La Syrie et les Etalons (Fhoula) musulmans à la Mecque

Les étalons, énuques, et les principes, fallacieux, ont prononcé,  au sommet islamique de la Mecque, la suspension de la Syrie de l’Organisation de coopération islamique (OCI). Comme prévisible l’Iran se retrouve seul face à 56 pays dits musulmans.  On aurait pu dire que la souris accouche d’une souris,  que le serpent se mord la queue ou que le mulet ne peut être géniteur si la majorité de ces pays étaient  islamiques dans le sens où ils appliquent la Chariâ islamique à la lettre. Ils sont dans la situation de l’âne qui ignore le poids des responsabilités et la valeur des mots  qu’il transporte :

{L’exemple de ceux à qui on a fait porter la Torah, et qui ensuite ils ne l’ont pas portée, est comme l’exemple de l’âne qui porte des livres. Piètre exemple des gens qui ont démenti les Signes d’Allah ! Et Allah ne Guide pas les gens injustes.} Al Jumu’â  5

« Que celui qui n’a pas péché  jette la première pierre » est la réponse que Jésus a donnée aux pharisiens et aux hypocrites qui voulaient lapider une femme soupçonnée d’adultère. C’est la mauvaise réponse que les bédouins vassaux de l’impérialisme et illégitimes vis-à-vis de leurs peuples viennent de donner à  la Syrie pour la livrer aux visées américano sionistes comme si la tragédie de la Libye, de l’Irak et de l’Afghanistan et de la Palestine ne sont pas des plaies encore béantes attendant réponse.

La ligne droite, comme le Sirat al Moustaqim, aurait du s’établir directement entre la Mecque et Damas. Elle n’aurait pas du passer par le méridien de la Mecque via Qaradhawi, la Cia et le Pentagone pour compliquer la situation, mais aurait du passer par une invitation des dirigeants de la Syrie à venir exposer leurs points de vue car il n’est pas dans les traditions archaïques ni modernes d’écouter un clan séditieux contre le détenteur du pouvoir sans auparavant  mettre à l’épreuve le détenteur du pouvoir et le clan séditieux. La loi d’Allah pour les Serviteurs des lieux saints amputé du troisième lieu saint leur commande d’inviter les parties en conflit à effectuer une ‘Omra puis à s’assoir autour d’une table et trouver solution urgente pour mettre fin à l’effusion de sang puis se mettre d’accord sur un programme de sortie de crise :

{Et si deux groupes de croyants se combattent, réconciliez-les. Si alors l’un des deux groupes tyrannise l’autre, combattez celui qui tyrannise jusqu’à ce qu’il revienne à l’Ordre d’Allah. S’il revient, réconciliez-les avec justice et soyez équitables. Certes, Allah Aime les équitables. Les croyants ne sont que des frères, établissez la concorde entre vos frères. Et prenez garde à  Allah : ainsi il  vous sera fait miséricorde.} Al Hujurate 9

Sinon il fallait  ou bien établir la preuve par l’image et le son sur celui qui persiste dans la mécréance et l’injustice, ou bien remettre l’affaire entre Allah en s’inspirant de la moubahala : la malédiction sur le menteur (المباهلة) :

{ فَمَنْ حَآجَّكَ فِيهِ مِن بَعْدِ مَا جَآءَكَ مِنَ ٱلْعِلْمِ فَقُلْ تَعَالَوْاْ نَدْعُ أَبْنَآءَنَا وَأَبْنَآءَكُمْ وَنِسَآءَنَا وَنِسَآءَكُمْ وَأَنْفُسَنَا وأَنْفُسَكُمْ ثُمَّ نَبْتَهِلْ فَنَجْعَل لَّعْنَتَ ٱللَّهِ عَلَى ٱلْكَاذِبِينَ } [عمران آل: 61 ]

 {La Vérité émane de ton Dieu, ne sois donc pas du nombre des sceptiques. Quiconque te dispute à son sujet, à partir de ce qui t’a été donné de la Science, alors dis : « Venez : convoquons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nos personnes et vos personnes, ensuite invoquons pour appeler la malédiction d’Allah sur les menteurs ».} Al Imrane 61

Ces gouvernants, ces savants musulmans et ces partis islamiques hystériques et insensés auraient ainsi prouvé au monde musulman que le régime syrien et à sa tête le Président Bachar Al Assad pratiquent le Kufr (bawàh) flagrant, évident, incontestable. Pour l’instant nous assistons à l’impensable.

La géopolitique et l’instinct de survie auraient du leur commander de ne pas livrer un régime en place à une opposition qui se prétend islamiste alors qu’elle affiche ouvertement  le soutien politique, militaire, médiatique et diplomatique qu’elle reçoit de ceux qui ont colonisé le monde musulman et qui veulent le démanteler  dans un Sykes Picot bis pour détruire ce qui pourrait encore faire le trait d’union d’une civilisation  qui attend son éveil en l’occurrence le ciment des mentalités collectives des peuples musulmans, de  l’histoire commune, la contigüité de  la géographie et l’impératif de constituer un front politique, économique et militaire contre l’hégémonie américano sioniste.

Comme toujours les Bédouins incultes  et insensés ratent l’occasion de se réconcilier avec l’histoire et la vérité et font prévaloir leurs opinions erronées et les instructions de leurs maitres.  Il ne leur suffit pas de porter l’injustice commise contre leur propre peuple, il faudrait qu’ils portent l’injustice  des autres.  Au nom de quel droit, de quelle légitimité et de quelle représentativité de l’Islam,  trahi et ignoré, ces vauriens prennent des décisions en notre nom au mois de Ramadhan et à la Mecque sacrée. Ces petits Dejjals (faux Messies) ne savent pas qu’entre le Halal (licite) évident  et le Haram (illicite)  évident il y a un espace de confusion et de doute qu’il faut éviter par l’abstention. Entre d’une part  le régime syrien,  une majorité du peuple et l’essentiel de l’armée qui le soutiennent, et d’autre part  les forces sionistes qui veulent la guerre civile et l’anéantissement du dernier axe  de la résistance, il ne peut y avoir confusion et s’il y a confusion il faut alors s’abstenir de prendre parti pour un camp ou pour l’autre.  La logique musulmane exige pourtant de ne pas soutenir les séditions armées  et encore moins les coalitions colonialistes qui veulent morceler le monde musulman et spolier ses richesses :

{O vous qui êtes devenus croyants, ne prenez pas Mon ennemi et votre ennemi comme protecteurs, quand vous sortez lutter pour Ma Cause et que vous recherchez Mon Agrément, en leur faisant preuve d’affection, alors qu’ils ont mécru en la Vérité qui vous a été révélée.} Al Mumtahana 1

Si en Egypte et en Tunisie nous voyons le scénario turc se mettre en place dans sa version islamiste comme il été déjà mis en place dans sa version laïque et nationaliste  alors  nous pouvons comprendre, sans pour autant la justifier ni l’approuver, la démarche opportuniste des Frères musulmans. Mais nous avons du mal à imaginer l’Algérie se ranger derrière les bédouins. Elle trahit sa révolution et ses martyrs, elle ne se réconcilie pas avec la tragédie de l’interruption du processus électoral, elle ne restaure pas les droits bafoués, et elle ne se libère pas de la voie qui la mène doucement mais surement de comptoir commercial français à base coloniale américaine.  Les gouvernants algériens et ses opposants, non islamistes et  islamistes,  sont, abstraction faite des multiples paradoxes qui les minent, en contradiction flagrante avec les grandes figures de la révolution algérienne telles que  Cheikh Al Ibrahimi qui a considéré le colonialisme comme un Satan à combattre :

« Le colonialisme dans sa globalité comme dans ses composants est une souillure provenant de l’œuvre de Satan, ses partisans se rencontrent sur ses propagations perverses celles-là même qui sont poussées par les instincts prédateurs voraces des colonisateurs et animés par les théories du colonialisme expertes dans la construction des instruments impitoyables de prédation et cultivées dans l’art de mettre en servitude les objets de leurs convoitises. Parmi ses moyens les plus redoutables, le colonialisme sape le moral des colonisés et anesthésie leurs sensibilités morales et spirituelles »

(…) L’Islam et le colonialisme sont deux antagonismes qui ne peuvent jamais se rencontrer. L’Islam est la religion de la liberté et de l’émancipation alors que le colonialisme est la religion de la servitude et de l’asservissement. L’Islam a instauré la miséricorde et la bienveillance et il ordonne la pratique du bien et de la justice alors que le colonialisme repose sur la dureté, la tyrannie et la transgression. L’Islam appelle à la paix et à la stabilité, pendant que le colonialisme appelle à la guerre, au meurtre, à la destruction et aux crises.

(…) le colonialisme est le pire ennemi de l’Islam et des Musulmans et par voie de conséquence il est de l’obligation de tous les gens de confession musulmane de considérer le colonialisme comme l’un de ses plus grands ennemis et par conséquent il ne peut y avoir acceptation de sa tutelle, de son alliance ou d’une allégeance à son égard.

(…) les Musulmans doivent comprendre tout ces enjeux et savoir que la vigilance la plus élémentaire leur recommande d’éprouver, par esprit d’équité et de réciprocité, pour le moins, les mêmes sentiments d’hostilité que leur ennemi éprouve envers eux. Leur allégeance loyale et leur alliance sous n’importe quelle forme envers le colonialisme, leur ennemi, est une transgression des principes sacrés de l’Islam. Celui qui accepte ou tolère la tutelle colonialiste signifie ici, qu’il a accepté de se détourner de sa religion et de faire triompher l’ennemi de sa religion sur sa propre personne, sa génération, son peuple et sa patrie.

(…)  Une des pires et infâmes alliances avec le colonialisme, c’est celle qui est faite au moment où il faudrait s’opposer à lui et de lui tendre la main au moment où il faudrait le combattre. Ce qui dépasse le comble de l’infamie c’est de pactiser avec ton colonisateur lorsqu’il livre bataille.

(…) Il ne peut y avoir exemple plus éloquent en matière de stupidité et de lâcheté que de voir l’opprimé faire alliance avec son oppresseur à moins que la réalité du monde et la logique de la raison nous prouvent l’alliance de la colombe avec l’aigle et celle de l’entente l’agneau avec le loup. »

Pourquoi faire allégeance aux puissants alors que les expériences prouvent qu’ils ne s’allient à nous que pour prendre nos enfants comme chair à canon, nos géographies comme zone de conflits et d’affrontements à leurs guerres coloniales, nos terres comme ressources pour asseoir leur puissance et leur domination. Puis lorsque la guerre s’achève, le plus grand perdant et le plus grand vaincu c’est toujours nous et ce quelque soient les mobiles ou les circonstances des guerres coloniales. Combien d’avertisseurs sont venus nous réveiller est-ce que parmi nous il y en a qui se souviennent ?

O musulmans ! O organisations musulmanes ! O gouvernements islamiques, ne manifestez aucun sentiment d’attachement pour le colonialisme, car ce serait commettre une rébellion contre Allah, une agression contre le genre humain et vous seriez des hérétiques séditieux envers l’Islam.  Ne soyez pas alliés à ses côtés, ni en temps de paix, ni en temps de guerre, car en temps de paix, il fait passer son intérêt avant les vôtres, et en cas de guerre ce sont vos patries qui seront son butin. Ne contractez aucune alliance avec lui car il ne respecte pas ses engagements ; n’attachez aucune foi en ce qu’il dit, car certainement sans foi ni loi il n’est garant d’aucune sécurité ou protection pour vous.

Le colonialisme laisse échapper ses derniers soupirs. Que l’histoire ne soit pas un témoignage contre vous en lui donnant par votre allégeance un jour supplémentaire d’existence sur terre. Ne vous alliez pas à lui, car sa nature bestiale le pousse à dévorer son allié avant de dévorer son ennemi.

Ces extraits de la Fatwa remontant à la guerre de libération sont toujours d’actualité :

  • Ils sont conformes à la situation du colonialisme qui agonise, mais qui reste en vie donnant des coups de cornes mortels à nos crétins qui lui donnent des perfusions de leur sang, de leur vitalité  au détriment de leur honneur et de leur vie
  • Ils témoignent contre nous et  prouvent que nous sommes toujours des insensés, des bavards impénitents, des insouciants, des traîtres qui vont une nouvelle fois subir l’humiliation  et  le châtiment par une nouvelle Fitna (le comportement hors de la droiture et les agissements en contradiction avec le Coran et la Sunna) :

{ وَٱتَّقُواْ فِتْنَةً لاَّ تُصِيبَنَّ ٱلَّذِينَ ظَلَمُواْ مِنكُمْ خَآصَّةً وَٱعْلَمُوۤاْ أَنَّ ٱللَّهَ شَدِيدُ ٱلْعِقَابِ }

{Et craignez une sédition qui n’atteindrait pas particulièrement ceux qui ont été injustes d’entre vous. Sachez qu’Allah punit sévèrement.} Al Anfal 25

Je n’apprendrais à personne que le courage véritable de nos valeureux  gouvernants  et de nos élites « islamistes » s’est honorablement manifesté pour libérer l’Irak, l’Afghanistan, Gaza et la Palestine.  Nous leur souhaitons bonne fête de l’Aïd qui va se dérouler comme toujours, dans l’effusion de sang, l’effritement du monde musulman et l’impunité des sionistes et des colonisateurs.

Les Arabes et à leurs suite les Musulmans ont, à la veille de l’Aid, décrété, sur ordre du grand satan, un embargo sur la Syrie privant ses enfants, ses femmes et ses vieux de nourritures, de médicaments et de soutien, mais nous espérons d’Allah ce que n’espèrent pas les  faux étalons :

{certes, les manœuvres de Satan sont fragiles.} An Nissa 76

Les principaux enjeux en Syrie

Pick up comme en Libye

mise à jour  25/08/2012

Après la Libye c’est le tour de la Syrie, ensuite celui du Liban puis de l’Algérie et enfin celui de l’Iran si le grand satan ne trouve pas sur son chemin destructeur ce qui le bloque.

Je continue de croire que les « révolutions  » en Tunisie et en Egypte ont été récupérés par les Etats-Unis et les monarchies du golfe. Je continue de croire que la Libye est l’opération de contre révolution la plus raffinée contre l’Egypte même si les Egyptiens enivrés par leur nationalisme de pacotille et leurs frères musulmans anesthésiants ne veulent pas l’admettre.

Pour l’instant les Arabes et les Musulmans sont, dans leur majorité écrasante, dans l’insouciance totale de ce qui les attend si la Syrie capitule ou s’effondre. Les Algériens, gouvernants, opposition et gouvernés,  n’ont tiré aucune leçon de la tragédie passée et ils ne méditent pas les raisons qui poussent ceux qui ont arrêté le processus électoral, car il a été remporté par des islamistes, se retrouver aujourd’hui à encourager, former, financer et superviser des guérillas islamiques en Afrique et dans le monde arabe. Je ne donne aucune justification au recours à la violence tant du pouvoir qui a trahi le prtocessus qu’il a mis en place que des islamistes qui pensaient que c’était le seul recours légal et légitime. Toute atteinte à une vie humaine est à refuser quelque soit le motif à moins que ce ne soit par acte de justice.  Les Algériens, de tout bord, s ne tirent toujours pas leçon ni ne cherchent à connaitre la logique de ceux qui ont ordonné et protégé Khaled Nezzar d’arrêter le processus électoral et de conduire un pays avec un fort potentiel de développement vers la guerre civile, et qui se trouvent aujourd’hui entrain de le menacer de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité. Les revanchards et ceux qui n’ont pas pansé leur douleur individuelle s’imaginent que l’Occident leur fait des cadeaux car il est épris d’amour pour la justice, la démocratie, le droit, la dignité humaine et les islamistes. L’Algérie est suffisamment fragilisée, sans État, sans politique, sans cadres, sans opposition crédible. Elle peut par la menace, l’intimidation et le chantage basculer de comptoir commercial français à base coloniale agissant comme gendarme en Afrique ou comme force dans l’effort de guerre qui sera employé contre l’Iran.

Ils ne tirent pas leçon de la tragédie libyenne : où est la Dawla islamiya en Libye ? Où sont la liberté, la démocratie et la prospérité économique promises? Comment expliquer qu’un gouvernement comme celui du Soudan qui a participé à la partition de son propre pays puisse participer à l’agression contre la Libye ou inciter à la sédition en Syrie ? Où sont la logique, la vision lointaine, le respect des préceptes de l’islam ?

Tant que les Arabes et les Musulmans ne reviennent pas à un bilan de conscience et à un repentance le sang versé, en Algérie des centaines de milliers, en Libyes des dizaines de milliers et en Syrie plusieurs milliers, sera une malédiction qui nous poursuivra tous car le sang versé d’un innocent, d’ un seul, fait trembler le Trone de notre Dieu, alors que penser de ce sang versé à flots pour des questions de pouvoir?

Quelques occidentaux, et ils sont rares, commencent pourtant à se  se  poser   une question logique : « pourquoi condamner ici, sur le territoire national, un islamisme que nous encourageons, soutenons, entraînons et armons en dehors, contre des États qui justement tiennent en lisière le radicalisme musulman dans son expression la plus fanatique ? Par pure sottise ? Par masochisme ? Par imbécillité congénitale ? »

La réponse est multiple  :

1 – L’Islamophobie : créer de la méfiance envers le musulman et de la défiance entre les musulmans pour éviter l’éveil de l’Islam authentique libérateur et civilisateur. L’Occident sait mieux que nous que l’avenir du monde est dans l’Islam et il sait que l’Islam est incompatible avec le colonialisme et le capitalisme. L’Islamophobie comme machination diabolique à visée idéologique, psychologique, médiatique et militaire consiste à nous rendre ridicules, haïssables et criminels pour se donner justification d’intervenir au nom de l’humanisme, du droit des minorités, de la lutte antiterroriste, de la liberté. Les laboratoires et officines connaissent notre état psychique du demi éveillé qui est dans la confusion entre le jour et la nuit, entre le rêve et le cauchemar, entre l’illusion et la réalité. Lorsque les chrétiens d’Occident laissent les chrétiens d’orient se faire massacrer par des Fatwas des savants des palais saoudiens, il y a questionnement : on prépare des bouc-émissaires dans la stratégie américaine du chaos fécond. Lorsque des Musulmans vont à l’encontre des règles énoncées par le Coran et le Prophète de ne pas attenter à la vie humaine et de ne pas transgresser la sacralité de la vie et des biens du Juif et du Chrétien vivant parmi les musulmans, il y a une orchestration qui vise à briser l’éveil musulman pour le plonger dans l’horreur, dans la profanation du sacré au nom du « printemps arabe ».  Quand des pygmalions  de service à l’instar de Tariq Ramadan se mettent à cautionner l’agression de la Libye et de la Syrie, allant contre l’enseignement du Prophète qui refuse de voir le sang d’un musulman ou d’un citoyen dans un pays musulman couler sans droit, de voir les musulmans se ranger derrière les faux étendards, et de voir les Musulmans entrer en sédition armée contre un gouvernant, même despote, alors qu’il n’a pas déclaré son apostasie ni interdit la prière. Les Libyens et les Syriens étaient-ils interdit de se rendre à la mosquée comme du temps d’Attaturc ?

2 – La catharsis géopolitique : exporter les crises internes et les malédictions du capitalisme ainsi que l’impasse dans laquelle l’entité sioniste se débat sans perspective réelle et salutaire à long terme. Toute la propagande médiatique et tous les tintamarres ne sont là que pour occulter la fin inéluctable de l’entité sioniste même si les Arabes et les Palestiniens cherchent la paix et la servitude. Il y a des signes annonciateurs et il y a un déterminisme historique qui les met en situation de panique.

3 – Détruire l’axe de résistance qui est né contre l’accord de camp David. Cet axe comprend l’Algérie, la Libye, la Syrie et  L’Irak

4 – Anticiper sur les révolutions ou les réformes inévitables dans le monde arabe et les pervertir pour laisser le monde arabe disloqué, sans cap, sans ciment social fédérateur.

5 –  Mettre en oeuvre la stratégie du  » soft powerment  » de Bresinsky en instrumentalisant les pseudos islamistes contre les ennemis de l’Amérique comme agent de subversion et laisser leurs vassaux arabes et européens faire les guerres coloniales à leur place se contentant de fournir l’ordre de combat, le renseignement et la logistique stratégique. Cette stratégie a bien fonctionné en Libye car elle a trouvé une ligue arabe de traitres et une association internationale de savants musulmans séniles et ignorant la géopolitique.

6 – Démanteler les pays arabes dans le prolongement de Sykes picot. A titre d’exemple voici le schéma de découpage de la Syrie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un autre pays musulman en attente de démembrement : le Nigéria

 

7 – Détruire toutes les armées capables de faire face à l’entité sioniste pour les remplacer par des bases coloniales d’où partiront les expéditions contre l’Iran. L’expérience irakienne n’est pas loin. Détruire toutes les armées qui refusent de se plier au joug du nouvel ordre mondial.

L’expérience yougoslave etl’expérience irakienne ne sont pas loin. L’Algérie a une grande armée et une fois le sort de l’armée syrienne réglée ce sera le tour de l’armée algérienne invitée à livrer son aviation et sa marine comme auxilliaire de l’Otan tant pour la future guerre contre l’Iran que pour le rôle de gendarme au Sahel. Les pressions diplomatiques et politiques ne se cachent plus et c’est dans ce jeu de pression qu’il faut voir l’accusation portée par la Suisse de « crimes contre l’humanité » à l’encontre du général Khaled Nezzar.

8 – Empêcher le déplacement du centre du monde géopolitique et économique vers l’Eurasie qui va être la fin de la domination occidentale et un nouveau partenariat avec le monde musulman. Les Russes et les Chinois y oeuvrent depuis la chuite du mur de Berlin d’autant plus que les principales sources  et les principales voies d’acheminement des ressources minières et énergétiques pour les  futures années s’y trouvent.

8 – La spoliation des richesses et le contrôle des voies maritimes et terrestres d’acheminement du gaz et du pétrole. Dans ce contrôle, l’Empire va tenter de couper les ressources du développement et de la résistance, mais aussi les sources et les voies d’approvisionnement de l’énergie à la Chine, puissance émergente.

9 – Laisser la résistance palestinienne et libanaise sans soutien. Le Qatar et l’Arabie saoudite oeuvrent sans se cacher pour liquider la cause arabe et à sa tête la cause palestinienne.

10 – Créer un état de psychose dans les populations et les djounouds du monde arabe de telle façon à générer la démission devant la puissance maléfique de l’Occident et chercher le sauve-qui-peut dans des explications eschatologiques et apocalyptiques loin de toute analyse sérieuse en termes de rapport de forces, de mobilisation dans un axe de résistance et de changement de paradigme idéologique. En ce qui me concerne, je répète depuis des années qu’il est nécessaire de placer le curseur idéologique sur la résistance contre l’impérialisme américano sioniste et ses vassaux arabes et européens et ne pas tomber dans le piège de la division ou de l’éradication en opposant islamistes et non islamistes, militaires et civils, gouvernants et gouvernés. L’histoire a montré que l’Islam se développe mieux et plus vite en situation de paix qu’en situation de troubles comme elle a montré que la prospérité économique et sociale se construit dans la paix et non dans la guerre.

11 – Détruire l’Etat, despotique ou non, pour installer à sa place les commis locaux à la prédation qui s’intègrent dans le nouvel ordre économique qui veut effacer la réglementation, la souveraineté nationale, la justice sociale. Dans ce but, le nouvel ordre mondial installe –  par la force à ceux qui lui résistent et par le pourrissement de ses vassaux qui acceptent la servitude – aussi bien dans les anciennes colonies que dans la vielle Europe une nouvelle race de prédateurs, de corrompus, de sanguinaires, de cyniques, de nihilistes qui peuvent se cacher sous les noms d’islamistes, de groupes armés, de démocrates ou de républicains qui gérent l’Etat comme une boutique underground du marché informel. Il faut juste étudier la Russie après la chute du mur de Berlin et l’Algérie après la  » réconciliation nationale « . Sur ce sujet, j’avais écris un livre que j’ai perdu et qui faisait suite au livre  » le dilemme arabe et les 10 commandements US « . Ce livre abordait la question économique dans l’enjeu post  » révolutionnaire  » et il a été écrit en réaction aux déclarations de Chrisitine Lagarde au G8 de Deauville où elle a fait allusion au printemps arabe et à la chute du mur de Berlin. Pour l’observatoire averti la chute du mur de Berlin a une double signification.

La première c’est l’effondrement de l’URSS et du pacte de Varsovie minés de l’intérieur par les groupes de pression sociale et économique inféodés à la CIA et au Vatican et par l’extérieur par l’effort de guerre en Afghanistan et la course spatiale.

La seconde signification dans la  chute du mur de Berlin en 1995 soulignait aussi  la suprématie du capitalisme impérialisme sur le monde et l’emergence en Russie et dans ses anciens satellites d’une bourgeoisie d’affaires liée au crime, à la maffia et au démantèlement de l’Etat central. Ce sont ces perspectives que le  » printemps  » arabe a permis de réaliser en rendant légal l’état de non droit là où l’Etat est absent en laissant les peuples sans gouvernance et sans puissance publique à la merci des bandes armées et des trafiquants, et en s’attaquant à détruire l’Etat là où il est encore présent.

 

Observation : La probabilité d’une guerre entre la Turquie et la Syrie

La Turquie se prépare à attaquer la syrie :
1 – par procuration pour l’OTAN et Israël et en même temps elle règlerait trois problèmes en suspens :
2 – le problème de l’eau en suspens entre la Syrie et la Turquie puisque la Turquie est en train de construire un grand bartrage qui va priver la Syrie de l’eau et pousser les deux pays à entrer en guerre.
3 – Imposer son armée comme seule force de dissuasion dans la région.
4 – Partitionner la Syrie et donner un territoire aux kurdes pour se débarasser du problème kurde.
5 – Jouer le rôle de fer de lance dans une armée « islamique » qui serait le bras armé de l’OTAN contre la Syrie puis contre le Hezbollah et enfin contre l’Iran.
6 – Espérer gagner en influence régionale, en territoires et en ressources dans le nouveau découpage du monde arabe par Sykes Picot bis, le premier ayant démembré l’empire ottoman. Le néo ottomanisme erdoganien s’appuie davantage sur un antionalisme turc exacerbé que sur un islamisme pur et dur.
Mais elle se trouve confronté à Sept problèmes :
1 – Le dernier sondage montre que 75% de la population est contre la guerre.
2 – L’économie de bazar qui représente le centre de gravité dans les couches moyennes et bourgeoises en Iran, Turquie et Syrie est perdante dans la crise actuelle et réclame le règlement du conflit avant de balancer vers un camp qui lui semblerait défendre le mieux ses intérêts.
3 – L’armée syrienne est prête à une guerre avec Israël et ses forces seront orientées contre la Turquie avec le défi de tout gagner et foutre en l’air tout l’équilibre régional ou tout perdre.
4- Erdogan, comme je l’ai expliqué dans les dix commandements us est la tendance frères musulmans avec l’idée de jouer le rôle central dans le monde arabe comme le représentant légitime du sunnisme pouvant s’opposer au chiisme, mais une guerre contre la Syrie risque de se retourner contre lui, car au lieu de se faire sous l’axe chiite contre sunnites elle sera perçue comme une guerre Turcs contre Arabes avec des conséquences dramatiques pour la Turquie. Lors de l’agression de la Libye, j’avais montré la fausse image d’Erdogan en publiant ce que pensait de lui son maitre politique et spirituel, le défunt Erbakhan, qui l’a catalogué comme agent du sionisme.
5 – les Syriens ont la carte des Kurdes. Il y a une bataille féroce entre la Syrie et le Kurdistan (aidé par Israël) sur l’influence des kurdes de Syrie : les syriens veulent les impliquer dans le conflit à leur avantage et l’OTAN par le biais d’Israël veut les utiliser contre la Syrie. Voilà pourquoi la bataille d’Alep doit se solder rapidement par une victoire écrasante de l’armée régulière.
6 – Les russes vont jouer la carte de la Syrie car il s’agit de la reconfiguration du nouvel ordre mondial. Les grands vont s’affronter comme toujours sur nos terres et avec notre sang pour régler leur contentieux.
7 – Les nationalistes et la gauche turcque opposés à Erdogan vont trouver l’occasion de destabiliser le gouvernement sinon utiliser le mécontentement populaire et les pertes de l’économie de bazar.
8 – Les Arméniens tant en Arménie que dans le reste du monde pourraient basculer en faveur de la minorité orthodoxe arménienne en Syrie (Alep et Damas) et poser des problèmes supplémentaires à la Turquie qui elle aussi est dans l’oeil du cyclone qui va la démanteler à moyen ou long terme si le plan américain et sioniste parviennent à réaliser leurs objectifs en Syrie.
La Turquie « doit » entrer en guerre tout de suite si elle veut ne pas tomber dans la période de vacance du pouvoir US durant la campagne présidentielle américaine à moins que le false flag d’Obama serait d’envoyer la Turquie en guerre et puis lui apporter son aide directe et montrer ce qu’il est réellement, un noir plus blanc que les blancs. Est-ce que les Musulmans et les Arabes se sont réveillés de son discours du Caire dont je fus le premier à dénoncer le mensonge et la perfidie ainsi que ce qu’il annonçait comme politique étrangère US.
La Turquie pourrait diférer son entrée en guerre le temps de voir l’usure morale et l’épuisement logistique  jouerleur oeuvre sur l’armée syrienne et sans doute le temps de voir la mise en oeuvre de l’artifice légale : « l’armée islamique » financée par le Qatar et l’Arabie saoudite et légalisée par l’OCI.
Est ce que la Turquie est prète à entrer en guerre pour des considérations internes et géopolitiques, je ne le sais pas. Les choses vont se déssiner dans les jours ou les semaines à venir.

 

Conclusion

La bataille d’Alep va être déterminante non seulement pour la configuration des pays arabes mais du monde. 

Logiquement le régime syrien et les classes moyennes qui le soutiennent devraient sortir victorieux et infliger une lourde défaite à  l’axe satanique. La défaite ne serait pas dans une confrontation de front car la Syrie n’a pas les moyens militaires et économiques de faire face à l’armée américaine, mais dans l’embrasement de la région par une résistance qui viendrait du ras-le-bol des peuples contre les monarchies et l’Occident. L’axe du mal a même perdu pour l’instant la possibilité d’ouvrir un front de guerre entre la Syrie et la Turquie puisque les turcs sont majoritairement défavorables à la guerre contre la Syrie et les classes d’affaires sont perdantes dans la crise qui dure car leur chiffre d’affaires se réalise au Liban, en Syrie et en Iran. Il ne lui reste que deux scénarios : continuer à déstabiliser la Syrie et l’affaiblir par des actions subversives (sabotages, assassinats et guerre psychologique et médiatique) avec le risque que le régime syrien déjoue les manœuvres et renforce ses capacités de manœuvres le rendant plus fort dans la région et devant l’entité sioniste. Le second scénario est l’intervention directe de l’OTAN et des vassaux arabes. L’Arabie saoudite et le Qatar prônent l’intervention militaire. Devant leur échec à l’ONU, ils convoquent l’organisation des pays islamiques présidée par un turc pour lever une armée contre la Syrie, chose qu’ils n’ont jamais envisagé pour libérer la Palestine, l’Afghanistan ou mettre de l’ordre en Somalie.

On évoque déjà 4 drones et un avion de reconnaissance américain qui auraient été abattus par la défense anti aérienne syrienne, ce dernier aurait été retrouvé au Liban et récupéré par l’armée libanaise avant l’intervention sioniste pour le détruire.

Ce scénario va embraser la région sauf si Israël commet la faute d’engager une action contre le Hezbollah pour retrouver sa dignité et sa réputation d’invincibilité et il serait difficile de justifier à la population arabe et musulmane ainsi qu’ à l’opinion mondiale une agression contre la Syrie en même temps. Israël pourrait fausser la stratégie américaine qui compte disloquer la continuité géographique, idéologique, économique et militaire entre l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban et certaines factions de la résistance palestinienne. Une seconde agression dans ce début du troisième millénaire contre le Liban ou contre Gaza aura l’effet d’un tsunami sur les régimes fantoches du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

La bataille d’Alep devrait  contraindre le régime syrien à engager des réformes plus profondes s’il ne ne veut pas perdre le soutien d’une population qui a payé un lourd tribu dans une opération type contras qui dure depuis plus d’un an.

La bataille d’Alep aura sans aucun doute des répercussions géostratégiques par la refondation des rapports de forces et des zones d’influence. C’est la fin de l’hégémonie américano sioniste et l’émergence du pôle sino russe et du pôle latino américain. Avant l’assassinant de Kadhafi, j’avais montré le cynisme efficace des Russes et des Chinois qui avaient opté d’abandonner la Libye et de se concentrer sur la Syrie car ils voulaient faire un cas d’école dans l’opinion mondiale et dans le monde arabo musulman et disposer d’un argument diplomatique contre l’OTAN. Chacun a ses stratégies, bonnes ou mauvaises, sauf les Arabes et les Musulmans, qui continuent de subir les changements imposés par les autres.

Il ne faut pas croire que je soutiens le régime de Bachar al Assad mais je soutiens l’idée du droit d’un régime à se défendre contre une sédition armée fomentée par l’impérialisme comme je soutiens l’idée qu’il faut que le monde musulman rompe avec ses traditions de coup d’etat qui empêche la construction d’un état fort,  l’emergence des élites et la cohésion sociale les vrais garants de la prospérité. Rien ne garantit que ceux qui arrivent au pouvoir par un coup d’état ou par le soutien des Croisés ne soient pas balayés demain par un autre coup d’etat et un changement de stratégie des Croisés qui ne veulent pas pour le monde musulman une stabilité. L’Etat syrien ne doit pas considérer l’alliance avec les russes et les chinois comme la garantie de sa perennité. Sa perennité et sa vocation sont dans le retour vers Allah. L’Islam devrait être le moteur de la vie idéologique, sociale, politique et économique. Le retour à l’Islam signifie la garantie de préserver la vie, les biens  et la dignité des Musulmans et de l’ensemble des cityoyens syriens….

L’idéal aurait été l’émergence d’un pôle islamique partenaire de ces deux pôles et partenaires de l’Asie et de l’Afrique, mais les Musulmans, gouvernants et gouvernés, élites et gens du commun, ne sont pas prêts à assumer la gouvernance sensée de leurs territoires et encore exercer des responsabilités géostratégiques.

Le Vatican sent venir les changements et il tente de rééditer un San Egidio à l’algérienne mais les conditions objectives et subjectives en Algérie de 1995 et en Syrie de 2012 ne sont pas les mêmes. Le Vatican en s’alliant depuis longtemps avec la CIA en Afrique et en se soumettant à l’entité sioniste a perdu toute crédibilité pour jouer un quelconque rôle. Il est évident que les Chrétiens d’Orient qui sont arabes et de culture musulmane gardent rancune au Vatican pour la question palestinienne. C’est encore l’occasion pour les Musulmans de ne pas laisser tomber leurs frères en arabité et en citoyenneté et de se comporter avec eux selon les préceptes de Mohamed (saws). Il est utile de rappeler que depuis que Omar Ibn Khattab a libéré la Jordanie, Syrie, la Palestine et l’Egypte de la présence coloniale des romains, les Chrétiens avaient retrouvé leur liberté de culte et multiplié leurs églises. Que les appels à la discorde et à la confrontation inter confessionnelle ne viennent pas s’imiscer dans un tissus social, culturel et historique de 15 siècles de vivre ensemble dans le respect des différences.

Qaradhawi et son équipe veulent créer un Vatican sunnite et un Pape sunnite pour imposer l’idéologie des Frères Musulmans et ils sont prêts à sacrifier tout le monde musulman à leur ambition morbide. Al Hamdoulillah il y a encore des Musulmans conscients qui apportent la détraction avec à son appui le Coran et la Sunna aux savants égarés de l’Arabie saoudite et du Qatar. Pour l’instant ni Qaradhawi ni Tariq Ramadan ni  leurs fans ou leurs émules n’ont apporté une justification religieuse ou idéologique à l’agression ou au soulèvement armée. La seule chose qu’ils ont prouvé est qu’ils fonctionnent en conformité avec l’agenda américain, devenant ses portes voix, ses justications morales et religieuses au sein d’une population ignorante et fascinée par les idoles médiatiques.

 

 

 

Omar Mazri – Liberation-opprimes.net

 

Au cœur du dispositif du « jour d’après » une Syrie post-Assad

 Le « jour d’après » vient en fait utilement illustrer (s’il en était besoin) l’article   très documenté de Charlie Skelton sur la gestion d’une partie de   l’opposition syrienne par les Etats Unis et leurs habituels associés, la   Grande Bretagne et la France.

L’organisme dont il est question ici, l’U.S. Institute for Peace (USIP),   s’intéresse à l’organisation institutionnelle de la Syrie le ‘jour   d’après’.

Et non, le ‘jour d’après’ n’est pas celui qui suit une catastrophe, nucléaire   ou climatique   comme on  pu en voir sur les écrans.

Parce que le ‘jour d’après’ c’est le lendemain de la chute du régime   baathiste, ce qui, du point de vue américain, serait tout sauf une   catastrophe.

A lie cet article de Foreign Policy, on a presque le sentiment d’être   devant des gens qui font un travail innocent et cherchent à rendre un service   désintéressé. Voyez-vous, ils rendent même compte de leurs travaux à l’ONU et   à la Ligue Arabe.

Le gouvernement syrien n’y est cependant pas convié. Et pour cause. Depuis   quand un Etat souverain, démocratique ou non, confie-t-il sa destinée à une   officine qui dépend directement d’ ‘un gouvernement étranger.

Et on croit comprendre que certains acteurs politiques ne participent pas   non plus aux discussions. C’est semble-t-il le cas des Frères Musulmans et   d’autres organisations qui ne sont pas « mainstream » sans qu’on sache   exactement ce qui est entendu par là.

Peut-être l’opposition patriotique qui a toujours refusé de pactiser avec   la France, la Grande Bretagne et les Etats Unis ? En tout cas l’article laisse   clairement apparaître qu’une partie de l’opposition est hostile aux manigances   de l’USIP.

Le responsable de cette officine, Steven Heydemann insiste sur le fait   qu’elle ne travaille pas sur les modalités d’éviction du pouvoir en place. Du   moins pas directement.

De toute façon, nous précise-t-il, si son organisation travaille sur le   ‘jour d’après’, d’autres travaillent sur le ‘jour d’avant.’

C’est ce qu’on appelle la division du travail, le taylorisme   appliqué à la chirurgie sociopolitique.

Au cœur de l’effort discret pour organiser une Syrie post-Assad

Ces six derniers mois, quarante hauts responsables des diverses organisations  de l’opposition syrienne se sont réunis discrètement sous la tutelle de l’U.S.  Institute for Peace (USIP) pour étudier les modalités de mise en place d’un  gouvernement post-Assad.

Ce projet, qui l’implique pas directement des officiels du gouvernement des  Etats Unis mais a été partiellement financé par le Département d’Etat, a vu sa  pertinence s’accroître ce mois-ci avec le déchaînement d’une violence  incontrôlée en Syrie et l’éloignement de la perspective d’une transition  politique pacifique. Le responsable du projet, Steven Heydemann de l’USIP, un  universitaire spécialiste de la Syrie, a présenté le plan à des officiels de  l’administration Obama ainsi qu’à des officiels d’autres pays, y compris en  marge de la réunion des Amis  de la Syrie à Istanbul le mois dernier.

Le projet est baptisé « Le jour d’après : Soutenir une transition  démocratique en Syrie. » Heydemann a parlé en détail du projet pour la  première fois dans un entretien accordé à The Cable. Il a décrit l’action de  l’USIP comme consistant à « travailler dans un rôle d’appui à un groupe  important d’organisations d’opposition pour définir une Syrie post-Assad.»

Les leaders d’opposition impliqués dans le projet de l’USIP se réunissent  depuis janvier et informent de leurs travaux la Ligue Arabe, le groupe des Amis  de la Syrie, l’équipe de l’envoyé spécial de l’ONU Kofi Annan et le Conseil  national syrien d’opposition.

Les efforts du groupe se concentrent sur la mise au point de plans concrets  pour ce qui suivra immédiatement après l’effondrement du régime, pour atténuer  les risques d’un chaos bureaucratique, sécuritaire et économique. Le projet a  aussi identifié certaines choses qui peuvent être faites à l’avance pour  préparer une Syrie post-Assad.

« Nous avons organisé le projet par des approches systématiques, y  compris pour la réforme du secteur de la sécurité, » explique Heydemann. « Nous avons apporté un appui technique aux opposants syriens qui  participent à notre projet, et les Syriens ont identifié des priorités pour des  choses qui doivent être mises en œuvre maintenant. »

Il souligne que le rôle de l’USIP est principalement un rôle de facilitation  et de coordination. « Les Syriens sont beaucoup à l’initiative  là-dessus, » dit-il.

Dans les semaines à venir, l’USIP a l’intention de publier un rapport sur le  projet qui fera fonction de document de stratégie à l’usage du nouveau  gouvernement. La phase suivante est la mise sur pied d’un réseau de soutien « pour commencer à appliquer ces recommandations au sujet des choses qui  doivent se produire maintenant, » explique Heydemann.

En plus de la réforme du secteur de la sécurité, le groupe a abouti à un plan  de réforme du secteur de la justice et à un cadre de travail pour le rôle de  l’opposition armée dans la Syrie post-Assad. L’idée est de préserver ces  structures de l’Etat syrien qui peuvent être maintenues le temps de préparer des  réformes dans les secteurs qui ne peuvent pas attendre. A titre d’exemple, une  bonne partie du système judiciaire syrien pourrait être conservé.

Le groupe a mis au point quelques propositions innovantes pour rendre moins  chaotique la transition post-Assad. Un exemple cité par Heydemann était l’idée  de brigades mobiles de contrôle judiciaire qui pourraient être déployées afin  d’examiner rapidement et de libérer les détenus prisonniers du régime après sa  chute.

Le projet a également essayé d’identifier les personnels du régime qui  pourraient jouer un rôle utile dans  la phase suivant immédiatement la  chute d’Assad.

« Les Syriens qui travaillent à ce projet comprennent très bien qu’une  transition ne consiste pas à effacer l’ensemble du cadre juridique et politique  de la Syrie, » observe Heydemann. « Nous avons appris quantité de  choses par les participants de sorte que nous pouvons vraiment commencer un  travail de sélection très grossier. » ­[de ce qui doit subsister].

Le projet conduit par l’ISIP a soigneusement évité de travailler à l’éviction  du pouvoir du régime d’Assad.

« Nous avons tout à fait intentionnellement laissé de côté toute  contribution directe au renversement du régime d’Assad, » déclare  Heydemann. « Notre projet s’intitule ‘le jour d’après.’ Il y a d’autres  groupes qui travaillent sur le jour d’avant. »

Le projet a été financé par le Département d’Etat, mais il a aussi reçu des  subventions du ministère suisse des affaires étrangères ainsi que d’ONG de  Norvège et des Pays-bas. L’USIP est partenaire de l’Institut Allemand des  Relations Internationales, c’est pourquoi toutes nos réunions se sont tenues à  Berlin.

L’absence d’officiels de l’administration Obama à ces réunions, même en tant  qu’observateurs, était délibérée.

« C’est une situation où un rôle trop visible des Etats Unis aurait été  extrêmement contre-productif. Il aurait donné au régime d’Assad et à [certains]  des éléments de l’opposition une excuse pour délégitimer le processus, » explique Heydemann.

Il dit aussi qu’aucune des organisations qui s’écartent des courants  dominants de l’opposition n’a de relations avec le projet, bien que les  participants supposent que les islamistes seront une composante significative de  tout nouvel ordre politique syrien.

L’idée n’est pas de prédire si, comment et quand le régime d’Assad pourrait  tomber, mais plutôt de faire autant que possible, le plus discrètement possible,  pour se préparer à toute éventualité.

« L’effondrement du régime pose un ensemble de défis ; une transition  négociée en pose d’autres. Même si nous ne sommes pas certains qu’une transition  va se produire, il serait profondément irresponsable de ne pas se préparer à une  transition, » déclare Heydemann. « Nous donnons à l’opposition une  opportunité pour qu’elle fasse la démonstration de sa capacité à entreprendre ce  travail, ce qui est déjà très important. »

Josh Rogin

Article original : Inside  the quiet effort to plan for a post-Assad Syria

Traduction : Mounadil  al Djazaïri

Observer la Syrie et se rappeler le Nicaragua

Le parallèle entre les évènements de Syrie actuels et la tragédie du Nicaragua au début des années 1980 se trouve être de plus en plus d’actualité. L’ASL est l’équivalent des Contras, escadrons de la mort formés, financés et armés par la CIA, encadrés par la CIA, les forces spéciales américaines et les anciens cadres de la garde nationale déchue du dictateur Somoza, soutenu par les Etats-Unis.

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