu’il appartient à chaque peuple de construire sa liberté et son système de gouvernance en fonction de son histoire et de sa culture. Les libéraux arabes sont dans le mutisme total, eux qui espéraient hériter du pouvoir arabe en faisant l’économie de la vox populi. Ils ont du mal à comprendre que le culte des Etats-Unis après le dollar est leur sécurité intérieure qui s’étend sur toute la planète et ils savent qu’ils n’auront jamais vassaux plus humbles à exécuter leurs basses besognes que les régimes en place. Ces mêmes régimes sont le meilleur garant de la sécurité d’Israël. Ces mêmes régimes sont le meilleur garant de la sécurité de leurs approvisionnements stratégiques et de leurs logistiques militaires dans les bases navales, aériennes et terrestres de l’US Army.

Meshaal du HAMAS n’ayant ni le temps ni l’envie de jouer au même jeu qui perdure depuis 60 ans dit les choses sans faux fuyant : « Plutôt que les mots doux du président Obama sur la démocratisation, nous aurions préféré que les Etats-Unis commencent par respecter les résultats des élections démocratiques que nous avons déjà tenues. Et plutôt que de parler de démocratisation et de droits de l’homme dans le monde arabe, nous aurions préféré qu’il retire le général Dayton qui est en train de monter un Etat policier en Cisjordanie. »

– Le discours du changement est adressé au monde musulman en général et en particulier à cette zone asiatique en pleine effervescence qui risque de devenir une poudrière contre les intérêts américains dans le monde entier. La question qui se pose pourquoi s’adresser aux musulmans à partir du Caire et non de Djakarta ou de Kaboul ou plus simplement de l’ONU? Les musulmans ne gardent du Caire que la dynastie fatimide, Nasser et la chanteuse Oum Keltoum. Le Pakistan avec ses écoles coraniques n’a pas besoin ni du Caire ni d’Al Azhar. La seule explication logique est de confondre totalement le monde arabe dans le monde musulman et ne gérer qu’un seul bloc. Nous assisterions à un show de dissolution du monde arabe comme un show de liquidation de General Motors ou de Chrysler…

L’Egypte est exclue de tout rôle d’ampleur dans le monde arabe, la question palestinienne n’est plus problème arabe mais un problème de l’autorité palestinienne et de l’ENROE pour l’aide aux réfugiés. Le monde arabe doit se dissoudre dans un monde musulman vaste, indéfini, vassalisé à l’Amérique et infecté des luttes tribales et ethniques. Il s’agit de recorriger les cartes administratives, idéologiques et militaires du découpage impérialiste du monde hérité à la fin de la seconde mondiale. L’Amérique est en voie d’affaiblissement mais elle reste militairement, politiquement, financièrement l’hyper puissance et elle deux choix : ou se rétrécir comme l’a fait l’empire britannique qui ne pouvait plus gérer ses colonies ou se dilater pour tout phagocyter tant que l’appétit de puissance est présent comme l’a fait Rome. Il semble que la fuite en avant est le choix fait par les américains. Les arabes sont trop dépendants de l’image qu’ils veulent donner à l’Occident et cette image narcissique fait écran leur interdisant de voir le monde sous sa véritable image ou plus précisément sous les séquences des images avant montage et après montage pour dérouler le scénario caché.

– La subtilité de la mise en scène américaine est de vendre non seulement aux Arabes et aux Musulmans mais même aux Européens le son « dialogue des civilisations » alors que l’image réelle est le choc des civilisations, le son des néo démocrates qui apporte le changement et la paix alors que l’image réelle est celle des néo conservateurs qui apporte la continuité et la guerre. Il nous faudrait la force imaginative de Shakespeare et la puissance de ses mots pour décrire le drame de l’empire américain qui se joue sous nos yeux. Il nous manque le talent mais surtout la conscience. Le propre de l’hypocrisie est le double langage et le double face quand la situation ou l’interlocuteur change. Avec la maîtrise du verbe par Obama et la perte de pudeur des élites arabes nous assistons sur le même lieu et face au même public un discours double. Le Coran nous a mis en garde contre l’hypocrite et l’hypocrisie en donnant à une sourate le nom d’al mounafiqoun (les hypocrites) qui nous dit ceci :

{1. Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent: ‹Nous attestons que tu es certes le Messager d’Allah›; Allah sait que tu es vraiment Son messager; et Allah atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs.

4. Et quand tu les vois, leurs corps t’émerveillent; et s’ils parlent, tu écoutes leur parole. ils sont comme des bûches appuyées (contre des murs) et ils pensent que chaque cri est dirigé contre eux. L’ennemi c’est eux. Prends y garde. Qu’Allah les extermine! Comme les voilà détournés (du droit chemin).}

– Toutes ces manifestations grandiloquentes américaines n’annoncent rien de bon pour les Arabes conformément aux traditions : la visite de Nixon a chamboulé toute la région arabe et l’Egypte en particulier, celle de Bush le père a vassalisé le monde arabe et entamé la destruction de l’Irak. Celle d’Obama intervient à la veille des élections législatives libanaises et tout show américain est la vitrine d’un scénario bien élaboré et bien exécuté. Il n’y a que les arabes qui ne savent ni lire ni comprendre. Si Einstein aurait été encore vivant, en sa qualité de sioniste il aurait dit :  » une moelle épinière leur aurait suffi »

– Dans cette lecture compréhensive du monde on aurait médité au lieu d’applaudir, on aurait pleuré au lieu d’attendre des changements d’un homme qui n’est là que pour jouer un rôle de bouche trous pour remplir le vide en attendant que l’Amérique se ressource et face de nouveau front contre l’émergence de la Chine, la crise financière et économique qui n’a pas encore vomi tout son lot de misères et de privation, l’échec militaire en Irak et en Afghanistan qui risque de s’achever en débâcle historique, la montée en puissance de l’Iran, la révolte de l’Amérique du sud et enfin la vulnérabilité d’Israël devant les missiles du Hezbollah et l’expérience réussie du HAMAS dans sa confrontation à Israël soutenu par l’OTAN, l’ONU et les Arabes. Situation périlleuse pour l’Amérique et Israël de plus en plus honnis par les peuples du monde entier. Nos intellectuels organiques et négatifs ne peuvent changer l’ordre des choses.

– La mémoire du musulman est défaillante : Le Caire en recevant Obama avec son salamou aleykoum, sa référence à Al Azhar et aux deux versets dont j’ai montré l’inopportunité, l’impertinence et l’incohérence dans la conjoncture mondiale, semble amnésique comme le sont les islamistes modernisant .

La première inconséquence est de citer al Azhar vielle de mille ans dans un discours prononcé dans un site à peine vieux de cent ans. La symbolique est claire : ma préférence va à la modernité et à la laïcité. Il met en exercice sa compétence symbolique à reconnaître pour nier, occulter et à séparer. Dans le langage sémiotique on assiste non pas à un acte de symbolisation ( fédération) mais de diabolisation ( rupture, séparation, dislocation)

La seconde inconséquence est de s’approprier le combat contre l’Iran chiite à partir de l’Egypte sunnite faisant le lien entre la campagne égyptienne et saoudienne contre le Hezbollah et l’Iran et en même temps assumer l’héritage des néo conservateurs qui se sont appuyés sur la Qibla théologique des chiites, an Najef, pour faire tomber livré Bagdad aux mains des Yankees. A partir de la vieille et vénérable institution Al Azhar la Qibla théologique des Sunnites on continue le jeu de domino de Bush faire tomber Téhéran à partir de la Mecque ou d’Al Azhar fondé par la dynastie des Fatimides et réintégré dans la dynastie des Abbassides par Salah Eddine al Ayoubi le kurde.

Obama ne doit pas ignorer l’histoire trouble des musulmans avant et pendant les Croisades. Il ne doit pas ignorer la colonisabilité des arabes et des musulmans qui s’atomisaient au moment où émergeaient les Etats-nations européens porteurs d’un projet fédérateur judéochrétien, gréco romain et impérialo sioniste. Obama connaissait l’esprit de grandeur et de conquête de Napoléon comme il connaissait la naiveté voire l’infantilisme politique des institutions musulmanes traditionnelles.

Napoléon conquérant l’Egypte au nom de l’empire français et de la chrétienté a accepté de blasphémer en niant le dogme chrétien de la Trinité par l’affirmation de l’attestation monothéiste islamique :  » Bismillah ar Rahmani ar Rahim, la illaha illa Allah (Au nom de Dieu le Tout Miséricordieux et le Très Clément, Il n’ y a point de divinité sauf Allah ». Il leur a fait gober qu’il était musulman et que les français étaient des croyants qui partageaient la même foi et les mêmes valeurs que les musulmans égyptiens. Bien avant le sionisme c’est ce même Napoléon qui était partisan d’un état juif en Palestine. Et pourtant voila plus de mille ans qu’al Azhar, plus ancienne université du monde, donne des cours et des commentaires de commentateurs sur les hypocrites dépeints par le Coran. Harvard fondée sur le mérite et l’efficience même si elle est plus récente elle s’avère plus efficace et plus redoutable que al Azhar.

– L’émission religieuse spécialisée qui auraient pu apporter des éclairages sur la déliquescence des instituions islamiques y compris religieuse dans ce moment précis de la tournée d’Obama en Arabie Saoudite et en Egypte a choisi pour son émission du dimanche « la Chariâa et la vie » de nous projeter dans le monde du cinéma ou plus précisément dans le débat interminable sur la licité et l’illicéité du cinéma.

Nous vivons une période tragico comique. La tragédie grecque avait sa règle d’unité et sa logique de récit : le destin implacable va s’abattre sur le héros et le public vibre à l’émotion que l’acteur va transmettre pour traduire le combat vain mais courageux de l’homme qui connait la fin de l’histoire. Tous, écrivain, scénaristes, acteurs, public jouant le rôle de chœur connaissent la fin de l’histoire rejouée chaque jour pour le plaisir de bien jouer. Nous sommes mis dans l’incapacité de jouer notre malheur, notre drame car nous en ignorant le récit. Nous ne percevons que quelques formes dévoilées par l’éclair de grâce qui nous frappe comme un électrochoc le ferait sur le corps d’un gisant inerte et froid.

A moins qu’une fois de plus on est contraint de chercher des explications métaphysiques à tout ce cinéma et y voir l’œuvre de la providence qui inspire aux uns des versets qui les mettent à nu et à d’autres des thèmes dont la subtilité métaphorique dépasse notre compétence à manier du symbole et des images. Dieu est plus savant !

– Ce même musulman devenu cynique nihiliste et inconséquent avec son identité, sa religion, son histoire, va devenir une fois de plus le bras armé de l’Amérique contre un autre musulman. Le musulman doit admettre une réalité qu’Israël affiche sans masque : l’existence d’un islamo sionisme allié des néo conservateurs. Ce musulman est tout indiqué : l’iranien en passant d’abord par l’irakien, l’Afghan, le chiite du Liban et les frères musulmans de Palestine.

– Ce même musulman au nom du libéralisme, de la démocratie, du progressisme, de l’islam modéré, du berbérisme, du pharaonisme et autres particularismes va faire de la surenchère dans le projet d’éradiquer toute résistance au néo colonialisme.

– La stratégie de containement est une constante dans la géopolitique américaine. Ici il s’agit de titiller l’ego narcissique et morbide des arabes et des musulmans décadents pour les laisser se démolir entre eux dans un débat byzantin sur Obama le nouveau Messie ou le nouveau Mehdi. Occupé dans un projet de diversion les arabes et musulmans ne sont même pas conscients de leur bassesse : leur importer un président américain pour leur parler de leurs droits, de leurs rêves et de leur stupidité qui dépasse les bornes. Cette diversion permet à l’Amérique de se focaliser avec ses vassaux arabes et musulmans pour détruire d’autres pays musulmans : Afghanistan, Pakistan et Iran.

La loi sociologique qui gouverne le monde des hommes, dans les rapports de domination est une fois de plus mise en exergue par ceux là même qui la subissent depuis des siècles et dont leur Livre saint leur expose la moelle substance : {Quand les tyrans s’emparent d’une cité, ils y sèment la corruption et avilissent son élite}

Les humiliés vont fatalement, un jour, prendre conscience de leur humiliation, comprendre les mécanismes de l’humiliation, identifier les agents de l’humiliation et s’engager résolument dans leur libération de l’humiliation. C’est la loi de la dialectique. L’histoire ne se déroule pas selon nos souhaits mais selon des conditions objectives qui finissent par se dévoiler et s’accélérer. Le Prophète de l’islam a bien transmis le principe d’aiguiser les contradictions  » o crise soit plus douloureuse encore, tu vas te dissiper ». Le problème n’est pas dans l’Amérique colonisatrice mais dans l’esprit des arabes colonisables.

En terre d’Egypte antique il aurait est impossible d’imaginer un roi hittite, grec ou libyen s’exprimer du haut d’une pyramide au peuple de Pharaon, à ses notables, à son armée, à ses prêtres, à ses magiciens ou à ses esclaves. Avant d’être musulman ou citoyen républicain et laïc il faut d’abord posséder la dignité d’homme et le sens de la grandeur

Quand le sens de la grandeur ou le sens du vrai ou le sens du beau est défaillent il ne peut y avoir signification politique, culturelle, sociale et religieuse à la mesure de la médiocrité, du mensonge ou de la laideur. L’homme qui donne sens et qui mesure est absent, en marge de l’histoire, un tas de détritus charrié par les rigoles du Wahn (la faiblesse de celui qui convoite la vie sans projet de dignité au nom de qui vivre et mourir comme l’explique un long hadith).

– Dans tout discours il y a la lecture de ce qui est attendu mais non dit ou bien aussi de ce qui est dit sans mots mais laissé à la découverte de ceux qui au dela des mots cherchent les symboles. La date du discours est symbolique : c’est à la fois le 42 ème anniversaire de la 3eme guerre israélo-arabe de juin 1967, c’est aussi le D-day 65 ème anniversaire du débarquement américain en Normandie où l’Occident matérialiste fête sa réconciliation internationale en dépit des petits clivages idéologiques. C’est réitérer la défaite arabe dans l’esprit de la capitulaion allemande et c’est aussi rappeler l’hégémonie de la communauté internationale, soudée après la fin de la guerre froide, qui exige la réconciliation des Arabes entre eux pour faire la paix avec Israël. Le 5 juin 1981 c’est aussi la destruction de la centrale nucléaire irakienne de Tammouz par l’aviation israélienne et l’annonce du démantèlement de l’Irak. Le temps médiatique et le rythme lyrique d’un discours ne peuvent occulter le temps historique et le rythme qui s’accélère et s’élargit de la résistance musulmane contre le sionisme et l’impérialisme.

Au moment où les Arabes acclament leur défaite en applaudissant au sermon d’Obama le Hezbollah affirme qu’il est prêt à une nouvelle confrontation avec Israël, la Résistance irakienne confie au Cheikh Ad Dhari, le président des Oulamas irakiens sunnites, la mission de la représenter politiquement et diplomatiquement et le HAMAS se prépare à riposter à une nouvelle attaque. Les temps ont changé pour les USA et Israël ils commencent à faire face à une véritable résistance symbolique et militaire qui prouve de plus en plus sa capacité à mettre en échec les plans impérilo sionistes.

Obama parle du rôle des israéliens et des palestiniens dans la recherche négociée d’une solution mais il ne dit pas quel est le rôle que vont jouer les Etats-Unis dans ce processus de paix ni comment il envisage de faire lever les 14 réserves d’Israël qui rendent caduque la feuille de route américaine et redonne crédit à l’Autorité palestienne et à l’initiative de paix saoudienne devant l’opinion arabe.

Il ne dit pas ce que va faire l’Amérique pour empêcher Israël de judaiser Jérusalem et saper les fondements de la mosquée Al Aqsa première Qibla et troisième lieu saint des musulmans pour y ériger le pseudo temple de Salomon.

Enfin il ne dit pas comment faire de Gaza la plus grande prison à ciel ouvert de l’histoire de l’humanité un espace où la dignité et la vie de l’homme seront respectés.

Pour ma part je me suis fixé un seul critère pour juger le discours d’Obama : le blocus sur Gaza qui est un crime contre l’humanité. Ignorant superbement la souffrance des palestiniens il ne peut qu’être complice de leurs assassins. En citant une partie du verset coranique  :

{quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes.} 

Ayant les mêmes attributs et la même configuration idéologique et militaire que le système pharaonique , les USA sont condamnés à disparaitre de la même manière que Pharaon, Hamana, Qaroun et leurs armées.  Les américains eux même s’attendent à une fin apocalyptique ou à un collapsus économique et social. Nous les Musulmans, nous sommes les derniers à ne pas voir les signes annonciateurs de la fin et pis encore nous ne voyons pas la stratégie de démantèlement qu’ils nous vendent comme souvenir avant leur anéantissement.

Al-Messiri : Occident, colonisation et sionisme

Etude du comportement humain et du sionisme

Al-Messeiri a eu le mérite d’instaurer un projet intellectuel d’envergure dont les productions se sont diversifiées entre ses célèbres recherches sur le sionisme, en passant par les recherches en sociologie et la critique littéraire pour finir avec les contes pour enfants.

Le projet de Abdel-Wahab Al-Messeiri consistait essentiellement à mettre sur le tapis une panoplie d’idées théoriques et méthodologiques pour interpréter les phénomènes sociaux, surtout celui du sionisme auquel il a porté un grand intérêt. Et c’est à travers cette étude qu’il a réussi à cristalliser ses théories et ses analyses.

Toutes les idées théoriques de Messeiri découlent d’une question traditionnelle dans le domaine des sciences sociales : peut-on comprendre le comportement humain en appliquant les mêmes méthodes utilisées dans la compréhension des phénomènes sociaux ? Mais la réponse de Messeiri est négative et ses arguments sont clairs. L’homme est la seule espèce qui pose des questions sur le pourquoi des choses et qui est toujours en quête de connaître la raison derrière son existence. Bref, c’est une créature qui a une mission à remplir, car elle constitue une partie inhérente à la nature, dans laquelle elle vit et interagit à plusieurs niveaux.

Pour rapprocher cette idée, le lecteur peut par exemple méditer sur l’idée maîtresse du grand linguiste Noam Chomsky sur ce qu’il appelle le miracle de la langue. Selon Chomsky, la langue est une qualité innée chez l’enfant. Le discours ordinaire repose sur la composition de relations logiques entre le lexique et l’accomplissement des opérations de dérivation que l’enfant effectue sans étudier la logique. En d’autres termes, l’esprit de l’enfant (c’est-à-dire ses facultés de compréhension qui ne sont pas concrètes mais qui peuvent effectuer ses opérations compliquées pour former des phrases compréhensibles) est donc plus complexe que son cerveau (du point de vue organique). Et donc, il est difficile de cantonner l’homme à son aspect biologique. Alors pour comprendre le comportement humain assez complexe, il faut trouver un modèle d’interprétation respectant l’indépendance relative de l’homme de sa nature biologique. Un modèle qui prendrait en compte les opérations complexes à travers lesquelles l’esprit humain emmagasine le flot d’informations qu’il reçoit sur son entourage et sur son vécu pour les réarranger par la suite conformément à leurs significations et leur importance. Le stade suivant est celui consistant à effectuer des opérations d’abstraction et de compilation afin d’apporter une certaine justification au phénomène faisant l’objet d’étude. Ces opérations sont appelées par Messeiri la création d’un modèle interprétatif du phénomène.

 

Comment Messeiri a-t-il appliqué cette position théorique sur la cause principale des Arabes qui est le conflit avec le sionisme ?

Il a commencé par réfuter le discours se rapportant aux droits et qui se limitait à se lamenter de l’injustice qui a été infligée aux Arabes ainsi que le discours contestataire qui considère que l’attaque menée contre le sionisme doit être impérativement justifiée. En revanche, Messeiri a présenté une analyse profonde sur le sionisme consistant à critiquer le fait qu’il s’est considéré comme une exception humaine de l’histoire. Le sionisme insiste à considérer les groupes juifs un peuple organique vivant en dehors de l’histoire. Selon la vision sioniste, ces groupes n’ont pas été influencés par les sociétés dans lesquelles ils ont vécu tout au long des siècles. Mais ils se sont enfermés sur eux-mêmes et ont préservé leurs caractéristiques, ont choisi leurs propres lexiques historiques et rêvent du retour à la « terre promise ». Pour Messeiri, la première étape pour comprendre le sionisme est de le situer dans son contexte historique en tant que phénomène colonialiste étranger que l’on ne peut comprendre que dans le contexte historique colonialiste de la fin du XIXe siècle.

Messeiri est resté fidèle à ce procédé rigoureux dans son analyse des différentes dimensions du phénomène sioniste. De même, lorsqu’il a abordé l’un de ces dossiers les plus épineux du XXe siècle, à savoir celui de l’holocauste. Contrairement aux tendances qui le considèrent comme un événement exceptionnel dans l’histoire humaine et qui est dirigé contre les juifs en tant que race, Messeiri a considéré cette problématique autrement en la reléguant à un niveau plus complexe. Sa vision avance que la problématique essentielle est de considérer l’holocauste comme un modèle intensifié d’une tendance d’extermination latente dans l’esprit colonialiste. Celle-ci voit le monde et les individus comme une simple matière destinée à la consommation et de laquelle il faut tirer la meilleure partie et s’en débarrasser le cas échéant. Il a essayé d’attirer l’attention sur les opérations d’extermination antécédentes et leur relation avec la configuration impérialiste occidentale. Et donc aux yeux de Messeiri, le tout est cantonné à une interprétation historique délicate et à un souci humain général qui touche toutes les victimes de la colonisation occidentale.

 

Messeiri était-il un apôtre du boycott ou de l’animosité envers l’Occident ?

La question importante qui s’impose est la suivante : Messeiri était-il un apôtre du boycott ou de l’animosité envers l’Occident ? La réponse peut être négative ou affirmative et cela dépend de ce que l’on entend par le mot « Occident ». Pour Messeiri, il faut distinguer entre deux niveaux en traitant avec le concept Occident. Un niveau figuratif qui le confinait à son image colonialiste hégémonique. L’autre niveau est historique, celui qui traite avec l’Occident en tant que réalité historique et géostratégique et qui considère « l’homme occidental » plus complexe que « le modèle d’hégémonie occidentale ». Messeiri a de tout temps été l’un des fervents opposants et un militant contre ce modèle.

En réalité, il est nécessaire de dissiper l’équivoque existant entre les deux niveaux pour comprendre la position de Messeiri vis-à-vis de l’Occident. Et donc, selon cet ordre d’idées, la dimension centrale est celle de la libération et non du racisme, et l’animosité émane du modèle d’hégémonie impérialiste. La position hostile s’élève essentiellement contre le modèle d’impérialisme occidental et non pas contre l’Occident en tant que tel. D’autant plus que nombreux sont les alliés de l’Occident qui s’érigent devant le modèle impérialiste d’hégémonie.

Le legs de Messeiri est un patrimoine scientifique précieux et créatif et une étude exhaustive du phénomène du sionisme ainsi que d’autres phénomènes scientifiques. C’est également une prise de position et une pensée libéraliste qui, tout en ayant critiqué le colonialisme occidental, s’est ouverte aux produits de la pensée humaine occidentale fut-elle ou orientale. Il nous a laissé également, en fin de compte, l’expérience humaine fertile d’un penseur soucieux de former et d’encourager un nombre énorme de disciples dans les diverses spécialisations de sa pensée encyclopédique. C’est à eux de sauvegarder son patrimoine et de le développer.

Yasser Elwi

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/7/16/opin4.htm

Aimé Césaire : Discours sur le colonialisme

Colonisation et civilisation ?

Aimé Césaire
Aimé CésaireLa malédiction la plus commune en cette matière est d’être la dupe de bonne foi d’une hypocrisie collective, habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte. Cela revient à dire que l’essentiel est ici de voir clair, de penser clair, entendre dangereusement, de répondre clair à l’innocente question initiale : qu’est-ce en son principe que la colonisation ? De convenir de ce qu’elle n’est point ; ni évangélisation, ni entreprise philanthropique, ni volonté de reculer les frontières de l’ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni élargissement de Dieu, ni extension du Droit ; d’admettre une fois pour toutes, sans volonté de broncher aux conséquences, que le geste décisif est ici de l’aventurier et du pirate, de l’épicier en grand et de l’armateur, du chercheur d’or et du marchand, de l’appétit et de la force, avec, derrière, l’ombre portée, maléfique, d’une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée, de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes.

Poursuivant mon analyse, je trouve que l’hypocrisie est de date récente ; que ni Cortez découvrant Mexico du haut du grand téocalli, ni Pizarre devant Cuzco (encore moins Marco Polo devant Cambaluc), ne protestent d’être les fourriers d’un ordre supérieur ; qu’ils tuent ; qu’ils pillent ; qu’ils ont des casques, des lances, des cupidités ; que les baveurs sont venus plus tard ; que le grand responsable dans ce domaine est le pédantisme chrétien, pour avoir posé les équations malhonnêtes : christianisme = civilisation ; paganisme = sauvagerie, d’où ne pouvaient que s’ensuivre d’abominables conséquences colonialistes et racistes, dont les victimes devaient être les Indiens, les Jaunes, les Nègres.

Cela réglé, j’admets que mettre les civilisations différentes en contact les unes avec les autres est bien ; que marier des mondes différents est excellent ; qu’une civilisation, quel que soit son génie intime, à se replier sur elle-même, s’étiole ; que l’échange est ici l’oxygène, et que la grande chance de l’Europe est d’avoir été un carrefour, et que, d’avoir été le lieu géométrique de toutes les idées, le réceptacle de toutes les philosophies, le lieu d’accueil de tous les sentiments en a fait le meilleur redistributeur d’énergie.

Mais alors je pose la question suivante : la colonisation a-t-elle vraiment mis en contact ? Ou, si l’on préfère, de toutes les manières d’établir contact, était-elle la meilleure ? Je réponds non. Et je dis que de la colonisation à la civilisation, la distance est infinie ; que, de toutes les expéditions coloniales accumulées, de tous les statuts coloniaux élaborés, de toutes les circulaires ministérielles expédiées, on ne saurait réussir une seule valeur humaine.

Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au Viêt-nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées, de tous ces prisonniers ficelés et «interrogés», de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent.

Et alors, un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets. On s’étonne, on s’indigne. On dit : «Comme c’est curieux ! Mais, bah ! C’est le nazisme, ça passera !» Et on attend, et on espère ; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries ; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on en a été le complice ; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absous, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens ; que ce nazisme-là, on l’a cultivé, on en est responsable, et qu’il sourd, qu’il perce, qu’il goutte, avant de l’engloutir dans ses eaux rougies de toutes les fissures de la civilisation occidentale et chrétienne.

Oui, il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’un Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il le vitupère c’est par manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, ce n’est pas l’humiliation de l’homme en soi, c’est le crime contre l’homme blanc, c’est l’humiliation de l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique.

J’ai beaucoup parlé d’Hitler. C’est qu’il le mérite : il permet de voir gros et de saisir que la société capitaliste, à son stade actuel, est incapable de fonder un droit des gens, comme elle s’avère impuissante à fonder une morale individuelle. Qu’on le veuille ou non : au bout du cul-de-sac Europe, je veux dire l’Europe d’Adenauer, de Schuman, Bidault et quelques autres, il y a Hitler. Au bout du capitalisme, désireux de se survivre, il y a Hitler. Au bout de l’humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler.

Et, dès lors, une de ses phrases s’impose à moi : «Nous aspirons, non pas à l’égalité, mais à la domination. Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. Il ne s’agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d’en faire une loi.»
Cela sonne net, hautain, brutal, et nous installe en pleine sauvagerie hurlante. Mais descendons d’un degré. Qui parle ? J’ai honte à le dire : c’est l’humaniste occidental, le philosophe «idéaliste». Qu’il s’appelle Renan, c’est un hasard. Que ce soit tiré d’un livre intitulé : La Réforme intellectuelle et morale, qu’il ait été écrit en France, au lendemain d’une guerre que la France avait voulue du droit contre la force, cela en dit long sur les mœurs bourgeoises.

«La régénération des races inférieures ou abâtardies par les races supérieures est dans l’ordre providentiel de l’humanité. L’homme du peuple est presque toujours, chez nous, un noble déclassé, sa lourde main est bien mieux faite pour manier l’épée que l’outil servile. Plutôt que de travailler, il choisit de se battre, c’est-à-dire qu’il revient à son premier état. Regere imperio populos, voilà notre vocation. Versez cette dévorante activité sur des pays qui, comme la Chine, appellent la conquête étrangère. Des aventuriers qui troublent la société européenne, faites un ver sacrum, un essaim comme ceux des Francs, des Lombards, des Normands, chacun sera dans son rôle. La nature a fait une race d’ouvriers, c’est la race chinoise, d’une dextérité de main merveilleuse sans presque aucun sentiment d’honneur ; gouvernez-la avec justice, en prélevant d’elle, pour le bienfait d’un tel gouvernement, un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c’est le nègre ; soyez bon pour lui et humain, et tout sera dans l’ordre ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. Réduisez cette noble race à travailler dans l’ergastule comme des nègres et des Chinois, elle se révolte. Tout révolté est, chez nous, plus ou moins, un soldat qui a manqué sa vocation, un être fait pour la vie héroïque, et que vous appliquez à une besogne contraire à sa race, mauvais ouvrier, trop bon soldat. Or, la vie qui révolte nos travailleurs rendrait heureux un Chinois, un fellah, êtres qui ne sont nullement militaires. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait, et tout ira bien

Hitler ? Rosenberg ? Non, Renan.

Mais descendons encore d’un degré. Et c’est le politicien verbeux. Qui proteste ? Personne, que je sache, lorsque M. Albert Sarraut, tenant discours aux élèves de l’École coloniale, leur enseigne qu’il serait puéril d’opposer aux entreprises européennes de colonisation «un prétendu droit d’occupation et je ne sais quel autre droit de farouche isolement qui pérenniserait en des mains incapables la vaine possession de richesses sans emploi.» Et qui s’indigne d’entendre un certain R.P. Barde assurer que les biens de ce monde, «s’ils restaient indéfiniment répartis, comme ils le seraient sans la colonisation, ne répondraient ni aux desseins de Dieu, ni aux justes exigences de la collectivité humaine» ?

Attendu, comme l’affirme son confrère en christianisme, le R. P. Muller : «… que l’humanité ne doit pas, ne peut pas souffrir que l’incapacité, l’incurie, la paresse des peuples sauvages laissent indéfiniment sans emploi les richesses que Dieu leur a confiées avec mission de les faire servir au bien de tous». Personne. Je veux dire : pas un écrivain patenté, pas un académicien, pas un prédicateur, pas un politicien, pas un croisé du droit et de la religion, pas un «défenseur de la personne humaine». Et pourtant, par la bouche des Sarraut et des Barde, des Muller et des Renan, par la bouche de tous ceux qui jugeaient et jugent licite d’appliquer aux peuples extra-européens, et au bénéfice de nations plus fortes et mieux équipées, «une sorte d’expropriation pour cause d’utilité publique», c’était déjà Hitler qui parlait.

Où veux-je en venir ? À cette idée : que nul ne colonise innocemment, que nul non plus ne colonise impunément ; qu’une nation qui colonise, qu’une civilisation qui justifie la colonisation — donc la force — est déjà une civilisation malade, une civilisation moralement atteinte, qui, irrésistiblement, de conséquence en conséquence, de reniement en reniement, appelle son Hitler, je veux dire son châtiment.

Colonisation : tête de pont dans une civilisation de la barbarie d’où, à n’importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation.

J’ai relevé dans l’histoire des expéditions coloniales quelques traits que j’ai cités ailleurs tout à loisir. Cela n’a pas eu l’heur de plaire à tout le monde. Il paraît que c’est tirer de vieux squelettes du placard. Voire ! Était-il inutile de citer le colonel de Montagnac, un des conquérants de l’Algérie : «Pour chasser les idées qui m’assiègent quelquefois, je fais couper des têtes, non pas des têtes d’artichauts, mais bien des têtes d’hommes.»
Convenait-il de refuser la parole au comte d’Herisson : «Il est vrai que nous rapportons un plein baril d’oreilles récoltées, paire à paire, sur les prisonniers, amis ou ennemis.»
Fallait-il refuser à Saint-Arnaud le droit de faire sa profession de foi barbare : «On ravage, on brûle, on pille, on détruit les maisons et les arbres.»
Fallait-il empêcher le maréchal Bugeaud de systématiser tout cela dans une théorie audacieuse et de se revendiquer des grands ancêtres : «Il faut une grande invasion en Afrique qui ressemble à ce que faisaient les Francs, à ce que faisaient les Goths.»
Fallait-il rejeter dans les ténèbres de l’oubli le fait d’armes mémorable du commandant Gérard et se taire sur la prise d’Ambike, une ville qui, à vrai dire, n’avait jamais songé à se défendre : «Les tirailleurs n’avaient ordre de tuer que les hommes, mais on ne les retint pas ; enivrés de l’odeur du sang, ils n’épargnèrent pas une femme, pas un enfant… À la fin de l’après-midi, sous l’action de la chaleur, un petit brouillard s’éleva : c’était le sang des cinq mille victimes, l’ombre de la ville, qui s’évaporait au soleil couchant.»
Oui ou non, ces faits sont-ils vrais ? Et les voluptés sadiques, les innombrables jouissances qui vous frisselisent la carcasse de Loti quand il tient au bout de sa lorgnette d’officier un bon massacre d’Annamites ? Vrai ou pas vrai (1) ? Et si ces faits sont vrais, comme il n’est au pouvoir de personne de le nier, dira-t-on, pour les minimiser, que ces cadavres ne prouvent rien ?

Pour ma part, si j’ai rappelé quelques détails de ces hideuses boucheries, ce n’est point par délectation morose, c’est parce que je pense que ces têtes d’hommes, ces récoltes d’oreilles, ces maisons brûlées, ces invasions gothiques, ce sang qui fume, ces villes qui s’évaporent au tranchant du glaive, on ne s’en débarrassera pas à si bon compte. Ils prouvent que la colonisation, je le répète, déshumanise l’homme même le plus civilisé ; que l’action coloniale, l’entreprise coloniale, la conquête coloniale, fondée sur le mépris de l’homme indigène et justifiée par ce mépris, tend inévitablement à modifier celui qui l’entreprend ; que le colonisateur, qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête, tend objectivement à se transformer lui-même en bête. C’est cette action, ce choc en retour de la colonisation qu’il importait de signaler.

Partialité ? Non. Il fut un temps où de ces mêmes faits on tirait vanité, et où, sûr du lendemain, on ne mâchait pas ses mots. Une dernière citation ; je l’emprunte à un certain Carl Sieger, auteur d’un Essai sur la Colonisation (2) : «Les pays neufs sont un vaste champ ouvert aux activités individuelles, violentes, qui, dans les métropoles, se heurteraient à certains préjugés, à une conception sage et réglée de la vie, et qui, aux colonies, peuvent se développer plus librement et mieux affirmer, par suite, leur valeur. Ainsi, les colonies peuvent, à un certain point, servir de soupape de sûreté à la société moderne. Cette utilité serait-elle la seule, elle est immense.»
En vérité, il est des tares qu’il n’est au pouvoir de personne de réparer et que l’on n’a jamais fini d’expier. Mais parlons des colonisés. Je vois bien ce que la colonisation a détruit : les admirables civilisations indiennes et que ni Deterding, ni Royal Dutch, ni Standard Oil ne me consoleront jamais des Aztèques et des Incas. Je vois bien celles — condamnées à terme — dans lesquelles elle a introduit un principe de ruine : Océanie, Nigéria, Nyassaland. Je vois moins bien ce qu’elle a apporté.

Sécurité ? Culture ? Juridisme ?

En attendant, je regarde et je vois, partout où il y a, face à face, colonisateurs et colonisés, la force, la brutalité, la cruauté, le sadisme, le heurt et, en parodie de la formation culturelle, la fabrication hâtive de quelques milliers de fonctionnaires subalternes, de boys, d’artisans, d’employés de commerce et d’interprètes nécessaires à la bonne marche des affaires.

J’ai parlé de contact. Entre colonisateur et colonisé, il n’y a de place que pour la corvée, l’intimidation, la pression, la police, l’impôt, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des élites décérébrées, des masses avilies. Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumission qui transforment l’homme colonisateur en pion, en adjudant, en garde-chiourme, en chicote et l’homme indigène en instrument de production.

À mon tour de poser une équation : colonisation = chosification. J’entends la tempête. On me parle de progrès, de «réalisations», de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d’eux-mêmes. Moi, je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, des cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées.

On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer. Moi, je parle de milliers d’hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l’heure où j’écris, sont en train de creuser à la main le port d’Abidjan. Je parle de millions d’hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse, à la sagesse. Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme.

On m’en donne plein la vue de tonnage de coton ou de cacao exporté, d’hectares d’oliviers ou de vignes plantés. Moi, je parle d’économies naturelles, d’économies harmonieuses et viables, d’économies à la mesure de l’homme indigène désorganisées, de cultures vivrières détruites, de sous-alimentation installée, de développement agricole orienté selon le seul bénéfice des métropoles, de rafles de produits, de rafles de matières premières.

On se targue d’abus supprimés. Moi aussi, je parle d’abus, mais pour dire qu’aux anciens — très réels — on en a superposé d’autres — très détestables. On me parle de tyrans locaux mis à la raison ; mais je constate qu’en général ils font très bon ménage avec les nouveaux et que, de ceux-ci aux anciens et vice-versa, il s’est établi, au détriment des peuples, un circuit de bons services et de complicité.

On me parle de civilisation, je parle de prolétarisation et de mystification. Pour ma part, je fais l’apologie systématique des civilisations para-européennes. Chaque jour qui passe, chaque déni de justice, chaque matraquage policier, chaque réclamation ouvrière noyée dans le sang, chaque scandale étouffé, chaque expédition punitive, chaque car de C.R.S., chaque policier et chaque milicien nous fait sentir le prix de nos vieilles sociétés. C’étaient des sociétés communautaires, jamais de tous pour quelques-uns. C’étaient des sociétés pas seulement anté-capitalistes, comme on l’a dit, mais aussi anti-capitalistes. C’étaient des sociétés démocratiques, toujours. C’étaient des sociétés coopératives, des sociétés fraternelles.

Je fais l’apologie systématique des sociétés détruites par l’impérialisme. Elles étaient le fait, elles n’avaient aucune prétention à être l’idée, elles n’étaient, malgré leurs défauts, ni haïssables, ni condamnables. Elles se contentaient d’être. Devant elles n’avaient de sens, ni le mot échec, ni le mot avatar. Elles réservaient, intact, l’espoir.

Au lieu que ce soient les seuls mots que l’on puisse, en toute honnêteté, appliquer aux entreprises européennes hors d’Europe. Ma seule consolation est que les colonisations passent, que les nations ne sommeillent qu’un temps et que les peuples demeurent. Cela dit, il paraît que, dans certains milieux, l’on a feint de découvrir en moi un «ennemi de l’Europe» et un prophète du retour au passé anté-européen.

Pour ma part, je cherche vainement où j’ai pu tenir de pareils discours ; où l’on m’a vu sous-estimer l’importance de l’Europe dans l’histoire de la pensée humaine ; où l’on m’a entendu prêcher un quelconque retour ; où l’on m’a vu prétendre qu’il pouvait y avoir retour.

La vérité est que j’ai dit tout autre chose : savoir que le grand drame historique de l’Afrique a moins été sa mise en contact trop tardive avec le reste du monde, que la manière dont ce contact a été opéré ; que c’est au moment où l’Europe est tombée entre les mains des financiers et des capitaines d’industrie les plus dénués de scrupules que l’Europe s’est «propagée» ; que notre malchance a voulu que ce soit cette Europe-là que nous ayons rencontré sur notre route et que l’Europe est comptable devant la communauté humaine du plus haut tas de cadavres de l’histoire.

Par ailleurs, jugeant l’action colonisatrice, j’ai ajouté que l’Europe a fait fort bon ménage avec tous les féodaux indigènes qui acceptaient de servir ; ourdi avec eux une vicieuse complicité ; rendu leur tyrannie plus effective et plus efficace, et que son action n’a tendu a rien de moins qu’à artificiellement prolonger la survie des passés locaux dans ce qu’ils avaient de plus pernicieux. J’ai dit — et c’est très différent — que l’Europe colonisatrice a enté l’abus moderne sur l’antique injustice ; l’odieux racisme sur la vieille inégalité.

Que si c’est un procès d’intention que l’on me fait, je maintiens que l’Europe colonisatrice est déloyale à légitimer a posteriori l’action colonisatrice par les évidents progrès matériels réalisés dans certains domaines sous le régime colonial, attendu que la mutation brusque est chose toujours possible, en histoire comme ailleurs ; que nul ne sait à quel stade de développement matériel eussent été ces mêmes pays sans l’intervention européenne ; que l’équipement technique, la réorganisation administrative, «l’européanisation», en un mot, de l’Afrique ou de l’Asie n’étaient — comme le prouve l’exemple japonais — aucunement liés à l’occupation européenne ; que l’européanisation des continents non européens pouvait se faire autrement que sous la botte de l’Europe ; que ce mouvement d’européanisation était en train ; qu’il a même été ralenti ; qu’en tout cas il a été faussé par la mainmise de l’Europe.

À preuve qu’à l’heure actuelle, ce sont les indigènes d’Afrique ou d’Asie qui réclament des écoles et que c’est l’Europe colonisatrice qui en refuse ; que c’est l’homme africain qui demande des ports et des routes, que c’est l’Europe colonisatrice qui, à ce sujet, lésine ; que c’est le colonisé qui veut aller de l’avant, que c’est le colonisateur qui retient en arrière.

Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, éd. 1955, Présence Africaine, p. 7-23

 

Notes

(1) Il s’agit du récit de la prise de Thouan-An paru dans Le Figaro en septembre 1883 et cité dans le livre de N. Serban : Loti, sa vie, son œuvre. «Alors la grande tuerie avait commencé. On avait fait des feux de salve-deux ! et c’était plaisir de voir ces gerbes de balles, si facilement dirigeables, s’abattre sur eux deux fois par minute, au commandement d’une manière méthodique et sûre… On en voyait d’absolument fous, qui se relevaient pris d’un vertige de courir… Ils faisaient en zigzag et tout de travers cette course de la mort, se retroussant jusqu’aux reins d’une manière comique… et puis on s’amusait à compter les morts…» etc.
(2) Carl Sieger : Essai sur la Colonisation, Paris, 1907.

Les principaux enjeux en Syrie

Pick up comme en Libye

mise à jour  25/08/2012

Après la Libye c’est le tour de la Syrie, ensuite celui du Liban puis de l’Algérie et enfin celui de l’Iran si le grand satan ne trouve pas sur son chemin destructeur ce qui le bloque.

Je continue de croire que les « révolutions  » en Tunisie et en Egypte ont été récupérés par les Etats-Unis et les monarchies du golfe. Je continue de croire que la Libye est l’opération de contre révolution la plus raffinée contre l’Egypte même si les Egyptiens enivrés par leur nationalisme de pacotille et leurs frères musulmans anesthésiants ne veulent pas l’admettre.

Pour l’instant les Arabes et les Musulmans sont, dans leur majorité écrasante, dans l’insouciance totale de ce qui les attend si la Syrie capitule ou s’effondre. Les Algériens, gouvernants, opposition et gouvernés,  n’ont tiré aucune leçon de la tragédie passée et ils ne méditent pas les raisons qui poussent ceux qui ont arrêté le processus électoral, car il a été remporté par des islamistes, se retrouver aujourd’hui à encourager, former, financer et superviser des guérillas islamiques en Afrique et dans le monde arabe. Je ne donne aucune justification au recours à la violence tant du pouvoir qui a trahi le prtocessus qu’il a mis en place que des islamistes qui pensaient que c’était le seul recours légal et légitime. Toute atteinte à une vie humaine est à refuser quelque soit le motif à moins que ce ne soit par acte de justice.  Les Algériens, de tout bord, s ne tirent toujours pas leçon ni ne cherchent à connaitre la logique de ceux qui ont ordonné et protégé Khaled Nezzar d’arrêter le processus électoral et de conduire un pays avec un fort potentiel de développement vers la guerre civile, et qui se trouvent aujourd’hui entrain de le menacer de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité. Les revanchards et ceux qui n’ont pas pansé leur douleur individuelle s’imaginent que l’Occident leur fait des cadeaux car il est épris d’amour pour la justice, la démocratie, le droit, la dignité humaine et les islamistes. L’Algérie est suffisamment fragilisée, sans État, sans politique, sans cadres, sans opposition crédible. Elle peut par la menace, l’intimidation et le chantage basculer de comptoir commercial français à base coloniale agissant comme gendarme en Afrique ou comme force dans l’effort de guerre qui sera employé contre l’Iran.

Ils ne tirent pas leçon de la tragédie libyenne : où est la Dawla islamiya en Libye ? Où sont la liberté, la démocratie et la prospérité économique promises? Comment expliquer qu’un gouvernement comme celui du Soudan qui a participé à la partition de son propre pays puisse participer à l’agression contre la Libye ou inciter à la sédition en Syrie ? Où sont la logique, la vision lointaine, le respect des préceptes de l’islam ?

Tant que les Arabes et les Musulmans ne reviennent pas à un bilan de conscience et à un repentance le sang versé, en Algérie des centaines de milliers, en Libyes des dizaines de milliers et en Syrie plusieurs milliers, sera une malédiction qui nous poursuivra tous car le sang versé d’un innocent, d’ un seul, fait trembler le Trone de notre Dieu, alors que penser de ce sang versé à flots pour des questions de pouvoir?

Quelques occidentaux, et ils sont rares, commencent pourtant à se  se  poser   une question logique : « pourquoi condamner ici, sur le territoire national, un islamisme que nous encourageons, soutenons, entraînons et armons en dehors, contre des États qui justement tiennent en lisière le radicalisme musulman dans son expression la plus fanatique ? Par pure sottise ? Par masochisme ? Par imbécillité congénitale ? »

La réponse est multiple  :

1 – L’Islamophobie : créer de la méfiance envers le musulman et de la défiance entre les musulmans pour éviter l’éveil de l’Islam authentique libérateur et civilisateur. L’Occident sait mieux que nous que l’avenir du monde est dans l’Islam et il sait que l’Islam est incompatible avec le colonialisme et le capitalisme. L’Islamophobie comme machination diabolique à visée idéologique, psychologique, médiatique et militaire consiste à nous rendre ridicules, haïssables et criminels pour se donner justification d’intervenir au nom de l’humanisme, du droit des minorités, de la lutte antiterroriste, de la liberté. Les laboratoires et officines connaissent notre état psychique du demi éveillé qui est dans la confusion entre le jour et la nuit, entre le rêve et le cauchemar, entre l’illusion et la réalité. Lorsque les chrétiens d’Occident laissent les chrétiens d’orient se faire massacrer par des Fatwas des savants des palais saoudiens, il y a questionnement : on prépare des bouc-émissaires dans la stratégie américaine du chaos fécond. Lorsque des Musulmans vont à l’encontre des règles énoncées par le Coran et le Prophète de ne pas attenter à la vie humaine et de ne pas transgresser la sacralité de la vie et des biens du Juif et du Chrétien vivant parmi les musulmans, il y a une orchestration qui vise à briser l’éveil musulman pour le plonger dans l’horreur, dans la profanation du sacré au nom du « printemps arabe ».  Quand des pygmalions  de service à l’instar de Tariq Ramadan se mettent à cautionner l’agression de la Libye et de la Syrie, allant contre l’enseignement du Prophète qui refuse de voir le sang d’un musulman ou d’un citoyen dans un pays musulman couler sans droit, de voir les musulmans se ranger derrière les faux étendards, et de voir les Musulmans entrer en sédition armée contre un gouvernant, même despote, alors qu’il n’a pas déclaré son apostasie ni interdit la prière. Les Libyens et les Syriens étaient-ils interdit de se rendre à la mosquée comme du temps d’Attaturc ?

2 – La catharsis géopolitique : exporter les crises internes et les malédictions du capitalisme ainsi que l’impasse dans laquelle l’entité sioniste se débat sans perspective réelle et salutaire à long terme. Toute la propagande médiatique et tous les tintamarres ne sont là que pour occulter la fin inéluctable de l’entité sioniste même si les Arabes et les Palestiniens cherchent la paix et la servitude. Il y a des signes annonciateurs et il y a un déterminisme historique qui les met en situation de panique.

3 – Détruire l’axe de résistance qui est né contre l’accord de camp David. Cet axe comprend l’Algérie, la Libye, la Syrie et  L’Irak

4 – Anticiper sur les révolutions ou les réformes inévitables dans le monde arabe et les pervertir pour laisser le monde arabe disloqué, sans cap, sans ciment social fédérateur.

5 –  Mettre en oeuvre la stratégie du  » soft powerment  » de Bresinsky en instrumentalisant les pseudos islamistes contre les ennemis de l’Amérique comme agent de subversion et laisser leurs vassaux arabes et européens faire les guerres coloniales à leur place se contentant de fournir l’ordre de combat, le renseignement et la logistique stratégique. Cette stratégie a bien fonctionné en Libye car elle a trouvé une ligue arabe de traitres et une association internationale de savants musulmans séniles et ignorant la géopolitique.

6 – Démanteler les pays arabes dans le prolongement de Sykes picot. A titre d’exemple voici le schéma de découpage de la Syrie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un autre pays musulman en attente de démembrement : le Nigéria

 

7 – Détruire toutes les armées capables de faire face à l’entité sioniste pour les remplacer par des bases coloniales d’où partiront les expéditions contre l’Iran. L’expérience irakienne n’est pas loin. Détruire toutes les armées qui refusent de se plier au joug du nouvel ordre mondial.

L’expérience yougoslave etl’expérience irakienne ne sont pas loin. L’Algérie a une grande armée et une fois le sort de l’armée syrienne réglée ce sera le tour de l’armée algérienne invitée à livrer son aviation et sa marine comme auxilliaire de l’Otan tant pour la future guerre contre l’Iran que pour le rôle de gendarme au Sahel. Les pressions diplomatiques et politiques ne se cachent plus et c’est dans ce jeu de pression qu’il faut voir l’accusation portée par la Suisse de « crimes contre l’humanité » à l’encontre du général Khaled Nezzar.

8 – Empêcher le déplacement du centre du monde géopolitique et économique vers l’Eurasie qui va être la fin de la domination occidentale et un nouveau partenariat avec le monde musulman. Les Russes et les Chinois y oeuvrent depuis la chuite du mur de Berlin d’autant plus que les principales sources  et les principales voies d’acheminement des ressources minières et énergétiques pour les  futures années s’y trouvent.

8 – La spoliation des richesses et le contrôle des voies maritimes et terrestres d’acheminement du gaz et du pétrole. Dans ce contrôle, l’Empire va tenter de couper les ressources du développement et de la résistance, mais aussi les sources et les voies d’approvisionnement de l’énergie à la Chine, puissance émergente.

9 – Laisser la résistance palestinienne et libanaise sans soutien. Le Qatar et l’Arabie saoudite oeuvrent sans se cacher pour liquider la cause arabe et à sa tête la cause palestinienne.

10 – Créer un état de psychose dans les populations et les djounouds du monde arabe de telle façon à générer la démission devant la puissance maléfique de l’Occident et chercher le sauve-qui-peut dans des explications eschatologiques et apocalyptiques loin de toute analyse sérieuse en termes de rapport de forces, de mobilisation dans un axe de résistance et de changement de paradigme idéologique. En ce qui me concerne, je répète depuis des années qu’il est nécessaire de placer le curseur idéologique sur la résistance contre l’impérialisme américano sioniste et ses vassaux arabes et européens et ne pas tomber dans le piège de la division ou de l’éradication en opposant islamistes et non islamistes, militaires et civils, gouvernants et gouvernés. L’histoire a montré que l’Islam se développe mieux et plus vite en situation de paix qu’en situation de troubles comme elle a montré que la prospérité économique et sociale se construit dans la paix et non dans la guerre.

11 – Détruire l’Etat, despotique ou non, pour installer à sa place les commis locaux à la prédation qui s’intègrent dans le nouvel ordre économique qui veut effacer la réglementation, la souveraineté nationale, la justice sociale. Dans ce but, le nouvel ordre mondial installe –  par la force à ceux qui lui résistent et par le pourrissement de ses vassaux qui acceptent la servitude – aussi bien dans les anciennes colonies que dans la vielle Europe une nouvelle race de prédateurs, de corrompus, de sanguinaires, de cyniques, de nihilistes qui peuvent se cacher sous les noms d’islamistes, de groupes armés, de démocrates ou de républicains qui gérent l’Etat comme une boutique underground du marché informel. Il faut juste étudier la Russie après la chute du mur de Berlin et l’Algérie après la  » réconciliation nationale « . Sur ce sujet, j’avais écris un livre que j’ai perdu et qui faisait suite au livre  » le dilemme arabe et les 10 commandements US « . Ce livre abordait la question économique dans l’enjeu post  » révolutionnaire  » et il a été écrit en réaction aux déclarations de Chrisitine Lagarde au G8 de Deauville où elle a fait allusion au printemps arabe et à la chute du mur de Berlin. Pour l’observatoire averti la chute du mur de Berlin a une double signification.

La première c’est l’effondrement de l’URSS et du pacte de Varsovie minés de l’intérieur par les groupes de pression sociale et économique inféodés à la CIA et au Vatican et par l’extérieur par l’effort de guerre en Afghanistan et la course spatiale.

La seconde signification dans la  chute du mur de Berlin en 1995 soulignait aussi  la suprématie du capitalisme impérialisme sur le monde et l’emergence en Russie et dans ses anciens satellites d’une bourgeoisie d’affaires liée au crime, à la maffia et au démantèlement de l’Etat central. Ce sont ces perspectives que le  » printemps  » arabe a permis de réaliser en rendant légal l’état de non droit là où l’Etat est absent en laissant les peuples sans gouvernance et sans puissance publique à la merci des bandes armées et des trafiquants, et en s’attaquant à détruire l’Etat là où il est encore présent.

 

Observation : La probabilité d’une guerre entre la Turquie et la Syrie

La Turquie se prépare à attaquer la syrie :
1 – par procuration pour l’OTAN et Israël et en même temps elle règlerait trois problèmes en suspens :
2 – le problème de l’eau en suspens entre la Syrie et la Turquie puisque la Turquie est en train de construire un grand bartrage qui va priver la Syrie de l’eau et pousser les deux pays à entrer en guerre.
3 – Imposer son armée comme seule force de dissuasion dans la région.
4 – Partitionner la Syrie et donner un territoire aux kurdes pour se débarasser du problème kurde.
5 – Jouer le rôle de fer de lance dans une armée « islamique » qui serait le bras armé de l’OTAN contre la Syrie puis contre le Hezbollah et enfin contre l’Iran.
6 – Espérer gagner en influence régionale, en territoires et en ressources dans le nouveau découpage du monde arabe par Sykes Picot bis, le premier ayant démembré l’empire ottoman. Le néo ottomanisme erdoganien s’appuie davantage sur un antionalisme turc exacerbé que sur un islamisme pur et dur.
Mais elle se trouve confronté à Sept problèmes :
1 – Le dernier sondage montre que 75% de la population est contre la guerre.
2 – L’économie de bazar qui représente le centre de gravité dans les couches moyennes et bourgeoises en Iran, Turquie et Syrie est perdante dans la crise actuelle et réclame le règlement du conflit avant de balancer vers un camp qui lui semblerait défendre le mieux ses intérêts.
3 – L’armée syrienne est prête à une guerre avec Israël et ses forces seront orientées contre la Turquie avec le défi de tout gagner et foutre en l’air tout l’équilibre régional ou tout perdre.
4- Erdogan, comme je l’ai expliqué dans les dix commandements us est la tendance frères musulmans avec l’idée de jouer le rôle central dans le monde arabe comme le représentant légitime du sunnisme pouvant s’opposer au chiisme, mais une guerre contre la Syrie risque de se retourner contre lui, car au lieu de se faire sous l’axe chiite contre sunnites elle sera perçue comme une guerre Turcs contre Arabes avec des conséquences dramatiques pour la Turquie. Lors de l’agression de la Libye, j’avais montré la fausse image d’Erdogan en publiant ce que pensait de lui son maitre politique et spirituel, le défunt Erbakhan, qui l’a catalogué comme agent du sionisme.
5 – les Syriens ont la carte des Kurdes. Il y a une bataille féroce entre la Syrie et le Kurdistan (aidé par Israël) sur l’influence des kurdes de Syrie : les syriens veulent les impliquer dans le conflit à leur avantage et l’OTAN par le biais d’Israël veut les utiliser contre la Syrie. Voilà pourquoi la bataille d’Alep doit se solder rapidement par une victoire écrasante de l’armée régulière.
6 – Les russes vont jouer la carte de la Syrie car il s’agit de la reconfiguration du nouvel ordre mondial. Les grands vont s’affronter comme toujours sur nos terres et avec notre sang pour régler leur contentieux.
7 – Les nationalistes et la gauche turcque opposés à Erdogan vont trouver l’occasion de destabiliser le gouvernement sinon utiliser le mécontentement populaire et les pertes de l’économie de bazar.
8 – Les Arméniens tant en Arménie que dans le reste du monde pourraient basculer en faveur de la minorité orthodoxe arménienne en Syrie (Alep et Damas) et poser des problèmes supplémentaires à la Turquie qui elle aussi est dans l’oeil du cyclone qui va la démanteler à moyen ou long terme si le plan américain et sioniste parviennent à réaliser leurs objectifs en Syrie.
La Turquie « doit » entrer en guerre tout de suite si elle veut ne pas tomber dans la période de vacance du pouvoir US durant la campagne présidentielle américaine à moins que le false flag d’Obama serait d’envoyer la Turquie en guerre et puis lui apporter son aide directe et montrer ce qu’il est réellement, un noir plus blanc que les blancs. Est-ce que les Musulmans et les Arabes se sont réveillés de son discours du Caire dont je fus le premier à dénoncer le mensonge et la perfidie ainsi que ce qu’il annonçait comme politique étrangère US.
La Turquie pourrait diférer son entrée en guerre le temps de voir l’usure morale et l’épuisement logistique  jouerleur oeuvre sur l’armée syrienne et sans doute le temps de voir la mise en oeuvre de l’artifice légale : « l’armée islamique » financée par le Qatar et l’Arabie saoudite et légalisée par l’OCI.
Est ce que la Turquie est prète à entrer en guerre pour des considérations internes et géopolitiques, je ne le sais pas. Les choses vont se déssiner dans les jours ou les semaines à venir.

 

Conclusion

La bataille d’Alep va être déterminante non seulement pour la configuration des pays arabes mais du monde. 

Logiquement le régime syrien et les classes moyennes qui le soutiennent devraient sortir victorieux et infliger une lourde défaite à  l’axe satanique. La défaite ne serait pas dans une confrontation de front car la Syrie n’a pas les moyens militaires et économiques de faire face à l’armée américaine, mais dans l’embrasement de la région par une résistance qui viendrait du ras-le-bol des peuples contre les monarchies et l’Occident. L’axe du mal a même perdu pour l’instant la possibilité d’ouvrir un front de guerre entre la Syrie et la Turquie puisque les turcs sont majoritairement défavorables à la guerre contre la Syrie et les classes d’affaires sont perdantes dans la crise qui dure car leur chiffre d’affaires se réalise au Liban, en Syrie et en Iran. Il ne lui reste que deux scénarios : continuer à déstabiliser la Syrie et l’affaiblir par des actions subversives (sabotages, assassinats et guerre psychologique et médiatique) avec le risque que le régime syrien déjoue les manœuvres et renforce ses capacités de manœuvres le rendant plus fort dans la région et devant l’entité sioniste. Le second scénario est l’intervention directe de l’OTAN et des vassaux arabes. L’Arabie saoudite et le Qatar prônent l’intervention militaire. Devant leur échec à l’ONU, ils convoquent l’organisation des pays islamiques présidée par un turc pour lever une armée contre la Syrie, chose qu’ils n’ont jamais envisagé pour libérer la Palestine, l’Afghanistan ou mettre de l’ordre en Somalie.

On évoque déjà 4 drones et un avion de reconnaissance américain qui auraient été abattus par la défense anti aérienne syrienne, ce dernier aurait été retrouvé au Liban et récupéré par l’armée libanaise avant l’intervention sioniste pour le détruire.

Ce scénario va embraser la région sauf si Israël commet la faute d’engager une action contre le Hezbollah pour retrouver sa dignité et sa réputation d’invincibilité et il serait difficile de justifier à la population arabe et musulmane ainsi qu’ à l’opinion mondiale une agression contre la Syrie en même temps. Israël pourrait fausser la stratégie américaine qui compte disloquer la continuité géographique, idéologique, économique et militaire entre l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban et certaines factions de la résistance palestinienne. Une seconde agression dans ce début du troisième millénaire contre le Liban ou contre Gaza aura l’effet d’un tsunami sur les régimes fantoches du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

La bataille d’Alep devrait  contraindre le régime syrien à engager des réformes plus profondes s’il ne ne veut pas perdre le soutien d’une population qui a payé un lourd tribu dans une opération type contras qui dure depuis plus d’un an.

La bataille d’Alep aura sans aucun doute des répercussions géostratégiques par la refondation des rapports de forces et des zones d’influence. C’est la fin de l’hégémonie américano sioniste et l’émergence du pôle sino russe et du pôle latino américain. Avant l’assassinant de Kadhafi, j’avais montré le cynisme efficace des Russes et des Chinois qui avaient opté d’abandonner la Libye et de se concentrer sur la Syrie car ils voulaient faire un cas d’école dans l’opinion mondiale et dans le monde arabo musulman et disposer d’un argument diplomatique contre l’OTAN. Chacun a ses stratégies, bonnes ou mauvaises, sauf les Arabes et les Musulmans, qui continuent de subir les changements imposés par les autres.

Il ne faut pas croire que je soutiens le régime de Bachar al Assad mais je soutiens l’idée du droit d’un régime à se défendre contre une sédition armée fomentée par l’impérialisme comme je soutiens l’idée qu’il faut que le monde musulman rompe avec ses traditions de coup d’etat qui empêche la construction d’un état fort,  l’emergence des élites et la cohésion sociale les vrais garants de la prospérité. Rien ne garantit que ceux qui arrivent au pouvoir par un coup d’état ou par le soutien des Croisés ne soient pas balayés demain par un autre coup d’etat et un changement de stratégie des Croisés qui ne veulent pas pour le monde musulman une stabilité. L’Etat syrien ne doit pas considérer l’alliance avec les russes et les chinois comme la garantie de sa perennité. Sa perennité et sa vocation sont dans le retour vers Allah. L’Islam devrait être le moteur de la vie idéologique, sociale, politique et économique. Le retour à l’Islam signifie la garantie de préserver la vie, les biens  et la dignité des Musulmans et de l’ensemble des cityoyens syriens….

L’idéal aurait été l’émergence d’un pôle islamique partenaire de ces deux pôles et partenaires de l’Asie et de l’Afrique, mais les Musulmans, gouvernants et gouvernés, élites et gens du commun, ne sont pas prêts à assumer la gouvernance sensée de leurs territoires et encore exercer des responsabilités géostratégiques.

Le Vatican sent venir les changements et il tente de rééditer un San Egidio à l’algérienne mais les conditions objectives et subjectives en Algérie de 1995 et en Syrie de 2012 ne sont pas les mêmes. Le Vatican en s’alliant depuis longtemps avec la CIA en Afrique et en se soumettant à l’entité sioniste a perdu toute crédibilité pour jouer un quelconque rôle. Il est évident que les Chrétiens d’Orient qui sont arabes et de culture musulmane gardent rancune au Vatican pour la question palestinienne. C’est encore l’occasion pour les Musulmans de ne pas laisser tomber leurs frères en arabité et en citoyenneté et de se comporter avec eux selon les préceptes de Mohamed (saws). Il est utile de rappeler que depuis que Omar Ibn Khattab a libéré la Jordanie, Syrie, la Palestine et l’Egypte de la présence coloniale des romains, les Chrétiens avaient retrouvé leur liberté de culte et multiplié leurs églises. Que les appels à la discorde et à la confrontation inter confessionnelle ne viennent pas s’imiscer dans un tissus social, culturel et historique de 15 siècles de vivre ensemble dans le respect des différences.

Qaradhawi et son équipe veulent créer un Vatican sunnite et un Pape sunnite pour imposer l’idéologie des Frères Musulmans et ils sont prêts à sacrifier tout le monde musulman à leur ambition morbide. Al Hamdoulillah il y a encore des Musulmans conscients qui apportent la détraction avec à son appui le Coran et la Sunna aux savants égarés de l’Arabie saoudite et du Qatar. Pour l’instant ni Qaradhawi ni Tariq Ramadan ni  leurs fans ou leurs émules n’ont apporté une justification religieuse ou idéologique à l’agression ou au soulèvement armée. La seule chose qu’ils ont prouvé est qu’ils fonctionnent en conformité avec l’agenda américain, devenant ses portes voix, ses justications morales et religieuses au sein d’une population ignorante et fascinée par les idoles médiatiques.

 

 

 

Omar Mazri – Liberation-opprimes.net

 

Webster Griffin Tarpley : false flag operation en Syrie

Webster Griffin Tarpley est un journaliste américain,  spécialisé dans l’étude des false flag operations, c’est-à-dire des opérations commandos ou terroristes utilisant de fausses revendications pour provoquer un engrenage conflictuel. Il nous livre ici sa lecture de ce qui se passe en Syrie.

 

Des sources chrétiennes du Coran (?!)

Notre mère  Khadija était chrétienne selon l’idéologie des voyous

Comment se  prononcer sur des informations circulant au sein d’une partie de notre jeunesse affirmant que notre mère Khadija était chrétienne. Sous entendant par là que le Prophète aurait été chrétien parce que le chrétien Waraqa ibn Nawfal, cousin de Khadija, aurait célébré leur mariage dans un milieu mecquois de cohabitation confessionnelle entre des communautés de Hanifs, de Chrétiens et de Juifs. Qu’en est-il réellement ? Quelle est la source de référence ?

Le doute, qui s’empare de l’esprit du croyant, est-il dans l’importance exagérée accordée à la chronologie universelle (Târîkh oul Roussoul wal Mouloûk) de l’historien Mohammad Ibnou Djarîr At Tabari ? Les critiques sur l’islam, les compagnons et l’authenticité du Qur’àn ne proviennent-elles pas de l’exploitation abusive et tronquée de cette œuvre monumentale  réalisée vers 353 H ?

Les sources de références

Sur le plan scientifique, l’œuvre de Tabari est considérable mais elle s’inscrit dans ce que les savants musulmans appellent la reconstitution des événements de l’histoire qui a moins de crédit historique que l’enregistrement en direct de l’histoire qui sont les compagnons du Prophète. Dans la lignée des grands historiens dignes de confiance, il y a Ibn Ishaq le premier à écrire la biographie du Prophète en 152 après la Hijra. Il est donc plus proche de la vie du Prophète et il avait à sa disposition les biographies écrites du vivant du Prophète. Il ne faut jamais perdre de vue que Tabari est un chroniqueur. Son oeuvre ne doit être accessible qu’aux historiens et savants. Le commun qui n’est pas versé dans la connaissance spécialisée n’est pas outillé pour lire et trier les chroniques de Tabari. La lutte idéologique consiste à donner aux jeunes musulmans des oeuvres difficiles d’accès non pour la formation des idées mais pour la formation du doute, de la contradiction des informations et du déluge d’informations dont ils n’ont ni les clés de compréhension ni le contexte ni les instruments scientifiques de lecture.

Une troisième branche historique est l’interprétation de l’histoire pour en dégager les lois et les leçons. Dans cet agencement il est certain que tout ce qui a trait à la vie du Prophète pour consolider sa foi ne peut être soumis à la seule appréciation de la troisième catégorie que si et seulement si elle  provient d’une source musulmane qui a compétence scientifique, autorité religieuse et vertu morale.

Il est rare, voire douteux, de voir un non musulman s’investir avec noblesse  dans le sacré du musulman car la bataille livrée contre le Qur’àn qui a commencé dès sa révélation n’est pas finie et ne vas pas s’achever. Par contre il est désolant de voir les musulmans donner crédit à une quatrième voie, celles des orientalistes et des évangélistes détracteurs de l’islam.

Cette quatrième voie s’appuie principalement sur les chroniques de Tabari. Est-ce que Tabari aurait failli ?

Les savants musulmans ne sont pas ignorants de l’œuvre de Tabari ni de celle d’Ibn Ishaq ni d’Ibn Hicham comme ils ne sont pas ignorants des principales sources explicatives de l’histoire initiale de l’islam : les Sahihs (Authentiques) de Muslim et Boukhari pour s’en référer en cas de doute. Au dessus de toutes ses compétences, ils ont la connaissance du Qur’àn qui est et reste la première et la dernière référence pour comprendre l’islam et le Qur’àn. Ils connaissent donc les sources internes du travail de Tabari et ils sont unanimes à dire qu’il a respecté la règle de l’isnad (la chaine de transmission). Cependant deux problèmes restent posés qui demandent une circonspection pour le non spécialiste qui fait de Tabari son unique recours.

Le premier est lié à l’authenticité du récit des transmetteurs dont certains ont pris la culture de leur époque c’est-à-dire l’introduction biblique (al israiliyate) dans le fait islamique. Il appartient aux historiens musulmans de travailler sur son corpus de milliers de pages pour infirmer ou confirmer non la chaine qui est juste mais l’objectivité du transmetteur et épurer ainsi l’histoire musulmane du fabuleux, du légendaire et du judaïque. Il est particulièrement intéressant  de lire la présentation qu’IqraShop fait de la traduction des chroniques de Tabari :

La Chronique de Tabari, dans laquelle ont puisé les principaux historiens orientaux, offre, même dans sa forme abrégée, un grand intérêt pour l’étude de l’histoire de l’Orient. Il est certain que pour quelques périodes par exemple, pour l’histoire des Omeyyades, elle reste la source la plus précieuse des connaissances et même celles de ses parties qui sont dépourvues de critique et de toute valeur historique, telles que les fables relatives à l’histoire ancienne, ne manquent point d’intérêt, car elles contiennent cette foule de légendes auxquelles tous les auteurs musulmans font des allusions perpétuelles, et que le lecteur européen est souvent bien embarrassé de trouver, pendant que Tabarî nous les donne dans un cadre qui en facilite singulièrement la recherche.

Si Al Albani et d’autres savants ont fait un travail remarquable sur le Hadith, il reste à la communauté scientifique musulmane de faire le travail de purge de son riche patrimoine et en particulier des chroniques de Tabari comme le préconise le savant Al ‘Alwani.

Le second problème est plus subtil et plus pervers car il est relatif à la traduction de l’œuvre de Tabari par les occidentaux. Il est remarquable d’ouvrir une parenthèse et de constater comment les Occidentaux si friands de vérité et de traduction n’accordent pas d’importance à Ibn Hicham. J’avance une opinion qui ne doit pas être loin de la vérité : dans son traité « La Biographie du Prophète » Ibn  Hicham procède à l’étude généalogique des Juifs et des Chrétiens et de la littérature arabe annonçant la venue d’un Prophète parmi les Arabes. Il décrit les Bani Nadir et les Bani Qoraydha comme les descendants  de la secte juive de Qomran. Il va jusqu’à faire correspondre les Juifs d’Arabie à Haroun le frère de Moïse.

Bien avant l’heure il a ouvert un dossier d’actualité, celui des Manuscrits apocryphes de la mer morte et ses controverses religieuses, scientifiques  et politiques entre Juifs, Catholiques, Protestants et Anglicans. Cette parenthèse nous renvoie à un dossier brulant qui interpelle la conscience religieuse et intellectuelle des occidentaux et des personnalités arabes judéo-chrétienne sur l’authenticité de leurs sources. Ce dossier s’appelle le scandale de la fin du second millénaire qui continue au début de ce troisième de faire couler de l’encre et de déchainer des passions religieuses et idéologiques.

Le scandale est aussi dans notre acceptation du fait que ceux qui ne sont pas capables de traduire leurs propres sources et de comparer leurs textes sacrés s’occupent des nôtres. L’expression arabe dit Faqad as chay la ya’tih : Celui qui ne possède pas un objet ne peut le donner à autrui. Celui qui manque de crédibilité ne peut vendre ses boniments.

Les occidentaux n’ont pas traduit la version originale mais la version iranienne synthétique, celle du savant samanide chiite al Bal’ami. Al Bal’ami a produit 40 ans après la mort de Tabari une version traduite en perse puis abrégée par l’élimination des différents avis sur le sens ou la source d’une chronique, et contenant en plus des opinions personnelles et des avis doctrinaux de al Bal’ami introduisant un biais scientifique et historique comme l’affirme des savants tels que Chah Abdoul Aziz Al Mouhaddith Ad Dhalawi dans « Touhfah Ithnâ Achariyah. Cette version traduite, simplifiée et remodelée fut ensuite retraduite en arabe. C’est la version finale abrégée et biaisée (4 volumes) qui a connu une notoriété plus grande que la version originale ( 16 volumes). C’est l’imparfaite qui a été traduite par H. Zotenberg en 1874 en français et proposée encore aujourd’hui au public francophone sous le titre de « La Chronique – Histoire des Prophètes et des Rois » ou de « La Chronique de Tabari ».

Herman Zotenberg orientaliste juif a non seulement traduit une version escamotée de la chronique de Tabari mais a procédé à sa falsification en dénaturant la période qui va de la naissance de Mohamed (saws) à son Apostolat pour faire de lui un vulgaire copiste ou copieur de la Bible. Il a, bien entendu, donné plus d’éclat aux quelques affabulations inévitables dans un travail de compilation historique. La falsification de l’œuvre de Tabari s’est opérée par un procédé scandaleux relevant davantage de l’idéologie que de la science en utilisant à la fois la mauvaise traduction et l’omission de phrases, de mots et de chapitres entiers.

Le subjectivisme historique est connu, ses effets aussi. Il est navrant de constater des musulmans qui n’en font pas cas pour se prémunir des manipulations idéologiques dans l’étude de leur religion et dans le choix de leurs sources d’informations.

Les savants sunnites recommandent de ne pas recourir à la traduction  française d’Herman Zotenberg car c’est réellement le livre où non seulement on ne trouve pas la vérité sur l’Histoire de l’Islam et des musulmans mais on met en péril  sa foi si elle ne s’est pas construite sur le Qur’àn, la Sunna et les sources arabes dignes de foi. On ne peut demander à la Croix de changer de vocation et d’être le défenseur ou le promoteur du Croissant. On ne peut exiger du subjectivisme d’éclairer objectivement les faits historiques et encore moins le fait religieux et sacré. Tous les livres qui font référence à cette traduction sont porteurs de faux et de falsifications. Il ne s’agit pas de les bruler, l’islam ne connaît pas l’esprit inquisitoire, mais de s’en préserver pour protéger sa foi et sa raison à moins d’avoir déjà un minimum de connaissances pour affronter le faux et le démasquer.

Il ne faut pas croire que la traduction d’Herman Zotenberg est la seule à mettre en cause dans le travail de sape de l’histoire musulmane et de la personnalité du Prophète. Il y a une œuvre moins subtile que cette traduction mais qui semble plus efficace sur l’esprit des jeunes musulmans en quête de sensationnel ou pris par le doute et qui ne questionnent pas le Qur’àn mais ses détracteurs. Cette œuvre maléfique est « Le prêtre et le prophète » de Joseph Azzi.

Avant d’aller plus loin dans l’examen de quelques arguments des détracteurs, il faut reconnaître avant toute chose que la faute nous incombe car nous portons les germes qui nous rendent fragiles et vulnérables. Comment ne pas être séduits par un détracteur quand nous avons construit notre personnalité sur l’affectif sensible à la séduction des mots fascinants et du sensationnel au lieu de la construire sur la raison capable de suivre un argumentaire et d’y déceler les faiblesses et les forces sur lesquelles s’opèrent la conviction de la pensée. Comment construire un argumentaire lorsqu’il existe des imams qui, dans la mosquée, débitent des récits mythologiques sur le Phénix perse le Simorg, la fourmi géante de Salomon ou le fameux Taureau qui porte la Terre sur l’une de ses cornes. Nous avons fait de notre communauté une communauté qui confond les fables, les légendes, les mythes, l’histoire, la science et tout ce qui porte atteinte à la foi au nom d’une prétendue raison.

La retraite spirituelle de Mohamed (saws)

Tout est mis en œuvre pour faire naître le doute dans notre esprit et l’entretenir par une rhétorique vielle de 15 siècles et entretenue depuis les guerres coloniales par les orientalistes : Mohamed (saws) se serait  retiré en retraite spirituelle à la grotte Hira, accompagné par le moine Waraqa. Cette retraite aurait duré 15 ans pour accréditer l’idée que le Qur’àn est l’œuvre d’une préméditation, d’un effort intellectuel faisant de Mohamed (saws) un érudit influencé par les écrits bibliques ou par sa controverse intellectuelle avec les Juifs et les Chrétiens qui étaient lettrés.

Tabari,  Ibn Ishaq, l’imam Malek et l’imam Ahmed en s’appuyant sur le Qur’àn et les hadiths montrent que Mohamed (saws) n’est resté en retraite qu’un mois précédant la révélation et qu’il était illettré ne savant ni lire ni écrire. La retraite au mont Hira était une pratique du clan de Mohamed (saws), les béni Hachem qui étaient polythéistes. Les Tribus puissantes et riches de Mekkah eux aussi observaient cette retraite une fois l’an (au mois lunaire de Ramadhan) par imitation des béni Hachem qui jouissaient d’un grand prestige social en leur qualité de gardiens du sanctuaire de la Kaaba depuis les temps immémoriaux d’Ismaël. Ni Tabari ni un hadith ni un autre historien musulman ne dit que des moines chrétiens ou des rabbins juifs ont participé à cette retraite. Le Qur’àn montre que Mohamed (saws) a bel et bien vécu parmi son peuple pour témoigner à la foi qu’il était illettré, vertueux et d’un excellent comportement et qu’il ne pouvait être sous la coupe ou l’influence des chrétiens ou des juifs :

{Était-ce chose étonnante, pour les gens, que Nous ayons Inspiré un Homme d’entre eux ?} Younes 2

{Et lorsqu’on leur récite Nos Versets évidents, ceux qui n’espèrent pas Notre rencontre disent : « Apporte-nous un Qur’àn autre que celui-ci, ou bien altère-le. » Dis : « Il ne m’appartient pas de l’altérer de mon propre gré, je ne fais que suivre ce qui m’est Révélé. Moi, je redoute, si je me rebellais contre mon Seigneur, le châtiment d’un jour effroyable. » Dis: « Si Allah Avait Voulu, je ne vous l’aurais pas récité, ni Il ne vous l’Aurait Fait connaître. J’ai déjà passé parmi vous tout une vie avant sa Révélation; ne raisonnez-vous donc   pas ? » Qui donc est plus injuste que celui qui controuva des mensonges contre Allah ou qui a démenti Ses Versets ? Certes, Il ne Fera point cultiver les malfaiteurs.} Younes  15

{Et tu ne récitais aucun livre, avant celui-là, ni tu ne l’écrivais de ta droite, les détracteurs ne se livrent qu’à des conjectures.} al Ankabout 48

On a dit que le chrétien Waraqa, Abdul Muttalib s’isolait avec le Prophète dans la grotte de Hira pour prier ensemble et lors de cette retraite Waraqa aurait initié le prophète à la doctrine chrétienne pour succéder à Waraqa dans la région après sa mort comme si Waraqa était évêque ou cardinal qui avaient besoin d’assurer sa succession. Waraqa n’était pas un prêtre mais un chrétien de son temps et de son milieu qui se consacrait davantage à l’étude des textes bibliques en puisant dans les textes hébreux. Agé et atteint de cécité, il n’était ni le compagnon social ni le guide spirituel ni le maitre d’école de Mohamed (saws).  Aucun document ni témoignage crédible n’existe pour donner crédit à la thèse sur la relation maitre à disciple de Waraqa à Mohamed (saws). Le Qur’àn est le seul document de référence qu’aucune autre source ne peut contester car il y en  a pas.

{De même, Nous t’Avons Inspiré un Esprit (Qur’àn) , par Notre Ordre : tu ne savais point ce qu’est le Qur’àn, ni la foi. Mais Nous l’Avons Fait une Lumière avec laquelle Nous Guidons qui Nous Voulons de Nos dévoués. Et toi tu guides sûrement vers un chemin de rectitude : le chemin d’Allah, à qui appartient ce qui est dans les Cieux et ce qui est en la terre. C’est vraiment vers Allah que toutes choses se destinent.} as Shura 52

Waraqa était parmi les rares lettrés mais il n’était pas prêtre car il n’y avait aucune institution religieuse à la Mecque en dehors de la Kaaba garnie à l’intérieur et à l’extérieur de plus de 300 idôles. Il s’est  converti au christianisme avant l’apostolat de Mohamed (saws). S’il avait enseigné la lecture et l’écriture à Mohamed (saws) le Qur’àn n’aurait pas fait dit à Mohamed (saws) de ne pas s’inquiéter sur son assemblage final quand on sait que la Révélation a mis 23 ans pour s’achever. Il faudrait une compétence de lecture pour inventorier, trier, classer et réunir des feuillets, des ossements, des parchemins écrits par les scribes de Mohamed (saws) sur sa propre dictée d’un énoncé coranique dont des fragments ont été révélé à la Mecque, à Médine, en marche, au repos, en privé, en assemblée publique, dans la cité, dans la campagne…

{C’est à Nous qu’incombe son assemblage et sa lecture. Quand Nous le récitons, suis alors sa lecture.} Al Qiyama 17

Waraqa savait par les textes bibliques qu’il a étudiés qu’il y aurait  l’arrivée du Prophète annoncé par la Bible. Toute la littérature chrétienne est mobilisée pour refuser à Mohamed (saws) le statut de Prophète pour la raison simple : la frustration de ne pas voir ce Prophète attendu venir parmi eux et confirmer l’idée qu’il est Esprit comme Jésus ou qu’il homme  représentant de l’Eglise comme le veut la papauté.

{Et quand leur vint un Messager de la part d’Allah, corroborant ce qu’ils ont, un groupe de ceux qui reçurent le Livre rejeta le Livre d’Allah derrière leurs dos, comme s’ils ne savaient pas.} Al Baqarah 101

On est allé  jusqu’à prétendre que le discours coranique contre l’Eglise tient au fait que Mohamed (saws) voulait être Pape mais l’Eglise a refusé. On oublie qu’il a dit aux arabes qui le persécutaient que même s’ils mettaient dans sa main droite le soleil et dans sa gauche la lune il ne changerait rien à sa mission jusqu’à ce qu’il périsse ou fasse triompher la religion d’Allah.  Le statut de roi d’Arabie lui aurait suffi s’il était un imposteur avide de pouvoir et de richesse. Ayant échoué dans toutes leurs tentatives de nier le statut de Prophète à Mohamed les chrétiens et les juifs ont  alors entamé  l’œuvre de le diaboliser en lui faisant porter le nom de Mahomet (signifiant littéralement le non loué le contraire de Mohamed l’excellence dans la louange), et de Mahound signifiant le diable l’ennemi juré du christianisme. Le Pape urbain II qui a lancé les croisades lors du Concile de Clermont Ferrand en 1095 désignaient les musulmans de « race maudite », de païens à exterminer…

Pour mieux brouiller les pistes, on présente parfois Waraqa comme le continuateur du moine Bahira qui aurait  initié Mohamed (saws) tout jeune au Christianisme.  Bahira moine en Syrie n’a fait que pressentir la mission prophétique de Mohamed (saws) alors que celui-ci  accompagnait son oncle, une fois dans sa vie, en voyage en Syrie. Abul Hasan ‘Ali Nadwi s’appuyant sur les travaux de l’historien Ibn Hicham raconte :

Une fois, lorsque le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) avait neuf ans, Abou Talib faisait ses préparatifs dans l’intention de participer à une caravane commerciale qui allait en Syrie.  Sachant cela, Mohammed s’approcha de son oncle et, se blottissant contre lui, insista pour l’accompagner dans son voyage.  Ému de ce signe d’affection, Abou Talib accepta de l’amener avec lui en Syrie.  Lorsque la caravane atteignit Bousra, en Syrie, elle y fit un court séjour et pendant qu’ils étaient là, ils rencontrèrent un moine nommé Bouhaira qui vivait en réclusion.  Allant pour une fois à l’encontre de ses habitudes, il sortit à la rencontre des marchands et organisa pour eux un grand festin. Ces derniers crurent qu’ils s’étaient attiré les bonnes grâces de Bouhaira, mais en réalité, il n’était sorti de sa cellule que parce qu’il y avait eu une vision avant l’arrivée de la caravane. Lorsqu’il vit Mohammed (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), il vit en lui les signes de la prophétie, qu’il connaissait, et conseilla à Abou Talib : « Retourne chez toi avec ce jeune garçon et protège-le contre les juifs. Une gloire immense attend ton neveu. ».  Alors sur les conseils de Bouhaira, Abou Talib ramena immédiatement son neveu à la Mecque.

Bahira ne pouvait ni marquer l’imagination de Mohamed (saws) ni lui enseigner l’écriture et la lecture et encore moins la Bible au cours d’une seule rencontre. Waraqa, lui  n’a fait que constater l’apostolat de Mohamed (saws) s’inscrivant dans la logique de l’homme pieux qui connait les textes bibliques. Bahira et Waraqa ne font que suivre les préceptes bibliques comme le précise A. Alem dans « Mohammad dans la Bible et Jésus dans le Coran, éd. DAZ » dont nous ne citerons que quelques extraits :

Galates 1-9 « Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème!  »

Mathieu (21:43): « C’est pourquoi je vous le dis, le Royaume des Cieux vous sera retiré, et donné à une nation qui en recueillera les fruits. Quiconque tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera. »

Barnabas18 : «mais après moi viendra la splendeur de tous les Prophètes et saints; il éclairera les ténèbres de tout ce qu’ont dit les Prophètes, car il est le Messager de Dieu

Pentateuque : 18. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai.

32: 21: « Ils ont excité ma jalousie par ce qui n’est pas Dieu, ils m’ont irrité par leurs vaines idoles ; et moi, j’exciterai leur jalousie par ce qui n’est pas un peule, je les irriterai par une nation insensée. »

Qui est mieux placé pour voir à la fois la nation insensée (Jahiliya arabe ante islamique), les prophéties bibliques,  la noblesse de Mohamed (saws) et le signe de l’Apostolat en lui Bahira et Waraqa ou les farfelus qui veulent modifier le cours de l’histoire et contredire la Parole divine :

{Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Torah et l’Évangile – il leur ordonne le convenable et leur interdit le blâmable…} al A’âraf 157

L’illétrisme du Prophète (saws) visé par le Coran a un double sens : il ne savait pas lire et écrire pour pouvoir écrire le Coran, mais aussi il n’avait aucune connaissance des Livres des Juifs et des Chrétiens pour pouvoir s’en inspirer. Il était pur de toute dérive philosophique, religieuse et culturelle de son époque. Il était un receptacle vierge qui pouvait recevoir le Coran sans entrer en contradiction avec lui ni le contaminer par des réminescences antérieures de culture judéo-chrétienne.

Nous avons vu ce que disent les livres des Chrétiens et que renforce le Qur’àn pour les acculer à reconnaitre la vérité ou à apporter la preuve de leur détraction, chose impossible :

{Et quand Jésus fils de Marie dit: Ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager de Dieu envoyé vers vous, confirmant ce qui, dans la Thora , est antérieur à moi et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera Ahmad.} As Saf 6

Les Juifs et les Chrétiens étaient en attente d’un Prophète et celui-ci serait en rupture totale avec l’ordre ancien. Cette rupture radicale exige qu’il soit orphelin et illettré ne pouvant subir aucune influence sur le plan de l’instruction sauf à être témoin de son époque et témoigner à son époque de l’éminence de sa vertu et de sa noblesse :

{le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Torah et l’Évangile : il leur ordonne le convenable et leur interdit le blâmable} Al A’âraf 157

La citation des personnages Waraqa et Bahira dans les hadiths et l’histoire musulmane témoigne de l’esprit véridique de Mohamed (saws), de Khadija son épouse, de ses compagnons et des historiens musulmans. Il n’y a rien à cacher ni à falsifier. Un imposteur ou un falsificateur cache sa forfanterie et occulte les témoins pour ne pas être démasqué. Ce n’est pas le cas de Mohamed (saws) et des Musulmans. Détenteurs du Qur’àn, ils ne peuvent que se montrer justes et véridiques envers les faits et les hommes.

Les principales sources arabes sont les hadiths et pour la période ante islamique, la poésie. Les spécialistes arabes ont étudié la poésie arabe, juive, chrétienne et païenne pour constater le même creuset : la tribu, l’honneur, la gloire, la femme, la guerre et le vin. Rien dans les sources arabes ne laissent croire que le peuple arabe ait consacré de son temps, de ses discussions, de ses écrits ou de ses poèmes à quelque chose qui touche de près ou de loin la loi, la philosophie, la métaphysique ou la mystique. Rien de tout cela car la culture arabe était hors normes universelles malgré sa qualité littéraire et poétique.

Les chrétiens détenteurs du faux, lequel ne résiste pas à sa confrontation avec la vérité et la logique pure ou historique, vont faire de Waraqa et de Bahira des instruments pour se prouver que Mohamed (saws) était un ancien chrétien converti au satanisme pour ne pas se convertir à l’islam et garder bonne conscience d’aller massacrer des Musulmans au nom de l’amour, de la vérité et de la charité. Si nous revenons au rapport des Juifs et des Chrétiens et leur relation à Mohamed (saws) les Manuscrits découverts en 1947 accréditent la thèse d’Ibn Hicham sur la l’attente de Mohamed (saws) comme étant le Prophète attendu par les Juifs et les Chrétiens au temps du Messie et attendu :

« Seuls les fils d’Aaron décideront des questions de droit et de biens et leurs ordres fixeront le sort qui déterminera les règles des hommes de la communauté. Quant aux biens des hommes saints dont la conduite est parfaite, qu’on ne les mêle point aux biens des hommes de fraude qui n’ont pas purifié leur conduite en se séparant de l’erreur et en agissant sans commettre de faute. Et qu’eux-mêmes ne s’éloignent d’aucun conseil de la loi pour marcher dans l’obstination de leur cœur, mais qu’ils jugent d’après les premiers préceptes par lesquels les hommes de la communauté ont été d’abord disciplinés jusqu’à ce que viennent un prophète et les messies d’Aaron et d’Israël. » (Les Manuscrits de la Mer Morte de Michael Wise, Jr Martin Abegg et Edward Cook, p. 345).

Les sectaires de Qumrân attendaient un ou deux siècles avant Jésus deux messies, en l’occurrence Yahia (Jean) et Jésus et un prophète (Mohamed).

Si on délaisse la traduction falsifiée d’une traduction escamotée et les affabulations acrobatiques d’un malade mental pour se pencher sur la traduction plus fidèle de Ralph Stehly de la biographie authentique d’Ibn Hicham, Sîrat an-nabî, on verrait les choses d’un autre regard. Recourir à Ibn Hicham c’est faire référence à Ibn Ishaq qui à son tour se rapporte à  ‘Ubayd. Nous sommes davantage entrain de  solliciter la source authentique de faits historiques avérés:

 L’Envoyé de Dieu passait ce mois en retraite et à nourrir les pauvres qui venaient à lui. Quand le mois était achevé, il accomplissait la circumambulation autour de la Ka’ba sept fois, ou autant de fois que Dieu l’ordonnait ; ce n’est qu’ensuite qu’il se rendait à la maison. Alors que l’année de son apostolat était arrivé, il alla comme d’habitude avec sa famille durant le mois de Ramadân à Hira’. Dans la nuit où Dieu par miséricorde envers son serviteur l’honora de son message, Gabriel lui apporta l’ordre de Dieu.- Il vint à moi, raconte l’Envoyé de Dieu, alors que je dormais. Il tenait à la main un feutre brodé enveloppant un livre. – Récite ! m’ordonna-t-il. Je ne récite pas ! Répondis-je. Alors il me pressa le livre sur la bouche et les narines à en étouffer, Si bien que je crus qu’il était la Mort. Puis il me relâcha et me répéta: – Récite ! – Je ne récite pas répondis-je. Alors, il me le pressa à nouveau aussi fort, si bien que je crus qu’il était la Mort. Puis il me relâcha. Il me répéta alors: Récite! – Que dois-je réciter ? Répondis-je. Il me pressa alors à nouveau le livre aussi fort, si bien que je crus qu’il était la Mort. Puis il me relâcha et me redit: – Récite !- Que dois-je réciter ? Rétorquai-je. Je ne dis cela que par crainte qu’il me traite à nouveau comme il le fit auparavant. Alors il me dit :

{Récite au nom de ton Seigneur qui créa,   Qui créa l’Homme d’une adhérence    Récite! Ton Seigneur étant le Très Généreux  Qui enseigna par le calame  Et enseigna à l’Homme ce qu’il ignorait.} al ‘Alaq 1

J’ai récité, et il finit par s’éloigner de moi. Je me suis éveillé et [ces phrases] étaient comme inscrites dans mon cœur. Je sortis [de la caverne] et à peine arrivé au milieu de la montagne, j’entendis une voix venant du ciel disant:  » O Mohammed, tu es l’Envoyé de Dieu et je suis Gabriel ! ». Je levai la tête vers le ciel et voici que Gabriel était là sous les traits d’un homme joignant les talons, à l’horizon du ciel. Il me dit: O Mohammed, tu es l’Envoyé de Dieu et je suis Gabriel ! ». Je m’arrêtais le regardant sans pouvoir avancer, ni reculer. Je me mis alors à me détourner de lui mon visage vers les autres points de l’horizon, mais je ne regardai nul point du ciel sans voir l’ange en la même attitude. Je demeurai ainsi debout, sans pouvoir ni avancer ni reculer. Puis je me détournai de lui, mais de quelque côté que je dirigeai mes regards, je le vis toujours devant moi. Je restai ainsi debout, sans pouvoir avancer ni reculer, jusqu’à ce que Khadîdja envoya des gens pour me chercher. Ils allèrent jusqu’aux hauteurs de La Mecque, puis retournèrent de nouveau chez elle. Quant à moi je restai sur place, puis il [l’ange] partit; c’est alors que je retournai dans ma famille. Quand je vins chez Khadîdja, je me blottis et me serrai fort contre elle. Elle me demanda: Abû l-Qâsim, où étais-tu ? Par Dieu, j’ai envoyé des gens pour te chercher. Ils sont allés jusqu’ [aux hauteurs de] La Mecque et en sont revenus ».

Quand je lui eus raconté ce que j’avais vu, elle me dit: « Réjouis-toi, mon cousin, et sois ferme ! Par Celui entre les mains duquel se trouve l’âme de Khadîdja, j’espère que tu deviendras le Prophète de ce peuple ! ». Elle se leva alors, s’habilla et alla chez son cousin Waraqa b. Nawfal b. Asad b. ‘Abd al-’Uzzä b.Qusä, qui s’était converti au christianisme, avait lu l’Ecriture et avait appris maintes choses des Gens de la Tora et de l’Evangile et lui raconta ce que l’Envoyé de Dieu avait vu et entendu. Alors Waraqa s’écria: « Saint! Saint! Par Celui entre les mains duquel se trouve l’âme de Waraqa, si tu me racontes la vérité, Khadîdja, alors le Nâmûs suprême est venu à nous, qui est aussi apparu à Moïse et il est le prophète de cette nation et dis-lui d’être ferme ». Sur ce, Khadîdja retourna chez l’Envoyé de Dieu et l’informa de ce que Waraqa avait dit.

Quand le moment de sa retraite pieuse fut passé, que l’Envoyé de Dieu retourna chez lui et que comme d’habitude il avait tourné autour de la Ka’ba, Waraqa b. Nawfal le rencontra, alors qu’il tournait autour de la Ka’ba, et lui dit: Ô cousin, raconte-moi ce que tu as vu et entendu ! » Quand l’Envoyé de Dieu le lui eut raconté, il s’écria: Par Celui entre les mains duquel se trouve mon âme, tu es le prophète de cette nation et le Nâmûs suprême (l’Archange Gabriel), qui est apparu à Moïse, est venu à toi. On te tiendra pour un menteur, te maltraitera, te bannira et te combattra. Si je devais vivre cette époque, j’aiderais Dieu de telle manière qu’Il m’en tienne compte . Puis il baissa la tête et l’embrassa sur le front, sur quoi l’Envoyé de Dieu rentra chez lui.   

 La haine des idéologues et l’aveuglement des intérêts de classe

Ces mêmes chrétiens, pourtant se déjugent en donnant à Mohamed (saws) des surnoms certes peu élogieux mais contradictoires : épileptiques, obsédé sexuel, chrétien converti au satanisme, lettré avide de pouvoir, ignorant formé par les chrétiens. Toute l’islamophobie repose sur ce regard haineux sur Mohamed (saws) que la mémoire collective judéo-chrétienne colporte sans fondements historiques pour résister contre l’ébranlement de leur dogme faux que l’islam a révélé par un énoncé logique qui met à terre les fabulations et les mythologies. Toute la haine des idéologues athés, juifs et chrétiens, anciens et modernes, repose sur la frustration d’avoir été dépossédés du prestige d’être les seuls détenteurs de la vérité et d’avoir été dévoilés dans leurs affabulations :

{Ni ceux qui devinrent mécréants, des gens du Livre, ni les polythéistes, ne souhaitent que quelque bien vous soit octroyé de votre Seigneur, mais Allah Privilégie de sa Miséricorde qui Il Veut. Allah possède la Munificence immense.} al Baqara 105

{Un grand nombre des gens du Livre souhaiterait vous faire apostasier en mécréants, après que vous ayez été croyants, par une jalousie émanant de leur personne, après que la Vérité se soit manifestée à eux.} al Baqara 109

Pour répondre dans le détail, il faut écrire plusieurs livres sur l’art de dénigrer l’islam depuis son avènement jusqu’à ce jour.  Pour approfondir la question du prétendu héritage chrétien, il y a le travail exceptionnel de Malek Bennabi : le Phénomène coranique. Malek Bennabi a fait un travail qui relève davantage, comme il le spécifie lui-même, de la phénoménologie du religieux islamique  et de la psychologie du Moi Mohammadien avant, pendant et après la Révélation coranique. Bennabi a décrit le  climat de l’Arabie : «l’attente d’un prophète parmi les Arabes ».  Tous, Arabes polythéistes, Juifs ou Chrétiens attendaient :

{O gens du Livre, Notre Messager est venu, en fait, pour vous expliciter, après une absence de Messagers, afin que vous ne disiez point : « Il ne nous est venu nul annonciateur ni avertisseur ». Voilà qu’il vous est venu, en fait, un annonciateur et un avertisseur. Allah Est Omnipuissant sur toute chose.} al Maidah 19

Le Qur’àn, le Hadith et l’histoire disent que les Chrétiens et les Juifs avaient de la suffisance et montraient de l’arrogance pour les arabes idolâtres qu’ils n’ont pas convertis ni au christianisme ni au judaïsme pour conserver leur ascendance de lettrés et de Ahl al Kitab sur les Arabes qui n’avaient ni Livre ni savoir religieux.  Il était plus facile et plus simple pour eux de convertir les Arabes fascinés par les juifs et les chrétiens que d’être les instigateurs d’un nouveau Livre qui allaient mettre fin à leur hégémonie religieuse et dévoiler leur falsification. Toute la haine des juifs contre Mohamed (saws) et contre les musulmans est à la fois dans la dénonciation de leur prétention à être le peuple élu et dans la négation des Grands Prophètes « juifs » à être des juifs mais des musulmans.

Pour les chrétiens c’est la même haine pour les mêmes raisons auxquelles il faut ajouter la dénonciation du dogme de la trinité et de la déification du christ et de son statut de Rédempteur. Sur le plan logique, il est impossible que le moine ou le rabbin fabrique sa propre négation qui met fin à son mensonge et sa fascination sur les autres.

Ce qui est le plus regrettable est notre quête d’arguments contre Mohamed (saws) auprès des détracteurs de l’islam alors que le meilleur argument en faveur de la véracité de Mohamed (saws) est le Qur’àn lui-même. Il faudrait juste faire une lecture comparée, même superficielle, entre les Bibles et le Qur’àn. Il n’y a ressemblance ni dans le style, ni dans la forme ni dans le contenu. Ils sont tellement divergents que penser qu’ils sont indissociables par l’origine d’inspiration ou de transmission relève d’une gageure. Dans le Qur’àn, il y a des vérités qui n’existent pas dans la Bible. Dans le Qur’àn il y a démonstration des mensonges, des fabulations, des falsifications et des contre vérités contenus dans la Bible sur le plan de la foi, des Prophètes, de Dieu et de l’univers.  Maurice Bucaille dans la Bible, le Coran et la Science montre les divergences fondamentales sur le plan scientifique.

C’est la déclaration de Waraqa de soutenir Mohamed (saws) donc de se convertir et de témoigner de la vérité révélée à Mohamed (saws) qui fait mal à la mémoire de la monolâtrie chrétienne. Pour comprendre la méchanceté des chrétiens contre Mohamed (saws) il faut voir Waraqa davantage comme un Chrétien proche de l’esprit des apôtres de Jésus et des chrétiens nazaréens persécutés par les romains et dont le Qur’àn fait l’éloge que des fonctionnaires du Vatican et des clercs des églises :

{Quand Jésus sentit la mécréance de leur part, il dit : « Qui sont mes Défenseurs pour Allah ? » Les Apôtres dirent : « Nous sommes les Défenseurs d’Allah, nous croyons en Allah, et témoigne que nous sommes musulmans. Notre Seigneur, nous devînmes croyants en ce que Tu As Révélé et nous suivons le Messager, Veuille nous Inscrire parmi les témoins ».} al ‘Imran 52

C’est avec cet esprit qu’il faut voir le témoignage de compassion et d’historicité du Qur’àn pour les Chrétiens persécutés que la Bible ne peut rapporter :

{Les gens du Fossé ont été tués : c’est le Feu au combustible. Lorsqu’ils y étaient assis, et eux sont témoins de ce qu’ils faisaient des croyants, et ils n’ont tiré vengeance d’eux que parce qu’ils croient en Allah, l’Invincible, le Tout-Louable.} al Bourouj 4

{Penses-tu que les gens de la Caverne et d’ar-Raquîm ont constitué une chose extraordinaire d’entre Nos prodiges ? Quand les jeunes gens se furent réfugiés dans la Caverne, ils dirent : «Ô notre Seigneur, donnes nous de Ta part une miséricorde; et assure nous la droiture dans tout ce qui nous concerne». } Al Kahf 9

L’islam et les musulmans ne sont pas ennemis jurés des Juifs et des Chrétiens par sectarisme religieux ou racisme. Ils sont ennemis du faux. J’exprime ma sympathie pour les prêtres, les croyants d’autres confessions et les non croyants qui s’acquittent de leur devoir d’humanité envers leurs semblables sans porter un jugement de valeur sur leur foi ou leurs convictions. Je m’insurge contre ceux qui veulent confisquer et dénaturer notre religion, notre histoire et notre liberté. En cela j’essaye d’être une des images les plus justes, les plus sincères et les plus conformes de l’enseignement de Mohamed (saws). Au lieu d’aller au dénigrement et à l’affrontement chacun peut pratiquer sa foi, exercer sa liberté et cultiver son talent sans nuire à l’autre. Au lieu de chercher à prouver ou à réfuter que Waraqa est l’initiateur de Mohamed (saws) et par voie de conséquence l’inspirateur du Qur’àn on aurait tous gagné en maturité, en échange et en convivialité dans un pays tendu si on aurait fait de la biographie scientifique de Mohamed (saws) un facteur de cohésion sociale. Le traité qu’il a établi avec les Chrétiens de Najrane n’est-il pas un exemple typique de l’indulgence et de l’équité que nous pouvons suivre :

« Les biens, les familles, les églises et tout ce que les Najraniens possèdent seront sous la protection d’Allah et de Son messager. »

Au lieu d’impulser les comportements sectaires et les replis identitaires, d’écouter ou de faire entendre les discours d’exclusion puis de les voir mis en pratique contre les banlieues, n’aurait-il pas été plus sage de chercher chez le musulman la culture mohammadienne. Au lieu de tenter de gommer cette culture ou de la manipuler, il aurait plus judicieux d’y voir un trait d’union avec l’esprit citoyen et républicain hors des normes laïcistes :

« Celui qui fait du mal à un Juif ou à un Chrétien trouvera en moi son adversaire au Jour du Jugement. »

« Je suis le plus digne du fils de Marie, en ce monde et dans l’au-delà. Les prophètes sont des frères issus de coépouses. Leurs mères sont différentes mais leur religion est unique ».

Devrait-on écouter les faussaires qui veulent transformer la vision pieuse de Waraqa « On te tiendra pour un menteur, te maltraitera, te bannira et te combattra » en catharsis social, politique et idéologique contre le bouc-émissaire que nous sommes devenus ? Waraqa pourtant pressentait les souffrances qui attendaient le Prophète à la fois par sa connaissance de la vie des Prophètes et de son regard sur leur monde dominé par l’idolâtrie sous sa forme païenne brute ou sous sa forme chrétienne ou juive plus raffinée que le paganisme des Arabes et des Perses. Il est remarquable de noter que le texte de Bokhari est antérieur aux travaux qui veulent récupérer Waraqa pour en faire le prêtre chrétien qui a initié Mohamed (saws). Si Waraqa avait accompagné Mohamed (saws) à Hira et l’aurait initié, ce Hadith authentique n’aurait pu voir l’existence dans la logique des choses.

 

Le rapport de Khadija au christianisme

Quand on se focalise sur un homme pour le dénigrer, on n’écarte pas du travail de sape l’entourage de cet homme en particulier aux moments les plus significatifs de sa vie. Mohamed (saws) ne fait pas exception à cette règle. Au moment le plus fort, en l’occurrence le début de la Révélation, on va s’attaquer à Khadija. Sa vertu étant sans faille, on va jouer sur l’imaginaire en exerçant l’effet de contamination des mots et des images. Le cousin de Khadija Waraqa était chrétien et par conséquent l’épouse du Prophète Khadija ne pouvait qu’être chrétienne renforçant ainsi l’idée que Mohamed (saws) ne pouvait qu’être chrétien par le lien du mariage et le sacrement de l’Eglise. On fait oublier plusieurs choses importantes que je vais passer en revue :

Ni Mohamed (saws) ni Khadija n’auraient consulté Waraqa en la qualité que les faussaires veulent lui attribuer : le lien sacramental de leur union. Il est intervenu dans l’histoire de Mohamed (saws) comme un double témoin dans une dramatique  inscrite comme indélébile dans la mémoire de l’Arabie et plus tard de tous les musulmans mais aussi des Chrétiens. Ces derniers sont appelés à chercher la vérité car il y va du salut de leur âme, de la paix de leur cœur et de leur réhabilitation spirituelle et morale avec l’esprit de Jésus.  Il a apporté son témoignage pour reconnaître l’apostolat de Mohamed (saws) comme il l’avait apporté plus tôt pour soutenir le mariage de Khadija avec Mohamed (saws) témoignant une fois de plus de l’excellence de caractère et la noblesse de cœur de Mohamed. Khadija veuve et orpheline ne pouvait que chercher le soutien de son cousin Waraqa Ibn Nawfal pour obtenir l’assentiment de son oncle, Amr ibn Asad, sans doute réservé eu égard à la richesse de Khadija et de la condition sociale modeste de Mohamed (saws).

A l’unanimité des savants, des historiens et des biographes musulmans Waraqa en plus de ce rôle de conciliateur ou de facilitateur du mariage de Khadija a assisté au mariage de sa cousine Khadija qu’en qualité d’invité parmi les 200 invités conviés à un festin. La biographie de Mohamed (saws) est suffisamment riche et détaillée pour se rappeler le nombre d’invités, le nombre important d’invités et la nature des mets offerts aux invités qu’au moins une personne sur les 200 se serait souvenu d’une cérémonie religieuse autre que celle que les mecquois pratiquent traditionnellement. 200 invités assistant au mariage d’un couple singulier à la Mecque est un nombre impressionnant qui ne peut laisser les chroniqueurs et la mémoire arabe dans le doute ou l’ignorance.

L’oncle de Khadija était vivant puisque Hamza et Abul Moutallib lui ont demandé la main de Khadija. Il aurait été plus logique de chercher la chrétienté de Khadija par son père ou par son oncle et non par son cousin. Mais comme les détracteurs n’ont aucune hypothèse plausible pour étayer leur thèse alors ils se rabattent sur le premier argument qu’ils peuvent amalgamer dans leur diversion pour saper le fondement de l’islam et semer le doute de jeunes en déficit de lecture intellectuellement probes et historiquement fiables.

Les chroniques musulmanes disposent d’un précieux document biographique qui met fin à toute spéculation sur le prétendu sacrement du mariage par le prétendu prêtre Waraqa : la Khotba (allocution dite à l’occasion des fiançailles) que l’oncle du prophète prononça selon la coutume Koraïchite en présence des principaux dignitaires Koraïchites réunis au domicile de Khadija: « Louange à Dieu. Louange à Dieu qui nous a fait naître de la postérité d’Abraham et d’lsmaïl et qui nous a donné en héritage le territoire sacré. Mohammed, fils d’Abdallah, mon neveu, est privé des biens de la fortune, de ces biens qui ne sont qu’un dépôt qu’on rendra tôt ou tard. Mais il surpasse tous les autres Koraïchites en vertu, en intelligence, en lignée et en grandeur d’âme. Mohammed, dis-je, mon neveu, a une inclination envers Khadidja, et celle-ci  éprouve le même sentiment pour lui. Je déclare que, quelle « que soit la dot nécessaire pour conclure ce mariage, je la verserai pour lui »

Waraqa était Hanif comme l’était Mohamed (saws) et Khadija avant la Révélation. Waraqa est un converti au christianisme mais il n’était pas d’extraction chrétienne pour supposer que Khadija pouvait être elle aussi d’extraction chrétienne.

Khadija est la première personne à embrasser l’Islam et à soutenir le Prophète comme nul ne l’a soutenu dans les moments les plus difficiles. Si pour l’islam la première personne à s’engager pour l’islam est une femme, pour le christianisme officiel la femme est une sorte de vache à Satan, le péché par excellence. Cette femme merveilleuse devant la panique de Mohamed (saws) accablé par la lourde charge de la Révélation le rassura par des mots qui témoignent qu’elle n’était pas chrétienne mais une vraie Hanife qui garde les survivances de l’islam abrahamique dans sa foi, sa morale et son adoration silencieuse d’Allah : « Jamais, par Dieu, « Allah ne te voudra jamais de mal. Tu as de bonnes relations avec ta famille, tu aides le pauvre et le nécessiteux, tu accueilles tes invités (généreusement et tu assistes les malheureux qui le méritent ». Toute la socialité islamique, tout le courage, toute la vocation et la détermination du musulman et de la musulmane sont dans la signification ontologique, spirituelle, morale et sociale  des mots que Khadija a prononcé pour soutenir Mohamed (saws).

En ce qui concerne la cérémonie de mariage de Mohamed (saws) avec Khadija, Joseph Azzi dans son livre mensonger : « Le prêtre et le prophète: aux sources du Coran » veut nous faire croire qu’il y a eu sacrement, ce qui est complètement faux. D’abord il faut signaler que toutes les chroniques de l’époque ne signalent  à la Mecque ou dans ses environs ni église ni synagogue ni monastère ni couvent. Tout ce qu’il raconte sur la cérémonie relève de la tradition arabe reprise par la Shari’a islamique qui reconduit tout ce qui est bien et ne contredit ni la lettre ni l’esprit de l’Islam : la demande de mariage en présence des tuteurs ou des parents ainsi que des témoins (Waraqa a joué le rôle de cousin témoin et non de prêtre), le consentement affirmatif des futurs époux, la célébration, la publicité du mariage et le versement de la dot. Les musulmans à ce jour continuent d’observer le même rituel pour le mariage auquel a été ajouté la lecture de la Fatiha et la présence de l’imam qui ne sont  pas obligatoires. Le mariage en Islam n’est pas un sacrement religieux mais un contrat de vie commune entre deux personnes libres. Il y a une différence entre le sacré et le sacrement dans les religions musulmanes et chrétiennes. Le mariage n’est pas sacré puisque les époux peuvent le remettre en cause en se séparant à l’amiable ou sur la demande d’un des conjoints. Le mariage en islam n’est pas un sacrement puisqu’il n’y a pas de clergé ni d’autorité religieuse qui par sa présence ou ses offices rend le mariage sacré.

Dans la foulée, je voudrais  aussi préciser que le terme répudiation est un terme qui n’appartient pas au lexique coranique. C’est un terme forgé par les orientalistes pour des motifs idéologiques. Le terme en usage dans le Qur’àn est séparation. La Shari’a islamique pour des questions de viduité et de jurisprudence liées aux droits moraux, pécuniaires et matériels distingue la séparation du fait de l’homme qu’elle nomme Talaq (divorce) et de la femme qu’elle nomme Kholo’ (désengagement des liens du mariage) mais dans les faits, il y a divorce définitif et rupture du contrat de mariage prononcé par autorité judiciaire compétente.

Insister sur un prétendu sacrement chrétien du mariage de Mohamed (saws) avec Khadija c’est une fois de plus faire douter de son authenticité en qualité de Prophète et accréditer l’idée qu’il est un apostat qu’il faut combattre et non un messager de Dieu qu’il faut suivre. Si les idéologues chrétiens ne cassent pas par tous les moyens médiatiques et artifices intellectuels l’idée que  Mohamed (saws) est le Sauveur de l’humanité, ils ne pourront plus faire tenir debout le mythe de Jésus le Sauveur, le Rédempteur qui est mort pour les péchés de l’humanité car cela poserait la question de la signification de sa mort, de sa crucifixion ainsi que celle de la légitimité religieuse, morale et politique de l’Eglise véritable empire. Face à la vérité éclatante de l’islam qui risque de faire entrer toute l’humanité dans l’islam, il ne reste aux détracteurs chrétiens et aux athées qu’à diaboliser et criminaliser son illustre représentant  Mohamed (saws) et ainsi  faire passer pour faux, douteux et incohérent le Livre qui lui a été révélé :

{Et ceux qui devinrent mécréants dirent : « N’écoutez pas ce Qur’àn et résistez-lui par le bavardage, peut-être vaincriez-vous ».} Fussilat 26

Si on veut chercher la vérité loin de l’amalgame, allons la chercher dans l’histoire. Mohamed (saws) a épousé Khadija au 7ème siècle. Le sacrement du mariage chez les chrétiens n’a pas vu le jour chez Jésus et les premières communautés chrétiennes mais au 13ème siècle. On peut mentir sur un an ou deux mais pas sur 6 siècles de décalage :   Le mariage n’est intégré dans la liste officielle des sept sacrements de l’Église qu’en  1215 lors du concile du Latran. On peut mentir sur un ou deux siècles mais pas sur 9 siècles de décalage : la cérémonie religieuse à l’Eglise ne devient obligatoire, avec le rituel des  époux donnant leur libre consentement devant un prêtre,  qu’en 1563 lors du concile de Trente. On peut mentir sur 9 siècles mais pas sur 13 siècles de décalage. Ce n’est qu’au XIX siècle que le choix mutuel du conjoint entre dans les mœurs chrétiennes mettant fin à la domination féodale du mariage de raison fondé sur les calculs fonciers et non sur l’appel des cœurs. Il a fallu plus de 14 siècles de tâtonnement, d’improvisation, de falsification  de la bible venant s’ajouter aux falsifications antérieures, de laïcité mettant fin au pouvoir mystificateur de l’Eglise avant d’arriver au contrat civil de mariage dans la République qui ressemble au contrat civil du mariage de Mohamed (saws) Prophète de l’islam avec la première dame de l’histoire du monde musulman,  temps du Prophète.

Si un prétendu rituel de type chrétien ou juif aurait été pratiqué on l’aurait trouvé dans les chroniques musulmanes qui évoquent le mariage du Prophète avec quatre femmes non arabes. Safiyyah Bint Huyay Ibn Akhtab, Juive de la tribu de Banû An-Nadîr. Elle fut capturée à la bataille de Khaybar, puis le Prophète (saws) l’acheta à Dihyah et l’épousa en l’an 7 de l’Hégire. Mâriyah Al-Qibtiyyah  » Marie la copte « , l’esclave que le roi d’Egypte El muqaweqis a offert au Prophète qu’il épousa.   Rayhanna Bint Zyad, la juive convertie à l’islam, de la tribu juive de Nadir (ou Baní Qourayedha). Myriam, chrétienne convertie à l’islam.

Ces femmes ne sont pas l’objet de propagande car nous sommes à Madinah et Mohamed (saws) est pour leur esprit malade un musulman qui a déjà trahi le christianisme à la Mecque. Quand on parle de la Mecque, on évoque le Qur’àn de la période mecquoise qui est essentiellement focalisé sur la foi monothéiste qui a édifié la génération qui allait conduire le Jihad à Madinah puis partir à la conquête du monde pour transmettre d’abord le contenu de la foi et de la morale islamique. C’est réellement une guerre idéologique que les vautours islamophobes continuent de mener sans relâche contre Mohamed (saws). Elle est idéologique car elle s’attaque au credo et aux éléments historiques de ce crédo : Mohamed (saws) et son environnement immédiat.

Un mensonge qui dépasse l’entendement :

Si on veut voir le mensonge des fabulateurs qui jouent sur l’esprit des musulmans qui ne consultent pas le Qur’àn, il faut prendre leurs écrits et les soumettre à la raison, à l’histoire et au Qur’àn. Il y a tellement de mensonge que cela nous prendrait une vie à traquer l’indéfendable et à le démasquer. Il vaut mieux se consacrer à l’étude de la biographie scientifique du Prophète tel que présentée par le syrien Saïd Ramadhan al Bouty.

Pour ne pas laisser la jeunesse déroutée, je montre juste un dernier mensonge flagrant du pseudo savant Joseph Azzi qui fait du verset 22 de la sourate al Ahzab un scénario pour apaiser sa frustration, car il sait comment les juifs qui ont trahi le Prophète ont été expulsés de Khaybar malgré la puissance de leurs forteresses et comment les Croisés ont été expulsés de Jérusalem malgré leur coalition internationale. Ce malheureux fourvoyé traduit le terme coranique ahzab par coalition chrétienne se voyant le Pape incitant les chrétiens à l’assaut du monde musulman :

{Et quand les croyants ont vu les factions (les coalisés), ils dirent : « Cela est ce qu’Allah nous A Promis, ainsi que Son Messager. Allah A Été Véridique, ainsi que Son Messager » Et cela n’a fait qu’augmenter leur foi et leur abnégation.} al Ahzab 22

Malek Bennabi faisant l’analogie entre Mohamed (saws) et le fer dégageant un champ magnétique nous dit avec une logique que nous ne voulons pas suivre nous confinant à suivre les autres et leurs mensonges : la science consiste à faire parler l’un et l’autre. Le champ magnétique interrogé ne relève que ce que la compétence et le savoir de l’interrogateur sont capables d’interroger. Par contre Mohamed (saws) ultime Prophète a devance les interrogations en révélant son « Moi » dans toute son étendue en public et dans son intimité privée ou ontologique ne laissant rien à l’ombre de sa nature prophétique et de sa nature humaine. Il faut être stupide ou haineux pour ne pas écouter ce qu’il dit de lui-même et ce que disent de lui ses contemporains au lieu d’aller écouter les falsificateurs qui n’arrivent pas à faire parler la vérité à leur propre histoire et à leur propre religion…

La loi de Dieu est au dessus de nos vœux : plus un homme est grand plus les chiens qui aboient derrière lui sont nombreux et féroces mais ils ne peuvent rien changer au cours de l’histoire. Il faut les voir en pipi de chat dans un océan de noblesse :

{C’est ainsi que Nous fîmes à chaque prophète un ennemi parmi les criminels. Mais ton Seigneur suffit comme guide et comme soutien}  al Furqane 31.

 

Le mensonge sur les termes Hanif et Chrétiens :

Il reste à donner la signification de Hanif. Mohamed (saws), Khadija et quelques Arabes étaient des Hanifs dans le sens où d’une part ils s’écartaient des religions falsifiées refusant leurs dogmes et leurs rites et d’autre part ils étaient en quête de la vérité monothéiste comme l’était Abraham dans sa jeunesse fuyant les idoles et cherchant Dieu. Mohamed (saws) était Hanif dans le sens où sa foi en Dieu était claire mais il lui manquait les rites et la Shari’a islamiques : il pratiquait la vertu, le bon comportement et la prosternation à Dieu en guise d’adoration. Il savait par sa Fitra saine qu’Allah est Créateur, Dieu et Souverain sans en connaitre tous les attributs qui allaient être révélés par le Qur’àn. On peut dire que la Hanifiya est l’archétype humain avant qu’il ne soit ou bien contaminé par l’idolâtrie ou bien promu par l’islam. C’est ce que le Qur’àn explicite et c’est ce que les Juifs et les Chrétiens réfutent en dénigrant Mohamed (saws) et en se réclamant héritiers d’Abraham :

 {Et ils dirent : « Soyez juifs ou nazaréens, vous serez guidés ». Dis : « Bien au contraire : la confession d’Abraham, Hanif (pur monothéiste), et qui ne fut point du nombre des polythéistes ».} al Baqarah 135

{O gens du Livre, pourquoi disputez-vous d’Abraham alors que la Torah et l’Évangile ne furent Révélés qu’après lui : Ne raisonnez-vous donc pas ! Vous voilà ayant disputé ceux-ci, sur ce dont vous avez quelque connaissance, pourquoi donc disputez-vous sur ce dont vous n’avez nulle connaissance ? Allah Sait et vous ne savez point. Abraham n’était ni juif ni nazaréen, mais il était un Hanif (pur monothéiste), musulman, et il n’était point du nombre des polythéistes. Certes, les Hommes les plus dignes d’Abraham sont : ceux qui l’ont suivi, et ce Prophète, et ceux qui devinrent croyants. Allah Est le Protecteur des croyants. Un groupe des gens du Livre voudrait bien pouvoir vous fourvoyer, mais ils ne fourvoient que leurs propres personnes et ils ne se rendent pas compte. O gens du Livre, pourquoi mécroyez-vous en les Versets d’Allah alors que vous en êtes témoins ? O gens du Livre, pourquoi confondez-vous le Vrai avec le faux et taisez-vous la Vérité en le sachant ?} al ‘Imrane 65

{J’ai tourné ma face, en pur monothéiste, vers Celui qui Initia les Cieux et la terre, et je ne suis point du nombre des polythéistes ».} al An’âm 79

Est ce qu’il avait en Arabie des gens qui correspondent à ce verset ? Il y avait quelques Hanifs qui vivaient en Arabie dont certains se sont convertis au christianisme comme Waraqa croyant trouver la réponse à leur interrogation et d’autres perdus dans le désert et les montagnes d’Arabie en attente de la nouvelle prophétie mais ils avaient peu d’influence sur la vie religieuse et sociale de la Mecque. Un cas typique de ces Hanifs est Abou Dherr al Ghifari. Il rapporte que bien avant l’avènement de l’islam il avait abandonné l’idolâtrie le jour où il avait pris en flagrant délit deux fennecs en train de pisser sur l’idole mise dans sa tente :

Une divinité qui laisse deux fennecs lui pisser sur la tête,
Sans se défendre, est un Dieu bien médiocre et bien bête,
Je fais le serment d’abjurer de toutes les idoles
Et je n’adorerai qu’Allah, l’Unique, le Grand, que rien n’isole…

Ces Hanifs étaient primitifs sans secte, sans dogme, sans temple, sans manifestations spirituelles visibles, socialement et reconnues en cette qualité. Il était difficile de distinguer le Hanif réel du Hanif formel qui associe à Dieu une idole. On ne peut parler d’un courant qui aurait eu de l’influence sur Mohamed (saws). Mohamed (saws) avait l’excellence sur trois plans : il était monothéiste, vertueux qu’aucun péché de jeunesse ou d’âge adulte n’a taché et d’un comportement social exemplaire. A la Mecque il n’y avait pas de Hanifs mais des polythéistes avec des réminiscences de Hanifs comme dans les peuplades primitives qui reconnaissent l’existence d’un Créateur et cherchent l’intermédiation cultuelle et spirituelle dans le recours aux fétiches et totems.

L’effort mystique des quelques Hanifs arabes ne tendait ni vers la morale chrétienne ni vers la légalité mosaïque mais vers quelque chose de purement individuel de tradition purement arabe sans aucun lien avec la tradition judéo-chrétienne. Ces hanifs n’ont laissé aucune trace de liturgie religieuse ni de rite. L’esprit du bédouin arabe en errance sans lien avec aucune civilisation ni byzantine ni perse exprimait l’attente d’un nouveau prophète devenu necessité historique vu la deliquescence morale et sociale du monde dans sa globalité. Malek Bennabi, étudiant les données historiques, pose la question de l’attente du Prophète et de la Hanifiya en Arabie sur le plan de la manifestation de la mémoire collective, de l’élaboration du subconcient ou de l’emergence d’une intuition face aux grands événements qui boulversent l’existence humaine ?

Malek Bennabi, dans son étude historique, psychologique et phénoménologique  va arriver à la conclusion que le Wahy (la Révélation coranique) ne relevait ni du pensé ni du pensable qui pouvait laisser supposer une méditation antérieure ou une inspiration par le recours à d’autre source. Le Wahy relève de la connaissance spontannée et absolue versée dans le coeur et l’esprit de Mohamed transcendant sa volonté qui devient vecteur de transmission fidèle, sincère et infatigable de la Parole divine. Le Wahy n’est pas intuition qui emerge de l’intérieur mais certitude qui vient de l’extérieur habiter l’intérieur sans intermédiation pédagogique d’apprentissage :

{Tu n’espérais nullement que le Livre te serait révélé. Ceci n’a été que par une miséricorde de ton Seigneur. Ne sois donc jamais un soutien pour les infidèles; et que ceux-ci ne te détournent point des versets d’Allah une fois qu’on les a fait descendre vers toi. Appelle les gens vers ton Seigneur et ne sois point du nombre des Associateurs.} Al Qasas

{Et avant cela, tu ne récitais aucun livre et tu n’en écrivais aucun de ta main droite. Sinon, ceux qui nient la vérité auraient eu des doutes. Il consiste plutôt en des versets évidents, (préservés) dans les poitrines de ceux à qui le savoir a été donné. } al Qasas 48

Quel est dans le Qur’àn  le rapport entre Hanif et Muslim (Musulman) ? Il ne faut pas perdre de vue que l’évocation du mot Hanif appelle deux notions qui fondent le monothéisme, la négation innée ou raisonnée de l’idolâtrie et la quête affirmative et confirmative de Dieu que nous pouvons résumer dans le premier pilier de l’islam la Chahada ou l’attestation de foi : « Il n’y a point de divinité sauf Allah ». Le mot islam est la traduction du sens de Hanif dans tous les rapports de la vie comme le souligne Abraham (as) et Mohamed (saws) dans cet énoncé sublime qu’aucune religion ne peut formuler si le principe du monothéisme lui échappe :

 {Dis : « Mon Seigneur m’A Guidé vers un chemin de rectitude, une religion intègre, la confession d’Abraham, pur monothéiste. Il n’était point du nombre des polythéistes ». Dis :

« Certes, ma prière, mes dévotions, ma vie et ma mort sont pour Allah, Seigneur des Univers, Il n’A point d’associé. C’est ce qui m’a été commandé et je suis le premier des Musulmans ». Dis : « Aspirerai-je à un autre Seigneur qu’Allah, alors qu’Il Est le Seigneur de toute chose ?} al An’àm 106

Le mot islam est la traduction du sens de Hanif dans le sens aussi où le terme islam signifie s’en remettre totalement à Allah en tout lieu, tout moment et toute circonstances.  Quand le Qur’àn dit que Abraham était musulman et qu’il nous a appelé musulmans le sens est triple. Le premier est la confirmation de la déviation des Chrétiens et des Juifs de l’esprit monothéiste d’Abraham. Le second est la symbiose entre l’esprit de Mohamed et de tous les Prophètes descendants d’Abraham (as) et leur accord sur les mêmes principes de foi qui sont l’essence de l’Islam depuis Adam (as) : l’Unicité d’Allah dans l’unicité de Son Etre, l’unicité de Ses Attributs, l’unicité de Sa Divinité, l’unicité de Sa Souveraineté, l’unicité  de son Adoration, l’unicité de la fratrie de foi….

Ni les chrétiens ni les Juifs ne sont considérés comme Hanifs car ils ne sont pas monothéistes au sens coranique car ils nuisent par le dogme et le culte à la notion de l’Unicité. Le meilleur terme pour eux c’est la monolâtrie : ils croient en un Dieu : le leur qui n’est pas celui des autres. Le Coran les met en demeure de prouver leurs fabulations. Comme ils sont en quête d’astuce, ils croient avoir trouvé la formule en faisant des Chrétiens des Hanifs que Mohamed (saws) est censé suivre en réalisant des contre sens dans la traduction. Dans la course aux mensonges, ils vont jusqu’à chercher les contradictions dans le Qur’àn que leur rationalisme a trouvé et que notre fanatisme est incapable de déceler. Ils citent par exemple ces deux versets :

{Dis aux négateurs : «Je n’ai reçu pour ordre que d’adorer le Seigneur de cette cité qu’Il a Lui-même sanctifiée , car tout Lui appartient. Et il m’a été recommandé d’être du nombre des musulmans} an Naml 91

{Et Il m’a été ordonné d’être le premier des musulmans.} Az zomr 12

L’explication du  verset:

{Dis aux négateurs : «Je n’ai reçu pour ordre que d’adorer le Seigneur de cette cité qu’Il a Lui-même sanctifiée, car tout Lui appartient. Et il m’a été recommandé d’être du nombre des musulmans} an Naml 91

Ici c’est le discours et l’attitude que doit tenir Mohamed (saws) pour les habitants de la Mecque : ils ont l’honneur et le privilège de naitre et de vivre dans un lieu saint et de descendre d’une lignée bénie celle d’Ismaël : il leur faut s’inscrire dans le continuum spirituel : le monothéisme abrahamique au lieu de se dégrader en idolâtres et en complexés devant les gens des Ecritures.

Mohamed est le modèle par excellence à suivre. Ce verset précise aux négateurs présents à la Mecque et aux négateurs à  venir que Mohamed (saws) n’est pas « inventeur » d’une religion mais pratiquant du monothéisme pur : l’islam. Il appartient intégralement à la famille des musulmans, des monothéistes depuis qu’Allah a crée l’univers.

L’autre verset :

{Et Il m’a été ordonné d’être le premier des musulmans.} az Zomr 12

C’est qu’il n’y avait plus de monothéistes ni chez les chrétiens ni chez les juifs ni chez les arabes ni ailleurs. Mohamed (saws) est non seulement le guide et le modèle de la communauté musulmane mais le premier. Il y a à la fois une réinitialisation de l’histoire de l’humanité et l’annonce de la fin du monde car  Mohamed (saws) est le sceau de la prophétie. Il y a un avant et un après Mohamed (saws) dans le sens où avant lui il n’y avait plus de communauté musulmane et après lui il restera toujours une communauté musulmane dont il est l’initiateur. Moise (as) et Jésus (as) s’inscrivaient dans une dimension régionale et temporelle limitée alors que Mohamed (saws) est dans l’universalité :

{Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers.} al Anbiya 107

Il n’y a donc aucune contradiction entre les deux versets. Dans le premier verset il s’agit de l’inscription de Mohamed (saws) dans la lignée des prophètes par la volonté divine et non par exercice intellectuel ou spirituel de Mohamed (saws) et dans le second dans la réinitialisation de la communauté monothéiste qui dispose d’un Prophète ultime, d’un Livre ultime et d’une Religion parachevée.

Douter un instant en donnant crédit aux allégations des chrétiens qui veulent que « Je suis parmi les musulmans » cela voudrait dire qu’il était parmi ces chrétiens est presque du Kofr car cela signifie qu’Allah (swt) ne sait pas distinguer les uns des autres d’une part et qu’il restaure l’Islam alors que le christianisme est monothéiste contre toute sagesse d’autre part  sans oublier que par cette façon Allah (swt) serait injuste puisqu’il pratique l’arbitraire contre de bons chrétiens en les dépossédant de leur religion qui est la sienne (?). C’est logiquement absurde.

Tout l’artifice des chrétiens est de semer le doute. Tout le drame des musulmans est de tomber dans le piège en donnant de l’importance à ce qui n’est même pas de la spéculation philosophique ou de l’interprétation historique mais de la conjecture, de la haine, de la diversion.

 

La lutte idéologique à travers l’histoire

Aucune nation ni aucun peuple ne peuvent vivre privés de leur mémoire collective et de leur histoire. Porter atteinte à la mémoire et à l’histoire c’est mettre en péril la vitalité voire l’existence d’une communauté humaine qui perd ses repères et ses valeurs. Attaquer, dénaturer ou mystifier les symboles, les hommes et les faits historiques a un effet pervers sur l’équilibre social et l’appartenance identitaire. Ces vérités sont plus aigües pour le monde mususlam dont l’emergence historique est devenu confondue avec l’avènement de l’islam et sa civilisation. Tout coup porté à l’islam, à l’histoire ou à la civilisation islamique est un coup porté à l’avenir du peuple musulman dans ses frontières historiques ou dans l’expression des minorités musulmanes en Occident. Majorité ou minorité, le peuple musulman ne peut dissocier cette particularité islamique car l’islam, l’histoire musulmane et la civilisation islamique sont le reflet d’un seul et même phénomène : le phénomène coranique qui est la rencontre de la Révélation (le Qur’àn) avec l’homme dans le temps et l’histoire de sa dynamique spirituelle, sociale, politique et économique avant le phénomène colonial.

L’islam n’a pas vocation de rester une statique dans le coeur mais une dynamique dans le corps social et le mouvement historique. L’histoire musulmane est le déroulement des expériences musulmanes pour appliquer l’islam ou réagir avec l’islam et pour l’islam dans la confrontation des musulmans avec le monde non musulman. Ces expériences ont été plus ou moins réussies selon la force et la durée de l’élan qu’a joué l’islam dans la vie des peuples. Quand l’islam a été occulté ou mal compris, les gouvernants et gouvernés du monde musulman ont provoqué l’effondrement de la civilisation musulmane. Quand la société portait l’islam, en dépit de la bonne et mauvaise gouvernance qui s’alternaient elle a construit une civilisation que même les despotes musulmans ont défendu par orgueil.

A partir de cette vérité, on comprend les mobiles qui ont poussé les détracteurs de l’islam à mener de front la guerre idéologique contre l’islam et contre la civilisation musulmane en cherchant les failles dans l’histoire des peuples musulmans  ou en cherchant à affaiblir la langue du Qur’àn, ou en s’attaquant à la personne du Prophète ou à dénaturer le sens des versets du Qur’àn. Il suffit juste de proposer au monde une vision despotique d’un gouvernant musulman pour tenter de discréditer l’islam. On ne peut sans être historien tolérer l’idée que l’islam ne se résume qu’ à el Hajaj comme on ne peut tolérer l’idée de présenter l’empire Ottoman comme la colonisation française. On doit pouvoir étudier l’histoire du monde musulman sans passion mais aussi sans amalgame ni falsification.

Le Da’iy, celui qui invite à la parole de Dieu, se trouve par les exigences de la lutte idéologique mis dans la situation défensive et inopérante : répondre aux attaques des négateurs au lieu de diffuser le mesage islamique. Hélas, la vérité est amère : celui qui défend est moins armé que celui qui attaque du point de vue organisation, moyens financiers, plateau d’édition et de médiatisation sans compter le laxisme de la communauté musulmane par insouciance des fois et par nécessité sociale souvent car elle est confrontée à la misère, à l’analphabétisation, à l’exclusion…

Nos élites participent à cette dispersion des énergies et des moyens dans la lutte idéologique livrée contre l’idée de l’islam et ses valeurs en se focalisant sur le particularisme local spatial et temporel ou contre un courant de l’islam au lieu de se hisser à l’universalité de l’islam et à la construction d’un front unifié de résistance idéologique contre la détraction mais aussi contre l’oppression nationale et l’impérialisme mondial.

Il est vrai que les appelants à Allah se trouvent amoindris par cette dualité qui a été introduit dans l’esprit du musulman : musulam et islamiste, islam et islamisme. Mais il est surtout vrai aussi que nous ne faisons pas d’effort pour montrer que le Qur’àn et la Sunna sont valides et solutions crédibles. La faute n’incomba pas à l’islam mais à la logique d’action des élites qui montre sa déficience à traduire l’islam en solutions sociales, politiques et idéologiques. Nos savants ont versé dans l’exagération du rite par rapport au phénomène de la civilisation et dans l’apologie de l’histoire sans donner à l’histoire et aux historiens  une compétence pour expliquer les mobiles de l’expansion de l’islam et les traductions de ses concepts en faits sociaux et historiques exceptionnels par leur efficacité et leur rayonnement.  Je n’irais pas jusqu’à dire que nos savants, pas tous mais la majorité, ont contribué par la culture de la rente à vivre dans un microcosme loin du peuple et à présenter les textes religieux comme inaccessibles…alors que l’énoncé coranique ne prète à aucune équivoque :

{Nous l’avons rendu (le Coran) facile (à comprendre) en ta langue, afin que tu annonces par lui la bonne nouvelle aux gens pieux, et que, tu avertisses un peuple irréductible.} Meriem 97

La plus grande erreur idéologique qui facilite la manipulation est de présenter le Qu’an difficile d’accès donc inapplicable. Si on lit le Qur’àn et l’histoire musulmane c’est le contraire qui se dégage : le Qur’àn et l’islam sont les instruments de l’émancipation de l’homme de l’ignorance, de l’égarement et de la regression s’ils sont rendus appropriés par la majorité du peuple qui les comprend et les met en application :

{C’est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un Messager des leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils étaient auparavant dans un égarement évident, ainsi qu’à d’autres parmi ceux qui ne les ont pas encore rejoints. C’est Lui le Puissant, le Sage. Telle est la grâce d’Allah qu’Il donne à qui Il veut. Et Allah est le Détenteur de l’énorme grâce.} al Joumou’a 2

 

La crainte de Dieu ou la peur des mécréants et des pervers

Nous vivons dans un monde de raccourcis et de clics qui favorisent la rumeur et la propagation du vrai et du faux. En principe nous  devrions nous consacrer à quelque chose de plus important : fédérer et émanciper notre communauté au lieu de rester sur la défensive cherchant à répondre aux caricatures et autres atteintes contre l’islam. La loi coranique est infaillible, la faillite est dans notre éloignement de cette loi, éloignement qui nous rend réfractaire à la Parole de Dieu et sensible aux discours des hommes :

{Vous étiez la meilleure Communauté produite pour les Hommes : vous commandez le bon usage, vous interdisez le répréhensible et vous croyez en Allah. Et si les gens du Livre avaient eu foi, cela aurait été meilleur pour eux. Il est parmi eux des croyants, mais la plupart d’entre eux sont les pervertis. Ils ne pourront vous faire du tort : rien que nuisance. Et s’ils vous combattent, ils vous fuiront et ne triompheront point.} Al ‘Imran 110

Quand on oublie la crainte de Dieu alors s’empare de nos cœurs la peur des mécréants et des pervers :

{O vous qui devîntes croyants, rappelez-vous la Grâce d’Allah envers vous, lorsque des gens s’apprêtaient à tendre leurs mains sur vous, et Il Arrêta leurs nuisances loin de vous. Craignez Allah. Et que les croyants se fient à Allah.} Al Maidah 11

Mohamed (saws) a reçu l’ordre de ne pas tomber dans les méfaits de la guerre psychologique que lui livre les détracteurs du Qur’àn et nous devons faire comme lui :

{Et n’obéis ni aux  mécréants ni aux hypocrites; délaisse leur nuisance et fie-toi à Allah. Qu’il suffise d’Allah Procurateur.} Al Ahzab 48

Si nous devons aborder la question de la prétendue influence chrétienne sur la formation religieuse ou spirituelle de Mohamed (saws) et son rôle dans « l’élaboration » du Qur’àn, il faudrait disposer de sources authentiques. Il n’y en a pas. Nous n’assistons qu’à des débordements d’imagination dans le meilleur des cas et d’expression de haine dans le pire des cas. Il y a pourtant un témoignage historique inattaquable et inaltérable qui montre que Mohamed (saws) n’avait ni de projet ni d’ambition ni de préparatifs à être versés dans les Ecritures et encore moins à se préparer à être Prophète :

{Tu n’espérais nullement que le Livre te serait révélé. Ceci n’a été que par une miséricorde de ton Seigneur. Ne sois donc jamais un soutien pour les mécréants.} al Qasas 86

C’est en étant confronté à la vérité du Qur’àn et à la sincérité du Prophète que de nombreux Chrétiens se sont convertis à l’Islam et ont suivi Mohammed :

{Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent: Nous sommes chrétiens}  al-Maidah 82

Ce verset nous donne obligation de changer de perspective, de comportement et de cadre de réflexion et de travail : il faut davantage présenter l’islam tel qu’il est que de tenter de le défendre contre ses détracteurs. S’il y a une priorité c’est de  protéger son image de ceux qui prétendent le représenter et qui n’ont ni la compétence ni le comportement de le faire. Ce n’est pas un point de vue subjectif mais le témoignage historique fidèle et authentique des chroniqueurs musulmans qui rapportent la conversion du Chrétien ‘Ady Ibn Hathem qui a été frappé par la modestie et la sincérité tant du discours que du comportement de Mohamed (saws) : « Je me dis : un roi ne se comporte pas ainsi ». Les Chrétiens de Najrane par contre attachés à leur dogme trinitaire ont été insensibles aux arguments monothéistes de Mohamed (saws).

Dans le cadre des crispations sociales et du débat sur l’identité, il est peut être plus important d’aller vers ce qui fédère la communauté et tisse du lien social avec les autres communautés que de se laisser piéger à entrer dans des fausses querelles qui ne vont rien changer à 15 siècles d’histoire. En ce qui nous concerne, il s’agit de maintenir l’esprit de justice et d’équité dans nos rapports au monde : ni accepter la vexation contre nous et nos frères et sœurs ni tolérer l’amalgame ou la généralisation en faisant porter à un innocent ce qu’il nous a pas fait subir de son fait. Ainsi les allégations mensongères de Joseph Azzi par exemple ne peuvent être imputées à tous les chrétiens du monde ou à des personnalités impliquées dans la lutte contre l’oppression et le racisme comme les prêtres ouvrier d’Amérique latine ou des figures emblématiques des Eglises d’ Orient comme Hannah ou Sabbagh.

Ce qui peut changer le cours de l’histoire d’un monde allant vers la catastrophe économique, sociale et écologique est sans doute l’esprit mohammadien libéré de la peur de l’autre mais aussi compris par l’autre:

{Dis: « O gens du Livre, venez à une parole normative entre nous et vous: que nous n’adorions qu’Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d’Allah ». Puis, s’ils s’en détournent, dites: « Soyez témoins que nous, nous sommes musulmans (nous nous remettons à Allah) ».} al ‘Imrane 64

Question de bon sens aux Juifs et aux Chrétiens

Si vous étiez sur la vérité et si vous étiez partisans de l’amour pourquoi n’avoir pas libéré les Arabes de l’idolatrie et les conduire vers l’adoration d’un Dieu Un et Unique ? Si vous étiez rationnels et universialistes pourquoi avoir refusé de débattre avec le Prophète ou de le suivre lorsque ses arguments ont triomphé de vos ruses et de votre sournoiserie ? Si vous avez un amour pour l’humanité et le respect pour l’humain pourquoi êtes-vous derrière tous les complots et toutes les guerres qui secouent la planète ?

Jésus (as) sur lequel vous vous disputez, n’a t-il pas ordonné que « charité bien ordonnée commence  par balayer devant sa porte » ?

 

Omar MAZRILibération Opprimés

Analyse de l’explication eschatologique de l’histoire

Que dire lorsqu’on est sollicité pour se prononcer sur l’opinion d’une célébrité telle que Cheikh Imran Hossein ? Que dire lorsqu’on ne sait pas si derrière la sollicitude, il y a une sincérité ou une envie de me faire trébucher et me mettre à dos ses sympathisants. Je pourrais me taire pour éviter la confusion, mais j’ai préféré répondre par acquis de conscience après avoir imploré Allah de ne pas faire de mes arguments une atteinte à la dignité d’un savant, mais une participation à la clarification comme l’exige notre Prophète (saws) dont certains laissent, comme dans le Coran, l’évident (al muhkam) pour se consacrer au probable (al mutashabihate) dont le terme de réalisation nous échappe et dont la compréhension ne peut être ramenée à l’opinion personnelle malgré son érudition :

« Allah mon Seigneur je me réfugie vers Toi si je commets une injustice ou qu’on me fasse une injustice, si je trébuche ou fasse trébucher autrui, que je sois ignorant ou que je sois ignoré, que j’égare ou que je me fasse égaré »

Mon opinion personnelle a donc peu de valeurs. Je ne suis pas savant ayant autorité religieuse pour évaluer et juger un homme qui a consacré sa vie à défendre sa thèse, ses convictions. Je tente de faire travailler mes neurones avec ce que j’ai comme culture coranique, quand j’écoute ou je lis car le Coran et la Sunna nous demandent d’être circonspect et de tout soumettre à l’analyse critique. Voici donc ma réponse, après insistance de mes lecteurs, en huit points. Jae la livre à chaud comme un résumé de ma propre lecture du Dine et du monde face à ce que dit Cheikh Imran Hossein qui a sa propre lecture du Dine et du monde sans prétendre répondre à tout son effort de prédication ni à son érudition. Je me sens contraint d’apporter une réponse qui va sortir du consensus et c’est pourquoi il faudrait voir mon intervention comme la contribution d’un musulman au débat et pas plus. Ce débat ne doit pas faire oublier que j’ai de lui une bonne opinion qui ne m’interdit pas d’exprimer des réserves sur sa vision comme je le fais sur d’autres. Moi-même j’en reçois certaines forts déplaisantes. Notre règle ne sort pas celle des anciens pieux : mon opinion a des vérités et des erreurs alors que celle de l’autre a des erreurs et des vérités. Convenons de ce qui nous réunit et que chacun de nous tolère les erreurs et les fautes de l’autre.

Ma modeste expérience de « pratiquer » les Musulmans formatés et cherchant davantage la polémique que le débat me montre déjà les « valeureux cavaliers » de la Fitna m’accuser de tout et de rien. Trop habitués au culte des idoles, ils ne peuvent tolérer qu’un autre puisse s’exprimer et émettre son opinion différente. Allah a créé la diversité et les différences mais les Musulmans ont choisi l’unanimisme, le prêt à penser et cette tendance à faire des hommes des fétiches à adorer. Il est de mon devoir de m’exprimer sur ce sujet et d’éclairer les jeunes sur le défi civilisationnel conformément au Hadith du Prophète (saws) qui ne laisse pas de place au fatalisme ou à la démission :

Interrogé sur l’Heure (la fin du monde), le Prophète (saws) a demandé les raisons de la question. Le questionneur ( homme avisé) a répondu qu’il voulait savoir ce qu’il devrait faire à ce moment là. Le Prophète (saws) lui dit : lorsque survient la fin du monde et si dans ta main se trouve un plant de palmier, alors plante-le!

Sur l’approche eschatologique de l’histoire

Gog et magog sont vrais mais cela relève du Ghayb connu par Allah. La fin du monde est vraie mais connue par Allah. Si on considère comme vrai que la fin du monde aura lieu un vendredi, le prochain vendredi ou celui dans mille ans la question qui reste posé et à laquelle le Coran et la Sunna ont répondu : que faire entre chaque vendredi? Si le Prophète nous demande de planter le plant de palmier qui est entre nos mains au moment de la fin du monde ( les étoiles qui tombent etc…) que devons nous faire entre chaque vendredi. Autrement dit que devons nous faire de chaque jour de notre vie : attendre la fin du monde, la venue du Mahdi et le Dejjel ou œuvrer pour qu’Allah et les croyants voient nos œuvres comme œuvres efficaces qui font du bien aux musulmans et rejettent les nuisances des mécréants. Sur le plan historique la littérature musulmane montre cette dérive morbide et messianique hérité des Juifs à chercher l’Apocalypse dans les moments difficiles comme les Croisades par exemple. J’ai développé ce thème en faisant l’analyse de la sourate al Kahf dans une série de 10 parties  » Salomon et la gouvernance » où j’analyse le défi technologique de Dhul Qarnayn et les leçons civilisationnelles dans ses rencontres différentielles avec des peuplades différentes. Je ne vais pas y revenir. Par contre je vais montrer la vision positive et civilisationnelle d’un homme de la trempe de Bennabi en citant son article sur l’Islam de demain écrit en 1973 :

L’an 2000 semble, dans l’océan des temps, désigné comme le seuil d’une parousie qui réconciliera les hommes ou d’un cataclysme qui abolira leur destin…

Nous n’avons pas à faire de prophétie quant à l’issue de cette alternative…

Par contre, il nous est permis en tant que musulmans, de définir notre rôle en vue de son infléchissement vers une issue favorable. Nous savons déjà quel est notre rôle principal dans tous les cas. Il se trouve défini clairement dans le Coran «C’est ainsi que nous avons fait de vous (musulmans) une nation mitoyenne pour que vous serviez de témoins pour les autres hommes et * que le Prophète soit votre témoin…»’.
Dans une parousie ou dans un cataclysme, voila d’abord notre rôle. Il est déjà superflu de dire qu’il exige de nous toutes les vertus inhérentes à un témoignage valable…

Mais au delà ou en deçà de ce témoignage nous devons aussi, par la nature des choses, assumer notre rôle de frères des autres hommes pour sauver avec eux notre commun destin….

Si le premier problème est essentiellement moral, le second est moral et social à la fois…

Si le premier se pose uniquement en termes d’authenticité, le second se pose en termes d’authenticité et d’efficacité à la fois. C’est ce dernier qui occupe notre attention d’autant plus qu’il recoupe le premier ou le pose immédiatement. Car si nous nous demandons comment être authentiques et efficaces, bien que les deux termes recouvrent deux notions différentes, notre réponse est unique. C’est par l’Islam uniquement que nous pourrons répondre aux deux exigences du problème posé. Mais il nous faut donner à l’Islam pensé et vécu par chacun de nous la dimension d’une «vérité travaillante». Cela veut dire que cette vérité doit se faire promesse d’avenir fraternel pour tous les hommes.
C’est à ce prix qu’une ère où s’accumulent tant de signes d’apocalypse se transforme en ère de fraternité abrahamique et plus largement en fraternité adamique.

Sur le Khalifat comme solution.

Le Khalifat devrait être logiquement le résultat d’un processus de libération du Taghut et de civilisation fondée sur le monothéisme. Il est en contradiction avec la venue du Mahdi ou du Dejel. Le Kalifa relève de la rencontre de nos possibilités civilisationnelles avec les conditions objectives et subjectives de la civilisation alors que l’Heure est indépendante de notre volonté. Le Kalifa est le produit de notre Raghba désir de croyant. Il ne peut y avoir de désir que s’il y un désirant en quête de ce qui lui manque et qui se présente sous forme de désirable avec le désirable perçu comme ce qui manque pour combler notre manque, notre besoin, notre aspiration, notre visée du cœur… L’heure c’est l’arrivée du terme échu à l’existence sur laquelle notre désir de vivre plus longtemps n’a pas de prise.

Le Khalifat est notre désir à tous mais il ne faut pas se leurrer par des mots. Ce n’est pas le Khalifat ou le Calife qui va mettre fin à notre Wahn mais l’inverse. Il faut qu’il y ait une communauté musulmane qui désire le changement ontologique et sociale et qui fait l’effort de s’approcher de Dieu alors le Kalifat et son Calife seront présent comme Salad Eddine a été présent assiégeant Jérusalem pour la reconquérir avec ‘azm (fermeté et intransigeance).

Il y un grand problème de méthodologie et de priorisation dans notre communauté. Nous sommes friands de choses impossibles à mettre en œuvre comme nous sommes prisonniers de l’apologie d’un passé pourtant révolu. Chaque jour Allah renouvelle Sa Création et dans Ses Créatures il n’y a que les Musulmans qui ne réfléchissent pas en devenir mais en retour impossible. Nous manquons du principe de sens, de la cohérence du discours avec la réalité du monde et de l’efficacité de la pensée. On importe nos idées comme on importe nos voitures et nos habits un peu de l’Occident et un peu de l’Orient. On ne peut pas sauter des étapes et parler de Khalifat alors qu’il n’existe aucun état islamique. Il faut passer par des états islamiques puis des confédérations régionales puis mondiales. La chute du Khalifat en dehors des problèmes politiques et religieux était due aussi à la difficulté de gouvernance d’un état central régentant un empire pluri-ethniques, pluri-linguistiques, pluri-géographiques. Ce n’est pas le mot qui est important c’est son contenu et sa faisabilité. Un mot aussi noble et aussi ambitieux ne doit être l’écran fascinant qui cachent nos misères actuelles qui ne semblent pas s’atténuer mais s’aggraver.

Je peux me tromper mais en posant la question d’État islamique nous sommes hors cadre coranique car nous pouvons importer l’empire omeyade, abbasside ou saoudien avec son despotisme ou l’Andalousie musulmane avec ses lumières mais aussi ses luttes de principautés rivales. Le Coran parle de Tamkine Dine Allah : c’est un concept plus complexe et plus large mais plus opératoire que Dawla (État). Il s’agit d’Islamité du temps et de l’espace de vie ou en d’autres termes de la territorialité des principes divins avec ou sans état. Nous continuons à lire notre religion à travers le regard et les idées des judéo-chrétiens et de l’État nation de la modernité même si cette nation est de 1,5 milliard et englobe tous les territoires de la terre y compris le cœur de l’Occident anglosaxon et latin : les états unis et la France. Si nous parlons d’état islamique au troisième millénaire nous serons face à l’équation des minorités musulmanes et surtout face à un devoir plus grand  » Le triomphe de l’Islam sur toutes les autres religion ». Ces religions il faut aller les chercher dans leurs territoires. Il faut avant d’aller les chercher se libérer de la confiscation de la religion par l’Etat et de l’instrumentalisation de l’Islam a des fins politiciennes. L’Islam territorialisé est l’Islam de Mohamed (saws) à Médine ou celui de Youssef en Égypte. L’ingénierie change en fonction de notre vœu volontariste mais des conditions sociales et historiques.

Lorsque nous posons le problème en terme de Tamkine Dine Allah nous élargissons le problème non seulement à la question politique mais à la question sociale. Il ne peut y avoir Tamkine Dine Allah sans Tamkine la Oumma mohammadienne consolidée fratrie de foi, en interaction harmonieuse sur le plan économique, scientifique et culturel. Le Tamkine de la Oumma c’est une communauté qui pèse lourdement quand elle minoritaire et qui a la souveraineté quand elle est majoritaire. Elle n’est pas un débris emportés par les rigoles de l’histoire comme du Wahn insignifiant qui cache sa misère morale, intellectuelle et économique et sa faiblesse devant les autres en se cachant derrière des vérités eschatologiques qui échappent à son emprise.

Les salafistes infantiles et les Juifs sionistes nous demandent de partir et revenir en terres d’Islam et de rêver au Khalifat. Avant de parler de Khalifat il y a des contradictions et des confusions à lever ainsi que des concepts à développer à partir du Coran et de la Sunna. Pour cela il faut qu’on s’inscrive dans un devenir avec un cap, une boussole et un gouvernail sur une carte mondiale. Les débats stériles qui n’apportent rien à la connaissance de l’Islam, à la production des idées pour une renaissance civilisationnelle ou à la résistance contre le mondialisme ne sont que diversion au profit des autres et dispersion de nos efforts au détriment de nos devoirs non accompli hélas trop nombreux pour être cités.

Quand à l’or monnaie.

Ce n’est pas une panacée. Il suffit qu’il y ait un monopole, une pratique franche ou déguisée du riba et de l’injustice pour que l’or soit accaparé par les riches au détriment des pauvres. Il suffit que les pays capitalistes soient en crise pour qu’il nous déclare la guerre et nous prenne notre or. D’ailleurs il y a 50 ans les États-Unis avaient pour étalon l’or ce qui ne les a pas empêchés d’aller vers la mondialisation en exportant leur mode de vie : le fordisme ou le taylorisme industriel, le crédit à la consommation et la fascination de l’appropriation à n’importe quel prix. Le problème économique chez nous est structurel d’ordre institutionnel et politique. Même avec une monnaie de singe les chinois ont une croissance de 8% alors les Algériens avec 150 milliards de dollars de réserve ils ne sont capables ni de produire de l’investissement, ni de la santé publique ni tenter d’acheter quelques actifs industriels en France. Le Privé arabe fait sa prière à la mosquée mais il investit dans le chocolat, les biscuits, la limonade et tout ce qui est facile à l’effet accordéon de la caisse même au détriment de l’emploi, des richesses nationales et des banques internationales qui s’installent pour superviser dans les comptoirs indigène la détérioration des termes de l’échange. Contre le capitalisme, sa prédation et sa loi de l’échange inégal il faut que les Musulmans se mettent à produire, à se libérer du modèle de consommation occidentale et construire des marchés commerciaux régionaux avec un autre système monétaire en rupture avec le dollar et l’euro. Ce n’est pas l’or ou l’argent qui sont important ce qui est important est l’équité du marché, sa transparence, sa monnaie souveraine et protégée même si cette monnaie est une matière première stratégique comme le pétrole (baril), du cacao ou du papier toilette.

Ce qui est important est que les banques deviennent des agents économiques intervenant dans les dépôts et les transactions représentant les flux réels de l’activité économique de production et d’échange de biens et services ou d’épargne et d’investissements que les agents économiques mettent au service de la communauté pour produire d’autre biens et d’autre services réels dans un respect de la règle d’or des rendements : la productivité du travail doit augmenter, les salaires doivent augmenter et le nombre de travailleurs doit augmenter. La productivité du travail et la rentabilité des facteurs de production doivent augmenter plus vite et plus haut que les salaires pour dégager un surplus économique, le salaire moyen annuel doit augmenter plus vite et plus haut que le recrutement de la main d’œuvre pour garantir une élévation du niveau de vie, une redistribution des revenus, une tendance à aller vers le plein emploi. Tous les bras doivent travailler et toutes les bouches nourries est le système de solidarité qui permet de redistribuer par l’emploi et l’aide publique dans un système d’efficacité sociale et non de rentabilité financière. Ceux qui pensent la banque est incompatible avec l’Islam doivent savoir que le terme Sakk qui a donné lettre de crédit, lettre de change puis chèque est une invention arabe quand l’État Musulman était le garant de la vitesse de circulation des capitaux et de leur sécurité pour une économie prospère et ouverte à l’Orient et à l’Occident non comme un comptoir commercial mais comme un exportateur de savoir faire, de sciences, de savoir vivre, d’idées modernes…

Il faut avouer que le Prophète (saws) n’a pas instauré une nouvelle monnaie. La monnaie islamique est apparue du temps des Ommeyades. Mohamed (saws) a fait plus : il a par la Charia et ses qualités managériales enlever le monopole des Juifs sur la finance, sur le marché, sur la production de l’armement et l’outillage et sur le foncier tout en régulant le marché et en developpant la fraternité entre les Musulmans. Quand nous lisons le Coran ce n’est pas l’or et l’argent qui sont visés en eux mêmes mais le processus du Riba et de thésaurisation. Contre le Riba et la thésaurisation le Coran a institué l’investissement fi sabil Allah, la zakat, les sadaqates. Il nous a donné en parabole David et Salomon comme technologues animés par la Justice et la bonne gouvernance. Il nous a donné Qaroun arrogant et méprisant qui croyait que ses trésors lui revenaient par leur possession apparente traitant son peuple mis en esclavage de fainéants qui n’ont aucun droit sur sa fortune. Face à Qaroun (Coré) Allah nous a montré les deux voies possibles. La voie des mimétistes qui entre dans la surenchère du désir mimétique « je veux ce que tu veux » qui est à l’origine de l’avarice, de la cupidité, de l’avidité et des troubles psychiques, moraux et sociaux. Face à cette voie des possédants et des insensés qui les imitent Allah a montré une autre voie celle de la science et du retour à Allah le Riche, le Généreux. Le problème n’est pas que l’argent ou l’or soit monnaie intrinsèque le problème est dans l’homme et la philosophie de la société manipulant l’argent et se comportant envers la richesse.

Aujourd’hui on constate que les agressions impérialistes ont les moyens de spolier non seulement les réserves souveraines en or mais de confisquer un pays et d’assassiner ses dirigeants. Dans cette culture mondiale de la prédation il faut être sérieux : ce n’est ni l’or ni la monnaie en cacahuète qui est le garant mais un front mondial de résistance en attendant que les Musulmans se réveillent et construisent les moyens de leur cohésion, de leur force et de leur résistance : un marché commun, l’absence de passeports, une industrie militaire commune et un pacte de défense. Ce n’est pas l’or qui pose problème ou apporte solution c’est le Coran : Mahjour (délaissé) ou étudié et appliqué.

Je dis et je répète ce que la biographie scientifique du Prophète dit et ce que la science économique dit : Il n’a pas mis en place le Dinar or et le dirham argent. L’or et l’argent sont des monnaies qui existent depuis l’empire romain. Ni l’or ni l’argent ne sont la solution mais les mécanismes financiers et économiques fondés sur l’éthique et hors du Riba.

Quand on étudie, sans être spécialiste, les questions économiques sous l’angle du Coran et de la Sunna du Prophète on constate que l’accent est davantage mis sur le caractère licite ou frauduleux des transactions car le marché est déterminant dans la répartition de la richesse et dans l’incitation à l’investissement. On constate que le monopole est considéré comme injustice grave au rang de péché majeur. On constate que la circulation des richesses ne doit pas se faire exclusivement entre les riches pour ne pas constituer une oligarchie. Enfin on constate que le pire des crimes est le Riba au point qu’Allah a déclaré la guerre aux pratiquants de l’intérêt et que le Prophète l’a considéré comme le péché le plus horrible puisqu’il a comparé la pratique du crédit avec intérêt comme l’inceste commis 60 fois au sein de la Kaaba le jour sacré du Hadj. Ces trois constats sont les fondements du capitalisme qui ont amené le monde à abandonner l’étalon or. Revenir à l’étalon or dans une économie mondiale dominé par les tares capitalistes ne riment à rien. La monnaie n’a de signification économique et morale que lorsque les pays musulmans créent un marché commun, un système de crédit sans intérêt, une justice sociale et une concurrence loyale et transparente. Dans ces nouvelles conditions n’importe quel monnaie d’usage conventionnel deviendrait de droit et de fait une monnaie d’échange et peu importe qu’elle soit en or ou en platine ou en cacahuète ou en papier. La question est la valeur symbolique de cette monnaie et les pratiques économiques et financières qu’elle accomplit.

Il ne peut y avoir économie réelle tant que l’impérialisme et ses vassaux pratiquent l’échange inégal et la confiscation des ressources. Dans le monde, la véritable monnaie est pour l’instant le pétro dollar. Il faut nationaliser les hydrocarbures et donner aux peuples musulmans l’exercice libre et souverain de la politique et de l’économique.

Les civilisations incas et aztèques avaient de l’or mais leur monnaie n’était pas l’or car ils avaient très peu besoin de monnaie du fait de l’économie solidaire. Cet or fut pourtant la cause de leur anéantissement par les Conquistadors espagnols et portugais.

Allez étudier le comportement économique de Mohamed (saws) et ses expéditions et vous comprendrez que toute autre lecture du monde n’est que gesticulation et bavardage qui nous font sortir du champ de bataille.

Celui qui peut conquérir ton territoire et porter atteinte à ta vie peut prendre ton or et ton argent. La monnaie réelle est la valeur travail car elle est la base de la création de la richesse. C’est ce travail qui doit être libéré du capitalisme et de l’impérialisme.

En ce qui concerne la monnaie électronique il ne faut pas voir le Dejel partout. On pourrait  voir le problème sous l’angle de la post modernité qui a permis grâce aux nouvelles technologies une circulation rapide des idées, des marchandises, des hommes et des richesses à travers le monde. La technologie n’a de limite aujourd’hui que notre imagination. L’imaginaire, ce stock d’images mentales, qui alimente notre imagination est peuplé de notre culture, de notre religion, de notre mode de vie. S’il est rempli de monstres et de démons la monnaie électronique continuera à servir le sexe, la drogue, le spectacle, le trafic d’armes et à asservir les peuples comme cela fut le cas avec l’or et avec la monnaie fiduciaire. Si notre imaginaire est construit sur le beau, le juste, le vrai, l’équitable et le vertueux la monnaie électronique sera au service de l’homme pour faciliter et sécuriser ses échanges ainsi que ses biens. Croire que la monnaie électronique est l’argument diabolique trouvé pour piller le monde c’est d’une part oublier le travail des ingénieurs et des créatifs et d’autre part oublier que la nature du capitalisme est le Riba c’est à dire échanger de l’argent contre l’argent en gagnant de l’argent. Le Riba est devenu catastrophique car il n’y plus d’échange de l’argent mais vente et achat des dettes ce qui est selon le Prophète la forme la plus sévère du Riba. Ce n’est pas la monnaie papier qui doit changée c’est d’abord l’esprit humain qui doit être purifié et ensuite le capitalisme qui doit être rayé de la carte du monde.

Par contre je comprends et je partage la crainte de Cheikh Imran lorsqu’il s’agit de la puce électronique qui sera greffé dans le corps humain pour prélever directement ses paiements, gérer son budget, définir son crédit, et surveiller ses achats, ses déplacements ainsi que  sa vie privée ou publique.  Nous entrons dans un domaine où l’humanité va vers une nouvelle d’asservissement jamais connue dans l’humanité : les moyens gigantesques des nouvelles technologies au service de l’exploration de l’homme, de son aliénation et de la domination de l’oligarchie financière et du renseignement au service du nouvel ordre mondial qui consacre la domination de 1% de la population sur les 99% restant

Ce combat nous ne pouvons pas le mener seul en autarcie nous devons travailler avec tous les hommes de cette planète car la mondialisation est telle que la démondialisation est un leurre. La seule alternative est une altermondialisation où l’Islam est dominant. Il faudrait que nous les Musulmans ont redonne un sens à la wassatiya de l’Islam : juste milieu entre deux extrêmes ou centre de gravité, pôle de rayonnement. Le chantier n’est pas ouvert et comme toujours nous passons précipitamment à d’autres chantiers sans résoudre les problèmes conceptuels et méthodologiques en amont.

L’oligarchie mondiale est en train de ramasser tout l’or qu’elle peut accumuler sous les 1.600$, il se dit que ceux qui ramassent vont revendre aux états à 2.000$ à très court terme et à 3.500$ à moyen terme. C’est toujours la suprématie du dollar tant que les États-Unis sont maitre du jeu. En revenant à l’or avant Nixon (1971) on n’a pas changé l’ordre économique mondial. La solution est celle de Mohamed (saws), mettre en place un nouveau marché et briser le monopole.

Quand on sait que les USA et ses principaux alliés qui représentent 20%  de la population mondiale consomment 80% des ressources mondiales? Que peut faire l’introduction de l’or et de l’argent monnaie quand l’or mondial est détenu à 80 % par les réserves étatiques et privés des pays capitalistes dominant? Où est la priorité?

La crise est financière mais son origine est idéologique (le capitalisme) et politique (la domination impérialiste et l’absence de légitimité voire l’absence d’Etat dans le monde musulman abstraction faite de la Malaisie). Je ne peux pas expliquer le complexe par 20 30 ou 300 pages. Voici un des derniers articles où j’évoque une partie de la solution. Je dis bien une partie : L’absence des cinq maitres.

{Ceux qui, si Nous leur Accordons pouvoir sur terre, accomplissent la Salat, s’acquittent de la Zakat, commandent le bon usage et interdisent le répréhensible. Et c’est à Allah qu’appartient l’issue des choses.} Al Hadj 41

Si nous devions étudier le sens et la mise en application de ces versets, nous y passerons notre existence sans épuiser le champ de leur possibilités et leur signification. Je vais juste montrer une application méthodologique et politique en terme de gouvernance moderne à travers le terme coranique de Tamkine (pouvoir sur terre, position territoriale) et ses impacts sur le plan de l’aménagement du territoire, de la planification économique, du développement urbain et industriel, et de l’indépendance nationale.

Quand aux révolutions arabes.

Les peuples ont le droit de réagir dans les limites de l’éthique islamique. Il faut dire les choses clairement et sans détours : les peuples ont le droit de faire bouger les choses à leur avantage légitime. Il serait injuste de condamner une révolte ou une révolution sous le prétexte fallacieux qu’elle servirait les intérêts d’Israël qui mènerait alors une guerre de représailles contre les peuples musulmans et leurs élites islamiques. Nous devons condamner les partisans des fitna qui appellent à la sédition armée et qui manipulent des savants séniles ou convoitant le monde et qui s’empressent d’envoyer les Musulmans tuer d’autres Musulmans pour le compte de l’Empire et de sa prédation vorace :

 » Le perdant est celui qui a troqué son paradis pour la vie ici-bas, mais le pire des perdants est celui qui a perdu son paradis pour la vie des autres ici-bas »

les dérives en Libye et en Syrie car elles avaient pour objectif de nuire à la révolution égyptienne et de stopper les autres mais surtout de mettre en avant des voyous, des agents de la CiA présentés comme islamistes, une horde sanguinaire qu’il faut par la suite réutiliser dans la théorie du « soft powerment » puis combattre plus tard pour arrêter la barbarie comme on a prétendu avoir arrêté les Arabes à Poitiers. Oui l’armée égyptienne dans sa doctrine actuelle et son organisation ne peut pas gagner une guerre contre Israël. Reste les expériences du Hezbollah et du HAMAS qui ont montré leur efficacité.L’ Égypte devrait  se débarrasser de ses maréchaux et de ses généraux et faire pacte avec l’Iran et la Syrie et surtout reprendre l’initiative au Soudan et en Libye si elle veut achever sa révolution et reprendre sa place dans le monde arabe par un rééquilibrage du monde sans attendre le retour du Messie.

Israël n’a pas besoin d’excuse pour déclarer la guerre. Avec ou sans révolution arabe Israël reste agresseur par sa nature sioniste et par ses vestiges de Bani Isräil. L’agression de la Libye montre qu’on peut au nom de n’importe quel principe inventer l’excuse et la forme pour attaquer un pays souverain, assassiner son président et confisquer ses richesses. C’est la nature du capitalisme prédateur. Contre Israël et le mondialisme nous ne pouvons nous passer d’une économie forte. Il ne peut y avoir économie forte sans liberté, sans reconnaissance du travail comme légitimation de la propriété, sans monopole et sans intermédiation commerciale par les banques du Riba international. Toutes ses exigences exigent un état de droit ! Pour l’instant il n’y a pas d’État il y des imposteurs autistes qui monologuent et gaspillent comme les frères de Satan.

Je suis d’accord sur un point : il y a un seul combat qui prend des formes multiples : le parti d’Allah contre le parti de Satan, le mal contre le bien.

Mais dans le monde musulman il n’y a pas le parti d’Allah car les Musulmans se sont atomisés, dispersés et divergés en sectes, en partis partisans, en confréries, en écoles de Fiqh, en confessions, en doctrines, en partisan de tels savants contre tels autres savants, en haine et rancune, en revanche et convoitise du pouvoir. Ni l’or ni la monnaie de singe, ni les révolutions ne vont changer l’ordre des choses. La changement est plus profond et plus complexe :

{Allah ne change point en la situation d’un peuple tant que ses membres ne changent pas ce qui est eux} Ar Ra’âd 13

Il fautdrait changer nos attributs ontologiques : notre volonté, nos motivations, notre savoir, nos capacités d’agir, notre regard sur le devoir, notre façon d’exercer le pouvoir, notre rapport à l’économie et à la politique, nos comportements moraux, notre esthétique, notre spiritualité, notre indolence intellectuelle, notre mimétisme aveugle et stérile, notre infantilisme…. notre état sociopsychologique, notre rapport à la foi et à Dieu…

Sur les Banques islamiques.

Je n’aurais pas la pudeur de Cheikh Imrane Hossein et je dirais donc qu’elles sont un recyclage des pétrodollars, des commissions et rétrocommissions dans l’import export et une arme économique et idéologique pour imposer le modèle de consommation occidentale. J’ai monté des coopératives de jeunes devant créer 30 000 emplois et générer un chiffre d’affaire de 5 milliards de dollars uniquement dans les métiers liées à la mer (la zone côtière) et ni la Banque al Baraka ni une banque mixte koweïtienne n’étaient intéressées par l’investissement productif. Il est scandaleux de voir des prédicateurs saoudiens expliquer qu’il vaut mieux passer par le hallal de la banque islamique même si cela ressemble au riba et coute plus cher qu’une banque classique. Il est encore plus scandaleux de voir des Fatwas autoriser au nom de la nécessité le recours au crédit usuraire. Il faut se méfier de solutions clé en main ou marché en main qui fleurissent en Europe au nom du hallal avec des packagings creux mais fascinants par les mots techniques anglo-saxons qui ne trompent que les non avertis. La solution pour la communauté musulmane est dans la mise sur pied de véritables agences d’investissements islamiques qui mettent en œuvre le principe islamique de mutualisation, de partenariat et de travail coopératif. Le savoir faire, la réglementation et les expériences en France, en Espagne et en Italie sont riches tant au niveau de la droite que de la gauche. Sur le principe mutualiste et coopératif reposant sur le principe de l’usager propriétaire et gestionnaire le système islamique de financement peut être mis en place et se libérer de l’arnaque de la mourabaha pour innover dans ce qui est productif, créateur de valeurs, de force économiques et d’emplois : la moudaraba et la moucharaka. Il est très facile de faire des montages de souscriptions et créer des mutuelles de solidarité sociale comme alternatives licites aux campagnies d’assurances illicites.

AL JAZEERA la chaine qatari

Je rends hommage à Cheikh Imran Hossein d’avoir été le premier à dénoncer le complot d’al Jazeera bien avant qu’il n’émerge en plein jour. L’over dose de la cochonnerie médiatique a fait sombrer un pays dans la guerre civile le poussant à renier son organisation, sa relative prospérité et sécurité et son potentiel d’action à destination de l’Afrique. Elle est devenu le porte voix des savants égarés et des partisans de l’OTAN et des pétrodollars contre le bon sens et l’intérêt suprême du monde musulman. Elle est devenu l’instrument de propagande militaire, de guerre psychologique, de diversion médiatique et de subversion informationnelle contre la Syrie ;

Mohammad Mahatir

Il a fait la promotion de Mohammad Mahatir l’ancien Premier Ministre de la Malaisie. Cela l’honore car ce manager a laissé derrière lui un pays prospère, l’expérience de la couverture en or, en argent, en platine de la monnaie semble bien se dérouler. Les Arabes boudent cet homme d’expérience et lui préfèrent les consultants Anglos saxons. Ils assumeront les catastrophes de leur choix. Mohammad a signifié que pour la Malaisie la comparaison n’est pas l’Arabie mais Singapoore même si nous savons que Singapour est une création impérialiste britannique reprise par l’empire américain pour le contrôle du sud est asiatique et réaliser deux objectifs : contrer la Chine et empêcher l’éveil ou la fédération des pays musulmans dans cette région dont les populations sont méticuleuses, soignées, habiles et intelligentes.

Le Dajjal un scénario probable de guerre nucléaire

Le Huitième point sur lequel je serais d’accord avec Cheikh Imrane Hossein même s’il ne l’explicite pour des raisons liées à sa sécurité ou à son auditoire est de voir à travers le Dejal un scénario probable de guerre nucléaire. La Libye et la Syrie sont la proie des Arabes et des islamistes qui n’ont pas ni vision stratégique ni lecture de la Charia islamique juste une rhétorique entretenu par l’Illusion avec les Arabes, la Turquie et l’Occident à leur côtés pour ariver au pouvoir quitte contre tous les principes de la digité arabe « embrasser le chien sur sa gueule ». La guerre nucléaire redoutée se passera probablement en Asie. Soit en Iran. Les cabinet d’intelligence géostratégiques viennent de signaler que la Russes et les Chinois viennent de reconnaitre que l’Iran possède une dizaine de têtes nucléaires. Les Arabes préoccupés de leur problèmes ne peuvent rien changé à un ordre d’attaque nucléaire contre l’Iran. On parle déja de troupes chinois et russes en état d’alerte.

Il est possible que le le terrain nucléaire ne soit pas l’Iran mais le Pakistan. La guerre contre les Talibans touche a sa fin avec l’évacuation imminente des troupes françaises et américaines défaites avec le risque de laisser l’Afghanistan repris en main par le Pakistan qui a été sa base arrière et qui peut devenir le terrain de son déploiement tactique et stratégique pour qu’il n’y ait plus de retour des Croisés. Nous ne pouvons manquer de citer un texte que j’avais traduit d’un article arabe écrit par Mou’amar al Kadhafi qui dit des vérités incontestables : »le marécage pakistanais » :

« L’occident, en particulier l’Amérique et Israël, n’ont jamais souhaité voir le Pakistan posséder une bombe nucléaire. Mais le 28 mai 1998, ils se sont réveillés mis devant le fait accompli : le Pakistan était devenu une puissance nucléaire. Ils avaient alors blâmé leurs Services de Renseignements dans leur défaillance à prévoir les essais nucléaires et à les empêcher.

Les livres, les articles et les discours innombrables ont nommé la bombe nucléaire du Pakistan « la bombe islamique » la percevant comme menace apocalyptique du monde musulman contre le monde occidental et pouvoir de dissuasion contre leurs intérêts. Dans les écrits contre l’arme nucléaire pakistanaise tout l’imaginaire était mobilisé pour la faire percevoir comme l’annonce du Jugement dernier.

Tous les efforts ont été déployés pour dissuader le Pakistan de posséder la bombe atomique. Le secrétaire d’état américain Henry Kissinger avait franchement menacé le premier ministre pakistanais Zulfikar Ali Bhutto par un langage non diplomatique : « si jamais vous faites la bombe, nous vous châtierons de telle manière que vous serez un exemple à méditer pour le reste du monde ». (Zulfikar Alî Bhutto est le père de Benazir Bhutto, élue premier ministre du Pakistan en 1988 ndt)

M. Zulfikar Ali Bhutto, le fondateur du programme nucléaire du Pakistan, a vu les menaces américaines s’exécuter sur lui : il a fini pendu. Pour les mêmes raisons l’ancien président pakistanais le général Al-Haq Zia, qui a islamisé le Pakistan et consolidé son programme nucléaire, a lui aussi été assassiné. Plus récemment, Benazir Bhutto, fille de M. Bhutto, a été assassinée. D’autres peuvent encore faire face à un destin semblable.

La question, cependant, est : Pourquoi les Américains et les Israéliens refusent-ils que le Pakistan possède la bombe atomique ?

Le Pakistan est un pays musulman. En fait, l’Islam est la base même de la création territoriale et de l’existence politique du Pakistan. Excepté la religion, il n’y a vraiment aucun autre facteur qui unisse les Pakistanais. Ceci explique pourquoi les Pakistanais semblent fanatiques au sujet de la religion. C’est l’essence de leur nationalité

[…] Les Pakistanais se sont dit que leur ennemi est le Hindou, pas le juifs ou les chrétien, et par conséquent il faudrait que leur arsenal nucléaire soit focalisé sur l’Inde et non sur Israël ou les bases américaines. Il a fallu en même temps convaincre les Hindous que leur ennemi réel est bien le Pakistan et non un autre voisin et que celui-ci dispose des capacités de dissuasion dirigées contre les Hindous.

Cette politique vise à préoccuper le Pakistan avec l’Inde et l’Inde avec le Pakistan dans une course à l’armement sans fin et dans l’oubli des autres défis. C’est sans doute la raison pour laquelle on assiste à des regains de tensions entre les communautés musulmanes et les communautés hindouistes et c’est sans doute aussi pourquoi l’Amérique n’a pas été disposée à contribuer à résoudre le problème du Cachemire, tandis que les Israéliens essayeront de le maintenir toujours chaud, inflammable et explosif.

La tension et l’inquiétude continueront donc à planer sur cette région du monde car dans un scénario comme dans l’autre le Pakistan, gouverné par la classe politique traditionnelle ou par les groupes extrémistes nucléaire, restera en permanence un danger et une menace pour les américains et les israéliens. »

Les militaires ont un terme  » la brigade ou la division en offensive dans la foulée » : les forces de la coalition sont en situation d’offensive dans la foulée à partir de l’Irak et des bases arabes où ils ont envahi l’Irak, les troupes en Afghanistan avec des logistiques en Inde et dans les anciennes républiques musulmanes soviétiques, et les troupes en Libye : sur le plan de la logique ils n’ont pas une autre occasion pour tenter de mettre fin à la bombe « islamique » en faisant intervenir Israël, l’Inde et l’Occident. Ce scénario probable n’interdit pas dans la foulée de frapper l’Iran. Ils remettent l’équilibre en leur faveur, ils relancent l’économie par le déficit budgétaire et l’économie de guerre, ils affaiblissent la Chine qui va se trouver avec son ennemi traditionnel l’Inde et le Japon et l’affaiblissement de l’organisation de l’Alliance de Shanghai sino russe où le Pakistan et l’Iran sont membres observateurs appelés à devenir membre à part entière. Avec un Afghanistan réinvesti par la Russie, la Chine, l’Iran et le Pakistan l’alliance de Shanghai met en péril l’économie mondialiste juste par l’insésécurité des approvisionnements et le déplacement du centre mondial vers l’Euro Asie. On entend déjà les bottes de l’armée chinoise et de l’armée russe dès l’agression de la Libye et l’installation du bouclier anti missile en Turquie. Tous les scénarios sont ouverts. Le projet du grand Israël correspond dans le temps et l’espace au projet de survie de l’empire américain et ses vassaux et de la survie des monarchies arabes qui se mobilisent pour servir Israël.

Encore une fois les algériens s’ils avaient une élite héritière de l’ALN et non un pouvoir et une opposition prête à reconnaitre le CNT et servir l’OTAN ils auraient rendu la mission impossible en faisant échouer les plans de l’OTAN en Libye et en fermant la méditerranée en symbiose avec la fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran et couper l’approvisionnement en gaz et en pétrole. La révolution de cactus se transformeraient en révolution de chrysanthèmes pour les amateurs de chromatiques. Il semblent que les Chinois et les chinois avouent que les iraniens possèdent un arsenal de 10 unités balistiques nucléaires. Pourquoi le dire? Enfoncer le monde occidental et récupérer la mise ou menacer le monde occidental et pousser Israel à la faute. Toute faute ou défaite d’Israël est un affaiblissement du bloc anglo saxon et latino germanique en faveur des slaves et des chinois. Le jeu se fait à l’échelle des grands, sur la carte mondiale et en terme de macro régions. Les arabes seront les mammouths disparus dans l’espèce humaine jusqu’à ce que :

Allah fera venir un peuple qu’Il aime et qui l’aiment, miséricordieux entre eux et durs envers les renégats

Ceci dit je respecte son point de vue. Mes remarques doivent être prises dans leurs limites car je ne suis pas anglophone et ses principaux travaux sont en anglais. Je pense avoir répondu à l’essentiel. Pour nos tous l’Islam est un tout indivisible, sa mise en pratique ne peut se passer des règles mohammadienne de la progressivité, de la dynamique et du réalisme. Le réalisme de l’Islam ne veut pas dire se soumettre au fait accompli mais connaitre la réalité pour la changer sachant que le véritable changement commence par soi. Ce changement donne au Musulman le principe du mas’oul (la responsabilité individuelle) qui rend acceptable et désirable le véritable grand chantier du changement global et collectif qu’on appelle le Taklif : le changement social et politique. Dès qu’on donne à une partie plus d’importance qu’à une autre on a fait de l’Islam une caricature, un projet irréaliste, une fuite en avant, des occasions que les experts en lutte idéologique, en manœuvre de diversion et en opérations de subversions ne ratent pas car ils sont en éveil non pas qu’ils soient plis intelligents mais plus conscients des enjeux et des devenirs, les leurs et les nôtres….

La postérité d’Israël et le sens coranique de son second ou dernier retour

وَءَاتَيْنَا مُوسَى ٱلْكِتَـٰبَ وَجَعَلْنَـٰهُ هُدًۭى لِّبَنِىٓ إِسْرَ‌ٰٓءِيلَ أَلَّا تَتَّخِذُوا۟ مِن دُونِى وَكِيلًۭا ﴿2﴾ ذُرِّيَّةَ مَنْ حَمَلْنَا مَعَ نُوحٍ ۚ إِنَّهُۥ كَانَ عَبْدًۭا شَكُورًۭا ﴿3﴾ وَقَضَيْنَآ إِلَىٰ بَنِىٓ إِسْرَ‌ٰٓءِيلَ فِى ٱلْكِتَـٰبِ لَتُفْسِدُنَّ فِى ٱلْأَرْضِ مَرَّتَيْنِ وَلَتَعْلُنَّ عُلُوًّۭا كَبِيرًۭا ﴿4﴾ فَإِذَا جَآءَ وَعْدُ أُولَىٰهُمَا بَعَثْنَا عَلَيْكُمْ عِبَادًۭا لَّنَآ أُو۟لِى بَأْسٍۢ شَدِيدٍۢ فَجَاسُوا۟ خِلَـٰلَ ٱلدِّيَارِ ۚ وَكَانَ وَعْدًۭا مَّفْعُولًۭا ﴿5﴾ ثُمَّ رَدَدْنَا لَكُمُ ٱلْكَرَّةَ عَلَيْهِمْ وَأَمْدَدْنَـٰكُم بِأَمْوَ‌ٰلٍۢ وَبَنِينَ وَجَعَلْنَـٰكُمْ أَكْثَرَ نَفِيرًا ﴿6﴾ إِنْ أَحْسَنتُمْ أَحْسَنتُمْ لِأَنفُسِكُمْ ۖ وَإِنْ أَسَأْتُمْ فَلَهَا ۚ فَإِذَا جَآءَ وَعْدُ ٱلْءَاخِرَةِ لِيَسُۥٓـُٔوا۟ وُجُوهَكُمْ وَلِيَدْخُلُوا۟ ٱلْمَسْجِدَ كَمَا دَخَلُوهُ أَوَّلَ مَرَّةٍۢ وَلِيُتَبِّرُوا۟ مَا عَلَوْا۟ تَتْبِيرًا ﴿7﴾ عَسَىٰ رَبُّكُمْ أَن يَرْحَمَكُمْ ۚ وَإِنْ عُدتُّمْ عُدْنَا ۘ وَجَعَلْنَا جَهَنَّمَ لِلْكَـٰفِرِينَ حَصِيرًا ﴿8﴾

Et Nous avons prédît à la postérité d’Israël, dans le Livre : « Vous corromprez sûrement deux fois de par la terre, et vous opprimerez cruellement les gens. » Et quand le moment de l’accomplissement de la première des deux eut lieu, Nous avons déchaîné contre vous, de Nos créatures, doués d’une forte rigueur, alors ils pénétrèrent tout le pays. Et ce fut une menace accomplie. Ensuite Nous vous avons redonné avantage sur eux, Nous vous avons accru en richesses et en descendances, et Nous vous avons rendu plus nombreux. Si vous faites le meilleur, vous faites le meilleur pour vous-mêmes, et si vous faites le mal c’est à votre détriment. Quand viendra le moment de l’accomplissement de la seconde, ils marqueront sûrement l’horreur sur vos visages et pénétreront sûrement dans le sanctuaire comme ils le pénétrèrent la première fois, et pour démolir totalement ce qu’ils ont dominé. Il se peut que votre Seigneur vous Fasse miséricorde. Et si vous récidivez, Nous Recommencerons. Et Nous avons fait de la Géhenne un emprisonnement pour les mécréants. (Al Isra 1 à 8)

Les savants spécialistes de l’exégèse à travers le temps et les écoles du Tafisr ne sont pas parvenus à se prononcer d’une manière décisive sur le sens de ses versets :

Ces bani Israël sont-ils le peuple de Moise ou tous les Juifs ?
La promesse divine (’accomplissement de la seconde) s’est-elle déjà réalisée pour eux ou est-elle encore à se réaliser ?
Quand a eut lieu la première ?
De quel sanctuaire s’agit-il ? Celui de Salomon, celui de Jérusalem, celui de Babel ?

Mille et une questions ont été soulevées par les Savants et en toutes les époques et parmi ces savants certains sont allés à fixer les événements dans leur époque, les autres dans une époque révolue et d’autres encore dans une époque à venir. Mais les savants contemporains comme les anciens buttent sur la question des Bani Israël qui sont antérieurs aux Juifs. Le Coran aborde la question sous différentes périodes : celle de Jacob, celle de Moise, celle de Jésus, celle de Mohamed avant l’Islam, celle durant l’Islam. Les Bani Israël sont les ancêtres des Juifs et des Chrétiens sur le plan religieux, une minorité d’entre eux ont été des Musulmans qui ont suivi et soutenus les Prophètes Moussa et Aissa. Est-ce que le danger ne vient-il pas des néoconservateurs et des évangélistes sionistes américains?

Entre Zamakhchari, Ràzi, Ibn Kathir, Sayed Qotb, Al Qortobi, At Tabari et des dizaines d’autres j’ai du mal à fixer un choix définitif. Si Cheikh Imrane Hussein vous a apporté la réponse qui manque à votre savoir qu’Allah bénisse sa connaissance et la votre et qu’Il m’apporte la lumière pour distinguer la vérité malgré sa complexité et son caractère de Ghayb n’appartenant qu’à Allah. J’avoue n’avoir aucune connaissance en eschatologie. J’avoue mon modeste savoir : Mohamed (saws) envoyé comme ultime Prophète a agit armé de la Révélation et de la raison. Je n’ai pas connaissance qu’il ait demandé à un de ses compagnons de se référer à l’eschatologie ou au Ghayb pour construire une bonne gouvernance, affronter un ennemi ou aménager un territoire. Par contre en lisant Hassan al Bassri ou Abu Hamad al Ghazali je constate que dans les époques de troubles, de confusion et de foi bigote les musulmans ont recours aux mythologies judéo-chrétiennes et au fatalisme pour ne pas assumer leur responsabilité et se donner explication à leur Wahn. Le sujet est fermé pour moi. Je n’ai plus rien à ajouter sur ce qui dépasse mes compétences.

Gog et Magog

Le Hadith rapporté par Zeinab Ben Jahch où le Prophète se réveille paniqué disant malheur aux arabes et citant la brèche dans la muraille des Gog et Magog est-il une parabole, c’est à dire une passerelle entre l’injustice et la cruauté des envahisseurs et sa cause qui est la perversité des arabes  » kathoura al Khobt ». Gog et Magog sont-ils une vérité eschatologique que décrit le Prophète qui a vu une partie du Ghayb et il nous en informe pour que le jour où le phénomène se passe les Musulmans tenant fermement au Livre et à la Sunna ne faiblissent pas et ne se laissent pas emporter par le mimétisme et la démission nées justement de la perversion des Arabes. le Quand nous échappe : demain, le mois prochain, dans un an ou dans plusieurs siècles?

Gog, Magog et Dajjal relèvent de la métaphysique qui nous prépare à affronter la fin du monde et à nous préparer au Jugement dernier. Mohamed (saws) a fait de l’invocation le dernier recours une fois qu’il a mis en place son dispositif de combat. Il était positif et optimiste. Cheikh Imrane n’est ni positif ni optimiste ni rationnel. Ce n’est ni mon école ni mon idole.

Les talmudistes qui attendent le retour du Messie et l’apcalypse pour nous exterminer le font avec dessein et planification : Ils travaillent, ils produisent de la pensée efficace, ils mettent en oeuvre des systèmes d’armes sophistiqués. Ce ne sont ni des Djinns ni des Gogs ni des Magogs. A moins que la prochaine bataille nucléaire contre l’Iran mettre en première lignes les chinois qui vont déferler sur les terres arabes pour s’emparer des richesses de pétrole et de gaz à cause de la perversité des Arabes. C’est encore une lecture géopolitique et allégorique du hadith.

La vie nous a montré que contre « Gog et Magog » talmudique, le HAMAS et Hezbollah ont résisté et gagné. Les somaliens ont gagné, les Irakiens ont gagné, les Afghans sont entrain de gagner.
La Sourate al Kahf est une sourate de dynamique, de mouvement, d’espoir et de destin : Ne pas se soumettre à la fatalité. On ne peut pas aller contre l’évidence du Coran qui montre Dhul Qarnayn libérateur et civilisateur. On ne peut pas aller contre l’évidence du Hadith qui dit

 » Epuisez tous vos efforts, ne faiblissez point ensuite dites ainsi soit-il « .

Epuiser c’est mette fin aux ressources d’un puits et se retrouver sans ressources, contraints d’aller chercher les ressources au fond de soi qui sont inimaginables en termes d’efforts cachés, d’ingéniosité, de courage et de lutte. Allah ne charge chacun que selon son Wasa’â. Le Wasa’â n’est pas la capacité ou la possibilité mais l’aptitude à devenir expansible. Al Wasa’â est la vasteté ou la vastitude de l’effort du croyant, de sa patience, de son endurance, de sa constance dans l’épreuve. Seul Allah connait notre potentiel que revèle l’expérience de lutte ou de résistance. Seul Allah peut mettre en expansion le cœur (l’intériorité) qu’Il détient entre Ses doigts. Pourquoi aller loin et hors sujet.

Notre modèle : le Prophète (saws)

Nous devons nous libérer de toute explication eschatologique de l’histoire, de tout mythe messianique, et de toute haine qui nous ferait prendre l’ombre pour la proie, sonner midi à quatorze heures et prendre l’anti thèse de l’Islam comme l’allié stratégique des Musulmans. Nous devons conserver la vision positive, libératrice et civilisatrice de Mohamed (saws) qui a trouvé la force, le courage, l’imagination et l’inspiration pour innover et faire face aux contraintes objectives qui rendaient à priori sa mission à Médine impossible :

• Une démographie galopante d’exilés sans argent et sans métiers,
• un foncier aux mains des Juifs,
• la pratique usuraire,
• le capital financier aux mains des Juifs,
• le marché aux mains des Juifs,
• l’industrie (fabrication d’outillages et d’armements) aux mains des juifs,
• insalubrité de Madinah,
• les voies commerciales et les routes d’approvisionnement sous contrôle des tribus païennes arabes hostiles,
• la mobilisation de troupes militaires arabes financées par les riches commerçants arabes, les Juifs et les Chrétiens d’Arabie ou du Yémen, les Perses et les Byzantins,
• la trahison des Juifs et des Hypocrites qui n’ont pas respecté le pacte citoyen de Médine,
• les menaces d’envahissement de l’Arabie par les Perses et les Byzantins,
• Toutes les civilisations en Asie, en Europe, en Afrique étaient antinomiques avec le monothéisme de l’Islam,
• un peuple musulman pas encore totalement libéré de l’héritage païen et chargé d’entrer dans l’histoire comme libérateur et civilisateur…

Mohamed (saws) et ses compagnons ont réussi en s’appuyant sur une foi qui conjuguait « soumission » à Allah et mission pour Allah.

  • Je ne pose pas le problème en terme de juifs. J’ai parlé du monopole sur les finances, l’économie, le marché et l’industrie. A Médine il était entre les mains des Juifs, en 2012 il est entre les mains du nouvel ordre mondial. La situation de Mohamed (saws) était pire que la notre et il a travaillé avec le Coran et son intelligence en agissant sur le territoire, les hommes et les idées.
  • Le verset que je viens de citer plus haut sur le Makane (territoire) et le Tamkine (la territoiralisation) par une communauté de foi passe par la bonne gouvernance c’est à dire le politique qui met en œuvre l’économique, l’éthique et le spirituel. La communauté musulmane sans prendre les armes ni fomenter des troubles peut contraindre le gouvernant à changer en commençant à changer elle même et à prendre possession de son territoire, de son temps, de sa volonté les soumettant à la conformité du Coran et de la Sunna
  • l’Islam est global, dynamique et réaliste. Il ne s’agit pas de trouver la solution dans la salât ou dans un rite mais dans l’intégralité de l’Islam.

Omar Ibn Al Khattab sur les pas du Prophète (saws)

Lorsque Omar (ra) a été investi du Khalifat il s’est consacré au bonheur et à la dignité des Musulmans ainsi qu’à leur sécurité sans jamais tomber dans des explications eschatologiques ni débattre de questions métaphysiques. Il avait eu l’honneur du vivant du Prophète (saws) de souhaiter des lois divines qui ont été exaucées en devenant des révélations de versets coraniques immuables, et il avait eu le don de prémonition et de vision lors des conquêtes puisqu’il « voyait » le champ de bataille et envoyait les renforts et les hommes les plus adéquats pour remporter la bataille compromise. Il a gouverné avec réalisme et efficacité et conduit des armées avec victoire et miséricorde tant pour les Moudjahidines que pour les vaincus. Si les Khalifes bien guidés et à leur tête Omar Ibn Khattab ont agit en conformité avec les exigences du rapport des forces et d’intelligence stratégique et tactique je ne vois pas pourquoi nous devrions affronter nos ennemis avec des slogans et des discours apocalyptiques sans prendre avec notre esprit et avec nos mains les conditions objectives et subjectives de la victoire et de l’émancipation. A titre d’illustration voici quelques grandes réalisations de Omar qui témoignent de son réalisme, de son efficacité, de sa connaissance des desseins du Coran, des exigences de la communauté musulmane :

  • Instauration de la justice, de l’équité et du droit,
  • Promotion du travail, augmentation de la productivité du travail et accroissement de l’efficacité sociale,
  • Mise en place du crédit pour le développement de l’innovation et de la production ainsi que la multiplication des entreprises individuelles ou participatives,
  • Mise en place et organisation des fondations pieuses et du Waqf pour garantir la cohésion sociale et des revenus conséquents pour supporter l’effort de guerre et promouvoir le progrès social et économique,
  • Réalisation de grands chantiers en matière de santé publique, de solidarité sociale et d’éducation
  • Planification et conduite de la réforme agraire (extension de la production, mise en valeur des terres, confiscation des terres non travaillées)
  • Édification de l’État avec une administration scientifique, un budget équilibré, un Trésor public, une comptabilité
  • Garantie de la sécurité des peuples, musulmans et non musulmans, et respect de la sacralité du sang et des biens tant qu’il n’y a pas transgression du droit,
  • Amélioration des revenus et mise en place d’un système socio-économique contributif et redistributif selon des critères transparents fondés sur les trois aspects suivants
    • le mérite,
    • l’effort,
    • le besoin
  • Consolidation et préservation de la religion sans laxisme ni rigorisme
  • Fédération et mise en synergie de toutes les forces vives de la communauté sans exclusion ni exclusive

Ce que dit le Coran est plus important que ce que disent tous les savants réunis

Nous croyons au Ghayb mais nous n’en connaissons pas le terme qui appartient à Allah. Faute d’agir sur une vérité métaphysique nous devons, par respect pour l’humanité qui nous habite et le Coran qui nous guide, agir avec intelligence et détermination sur les conditions objectives et subjectives tout en étant confiant en Allah. Il ne s’agit pas d’agir par improvisation ou par arrangement d’appareils comme l’ont fait les élites musulmanes dans ce « printemps arabe » qui est devenu par leur incapacité un torrent de sang, une transgression de la vie sacrée et un auxiliariat de l’agenda de l’OTAN. Il nous faudrait agir en conformité avec les Sunnanes (lois) d’Allah qui gouvernent d’une manière immuable l’histoire des hommes, l’émergence ou la décadence des nations et des civilisations

سُنَّةَ ٱللَّهِ ٱلَّتِي قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلُ وَلَن تَجِدَ لِسُنَّةِ ٱللَّهِ تَبْدِيلاً

{C’est la Loi d’Allah qui a déjà eu lieu auparavant. Et tu ne trouveras point de modification à la Loi d’Allah.} Al Fatah 23

Cette loi d’Allah immuable est explicitée par le Coran et par la biographie du Prophète, et elle est livrée par l’Histoire sans besoin d’aller puiser dans la métaphysique :

وَأَقْسَمُواْ بِٱللَّهِ جَهْدَ أَيْمَانِهِمْ لَئِن جَآءَهُمْ نَذِيرٌ لَّيَكُونُنَّ أَهْدَىٰ مِنْ إِحْدَى ٱلأُمَمِ فَلَمَّا جَآءَهُمْ نَذِيرٌ مَّا زَادَهُمْ إِلاَّ نُفُوراً ٱسْتِكْبَاراً فِي ٱلأَرْضِ وَمَكْرَ ٱلسَّيِّىءِ وَلاَ يَحِيقُ ٱلْمَكْرُ ٱلسَّيِّىءُ إِلاَّ بِأَهْلِهِ فَهَلْ يَنظُرُونَ إِلاَّ سُنَّتَ ٱلأَوَّلِينَ فَلَن تَجِدَ لِسُنَّتِ ٱللَّهِ تَبْدِيلاً وَلَن تَجِدَ لِسُنَّتِ ٱللَّهِ تَحْوِيلاً أَوَلَمْ يَسِيرُواْ فِي ٱلأَرْضِ فَيَنظُرُواْ كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ ٱلَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ وَكَانُوۤاْ أَشَدَّ مِنْهُمْ قُوَّةً وَمَا كَانَ ٱللَّهُ لِيُعْجِزَهُ مِن شَيْءٍ فِي ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَلاَ فِي ٱلأَرْضِ إِنَّهُ كَانَ عَلِيماً قَدِيراً

{Ils ont juré par Allah de tous leurs serments, que s’il leur parvenait un avertisseur, ils seraient sûrement mieux guidés qu’aucune des communautés. Alors, quand un avertisseur est venu à eux, il ne les accrut qu’en répulsion : orgueil de par la terre, et ruse de nuisance. Mais la ruse de la nuisance ne retombe que sur ceux qui la fomentent. Pourquoi ne devraient-ils pas regarder autre chose que la coutume des Anciens. Tu ne trouveras point d’altération à la Loi d’Allah, et tu ne trouveras point de déviation à la Loi d’Allah. N’ont-ils donc pas parcouru la terre puis regardé le sort de ceux qui étaient avant eux, lesquels étaient plus forts qu’eux en puissance. Allah n’A jamais Été Entravé par quoi que ce soit dans les Cieux ni en la terre. Il A toujours Été Omniscient, Omnipuissant.} Fater 42

وَإِن كَادُواْ لَيَفْتِنُونَكَ عَنِ ٱلَّذِي أَوْحَيْنَآ إِلَيْكَ لِتفْتَرِيَ عَلَيْنَا غَيْرَهُ وَإِذاً لاَّتَّخَذُوكَ خَلِيلاً وَلَوْلاَ أَن ثَبَّتْنَاكَ لَقَدْ كِدتَّ تَرْكَنُ إِلَيْهِمْ شَيْئاً قَلِيلاً إِذاً لأذَقْنَاكَ ضِعْفَ ٱلْحَيَاةِ وَضِعْفَ ٱلْمَمَاتِ ثُمَّ لاَ تَجِدُ لَكَ عَلَيْنَا نَصِيراً وَإِن كَادُواْ لَيَسْتَفِزُّونَكَ مِنَ ٱلأَرْضِ لِيُخْرِجوكَ مِنْهَا وَإِذاً لاَّ يَلْبَثُونَ خِلافَكَ إِلاَّ قَلِيلاً

{Peu s’en faut qu’ils ne t’aient dérouté de ce que Nous t’avons inspiré, pour que tu controuves contre Nous autre chose que ceci (le Coran); à ce moment là, ils t’auraient sûrement pris comme un bien-aimé. Et si Nous ne t’avions affermi, tu aurais failli pencher quelque peu vers eux. Dans ce cas, Nous t’aurions fait subir la double durée de l’épreuve de la vie et la double durée de l’épreuve de la mort, ensuite tu ne trouverais point contre Nous de protecteur. Peu s’en faut qu’ils ne t’aient fait fuir de la terre, pour t’en chasser ; dans ce cas, ils ne seraient demeurés que peu de temps après toi. C’est la Loi s’appliquant à Nos Messagers que Nous avons envoyé avant toi. Et tu ne trouveras point de changement à Notre Loi.} Al Isra 76

Il faut se donner le temps de voir comment s’est manifestée cette Sunna dans le rapport de force prouvant une fois de plus que le chemin tracé pour Mohamed (saws) et les Prophètes (as) est le chemin que nous devons suivre sans tomber dans les dérives eschatologiques des talmudiques ou de ceux qui s’en inspirent et qui croyant bien faire cultivent la paresse, le sensationnel, le fatalisme et l’attente messianique au lieu de cultiver l’ingénierie de résolution des problèmes tant politiques et sociaux que géopolitiques et stratégiques. Voici la Loi d’Allah à l’œuvre mettant à l’épreuve les uns et les autres :

قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلِكُمْ سُنَنٌ فَسِيرُواْ فِي ٱلأَرْضِ فَٱنْظُرُواْ كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ ٱلْمُكَذِّبِينَ هَـٰذَا بَيَانٌ لِّلنَّاسِ وَهُدًى وَمَوْعِظَةٌ لِّلْمُتَّقِينَ وَلاَ تَهِنُوا وَلاَ تَحْزَنُوا وَأَنْتُمُ الأَعْلَوْنَ إِنْ كُنْتُمْ مُّؤْمِنِينَ إِن يَمْسَسْكُمْ قَرْحٌ فَقَدْ مَسَّ ٱلْقَوْمَ قَرْحٌ مِّثْلُهُ وَتِلْكَ ٱلأَيَّامُ نُدَاوِلُهَا بَيْنَ ٱلنَّاسِ وَلِيَعْلَمَ ٱللَّهُ ٱلَّذِينَ آمَنُواْ وَيَتَّخِذَ مِنكُمْ شُهَدَآءَ وَٱللَّهُ لاَ يُحِبُّ ٱلظَّالِمِينَ وَلِيُمَحِّصَ ٱللَّهُ ٱلَّذِينَ آمَنُواْ وَيَمْحَقَ ٱلْكَافِرِينَ أَمْ حَسِبْتُمْ أَن تَدْخُلُواْ ٱلْجَنَّةَ وَلَمَّا يَعْلَمِ ٱللَّهُ ٱلَّذِينَ جَاهَدُواْ مِنكُمْ وَيَعْلَمَ ٱلصَّابِرِينَ

{Combien de Lois ont réglé le sort de ceux qui vous ont précédé. Parcourrez donc la terre et regardez quel ne fut le sort des négateurs! Ceci est un Manifeste pour les hommes, une Direction infaillible et une exhortation pour les pieux. Ne perdez donc pas courage, ne vous affligez point alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes croyants. Si une blessure vous atteint, les autres furent aussi atteints d’une blessure pareille. Et ces jours, Nous les alternons parmi les hommes. Allah connait certainement ceux qui sont devenus croyants, et Il élit des Martyrs d’entre vous – Allah n’Aime point les injustes – afin qu’Il purifie ceux qui sont devenus croyants, et qu’Il anéantisse les mécréants. Ou bien pensiez-vous entrer au Paradis sans qu’Allah ne confirme ceux qui ont lutté d’entre vous et ne confirme les persévérants ?} Al ‘Imrane 137

وَمَن يُطِعِ ٱللَّهَ وَرَسُولَهُ وَيَخْشَ ٱللَّهَ وَيَتَّقْهِ فَأُوْلَـٰئِكَ هُمُ ٱلْفَآئِزُون وَأَقْسَمُواْ بِٱللَّهِ جَهْدَ أَيْمَانِهِمْ لَئِنْ أَمَرْتَهُمْ لَيَخْرُجُنَّ قُل لاَّ تُقْسِمُواْ طَاعَةٌ مَّعْرُوفَةٌ إِنَّ ٱللَّهَ خَبِيرٌ بِمَا تَعْمَلُونَ قُلْ أَطِيعُواْ ٱللَّهَ وَأَطِيعُواْ ٱلرَّسُولَ فَإِن تَوَلَّوْاْ فَإِنَّمَا عَلَيْهِ مَا حُمِّلَ وَعَلَيْكُمْ مَّا حُمِّلْتُمْ وَإِن تُطِيعُوهُ تَهْتَدُواْ وَمَا عَلَى ٱلرَّسُولِ إِلاَّ ٱلْبَلاَغُ ٱلْمُبِينُ وَعَدَ ٱللَّهُ ٱلَّذِينَ آمَنُواْ مِنْكُمْ وَعَمِلُواْ ٱلصَّالِحَاتِ لَيَسْتَخْلِفَنَّهُمْ فِي ٱلأَرْضِ كَمَا ٱسْتَخْلَفَ ٱلَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ وَلَيُمَكِّنَنَّ لَهُمْ دِينَهُمُ ٱلَّذِي ٱرْتَضَىٰ لَهُمْ وَلَيُبَدِّلَنَّهُمْ مِّن بَعْدِ خَوْفِهِمْ أَمْناً يَعْبُدُونَنِي لاَ يُشْرِكُونَ بِي شَيْئاً وَمَن كَفَرَ بَعْدَ ذٰلِكَ فَأُوْلَـٰئِكَ هُمُ ٱلْفَاسِقُونَ

{Et quiconque obéit à Allah et à Son Messager, et craint Allah et s’efforce d’être pieux, ceux-ci sont les gagnants. Et ils ont juré par Allah de tous leurs serments que si tu le leur ordonnais, ils partiraient sûrement (pour le combat). Dis : « Ne jurez pas ». C’est une obéissance connue. Certes, Allah Est Omniscient de ce que vous faites. Dis : « Obéissez à Allah et obéissez au Messager ». Si alors ils se détournent, il ne lui incombe que ce dont il fut chargé, et il ne vous incombe que ce dont on vous a chargés. Et si vous lui obéissez vous serez guidés, et il n’incombe au Messager que la transmission évidente. Allah A Promis à ceux qui sont devenus croyants d’entre vous, et ont fait les œuvres méritoires de faire d’eux, certainement, les successeurs sur la terre, comme Il a fait de ceux qui furent avant eux, des successeurs, et d’accorder plein pouvoir à leur religion, qu’Il a agréée pour eux, et qu’après leur inquiétude, Il la leur changera en sécurité. Ils M’adorent et ne M’associent absolument rien. Et quiconque renie après cela, alors ceux-ci sont les pervertis. Alors accomplissez la prière, et acquittez-vous de la Zakat, et obéissez au Messager, ainsi il vous sera fait miséricorde. Et ne pensez surtout pas que ceux qui devinrent mécréants sauraient entraver de par la terre, leur refuge sera le Feu, piètre destin !} Al Nour 52

Ces énoncés montrent qu’il n’y a pas de place à la démagogie ni à la culture de la fascination par l’évocation du surnaturel, mais détermination, endurance, intelligence et effort soutenu et assidu par toute une génération de croyants. Salah Eddine a libéré Al Qods en suivant les Lois divines, en faisant des analyses objectives et subjectives puis en s’appuyant sur Allah une fois sa décision prise avec rationalité éclairée par la foi.

Le terme et le délai appartiennent à Allah, le quand n’appartient ni aux Prophètes ni aux croyants

Cheikh Imran Hosein s’appuie pour son explication eschatologique sur la sourate al Kahf qui pourtant énonce sur le Ghayb du passé sa complexité qui a laissé le Prophète (saws) dire à ses compagnons que si Moïse (as) s’était montré plus patient nous aurions eu plus d’informations sur le Ghayb. Focalisé sur le passé et non sur celui de l’avenir davantage plus complexe et moins intelligible, la sourate Al Kahf aborde la question de la foi à travers les jeunes dormants de la caverne et nous fait acquérir cette règle fondamentale : Allah (swt) a fait découvrir les jeunes gens de la caverne pour manifester Ses signes aux contestataires et aux négateurs.

{De même, Nous avons fait qu’on les découvre afin que les gens sachent que la promesse d’Allah est Vérité, et que l’Heure ne fait aucun doute, lorsqu’ils contestent leur affaire entre eux} Al Kahf 21

En manifestant les signes qui témoignent que Sa Promesse est vraie et que la fin du monde est proche, Allah (swt) met toute sa création dans l’impossibilité de deviner le terme et le délai de la fin du monde en faisant allusion qu’il est impossible de deviner le nombre de personnes ni de prévoir comment demain sera fait :

{Ils diront : « Trois, leur quatrième : leur chien », et ils diront : « Cinq, leur sixième : leur chien » par divination. Et ils diront : « Sept et leur huitième : leur chien ». Dis : « Mon Seigneur Est Plus-Scient de leur nombre, et ne le connaissent que peu nombreux. Ne discute alors sur leur sujet qu’une discussion globale, et ne demande l’avis de personne d’entre eux à leur propos. » Et ne dis surtout pas d’une chose : « Je ferai ceci demain », sauf : « Si Allah Veut ». Evoque le Nom de ton Seigneur, si tu oublies, et dit : « Mon Seigneur me Guidera sûrement vers ce qui est plus proche de cela en droiture ». Et ils demeurèrent dans leur Caverne trois cents ans qui augmentèrent de neuf. Dis : « Allah est Plus-Scient de ce qu’ils restèrent. A lui Appartient le Ghayb des Cieux et de la terre} Al Kahf 22 à 26

Nous sommes invités à nous informer et à nous rappeler la vérité du Ghayb de la fin du monde en des termes globaux et ce dans le but de nous rappeler la promesse d’Allah (swt) et de craindre Son Châtiment. Mais nous ignorons le processus réel, le terme exact (al ajal) et le délai final (al amad) qui n’appartiennent qu’à Allah (swt). Le quand n’est ni du ressort du Prophète ni des Croyants les plus érudits et les plus illuminés. Les compagnons du Prophète (saws) n’ont pas développé une science eschatologique ni consacré leur temps à débattre de la fin du monde, de l’arrivée du Dajjal et du retour du Messie. Je ne suis pas qualifié pour dire que le faire aujourd’hui est une innovation (bid’âa) mais j’affirme à la lumière du Coran que c’est prendre un risque énorme de déviance que de se consacrer à l’art divinatoire à partir des Hadiths et un penchant vers l’astrologie et les sciences occultes. Le risque le plus grand c’est de laisser le Coran derrière soi et de refuser d’affronter le monde en se mettant sur un terrain et un savoir dont nous n’avons aucune certitude ni science car ils relèvent exclusivement d’Allah :

{A chaque terme un Décret. Allah efface et maintient ce qu’Il veut, et Il possède l’essence même du Livre du destin. Soit que Nous te montrions une part de ce que Nous leur promettons, ou que Nous te rappelions, il ne t’incombe que la transmission, et à Nous incombe le jugement.} Ar Raâd 38

Chaque fin, chaque issue, l’échéance de toute chose, de toute vie, de toute civilisation, de tout être, de tout phénomène y compris celui de l’existence des univers est consigné dans le Livre du destin inaccessible car il est écrit par Dieu. Nous savons qu’il y a une fin mais nous ne connaissons pas son terme. Le Prophète (saws) lui-même n’avait pas vocation à poser la question du quand ni à y répondre pour fixer le terme et le délai de ce qu’Allah a annoncé :

{Dis : « Il ne m’est sûrement inspiré que : “Votre Dieu Est, sûrement un Dieu Unique”. Etes-vous donc des musulmans ? » Si alors ils se détournent, dit : « Je vous ai transmis, à tous, ce qui m’a été ordonné. Je ne sais si ce qui vous est promis est proche ou lointain. Il Sait le manifesté de vos paroles et Il Sait ce que vous taisez. Et que sais-je, peut-être est-ce une épreuve pour vous et une jouissance pour un certain temps ? »} Al Anbiya 108

{Dis : « Je ne dispose pour vous ni de mal ni de droiture ». Dis : « Moi, personne ne me préservera contre Allah, et je ne trouverai, à l’exclusion de Lui, aucun abri. Je ne dispose que d’une transmission de la part d’Allah et Ses Messages. » Et quiconque désobéit à Allah et à Son Messager, il aura le Feu de la Géhenne : ils s’y éterniseront à jamais, jusqu’à ce qu’ils voient ce dont on les menace, ils sauront alors qui est le plus faible en soutien et le moindre en nombre ! Dis : « Je ne sais s’il est proche ce dont on vous menace ou si mon Seigneur lui donnera un délai ? » Très-Scient du Ghayb, Il ne révèle Son Ghayb à personne, sauf à celui qu’Il agrée comme Messager, Il l’entoure de toute part d’Anges gardiens, pour voir qu’ils ont transmis les Messages de leur Seigneur, et Il Domine ce qu’ils détiennent, et Il a recensé toute chose avec une parfaite et totale exactitude.} Al Djinn 21 à 28

Conclusion

La différence entre moi et Cheikh Imrane est dans trois points fondamentaux :
a – je n’ai pas recours à l’analyse eschatologique ni messianique ni talmudique pour lire l’histoire ou l’économie
b – l’or et l’argent ne sont pas une panacée pour la monnaie ni pour la justice sociale. Il faut étudier l’histoire des faits et de la pensée économique.
3 – Je suis un praticien de l’économie, je ne suis pas un conférencier théologique. L’Inspection générale des Finances (IGF) de l’Algérie en début 90 m’a donné un quitus : j’ai pris en charge une entreprise avec 12 Milliards de dinars anciens et j’étais renvoyé en la laissant avec 3 Milliards anciens de bénéfice. J’ai conjugué foi, probité, compétence et confiance aux jeunes Algériens qui ont travaillé sous ma direction dans un système pourtant corrompu et inéquitable.

Nous pouvons faire mieux si nous reprenons possession de nos compétences humaines : réfléchir, nous concerter et agir.

En dehors du fait que le Ghayb nous échappe, le Coran nous demande de renvoyer le mutashabih ( compris comme probable dans le sens philosophique et non statitique) au Muhkam (l’évident). Toutes les évidences coraniques donnent la victoire aux croyants s’ils respectent un certain nombre de conditions dont  » préparez leur tout ce que vous pouvez… »

Allah nous a demandé d’aller observer sunnan al Awaline : Les faits historiques et tirer enseignements. Il faut lire Hassan al Basri, Ibn Taymiyya ou Ibn Khaldoun pour voir que les explications eschatologiques et les attentes messianiques sont toujours apparus dans les moments troubles et confus lorsque la crise morale, politique et religieuse dure trop longtemps rendant toute lecture objective confuse. L’être humain, paresseux et avide de sensationnel, s’empresse à trouver une explication qui le dégage de ses responsabilités et qui fait taire sa conscience : la fuite vers le surnaturel ou vers le Ghayb qui pourtant est inaccessible à notre entendement :

قُل لَّا يَعْلَمُ مَن فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ الْغَيْبَ إِلَّا اللَّه

{Dis : « Ceux qui sont dans les Cieux et la terre ne connaissent point le Ghayb, sauf Allah. »} An Naml 64

قُل لاَّ أَمْلِكُ لِنَفْسِي نَفْعًا وَلاَ ضَرًّا إِلاَّ مَا شَاء اللّهُ وَلَوْ كُنتُ أَعْلَمُ الْغَيْبَ لاَسْتَكْثَرْتُ مِنَ الْخَيْرِ وَمَا مَسَّنِيَ السُّوءُ إِنْ أَنَاْ إِلاَّ نَذِيرٌ وَبَشِيرٌ لِّقَوْمٍ يُؤْمِنُونَ

{Dis : « Je ne détiens pour ma personne ni bien ni mal, sauf ce que Veut Allah. Si je connaissais le Ghayb, j’en aurais accru les biens et nulle nuisance ne m’aurait touché. Je ne suis qu’un avertisseur et un annonciateur pour des gens qui croient. »} Al A’âraf 188

وَعِندَهُ مَفَاتِحُ الْغَيْبِ لاَ يَعْلَمُهَا إِلاَّ هُوَ

{Il Possède les clés du Ghayb, nul n’en a la savoir sauf Lui} Al An’âme 59

 

Encore une fois, je ne vise pas Cheikh Imrane Hossein qui a la liberté d’exprimer son opinion, mais j’ai le devoir, par amour de l’Islam, de dire ma vérité : notre bataille n’est pas dans l’ordre de la mythologie ou de la métaphysique, mais de l’ordre idéologique, idée contre idée, et de l’ordre praxique, action contre action :

{Préparez-leur tout ce que vous pouvez}

Nous devons nous inscrire dans le rapport d’intelligence et dans le rapport des forces et non dans le rapport des opinions et des interprétations sur lesqeulles nous n’avons aucune prise.

 

L’Apocalypse est vraie mais chacun le lit selon sa grille idéologique et culturelle :

 


Cours d’économie et d’apocalypse par le Rav Ron… par MinuitMoinsUne

 

 


René Girard – L’apocalypse a-t-elle commencé ? par MinuitMoinsUne

Mars 2012 ou le début de l’apocalypse? – Rav… par MinuitMoinsUne

 

 

Omar Mazri