Quels choix iraniens face au cowboy justicier ?

La riposte iranienne à la déclaration de guerre américaine sera de quelle manière ? Telle est l’énigme de ce printemps 2018. Les iraniens ne sont pas pris à l’improviste, car ils savent, par leur culture et leur idéologie, que leur adversaire américain est foncièrement déloyal, sans respect de ses engagements internationaux, belliqueux et hyperpuissant. Ils ont sans doute étudié les possibilités de riposter. Elles ne sont pas nombreuses, mais elles existent. Les signes de la confrontation viennent des monarchies arabes et de l’entité sioniste que les Iraniens et le Hezbollah ont déjà décryptés. Celui qui a écouté les derniers discours de Nasrallah a compris l’imminence d’une guerre et l’acceptation d’y faire face et de la remporter par la détermination et la préparation. Les Palestiniens savent aussi que cette guerre est décisive quant à leur devenir et ils s’y lanceront corps et âme.

1 – Déclarer leur retrait du traité et signifier leur disponibilité à la confrontation avec les USA et ses vassaux sionistes et arabes. La guerre du siècle contre l’Iran se dessine. Mais d’un côté l’hyperpuissance est malade de sa puissance et entre en crise interne et de l’autre côté les Iraniens doivent agir pour leur survie. Les missiles balistiques et les avions américains peuvent causer beaucoup de dégâts, mais le terrain d’opération et les cibles des iraniens sont étendues en Palestine, au Liban, au Yémen, au Pakistan, en Irak, en Arabie saoudite, en Syrie, en Afghanistan, au golfe arabo-persique. Ils ont la doctrine du martyr et la préparation au combat. Ils ont une industrie militaire qui produit des missiles et des mesures de guerre électronique et de contre mesure électronique. On parle déjà de l’arrivée de combattants chiites du Pakistan en Syrie pour assurer la relève du Hezbollah qui par son retrait va se consacrer à la confrontation du sud Liban avec l’entité sioniste. Cette fois-ci, ce ne sera pas une confrontation de quelques jours ou de quelques semaines, mais un embrasement général qui va changer totalement le Moyen-Orient. Dans cette guerre de survie, il est possible que l’entité sioniste et l’entité bédouine s’effacent totalement. La guerre n’est pas seulement une affaire de puissance, mais de volonté et de doctrine. Celui qui sera capable de mordre plus fort et plus longtemps le doigt de son adversaire sera le gagnant.

2 – Ignorer la danse du ventre de Trump et laisser les Européens gérer les conséquences du retrait. En effet le traité que transgresse aujourd’hui les États-Unis était l’opportunité d’affaires du siècle pour l’Europe : des milliards d’euros de projets tout azimut leur apportant emploi, prospérité et sécurité pour leurs entreprises et leur population. La décision unilatérale des USA, non seulement sape ces opportunités, mais elle annonce l’isolationnisme américain et la guerre commerciale qu’ils vont livrer à l’Europe et au reste du monde.

3 – Ouvrir son territoire aux bases militaires et stratégiques russes et renforcer la coopération avec la Chine et la Russie non seulement sur le plan économique, mais sur le plan financier. Les Russes subissent eux aussi des sanctions économiques et financières. Il est de leur intérêt de renforcer la coopération avec l’Iran et de promouvoir le projet euro-asiatique. L’Afghanistan occupe une place de choix dans ce projet. Il est peut être temps pour les partisans de ce projet de chasser les Américains et de pacifier le pays remis sur les rails de la paix et du développement. La Turquie et Erdogan, blessés dans leur amour propre par l’Europe et les USA, peuvent, si le Calife néo ottoman met de côté son narcissique et double langage, compenser une part non négligeable de l’embargo américain. Les Français ont perdu la boussole depuis la disparition du général Gaulle qui de sa hauteur et de sa profondeur de vue a dit justement que l’Europe n’était viable que de l’Atlantique à l’Oural, et que c’était la seule façon de se démarquer de l’hégémonie américaine…

4 – Se taire et réactiver son programme nucléaire s’il y a possibilité de produire et de lancer des engins nucléaires à court et moyen terme. Contre la menace des puissants, il ne reste que de disposer de moyens de dissuasion si on veut continuer d’exister et pacifier les intentions guerrières. Même si les USA et l’Europe dans son sillage appliquent les sanctions économiques et financières contre l’Iran, les Iraniens disposent d’un délai de grâce qui joue en leur faveur : le temps de dé-contractualiser l’ONU du traité. Les Russes opposeront leur véto.

5 – Se taire médiatiquement et diplomatiquement et travailler avec les Européens pour un nouvel accord. Les négociations seront longues et complexes le temps de l’affaiblissent de l’Amérique ou de l’aggravation de sa crise interne pour ne pas dire le temps de mettre en place les autres scénarios. Les Iraniens ne sont pas acculés, même s’il est injuste de faire payer au peuple les caprices et les transgressions des puissants de ce monde qui n’ont toujours pas digéré une révolution islamique qui a changé la morphologie géopolitique de la région.

6 – Changer de régime. Les Occidentaux ne connaissent pas et ne veulent pas connaitre la mentalité des peuples. Ils avaient tablé sur Rohani croyant y trouver un pro-occidental alors que sa culture philosophique, religieuse et scientifique l’avaient placé depuis longtemps au cœur du dispositif décisionnel du nucléaire iranien. Aujourd’hui, ils tablent sans doute sur une révolution sociale que l’embargo va exacerber et sur l’argent saoudien qui va financer les émeutes et les rebellions. Ils oublient l’équation politico-religieuse iranienne. Le régime, en laissant Ahmadi Nadjad devenir président avait signifié sa disposition à la confrontation, mais en promouvant Rohani, il avait signifié sa disponibilité aux négociations. Les Occidentaux oublient que les « faucons » iraniens n’ont jamais été d’accord avec les négociations et que la « traitrise » de l’Amérique va leur donner raison et qu’il y a beaucoup de chance que Rohani durcisse ses positions ou qu’il cède sa place à l’homme de la situation, c’est-à-dire à celui qui va gérer la confrontation sur le plan politique sachant que les Gardiens de la Révolution et l’armée iranienne ont pour doctrine la résistance armée contre l’Empire et le sionisme.

Nous n’aurons pas beaucoup à attendre. La crise est mondiale et elle ne fait que s’accélérer, s’intensifier et se compliquer. L’hyperpuissance monte graduellement en hypopuissance provoquant son propre effondrement. Il va faire du bruit, il y aura beaucoup de casse, mais le ridicule annonce la fin…

Par ses positions respectables vis-à-vis de la Syrie, de la Libye, du Yémen, de la Palestine et de l’Iran, même si nous attendions davantage, l’Algérie est sous les feux de la rampe. Les ennemis sont sans foi ni scrupules, rancuniers et sans limites. Il est toujours temps de mettre fin au système de rentes et de mobiliser tous les Algériens autour du projet de résistance nationale. Les querelles idéologiques, culturelles et politiques doivent passer au second plan. L’ANP, la seule institution crédible pourrait se porter garante d’un changement et d’un renouveau de la classe politique. Le peuple algérien devrait retrouver goût à la politique et à l’exercice des responsabilités sans tutelle bureaucratique et sans emprise des cartels constitués autour de la rente. L’armée algérienne, puissante par ses équipements, sa technicité et sa compétence, serait vulnérable si elle venait à manquer de la mobilisation politique patriotique et non partisane ou opportuniste et à souffrir de la faiblesse de l’effort socio-économique (économie de guerre). Il ne s’agit pas de pessimisme, mais de réalisme lucide et responsable. L’Algérie et l’ANP, pour des raisons historiques et géopolitiques sont visées, nous ne devons pas l’oublier.

L’annonce et les conséquences périlleuses du retrait unilatéral américain de l’accord avec l’Iran vont laisser dans la mémoire une vérité ineffaçable avec ses conséquences diplomatiques, militaires, économiques et financières dans l’esprit des nouvelles générations et des nouveaux dirigeants que le temps fera venir inéluctablement :

{Chaque fois qu’ils concluent un pacte, une fraction d’entre eux le rejettent} – Al Baqara, v-100

 

{Nous n’avons trouvé chez la plupart d’entre eux aucune fidélité aux engagements, mais Nous les avons trouvés en majorité pervers.} – Al Aâraf, v-102

 

[Mise à jour du 09/05/2018]

Les scénarios ci-dessus sont ce que je prévoyais comme riposte iranienne. Après la publication de l’article, le président iranien exprime le maintien de l’adhésion de l’Iran au traité et propose aux Européens l’ouverture de négociation pour actualiser ce traité tout en montrant la perspective de reprise des essais nucléaires iraniens en cas d’échec de ces négociations. Le président turc vient de blâmer les USA pour leur non respect du traité qu’ils avaient signé. Les choses prennent la tournure la plus logique avec la combinaison de plusieurs scénarios. L’émergence de nouveaux blocs et l’effondrement des anciens est toujours à l’ordre du jour. Le monde unipolaire sous l’hégémonie américaine est fini sur le plan virtuel, la réalisation et l’actualisation de cette fin d’empire sont affaire de temps, le temps que mûrissent et s’agrègent de nouvelles alliances. Les peuples et les gouvernements appelés à résister à l’ordre impérial et au sionisme vont fatalement prendre conscience que l’Empire agonisant est incapable de réaliser ses objectifs et de concrétiser ses menaces sauf peut-être à bombarder des civils et à détruire des infrastructures sans gain militaire, politique et économique. Maintenant l’Amérique rentre dans la phase des pertes qu’elle tente de compenser par l’extorsion de fonds aux monarchies arabes. Les Américains eux-mêmes reconnaissent les pertes de milliers de milliards de dollars dans leurs guerres perdues en Irak, en Afghanistan et en Syrie. Seul le narcissisme les pousse à continuer les mêmes processus de défaite militaires et de pertes d’argent, et c’est ce narcissisme qui va les conduire à l’effondrement par suicide collectif interne ou par isolement du reste du monde. Cet effondrement a commencé lors de la défaite américaine face aux vietnamiens. Il ne fait que se continuer progressivement. L’effondrement brutal et définitif reste du domaine historique et peut être provoqué par un grain de sable, mais l’Amérique est dans une tempête du désert. Le ridicule du non respect des traités et l’absurdité des guerres insensées sont des grains de sable. La tempête est au cœur du modèle américain qui accumule davantage de fautes, installant une dialectique de crise en son sein dont la seule issue est l’effondrement du système pour mettre fin aux générateurs du chaos mondial. La fin du chaos passe par des séismes politiques, économiques et financiers de grande ampleur, les Africains et les Asiatiques les moins dépendants du mondialisme peuvent sortir indemnes de cet effondrement et relancer un nouvel ordre mondial s’il s’y préparent dès maintenant. La Russie et la Chine devraient se dégager de l’idée de collaborer avec les États-Unis et de les amener aux compromis. Elles devraient plutôt favoriser l’exacerbation de la crise et se préparer à l’après effondrement de l’Empire. Les Arabes devraient se préparer à vivre après la fin de l’entité sioniste et des monarchies bédouines qui ne peuvent exister autonomes sans le soutien de l’Empire qui leur a donné existence et soutien pour continuer d’exister.

L’existence humaine n’est pas faite pour s’accomplir indéfiniment et impunément sous le joug inique d’un monopole sectaire religieux, politique, culturel ou économique.

Agression de la Syrie : diversion ou dérision ?

Ce soir ou demain il se pourrait que Damas se couche ou se réveille au son des Tomahawks avec leur lot de décombres, de sang et de larmes encore une fois dans une contrée arabe et musulmane. Encore une fois les infantiles de l’islamisme inculte et « idiot utile » vont crier Allah Akbar en hommage à la hardiesse des Cerbères occidentaux et arabes (chien à trois têtes, sans religion ni identité, gardant l’entrée des Enfers empêchant les morts de s’échapper de l’antre d’Hadès) et en soumission totale et aveugle aux ordres d’Hadès frère aîné de Zeus, ayant la mission  de gouverner les entrailles de la terre et  l’attribut d’invisibilité qui le rend invulnérable comme Satan. Les mythes et les miteux qui jouent aux divinités ne réalisent pas que leur nouvelle agression signifie pour eux la fin de partie dans l’histoire des hommes et du monde post moderne (le monde de la communication, du spectacle et du commerce).

Que la frappe américaine ordonnée par le roi de l’Olympe et approuvée par ses Sbires soit ciblée pour faire diversion et contenter les opinions occidentales fascinées par les médias et aliénées par le crédit ou planifiée pour répondre aux désirs de nuisance maléfique des élites exigeant la capitulation du régime de Damas et l’assassinat du président syrien, la partie est finie, bien finie même si dans le monde visible et immédiat on ne voit pas encore la fin tout occupé à nos querelles idéologiques, à nos sectarismes religieux et à nos attachements partisans. L’humain est en danger et c’est en Homme que nous devons analyser la situation et prendre position.

La partie est finie et perdue pour la simple raison qu’aucun des buts de la guerre subversive contre la Syrie n’a été réalisé même partiellement : le démembrement de la Syrie, la fin de l’influence iranienne et l’élimination des arrières logistiques du Hezbollah. Après les défaites successives et cuisantes de l’opposition armée syrienne et cosmopolite et surtout après la bataille stratégique de la Ghouta l’équation est en faveur du régime syrien et de l’armée syrienne qui reprennent le contrôle de leur territoire, de la Russie qui joue son rôle de leader mondial contre l’ordre établi par l’hyperpuissance américaine et ses alliés, de l’Iran qui instaure sa stature d’acteur régional majeur, et enfin du Hezbollah qui a développé ses capacités de résistance et élargit ses compétences offensives.

Une nouvelle agression ne changerait rien à l’équation militaire sur le terrain tant pour la présence russe et iranienne que pour l’armée syrienne et le Hezbollah. Ces derniers sont décidés à résister et à conserver leurs acquis militaires et politiques. Toute guerre, locale, régionale ou mondiale n’a de sens que si elle consolide des positions militaires pour maintenir son pouvoir ou assoir celui de ses alliés, gagner des avantages économiques, commerciaux et culturels pour accroire son influence et conserver sa prospérité matérielle, ou protéger son propre territoire et celui de ses alliés ou vassaux.  Continuer la guerre en Syrie n’apporte aucun bénéfice matériel, politique ou culturel. La carte kurde dans le projet de démembrement ou dans le projet de reconstruction est une carte brulée : les Kurdes demandent à revenir au giron syrien. Erdogan par arrogance et confusion ne parvient pas à comprendre que le démembrement de la Syrie fait partie du démembrement de l’ensemble de la région pour empêcher le projet Eurasie qui se fera bon gré mal gré car c’est le seul qui peut apporter du bien être aux population et déplacer le centre de gravité financier, économique, culturel et scientifique de l’Occident vers l’Asie. S’il n’a pas compris son intérêt il joue un rôle de confusion au sein de l’OTAN et contrecarre les projets occidentaux. Il va continuer d’apporter de la confusion, mais il ne peut plus être déterminant dans la suite du conflit. Il lui reste à gérer les groupes terroristes d’obédience turcophile, les Kurdes et la crise économique qui est en train de saper son emprise sur la  Turquie.

La question principale n’est donc pas de débattre de l’agression et de juger son caractère immoral ou de faire étalage de ses sentiments, mais de dire sans risque de se tromper que c’est la fin de partie. C’est la fin de partie, elle sera plus dramatique et plus étendue que ce que l’on peut imaginer. Le bloc de la résistance a remporté la partie  après 7 ans de guerre et l’expérience de la résistance va se reproduire en mode élargi et enrichi sur d’autres territoires et d’autres domaines comme l’économie, la finance, la culture. C’est la conjugaison et la globalisation de cette résistance qui va libérer la Palestine.

Si l’agression qui se prépare est juste un fait d’annonce (guerre de communication) avec ses morts et ses destructions sans grande signification stratégique ou tactique alors elle annonce la période de négociation pour le retrait des Américains qui vont une fois de plus faire payer la facture aux Saoudiens et aux bédouins du Golfe. La voix s’ouvre vers la libération de Jérusalem et elle se ferme sur un pouvoir américain en décomposition. D’ailleurs toutes les communications contradictoires attestent que le pouvoir américain n’a plus d’unité, de direction, d’orientation.

Si l’agression qui se prépare devient une agression de longue durée et de haute intensité,alors,  une fois les bombardements terminés, au cas où les Russes n’entrent pas dans le conflit, ce qui est peu probable vu l’état d’esprit général en Russie (politique, militaire et populations civiles) et les forces concentrées en Syrie, la véritable guerre commencera contre les Américains et leurs alliés dans un terrain qui leur échappe totalement par son histoire, sa psychologie, ses ressources humaines et sa soif de se libérer : l’Irak, la Syrie, l’Iran, l’Afghanistan, le Yémen. Si les Russes interviennent vite et fort l’Occident avide de vie et de consommation ne prendra pas le risque d’une guerre nucléaire ou d’une guerre mondiale où il ne gagne ni colonies ni comptoirs commerciaux ni zones d’influence. Si les Russes n’interviennent pas les Syriens (l’armée syrienne et les défenses populaires constituées et en attente d’entrée en action contre l’envahisseur américain et turc), et le Hezbollah interviendront, car il s’agit de leur survie et ils se sont préparés à cette ultime bataille qui visera les Américains, les sionistes et les bédouins arabes. A ce sujet la seconde et grande défaite occidentale en Syrie est la jonction entre la Syrie et l’Irak par laquelle va transiter l’effort de guerre iranien contre les intrus dans la région.

Une fois de plus la France va se trouver hors-jeu ou faisant les mauvais choix faute d’autonomie de décision et de vision sur l’avenir. Le mimétisme en place n’est pas capable de savoir s’il s’agit de diversion ou de diversion. Les gens de raison et de cœur savent par intuition que les forces maléfiques sont à la manœuvre, il s’agit sans doute de la dernière manœuvre avant le changement des règles de jeu imposées par Hadès et protégés par les Cerbères.  Les masques d’invulnérabilité et d’invisibilité vont tomber sinon c’est le règne de la mort et des zombies. Les masques de l’islamisme wahabiste et frériste sont tombés et il est donc temps que les musulmans se réveillent avant que d’autres marionnettes ne les conduisent vers de nouvelles impasses et de nouveaux désespoirs. Il est possible que l’on se réveille sur un coup de bluff ou une fanfaronnade et là la dérision sera sans limite en termes de crédibilité avec les conséquences les plus imprévisibles pour l’établissement d’idiots qui gouvernent la planète. Si par contre la menace est exécutée, la dérision sera plus grande, mais dramatique pour les fous maléfiques  qui ne veulent pas quitter l’histoire dignement. Ils n’ont ni l’imagination délirante d’Homère ni le recours symbolique aux mythes des anciens grecs et perses pour tenter d’expliquer les mystères de l’histoire et conjurer le sort. Ils ne disposent que d’une foi aveugle en leur suprématie technologique et d’une fascination pour les narratives qu’ils se partagent avec leurs relais médiatiques pour s’auto leurrer et se conduire graduellement et inéluctablement vers l’effondrement qu’annoncent la crise de civilisation et le ridicule politico médiatique. Les dieux de l’Olympe sont morts, mais les diables des empires sont vivants encore pour un certain temps. Les simulacres de l’invulnérabilité et de l’invisibilité d’Hadès ainsi que les manifestations de méchancetés et d’épouvante de Cerbère  ne font peur qu’aux miteux.

Cette brève analyse est la soixantième sur la Syrie. Elle intervient deux ans après la dernière analyse  faite le  14 février 2016  sous le titre « Syllogismes fallacieux saoudiens et guerre en Syrie« .

Syllogismes fallacieux saoudiens et guerre en Syrie.

Si le déni de réalité fausse les énoncés de vérité,  l’absence de vérité ne permet ni  de construire une réalité objective autre que perception ou  représentation mentale ni de trouver un consensus sur la réalité pour qu’elle devienne vivable dans le sens où se construit un sens commun, des valeurs communes, des intérêts partagés et un vouloir-vivre ensemble. Sur le plan ontologique, social, politique, idéologique, historique ou religieux, le pervers narcissique est le cas pathologique le plus tragique. Il est symbolisé par le drame de Caïn tuant Abel, le drame de toute pathologie qui se croit détentrice de la vérité et possédante de la réalité telles qu’elle se les représente dans le mental, l’affectif et  le comportement provoquant des dérives criminogènes sur sa victime.

Le pervers narcissique établit ses rapports sur la domination par la force, la séduction, la fascination et l’exclusion voire l’élimination tant de ce qui lui résiste que de ce qui se soumet à lui. Vivant dans un déni de réalité et de vérité il construit un système de représentations et de valeurs qui le sublime et qui dévalorise tout ce qui n’est pas lui au point de nier à autrui les droits fondamentaux de la différence voire même de l’existence. Sur le plan de la religion et de la patrie, le pervers narcissique parvient à confondre les nobles principes avec les valeurs qu’il se représente de ses principes. Un principe coranique, politique, moral, intellectuel objectif par son caractère universel est transféré dans le domaine de la valeur subjective construite par une coutume, un intérêt, un désir, une idéologie, un vécu, une erreur d’interprétation, une dérive pathologique…

C’est exactement ce que l’Arabie saoudite, Daesh et consorts ont réalisé et c’est ainsi qu’ils ont construit leur existence et leur durée. Ils ont détourné la vérité du Coran et ils ont défiguré la réalité de l’Islam :

La perversion est définie par « l’action de détourner quelque chose de sa vraie nature ».

Le narcissisme est défini comme l’installation durable de « l’ intérêt excessif pour (l’image de) soi provoquant une survalorisation de soi et une dévalorisation d’autrui ».

C’est par ces deux déviations que le pervers narcissique désacralise la vie humaine et rend, « légitime et légaux », les crimes les plus odieux, l’effusion de sang à grande échelle sans droit ni justice, la tyrannie et la guerre contre les musulmans :

{وَمِنَ ٱلنَّاسِ مَن يُعْجِبُكَ قَوْلُهُۥ فِى ٱلْحَيَوٰةِ ٱلدُّنْيَا وَيُشْهِدُ ٱللَّـهَ عَلَىٰ مَا فِى قَلْبِهِۦ وَهُوَ أَلَدُّ ٱلْخِصَامِ}

{وَإِذَا تَوَلَّىٰ سَعَىٰ فِى ٱلْأَرْضِ لِيُفْسِدَ فِيهَا وَيُهْلِكَ ٱلْحَرْثَ وَٱلنَّسْلَ ۗ وَٱللَّـهُ لَا يُحِبُّ ٱلْفَسَادَ }

{وَإِذَا قِيلَ لَهُ ٱتَّقِ ٱللَّـهَ أَخَذَتْهُ ٱلْعِزَّةُ بِٱلْإِثْمِ ۚ فَحَسْبُهُۥ جَهَنَّمُ ۚ وَلَبِئْسَ ٱلْمِهَادُ}

{Parmi les hommes, il y a celui dont le discours te plait lorsqu’il parle de la vie de ce monde. Il prend Allah à témoin de ce que contient son cœur ; mais c’est le plus acharné des querelleurs. Dès qu’il tourne le dos, il s’en va par la terre pour y semer la corruption et détruire les récoltes et le bétail ; alors que Allah n’aime pas le désordre. Lorsqu’on lui dit :  » Prends-garde à Allah ! « , la superbe s’empare de lui et le pousse au péché. Son partage sera la Géhenne : quel détestable lit de repos !} Al Baqarah 204 -206

Mes propos ne sont ni exagérés ni mal orientés. Pour preuve : l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, le Yémen et la Syrie. L’argent, les territoires, le temps et les hommes sacrifiés pour entretenir la mégalomanie et l’incompétence des gouvernants arabes ne sont plus à citer ou à démontrer. Toutes ces destructions ne semblent pas réveiller les esprits indolents, toutes ces dislocations ne semblent pas heurter les consciences. Les Saoudiens et leurs vassaux poussent le monde arabe et musulman à se payer le luxe d’une guerre longue et meurtrière en Syrie alors que les solutions préconisées et appliquées en Libye et en Syrie ne sont pas une faillite, mais une catastrophe sauf pour l’Empire, le sionisme et les marchands de canons.

La nouvelle guerre (terrestre), après cinq ans de subversion, en Syrie n’est pas seulement une fuite en avant devant les échecs des Américains et des Saoudiens à faire tomber le régime syrien et à rendre rédhibitoire l’assistance des Russes, des Iraniens et du Hezbollah. Elle n’est pas aussi une panique lorsqu’on voit la défaite stratégique des Saoudiens au Yémen et que la logique militaire et politique commande d’arrêter ou du moins de ne pas livrer bataille sur plusieurs fronts. Elle est, sur le plan dialectique, un processus implacable qui va faire changer les données du monde radicalement lorsque l’on sait que :

a- L’Arabie saoudite est en train de mettre en jeu sa propre existence : ou bien la guerre en Syrie s’arrête au profit du régime syrien qui est en train de renverser l’équilibre des forces militaires en sa faveur alors qu’elle va perdre milliards, alliés et investissements politiques et idéologiques ; ou bien c’est une guerre totale sur plusieurs fronts et contre plusieurs adversaires que l’Arabie saoudite ne peut remporter ni par son armée ni par ses mercenaires.

b – L’autre pervers narcissique, le sultan néo ottoman, est en train de pousser sa logique jusqu’à son épuisement, car il va se trouver devant des équations impossibles à gérer sur le plan national et international.

c – L’Empire est en train de s’effondrer : beaucoup de discours narratifs et de communication, mais peu d’action. Il est en train de subir les contrecoups du pervers narcissique : se détruire faute de détruire les autres ou l’essoufflement et l’isolement faute de pouvoir détruire les autres. Pour l’instant les autres sont les Russes qui font preuve de sang-froid, de planification et d’efficacité mettant en impuissance les Américains et l’OTAN.

Les cartes semblent compliquées et la fin du monde proche, mais si on fait abstraction des détails, des tons et des nuances on finit par ne voir que le clan des pervers-narcissiques avec leurs victimes et le reste ceux qui leur résistent. On finit par voir le pessimisme, l’infantilisme et l’inefficacité des pervers-narcissiques en devenir plus flagrant, plus fragile et enfin plus décisif pour leur fin de règne dans l’histoire. On commence à voir l’optimisme, la force, la détermination et la fédération des résistants aux syllogismes fallacieux des pervers-narcissiques.

En ce qui concerne le régime saoudien, ses vassaux et ses chantres, les mythes qui font office de syllogisme fallacieux sont au nombre de six :

  1. Le wahhabisme est la doctrine vraie, authentique et pure, la seule à représenter l’Islam. Il faut donc éradiquer les différences.
  2. L’Arabie saoudite est l’arabité vraie, authentique et pure, car elle est la terre natale du Prophète (saws). Il faut donc mettre le monde arabe sous tutelle saoudienne.
  3. Le pétrole est une manne céleste octroyée aux rois et princes bédouins comme l’a été le territoire. Ils appartiennent à Dieu qui a donné mandat à la monarchie seule souveraine en termes de propriété, d’usage et d’abus, de gouvernance. L’absolutisme monarchique français serait progressiste et moderne comparé aux monarchies du Golfe.
  4. Les « religieux » officiels saoudiens sont l’élite intellectuelle, morale et spirituelle du monde musulman : ils ne sont pas seulement le clergé « pseudo-institué » par le Prophète en leur qualité de légataire de la science, de la mémoire et du territoire, ils sont la Parole d’Allah infaillible et irréfragable.
  5. La dynastie saoudienne est « le Serviteur des deux lieux saints de l’Islam »
  6. L’Amérique est l’allié fidèle et indéfectible des Arabes et des musulmans.

Comme le chiffre 6, l’Arabie saoudite et ceux qui partagent et véhiculent son idéologie sont le symbole de la perfection et de l’ordre. À ce titre ils ont la certitude d’être dans le vrai et d’avoir la victoire contre les Syriens, les Iraniens et les Russes comme ils ont la certitude d’avoir écrasé la résistance yéménite. Les rentes religieuses, financières, idéologiques et le soutien des Américains et des Européens leur facilitent le montage des « rebelles », des mercenaires et des dévoués pour mener les guerres que leur armée ne peut pas mener faute de doctrine, de technicité et de bravoure.

C’est avec ces six fables que le monde arabo-musulman et ses élites politico-religieuses ont  construit leur pensée moderne. C’est ainsi que le monde arabe et musulman va entrer dans une nouvelle guerre (guerre terrestre) où cette fois les illusions seront balayées faute d’illusionnés pour les porter. Peut-être que les insensés survivants reviendront à la raison qui leur dira que la Palestine occupée est sunnite arabe.

Aucun syllogisme et aucun discours ne peuvent tenir devant le hadith qui dit que le croyant n’est véritablement croyant que si les gens sont à l’abri de sa main (qui frappe, qui tue, qui vole) et de sa langue (qui insulte, qui humilie, qui ordonne le mal).

La vérité et la réalité nous imposent de dire que si les Arabes et les Musulmans ont donné la caution morale et religieuse à l’OTAN pour détruire la Libye et assassiner son président en exercice, l’histoire ne va pas se répéter : Bachar Al Assad et la Syrie vont imposer une nouvelle réalité et faire émerger la vérité sur l’imposture et la trahison de ceux qui parlent au nom de l’Islam. Encore une fois, il ne s’agit pas d’espoirs ou de désirs, mais de réalité objective c’est-à-dire de rapport de forces, dans ce cas les rapports sont mondiaux, ils concernent les Russes, les Chinois et les Américains. Les Arabes ne jouent que le rôle de figurants.

Lorsque Poutine et Medvedev disent à l’OTAN que toute présence étrangère sur le sol syrien est une déclaration de guerre  à la Russie et que celle-ci peut conduire à une troisième guerre mondiale, il ne s’agit pas de l’infantilisme des princes ou de la sénilité des rois du monde arabe. Les Arabes piètres et serviles ont répondu fidèlement à l’appel américain de former une armée arabe otanesque, mais les Américains ne sont pas insensés pour s’engager dans une confrontation planétaire dont ils ne maitrisent pas tous les tenants et aboutissants à moins que leur stratégie soit de se débarrasser de la Turquie et de l’Arabie pour faire des affaires avec les Iraniens et se partager le monde avec les Russes. Les semaines à venir vont montrer la tendance.

Pour les Arabes pervers-narcissiques il ne peut y avoir de changement politique, stratégique ou tactique ou opérationnel, ils sont dans leur délire. Ce délire a pris des proportions infernales lorsque le Yémen a résisté, la Syrie a reconquis des territoires et l’Iran a repris sa place dans le concert des nations. Ce délire pervers et narcissique n’émerge pas du néant il est construit par la conjugaison des facteurs suivants :

  • une décadence civilisationnelle qu’on croyait surmontée par le puritanisme religieux et le discours moralisateur,
  • une instrumentalisation de la religion à des fins politiciennes et idéologiques pour asseoir une dynastie instaurée par la force des armes et l’effusion de sang des musulmans,
  • une doxa intellectuelle entretenue par la rente religieuse,
  • une rente religieuse construite sur l’immobilisme et la compilation des anciens savoirs,
  •  une manipulation de l’histoire par l’impérialisme anglo-saxon qui a placé ses liges pour saper tout effort d’ indépendance et pour faire diversion sur tout projet de renaissance de l’Islam libérateur et civilisateur,
  • l’islamophobie comme machine de guerre médiatique, psychologique et militaire pour donner aux musulmans une image hideuse qui ne mérite ni respect ni pitié, et pour entrainer les musulmans dans des guerres fratricides sectaires, ethniques…

Tous ces facteurs ont cultivé la déraison dans la pensée musulmane et ont introduit la démesure dans les politiques suivies y compris dans celles de mener la guerre contre les peuples  et de livrer leurs territoires à la prédation et à la destruction. C’est cette démesure qui produit la pensée mortifère et morbide qui croit que le salut est dans l’Apocalypse ou dans la venue du Sauveur, et qui exige que les peuples arabes et musulmans  se soumettent avec fatalité à la folie destructrice des pervers-narcissiques, ceux-là mêmes qui la gouvernent et ceux-là même qui produisent sa mentalité religieuse et nationale.

Nous sommes dans un monde où il n’y a pas de place à l’insensé et  à l’impuissant. L’insensé et l’impuissant ne sont là que parce que les intérêts en jeu exigent leur présence dans un rôle à jouer. Les intérêts ne peuvent occulter indéfiniment la vérité et la réalité de l’Islam et des musulmans : Le Coran est la Parole d’Allah et l’Islam Sa Religion signifiant par là que les géo-codes et les socio-codes peuvent donner une interprétation temporelle et spatiale à l’Islam, à sa culture, à sa philosophie et à sa sociologie, mais ils ne peuvent s’imposer comme la norme et encore moins lorsqu’ils sont mal représentés ou proposés comme caricature et repoussoir à un monde inondé d’informations et de « vérités ».

Omar MAZRI

Source : Syllogismes fallacieux saoudiens et guerre en Syrie.

Hassan Nasrallah : La guerre psychologique

[L]a guerre psychologique est aussi vieille que les guerres et les conflits dans l’histoire de l’humanité , où chacun recourt instinctivement aux méthodes de la guerre psychologique, comme par exemple battre le tambour pour effrayer l’autre armée , réciter de la poésie ou des slogans ou des chansons ou même des discours ou encore répandre des rumeurs …

Dans les temps modernes, la guerre psychologique implique l’utilisation très large et très diversifiée de toutes formes d’armes psychologiques, au premier rang viennent les médias et les moyens modernes de communication tels que journaux, magazines, Internet, télévision, Centres d’études, auteurs et chercheurs …

Les États-Unis parrainent le projet de domination de nos ressources, pour ce faire ils dirigent une guerre psychologique dans la région contre notre leadership militaire, contre la résistance, contre tout ce qui touche à cette nation, sans oublier le rôle de l’ennemi sioniste, qui est la caserne du projet américain, et qui exécute cette guerre de façon continue pendant toutes les heures et les minutes …

Cette guerre psychologique, a pour cible trois axes :

 

  • Premièrement: la création de la peur et la terreur

Les américains et les israéliens visent avant tout à travers leur guerre psychologique à nous intimider et à nous faire peur , à remplir nos cœurs de panique, l’ennemi a recours à tout ce qui déclenche en nous la terreur et la peur dans nos esprits, et ce dans le contexte de la guerre psychologique, chaque jour, ils nous menacent de nous faire la guerre , de détruire notre infrastructure et quand le gouvernement libanais devait être formé on nous a dit, que le Liban est sous la menace , or le Hezbollah était présent dans le gouvernement précédent mais aucune menace n’a été proférée !

Tous les jours nous entendons des menaces de guerre contre l’Iran, contre la bande de Gaza, et parfois contre la Syrie, menace constante d’agression, de meurtre et de déplacement. Une telle guerre implique l’intervention de l’ensemble des responsables politiques et même le maire menace…

Parmi les moyens utilisés pour gonfler leurs capacités: ils parlent de leur armée et de leurs armements , pour faire peur, , au début de la guerre de Juillet ou à Gaza on est surpris de voir comment les médias sont présents sur des navires de guerre, même si si cela est contraire aux mesures de sécurité, Mais cela sert l’objectif, et parfois il y a des fuites d’informations par le biais de diplomates ou de journalistes comme quoi ils comptent lancer une guerre, dans quelques semaines …
Aussi, ils se présentent à travers leurs manœuvres militaires comme étant sommes prêts à toute confrontation et que nous nous préparons pour vous vaincre. Aussi parmi les moyens de la guerre psychologique le fait de commettre des massacres.. en l’an 48 quand ils ont occupé la Palestine, ils ont tué les hommes et les enfants et ils ont éventré les femmes enceintes, le but de ce terrorisme est d’intimider le reste de la population…
Aussi parmi les moyens de la guerre psychologique la destruction massive des villages et villes…
Autre méthode : utiliser les voix locales et régionales amies ou alliés, et qui ont certains clients comme c’est le cas des réseaux d’espionnage, qui avaient pour mission de décourager les gens, il existe d’autres voix collabo ou pas, mais qui instaurent un climat de terreur en insistant sur le fait que l’ennemi ait capable de détruire qu’il sera invincible..

  • Deuxièmement : nous convaincre que nous sommes vulnérables

Même si nous ne ressentons pas que nous sommes faibles il n’empêche, ils travaillent à nous convaincre que nous sommes faibles et incapables.. et que nous n’avons pas d’autre choix que de se résigner, de succomber à leur puissance, parce qu’il n’y a pas d’horizon pour nous.

Ici, les médias et les élites politiques et culturelles jouent un rôle important, surtout dans nos différences ethniques, religieuses et culturelles, qu’ils tentent de gonfler, et qui sont vieilles de plusieurs siècles et que nous pouvons surmonter parce que nous partageons le même destin..
Et parfois ils créent un conflit politique donne un caractère confessionnelle ou ethnique élargi, ainsi ils ont beaucoup écrit sur les différences entre les iraniens et les syriens, mais ils sont revenus et ont admis l’existence de d’une bonne relation syro-iranienne … Idem quand ils ont inventé des conflits à l’intérieur des forces de l’opposition : Ces conflits ne sont pas présents.

A une certaine période ils ont tenté de perturber la relation entre Amal et le Hezbollah..
Aussi ils tentent de nous convaincre que nous sommes insuffisants, que nous sommes des peuples arriérés, incapable de se prendre en charge ou de résoudre nos problèmes..

Les tenants de ces guerre psychologique cherchent à philosopher la faiblesse et d’en faire une stratégie, par exemple: la théorie que la force du Liban réside dans sa faiblesse, des livres ont été écrit sur ce sujet, mais cette théorie s’est effondrée..

Au début des années 82 il y avait le slogan que l’œil ne peut pas résister à la pointe, cela est trompeur car le Liban n’est pas un œil, nous sommes ces montagnes impressionnantes auxquelles les armées fortes se sont brisées, ils ont dit que les combattants de la résistance sont des fous, des amateurs, des aventuriers..
Si nous avions attendu à ce que soit élaborer une stratégie arabe unifiée pour la libération du Liban, Israël aurait occupé le Nord du Liban et la Beqaa.. En résumé, ils viennent nous convaincre de la théorie de la faiblesse tout comme la théorie de la paix !

  • Troisièmement: parmi les objectifs immédiats de la guerre psychologique instaurer le doute, l’hésitation et la confusion

Quand ils constatent que nous sommes toujours forts et pas convaincus de nos faiblesses, ils cherchent à semer le doute et ce à trois niveaux : dans les idées et les principes, dans les choix ou les options, et enfin dans les mouvements de résistance, leurs chefs, leur organisation.
Dans nos idées et nos principes, ils nous demandent pourquoi résistez-vous, est-ce par foi? Alors ils tentent de semer le doute dans nos croyances à travers des gens instruits qui tentent de remettre en question notre foi ; ou pour par exemple, ils tentent de montrer les moudjahidine, comme des combattants qui luttent conformément à un mandat légitime et non seulement pour l’orgueil et l’honneur, mais pour seulement être des martyrs, bref ils caricaturent la résistance, ridiculisent la notion de responsabilité et invitent les jeunes invités à aller danser et boire, au lieu d’assumer leur responsabilité, ils travaillent sur chaque vocabulaire sur chaque mot au point de nous accuser de culture de la mort face à la culture de la vie…
Dans nos choix ils cherchent à nous pousser à choisir entre telle ou telle option, comme est-ce que vous êtes musulman ou patriotique ou nationaliste, nous sommes tout cela, ils ne sont pas contradictoires..

  • Enfin ils tentent de semer le doute dans les dirigeants et les cadres de la résistance, ils disent que tous les dirigeants sont corrompus, avides de pouvoir ce qui n’est pas vrai..

Parmi leurs méthodes ils répandent des rumeurs que les dirigeants au sein de la résistance se déchirent.. Bien sûr le public sera touché, en lisant cela, motif de ces rumeurs : il n’y a pas de véritable leadership.
Ici, je dis que nous sommes l’un des partis les plus purs, les plus harmonieux les plus cohérents, honnête, noble, respectueux, fraternel.. Ainsi après avoir découvert des réseaux d’espions ils ont dit que le Hezbollah était infiltré, c’est normal qu’après 27 ans se trouve une personne qui s’infiltre dans Hezbollah, mais je vous dis qu’après 27 ans, Israël n’a pas réussi à percer les unités de la résistance, …
Aujourd’hui c’est la guerre psychologique qui a le dernier mot dans une bataille, c’est pourquoi j’ai voulu faire la lumière sur ce sujet, elle est l’un des plus graves moyens de guerre menée sur nos générations et cela doit être connu par tous.

Ici, je tiens à vous dire que nous sommes entrés dans une phase où nous pouvons tirer notre force de nos idées, nos convictions, nos principes, nos bases, et les auteurs de ce projet dirigé contre nous, quelque soit les guerres qu’ils déclenchent contre nous, économique, militaire, politique, ou psychologique, ils ne récolteront que des échecs et des déceptions soyez rassuré, mais il est important que nous restions informé sur le sujet, si Dieu le veut.

Armement des Arabes et enjeux derrière la crise syrienne

Voici un article du journal flamand De Morgen (traduit à la hâte par Bahar) qui apporte involontairement un éclairage sur les enjeux de la crise syrienne. L’auteur ne nous dit pas si les États du Golfe ont les ressources humaines ou du moins l’intention d’utiliser ces engins de la mort contre leur ennemi extérieur (Iran, Hezbollah libanais, et République arabe syrienne) sachant que le désert d’Arabie grouille de carcasses de blindés US achetés à prix d’or pour sauver l’économie étasunienne mais jamais utilisés par les pétromonarchies du Golfe.

Pour l’heure, une choses est sûre, cet armement est, dans l’indifférence générale, abondamment utilisé contre l’ennemi intérieur des États du Golfe: les chiites de Qatif, d’Al-Hassa et du Bahreïn considérés comme des « impies » et des alliés de Téhéran.

Bonne lecture.

Bahar

——

De Morgen, 28 août 2012   La vente d’armes US aux États du Golfe a explosé   Stieven Ramdharie Bruxelles   L’appétit en armes des États du Golfe a permis aux USA d’atteindre un record  d’exportation en équipements militaires. Grâce à ces achats principalement effectués par l’Arabie saoudite, la vente d’armes a atteint le niveau explosif de 66,3 milliards de dollars. Les USA n’avaient jamais vendu autant d’armes en un an.

C’est ce qui apparaît dans un rapport d’une commission d’enquête du Congrès, le Congressional Research Service (CRS).   La montée des tensions avec l’Iran convainc de nombreux États du Golfe à débourser des dizaines de milliards d’euros dans l’achat d’avions, d’hélicoptères et de missiles dernier cri.

Les enquêteurs de la Commission qualifient d’ « exceptionnelle » cette augmentation considérable des exportations d’armes US en temps de crise.   En 2010, les USA ont vendu des engins militaires pour « seulement » 21 milliards de dollars.   Avec la vente de F-15, d’hélicoptères Apache et de missiles Patriot, des géants de la défense tels que Boeing et Lockheed Martin peuvent compenser les coupes budgétaires concernant les dépenses militaires aux USA et en Europe.   L’Allemagne espère passer avec l’Arabie saoudite un contrat de plusieurs milliards pour l’achat de 600 à 800 tanks Leopard 2. Cette vente d’armes devrait générer 12,6 milliards de dollars de bénéfices.

Quant au Qatar, il envisage de se doter de 200 Leopard pour un montant de 2,5 milliards de dollars.   C’est toutefois Riyad qui a réalisé les plus grosses dépenses dans la région. L’achat gigantesque que Riyad a réalisé l’an dernier à Washington pour près de 33 milliards de dollars a contribué à l’augmentation significative des exportations étasuniennes.   L’aviation saoudienne qui, avec Israël, dispose de la flotte la plus moderne de la région, est renforcée par 84 chasseurs fabriqués par Boeing, les F-15.   Septante F-15 de facture plus ancienne ont par ailleurs été modernisés.   En 2007, Riyad avait renforcé sa flotte aérienne en cas de conflit avec l’Iran par l’acquisition de 72 eurofighters pour 7,2 milliards de dollars.   Les Emirats arabes unis ont eux aussi mis la main au portefeuille, dépassant le Koweït dans l’achat d’armement.

Les Emirats ont récemment acheté des batteries antimissiles et des hélicoptères de transport de troupes américains pour la somme de 4,5 milliards de dollars.   Avec un budget militaire de 16 milliards d’euros en 2010, les Emirats se tiennent à la seconde place dans la région. Ils devancent Israël.   Le petit Qatar qui joua un rôle prépondérant dans le conflit libyen, investit lui aussi de manière conséquente.

Washington et Doha seraient sur le point de signer un accord qui prévoit la livraison de 58 hélicoptères de combat et de transport sophistiqués parmi lesquels la version moderne de l’Apache.   Le Sultanat d’Oman qui, à l’instar des Emirats, joue un rôle crucial dans le conflit à hauteur du détroit d’Ormuz, modernise sa petite flotte aérienne.   En décembre dernier, Oman a acheté douze chasseurs F-16. Ces seuls engins sont capables de neutraliser une aviation iranienne vieillissante.

Les principaux enjeux en Syrie

Pick up comme en Libye

mise à jour  25/08/2012

Après la Libye c’est le tour de la Syrie, ensuite celui du Liban puis de l’Algérie et enfin celui de l’Iran si le grand satan ne trouve pas sur son chemin destructeur ce qui le bloque.

Je continue de croire que les « révolutions  » en Tunisie et en Egypte ont été récupérés par les Etats-Unis et les monarchies du golfe. Je continue de croire que la Libye est l’opération de contre révolution la plus raffinée contre l’Egypte même si les Egyptiens enivrés par leur nationalisme de pacotille et leurs frères musulmans anesthésiants ne veulent pas l’admettre.

Pour l’instant les Arabes et les Musulmans sont, dans leur majorité écrasante, dans l’insouciance totale de ce qui les attend si la Syrie capitule ou s’effondre. Les Algériens, gouvernants, opposition et gouvernés,  n’ont tiré aucune leçon de la tragédie passée et ils ne méditent pas les raisons qui poussent ceux qui ont arrêté le processus électoral, car il a été remporté par des islamistes, se retrouver aujourd’hui à encourager, former, financer et superviser des guérillas islamiques en Afrique et dans le monde arabe. Je ne donne aucune justification au recours à la violence tant du pouvoir qui a trahi le prtocessus qu’il a mis en place que des islamistes qui pensaient que c’était le seul recours légal et légitime. Toute atteinte à une vie humaine est à refuser quelque soit le motif à moins que ce ne soit par acte de justice.  Les Algériens, de tout bord, s ne tirent toujours pas leçon ni ne cherchent à connaitre la logique de ceux qui ont ordonné et protégé Khaled Nezzar d’arrêter le processus électoral et de conduire un pays avec un fort potentiel de développement vers la guerre civile, et qui se trouvent aujourd’hui entrain de le menacer de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité. Les revanchards et ceux qui n’ont pas pansé leur douleur individuelle s’imaginent que l’Occident leur fait des cadeaux car il est épris d’amour pour la justice, la démocratie, le droit, la dignité humaine et les islamistes. L’Algérie est suffisamment fragilisée, sans État, sans politique, sans cadres, sans opposition crédible. Elle peut par la menace, l’intimidation et le chantage basculer de comptoir commercial français à base coloniale agissant comme gendarme en Afrique ou comme force dans l’effort de guerre qui sera employé contre l’Iran.

Ils ne tirent pas leçon de la tragédie libyenne : où est la Dawla islamiya en Libye ? Où sont la liberté, la démocratie et la prospérité économique promises? Comment expliquer qu’un gouvernement comme celui du Soudan qui a participé à la partition de son propre pays puisse participer à l’agression contre la Libye ou inciter à la sédition en Syrie ? Où sont la logique, la vision lointaine, le respect des préceptes de l’islam ?

Tant que les Arabes et les Musulmans ne reviennent pas à un bilan de conscience et à un repentance le sang versé, en Algérie des centaines de milliers, en Libyes des dizaines de milliers et en Syrie plusieurs milliers, sera une malédiction qui nous poursuivra tous car le sang versé d’un innocent, d’ un seul, fait trembler le Trone de notre Dieu, alors que penser de ce sang versé à flots pour des questions de pouvoir?

Quelques occidentaux, et ils sont rares, commencent pourtant à se  se  poser   une question logique : « pourquoi condamner ici, sur le territoire national, un islamisme que nous encourageons, soutenons, entraînons et armons en dehors, contre des États qui justement tiennent en lisière le radicalisme musulman dans son expression la plus fanatique ? Par pure sottise ? Par masochisme ? Par imbécillité congénitale ? »

La réponse est multiple  :

1 – L’Islamophobie : créer de la méfiance envers le musulman et de la défiance entre les musulmans pour éviter l’éveil de l’Islam authentique libérateur et civilisateur. L’Occident sait mieux que nous que l’avenir du monde est dans l’Islam et il sait que l’Islam est incompatible avec le colonialisme et le capitalisme. L’Islamophobie comme machination diabolique à visée idéologique, psychologique, médiatique et militaire consiste à nous rendre ridicules, haïssables et criminels pour se donner justification d’intervenir au nom de l’humanisme, du droit des minorités, de la lutte antiterroriste, de la liberté. Les laboratoires et officines connaissent notre état psychique du demi éveillé qui est dans la confusion entre le jour et la nuit, entre le rêve et le cauchemar, entre l’illusion et la réalité. Lorsque les chrétiens d’Occident laissent les chrétiens d’orient se faire massacrer par des Fatwas des savants des palais saoudiens, il y a questionnement : on prépare des bouc-émissaires dans la stratégie américaine du chaos fécond. Lorsque des Musulmans vont à l’encontre des règles énoncées par le Coran et le Prophète de ne pas attenter à la vie humaine et de ne pas transgresser la sacralité de la vie et des biens du Juif et du Chrétien vivant parmi les musulmans, il y a une orchestration qui vise à briser l’éveil musulman pour le plonger dans l’horreur, dans la profanation du sacré au nom du « printemps arabe ».  Quand des pygmalions  de service à l’instar de Tariq Ramadan se mettent à cautionner l’agression de la Libye et de la Syrie, allant contre l’enseignement du Prophète qui refuse de voir le sang d’un musulman ou d’un citoyen dans un pays musulman couler sans droit, de voir les musulmans se ranger derrière les faux étendards, et de voir les Musulmans entrer en sédition armée contre un gouvernant, même despote, alors qu’il n’a pas déclaré son apostasie ni interdit la prière. Les Libyens et les Syriens étaient-ils interdit de se rendre à la mosquée comme du temps d’Attaturc ?

2 – La catharsis géopolitique : exporter les crises internes et les malédictions du capitalisme ainsi que l’impasse dans laquelle l’entité sioniste se débat sans perspective réelle et salutaire à long terme. Toute la propagande médiatique et tous les tintamarres ne sont là que pour occulter la fin inéluctable de l’entité sioniste même si les Arabes et les Palestiniens cherchent la paix et la servitude. Il y a des signes annonciateurs et il y a un déterminisme historique qui les met en situation de panique.

3 – Détruire l’axe de résistance qui est né contre l’accord de camp David. Cet axe comprend l’Algérie, la Libye, la Syrie et  L’Irak

4 – Anticiper sur les révolutions ou les réformes inévitables dans le monde arabe et les pervertir pour laisser le monde arabe disloqué, sans cap, sans ciment social fédérateur.

5 –  Mettre en oeuvre la stratégie du  » soft powerment  » de Bresinsky en instrumentalisant les pseudos islamistes contre les ennemis de l’Amérique comme agent de subversion et laisser leurs vassaux arabes et européens faire les guerres coloniales à leur place se contentant de fournir l’ordre de combat, le renseignement et la logistique stratégique. Cette stratégie a bien fonctionné en Libye car elle a trouvé une ligue arabe de traitres et une association internationale de savants musulmans séniles et ignorant la géopolitique.

6 – Démanteler les pays arabes dans le prolongement de Sykes picot. A titre d’exemple voici le schéma de découpage de la Syrie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un autre pays musulman en attente de démembrement : le Nigéria

 

7 – Détruire toutes les armées capables de faire face à l’entité sioniste pour les remplacer par des bases coloniales d’où partiront les expéditions contre l’Iran. L’expérience irakienne n’est pas loin. Détruire toutes les armées qui refusent de se plier au joug du nouvel ordre mondial.

L’expérience yougoslave etl’expérience irakienne ne sont pas loin. L’Algérie a une grande armée et une fois le sort de l’armée syrienne réglée ce sera le tour de l’armée algérienne invitée à livrer son aviation et sa marine comme auxilliaire de l’Otan tant pour la future guerre contre l’Iran que pour le rôle de gendarme au Sahel. Les pressions diplomatiques et politiques ne se cachent plus et c’est dans ce jeu de pression qu’il faut voir l’accusation portée par la Suisse de « crimes contre l’humanité » à l’encontre du général Khaled Nezzar.

8 – Empêcher le déplacement du centre du monde géopolitique et économique vers l’Eurasie qui va être la fin de la domination occidentale et un nouveau partenariat avec le monde musulman. Les Russes et les Chinois y oeuvrent depuis la chuite du mur de Berlin d’autant plus que les principales sources  et les principales voies d’acheminement des ressources minières et énergétiques pour les  futures années s’y trouvent.

8 – La spoliation des richesses et le contrôle des voies maritimes et terrestres d’acheminement du gaz et du pétrole. Dans ce contrôle, l’Empire va tenter de couper les ressources du développement et de la résistance, mais aussi les sources et les voies d’approvisionnement de l’énergie à la Chine, puissance émergente.

9 – Laisser la résistance palestinienne et libanaise sans soutien. Le Qatar et l’Arabie saoudite oeuvrent sans se cacher pour liquider la cause arabe et à sa tête la cause palestinienne.

10 – Créer un état de psychose dans les populations et les djounouds du monde arabe de telle façon à générer la démission devant la puissance maléfique de l’Occident et chercher le sauve-qui-peut dans des explications eschatologiques et apocalyptiques loin de toute analyse sérieuse en termes de rapport de forces, de mobilisation dans un axe de résistance et de changement de paradigme idéologique. En ce qui me concerne, je répète depuis des années qu’il est nécessaire de placer le curseur idéologique sur la résistance contre l’impérialisme américano sioniste et ses vassaux arabes et européens et ne pas tomber dans le piège de la division ou de l’éradication en opposant islamistes et non islamistes, militaires et civils, gouvernants et gouvernés. L’histoire a montré que l’Islam se développe mieux et plus vite en situation de paix qu’en situation de troubles comme elle a montré que la prospérité économique et sociale se construit dans la paix et non dans la guerre.

11 – Détruire l’Etat, despotique ou non, pour installer à sa place les commis locaux à la prédation qui s’intègrent dans le nouvel ordre économique qui veut effacer la réglementation, la souveraineté nationale, la justice sociale. Dans ce but, le nouvel ordre mondial installe –  par la force à ceux qui lui résistent et par le pourrissement de ses vassaux qui acceptent la servitude – aussi bien dans les anciennes colonies que dans la vielle Europe une nouvelle race de prédateurs, de corrompus, de sanguinaires, de cyniques, de nihilistes qui peuvent se cacher sous les noms d’islamistes, de groupes armés, de démocrates ou de républicains qui gérent l’Etat comme une boutique underground du marché informel. Il faut juste étudier la Russie après la chute du mur de Berlin et l’Algérie après la  » réconciliation nationale « . Sur ce sujet, j’avais écris un livre que j’ai perdu et qui faisait suite au livre  » le dilemme arabe et les 10 commandements US « . Ce livre abordait la question économique dans l’enjeu post  » révolutionnaire  » et il a été écrit en réaction aux déclarations de Chrisitine Lagarde au G8 de Deauville où elle a fait allusion au printemps arabe et à la chute du mur de Berlin. Pour l’observatoire averti la chute du mur de Berlin a une double signification.

La première c’est l’effondrement de l’URSS et du pacte de Varsovie minés de l’intérieur par les groupes de pression sociale et économique inféodés à la CIA et au Vatican et par l’extérieur par l’effort de guerre en Afghanistan et la course spatiale.

La seconde signification dans la  chute du mur de Berlin en 1995 soulignait aussi  la suprématie du capitalisme impérialisme sur le monde et l’emergence en Russie et dans ses anciens satellites d’une bourgeoisie d’affaires liée au crime, à la maffia et au démantèlement de l’Etat central. Ce sont ces perspectives que le  » printemps  » arabe a permis de réaliser en rendant légal l’état de non droit là où l’Etat est absent en laissant les peuples sans gouvernance et sans puissance publique à la merci des bandes armées et des trafiquants, et en s’attaquant à détruire l’Etat là où il est encore présent.

 

Observation : La probabilité d’une guerre entre la Turquie et la Syrie

La Turquie se prépare à attaquer la syrie :
1 – par procuration pour l’OTAN et Israël et en même temps elle règlerait trois problèmes en suspens :
2 – le problème de l’eau en suspens entre la Syrie et la Turquie puisque la Turquie est en train de construire un grand bartrage qui va priver la Syrie de l’eau et pousser les deux pays à entrer en guerre.
3 – Imposer son armée comme seule force de dissuasion dans la région.
4 – Partitionner la Syrie et donner un territoire aux kurdes pour se débarasser du problème kurde.
5 – Jouer le rôle de fer de lance dans une armée « islamique » qui serait le bras armé de l’OTAN contre la Syrie puis contre le Hezbollah et enfin contre l’Iran.
6 – Espérer gagner en influence régionale, en territoires et en ressources dans le nouveau découpage du monde arabe par Sykes Picot bis, le premier ayant démembré l’empire ottoman. Le néo ottomanisme erdoganien s’appuie davantage sur un antionalisme turc exacerbé que sur un islamisme pur et dur.
Mais elle se trouve confronté à Sept problèmes :
1 – Le dernier sondage montre que 75% de la population est contre la guerre.
2 – L’économie de bazar qui représente le centre de gravité dans les couches moyennes et bourgeoises en Iran, Turquie et Syrie est perdante dans la crise actuelle et réclame le règlement du conflit avant de balancer vers un camp qui lui semblerait défendre le mieux ses intérêts.
3 – L’armée syrienne est prête à une guerre avec Israël et ses forces seront orientées contre la Turquie avec le défi de tout gagner et foutre en l’air tout l’équilibre régional ou tout perdre.
4- Erdogan, comme je l’ai expliqué dans les dix commandements us est la tendance frères musulmans avec l’idée de jouer le rôle central dans le monde arabe comme le représentant légitime du sunnisme pouvant s’opposer au chiisme, mais une guerre contre la Syrie risque de se retourner contre lui, car au lieu de se faire sous l’axe chiite contre sunnites elle sera perçue comme une guerre Turcs contre Arabes avec des conséquences dramatiques pour la Turquie. Lors de l’agression de la Libye, j’avais montré la fausse image d’Erdogan en publiant ce que pensait de lui son maitre politique et spirituel, le défunt Erbakhan, qui l’a catalogué comme agent du sionisme.
5 – les Syriens ont la carte des Kurdes. Il y a une bataille féroce entre la Syrie et le Kurdistan (aidé par Israël) sur l’influence des kurdes de Syrie : les syriens veulent les impliquer dans le conflit à leur avantage et l’OTAN par le biais d’Israël veut les utiliser contre la Syrie. Voilà pourquoi la bataille d’Alep doit se solder rapidement par une victoire écrasante de l’armée régulière.
6 – Les russes vont jouer la carte de la Syrie car il s’agit de la reconfiguration du nouvel ordre mondial. Les grands vont s’affronter comme toujours sur nos terres et avec notre sang pour régler leur contentieux.
7 – Les nationalistes et la gauche turcque opposés à Erdogan vont trouver l’occasion de destabiliser le gouvernement sinon utiliser le mécontentement populaire et les pertes de l’économie de bazar.
8 – Les Arméniens tant en Arménie que dans le reste du monde pourraient basculer en faveur de la minorité orthodoxe arménienne en Syrie (Alep et Damas) et poser des problèmes supplémentaires à la Turquie qui elle aussi est dans l’oeil du cyclone qui va la démanteler à moyen ou long terme si le plan américain et sioniste parviennent à réaliser leurs objectifs en Syrie.
La Turquie « doit » entrer en guerre tout de suite si elle veut ne pas tomber dans la période de vacance du pouvoir US durant la campagne présidentielle américaine à moins que le false flag d’Obama serait d’envoyer la Turquie en guerre et puis lui apporter son aide directe et montrer ce qu’il est réellement, un noir plus blanc que les blancs. Est-ce que les Musulmans et les Arabes se sont réveillés de son discours du Caire dont je fus le premier à dénoncer le mensonge et la perfidie ainsi que ce qu’il annonçait comme politique étrangère US.
La Turquie pourrait diférer son entrée en guerre le temps de voir l’usure morale et l’épuisement logistique  jouerleur oeuvre sur l’armée syrienne et sans doute le temps de voir la mise en oeuvre de l’artifice légale : « l’armée islamique » financée par le Qatar et l’Arabie saoudite et légalisée par l’OCI.
Est ce que la Turquie est prète à entrer en guerre pour des considérations internes et géopolitiques, je ne le sais pas. Les choses vont se déssiner dans les jours ou les semaines à venir.

 

Conclusion

La bataille d’Alep va être déterminante non seulement pour la configuration des pays arabes mais du monde. 

Logiquement le régime syrien et les classes moyennes qui le soutiennent devraient sortir victorieux et infliger une lourde défaite à  l’axe satanique. La défaite ne serait pas dans une confrontation de front car la Syrie n’a pas les moyens militaires et économiques de faire face à l’armée américaine, mais dans l’embrasement de la région par une résistance qui viendrait du ras-le-bol des peuples contre les monarchies et l’Occident. L’axe du mal a même perdu pour l’instant la possibilité d’ouvrir un front de guerre entre la Syrie et la Turquie puisque les turcs sont majoritairement défavorables à la guerre contre la Syrie et les classes d’affaires sont perdantes dans la crise qui dure car leur chiffre d’affaires se réalise au Liban, en Syrie et en Iran. Il ne lui reste que deux scénarios : continuer à déstabiliser la Syrie et l’affaiblir par des actions subversives (sabotages, assassinats et guerre psychologique et médiatique) avec le risque que le régime syrien déjoue les manœuvres et renforce ses capacités de manœuvres le rendant plus fort dans la région et devant l’entité sioniste. Le second scénario est l’intervention directe de l’OTAN et des vassaux arabes. L’Arabie saoudite et le Qatar prônent l’intervention militaire. Devant leur échec à l’ONU, ils convoquent l’organisation des pays islamiques présidée par un turc pour lever une armée contre la Syrie, chose qu’ils n’ont jamais envisagé pour libérer la Palestine, l’Afghanistan ou mettre de l’ordre en Somalie.

On évoque déjà 4 drones et un avion de reconnaissance américain qui auraient été abattus par la défense anti aérienne syrienne, ce dernier aurait été retrouvé au Liban et récupéré par l’armée libanaise avant l’intervention sioniste pour le détruire.

Ce scénario va embraser la région sauf si Israël commet la faute d’engager une action contre le Hezbollah pour retrouver sa dignité et sa réputation d’invincibilité et il serait difficile de justifier à la population arabe et musulmane ainsi qu’ à l’opinion mondiale une agression contre la Syrie en même temps. Israël pourrait fausser la stratégie américaine qui compte disloquer la continuité géographique, idéologique, économique et militaire entre l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban et certaines factions de la résistance palestinienne. Une seconde agression dans ce début du troisième millénaire contre le Liban ou contre Gaza aura l’effet d’un tsunami sur les régimes fantoches du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

La bataille d’Alep devrait  contraindre le régime syrien à engager des réformes plus profondes s’il ne ne veut pas perdre le soutien d’une population qui a payé un lourd tribu dans une opération type contras qui dure depuis plus d’un an.

La bataille d’Alep aura sans aucun doute des répercussions géostratégiques par la refondation des rapports de forces et des zones d’influence. C’est la fin de l’hégémonie américano sioniste et l’émergence du pôle sino russe et du pôle latino américain. Avant l’assassinant de Kadhafi, j’avais montré le cynisme efficace des Russes et des Chinois qui avaient opté d’abandonner la Libye et de se concentrer sur la Syrie car ils voulaient faire un cas d’école dans l’opinion mondiale et dans le monde arabo musulman et disposer d’un argument diplomatique contre l’OTAN. Chacun a ses stratégies, bonnes ou mauvaises, sauf les Arabes et les Musulmans, qui continuent de subir les changements imposés par les autres.

Il ne faut pas croire que je soutiens le régime de Bachar al Assad mais je soutiens l’idée du droit d’un régime à se défendre contre une sédition armée fomentée par l’impérialisme comme je soutiens l’idée qu’il faut que le monde musulman rompe avec ses traditions de coup d’etat qui empêche la construction d’un état fort,  l’emergence des élites et la cohésion sociale les vrais garants de la prospérité. Rien ne garantit que ceux qui arrivent au pouvoir par un coup d’état ou par le soutien des Croisés ne soient pas balayés demain par un autre coup d’etat et un changement de stratégie des Croisés qui ne veulent pas pour le monde musulman une stabilité. L’Etat syrien ne doit pas considérer l’alliance avec les russes et les chinois comme la garantie de sa perennité. Sa perennité et sa vocation sont dans le retour vers Allah. L’Islam devrait être le moteur de la vie idéologique, sociale, politique et économique. Le retour à l’Islam signifie la garantie de préserver la vie, les biens  et la dignité des Musulmans et de l’ensemble des cityoyens syriens….

L’idéal aurait été l’émergence d’un pôle islamique partenaire de ces deux pôles et partenaires de l’Asie et de l’Afrique, mais les Musulmans, gouvernants et gouvernés, élites et gens du commun, ne sont pas prêts à assumer la gouvernance sensée de leurs territoires et encore exercer des responsabilités géostratégiques.

Le Vatican sent venir les changements et il tente de rééditer un San Egidio à l’algérienne mais les conditions objectives et subjectives en Algérie de 1995 et en Syrie de 2012 ne sont pas les mêmes. Le Vatican en s’alliant depuis longtemps avec la CIA en Afrique et en se soumettant à l’entité sioniste a perdu toute crédibilité pour jouer un quelconque rôle. Il est évident que les Chrétiens d’Orient qui sont arabes et de culture musulmane gardent rancune au Vatican pour la question palestinienne. C’est encore l’occasion pour les Musulmans de ne pas laisser tomber leurs frères en arabité et en citoyenneté et de se comporter avec eux selon les préceptes de Mohamed (saws). Il est utile de rappeler que depuis que Omar Ibn Khattab a libéré la Jordanie, Syrie, la Palestine et l’Egypte de la présence coloniale des romains, les Chrétiens avaient retrouvé leur liberté de culte et multiplié leurs églises. Que les appels à la discorde et à la confrontation inter confessionnelle ne viennent pas s’imiscer dans un tissus social, culturel et historique de 15 siècles de vivre ensemble dans le respect des différences.

Qaradhawi et son équipe veulent créer un Vatican sunnite et un Pape sunnite pour imposer l’idéologie des Frères Musulmans et ils sont prêts à sacrifier tout le monde musulman à leur ambition morbide. Al Hamdoulillah il y a encore des Musulmans conscients qui apportent la détraction avec à son appui le Coran et la Sunna aux savants égarés de l’Arabie saoudite et du Qatar. Pour l’instant ni Qaradhawi ni Tariq Ramadan ni  leurs fans ou leurs émules n’ont apporté une justification religieuse ou idéologique à l’agression ou au soulèvement armée. La seule chose qu’ils ont prouvé est qu’ils fonctionnent en conformité avec l’agenda américain, devenant ses portes voix, ses justications morales et religieuses au sein d’une population ignorante et fascinée par les idoles médiatiques.

 

 

 

Omar Mazri – Liberation-opprimes.net