Hassan Nasrallah : La guerre psychologique

[L]a guerre psychologique est aussi vieille que les guerres et les conflits dans l’histoire de l’humanité , où chacun recourt instinctivement aux méthodes de la guerre psychologique, comme par exemple battre le tambour pour effrayer l’autre armée , réciter de la poésie ou des slogans ou des chansons ou même des discours ou encore répandre des rumeurs …

Dans les temps modernes, la guerre psychologique implique l’utilisation très large et très diversifiée de toutes formes d’armes psychologiques, au premier rang viennent les médias et les moyens modernes de communication tels que journaux, magazines, Internet, télévision, Centres d’études, auteurs et chercheurs …

Les États-Unis parrainent le projet de domination de nos ressources, pour ce faire ils dirigent une guerre psychologique dans la région contre notre leadership militaire, contre la résistance, contre tout ce qui touche à cette nation, sans oublier le rôle de l’ennemi sioniste, qui est la caserne du projet américain, et qui exécute cette guerre de façon continue pendant toutes les heures et les minutes …

Cette guerre psychologique, a pour cible trois axes :

 

  • Premièrement: la création de la peur et la terreur

Les américains et les israéliens visent avant tout à travers leur guerre psychologique à nous intimider et à nous faire peur , à remplir nos cœurs de panique, l’ennemi a recours à tout ce qui déclenche en nous la terreur et la peur dans nos esprits, et ce dans le contexte de la guerre psychologique, chaque jour, ils nous menacent de nous faire la guerre , de détruire notre infrastructure et quand le gouvernement libanais devait être formé on nous a dit, que le Liban est sous la menace , or le Hezbollah était présent dans le gouvernement précédent mais aucune menace n’a été proférée !

Tous les jours nous entendons des menaces de guerre contre l’Iran, contre la bande de Gaza, et parfois contre la Syrie, menace constante d’agression, de meurtre et de déplacement. Une telle guerre implique l’intervention de l’ensemble des responsables politiques et même le maire menace…

Parmi les moyens utilisés pour gonfler leurs capacités: ils parlent de leur armée et de leurs armements , pour faire peur, , au début de la guerre de Juillet ou à Gaza on est surpris de voir comment les médias sont présents sur des navires de guerre, même si si cela est contraire aux mesures de sécurité, Mais cela sert l’objectif, et parfois il y a des fuites d’informations par le biais de diplomates ou de journalistes comme quoi ils comptent lancer une guerre, dans quelques semaines …
Aussi, ils se présentent à travers leurs manœuvres militaires comme étant sommes prêts à toute confrontation et que nous nous préparons pour vous vaincre. Aussi parmi les moyens de la guerre psychologique le fait de commettre des massacres.. en l’an 48 quand ils ont occupé la Palestine, ils ont tué les hommes et les enfants et ils ont éventré les femmes enceintes, le but de ce terrorisme est d’intimider le reste de la population…
Aussi parmi les moyens de la guerre psychologique la destruction massive des villages et villes…
Autre méthode : utiliser les voix locales et régionales amies ou alliés, et qui ont certains clients comme c’est le cas des réseaux d’espionnage, qui avaient pour mission de décourager les gens, il existe d’autres voix collabo ou pas, mais qui instaurent un climat de terreur en insistant sur le fait que l’ennemi ait capable de détruire qu’il sera invincible..

  • Deuxièmement : nous convaincre que nous sommes vulnérables

Même si nous ne ressentons pas que nous sommes faibles il n’empêche, ils travaillent à nous convaincre que nous sommes faibles et incapables.. et que nous n’avons pas d’autre choix que de se résigner, de succomber à leur puissance, parce qu’il n’y a pas d’horizon pour nous.

Ici, les médias et les élites politiques et culturelles jouent un rôle important, surtout dans nos différences ethniques, religieuses et culturelles, qu’ils tentent de gonfler, et qui sont vieilles de plusieurs siècles et que nous pouvons surmonter parce que nous partageons le même destin..
Et parfois ils créent un conflit politique donne un caractère confessionnelle ou ethnique élargi, ainsi ils ont beaucoup écrit sur les différences entre les iraniens et les syriens, mais ils sont revenus et ont admis l’existence de d’une bonne relation syro-iranienne … Idem quand ils ont inventé des conflits à l’intérieur des forces de l’opposition : Ces conflits ne sont pas présents.

A une certaine période ils ont tenté de perturber la relation entre Amal et le Hezbollah..
Aussi ils tentent de nous convaincre que nous sommes insuffisants, que nous sommes des peuples arriérés, incapable de se prendre en charge ou de résoudre nos problèmes..

Les tenants de ces guerre psychologique cherchent à philosopher la faiblesse et d’en faire une stratégie, par exemple: la théorie que la force du Liban réside dans sa faiblesse, des livres ont été écrit sur ce sujet, mais cette théorie s’est effondrée..

Au début des années 82 il y avait le slogan que l’œil ne peut pas résister à la pointe, cela est trompeur car le Liban n’est pas un œil, nous sommes ces montagnes impressionnantes auxquelles les armées fortes se sont brisées, ils ont dit que les combattants de la résistance sont des fous, des amateurs, des aventuriers..
Si nous avions attendu à ce que soit élaborer une stratégie arabe unifiée pour la libération du Liban, Israël aurait occupé le Nord du Liban et la Beqaa.. En résumé, ils viennent nous convaincre de la théorie de la faiblesse tout comme la théorie de la paix !

  • Troisièmement: parmi les objectifs immédiats de la guerre psychologique instaurer le doute, l’hésitation et la confusion

Quand ils constatent que nous sommes toujours forts et pas convaincus de nos faiblesses, ils cherchent à semer le doute et ce à trois niveaux : dans les idées et les principes, dans les choix ou les options, et enfin dans les mouvements de résistance, leurs chefs, leur organisation.
Dans nos idées et nos principes, ils nous demandent pourquoi résistez-vous, est-ce par foi? Alors ils tentent de semer le doute dans nos croyances à travers des gens instruits qui tentent de remettre en question notre foi ; ou pour par exemple, ils tentent de montrer les moudjahidine, comme des combattants qui luttent conformément à un mandat légitime et non seulement pour l’orgueil et l’honneur, mais pour seulement être des martyrs, bref ils caricaturent la résistance, ridiculisent la notion de responsabilité et invitent les jeunes invités à aller danser et boire, au lieu d’assumer leur responsabilité, ils travaillent sur chaque vocabulaire sur chaque mot au point de nous accuser de culture de la mort face à la culture de la vie…
Dans nos choix ils cherchent à nous pousser à choisir entre telle ou telle option, comme est-ce que vous êtes musulman ou patriotique ou nationaliste, nous sommes tout cela, ils ne sont pas contradictoires..

  • Enfin ils tentent de semer le doute dans les dirigeants et les cadres de la résistance, ils disent que tous les dirigeants sont corrompus, avides de pouvoir ce qui n’est pas vrai..

Parmi leurs méthodes ils répandent des rumeurs que les dirigeants au sein de la résistance se déchirent.. Bien sûr le public sera touché, en lisant cela, motif de ces rumeurs : il n’y a pas de véritable leadership.
Ici, je dis que nous sommes l’un des partis les plus purs, les plus harmonieux les plus cohérents, honnête, noble, respectueux, fraternel.. Ainsi après avoir découvert des réseaux d’espions ils ont dit que le Hezbollah était infiltré, c’est normal qu’après 27 ans se trouve une personne qui s’infiltre dans Hezbollah, mais je vous dis qu’après 27 ans, Israël n’a pas réussi à percer les unités de la résistance, …
Aujourd’hui c’est la guerre psychologique qui a le dernier mot dans une bataille, c’est pourquoi j’ai voulu faire la lumière sur ce sujet, elle est l’un des plus graves moyens de guerre menée sur nos générations et cela doit être connu par tous.

Ici, je tiens à vous dire que nous sommes entrés dans une phase où nous pouvons tirer notre force de nos idées, nos convictions, nos principes, nos bases, et les auteurs de ce projet dirigé contre nous, quelque soit les guerres qu’ils déclenchent contre nous, économique, militaire, politique, ou psychologique, ils ne récolteront que des échecs et des déceptions soyez rassuré, mais il est important que nous restions informé sur le sujet, si Dieu le veut.

La bataille du sens

Extraits de l’autobiographie du Cheikh Mohammad Al-Ghazâlî : la bataille du sens

À notre époque, les ennemis de l’islam ont multiplié leurs activités. Ils augmentent les obstacles qu’ils érigent sur le chemin de ceux qui appellent à l’islam. Ils ont pu utiliser leurs développements pour empêcher l’islam de se répandre dans de nombreux pays. En outre, ils employèrent leur richesse et puissance pour égarer les masses musulmanes en Afrique, Asie et Europe. C’est pourquoi il n’est pas suffisant de fonder des organisations prêchant l’islam. Elles doivent nécessairement être appuyées par divers services sociaux, éducationnels, culturels et liés à la santé.

Appeler à Allah ne peut être l’affaire d’un seul homme. Le Dâ`i (prédicateur appelant à Allah) à notre époque doit avoir une connaissance des sciences humaines. En plus de la connaissance du Coran, de la Sunnah, du Fiqh et de la civilisation islamique, il (ou elle) doit apprendre l’Histoire du monde, les sciences naturelles, la biologie, ainsi que toutes les branches contemporaines de savoir liées à la pensée et la philosophie.

 prédicateur appelant à Allah doit être sincère dans sa mission qui doit constamment occuper son esprit et sa pensée. Il doit traiter les gens avec un cœur ouvert, sans égoïsme ou jalousie. Il ne doit pas être animé par des désirs immédiats ou intérêts personnels. […] Il doit trouver des excuses pour ceux qui font des erreurs et ne pas les blâmer. Il est là pour tendre la main aux autres lorsqu’ils trébuchent.

En outre, e ^prédicateur ’appelant à l’islam doit, à notre époque, être au courant des différences entre les divers groupes d’ennemis de l’islam, qu’ils soient des athées qui renient l’Existence de Dieu ou des Gens du Livre qui renient l’Islam.

J’ai constaté que de nombreuses personnes, travaillant dans le champ de la Da`wah, font du tort à l’islam. Certains concentrent leurs efforts en permanence sur l’interdiction des choses. On entend d’eux que le fait que la religion interdit ceci ou cela. Ils ne se soucient même pas de donner une alternative dont les gens auraient besoin. Ils sont tels des gens qui bloquent une route sans en ouvrir une autre.

D’autres prédicateurs vivent encore dans le passé et non dans le présent ou le futur, comme si l’Islam était une religion historique. C’est un spectacle saisissant que de le voir débattre avec, par exemple, les Mu`tazélites ou les Jahmites. Il peut avoir raison dans ce qu’il dit, mais il ignore complètement que les ennemis de l’islam porte aujourd’hui d’autres noms et emploient d’autres méthodes et arguments.

D’autres également ne font point de distinction entre les problèmes périphériques et les problèmes centraux, ni entre les sujets fondamentaux et les branches secondaires, ni entre les problèmes majeurs et ceux qui sont mineurs. Ils dépenseraient toute leur énergie pour combattre les problèmes secondaires. Ainsi, il est probable qu’ils attaquent par la mauvaise direction, là où le véritable ennemi attaque par une autre direction. Il leur arrive parfois d’attaquer même des ennemis imaginaires.

Tous ces prêcheurs sont un pénible fardeau pour la Prédication Islamique. Ceux-là doivent être corrigés, tout comme ceux qui prêchent pour leurs profits personnels et non pour des principes islamiques sincères. Travailler pour les valeurs islamiques est bien différent du travail pour des désirs personnels.

Après quarante ans de travail dans la prédication islamique, je réalise que le plus dangereux des défis ce sont les pratiques religieuses corrompues. Cela englobe le travail pour les caprices et les illusions, ainsi que le travail pour les désirs et bénéfices personnels.

La foi est une conscience intellectuelle, mais ces gens sont intellectuellement et continuellement inconscients. La foi mène à un cœur pur, mais ces gens ont des cœurs malades. Leurs cœurs sont terriblement malades. Dévoiler des pratiques religieuses altérées nécessite une étude détaillée afin de cerner les raisons mentales et psychologiques les sous-tendant. Abû Hâmid Al-Ghazâli a dédié une grande partie de son livre, La Revivification, pour donner le remède à ses maladies et en avertir les gens. Ibn Al-Jawzî écrivit la Déception d’Iblis pour dévoiler les différentes formes de pratiques religieuses altérées et pour prévenir les gens.

J’ai rédigé quelques-uns de mes ouvrages, préoccupé par le combat de telles pratiques. J’ai d’abord fait cela dans mes livres : Réflexions sur la Religion et la Vie, Pratiques non-islamiques, Fondements de la Foi entre le Cœur et la Raison, et la Prédication Islamique au 15e siècle higérien.

Certes, ces mauvaises pratiques greffées sur la religion conduisent à une image erronée de l’islam dans l’esprit de nombreuses personnes douées de sens. Ces gens découvrent l’Islam à travers le comportement et attitudes de ses adeptes. En effet, quelques musulmans — que ce soient dans les époques passées ou contemporaine — sont une disgrâce pour leur religion elle-même.

J’ai commencé à écrire depuis ma tendre enfance. C’était mon passe-temps favori et j’y prenais beaucoup de plaisir. Je n’ai écrit sur la religion qu’après avoir commencé mon activité dans la prédication. Mon écriture mélange le style technique et poétique. J’essaie d’introduire le savoir islamique à travers les problèmes contemporains. Je dirais que les deux thèmes majeurs des trente-cinq livres que j’ai rédigés pendant ces quarante années sont, d’une part, la Foi, la raison et le Cœur, et d’autre part, l’Islam et les énergies inexploitées et inertes.

Source : extraits autobiographie

Caricature et islamophobie

Suite à l’article  » Notre devoir envers Mohamed (saws) » sur le film caricature je reviens sur le thème de l’Islamophobie dans cette période post révolutions arabes.  Après avoir confisqué les révolutions populaires en Tunisie et en Égypte par des appareils partisans, puis par une agression militaire contre la Libye conduite par les pseudos islamistes de la « Thawra », l’Empire et le sionisme ouvrent deux fronts. Le premier front en Syrie et le second front sur les médias. Nous entrons dans la phase trois du printemps arabe où il faut que les Musulmans s’entretuent et se déchirent.

Comme si le mot d’ordre est bien compris ou comme si la psychologie sociale de la CIA et du Mossad sont véritablement efficaces voilà que les Musulmans divergent sur les caricatures et le blasphème contre notre Prophète (saws). Ainsi Qaradhawi qui n’a eu aucune pudeur et aucune crainte d’Allah de lancer des Fatwas meurtrières faisant couler le sang des musulmans, le voici du Qatar lancer un appel à la modération et ne pas faire cas des atteintes au Prophète. Alors que d’autres lancent des appels meurtiers et vengeurs contre les auteurs et leurs gouvernements. Les laïcs dans le monde musulman en profitent pour affirmer que le Coran n’interdit pas la présentation du Prophète (?). Les gouvernants interdisent les manifestations et créent une nouvelle fois une situation de fossé rempli d’explosif ou de combustible les séparant de leur peuple.

Sur le sujet de l’Islamophobie je tiens à insister de nouveau sur quelques points fondamentaux que j’ai développés dans  « Islamophobie : Deus machina ». Télécharger la fiche synoptique >>> ici

Ce serait le comble de l’ironie, de l’insouciance et de la médiocrité que de voir dans l’Islamophobie un banal acte de racisme ou de haine. Il est vrai que la haine contre l’Islam remonte aux  négateurs et aux détracteurs des Prophètes et de la Révélation. Elle se manifeste souvent sous forme de moquerie et de dérision, mais parfois elle ne parvient plus à cacher sa haine et sa rancune :

{La haine s’est réellement manifestée de leurs bouches, mais ce que leurs cœurs cachent est plus grand. Nous vous avons démontré les Signes, si jamais vous raisonnez. Voilà que ceux-là, vous les aimez et ils ne vous aiment pas…} Ali ‘Imrane  118_119

{Si un bien vous effleure, cela leur nuit, et si un malheur vous frappe, ils s’en réjouissent. Mais si vous persévérez et êtes pieux, leurs manœuvres ne vous nuiront point. Certes, Allah domine ce qu’ils font.} Ali ‘Imrane  120

Cette haine et cette rancune, sont aujourd’hui instrumentalisées à des fins religieuses, et civilisationnelles,  dans une guerre psychologique, une propagande médiatique, une lutte idéologique,  et une guerre militaire sous forme d’action de subversion ou d’actes guerriers au nom de la démocratie, de la liberté, de l’humanitaire et du droit de l’ingérence. Ce n’est pas un banal acte de racisme ou de haine religieuse c’est véritablement une machination diabolique que mènent conjointement l’Empire, le sionisme et le Vatican accompagnés de leurs vassaux et de leurs intellectuels « musulmans embarqués ».

Il s’agit de l’intervention cynique et perverse du sionisme dans l’histoire de l’humanité qui parvient à agir sous les masques du christianisme, des idéologies, pour déclarer la guerre à l’Islam et à l’humanité qui conserve encore un réservoir de décence et de moralité.

Il s’agit également d’une diversion pour préparer l’après Kadhafi en Libye, tester la soumission des nouveaux gouvernements en Tunisie et en Égypte, et faire oublier l’échec patent en Syrie le temps de réajuster l’agenda et les moyens. On va me dire c’est trop de visées. Celui qui a connaissance du colonialisme sait qu’il met plusieurs fers au feu et qu’il a à sa solde les intelligences les plus cyniques et les mieux organisées pour lui produire une matrice de scénarios dans sa gestion du monde.

Il s’agit aussi d’un scénario qui repose sur la connaissance minutieuse de nos comportements, de nos contradictions et de nos clivages qui nous amènent dans les quatre postures qui s’enchainent les unes aux autres par une coordination mondiale satanique :

–        Produire des boucs émissaires pour se donner bonne conscience et pour mobiliser les bonnes consciences dans les guerres menées contre le monde musulman qui devient un défi majeur. Ce défi est pressenti par quelques signes annonciateurs d’un probable réveil de l’Islam. Ce défi masque la faillite de l’Occident qui a besoin à la fois de faire diversion et de se créer un ennemi pour relancer sa machine économique et justifier sa prédation des ressources qui sont en majeure partie dans le monde musulman. L’Irak, l’Afghanistan, le Soudan, la Libye et la Syrie sont les premiers de la liste.  L’Algérie et l’Iran sont les prochaines étapes à moins que la Syrie ne parvienne à leur damner le pion.

–        Produire et médiatiser le ridicule qui discrédite le musulman et le rend complexé, névrosé, psychopathe incapable de réfléchir sainement et objectivement. Le mettre dans une sorte de Caïn ou de Pygmalion inversés qui ne sont plus prisonniers de leur regard, mais prisonniers du regard des autres. Un regard qui nous méprise, qui nous ridiculise. Nous avons affaire à des laboratoires qui ont fait tomber l’Union soviétique après avoir disloqué le monde musulman et partagé ses dépouilles.

–        Produire de la méfiance envers les Musulmans tant  pour en faire un abcès de fixation et de crispation des crises sociales, financières économiques et politiques que pour réaliser trois autres objectifs majeurs :

  • Enlever toute sympathie  envers le monde musulman et les musulmans afin de ne pas produire de la compassion, de la pitié ou de la considération sur ces populations musulmanes appelées à payer le prix fort du nouvel ordre mondial qui pour l’instant ne veut pas faire payer l’ardoise à ses populations occidentales. Colonisés depuis trop longtemps,  habitués au fatalisme et aux « Lawrence d’Arabie » nous sommes supposés pouvoir endurer d’autres oppressions, d’autres guerres sans savoir nous défendre. Pour nous faire perdre toute idée sensée de défense et de résistance non seulement on ne bénéficie pas de la compassion et de l’attention des civilisés, mais on se fait occire en direct par des barbus vociférant des Allah Akbar comme si c’étaient les troupes déferlantes d’Attila.
  • Faire dégager les populations musulmanes d’Occident pour laisser que les agents du sionisme en terrain conquis à qui seront livrées les populations occidentales aliénées par le crédit, la consommation, le jeu, le sexe, la précarité, l’indigence intellectuelle et l’oisiveté.  Chaque occasion est instrumentalisée pour interdire de parole les Musulmans et restreindre leur liberté de culte et de conscience ainsi que leur devoir à dire non à l’injustice et à l’immoral. Ceci a commencé d’une manière aigue avec la loi sur le voile qui avait pour but caché de mettre la communauté musulmane dans un repli communautariste, de la stigmatiser, de lui interdire les manifestations en faveur de la Palestine et enfin de créer un sas de sécurité entre la fille musulmane cultivée et engagée dans sa religion et la fille européenne en quête de vérité et de sens dans un monde de plus en plus insensé.
  • Faire monter la pression sur les populations chrétiennes de l’Orient qui traditionnellement ne se reconnaissent ni dans l’Église de Rome ni dans la civilisation occidentale. Si les Sunnites et les Chiites, les Arabes et les perses, les Algériens kabyles, mozabites et arabo-berbères ne parviennent pas à s’entretuer suffisamment, les Chrétiens d’Orient affolés peuvent ou fuir ou prendre les armes et dans un cas comme dans l’autre ils se trouvent  de fait dans le bloc occidental soit comme agent agissant pour son compte soit comme victime à défendre contre la barbarie des Musulmans. Dans cet ordre d’idées, l’idée de faire prendre les armes aux Chrétiens d’Alep ou de les laisser prendre les armes pour se défendre est une faute grave du régime syrien dont les conséquences risquent d’être tragiques, car elles entrainent une spirale de violence qui va faire intervenir le facteur religieux avec plus de fanatisme et donner davantage d’arguments aussi bien aux Occidentaux qu’aux Arabes  pour intervenir en Syrie.

–        Aiguiser la défiance entre les Musulmans qui ne doivent pas trouver terrain d’entente entre « modérés », « modernistes », « fondamentalistes », « Takfiristes », « Frères musulmans », « Salafistes ». Dans chaque secte ou faction, ils aiguisent les contradictions et les clivages entre telle et telle doctrine, entre tel savant et tel autre car les uns soutiennent  la violence alors que les autres la rejettent, les uns acceptent la démocratie alors que les autres la rejettent, les uns acceptent l’Occident alors que les autres  lui déclarent la guerre, les uns appellent l’OTAN au secours alors que les autres refusent. Etc. On revoit le remake des interviews et des reportages qui renvoie dos-à-dos les Musulmans les uns contre les autres et notamment les « appels au calme » et les « appels à la violence ». Il est temps d’apprendre à boycotter ces médias et de suivre les pas des Prophètes qui se concentraient sur la communication avec celles et ceux qui sont susceptibles de comprendre, de les suivre, délaissant les haineux et les vicieux qui savent faire de nos « idiots utiles » des faire valoir, des alibis, des impostures.

Il faut juste voir les positions extrêmes et contradictoires sur le film blasphématoire dans l’opinion musulmane et les élites dans la société civile, dans l’opposition ou dans les gouvernements. Au-delà de la provocation et de la brèche de l’Islamophobie  « classique » dans laquelle beaucoup de monde s’est engouffré, on remarque que l’objectif principal semble atteint : créer encore un fossé entre les Musulmans. À titre d’exemple la Tunisie et l’Égypte qui viennent de « sortir » d’une révolution confisquée par des arrangements d’appareils internes et l’encerclement par l’Empire, sont confrontés à des divisions nouvelles qui s’ajoutent aux divisions traditionnelles.  En France on voit les positions opposées se manifester de plus en plus entre des manifestations qui deviennent des salles de prière ambulantes faisant le jeu de l’Islamophobie officielle et officieuse, et les opposant à ces manifestants qui se désavouent et s’isolent de plus en plus faisant aussi le jeu des appareils et de la même islamophobie.

Si nous limitons, comme tentent de le faire certains insouciants et certains experts dans la lutte idéologique, l’Islamophobie à la xénophobie ou à la haine de l’Islam cela signifie que nous n’avons rien à faire contre la haine qu’être gentils, compréhensifs. Il s’agit d’une véritable déclaration de guerre qu’il faudrait prendre au sérieux pour y faire face et s’en prémunir avec intelligence et efficacité. La défense ne se limite pas aux manifestations éphémères ni à demander aux instances internationales de décréter des lois anti blasphèmes. C’est complètement débile de demander au bourreau la protection et la défense des droits de sa victime.

La compétence de l’Islam à faire corps avec l’âme humaine relève du pouvoir divin qui  remue les cœurs détenus entre les Mains d’Allah. Notre compétence à nous, les Croyants, est de transmettre les messages de l’Islam pour les faire parvenir au cœur humain. Le Coran et l’histoire montrent que les cœurs sont ouverts à l’Islam lorsque trois conditions sont réunies :

–        la paix dans la cité,

–        l’anagogie des Prédicateurs musulmans qui vivent et communiquent l’élan spirituel,

–         l’empathie ou la sympathie universelle qui consiste à aimer les gens et à vouloir pour eux la guidance et le bien.

L’Islamophobie qui connait le pouvoir socio-spirituel et psychoaffectif de l’Islam va saper cette compétence en introduisant le chaos.

La compétence de l’Islam est également dans sa dimension  universelle qui fédère les communautés transcendant les différences ethniques, linguistiques et culturelles et les mobilisant autour d’un Dieu unique, de valeurs universelles communes, d’intérêts réciproques reconnus, d’interaction positive sur la base de l’éthique et du bien. Il va donc, lorsque sont rassemblées les conditions de paix et d’échange fondé sur la justice et la reconnaissance mutuelle, conjuguer :

–        les mentalités collectives,

–        les géographies contigües,

–        les histoires communes,

–        et les économies interconnectées

Cette conjugaison va permettre  l’émergence de creuset civilisationnel ouvert vers la restauration du Khalifat islamique ou de confédération des peuples  en compétition avec la civilisation occidentale matérialiste et ethnocentrique.

L’Islamophobie qui connait le pouvoir de conjugaison des potentiels  civilisationnels de l’Islam va introduire des biais, des entropies et des césures dans les espaces, les mentalités, les économies et l’histoire.

Elle va par la lutte idéologique, la guerre psychologique, la guerre et la diversion médiatique  nous empêcher de nous concentrer sur l’essentiel de notre vocation de musulmans : témoigner du monothéisme.

C’est aux Musulmans de prendre conscience de leur potentiel de bien ainsi que  du potentiel de nuisance de l’islamophobie, et s’engager de nouveau sur la voie de l’Islam en prenant comme modèle le Prophète Mohamed (saws) et ne pas céder à l’émotionnel et à la subversion. Une fois la voie de Mohamed (saws)  restaurée alors nous aurons les moyens de nous libérer du Wahn puis la force et l’efficacité de dire comme un seul être :

{Crevez de rage !}

Pour l’instant ce sont les Musulmans qui sont entrain de crever à cause de leur Wahn qui les pousse à s’entretuer. Pour Mohamed (saws) la plus grande nuisance n’est pas dans les caricatures, mais dans l’état délabré de cette communauté qui a rendu licite le sang du musulman :

« Celui à qui on a chargé de commander les affaires des musulmans puis abuse d’eux par la tromperie, est en enfer. » Rapporté par Tabarâny et authenfié par Albâny.

« Que n’importe quelle personne qui promet la protection à une autre personne puis la tue, sache que je la désavoue, même si la victime est mécréant. » Rapporté par Ibn Mâjah et Ibn Hibbân et authentifié par Albâny.

« Celui qui tue une personne qui a conclu un pacte avec les musulmans (Mou’âhad) ne sentira pas l’odeur du paradis, alors que son odeur est sentie d’une distance équivalente à quarante années. » Rapporté par Boukhâry.

Que dire alors de celui qui a tué un musulman ?

Que dire à celui qui va s’efforcer de me porter atteinte en dénigrant ce que j’écris : Caricatures et lutte idéologique

Si vous avez raté l’article initiale. Veuillez le consulter ici : Notre devoir envers Mohamed (saws)