Islamophobia et Turquie : Deus machina bis

Aujourd’hui on entend Bernard Henry Lévy appeler à une levée de boucliers pour ne pas dire une levée d’armées contre la Turquie. Cet appel n’est ni anodin ni fortuit lorsqu’on suit l’actualité de la région avec ses guerres et ses remodelages géopolitiques, lorsqu’on étudie la mise en œuvre implacable et sans relâche de la stratégie islamophobe.

BHL, surnommé  le  « VRP DE LA GUERRE », chantre de la philosophie du sinistre et du cynique, intervient toujours pour annoncer et accompagner la communication de guerre ou l’information de subversion militaro-idéologique dans le monde musulman.

Le rôle célèbre qui reste en mémoire est celui d’agent communicant dans le démantèlement de la Libye et l’assassinat de Kadhafi. Cette célébrité fut possible car les élites musulmanes indigentes sur le plan politique et cynique sur le plan moral avaient non seulement soutenu lâchement l’agression d’un pays arabe et musulman par l’OTAN, mais l’avait réclamé pour se débarrasser d’un dictateur et le remplacer par une confrérie musulmane qui servait de cobaye à l’expérimentation politico-sociale et géopolitique dans la nouvelle gestion du monde arabo-musulman. Youssef Qaradhaoui et Tarik Ramadan ont joué le rôle de pygmalion narcissique et d’interlocuteur valide sur le plan idéologique pour diaboliser l’image de Kadhafi et de Bachar Al-Assad.

BHL le « VRP DE LA GUERRE » a eu d’autres rôles de subversion militaire dans le monde musulman. Le premier et grand rôle fut celui de fabriquer médiatiquement le commandant Messaoud et lui donner la réputation mondiale de héros de la lutte contre l’empire soviétique.  Non seulement Qalb Edine Hikmathyar le véritable chef du « Jihad » fut dépossédé de son titre et de son influence dans la gestion politique et diplomatique de l’Afghanistan, mais les Pachtouns majoritaires furent exclus de la gestion de la paix et la gouvernance du pays. BHL avait réussi à mettre en place la communication subversive pour faire entrer l’Afghanistan dans une guerre civile, la montée en puissance des Talibans et l’invasion américaine. L’Afghanistan et sa région ne peuvent être gérés par la France alors se pose la question du rôle subalterne de BHL qui a agi donc pour le compte des Américains. Aujourd’hui encore on se pose la question sur l’intérêt de la France en Syrie et en Libye et les conséquences des flux migratoires qui déferlent sur l’Europe. On peut dire que la tête pensante est britannique, le corps est américain, le saltimbanque est français.

L’autre rôle maléfique sur le plan de la subversion est celui que le philosophe de la haine a joué en ex-Yougoslavie. La Yougoslavie était une mosaïque d’ethnies, de langues, de religions et de cultures adossée à l’Europe et proche de la Russie par sa composante slave et proche de la Turquie par sa composante musulmane. La Yougoslavie de Tito était presque un compromis de coexistence des grands empires européens avec l’empire ottoman. Cet ilot de pluralisme au sud-est de l’Europe ouvert à la Russie, à l’Italie et à la Turquie n’avait pas de chance de survie dans un monde dominé par la culture américaine monopoliste et hégémonique. Le démantèlement de la Yougoslavie et son atomisation puis l’intégration et la fusion de ses fragments dans l’Europe bureaucratique sous contrôle américain était donc programmé et son chemin passe par l’éclatement provoqué par une guerre civile, des nationalismes exacerbés et l’intervention de l’OTAN contre les Serbes. BHL s’est trouvé présent du côté musulman en Bosnie-Herzégovine. Il a donné une audience médiatique à Ali Izzat Begovic. On le voyait un peu partout dans les capitales européennes et on lui donnait la stature d’intellectuel puis celle d’homme politique et enfin celle de président intéressant.

Ce musulman mystique, pacifiste, philosophe, cultivé, artiste et multiculturel aimant l’Islam sans travers apologétique, respectueux du christianisme et de l’Europe, auteurs de plusieurs écrits dont notamment « L’Islam entre l’Orient et l’Occident » s’est transformé sous la houlette du philosophe agent de subversion idéologique en un partisan de la radicalisation musulmane et de l’autonomie que le wahhabisme saoudien revendiquait au Caucase (Tchétchénie) et dans d’autres parties du monde. Bien entendu les anciens conflits politiques des partisans de Izzat Begovic avec Belgrade ainsi que ses écrits de jeunesse sur l’État islamique à la lumière de l’expérience du Pakistan ont été instrumentalisés en vue de l’exacerbation du sentiment religieux et du nationalisme qui ont accompagné la volonté politique occidentale d’armer les Bosniaques puis de les présenter en victimes protégées de l’holocauste serbe sans véritable étatisation politique réelle.  BHL ainsi qu’Alain Finkielkraut qui avait pris position pour les nationalistes Croates appelleront à une levée de l’embargo sur les armes en direction des mouvements séparatistes de l’ex-Yougoslavie.

BHL a joué un rôle de subalterne médiatique, mais le chef d’orchestre était Warren Zimmermann, l’ambassadeur des États-Unis en Yougoslavie. Il avait poussé Izzet Begovic à appeler à un référendum populaire sur l’indépendance et à la reconnaissance de la Bosnie-Herzégovine en tant qu’État indépendant. Les États-Unis et l’Europe avaient reconnu l’État bosniaque née du référendum. Malgré les appels de Begovic à un État multiethnique et multiconfessionnel, la guerre avec Belgrade était inévitable. Le monde musulman avait ensuite fourni l’argent, les armes et les combattants sous le contrôle de la CIA. C’est toujours le même scénario : Les intellectuels musulmans, à l’exception de Malek Bennabi, n’ont jamais pu voir et comprendre l’absurdité et la dangerosité de la revendication d’un État islamique et tout particulièrement de celui véhiculé par le Pakistan (l’État des purs). L’incapacité à lire la géopolitique provient de l’indigence culturelle et politique qu’exploitent les Britanniques, les Français et les États-Unis. Lorsque cette incapacité se combine avec l’incompétence de comprendre l’Islam libéré des mythes et des visées politiques alors l’intellectuel musulman, le gouvernant, le peuple se trouve en danger de mort. Malek Bennabi dans la lutte idéologique a montré comment les idéologues de la colonisation cherchent et construisent l’interlocuteur valide colonisé qui va être manipulé pour servir les desseins stratégiques du colonialisme.  Izzat Begovic a été mis dans l’ambiance idéologique de l’audience médiatique qui formate les esprits et rend le formaté docile, indolent, incompétent à voir au-delà du spectacle qui cultive l’égo et nourrit les fantasmes. Il était devenu par les conditions géopolitiques et sociopolitiques un « interlocuteur valide » auprès duquel le philosophe de la mort distillait les conseils sages, avisés et bienveillants…

Après la fin de la guerre de Bosnie par l’accord de Dayton en novembre 1995, Izet Begovic est devenu membre de la présidence de la Bosnie-Herzégovine laquelle était subordonnée à un Haut représentant chargé de superviser les affaires de l’État nommé par la communauté internationale alors que la Serbie, la Slovénie, la Croatie et le Monténégro étaient devenus réellement indépendants avec une véritable présidence. Ce sont des centaines de milliers de morts et parfois des dizaines de milliers de morts issues des communautés musulmanes qui paient les déboires de leurs élites et réalisent l’ambition des communicants et des décideurs occidentaux. Izet Begovic a fini par démissionner écœuré de la supercherie.

Bien entendu on ne peut citer BHL sans citer le soutien inconditionnel qu’il avait apporté à la préparation de la guerre et à l’invasion de l’Irak par l’Amérique. Devant tant de zèle et de « réussites » de BHL on est en droit de s’interroger sur les pouvoirs de communication qu’il possède en France et sur les liens de renseignements et d’infiltration (avec les liens de logistique) qu’il possède dans les communautés musulmanes à travers le monde. Personne ne l’interpelle sur son silence au sujet du génocide des Rohingyas, des Yéménites,  et des Gazaouis. Personne ne lui demande des comptes sur le terrorisme surnommé islamique que son intervention a fait générer à grande échelle dans le monde musulman et à petite échelle en Europe.

Bernard Henri Lévy avait également défendu la « révolution » orange en Ukraine et pris position contre la Russie. Il s’est aligné sur les directives atlantistes.

Anti arabes et anti musulmans notoires en France, BHL n’existe « philosophiquement » que par son  apparition médiatique où il ne fait que valider les orientations et les politiques du sionisme et de l’impérialisme atlantistes. Si la proximité idéologique et financière de BHL avec les patrons médiatiques n’est plus à démontrer, reste alors posée la question du réseau qu’il réveille facilement et efficacement dans les pays subissant la subversion psychologique et la subversion militaire atlantiste.

Quel est le rôle assigné à Bernard Henry Levy pour saper le nationalisme et l’islamisme portés par la Turquie d’Erdogan ? La réponse est donnée par un article de BHL sur Wall Street Journal (proche de la droite ultra conservatrice américaine) du 13 août 2018 sous le titre de « NATO Should Give Turkey the Boot (L’OTAN devrait donner le coup d’envoi à la Turquie) – Ankara, helped by China and Russia, is vandalizing Western interests (Ankara, aidé par la Chine et la Russie, vandalisera les intérêts occidentaux).

Bernard Henry Lévy reprenait à son compte, avec un décalage de 10 jours, les thèses de l’américain Daniel Pipes.

Bernard Henry Lévy et Daniel Pipes à l’instar des diplomaties britanniques, américaines, françaises et israéliennes soutenaient sans retenue ni réserve Ankara participant à la guerre mondiale menée contre Damas. Ils soutenaient Erdogan présenté comme un démocrate musulman pouvant conduire la Turquie vers une intégration à la civilisation occidentale (économie du marché et de la globalisation). Il ne s’agissait pas en réalité d’un soutien, mais d’une stratégie de communication qui dévoilait son contenu et ses cibles selon les impératifs de pertinence géographique, d’opportunité temporelle et de cohérence géopolitique fixés par la gouvernance mondiale atlantisme.

Aujourd’hui et après les attaques de Trump, BHL décrit la Turquie comme pourvoyeur d’armes des groupes armées islamiques liés à Al Quaïda et DAECH, péril génocidaire contre les Kurdes… Elle ne devrait plus avoir sa place au sein de l’OTAN. Nous sommes en présence d’une communication orchestrée depuis les États-Unis. Le chef d’orchestre est Daniel Pipes.

J’ai écrit le livre « Islamophobia : Deus machina » et montré Daniel Pipes comme l’instigateur de l’Islamophobie véritable machine de guerre psychologique et militaire contre le monde musulman. J’ai notamment mis en exergue les points suivants de l’islamophobie :

  • Une haine ancienne et entretenue de l’Islam ;
  • Une mise en guerre des musulmans les uns contre les autres et les uns après les autres
  • Une connaissance de la mentalité des musulmans atomisés en fragments d’humanité errants sans orientation civilisationnelle vers l’avenir, sans culture géopolitique du présent, sans lecture lucide de leur passé
  • Une infiltration des mouvements islamiques qui demeurent infantiles et facilement manipulables du fait de la culture confrérique, du culte du chef, de l’absence de pratiques démocratiques transparentes, et de l’entêtement à refuser de tirer enseignement de leurs échecs politiques et de leurs limites intellectuelles
  • Une volonté de montrer le monde musulman et ses acteurs mis sous les feux de la rampe médiatique comme répulsifs afin de générer de la méfiance des non musulmans envers les musulmans et de la défiance des musulmans entre eux. C’est ce tableau psychologique qui permet aux armées occidentales d’ouvrir des fronts de combat contre un adversaire isolé, c’est ce même tableau qui permet de mener des combats terrifiants contre des populations civiles pour qui l’opinion occidentale ne va éprouver ni pitié ni respect ni ressentir une quelconque émotion.
  • Faire accepter l’idée du clash des civilisations entre l’Occident et l’Orient
  • Une audace de faire payer la facture de guerre et de subversion par les gouvernants musulmans eux-mêmes pour ne pas subir la « justice implacable » et conserver leur pouvoir oppressif sur les populations musulmanes.
  • Empêcher la jonction politique, économique et géostratégique entre la Russie, la Chine et le monde musulman pour que le monde demeure tel qu’il est : monopolaire sous l’hégémonie de l’oligarchie financière.
  • Réaliser les buts stratégiques : interdire toute idée d’indépendance, tuer dans l’œuf toute tentative de renaissance civilisationnelle, piller les ressources, détruire les mentalités collectives, disloquer les géographies, saper les embryons d’économie, intégrer les flux migratoires à la fois comme un procédé de guerre en vidant les pays de leur jeunesse laissant le pays sans bras armé pour la résistance (le cas syrien est le plus éloquent) et comme émergence d’un sous prolétariat en concurrence avec les prolétariats européens facilitant l’accumulation capitaliste des profits par la réduction du cout du travail.

L’accueil méprisant réservé à mon livre, l’acharnement et l’empressement des « indigènes » musulmans de France à vouloir montrer l’islamophobie soit comme une xénophobie envers les banlieues françaises soit comme une séquelle de la colonisation de l’Algérie m’a réconforté dans l’idée de l’indigence politique des musulmans, de leur quête de statut social d’intellectuel, de leur alignement idéologique qui leur permet de bénéficier d’une rente d’existence en devenant l’interlocuteur valide qui se focalise sur l’accessoire et qui évite le fondamental et les priorités.

Ceux qui veulent encadrer les populations musulmanes en Europe et aux USA ont certes des diplômes universitaires, mais il leur manque la culture politique et la vue lucide sans esprit partisan, sans démarche sectaire, et sans aliénation à la réussite mondaine. Ceux qui communiquent contre les musulmans disposent d’une culture islamophobe, d’un réseau d’informateurs et d’un savoir efficace sur le musulman africain, asiatique ou occidental. Ces communicants s’adressent aux populations occidentales non musulmanes pour les faire adhérer sinon les neutraliser dans leur combat idéologique et militaire contre les musulmans (islamistes, athées, laïques, arabes, berbères, persan, turcs et chrétiens ou juifs d’orient). La religion n’est pas le moteur, mais la civilisation qu’elle a portée ou qu’elle risque de porter. Le musulman qui entre dans le moule idéologique et qui se confine à prier, à faire le pèlerinage et à porter barbe et gandoura n’intéresse pas les laboratoires de la psychologie sociale et de la guerre subversive. Celui qui rêve ou qui porte un projet de réforme, d’éveil et de mise en travail des peuples est ciblé pour être mis en silence, mis à l’oubli ou mis à mort.

Daniel Pipes n’est pas un abruti, c’est un intellectuel hautement qualifié et très compétent qui apporte une efficacité sur le plan de la communication et des études orientalistes au service du sionisme et de l’Empire. Il est titulaire d’un doctorat en littérature à Harvard et d’une post graduation sur l’histoire médiévale de l’islam, il est également titulaire d’un doctorat en Charia islamique à l’université d’Al Azhar au Caire. Il parle anglais, français et arabe. Il enseigne dans plusieurs universités. Il collabore avec les Affaires étrangères et la défense des USA ; Il travaille avec les doctrinaires américains de la géopolitique tels que Robert Strausz-Hupé. A titre de comparaison, quelles sont les lettres de créances des conseillers des savantissimes religieux de l’Islam ? Quelles sont celles des musulmans militant en France ? Soient-ils ne parlent pas bien le français soient ils sont dans l’ignorance totale de l’histoire, de la culture, de la géographie, des mœurs, de la religion et de la sociologie de la société française.  Pour la majorité d’entre eux la France est un terrain vague sur lequel ils pensent pouvoir faire paître tranquillement le troupeau qui les suit.

Daniel Pipes mobilise, préside et anime des cercles d’intellectuels, de journalistes et d’artistes au service du sionisme et de l’Empire américain. Il intervient quotidiennement sur les plus grands titres de la presse écrite, de la radio et de la télévision. Il est parrainé par les ultra conservateurs américains et israéliens à Washington et à Tel-Aviv. Comme Bernard Henry Lévy il est juif et tous les deux affichent leur judaïté, leur haine de l’Islam et leur mépris pour les Palestiniens et en particulier pour les mouvements indépendantistes palestiniens. Être Juif n’est ni une tare ni un châtiment divin, mais une garantie supplémentaire pour se protéger au nom de l’antisémitisme. On accuse facilement les Juifs de tous les maux de la planète, cela fait diversion et surtout cela cache l’oligarchie financière qui prend les décisions sérieuses. Les Chrétiens d’Orient et de Russie savent mieux que quiconque la puissance maléfique du Temple satanique et des évangélistes éradicateurs qui attendent l’Apocalypse et le retour de Jésus. Plus que le pouvoir de l’argent, il y a le pouvoir spirituel sur l’humanité avec à sa base l’usurpation et l’imposture du mythe rédempteur de Jésus Christ. Le général Greig, canadien, a écrit un livre, je crois qu’il s’appelle “l’échiquier” où il décrit la puissance et le maléfice de l’Église (ou de la Synagogue) satanique aux USA. L’idéologie satanique est la lutte contre l’humain dans ce qu’il a de plus noble et la promotion de ses vices les plus abjects. L’idéologie apocalyptique, d’inspiration biblique, vise à  gommer toutes les différences et à domestiquer une humanité pour qu’elle soit assujettie aux ordres et au service d’une élite « supérieure » (les élus). C’est revisiter le fascisme qui se libère du credo nationaliste pour celui de l’universel et de la mondialisation. Vatican II allait dans ce sens aussi avec des objectifs moins radicaux : évangéliser toute la planète et tolérer l’Islam comme religion païenne asiatique dans le cadre du dialogue des civilisations. DAECH est de la même idéologie donc de même inspiration…

Une parenthèse mérite d’être ouverte sur l’islamophobie de Daniel Pipes, ce n’est pas une islamophobie primaire, c’est une islamophobie élaborée et efficace comme il dit lui-même :

« … l’islam radical est le problème et l’islam modéré, la solution. Mon point de vue présente, entre autres avantages, d’envisager une coopération avec les musulmans anti-islamistes ».

C’est le schéma directeur de la lutte antiterrorisme islamique : rendre les musulmans des collaborateurs et des délateurs. C’est ce canevas qui a laissé les Frères musulmans parvenir au pouvoir en Égypte et en Turquie ou jouer un rôle majeur en Syrie et au Yémen. C’est ainsi que Daniel Pipes publiait des articles prônant le soutien à l’Irak contre l’Iran. Ce n’est pas l’Iran et le chiisme qui posent problème, mais la révolution islamique et l’éviction du Shah d’Iran.  C’est l’Amérique et ses idéologues qui décident qui est le bon et le mauvais musulman, qui est le modéré et l’extrémiste. Le musulman n’est pas autonome dans ses décisions ni libre dans son projet d’émancipation. Même l’athée et le laïciste du monde musulman ne doit voir que sous l’œil observateur et sous l’esprit inquisiteur de l’Amérique. C’est ce mode de pensée qui permet à l’intelligence américaine de trier entre la bonne gauche et la mauvaise, la bonne droite et la mauvaise. Tout est analysé du point de vue utilitaire et provisoire. C’est l’idolâtrie des temps post modernes… Cette idolâtrie est le creuset idéologique et spirituel de Daniel Pipes :

« L’ordre mondial qui se profile sera-t-il celui de l’empire universel américain ? … La mission du peuple américain consiste à enterrer les États-nations »

Toute la rhétorique de Bernard Henry Lévy est déjà conceptualisée et communiquée au préalable par Daniel Pipes qui a un réseau efficace en France pour mobiliser et communiquer sur tout projet de guerre impériale dans le monde musulman. C’est ce réseau qui a pris en charge Sarkozy pour la Libye, Hollande et Macron pour la Syrie et qui est en train de prendre la direction de la communication pour la Turquie. Ce n’est pas les propos de BHL qu’il faut suivre et analyser, mais bien ceux de Daniel Pipes. Le mieux serait de suivre et d’analyser les illuminés d’Amérique.  Ils sont les concepteurs et les communicants des mots d’ordre ravageurs et des feuilles de routes opérationnelles sous-jacentes à leurs concepts : « islamophobie », « Nouvel antisémitisme », « Militants de l’islam », « la théorie moyen-orientale du complot ». Avant que la France ait eu l’idée de créer le CFCM et le concept d’Islam de France, Daniel Pipes avait déjà lancé l’idée de création d’un « Institut américain de l’Islam Progressiste » début des années 2000 . Daniel Pipes a construit un réseau dense et efficace de musulmans zélés, arabes et non arabes, par le forum du moyen Orient qui permet de fédérer les opposants à l’Islam et les sympathisants idéologiques de l’Amérique. Il est aussi très influent dans la sphère intellectuelle et médiatique en Allemagne, en France et en Angleterre.

Contentons-nous ici et maintenant de rapporter quelques analyses et quelques recommandations de Daniel Pipes pour rendre la Turquie obéissante et servile, et probablement faire partir Erdogan et changer de régime en redonnant à l’armée le pouvoir qu’elle a perdu sur injonction américaine qui avait besoin d’un allié conjoncturel sunnite pour mener sa guerre contre l’Iran,  pour partitionner la Syrie en quatre ou 5 émirats et régler définitivement la question palestinienne. Voici ce que dit Daniel Pipes en substance après avoir posé la question essentielle : « L’affirmation selon laquelle la Turquie s’éloigne de l’Occident appelle plusieurs questions : au-delà des beaux discours, quelle est la réalité de l’alliance atlantique en 2018 ? La Turquie devrait-elle rester membre de l’OTAN ? L’OTAN a-t-elle encore une mission à l’ère post-soviétique ? Et si oui, laquelle ? » : Son diagnostic est le suivant

  • Les réponses les plus pertinentes consistaient à dire que l’OTAN devait certes, continuer à exister et à mobiliser ses moyens de défense contre la nouvelle grande menace totalitaire qu’était l’islamisme. Les fascistes, les communistes et les islamistes diffèrent sur bien des points mais ils ont en commun ce rêve d’une utopie radicale fabriquant un être humain supérieur dont l’existence a pour but de servir son gouvernement. Le nouvel ennemi islamiste a acquis une importance planétaire au moment même où l’ennemi initial (URSS) était vaincu…
  • La menace islamiste : Cette menace était alors surtout le fait de deux pays, l’Afghanistan et la Turquie, qui représentaient pour l’OTAN deux défis sans précédent, le premier externe et le second interne… Le programme nucléaire iranien, qui est désormais en marche pour la fabrication de bombes dans les dix prochaines années, constitue le problème le plus funeste particulièrement quand on prend en compte la présence à Téhéran d’un régime apocalyptique et la possibilité d’une attaque à impulsion électromagnétique… Le gouvernement turc menace de faire déferler sur l’Europe des vagues de réfugiés syriens. Il entrave les relations de l’OTAN avec des alliés proches comme l’Autriche, Chypre et Israël. Il a soutenu le retournement de l’opinion publique turque contre l’Occident, particulièrement contre les États-Unis et l’Allemagne. À titre personnel, il m’est devenu impossible (à l’instar d’autres analystes observateurs de la Turquie) de ne serait-ce que changer d’avion à Istanbul par crainte d’être arrêté et jeté en prison pour servir d’otage et de monnaie d’échange avec un criminel turc réel ou imaginaire se trouvant aux États-Unis. Rendez-vous compte : la Turquie, un soi-disant allié, est le seul pays au monde où je crains d’être arrêté à mon arrivée…
  • Erdoğan a pratiquement rejoint l’Organisation de Shanghai qui fait office de pendant russo-chinois de l’OTAN. Les troupes turques ont participé à des exercices communs avec les armées russe et chinoise. Plus significatif, les forces armées turques sont en train de déployer le système de missiles antiaériens russe S-400
  • La Turquie anti-OTAN, anti-occidentale et dictatoriale : Le pouvoir d’Erdoğan s’est construit sur la nature despotique de l’islamisme : trucage d’élections, arrestations de journalistes dissidents sur présomption de terrorisme, création d’une armée privée, SADAT, usage de la torture par la police et organisation d’un coup d’État.
  • Le gouvernement turc soutient Téhéran de plusieurs manières : aide au développement du programme nucléaire iranien, soutien à l’exploitation des champs de pétrole iraniens, aide au transfert d’armes iraniennes vers le Hezbollah et soutien conjoint au Hamas.
  • La Turquie dénature l’OTAN : Outre son hostilité, la présence turque à l’OTAN dénature l’Alliance. L’OTAN devrait lutter contre l’islamisme. Or, avec des islamistes présents dans la place, comment l’Alliance atlantique pourrait-elle agir de la sorte ?

Les préconisations de Daniel Pipes : L’OTAN se retrouve face à un dilemme qu’il faut trancher : soit exclure la Turquie, option que je préconise, soit la garder, option que l’OTAN privilégie instinctivement.

  • Exclure la Turquie : Mon argumentation repose sur le fait qu’Ankara pose des actes hostiles à l’OTAN, qu’elle n’est pas un allié et qu’elle empêche le nécessaire recentrage de l’action atlantique sur l’islamisme. En somme, la Turquie est le premier État membre à passer dans le camp ennemi où il se peut qu’elle demeure longtemps… il faut se demander pendant combien de temps la Turquie restera islamiste et dictatoriale, et s’apparentera à un État voyou. Au vu du sentiment anti-occidental qui règne largement en Turquie, je pense qu’il faut que l’OTAN soit libre d’être ce qu’elle doit être.
  • Sinon… il existe plusieurs mesures propres à diminuer les relations avec Ankara et à réduire le rôle de la Turquie dans l’OTAN.
    • Abandonner la base aérienne d’Incirlik… Il existe une foule d’autres sites, par exemple, en Roumanie et en Jordanie. Selon certaines sources, ce processus est déjà enclenché…
    • Retirer l’arsenal nucléaire américain… Retirer l’arsenal nucléaire américain… stopper les ventes d’armes.
    • Ignorer l’article 5 et les autres demandes d’aide.
    • Garder l’OTAN à distance de l’armée turque.
    • Aider les opposants à la Turquie. Il faut soutenir les Kurdes de Syrie ainsi que le projet de plus en plus clair d’alliance entre la Grèce, Chypre et Israël. Il faut par ailleurs coopérer avec l’Autriche.

C’est un programme de guerre punitive contre la Turquie. BHL et les réseaux médiatiques français vont mâcher et recracher ce programme sans le digérer. Ils n’agissent pas pour les intérêts  de l’État français, mais pour le compte de l’Empire. Ils ne connaissent pas la feuille de route à long terme, ils communiquent à court terme et font office de vassalité envers leur donneur d’ordre avec qui ils partagent la même haine, celle de l’Islam, et le même amour, celui d’Israël. Daniel Pipes ne communique pas du fait de la complaisance ou de la proximité des médias américains, il analyse et conseille l’établissement politique et militaire américain ainsi que l’état profond américain ultra conservateur et messianique. Son organisation se réunit avec l’administration de l’OTAN. Les extraits que nous venons de citer sont l’analyse qu’il a développé pour le compte de l’OTAN et de la Maison Blanche.

Erdogan prisonnier de son narcissisme et de l’entrisme opportuniste des Frères musulmans n’avait pas compris que les États-Unis n’ont pas d’alliés, mais des vassaux. Ces vassaux ne sont pas égaux sur le plan de la servitude, ils doivent être regroupés par zone et mis sous le commandement d’un chef de zone. Pour le Moyen-Orient il y a un adjudant-chef c’est Israël, le second exécutant est le sergent-chef alias Arabie saoudite. La Turquie devrait se contenter de la troisième place de caporal-chef. Il n’y a pas de place à l’ambition néo-ottomane. Il est extraordinaire de voir comment la gauche dans les pays musulmans, via le trotskisme et autres organisations pseudo progressistes s’est mobilisé pour dénoncer l’empire ottoman et mettre en exergue le despotisme ottoman sans jamais remettre en cause les errements d’Erdogan en Syrie ni faire une analyse objective de la Turquie sur la dernière décade (économie, monnaie, société) et encore moins admettre le rayonnement civilisationnel de la Turquie ottomane sur le reste du monde. Atatürk est l’idole des progressistes arabes qui n’ont jamais mis les pieds en Turquie et qui ne connaissent pas l’humiliation du peuple musulman turc obligé de vivre son islamité en clandestinité et de porter contre son gré les vêtements européens et d’écrire sa langue natale avec des caractères latins. Les Frères musulmans n’avaient pas compris et ne comprennent toujours pas comment ils sont utilisés comme pion sur l’échiquier mondial dans ce que les Américains appelle le chaos fécondateur ou la régression féconde pour remodeler les nations et les régions par les contradictions et les violences.

L’ambition d’Erdogan ne repose pas principalement sur l’islamisme, mais sur le nationalisme turc. Le nationalisme turc est chauvin, mais efficace car il repose sur une population laborieuse, fière de son passé et désireuse de s’imposer dans la région en tant que nation prospère et civilisée. Dans cette crise avec l’Amérique c’est le nationalisme et l’anti américanisme très vivace dans la Région qui sont les moteurs du gouvernement turc pour juguler la crise monétaire et la guerre économique. Erdogan est un animal politique suffisamment cultivé et fortement ambitieux capable donc de transformer son pays en bloc de résistance et de former des alliances stratégiques préservant les intérêts de la Turquie et la survie de son régime. Il faudrait d’abord qu’il prenne conscience des véritables enjeux économiques et de la nature de la crise de sa monnaie qui est d’ordre structurel par son alignement à l’économie mondiale avec ses spéculations boursières et l’usage exclusif du dollar. Il devrait le plus rapidement possible trouver des solutions sérieuses et durables avec la Syrie et avec les Kurdes et s’ouvrir comme partenaire fiable à la Russie, à l’Iran, au Pakistan, à la Chine, à l’Inde. C’est au Européens de prendre leur avenir en mains : se maintenir bienveillant en Turquie avec un marché de 100 millions d’habitants et s’ouvrir avec courage et détermination à l’Iran avec un marché de 80 millions d’habitants ou bien suivre aveuglement l’administration américaine et les relais médiatiques européens des think tanks apocalyptiques.

Notre lecture de l’actualité à travers le regard de Daniel Pipes nous invite à aborder deux aspects du problème posé à la Turquie. Le premier problème est celui de Donald Trump. Lorsqu’on l’examine sérieusement et avec beaucoup de recul, il ne s’agit pas d’un problème, mais d’une providence, d’une aubaine, d’une chance : l’Amérique se dévoile tel qu’elle est sans les lissages diplomatiques et avec la brutalité de Trump. Cette brutalité devrait inciter les gouvernants sensés et les peuples éveillés à chercher des alliances régionales, à donner plus de liberté et de confiance à leurs peuples et à créer toutes les conditions pour l’émergence d’un monde bipolaire ou multipolaire s’ils veulent garantir la paix et la sécurité. Le second problème est celui posé par Daniel Pipes : l’OTAN est l’arme de la civilisation occidentale dans sa forme capitaliste et post moderne. Le maintien de la Turquie pose un problème de conscience morale et civilisationnelle : comment admettre que la Turquie l’un des plus grands pays musulmans et de surcroît émergent en termes de développement social et économique puisse être la seconde armée la plus puissante de l’OTAN alors qu’elle devrait être, par les principes islamistes, au service des opprimés ou du moins un renfort ou une alliance  pour les pays émergents de la Région. Il faut dire merci à Daniel Pipes de poser les problèmes d’une manière logique et merci à l’Europe de refuser l’intégration de la Turquie pour les mêmes motifs civilisationnels et idéologiques (religieux). Erdogan et les Frères musulmans dans tous les pays où ils sont fortement implantés ne veulent pas changer le monde, mais s’intégrer dans le monde du plus fort et servir la bourgeoisie d’affaires qui gravitent dans leur sillage confrérique et partisan. L’exemple le plus flagrant est celui des Frères musulmans en Algérie : un appétit mondain et un gout pour le pouvoir. Les États-Unis connaissent cet appétit et ce gout et  sont disposés à jouer la carte de l’islamisme « modéré » qui  facilite le jeu américain. Le jeu américain n’est pas subtile, il consiste à mettre en compétition le pouvoir en place et les Frères musulmans pour obtenir le maximum de concessions économique, politique et géostratégiques.

Ce qui se dit comme ce qui se passe est instructif et nous donne les repères pour voir l’évolution du monde musulman : libération ou aliénation.

Le jeu américain ne se limite pas aux Frères musulmans, il est ouvert aux libéraux et aux progressistes dont il connait le poids politique et l’influence sociale très limitée et à ce titre Daniel Pipes et les décideurs américains et leurs alliés européens ne leur suggèrent que des projets de socialité pour détruire la mentalité collective conservatrice : liberté sexuelle, homosexualité, théorie du genre, égalité des sexes, abolition du code de la famille. En direction de la  gauche anglaise ils suggèrent le Brexit, la fermeture des frontières aux réfugiés et la tolérance zéro vis à vis des communautés musulmanes.

Il n’ y a pas de complotisme, mais une politique d’actions et d’influences sur l’environnement pour l’adapter à ses impératifs politiques, économiques, culturels, financiers, juridiques, diplomatiques et géopolitiques. Est-ce que les gouvernants et les opposants sont prêts à faire une lecture des enjeux et de réfléchir aux réponses les plus adaptés pour se protéger et résister?

Omar MAZRI – liberation-opprimes.net

Manifeste judéophile et islamophobe ou pure diversion ?

Le caractère manifestement islamophobe et judéophile des termes, des intentions et des figures des personnalités politico-médiatiques dénonçant «une épuration ethnique à bas bruit» pratiquée par les « islamistes radicaux » contre les bons citoyens juifs soulèvent quelques questions.

Les questions que nous soulevons ne cachent pas le caractère odieux de l’assassinat ou de la torture de onze juifs français par quelques musulmans français ou résidents en France. Elles ne se dressent pas contre la liberté, la légalité voire la légitimité de manifester ses opinions vraies ou fausses, de déclarer ses sentiments ou ses préjugés, d’afficher ses appartenances idéologiques ou religieuses. Les questions que nous soulevons manifestent notre liberté de pensée et notre devoir de clarification pour que ce qui ressemble à une vaste opération de communication ne soit pas vécue par la communauté la plus fragile de France comme une énième stigmatisation, une énième provocation, un énième amalgame, une sempiternelle diversion…

Les questions et les réponses à un problème factuel ou narratif ne doivent pas être prisonnier d’une imagination délirante et narcissique mise en scène et livrée à la consommation de masse pour fasciner, hypnotiser, leurrer, détourner, séduire, masquer.

Le problème, ses questions et ses réponses doivent répondre à :

  • La réalité (situation objective),
  • La vérité (se référer aux positions principielles les plus universelles ou aux affirmations catégoriques et explicites d’un texte sacré religieux ou profane fondateur d’une pensée ou d’une civilisation et non à des valeurs c’est-à-dire à des jugements, des interprétations et des opinions à portée limitée en termes de durée de temps, d’étendue d’espace)
  • Le contexte dans lequel se manifestent la réalité et la vérité pour s’imprimer dans la conscience humaine ou pour s’exprimer aux autres consciences.

Le contexte international :

L’échec en Syrie et la mise en évidence de plus en plus visible et de plus en plus crédible de l’implication occidentale dans la formation, le soutien et la manipulation des groupes terroristes nommés pour la « bonne cause » « islamistes » ou « djihadistes » impose de faire diversion.

L’impossibilité de cacher les manifestations des Palestiniens revendiquant toujours leur droit au retour avec détermination et conviction et la riposte sanglante et démesurée des forces d’occupation sioniste de la Palestine. A chaque agression sioniste et à chaque effort de résistance palestinienne le monde politico-médiatique vient apporter son soutien à l’entité sioniste et il n’échappe à personne la bataille qui veut confondre l’anti sionisme et le soutien à la résistance avec l’anti sémitisme. Le ridicule de qualifier un arabe d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient pourtant sémite que le juif d’Amérique, de France ou de Russie ne tue plus personne. Cette dérive « sémantique » porte préjudice aux Juifs eux-mêmes, mais eux aussi ils sont victimes des médias et du sionisme.

La réalité :

J’ai froid au dos et j’ai les limbes qui se transforment en morve lorsque je lis ce que les notables politico médiatiques français énoncent comme vérité sacrée :

«Les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans»,

«Dix pour cent des citoyens juifs d’Ile de France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République»,

«Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Clemenceau.»

Le crime et le criminel comme objet de préoccupation intellectuelle n’est pas un fait nouveau, ce qui est nouveau et absurde c’est de l’imputer médiatiquement à une race, à une religion, à une communauté sans apporter de preuves scientifiques et de témoignages vérifiables et incontestables. Le crime et le criminel sont des choses graves et sérieuses, ils relèvent de la compétence des criminologistes, des juristes, des psychologues, des psychiatres. Dans le passé il y a eu des dérives racistes ou des incompétences intellectuelles pour imputer le crime à une race. Aujourd’hui la théorie dominante veut que le crime relève de déviance de la personnalité individuelle ou de troubles pathologiques que les conditions sociales, politiques, économiques et psychologiques aiguisent ou atténuent. On a montré également que l’ignorance des lois et l’irresponsabilité sociale favorisent la délinquance et le crime.

Il est du droit des personnalités ayant signé le manifeste d’exprimer leur peur ou de manifester leur sympathie pour les Juifs et leur antipathie pour les musulmans, mais il est de leur responsabilité morale et citoyenne de ne pas s’embarquer sur un terrain aussi complexe que la sociologie et la psychologie du crime. En France il y a un homme extrêmement compétent en matière de criminologie, en l’occurrence Alain Bauer, professeur de criminologie appliquée au Conservatoire national des arts et métiers, consultant national et international en sécurité, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages sur la criminalité et le terrorisme, descendant de parents juifs. Il serait intéressant, même s’il ne fait pas l’unanimité dans la communauté scientifique, d’écouter son avis sur les assertions infondées et floues du dit manifeste. Il serait intéressant, même si certains lui reprochent sa « proximité avec l’extrême droite » ou  sa « haine des musulmans » de voir comment il explique les connexions du crime organisé et les solutions à apporter à la criminalité au lieu de juger et de punir des communautés sans argument scientifiques, sans volonté d’apaiser et de « civiliser ». Il pourrait nous expliquer pourquoi les « islamistes radicaux » ont droit d’expression sur l’Internet pourtant surveillée, pourquoi ils parviennent à passer à l’acte alors qu’ils sont fichés et surveillés et surtout pourquoi la majorité des ces « radicaux islamisés » proviennent de la délinquance ou du crime organisé ?

La réalité que les forces de l’ordre connaissent est bien celle du nombre d’arabes, d’africains et d’étrangers assassinés en France. Objectivement aller sur ce terrain et établir des ratios est dangereux, car la plupart des crimes et des agressions ne peuvent être attribués au racisme ou à l’islamophobie. Par ailleurs les ratios ne peuvent rien signifier lorsque l’on sait que les effectifs des communautés sont incomparables, les conditions sociales des communautés sont incomparables.

A titre d’illustration de la lutte idéologique et médiatique du manifeste et de ses affirmations fallacieuses comme celle-ci :  «Dix pour cent des citoyens juifs d’Ile de France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République». Tous les gens sensés des HLM, de la sociologie, de l’administration régionale et communale, de la démographie, de la géographie savent qu’il y a un processus d’infiltration et d’exfiltration communautaire dans les cités, les écoles, les lieux de travail par l’écrémage et la ségrégation du fait des conditions sociales, du communautarisme passif (celui mené par les politiques sociales et économiques en échec d’intégration et en confusion  sur le droit à la différence qui créé de la diversité et l’obligation d’indifférenciation qui multiplie les variétés dans les mêmes moules sociaux, politiques et médiatiques cultivant le même unanimisme et le même immobilisme). Il n’y a pas que les seuls Juifs qui ont déserté les « quartiers et les écoles de quartiers », mais tous les « européens » qui ont les moyens de partir et une minorité d’arabes et d’africains qui sont parvenus à une « intégration sociale » par le revenu.

L’autre réalité qui n’échappe à personne est le nombre de musulmans et d’arabes tués par le terrorisme « islamique ». Il ne s’agit pas de « onze » personnes, mais de millions de personnes en Irak, en Syrie, en Afghanistan depuis peu. Si nous devons comptabiliser les tués par la cupidité et la voracité des prédateurs occidentaux dans le monde il s’agit de centaines de millions. On s’interroge donc sur les mobiles des signataires du Manifeste contre l’antisémitisme lorsque l’un des signataires les plus influents et les plus prestigieux a mis à feu et à sang la Libye pour spolier ses richesses, punir les peuples qui résistent à l’ordre impérial et sioniste.

L’horreur de la réalité du Manifeste est exprimée par le journaliste Claude Askolovitch, qui dans les colonnes du site Slate, dit qu’il s’agit d’ «Une mise en accusation des musulmans de ce pays, réputés étrangers à une véritable identité française, sauf à renoncer à leur dignité». Il conteste la quintessence du message qui : «fait de la lutte pour les juifs une composante du combat identitaire français, et cette identité exclut.» Il en déduit que ce texte induit que «la défense du juif implique le refus de l’islam ».

Le politico-médiatique français n’a toujours pas compris que l’échec de l’esprit français en Algérie et son idéologie colonisatrice est dû principalement à sa stupide stratégie de monter le Juif contre le Musulman, le Berbère contre l’Arabe, l’assimilé contre l’indigène…

L’autre réalité est celle de la fiction d’un Islam français à opposer à l’Islam pour civiliser le monde. Les Américains veulent une OTAN arabe qui combat les arabes, les africains et les asiatiques pour le compte de l’empire au nom d’une certaine idée (fausse) de l’Islam. Ils fondent leur fiction sur la vassalité, la terreur ou la corruption des gouvernants arabes.  Les Français, forts de leur culture et de leur intelligence, veulent mieux faire : fabriquer un Islam français puis l’exporter comme on exporte une voiture ou des pommes de terre. Les uns et les autres se croient les dépositaires légaux de l’humanité et de l’universel.

«… que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par [le concile] Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime».

«Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie»

L’Islam au service des appétits impérialistes et de l’hégémonie culturelle de l’Occident athée et matérialiste nous l’avons vu en œuvre en terres d’Islam et nous avons vu ses bouffons en France. Il faut d’abord tenter de judaïser les Juifs et de christianiser les Chrétiens que vous connaissez mieux que les musulmans que vous voulez islamiser à la mode de Vatican II. Le manifeste pro sioniste et pro Netanyhou dans son contexte est dans sa réalité intrinsèque une référence à Vatican II pour une raison stratégique : la lutte idéologique.

Le Concile Vatican II (1962-1965) est une référence majeure sur le plan géopolitique : il déclare la guerre contre l’Islam jugé unique et solide rempart culturel, moral et spirituel à l’évangélisation de la planète. Pour s’attaquer à ce rempart Vatican II va réhabiliter les Juifs du meurtre de Jésus, ouvrir les passerelles vers l’Église orthodoxe d’Orient et de Russie, unifier les slaves contre l’union soviétique, considérer les musulmans comme sans Dieu, sans Livre et sans Prophète, considérer l’Islam comme une religion asiatique à l’image du bouddhisme, une spiritualité en retrait du monde… Contre la dialectique de l’existence qui refuse le monopole et le pouvoir unique Vatican II est en harmonie avec l’hégémonie impériale qui ne reconnait pas la diversité et la multipolarité. Le Vatican II est en harmonie avec le matérialisme impérialiste : l’Évangile, parole de Jésus d’inspiration divine est reconnu comme écriture humaine. Le Vatican II correspond à l’esprit de la post modernité : ni Dieu, ni centre, mais pouvoir temporel absolu et sans partage aux mains des communicants ( du nouvel ordre mondial). Le Vatican II est l’instrument de lutte idéologique le plus redoutable : il enlève à l’Islam son caractère divin et ferme la porte à un des messages les plus forts du Coran : les falsifications des écritures saintes et les crimes contre l’homme par les élites intellectuelles et politiques des Juifs et des Chrétiens qui instrumentalisaient la religion à des fins mondaines. Il évangélise les Chrétiens dans le sens où il les fait entrer massivement dans le giron de l’Église et enfin il leur demande de se désolidariser de la Palestine léguée aux Juifs qui ont le droit de la vider de ses occupants arabes et musulmans. Les Églises orthodoxes de Palestine, de Syrie, d’Irak et du Liban ont refusé cette reconnaissance. J’ai traduit et publié des textes sur l’arabité des chrétiens et leur attachement à la cause palestinienne. J’ai écrit sur le pape Benoit XVI, sur la visite d’Obama au Caire, sur les croisades : on trouve la même stratégie et la même communication : enlever aux indigènes leur droit à la patrie et former une élite musulmane médiocre et méprisable au service de l’envahisseur. La colonisation, l’évangélisation et l’Empire ne sont pas encore liquidés. Il y aura toujours des voix et des voies pour leur expression et leur désir de conquête et de vassalisation.

Le contexte national : La crise sociale, la crise civilisationnelle, la crise économique, les retombées de l’agression contre la Libye mettent à mal la cohésion politique et médiatique ainsi que sa crédibilité. La diversion et le spectacle sont des armes de manipulation de l’opinion et de désinformation.

Dans ce contexte international et national d’exaspération et de crise tout crime relevant du droit commun et inacceptable sur le plan de l’éthique et de la morale est instrumentalisé à des fins idéologiques et politico militaires. On confisque à la Justice, à la Police et à la conscience humaine leur devoir de questeur de vérité et de réalité. Lorsque le Manifeste dit «Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard, avant que la France ne soit plus la France» nous disons que ce n’est pas ainsi que l’idéal républicain et démocratique sera restauré ou promu. On ne peut ni promouvoir ni partager ce qui est confisqué ou pris en otage.

« Une civilisation démocratique ne pourra se sauver que si elle fait du langage de l’image un stimulant pour la réflexion critique, pas une invitation à l’hypnose ». Umberto Eco

J’ai largement abordé ce thème dans l’article : Je suis une image ( https://liberation-opprimes.net/je-suis-une-image/ ). Je suis heureux de constater que malgré la désinformation il y a toujours des honnêtes gens qui osent dire “ne parlez pas en notre nom” et ne travestissez pas la vérité. Voir l’article «Mise en accusation des musulmans» ? Des voix dénoncent la tribune contre le «nouvel antisémitisme» ( https://francais.rt.com/france/50093-voix-denoncent-tribune-contre-nouvel-antisemitisme )

La vérité : La négation de l’Islam et la stigmatisation des musulmans s’imaginent occulter la vérité en déclarant :

« que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques »

Il ne s’agit pas de vérité mais de syllogisme fallacieux :

1 – Sur un plan procédurier il n’appartient pas à l’accusé d’un délit ou d’un crime de défendre mon innocence, mais il appartient à ses accusateurs d’apporter leurs preuves et leurs arguments sur sa criminalité et les incitations aux crimes de sa religion, de son idéologie.

2 – Pour l’instant ils ne produisent qu’une doxa politico médiatique qui se veut casuistique docte. La casuistique se fonde sur le principe général pour juger du particulier alors qu’ici on émet une opinion infondée et ignare pour donner l’illusion de juger le principe général (le Coran) à partir du singulier (le musulman déviant et agressif). On ne peut raisonnablement imputer au Coran et aux musulmans qui peuplent la planète les malheurs qui s’abattent sur les Juifs et les Chrétiens et se taire sur les agissements d’une secte ou d’une monarchie incitant à la haine et au crime. Il est facile de se taire sur les agissements du corrupteur et de pourfendre le faible et le sans voix.

3 – Sur le plan logique, abstraction de la réalité et de la véracité, on ne peut demander à une autorité religieuse de frapper de caducité une partie ou l’ensemble de sa référence religieuse ou doctrinale à moins qu’elle ne soit déjà dans un processus de remise en cause de ses fondamentaux ou qu’elle ne soit dans une position de vassalisation telle que le reniement identitaire et religieux ne peut être évité. Les seules autorités religieuses qui sont capables de ce reniement sont celles de l’Arabie saoudite, car elles sont inféodées à la rente et au pouvoir du sultan. Les seules autorités religieuses qui sont capables de ce reniement sont celles sur qui pèsent l’accusation de terrorisme ou d’incitation au terrorisme et qui ont contribué à l’effort de guerre occidental contre la Libye et la Syrie par leurs moratoires criminels. Les renversements idéologiques et culturels en Arabie saoudite annoncent le néo wahhabisme ouvertement sionisant ou une guerre civile entre les libéraux et les archaïques.

4 – Les Occidentaux les plus éclairés et les plus honnêtes se laissent piéger par la doxa des savants et prédicateurs musulmans ou par celle des orientalistes. Les trois grands empires musulmans, les Omeyades, les Abbassides et les Ottomans ont légué aux musulmans et aux occidentaux une culture d’empire avec ses moratoires religieux pour justifier les colonisations ou pour contrer les envahisseurs étrangers dans une époque de confrontation politique et militaire. Le religieux a été instrumentalisé à des fins politiques et historiques. On peut leur trouver une justification ou une explication comme on peut les réfuter et les critiquer cela fait partie de la pensée humaine sur la politique, les relations internationales, l’histoire, l’économique, la géographie et la sociologie. L’immobilisme et la décadence musulmane ont érigé, à tort, le patrimoine historique et le fait coutumier d’une époque singulière ou d’une géographie  particulière en dogmes religieux inviolables. La conjugaison de la tyrannie politique dans le monde musulman, de sa paresse intellectuelle et du son mimétisme religieux des Juifs et des Chrétiens a gommé le sens coranique et son caractère universel. La colonisation a accentué ce gommage en aiguisant le refus du colonisateur non seulement en sa qualité idéologique et militaire mais en sa qualité humaine et dans ses valeurs morales et sociales.

Aussi les musulmans conscients et responsables doivent prendre leurs legs religieux avec esprit critique en puisant directement dans la source du Coran et dans le comportement du Prophète (saws) pour témoigner de la vérité et vivre dans leur réalité. Ils ne doivent pas continuer à vivre en marge du monde comme des reclus ou des bannis ou des accusés qui réagissent sans peser sur leur destin et celui des autres humains. Ils doivent mettre fin au mythe du musulman parfait car l’Islam est parfait qui les rend incapables de se prendre en charge dans un monde en mouvement et dont le mouvement est alimenté par la dialectique des crises. Pour ne plus être objet de manipulation nous devons agir comme acteur avec nos moyens et nos ressources pour nous libérer de l’oppression et de l’humiliation dans ce monde et dans l’autre.

Plusieurs voies s’offrent à nous, pour ma part j’en voie quatre  :

  1. Régler le sens de l’allégeance et de l’appartenance. Pour l’homme cultivé et intelligent, conscient et responsable de sa vie sur terre, les sphères, registres et niveaux d’allégeance et d’appartenance sont relatifs, non exclusifs. Nous pouvons les concevoir et les vivre sans contradiction, sans schizophrénie et sans anarchie si nous parvenons à les définir, à les délimiter et à les agencer dans des priorités. Sur ce terrain les Juifs ont réglé leurs problèmes. Athées ou croyants, communs ou élite, ils parviennent à vivre en harmonie et à faire front en bloc à l’adversité sans bruits et avec efficacité. Toutes les communautés humaines en minorité, par la loi de l’adaptation et du changement parviennent à trouver leurs marques et à vivre au sein des autres respectés et respectueux.
  2. Comprendre le rapport des forces. Nous vivons dans un pays où la charité répond à des impératifs politiques et idéologiques, mais où aussi le respect accordé et la voix permise sont fonction du poids électoral, social, politique, médiatique, culturel et économique. Pour des raisons historiques nous sommes absents sur ces terrains et nous ne pesons rien dans le rapport des forces. Le minimum requis, même si la démocratie est dévoyée par les médias, est de participer efficacement et massivement. Il ne s’agit pas d’un vote communautariste, mais d’un vote citoyen donc utile pour la vie sociale et économique du citoyen, utile pour les libertés fondamentales, utile pour la justice, utile pour la paix. Le Halal et le Haram ont été définis d’une manière explicite par le Coran, il serait vain d’en faire des masques pour cacher notre indigence et notre paresse. On peut décider de s’abstenir de voter par acte politique et c’est un choix respectable. Le faire par motif religieux est une ignorance de la religion et une inféodation à une secte ou une allégeance à un pays étranger.
  3. S’approprier le savoir et la connaissance. En qualité de musulman je me dois de connaitre un minimum du Coran pour vivre apaisé, libre et responsable. En qualité de citoyen ou de résident je me dois de connaitre un minimum de la culture, de la géographie et de l’histoire du peuple ou de la communauté avec qui je partage le temps et le lieu de vie.
  4. Réclamer pour nous et pour les autres la liberté et le droit à la différence. Il ne s’agit pas dans nos rapports avec les autres, musulmans ou non musulmans, de nous focaliser sur les questions d’exégèse ou de rite, mais de liberté, de responsabilité, de savoir, de dignité humaine. Nous ne pouvons inviter à la foi que par notre pratique quotidienne de la vertu. Nous devons penser, dire et agir en termes de liberté et de responsabilité. Tous les énoncés coraniques où il est question de châtiment divin ou de Jihad (lutte ou plus précisément effort sur soi) ont pour vocation la défense de la liberté et de l’expression plurielle. Seul Dieu est Un, Immuable, Absolu et Parfait avec pour corollaire tout ce qui n’est pas Dieu est divers et varié, changeant, relatif et imparfait. Nos réponses et nos positions en matière de liberté et de droit à la différence ne peuvent être tactiques, conjoncturelles ou superficielles : elles découlent du credo de notre foi monothéiste.
    Tous les Prophètes autorisés à prendre les armes et tous les châtiments venant du ciel répondent au seul impératif de défendre la liberté et de refuser le monopole y compris en matière de conscience et de pensée. L’ordre coranique de tuer les Juifs n’est pas un ordre arbitraire, inique et raciste que donnerait un tyran judéophobe contre tous les juifs pour leur race ou leur religion, mais la suite logique et historique qui a été réservée à une tribu juive qui a trahi le pacte de non-agression établi avec le Messager Mohamed (saws), qui a comploté avec les Arabes oppresseurs et qui a tué les émissaires de paix envoyé vers eux par le Prophète. Contre les traitres et les transgresseurs ce ne fut pas la loi coranique qui a été appliquée, mais la loi mosaïque dure et impitoyable. Le peuple de Sodome et Gomorrhe (peuple de Loth) n’a pas été exterminé, comme le disent la Bible et certains imitateurs musulmans pour ses méfaits moraux (homosexualité), mais pour son refus de la différence de Loth qui ne pratiquait pas l’homosexualité et qui risquait l’expulsion de la cité. Il en fut de même pour le peuple de Salah dont les élites ont confisqué les terres et l’eau pour le profit exclusif des nantis. Il en fut de même pour le peuple de Choaib dont le peuple a été exterminé pour le monopole du commerce et l’usage frauduleux des instruments de pesage et de mesure. David a combattu les envahisseurs tyranniques (jabbarines). Résister à un ordre inique et lutter pour sa liberté et celle des autres y compris pour la préservation de leurs lieux de culte et de leurs temples est un principe coranique universel que pratiquent tous les hommes épris de liberté et de justice. C’est ce que nous voyons en Palestine et ailleurs dans le monde. Le châtiment divin frappe aussi tous les hommes et tous les pouvoirs qui ont une dérive démiurge comme Pharaon.

Au lieu de verser dans des formulations infondées et tendancieuses, les signataires du Manifeste auraient trouvé plus d’écho et meilleur écoute s’il n’avait pas reproduit une fois de plus le monopole de la souffrance du peuple juif comme si les autres peuples n’ont pas de souffrance, comme si les Juifs de France ne sont pas confrontés aux mêmes problèmes que les autres français. Le moment et les propos du manifeste du nouvel antisémitisme mettent l’accent sur les clivages et les haines et à ce titre ils ne servent ni les intérêts de la République ni ceux de la Démocratie ni ceux de la Liberté ni ceux de l’impartialité et de la neutralité de la Justice.

Les défenseurs laïcistes de la République et les pourfendeurs islamistes de la République tombent dans le même travers psittaciste qui consiste à répéter inlassablement, comme des perroquets savants, le même discours alors que la réalité, la vérité et le contexte les contredisent. Selon l’expression de Malek Benabi le côté pile et le côté face de la même fausse monnaie intellectuelle peuvent représenter deux figures différentes, mais représenter le même symbole de l’échange ou de l’accord. Ces termes de l’échange ou de l’accord nous les avons vu et nous les continuons de les voir dans les agissements des terroristes pseudo islamistes qui terrorisent les populations musulmanes, mais qui ne mènent aucune attaque verbale ou physique contre l’occupant sioniste. Les uns et les autres pratiquent l’art de la diversion dans leur propre camp et avec leurs propres rhétoriques. En France les élites musulmanes participent au même psittacisme : bavarder et se disputer des rentes de positions sociales ou intellectuelles alors qu’aucune action sérieuse de pédagogie ou d’édification civilisationnelle (fondations caritatives, institut de formation, magazine, édition …) n’a été entreprise.

Conclusion :

La loi coranique suprême stipule que

« Quiconque attente, sans droit, à la vie d’un homme c’est comme s’il avait attenté sur l’humanité entière« .

Cette loi est universelle. L’unique dérogation est le droit de défendre la vie ou la liberté lorsqu’elles sont menacées ou bafouées. Le seul droit est celui de la légitime défense, celui de la résistance contre n envahisseur, celui de la lutte contre un oppresseur usant de violence ou celui d’un acte de justice rendu par un tribunal légal et constitué qui accorde au justiciable toutes les garanties pour se défendre ou d’être défendu. En matière de justice, le Coran autorise la peine de mort comme hadd c’est à dire limite supérieure qu’il ne faut pas transgresser et il recommande le pardon et la remise de peine s’il y a repentir. Le fanatique qui tue au nom de Dieu ou de la religion est un criminel qui doit répondre de ses actes devant un tribunal et nul autre que lui ne doit porter le fardeau de son crime. Le fanatique qui impute à quelqu’un la responsabilité du crime commis par un autre est criminel lui aussi car son faux témoignage peut conduire au meurtre et à l’iniquité envers un homme ou une communauté d’hommes. Celui qui parvient à me prouver que le Coran dit le contraire je m’engage à échanger ma foi contre la sienne et à faire du sionisme l’amour de ma vie.

Agression de la Syrie : diversion ou dérision ?

Ce soir ou demain il se pourrait que Damas se couche ou se réveille au son des Tomahawks avec leur lot de décombres, de sang et de larmes encore une fois dans une contrée arabe et musulmane. Encore une fois les infantiles de l’islamisme inculte et « idiot utile » vont crier Allah Akbar en hommage à la hardiesse des Cerbères occidentaux et arabes (chien à trois têtes, sans religion ni identité, gardant l’entrée des Enfers empêchant les morts de s’échapper de l’antre d’Hadès) et en soumission totale et aveugle aux ordres d’Hadès frère aîné de Zeus, ayant la mission  de gouverner les entrailles de la terre et  l’attribut d’invisibilité qui le rend invulnérable comme Satan. Les mythes et les miteux qui jouent aux divinités ne réalisent pas que leur nouvelle agression signifie pour eux la fin de partie dans l’histoire des hommes et du monde post moderne (le monde de la communication, du spectacle et du commerce).

Que la frappe américaine ordonnée par le roi de l’Olympe et approuvée par ses Sbires soit ciblée pour faire diversion et contenter les opinions occidentales fascinées par les médias et aliénées par le crédit ou planifiée pour répondre aux désirs de nuisance maléfique des élites exigeant la capitulation du régime de Damas et l’assassinat du président syrien, la partie est finie, bien finie même si dans le monde visible et immédiat on ne voit pas encore la fin tout occupé à nos querelles idéologiques, à nos sectarismes religieux et à nos attachements partisans. L’humain est en danger et c’est en Homme que nous devons analyser la situation et prendre position.

La partie est finie et perdue pour la simple raison qu’aucun des buts de la guerre subversive contre la Syrie n’a été réalisé même partiellement : le démembrement de la Syrie, la fin de l’influence iranienne et l’élimination des arrières logistiques du Hezbollah. Après les défaites successives et cuisantes de l’opposition armée syrienne et cosmopolite et surtout après la bataille stratégique de la Ghouta l’équation est en faveur du régime syrien et de l’armée syrienne qui reprennent le contrôle de leur territoire, de la Russie qui joue son rôle de leader mondial contre l’ordre établi par l’hyperpuissance américaine et ses alliés, de l’Iran qui instaure sa stature d’acteur régional majeur, et enfin du Hezbollah qui a développé ses capacités de résistance et élargit ses compétences offensives.

Une nouvelle agression ne changerait rien à l’équation militaire sur le terrain tant pour la présence russe et iranienne que pour l’armée syrienne et le Hezbollah. Ces derniers sont décidés à résister et à conserver leurs acquis militaires et politiques. Toute guerre, locale, régionale ou mondiale n’a de sens que si elle consolide des positions militaires pour maintenir son pouvoir ou assoir celui de ses alliés, gagner des avantages économiques, commerciaux et culturels pour accroire son influence et conserver sa prospérité matérielle, ou protéger son propre territoire et celui de ses alliés ou vassaux.  Continuer la guerre en Syrie n’apporte aucun bénéfice matériel, politique ou culturel. La carte kurde dans le projet de démembrement ou dans le projet de reconstruction est une carte brulée : les Kurdes demandent à revenir au giron syrien. Erdogan par arrogance et confusion ne parvient pas à comprendre que le démembrement de la Syrie fait partie du démembrement de l’ensemble de la région pour empêcher le projet Eurasie qui se fera bon gré mal gré car c’est le seul qui peut apporter du bien être aux population et déplacer le centre de gravité financier, économique, culturel et scientifique de l’Occident vers l’Asie. S’il n’a pas compris son intérêt il joue un rôle de confusion au sein de l’OTAN et contrecarre les projets occidentaux. Il va continuer d’apporter de la confusion, mais il ne peut plus être déterminant dans la suite du conflit. Il lui reste à gérer les groupes terroristes d’obédience turcophile, les Kurdes et la crise économique qui est en train de saper son emprise sur la  Turquie.

La question principale n’est donc pas de débattre de l’agression et de juger son caractère immoral ou de faire étalage de ses sentiments, mais de dire sans risque de se tromper que c’est la fin de partie. C’est la fin de partie, elle sera plus dramatique et plus étendue que ce que l’on peut imaginer. Le bloc de la résistance a remporté la partie  après 7 ans de guerre et l’expérience de la résistance va se reproduire en mode élargi et enrichi sur d’autres territoires et d’autres domaines comme l’économie, la finance, la culture. C’est la conjugaison et la globalisation de cette résistance qui va libérer la Palestine.

Si l’agression qui se prépare est juste un fait d’annonce (guerre de communication) avec ses morts et ses destructions sans grande signification stratégique ou tactique alors elle annonce la période de négociation pour le retrait des Américains qui vont une fois de plus faire payer la facture aux Saoudiens et aux bédouins du Golfe. La voix s’ouvre vers la libération de Jérusalem et elle se ferme sur un pouvoir américain en décomposition. D’ailleurs toutes les communications contradictoires attestent que le pouvoir américain n’a plus d’unité, de direction, d’orientation.

Si l’agression qui se prépare devient une agression de longue durée et de haute intensité,alors,  une fois les bombardements terminés, au cas où les Russes n’entrent pas dans le conflit, ce qui est peu probable vu l’état d’esprit général en Russie (politique, militaire et populations civiles) et les forces concentrées en Syrie, la véritable guerre commencera contre les Américains et leurs alliés dans un terrain qui leur échappe totalement par son histoire, sa psychologie, ses ressources humaines et sa soif de se libérer : l’Irak, la Syrie, l’Iran, l’Afghanistan, le Yémen. Si les Russes interviennent vite et fort l’Occident avide de vie et de consommation ne prendra pas le risque d’une guerre nucléaire ou d’une guerre mondiale où il ne gagne ni colonies ni comptoirs commerciaux ni zones d’influence. Si les Russes n’interviennent pas les Syriens (l’armée syrienne et les défenses populaires constituées et en attente d’entrée en action contre l’envahisseur américain et turc), et le Hezbollah interviendront, car il s’agit de leur survie et ils se sont préparés à cette ultime bataille qui visera les Américains, les sionistes et les bédouins arabes. A ce sujet la seconde et grande défaite occidentale en Syrie est la jonction entre la Syrie et l’Irak par laquelle va transiter l’effort de guerre iranien contre les intrus dans la région.

Une fois de plus la France va se trouver hors-jeu ou faisant les mauvais choix faute d’autonomie de décision et de vision sur l’avenir. Le mimétisme en place n’est pas capable de savoir s’il s’agit de diversion ou de diversion. Les gens de raison et de cœur savent par intuition que les forces maléfiques sont à la manœuvre, il s’agit sans doute de la dernière manœuvre avant le changement des règles de jeu imposées par Hadès et protégés par les Cerbères.  Les masques d’invulnérabilité et d’invisibilité vont tomber sinon c’est le règne de la mort et des zombies. Les masques de l’islamisme wahabiste et frériste sont tombés et il est donc temps que les musulmans se réveillent avant que d’autres marionnettes ne les conduisent vers de nouvelles impasses et de nouveaux désespoirs. Il est possible que l’on se réveille sur un coup de bluff ou une fanfaronnade et là la dérision sera sans limite en termes de crédibilité avec les conséquences les plus imprévisibles pour l’établissement d’idiots qui gouvernent la planète. Si par contre la menace est exécutée, la dérision sera plus grande, mais dramatique pour les fous maléfiques  qui ne veulent pas quitter l’histoire dignement. Ils n’ont ni l’imagination délirante d’Homère ni le recours symbolique aux mythes des anciens grecs et perses pour tenter d’expliquer les mystères de l’histoire et conjurer le sort. Ils ne disposent que d’une foi aveugle en leur suprématie technologique et d’une fascination pour les narratives qu’ils se partagent avec leurs relais médiatiques pour s’auto leurrer et se conduire graduellement et inéluctablement vers l’effondrement qu’annoncent la crise de civilisation et le ridicule politico médiatique. Les dieux de l’Olympe sont morts, mais les diables des empires sont vivants encore pour un certain temps. Les simulacres de l’invulnérabilité et de l’invisibilité d’Hadès ainsi que les manifestations de méchancetés et d’épouvante de Cerbère  ne font peur qu’aux miteux.

Cette brève analyse est la soixantième sur la Syrie. Elle intervient deux ans après la dernière analyse  faite le  14 février 2016  sous le titre « Syllogismes fallacieux saoudiens et guerre en Syrie« .

Ivanka au pays des merveilles

Ivanka au pays des merveilles s’est vue offrir 100 millions de dollars pour sa ligne de vêtement en plus des yeux ahuris d’hommes qui ont l’habitude de promettre aux apprentis terroristes et aux fascinés du wahhabisme les houris du paradis. Son père, tonton Miki, s’est vu offrir un demi trillion de dollars. Ahurissant !

Tonton Miki ressemble étrangement à l’héros félin de l’auteur italien Giovanni Francesco Straparola le Chat botté (le Maître chat) qui utilise la ruse et la tricherie pour offrir le pouvoir, la fortune et la main d’une princesse à son maître mal-né et sans-le-sou. Initialement, le maître mal-né et sans-le-sou avait hérité de son père le meunier un chat, ses frères avaient hérité l’un du moulin et l’autre de l’âne. Mort de faim, l’héritier allait manger le chat, mais celui-ci doué de parole le persuada de le laisser vivant, car il allait lui assurer la fortune. Le chat se mit à capturer des lapins et à les offrir au roi au nom de son maître qu’il présentait comme marquis de quelque chose lequel se trouve ainsi et à son insu de renom glorifié. L’histoire « Les Nuits facétieuses » montre l’excellence d’un chat consacré bonimenteur.

Pour ceux qui n’ont pas lu le livre et n’ont pas suivi l’actualité, il faut juste rappeler que les Saoudiens avaient financé la campagne de Hilary Clinton et qu’ils étaient les premiers à être menacés puis humiliés par The Donald Trump. Ils se retrouvent versant 500 milliards de dollars : 200 milliards en achat d’équipements et 300 milliards en investissement sur le sol américain. Ni la Bruyère, ni la Fontaine, ni Kalila et Doumna des Perses (des Arabes) ni Charles Perrault des Français, ni Disney Channel des Américains ne peuvent imaginer ce qui se passe dans la tête des Bédouins devenus roitelets absolus grâce à l’alliance stratégique du wahhabisme, qui a assassiné ou abruti des musulmans, avec l’impérialisme britannique, qui a colonisé et assassiné ces mêmes musulmans.

Le diabolisme du colonialisme ressemble aux ruses de Satan, mais certains colonisés voient en Satan l’ami béni. Le musulman devrait être intelligent et lucide, ne jamais se faire piquer deux fois au même endroit et par le même serpent selon ce qui a été rapporté sur le Prophète (saws).

Donald Trump, Président des États-Unis d’Amérique, n’a pas choisi, par caprice ou saut d’humeur, l’Arabie saoudite comme première station dans sa sortie à l’étranger. Il a mis la pression sur les Bédouins du désert pour les pousser à manifester leur traditionnelle servitude envers le pouvoir politique, médiatique militaire et financier américain. Conduite par des vieux séniles, des jeunes stupides, des rentiers et une idéologie wahhabite, la monarchie saoudienne ne pouvait que répondre au chantage américain : pétrole saoudien en échange de la protection américaine sous l’ancienne dynastie wahhabite et tous les biens saoudiens contre la protection américaine sous la nouvelle dynastie wahhabite. Rien de nouveau sous le soleil !

L’ancienne dynastie, lignée du clan Abdelaziz, sous l’inspiration anglo-saxonne, a créé des mythes : serviteurs des deux lieux saints, organisation islamique, jihad contre l’URSS pour renforcer la présence américaine, céder la Palestine et affaiblir les mouvements nationalistes en quête d’émancipation de l’impérialisme. La nouvelle dynastie, lignée du clan Salmane, sous l’inspiration américano-sioniste parachève la démolition entreprise par les « anciens » et « innove » par la démolition de la Libye, de la Syrie et du Yémen.

Comme rien ne semble arrêter leurs trahisons et leurs félonies, ni peuples ni élites, les voici à l’œuvre pour offrir sur un plateau d’argent ce qu’aucun président américain n’avait espéré : financer la relance de l’économie américaine et agglomérer les armées arabes et musulmanes dans l’OTAN arabe (islamique) sous prétexte de lutter contre le terrorisme islamique. Ce terrorisme qui a frappé davantage les peuples arabes et musulmans qu’occidentaux est le produit de la pensée wahhabite, le résultat de l’instrumentalisation de la religion à des fins mondaines, la mauvaise gouvernance despotique et insensée, la prédation cupide et vorace de la mondialisation capitaliste. Donc avec ou sans l’OTAN arabe et islamique, le terrorisme a encore de vieux et longs jours devant lui, car les causes qui l’ont généré et les acteurs qui l’ont fondé sont en place pour ne pas dire ceux qui prétendent le juguler.

En conséquence de JACTA, l’Arabie saoudite et ses consœurs vont être saignées à blanc pour la gloire de leur idole qui les asservit et les met en situation de « kwawda » (entremetteurs auprès des prostitués, des maquereaux et maquerelles). Pourtant l’Islam criminalise l’intermédiation dans les intrigues galantes, la fourberie ou la maquerellerie. Si la loi républicaine romaine faisait des entremetteurs et des prostituées une caste d’infâmes, la loi monarchique des « Chouyoukhs » et des « Serviteurs des lieux saints de l’Islam » ont fait du maquereautage militaire, politique, financier, médiatique, une pratique licite et bénie. Il ne s’agit plus de plaire à Dieu, mais aux idoles de Washington qui par leurs directives font verser le sang des innocents, appauvrir les peuples et fragmenter des territoires.

Expert en cynisme et en narrative télévisuelle, The Donald a fait casquer les bédouins. Les Bédouins insensés et hostiles à la liberté humaine et à la dignité des peuples ont fabriqué l’audience qui va continuer de démolir ce qui reste du monde arabe et musulman en Syrie et en Irak. Ils ont tout misé sur Donald alors que l’Amérique risque soit d’entrer en guerre civile ou de le destituer. Au-delà de la haine contre Assad et les chiites d’Irak, il s’agit d’interdire la jonction idéologique et logistique entre deux armées arabes et musulmanes qui peuvent remettre en cause la suprématie militaire de l’État sioniste. Il s’agit d’anéantir ce que la République islamique d’Iran a construit sur le plan économique, politique, scientifique et militaire et de l’entraîner dans une nouvelle guerre. Il s’agit de désigner le Hezbollah libanais, le Jihad islamique et le HAMAS palestinien ainsi que l’ensemble des mouvements de résistance à l’occupation et à l’impérialisme comme mouvements terroristes à combattre.

Le gagnant est l’entité sioniste. Elle tire sa force du déchirement du monde arabe et musulman. Elle tire profit de la manne financière qui lui est restituée sous forme d’aide militaire américaine. Elle continue à se déployer grâce au soutien indéfectible et inconditionnel du véritable pouvoir américain : le complexe militaro-industriel.

Nous savions par lecture et par déduction que les monarchies arabes avaient des relations avec l’entité sioniste, maintenant nous savons que leur ennemi déclaré n’est plus l’entité sioniste, mais la République islamique d’Iran. Nous savons aussi que la manne financière accordée à « celui qui n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles devant la compromission arabe facile et gratuite » aurait pu libérer la Palestine, promouvoir la paix et le progrès dans le monde arabe et musulman, aider les paysans africains, asiatiques et sud-américains. Au lieu de cela nous allons continuer de voir l’effusion du sang arabe et musulman présidée directement et ouvertement par les généraux sionistes et américains. Ce qui peut stopper ou augmenter cette effusion de sang c’est la mise en déroute de l’OTAN arabe et musulmane et ses commandements étrangers sur les terrains de combat réels c’est-à-dire la Palestine, la Syrie et le Yémen.

Nous savons tant par l’histoire que par leurs comportements erratiques que leurs cœurs sont dispersés et leurs têtes sont insensées. Ils n’ont ni stratégie victorieuse ni perspective de triomphe. Nous voyons déjà leur échec au Yémen où les Émirats tentent de doubler l’Arabie saoudite. Nous voyons déjà le Qatar jeté en pâture comme bouc émissaire de leur échec en Syrie et comme contradiction entre les wahhabites et les Frères musulmans. Le Qatar va porter l’étiquette de pourvoyeur de fonds du terrorisme pour blanchir l’Arabie saoudite. J’avais prévu que Cheikh Al Qaradhawi finirait par se trouver sur la liste des recherchés par Interpol pour apologie du terrorisme. Il y a une logique implacable qui s’est mise en place dans ce qu’on appelle l’Islamophobie et le printemps arabe.

J’ai essayé de montrer dans mes livres et mes articles depuis 2010 qu’il y avait réellement une machination diabolique avec des visées de guerre et de prédation, cette machination s’appuie sur notre incapacité à comprendre les enjeux du monde et à notre suffisance intellectuelle qui n’arrive pas à distinguer l’accessoire de l’essentiel, l’ennemi de l’ami, le syllogisme fallacieux de la vérité, la narrative de la réalité. Les « élites » prisonnières de leur délire de dénigrement du pouvoir en place (ou son opposition) et de leur quête assoiffée du pouvoir (ou son maintien) n’ont pas voulu se concerter pour une pédagogie de résistance et une pratique de défense contre Satan incarné dans l’impérialisme. Combien étaient nombreux et puérils les Pygmalions, ceux qui avaient soutenu ou justifié l’agression de la Libye, de la Syrie puis du Yémen au nom de l’islamisme ou de la démocratie.

En attendant le dénouement final de la tragédie, cherchons la morale de la fable du chat bonimenteur faiseur de marquis et de rois dans ce monde post moderne où domine le mythe de Hermès, ce demi dieu promoteur du spectacle, joueur de pipeau et protecteur des voleurs et des commerçants. Les pays « démocratiques » sont pris de frénésie pour le spectacle, la beauté des apparences et le superficiel, ils sont en décadence civilisationnelle. On ne peut attendre des pays arabes et musulmans gouvernés par des insensés et habités par des insouciants un changement salutaire.  Au royaume des chats bonimenteurs, des ogres et de la corruption l’homme intelligent et perspicace (al Halim) se retrouve perplexe et étranger. Dans cette situation de perplexité et d’étrangeté, deux angoisses sur lesquelles nous n’avons pas de réponse :

Quelle sera la facture à payer en vie humaines, en années de développement perdu si les insensés poussent leur insenséisme à la guerre contre l’Iran ?

Alors que le monde se dirige de plus en plus vite vers une domination des forces satanique quand les terres d’Islam vont se mettre à produire en qualité et en quantité les forces vives et lucides utiles aux hommes sans sectarisme ni bigotisme ?

Est-ce que les Sunnites ont l’autonomie de penser et le courage d’agir pour se libérer des carcans du wahhabisme, du frerorisme et du maraboutisme religieux et politique et se consacrer à notre véritable vocation de musulman (mouslimine) : croire librement et faire le bien.

Est-ce nous allons continuer à accepter les narrations comme elles se présentent et en faire des dogmes sans les soumettre au bon sens.  Contre la logique évidente de la narration Charles Perrault veut faire croire aux enfants et aux adultes que la morale de l’histoire est :

Quelque grand que soit l’avantage
De jouir d’un riche héritage
Venant à nous de père en fils,
Aux jeunes gens, pour l’ordinaire,
L’industrie et le savoir-faire
Valent mieux que des biens acquis.

Et pourtant le récit est clair : le fils du Meunier n’a aucun mérite par lui-même et le chat n’a été ni industrieux ni laborieux, mais un manipulateur bonimenteur dont la ruse était facilitée par la naïveté déconcertante des paysans, des animaux, du roi…

Il est vrai que la Renaissance et les Lumières coloraient de leur idéologie matérialiste et « progressiste » toute production littéraire ou philosophique et annonçaient le triomphe du capitalisme technologiste. Ce capitalisme n’est pas fondé sur l’industrie et le génie humain mais sur le commerce inégal, la banque casino et l’exploitation des hommes. Le reste c’est du boniment.  L’Occident renaissant et éclairant a façonné notre mentalité, qu’elle se réclame de la république ou de la monarchie, du progressisme ou de l’islamisme, des gouvernants ou des gouvernés. Il fabrique du leurre pour des consommateurs de leurres surtout lorsqu’il s’enveloppe du merveilleux et du fascinant qui appelle à se démettre de son devoir de responsabilité et de lucidité. La réalité historique des bédouins n’a jamais été le travail, mais la rente y compris la rente religieuse. C’est cette rente qui nous rend acceptable les discours méprisants d’Obama au Caire et de Trump à Riyad.

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Omar MAZRI – http://liberation-opprimes.net/ivanka-au-pays-des-merveilles/

CFCM, Hollande et l’islamophobie ?

Une délégation du Conseil français du culte musulman (CFCM) a sollicité,  lors d’un entretien avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Matignon, que le Président François Hollande fasse une déclaration solennelle contre l’islamophobie. Les officiels « musulmans » sont froissés que la France officielle fasse de la lutte contre l’antisémitisme une “cause nationale” et qu’elle accueille  « Bibi »  pour rendre hommage aux victimes de l’attentat de l’école juive de Toulouse.

Je ne voudrais pas engager une polémique, car nous sommes déjà suffisamment dispersés et fragmentés, mais la vérité doit être dite même si elle dérange.

Si les Musulmans de France avaient la compréhension claire de l’islamophobie, de ses motivations, de ses objectifs, de son institutionnalisation et de son processus, jamais ils n’iraient demander au Président Hollande ou à un autre une déclaration solennelle pour qu’ils soient « aimés » et respectés. S’ils se mettaient à méditer sérieusement et scientifiquement la trame idéologique, psychologique, politique, religieuse et socio-historique de l’islamophobie ils mettraient fin à ce comportement infantile et irresponsable de réclamer des droits alors qu’ils n’ont pas accompli leur devoir envers Allah, Son Prophète et la communauté de foi.

Cela fait plus de 60 ans que les Arabes et les Musulmans demandent leur droit à l’ONU pour la libération de la Palestine et plus de deux siècles qu’ils demandent à leurs colonisateurs de les respecter en vain. Walou !

Cela fait des siècles que les musulmans vivent à proximité des Juifs et ils se connaissent mutuellement. La sédimentation de la culture judéo-chrétienne hostile à l’Islam   remonte loin dans le passé. Le principe injuste et inéquitable du double collège fait partie de notre mémoire de colonisés, son injustice n’a pas de signification devant plus injuste en l’occurrence le fait colonial, son racisme et sa spoliation. Cela fait partie de la culture politique et intellectuelle de la France de chercher à réparer sa persécution des Juifs tout en stigmatisant la communauté musulmane et africaine.

Cela fait longtemps aussi que nous continuons de répondre comme les marionnettes ou les souris de Pavlov aux stimuli extérieurs oubliant que le mal est en nous. Solliciter une réponse qui satisfasse notre ego ou qui donne justification à notre inconséquence et à notre peu de représentativité et d’efficacité n’est que le signe éloquent que nous donnons aux Juifs et aux officiels français de notre morbidité et de notre Wahn. Jamais dans les moments les plus sombres de leur histoire sous la colonisation française en Algérie ou sous l’occupation allemande  les Juifs n’ont demandé de cette manière inconséquence, stupide et humiliante d’être reconnus. Ils ont imposé leur présence par des moyens que nous ne sommes obligés de suivre, mais de connaitre et de comprendre.

La communauté de vivants ou  la minorité agissante dans un monde bâti sur les rapports de force,  de puissance médiatique et d’argent ne va pas gaspiller son temps à se leurrer et à abuser les jeunes. Les Musulmans comme toute communauté qui se respecte et qui a un avenir ici et ailleurs doit produire son argent, son élite, ses idées et une voix qui pèsent dans l’échiquier social et politique.

 Le jour où les Musulmans prendront conscience qu’ils peuvent faire ou défaire un maire ou un Président par la force et l’unité de leur voix ainsi que par  la qualité de leur expression sociale, politique et intellectuelle tout en restant fidèle à l’Islam alors le Président de gauche, de droite ou du front national viendrait non les protéger ou les reconnaitre, mais quérir avec empressement et déférence  leur soutien et leur reconnaissance pour administrer la commune ou gouverner le pays.

Ce jour-là les musulmans seront par leur nombre et par leurs œuvres ainsi que  par la qualité de leurs représentants une voix qui pèse dans la politique étrangère de la France et dans son rapport à la question palestinienne.

Ce jour n’est possible que si et seulement si les musulmans reprennent leur vocation de représenter l’Islam et de témoigner aux autres la vocation de l’Islam.

Ce jour-là les chancelleries algérienne, marocaine et tunisienne seront à côtés de leurs citoyens de l’autre côté de la Méditerranée comme l’est Bibi.

Ce jour ne semble pas encore arrivé. Depuis Djamel Eddine Al Afghani nous déclamons que la crise engendre la fierté et la gloire, mais elle n’engendre pour les perdants, les improvisateurs et les gesticulateurs sans projet, sans cap, sans boussole, sans carte de navigation que crises après  crise, ténèbres sur ténèbres et fracassement  contre les récifs mis devant nos yeux somnolents par les marionnettistes qui parviennent, le comble de l’ironie, à nous dicter ou nous inspirer nos idées, nos paroles et nos revendications.

Nous sommes encore des axillaires  de la pensée des autres et des réminiscences de la servitude qui nous empêchent de voir  la réalité comme l’endormi qui ne veut pas se réveiller de son cauchemar, car il n’ose pas regarder  l’éclat du jour et les formes du réel qui exigent  du vivant l’effort conscient et responsable.

La langue française par laquelle nous sollicitons les autorités à nous accorder un peu d’importance est elle même la réponse au peu d’importance que nous représentons aux yeux des autres car nous sommes des inertes  dont seul le ventre et la langue témoignent de leur maintien en vie.   Solliciter  signifie  mettre un corps en mouvement, en action, soumettre un corps à des forces et couples extérieurs qui sont d’ordre mécanique. Est-ce que nous avons suffisamment de force, de désir et de visée pour donner une impulsion au corps social ou politique pour les mettre en mouvement et en émotion vers nous. La langue française nous taquine en nous disant qu’émouvoir ou émotion ont pour racine latine  » movere  » mettre en mouvement. Il faut être soi même en mouvement comme un astre dans le ciel pour que la loi de la gravitation s’exerce en attirant ou en repoussant. Nous sommes inertes comme  les débris du Wahn emportés par les rigoles, malgré que nous soyons nombreux…

La même langue de Molière et de Voltaire utilise sans complexe et sans visée péjorative les termes marxisme, bouddhisme, hindouisme, modernisme, judaïsme, christianisme, sionisme. Lorsqu’il s’agit du monde musulman le  terme islamisme devient obscène, dangereux, malsain. Les mots ne sont pas neutres, ils sont le canevas de nos idées et de nos sentiments, ils sont le lapsus révélateur freudien qui dévoile les pulsions des malades du cœur. Dans « Islamophobie : Deus Machina »  j’ai montré comment la scénarisation idéologique et militaire instrumentalise les mots et les comportements pour créer  de la méfiance envers le musulman et comment créer de la défiance entre les musulmans. Le but du jeu est de les présenter comme risibles, stupides, arrogants et belliqueux, des victimes transformées en bourreaux pour lesquels il ne doit y avoir ni estime ni respect ni compassion.  Voilà que les représentants de la communauté musulmane, les seuls à ne pas être désignés démocratiquement, mais cooptés par les appareils, se font dire, sans réagir, par  Jean-Marc Ayrault  que les termes « islamisme » et « islamiste » peuvent « être source d’amalgames et de confusions préjudiciables à la religion musulmane ».

Le reste, que monsieur François  ou madame la France nous méprise ou réponde formellement  à nos doléances, n’est que littérature ou vue de l’esprit  pour que nous-mêmes soyons les artisans pour faire distraction et diversion dans notre monde, celui des insouciants et des mal aimés.

Caricatures et lutte idéologique

Suite aux caricatures et au film blasphématoire sur le Prophète [saw] j’ai publié deux articles suivants où il était question de lutte idéologique :

Notre devoir envers Mohamed (saws)

Caricature et islamophobie

[C]es articles ont  traité tant  de l’explication de la haine envers le Prophète [saw] que de la conduite  à adopter face à cette haine et à la réaction qu’elle entraine  dans une machination diabolique contre l’Islam orchestrée par une main de maitre satanique qui mène une guerre idéologique, médiatique, subversive, psychologique et militaire contre l’Islam. Il est de mon devoir de vous  montrer l’autre aspect idéologique de la campagne contre le Prophète (saws) ainsi que l’aspect de cette lutte idéologique contre mes écrits et ma pensée libre et autonome.

Précisons tout d’abord que  la guerre psychologique vise à faire douter son adversaire, à faire douter les alliés de cet adversaire sur sa compétence à vaincre ou à résister, et à inspirer la peur, le désarroi, la confusion et la rumeur à cet adversaire et à ses alliés appelés à s’incliner devant la puissance exagérée. Il s’agit d’un procédé de menaces et d’intimidation  pour saper les forces morales, psychoaffectives et spirituelles qui sont décisives dans un affrontement.

Précisons que si la guerre psychologique joue sur l’aspect subjectif, la lutte idéologique joue sur le mode et la manière du  raisonnement pour  détruire le discours et les idées de son adversaire. Elle va shunter les arguments et le discours en  faisant valoir d’autres idées, d’autres personnes pour occulter l’auteur, ou en donnant d’autres intentions à l’auteur et surtout à créer un autre champ d’intérêt opposé à celui de l’auteur  pour ne pas réfléchir aux problèmes ou adhérer aux solutions et aux analyses de l’auteur lorsqu’il est jugé sérieux, crédible et percutant.

Je vous explique le lien entre les caricatures contre le Prophète et la lutte idéologique  en faisant de la situation actuelle un cas d’école pour que vous restiez vigilants sur votre avenir qui est en train de se jouer dans les coulisses:

A – L’appel au meurtre du verset : « Crevez de rage » ?

Des non musulmans d’origine européenne et d’origine arabe  me reprochent d’être raciste et violent en énonçant le verset : « Crevez de rage ! ».

L’astuce est de me pousser à faire comme les « pygmalions » ces intellectuels arabes de services qui détournent et contournent le sens  des versets coraniques pour rester « aimés » et tolérés dans les médias. A tous je dis qu’il ne m’appartient pas de prononcer des opinions qui plaisent aux uns et  qui fâchent les autres. Mon devoir est de me taire lorsque je n’ai pas d’arguments et de dire « Crevez de rage ! » lorsque je trouve l’argument dans le Coran qui me permet de donner la réponse coranique dans les limites de ma compréhension et de ma mémoire aux caricatures.

« Crevez de rage ! » est pourtant la meilleure réponse qui soit lorsqu’on vous insulte et que vous restez au dessus de l’insulte par la magnanimité et le refus de la violence sans s’incliner devant l’intimidation et les menaces. Elle n’est pas un appel au meurtre. Le Coran n’est pas une parole humaine et ses arguments sont clairs,  concis et  hautement significatif sur le plan sémantique, lexical ou symbolique et métaphorique.  Je mets donc en défi les détracteurs qui font diversion de me trouver une définition dans une encyclopédie ou dans un dictionnaire français prouvant  que cette expression est un appel au meurtre.

Elle ne signifie pas autre chose que « mourrez par cotre colère, votre passion ». On dit aussi « crevez de jalousie ». L’envieux, le haineux et le blasphémateur sont condamnés à mourir par leur maladie du cœur : « crever= mourir comme un pneu crevé, comme un être enflé de colère et de haine qui crève comme une baudruche, crever de rage = être près de mourir de colère en se vidant ou en explosant de l’intérieur »

La littérature française est remplie de ce type de citations comme celle d’Emile Michel Cioran « Si tu ne veux pas crever de rage, laisse ta mémoire tranquille, abstiens-toi d’y fouiller. »

 B – L’appel au meurtre des Chrétiens d’Orient

On me reproche de ne pas condamner l’appel au meurtre des Chrétiens dans les pays musulmans. Je me suis déjà prononcé sur ce sujet dans plusieurs  de mes analyses en montrant le lien de l’Islamophobie avec la volonté de la CIA et du Vatican de laisser les Chrétiens d’Orient se faire massacrer par quelques  « Musulmans » sectaires et stupides qu’ils ont eux même manipulés et financés. La « guerre contre les Chrétiens » est une forme de sanction idéologique contre leur attachement à l’arabité et leur soutien à la Palestine. C’est une sanction politique et géostratégique   car ils ne se reconnaissent pas dans l’Occident judéo-chrétien ni dans sa laïcité ni dans Église de Rome. C’est une démarche qui vient aiguiser les contradictions  confessionnelles en Orient ou se substituer aux discordes sunnites chiites et aux luttes intestines dans les deux clans.

J’ai dénoncé  la faute grave du régime syrien de laisser les Chrétiens prendre les armes contre les « islamistes » otanesques et les Takfiristes, car cela met de l’huile dans le feu et fait le jeu de la stratégie de l’axe sionisme-Empire- monarchies arabes vassales.  Le Sykes-Picot bis ne va reculer devant rien pour assoir l’hégémonie sioniste et empêcher l’effondrement de l’Empire.

C – L’Islam religion de haine et de violence

On me reproche mon parti pris en faveur de l’Islam qui prend une forme de fanatisme qui dévie vers la violence. En vérité c’est la stratégie de la lutte idéologique qui crée de la diversion. Ainsi au lieu de prendre position contre le blasphème institutionnalisé et ses visées idéologiques islamophobes et devant l’incapacité à répondre à mes arguments  sur l’islamophobie et sa machination diabolique, on me pousse  dans un débat secondaire où il faut se défendre au lieu de défendre l’image de son Prophète. C’est astucieux, mais archaïque comme démarche.  Je continue à défendre l’image du Prophète en défendant les valeurs et le contenu de l’Islam par la mise en exergue des points suivants :

 1 – La contrainte religieuse :

La meilleure preuve de sa fausseté est la présence des Juifs et des Chrétiens au sein de la civilisation musulmane qui non seulement ne les as pas obligé à renier leur religion, mais les a honoré  en faisant de la protection du citoyen non musulman en terres d’Islam un principe sacré :

{Celui qui a tué un homme (sans droit ni justice) c’est comme s’il avait tué l’humanité entière, mais celui qui sauve la vie d’un homme c’est comme s’il avait sauvé la vie de l’humanité entière} Al Maidah 32

Le Messager d’Allah [saw] a dit :

« Je plaiderai moi-même le jour de la résurrection contre celui qui opprime une personne qui a conclue un pacte (avec les musulmans), le dénigre, le contraint à faire ce qui est au-delà de ses capacités ou lui prend une chose sans son accord. »

« Celui qui tue une personne qui a conclu un pacte avec les musulmans (Mou’âhad) ne sentira pas l’odeur du paradis, alors que son odeur est sentie d’une distance équivalente à quarante années. »

« Que n’importe quelle personne qui promet la protection à une autre personne puis la tue, sache que je la désavoue, même si la victime est  un mécréant. »

Si une minorité de fanatiques  « musulmans » appelle au meurtre des Chrétiens ou des Juifs, il faut savoir que cette minorité de fanatiques a commencé d’abord par verser le sang des Musulmans et par conséquent elle ne représente ni l’Islam ni les Musulmans. Nous avons un contentieux religieux avec les Juifs et les Chrétiens et nous les désavouons. Sur ce plan Allah jugera entre nous le Jour où le Messie fils de Marie redescendra sur terre pour y faire régner l’ordre, la justice et la vérité.  Il jugera entre nous le Jour du Jugement dernier.

La vérité historique témoigne que les Juifs et les Chrétiens non seulement n’ont jamais été persécutés par les Musulmans, mais ils ont joui de statut privilégié, occupant des postes de haute distinction et surtout ayant la liberté de culte et  de recours à des juridictions indépendantes qui arbitrent selon la loi mosaïque ou chrétienne lorsqu’ils ne veulent pas être jugés par un juge musulman  ou un tribunal musulman en matière de droit privé et de droit familial.

Celui qui met en situation de danger de mort les Chrétiens et les Juifs ce sont les médias et les armées de l’Empire, du sionisme et du Vatican.

2 – Au sujet de la liberté de culte

Il ne s’agit ni de mon opinion ni de ma culture, mais de l’ordre qu’Allah [swt] a chargé son Prophète (saw] d’exécuter :

{Nulle contrainte en religion. Le sensé s’est distingué de l’insensé.} Al Baqarah 256

{Et dit : « La Vérité procède de votre Dieu. Que celui donc qui veut qu’il devienne croyant et celui qui veut qu’il devienne mécréant ».} Al Kahf 29

{Si ton Dieu voulait, tous ceux qui sont sur la terre, dans leur totalité, seraient devenus croyants. Est-ce toi alors qui vas forcer les hommes à être croyants ?      Et il n’appartient à nul être de croire sauf par la Volonté d’Allah} Younes 99

{Appelle à la Cause de ton Dieu par la sagesse et la bienveillante exhortation, et discute avec eux de la façon la meilleure.} An Nahl 125

{Si donc ils se détournent, Nous ne t’avons point envoyé pour eux comme conservateur : il ne t’incombe que la transmission.} Choura 48

L’énoncé coranique prime sur tout énoncé, y compris sur ceux de nos savants, de nos intellectuels et de nos extrémistes ou de nos laxistes.

  3 – Au sujet  du Jihad et de la guerre sainte :

A partir de la propagande médiatique et de l’incompétence de certains traducteurs les illettrés en Arabe  se retrouvent face à trois  faussetés qui vont contaminer leur connaissance  sur l’Islam et leur regard sur les Musulmans :

a – Le mot  Jihad traduit  par guerre. La signification véritable du terme  « Jihad » vient du verbe Jahada qui signifie déployer tout ses efforts en vue de …  Il est différent de « Qatala » qui signifie combattre avec les armes.  Tout combat est une forme de Jihad, mais tout Jihad n’est pas obligatoire une lutte guerrière ou un combat militaire. Personnellement je traduis le terme « Jahidou » par « efforcer-vous » et non pas « luttez ». Le Coran marque  la distinction entre le « Qital » et le « Jihad »

b – Le terme de guerre sainte. Le terme sacré qui donne à une chose son caractère saint  n’existe pas pour la guerre ni dans le Coran ni dans le Hadith. C’est également une mauvaise traduction des orientalistes français qui ont volontairement  donné  au terme « Jihad » le sens de « guerre sainte ». En Islam le sacré  se porte sur la vie, les biens, la religion, l’honneur et  la dignité de l’homme, ainsi que sur  les lieux saints et les temps bénis. Il n’y a pas de guerre sainte et de guerre sacrilège, mais guerre légitime et guerre illégitime. Si c’est une agression ou une transgression la guerre est moralement et religieusement une guerre illégitime contre laquelle il faut opposer une résistance.  Porter atteinte à l’image de notre Prophète [saw] est une déclaration de guerre illégitime que nous devons combattre en dépit des censeurs et des négateurs. Toute riposte à une agression est une guerre légitime que les Musulmans et les chrétiens vivant en terre musulmane sont censés soutenir, car toute collaboration et toute  permissivité avec l’agresseur est une trahison qu’ ’il faut punir.

Je n’ai pas d’opinion personnelle sur ce sujet et je ne fais que répéter ce que dit notre religion qui n’attend pas de moi la surenchère, mais l’obéissance scrupuleuse :

{Quiconque alors vous agresse, agressez-le dans la mesure de son agression contre vous.} Al Baqarah 194

{Certes, Allah prend la défense de ceux qui sont devenus  croyants. Certes, Allah n’aime pas celui qui persiste dans la traîtrise, qui persiste dans la mécréance. Il a été permis à ceux qui sont combattus, de se défendre, en raison de l’injustice qu’ils ont subie. Certes, pour leur donner victoire, Allah Est sûrement Omnipuissant. Ceux qui furent expulsés de leurs demeures sans aucune juste cause, rien que pour avoir dit : « Notre Dieu Est Allah ».} Al Hadj 39

c – « Tuez-les ». La lutte idéologique consiste à recourir à l’art de tronquer les paroles ou de les amalgamer pour les détourner de leur sens et de leur portée.  Ainsi on trouve les mêmes arguments tant chez les musulmans spécialistes de l’anathème que des non musulmans spécialistes du dénigrement :

{Et tuez-les là où vous les saisissez, expulsez-les}

Ce verset « terrifiant et  arbitraire » qu’on met en évidence pour témoigner  de la violence atavique des musulmans prend une autre signification lorsqu’il est inséré dans la globalité de son énoncé qui n’a pas besoin de  docteur en théologie ou en linguistique pour être compris  et mis en application :

{Combattez, pour la cause d’Allah, ceux qui vous combattent et n’agressez point, car Allah n’aime point les agresseurs. Et tuez-les, là où vous les saisissez, expulsez-les de là où ils vous ont expulsés : la sédition est pire que le meurtre. Ne les combattez pas auprès de la Mosquée Sacrée à moins qu’ils ne vous y combattent. Si alors ils vous combattent, alors tuez-les. Telle est la punition des mécréants. S’ils s’arrêtent, alors Allah est Absoluteur, Miséricordieux. Sinon combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que la Religion soit pour Allah. S’ils s’arrêtent,  alors pas d’agression, sauf contre les injustes.} Al Baqarah 190 à 193

Dans la guerre qui lui a été imposée pour l’empêcher d’exercer son droit et son devoir de prédicateur, Mohamed [saw] n’a jamais aimé la guerre. Toutes ses batailles étaient courtes, économes en vie humaines et en temps. Il a enseigné à ses compagnons la patience et le refus d’être les premiers à ouvrir les hostilités :

« O gens ! Ne souhaitez pas la rencontre de l’ennemi et demander à dieu le salut. Mais une fois en face de lui, montrez-vous patients et sachez que le Paradis est à l’ombre des sabres »

4 – La signification du rapport Musulman et reste du monde :

Les experts en amalgame et troncature aiment citer ces versets :

{Allah vous interdit de prendre comme tuteurs…}

{Quiconque les prend comme protecteurs, ceux-là alors sont les injustes.}

Si on les replace dans leur contexte ils prennent alors une tout autre signification :

{Allah ne vous interdit pas – envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour votre religion, et ne vous ont pas chassés de vos demeures, – d’être bienfaisants et équitables envers eux. Certes, Allah aime ceux qui sont équitables. Mais Allah vous interdit de prendre comme tuteurs ceux qui vous ont combattus pour votre religion, qui vous ont chassé  de vos demeures, et qui ont aidé à vous expulser. Quiconque les prend comme protecteurs, ceux-là alors sont les injustes.} Al Mumtahana 8-9

 D – Terreur du Coran  et terrorisme islamique :

De la même façon que pour le Qital les orientalistes ont donné un sens littéral « terroriser, terreur, terrorisme, vous terrorisez » aux termes Rahaba (رهب ), Irhab (ارهاب  ), rohb (الرُهب ) tourhiboun (تٌرهِبُون )

Ainsi  l’énoncé coranique suivant

وَأَعِدُّواْ لَهُمْ مَّا ٱسْتَطَعْتُمْ مِّن قُوَّةٍ وَمِن رِّبَاطِ ٱلْخَيْلِ تُرْهِبُونَ بِهِ عَدْوَّ ٱللَّهِ وَعَدُوَّكُمْ

Est traduit par :

{Et préparez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous terrorisiez l’ennemi d’Allah et votre ennemi} ( ?)

Nous allons recourir à quatre  exemples pour donner  un sens plus précis à l’énoncé coranique et lui trouver une traduction qui sied à son sens sans chercher à être complaisant  envers les uns ni être déplaisant envers les autres.

  • 1 – Le premier exemple se rapporte aux  versets suivants :

يَٰبَنِي إِسْرَائِيلَ ٱذْكُرُواْ نِعْمَتِيَ ٱلَّتِي أَنْعَمْتُ عَلَيْكُمْ وَأَوْفُواْ بِعَهْدِيۤ أُوفِ بِعَهْدِكُمْ وَإِيَّٰيَ فَٱرْهَبُونِ  وَآمِنُواْ بِمَآ أَنزَلْتُ مُصَدِّقاً لِّمَا مَعَكُمْ وَلاَ تَكُونُوۤاْ أَوَّلَ كَافِرٍ بِهِ وَلاَ تَشْتَرُواْ بِآيَٰتِي ثَمَناً قَلِيلاً وَإِيَّٰيَ فَٱتَّقُونِ

{C’est Moi que vous devez craindre} ( ?)

{C’est de Moi que vous devez être terrorisé} ( ?)

Les orientalistes et leurs mimétismes musulmans ont également traduit la Taqwah et la Rahba par la crainte en distinguant la Taqwah par le qualificatif révérencielle (révérencieuse) comme si cela allait donner un sens au contre sens : Il est impensable qu’Allah puisse inspirer de la terreur ou qu’Il soit terrifiant.

Dans mon livre « Aimer la voie coranique » je me suis longuement  attaché à détruire ce type de traduction qui ne sied pas à la Majesté divine ni à sa parole. La Taqwah signifie l’espérance dans la crainte et la crainte dans l’espérance afin que le croyant espère tout en restant vigilant dans sa foi et son espérance qui peuvent le conduire à compter sur la miséricorde d’Allah et oublier les fautes que le croyant fait et qui mérite le châtiment.  Le croyant même dans la crainte pour ses péchés et ses fautes est appelé à l’espérance pour ne vivre désespéré de la miséricorde d’Allah. La Taqwah c’est l’espérance et la crainte par le respect scrupuleux de ce que Allah a interdit et a ordonné. Il s’agit de prendre garde à Allah dans le sens d’être vigilant à son égard et d’être scrupuleux dans toutes ses démarches et ses paroles.

On utilise le verbe « Rahaba » qui signifie ici à la fois redouter et adorer Allah. Il s’agit d’adorer Allah tout en redoutant les conséquences de sa désobéissance afin de rester vigilant et ne pas se laisser séduire par Satan comme l’explicite le contexte du verset :

Il faut savoir que le Coran explique et explicite les versets  coraniques. Dans les deux  versets précédents il s’agit d’une passerelle de sens entre les Descendants d’Israël (les générations de Moise et de Jésus en particulier) et l’humanité contemporaine. Nous allons chercher à comprendre le sens des mots par le recours à d’autres versets qui traitent du même thème :

{Ceux à qui les hommes disent : « Les hommes se sont coalisés contre vous, craignez les ». Mais cela augmente leur foi et ils répondent : « Allah nous suffit, c’est le meilleur Procurateur ». Alors ils bénéficient  d’une grâce d’Allah et d’une munificence. Aucun mal ne les effleure, et ils suivent l’agrément d’Allah. Allah Possède une Munificence immense. Seulement, tel est Satan : il fait peur à ses liges. Ne les redoutez donc point, et redoutez-Moi, si vous êtes croyants. Et ne t’afflige point de ceux qui s’empressent vers la mécréance. Ils ne nuiront en rien à Allah. Allah veut ne leur assigner aucune part dans la vie future. Et ils auront un immense châtiment. Certes, ceux qui troquent la Foi contre la mécréance ne nuiront en rien à Allah, et ils auront un douloureux châtiment.  Que ceux qui sont devenus  mécréants ne considèrent point ce que Nous leur ajournons, est un bien pour eux-mêmes. Mais sûrement, ce que Nous leur ajournons est pour qu’ils accroissent  leurs péchés. Puis ils auront un infâme châtiment. Il n’est pas de mise qu’Allah laisse les croyants dans l’état où vous êtes, jusqu’à ce qu’Il fasse discerner le méchant du bon. Et il n’est pas de mise qu’Il vous informe sur le Ghayb, mais Allah élit, parmi Ses Messagers, qui Il veut. Croyez donc en Allah et en ses Messagers. Ainsi  si vous êtes croyants et  pieux, alors certes, vous aurez une immense rémunération.} Ali ‘Imrane 173 à  179

En comparant les énoncés nous pouvons voir sans difficulté  comment le Coran met le contexte des conséquences qui entourent en amont et en aval le verbe conjugué « avoir peur »  dont la traduction donne instinctivement l’expression « C’est Moi que vous devez redouter ».  Allah utilise le terme peur pour signifier qu’elle relève du domaine  psychologique et affectif et utilise d’autres termes pour signifier la gradation de la peur ainsi que son caractère visible ou non visible, émotionnel ou rationnel, subjectif ou objectif.

Ici Nous sommes dans un énoncé qui s’adresse au peuple de Jésus, peuple connu pour son intégrisme,  sa transgression et son agression, mais connu aussi pour avoir donné l’excellence de l’humanité en donnant des Prophètes et des Apôtres. D’ailleurs le terme Apôtres est décrit par le Coran sous le terme de « Rabbaniyoun » signifiant les adeptes de Dieu (Rabb),  les partisans de l’éthique de Dieu, les compagnons des Prophètes et ceux qui les suivent par la suite. Allah s’adresse aux Bani Israël sur le plan de l’émotionnel dont ils sont les experts en termes de manipulation tout en développant le sens rationnel pour l’ensemble de l’humanité qui se met à étudier le contenu et les conséquences de la loyauté ou de la perfidie envers l’Alliance qu’Allah propose à Ses Créatures humaines.

Le verbe  « Arhaba » donne  donc « Rohbane » traduit par  les Rabbins qui  ont suivi Jésus fils de Marie  (saws). Ils ont été nommés dans la langue arabe « Rohbane » par leur révérence envers Allah et par  la crainte dans leur adoration de ne pas être à la hauteur de leur vocation  dans un milieu qui leur était hostile. Ce verbe  donne « Rohbaniya » ou l’ascétisme spirituel du savant qui consacre sa vie à Allah fuyant les mondanités.  Il ne peut s’agir de terreur ou de terrorisme comme  la lutte antiterroriste a voulu qu’il soit pour imposer aux peules la peur et la servitude le temps de réaliser l’agenda du sionisme et de l’Empire dans le monde et tout particulièrement dans le monde musulman.

Ainsi les versets précédents signifient :

{O Descendants d’Israël ! Rappelez-vous Ma grâce dont Je vous ai gratifiés et soyez fidèles à Mon Alliance, afin que J’accomplisse ma Promesse; c’est Moi que vous devez redouter. Croyez en ce que J’ai révélé, corroborant ce qui est avec vous; ne soyez pas les premiers à y mécroire, et ne troquez pas Mes Signes contre un vil prix; c’est donc à Moi que vous devez prendre garde.} Al Baqara 40-41

  • 2 – Le second exemple se rapporte au  verset suivant :

ٱسْلُكْ يَدَكَ فِي جَيْبِكَ تَخْرُجْ بَيْضَآءَ مِنْ غَيْرِ سُوۤءٍ وَٱضْمُمْ إِلَيْكَ جَنَاحَكَ مِنَ ٱلرَّهْبِ فَذَانِكَ بُرْهَانَانِ مِن رَّبِّكَ إِلَىٰ فِرْعَوْنَ وَمَلَئِهِ إِنَّهُمْ كَانُواْ قَوْماً فَاسِقِينَ

{Passe ta main dans ton encolure, elle en sortira toute blanche, sans défaut, et resserre tes bras (contre ta poitrine) pour t’apaiser. Ce sont là deux preuves incontestables, de ton Dieu, pour Pharaon et son élite, car ils sont un peuple de pervertis.} Al Qassas 32.

Il est remarquable de voir qu’Allah lorsqu’il envoie Moïse à Pharaon utilise le terme Rahb signifiant encolure (le haut du vêtement près de la tête) et lui donne deux signes qui sont la main blanche et le bâton. La main symbolise la puissance et la force qui frappe et détruit l’ennemi ou l’opposant alors que le bâton représente l’autorité et le pouvoir. La force et le pouvoir de Pharaon sont représentés par le Cobra sur sa tête et le bâton dans sa main. Moïse va annoncer à Pharaon par sa main blanche signifiant la mort de sa force,  le serpent signifiant la mort de sa puissance et le bâton signifiant la fin de son autorité et la fin de son pouvoir en un mot la fin du règne de Pharaon.

Il est encore plus remarquable de voir qu’Allah ordonne à Moïse de s’adresser avec douceur et politesse respectant le rang de Pharaon alors qu’il est  l’être le plus détesté par Allah, car il s’est pris pour divinité et a mis en esclavages des hommes nés libres dont les ancêtres et les descendants sont porteurs des messages divins. Il est encore plus remarquable qu’Allah ne demande pas  à Moïse de terroriser d’emblée son ennemi.  Pourquoi Allah ferait exception et ordonnerait-il à Mohamed (saws) de terroriser les Arabes de la Mecque ? Pourquoi Rohb ici signifie avoir peur et chercher l’apaisement alors qu’ ailleurs il signifie terreur ?

Pour l’instant contentons-nous de remarquer le lien entre le terme rohb (la terreur qu’inspire Pharaon à Moïse d’autant plus que ce dernier avait tué un Égyptien avant de prendre la fuite,  l’apaisement du cœur et la  sécurité du corps, et les deux preuves incontestables qui sont les deux signes de la main blanche et du bâton de berger qui se transforme en serpent. Le lien est évident : il ne s’agit pas de terroriser Pharaon en le soumettant à un déluge de catastrophe, mais de le dissuader de demeurer dans  sa  dérive démiurge  et son oppression. Un autre lien est également évident : apaiser Moïse terrorisé à l’idée de rencontrer Pharaon. Pour vaincre sa peur,  Moïse va être renforcé par son frère et par l’accompagnement d’Allah qui lui manifeste son amour,  sa présence et son soutien. Celui qui connait le récit de Moïse dans le Coran, récit le plus long et le plus fréquent (130 évocations dans 34 sourates) va voir que tous les signes étaient destinés à la dissuasion et qu’ils annonçaient les conséquences funestes qui attendaient Pharaon s’il persistait dans son entêtement à transgresser les interdits et à agresser les faibles.

La confusion dans les significations tient à la lecture hâtive littéraliste  et non symbolique des orientalistes et des Arabes faisant partie de l’école orientaliste franco musulmane. Le texte coranique est d’une limpidité sans égale si on se donne le temps de le lire et de le comprendre sans préjugés ni démarches de tronquer ou d’amalgamer ses versets.

  • 3 – Le troisième exemple : le lexique coranique dans le traitement de la peur.

En rédigeant « Aimer : la voie coranique » j’ai naturellement cherché la haine, la vengeance ainsi que la sérénité et ce qui s’y oppose en l’occurrence la peur. Je n’ai pas épuisé lez sujet, mais je défie tout dictionnaire et tout psychologue de décrire les états rationnels et émotionnels de la peur, de sa gradation et des situations qui la génèrent. Il n’est pas nécessaire d’être un arabisant expert en linguistique, il suffit d’étudier le Coran et le laisser donner les définitions et les situations car il a la compétence non seulement de produire du sens, mais de livrer les liens qui permettent de construire le sens si on se donne le temps de prendre des notes et de l’aborder avec l’envie d’écouter la parole divine avec son cœur, sa raison et son âme. Voici sommairement le lexique coranique sur les 11 différents formes de peur :

La  peur générique :

  • Al Khawf ( الخوف ) la peur commune qui  est du domaine psychoaffectif.

La peur spécifique propre à 10 cas singuliers :

  • Al Khifa ( الخيفة  ) peur éprouvée avant le combat qui pousse à la vigilance et à la précaution
  • Al Faraq  ( الفرق)  peur qui incite à la fuite et à la rupture où l’être se sent porté par des ailes qui le pousse à déserter.
  • Al Khichia ( الخشية ) la peur qui évalue les conséquences d’un phénomène, d’une action, d’un châtiment annoncé ou d’une  catastrophe. C’est une peur qui suppose une mémoire et un  savoir ou une connaissance. Elle est du domaine de la raison.
  • At Taqwah ( التقوى ) le sentiment où se mélange la crainte et l’espoir et qui pousse à se retenir de commettre une faute. Elle est du domaine spirituel.
  • Al Ichfaq ( الإشفاق ) : la peur qui est visible sur le visage par le changement de couleur et qui incite à reculer ou a faire marche arrière.
  • Al Jaza’â ( الجزع  ) peur du cupide  qui convoite avec avidité et a peur de ne pas avoir davantage. C’est aussi la peur qui  fait perdre patience et se manifeste par  des plaintes ou des cris
  • Al Hala’â ( الهلع ) peur de  l’avare et de l’envieux partagés entre le désir de posséder  et la peur de perdre en donnant ou en prenant un risque.
  • Ar Rohb ( الرهب  ) peur qui fait redouter les conséquences, qui  rappelle le monothéisme et qui pousse à l’action immédiate. Elle  prend sa source dans la perception et la raison pour finir dans le cœur comme un sentiment indélébile.
  • Ar Ro’âb ( الرعب  ) peur avec effondrement  psychologique et parfois physique qui fige la personne ou lui fait perdre tous ses repères et toute sa détermination, et qui provoque la fuite et la dispersion des rangs d’une foule.
  • Al Faza’â ( الفزع ): la peur qui survient par effet de surprise après insouciance et quiétude

Allah (swt) fait varier les Signes (symboles, paraboles, mots, etc…) pour nous livrer en termes concis et précis la quintessence du savoir que le contenu en encre des Océans  mis en exposant 7 ne pourrait contenir. Chaque mot a une signification particulière. C’est le contexte particulier des versets et le contexte globale de la sourate qui vont faire émerger le sens. Si Allah a utiliser le terme Rohb c’est qu’il y a une explication qui n’est pas forcément celle de la lecture littéraliste. Le lecteur averti voit tout de suite que dans la traduction du Coran que dans les termes des journeaux ou des politiques dans le monde arabe il y a une fâcheuse confusion entre le Rohb et le Ro’âb. C’est ce dernier (Ar Ro’âb)  qui peut être assimiler à la terreur, à l’ace de terroriser. Ar Rohb qui est utilisé dans le verset vise à imposer le respect, l’attitude circonspecte, à redouter les conséquences…

  • 4 – Le quatrième  exemple est  le lexique arabe de l’encyclopédie  « Lissan al ‘Arab »

L’encyclopédie arabe  nous donne un cas significatif parmi la polysémie du verbe Rahaba :

الرَّهْبَـى: الناقةُ الـمَهْزُولةُ جِدّاً؛ والرَّهْبُ: كالرَّهْبَـى

La Rahba et le Rahbou: la chamelle et le chameau de grande stature et de caractère déterminé.

Ces camelins sont  destinés à procurer l’apaisement pour les chameliers qui les montent et les conduisent au combat  et à dissuader leurs adversaires s’ils montent des  chameaux et des chevaux plus petit. Ainsi la langue arabe donne un sens à :

العالي؛ الجَمَلُ وهو رَهْباً، رَكِبَ إِذا الرَّجُلُ أرْهَبَ

Arhaba signifie monter un chameau ou une chamelle de haute stature et  signifiant souvent se préparer à la guerre avec de grands moyens ou dissuader un adversaire qui se prépare à la guerre.

 ا طالَ كُمُّهُ.إِذا الرَّجُلُ أرْهَبَ

Arhaba signifie aussi porter de longues manches. Pour les Arabes, avant l’Islam, c’était un symbole ostentatoire  et ostensible. Il s’agit donc de se montrer et de se faire voir.

Lorsque le verset coranique dit « تُرْهِبُونَ بِهِ », il signifie : montrez-vous et n’ayez pas peur, ne vous dissimulez pas, préparez-vous contre l’agresseur et   montrer-lui vos préparatifs de guerre pour le dissuader de vous attaquer.

Si on utilise l’astuce des linguistes arabes qui consiste à deviner le sens d’un terme en permutant ses lettres, on part  des lettres RHB du verbe  Rahaba ( رهب ) pour obtenir les lettres HRB du  verbe  Haraba ( هرب ) qui signifie fuir. Le message à découvrir dans l’étendue de la polysémie est le suivant dans le contexte du verset :  faire fuir l’ennemi en lui faisant voir les conséquences de son acte inconsidéré. Il s’agit de l’amener non à avoir une peur par l’émotion, mais  à redouter par mais la raison et les faits tangibles qui s’offrent à son esprit logique  et à sa perception évidente .

Il ne s’agit donc pas de terroriser au sens terrifiant du terme, mais d’imposer le respect et la crainte en montrant les conséquences d’une aventure guerrière contre les Musulmans. Le Coran est précis dans ses termes il ne s’agit  pas de terrifier ou de faire peur par  le recours à la violence qui laisse des traces dans l’imagination et l’émotion, mais de montrer sur le plan rationnel et tangible la force et l’organisation de combat pour éviter la guerre. Le verset coranique est une pédagogie qui utilise la puissance de la métaphore et la répétition alternant un sens imagé et un sens décrit comme dans ce verset en particulier, et souvent le premier sens est explicité par le second et vice versa :

« préparez-leur forces et cavalerie » = Tourhiboun (mobilisez contre eux vos grands moyens)

La signification est « afin que vous soyez redoutés par » ou «  afin de dissuader »  l’ennemi d’Allah et  votre ennemi qui se prépare à vous agresser.

Lorsque je développe ce genre de discours sérieux et réaliste, il est évident que je deviens pour les uns  un « terroriste », et pour les autres un chameau. La vérité sémantique et historique est dans ce verset et tant que nous le transgressons nous seront agressés par les blasphémateurs et les prédateurs :

{Et préparez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous soyez redoutés par l’ennemi d’Allah, votre ennemi, et d’autres encore que vous ne connaissez pas, mais Allah les Connaît.} Al Anfal 60

{Et mobilisez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous dissuadiez l’ennemi d’Allah, votre ennemi, et d’autres encore que vous ne connaissez pas, mais Allah les Connaît.} Al Anfal 60

C’est en comprenant le sens de ce verset que les Arabes ont affronté avec leurs chevaux de petites tailles  les brigades d’éléphants de l’Empire perse. Après les premières défaites face aux éléphants qui terrorisaient leurs chevaux, les Musulmans ont modifié leur tactique de combat et ont triomphé de leurs ennemis qu’ils ont attaqués non pour transmettre l’Islam par la force de l’épée, mais pour prendre l’initiative contre une force puissante et redoutable qui les terrorisait et les menaçait dans leur territoire et dans leur existence intrinsèque.

S’il y a des doutes ou des contestations sur cette traduction et son sens nous devons trancher en revenant au contexte qui introduit ce verset ou qui lui apporte une conclusion. Dans notre cas il s’agit d’une introduction qui montre la conduite à tenir en cas de risque de transgression d’un pacte et cette conduite donne le sens explicite :

{Ceux d’entre eux avec qui tu conclus un pacte, puis chaque fois ils violent leur pacte et ils ne craignent point. Si tu les saisis à  la guerre, effarouche par eux ceux qui sont derrière eux, afin qu’ils se souviennent. Et si tu redoutes une trahison de quelques gens, rejette (le pacte) avec loyauté. Certes, Allah n’aime point les traîtres.} Al Anfal 56 à 58

Ces quatre exemples   renforcent mon argumentation  qui rejette la terreur et le terrorisme imputé à l’Islam et au Coran  comme il rejette l’islamophobie qui instrumentalise la violence après en avoir été l’instigatrice.

Pour corroborer notre argument nous nous référons au Coran qui dit juste après le verset précédent (Al Anffal 60) où le terme  » par lequel Tourhiboun ( ترهبون به  ) est citée :

{S’ils s’inclinent vers la paix, alors incline-toi aussi et fie-toi à Allah} Al Anfal 61

Le contexte du verset  montre qu’il est harmonie avec le sens du mot (irhab = dissuasion) car il s’agit de montrer sa force à des belligérants qui ont déjà essuyé une défaite à Badr alors que les Musulmans étaient peu nombreux et insuffisamment équipés. C’est la position du fort qui ne veut pas faire couler le sang.  Si les Musulmans n’ont pas compris la portée du message de leur Dieu et la miséricorde de leur Prophète qui n’a eu recours à la violence que pour repousser la violence armée ils ne pourront que générer de l’entropie et devenir la proie à l’islamophobie  et des écervelés qui suivent les appels à la haine et à la violence contre les Musulmans au lieu de diriger leurs armes, leur argent et leur réservoir humain vers le développement de leur force pour affronter l’Empire et le sionisme.

La paix au sens islamique n’est pas la pax romana de l’Empire ou celle du sionisme qui extermine et spolie car il ne peut y avoir de paix fondée sur la terreur et  l’injustice. L’Islam a rayonné sur le monde par sa vertu, sa justice et sa liberté. Le terme le plus approprié pour générer le respect et  la dissuasion n’est pas la terreur qui est post offensive, mais imposer son existence et sa capacité de résistance pour faire redouter la guerre et ses conséquences sur l’ennemi. Il ne s’agit pas de terroriser un innocent, mais de faire craindre les conséquences d’une agression à celui qui,  par son arrogance et sa supériorité militaire, est enclin  à lancer des offensives agressives.

Nous ne sommes pas dans une démarche violente gratuite de vengeance ou de terreur qui suppose meurtres, viols, incendies, ravages, ruines et tout ce qui génère de l’effroi et de l’épouvante. Faire peur est du domaine de l’émotionnel, mais faire redouter est du domaine du tangible et du rationnel (ce dont on redoute les conséquences). La langue  française n’a pas suffisamment de verbe et de substantifs pour exprimer tous les termes coraniques. C’est rendre mauvais service au Coran que se contenter d’une traduction formaliste littéraliste qui ne rend pas le sens exact.

Sur le plan sémantique, lexical  et contextuel, nous sommes dans un principe de dissuasion, de précaution, de prévention… Faire dire au Coran  autre chose c’est de la mauvaise foi,  de la désinformation, ou de la continuité de la  lutte idéologique  menée par les orientalistes qui ont traduit le Coran avec des préjugés contre l’Islam et parfois avec des visées caricaturales.

 E – L’effondrement psychologique dans le Coran : Ar Ro’âb (  الرعب  )

Dans quelle signification  le Coran  utilise le terme Ar Ro’âb ? Il l’utilise dans  quatre versets avec le sens d’effroi et non de terreur. Il ne s’agit pas de terreur  car la terreur relève de la perception de choses horribles et terrifiantes, mais il s’agit de l’effroi  qui prend le cœur et l’imagination et les pousse à perdre tous les repères dans la bataille et à se disperser en débandades, chacun cherchant son salut alors qu’il venait croyant  se remplir de gloire dans une troupe nombreuse et fortement éuipée. Il ne s’agit pas de la terreur qu’inspirent les Musulmans, mais il s’agit  d’une action émanant d’Allah dans le cœur des mécréants qui ont agressé le Prophètes (saws) et ses compagnons.  Les quatre versets  qui citent l’effroi (Ar Rohb) mettent Allah comme sujet et les cœurs des transgresseurs comme subissant l’action d’Allah : Ali ‘Imrane, 151 – Al Anfal, 12 – Al Ahzab, 26 – Al Hashr, 2

Citons à titre d’illustration les deux énoncés suivants :

 سَنُلْقِي فِي قُلُوبِ ٱلَّذِينَ كَفَرُواْ ٱلرُّعْبَ

{Et lorsque ton Dieu  a inspiré aux Anges : « Je suis avec vous, affermissez donc ceux qui sont devenus  croyants, Je déposerais  l’épouvante dans les cœurs de ceux qui sont devenus  mécréants. Frappez donc sur les cous, frappez-en chaque bout de doigt ». Cela en raison de ce qu’ils se sont opposés à Allah et à Son Messager. Et quiconque s’oppose à Allah et à Son Messager, Allah sûrement Punit sévèrement.} Al Anfal 12-13

 وَقَذَفَ فِي قُلُوبِهِمُ ٱلرُّعْبَ

{C’est Lui qui A Fait sortir ceux qui sont devenus  mécréants des gens du Livre, de leurs demeures, pour le début du rassemblement. Vous ne pensiez pas qu’ils sortiraient et eux pensèrent que leurs forteresses les préserveraient d’Allah, alors Allah les Surprit par où ils ne s’attendaient pas, et Il jeta l’effroi dans leurs cœurs. Ils détruisent leurs maisons par leurs propres mains et par les mains des croyants. Tirez-en un exemple, ô doués de clairvoyance […]  Cela en raison de ce qu’ils se sont opposés à Allah et à Son Messager; et quiconque s’oppose à Allah, Allah alors Punit sévèrement.}  Al Hashr 2 et 4

Toute  agression contre le Prophète (saws)  est une malédiction dans cette vie et dans l’au-delà.  Est ce que cette description est de la  la  terreur, de  l’épouvante ou de  l’effroi qu’Allah lance dans le cœur des agresseurs  les laissant  corps et âmes  à la merci des faibles et des opprimés qu’ils croyaient asservir, humilier ou vaincre en comptant sur le seul rapport des forces tangibles. C’est ce sentiment de perdition qui s’empare de l’agresseur  qui le rend vulnérable. C’est le cœur qui s’effondre et l’esprit qui se disperse face à la surprise pour laquelle il n’a aucune riposte car elle était imprévisible et imparable. Cet état la langue française le traduit par effroi (peur sous l’effet de la surprise).  Alors que la tererur  c’est « la peur collective qu’on fait régner dans une population, un groupe de personnes, dans le but de briser sa résistance »

Nous sommes dans un cas différent de la mise en œuvre de la doctrine américaine  « choc et effroi (Shock and Awe) », en Irak. L’armée américaine  a terrorisé  l’armée et la population irakienne par la stupeur  qu’a provoqué l’emploi abusif et massif d’une puissance de feu navale, terrestre et aérienne, poursuivi par des actes terroristes et humiliants pour  annihiler la volonté de résistance. C’est plutôt choc et terreur.

Autres maux en guise de conclusion

La lute idéologique quand elle est bien menée permet d’enjoliver les mots pour masquer l’horreur de la réalité. Les dominants du monde  mettent en œuvre des spécialistes et des laboratoires pour construire leurs mots, leur rhétorique et leurs images. Mais nous qui subissons nous nous laissons enfermer dans leur système de pensée en acceptant d’être des auxiliaires de servitude et dans le meilleurs des cas de mauvais servants et de mauvais symboles dans la défense de nos valeurs, de notre foi, de notre Livre.

 

 

 

Omar Mazri – LIBERATION-OPPRIMES.NET

Caricatures et lutte idéologique

La bataille du sens

Extraits de l’autobiographie du Cheikh Mohammad Al-Ghazâlî : la bataille du sens

À notre époque, les ennemis de l’islam ont multiplié leurs activités. Ils augmentent les obstacles qu’ils érigent sur le chemin de ceux qui appellent à l’islam. Ils ont pu utiliser leurs développements pour empêcher l’islam de se répandre dans de nombreux pays. En outre, ils employèrent leur richesse et puissance pour égarer les masses musulmanes en Afrique, Asie et Europe. C’est pourquoi il n’est pas suffisant de fonder des organisations prêchant l’islam. Elles doivent nécessairement être appuyées par divers services sociaux, éducationnels, culturels et liés à la santé.

Appeler à Allah ne peut être l’affaire d’un seul homme. Le Dâ`i (prédicateur appelant à Allah) à notre époque doit avoir une connaissance des sciences humaines. En plus de la connaissance du Coran, de la Sunnah, du Fiqh et de la civilisation islamique, il (ou elle) doit apprendre l’Histoire du monde, les sciences naturelles, la biologie, ainsi que toutes les branches contemporaines de savoir liées à la pensée et la philosophie.

 prédicateur appelant à Allah doit être sincère dans sa mission qui doit constamment occuper son esprit et sa pensée. Il doit traiter les gens avec un cœur ouvert, sans égoïsme ou jalousie. Il ne doit pas être animé par des désirs immédiats ou intérêts personnels. […] Il doit trouver des excuses pour ceux qui font des erreurs et ne pas les blâmer. Il est là pour tendre la main aux autres lorsqu’ils trébuchent.

En outre, e ^prédicateur ’appelant à l’islam doit, à notre époque, être au courant des différences entre les divers groupes d’ennemis de l’islam, qu’ils soient des athées qui renient l’Existence de Dieu ou des Gens du Livre qui renient l’Islam.

J’ai constaté que de nombreuses personnes, travaillant dans le champ de la Da`wah, font du tort à l’islam. Certains concentrent leurs efforts en permanence sur l’interdiction des choses. On entend d’eux que le fait que la religion interdit ceci ou cela. Ils ne se soucient même pas de donner une alternative dont les gens auraient besoin. Ils sont tels des gens qui bloquent une route sans en ouvrir une autre.

D’autres prédicateurs vivent encore dans le passé et non dans le présent ou le futur, comme si l’Islam était une religion historique. C’est un spectacle saisissant que de le voir débattre avec, par exemple, les Mu`tazélites ou les Jahmites. Il peut avoir raison dans ce qu’il dit, mais il ignore complètement que les ennemis de l’islam porte aujourd’hui d’autres noms et emploient d’autres méthodes et arguments.

D’autres également ne font point de distinction entre les problèmes périphériques et les problèmes centraux, ni entre les sujets fondamentaux et les branches secondaires, ni entre les problèmes majeurs et ceux qui sont mineurs. Ils dépenseraient toute leur énergie pour combattre les problèmes secondaires. Ainsi, il est probable qu’ils attaquent par la mauvaise direction, là où le véritable ennemi attaque par une autre direction. Il leur arrive parfois d’attaquer même des ennemis imaginaires.

Tous ces prêcheurs sont un pénible fardeau pour la Prédication Islamique. Ceux-là doivent être corrigés, tout comme ceux qui prêchent pour leurs profits personnels et non pour des principes islamiques sincères. Travailler pour les valeurs islamiques est bien différent du travail pour des désirs personnels.

Après quarante ans de travail dans la prédication islamique, je réalise que le plus dangereux des défis ce sont les pratiques religieuses corrompues. Cela englobe le travail pour les caprices et les illusions, ainsi que le travail pour les désirs et bénéfices personnels.

La foi est une conscience intellectuelle, mais ces gens sont intellectuellement et continuellement inconscients. La foi mène à un cœur pur, mais ces gens ont des cœurs malades. Leurs cœurs sont terriblement malades. Dévoiler des pratiques religieuses altérées nécessite une étude détaillée afin de cerner les raisons mentales et psychologiques les sous-tendant. Abû Hâmid Al-Ghazâli a dédié une grande partie de son livre, La Revivification, pour donner le remède à ses maladies et en avertir les gens. Ibn Al-Jawzî écrivit la Déception d’Iblis pour dévoiler les différentes formes de pratiques religieuses altérées et pour prévenir les gens.

J’ai rédigé quelques-uns de mes ouvrages, préoccupé par le combat de telles pratiques. J’ai d’abord fait cela dans mes livres : Réflexions sur la Religion et la Vie, Pratiques non-islamiques, Fondements de la Foi entre le Cœur et la Raison, et la Prédication Islamique au 15e siècle higérien.

Certes, ces mauvaises pratiques greffées sur la religion conduisent à une image erronée de l’islam dans l’esprit de nombreuses personnes douées de sens. Ces gens découvrent l’Islam à travers le comportement et attitudes de ses adeptes. En effet, quelques musulmans — que ce soient dans les époques passées ou contemporaine — sont une disgrâce pour leur religion elle-même.

J’ai commencé à écrire depuis ma tendre enfance. C’était mon passe-temps favori et j’y prenais beaucoup de plaisir. Je n’ai écrit sur la religion qu’après avoir commencé mon activité dans la prédication. Mon écriture mélange le style technique et poétique. J’essaie d’introduire le savoir islamique à travers les problèmes contemporains. Je dirais que les deux thèmes majeurs des trente-cinq livres que j’ai rédigés pendant ces quarante années sont, d’une part, la Foi, la raison et le Cœur, et d’autre part, l’Islam et les énergies inexploitées et inertes.

Source : extraits autobiographie

Caricature et islamophobie

Suite à l’article  » Notre devoir envers Mohamed (saws) » sur le film caricature je reviens sur le thème de l’Islamophobie dans cette période post révolutions arabes.  Après avoir confisqué les révolutions populaires en Tunisie et en Égypte par des appareils partisans, puis par une agression militaire contre la Libye conduite par les pseudos islamistes de la « Thawra », l’Empire et le sionisme ouvrent deux fronts. Le premier front en Syrie et le second front sur les médias. Nous entrons dans la phase trois du printemps arabe où il faut que les Musulmans s’entretuent et se déchirent.

Comme si le mot d’ordre est bien compris ou comme si la psychologie sociale de la CIA et du Mossad sont véritablement efficaces voilà que les Musulmans divergent sur les caricatures et le blasphème contre notre Prophète (saws). Ainsi Qaradhawi qui n’a eu aucune pudeur et aucune crainte d’Allah de lancer des Fatwas meurtrières faisant couler le sang des musulmans, le voici du Qatar lancer un appel à la modération et ne pas faire cas des atteintes au Prophète. Alors que d’autres lancent des appels meurtiers et vengeurs contre les auteurs et leurs gouvernements. Les laïcs dans le monde musulman en profitent pour affirmer que le Coran n’interdit pas la présentation du Prophète (?). Les gouvernants interdisent les manifestations et créent une nouvelle fois une situation de fossé rempli d’explosif ou de combustible les séparant de leur peuple.

Sur le sujet de l’Islamophobie je tiens à insister de nouveau sur quelques points fondamentaux que j’ai développés dans  « Islamophobie : Deus machina ». Télécharger la fiche synoptique >>> ici

Ce serait le comble de l’ironie, de l’insouciance et de la médiocrité que de voir dans l’Islamophobie un banal acte de racisme ou de haine. Il est vrai que la haine contre l’Islam remonte aux  négateurs et aux détracteurs des Prophètes et de la Révélation. Elle se manifeste souvent sous forme de moquerie et de dérision, mais parfois elle ne parvient plus à cacher sa haine et sa rancune :

{La haine s’est réellement manifestée de leurs bouches, mais ce que leurs cœurs cachent est plus grand. Nous vous avons démontré les Signes, si jamais vous raisonnez. Voilà que ceux-là, vous les aimez et ils ne vous aiment pas…} Ali ‘Imrane  118_119

{Si un bien vous effleure, cela leur nuit, et si un malheur vous frappe, ils s’en réjouissent. Mais si vous persévérez et êtes pieux, leurs manœuvres ne vous nuiront point. Certes, Allah domine ce qu’ils font.} Ali ‘Imrane  120

Cette haine et cette rancune, sont aujourd’hui instrumentalisées à des fins religieuses, et civilisationnelles,  dans une guerre psychologique, une propagande médiatique, une lutte idéologique,  et une guerre militaire sous forme d’action de subversion ou d’actes guerriers au nom de la démocratie, de la liberté, de l’humanitaire et du droit de l’ingérence. Ce n’est pas un banal acte de racisme ou de haine religieuse c’est véritablement une machination diabolique que mènent conjointement l’Empire, le sionisme et le Vatican accompagnés de leurs vassaux et de leurs intellectuels « musulmans embarqués ».

Il s’agit de l’intervention cynique et perverse du sionisme dans l’histoire de l’humanité qui parvient à agir sous les masques du christianisme, des idéologies, pour déclarer la guerre à l’Islam et à l’humanité qui conserve encore un réservoir de décence et de moralité.

Il s’agit également d’une diversion pour préparer l’après Kadhafi en Libye, tester la soumission des nouveaux gouvernements en Tunisie et en Égypte, et faire oublier l’échec patent en Syrie le temps de réajuster l’agenda et les moyens. On va me dire c’est trop de visées. Celui qui a connaissance du colonialisme sait qu’il met plusieurs fers au feu et qu’il a à sa solde les intelligences les plus cyniques et les mieux organisées pour lui produire une matrice de scénarios dans sa gestion du monde.

Il s’agit aussi d’un scénario qui repose sur la connaissance minutieuse de nos comportements, de nos contradictions et de nos clivages qui nous amènent dans les quatre postures qui s’enchainent les unes aux autres par une coordination mondiale satanique :

–        Produire des boucs émissaires pour se donner bonne conscience et pour mobiliser les bonnes consciences dans les guerres menées contre le monde musulman qui devient un défi majeur. Ce défi est pressenti par quelques signes annonciateurs d’un probable réveil de l’Islam. Ce défi masque la faillite de l’Occident qui a besoin à la fois de faire diversion et de se créer un ennemi pour relancer sa machine économique et justifier sa prédation des ressources qui sont en majeure partie dans le monde musulman. L’Irak, l’Afghanistan, le Soudan, la Libye et la Syrie sont les premiers de la liste.  L’Algérie et l’Iran sont les prochaines étapes à moins que la Syrie ne parvienne à leur damner le pion.

–        Produire et médiatiser le ridicule qui discrédite le musulman et le rend complexé, névrosé, psychopathe incapable de réfléchir sainement et objectivement. Le mettre dans une sorte de Caïn ou de Pygmalion inversés qui ne sont plus prisonniers de leur regard, mais prisonniers du regard des autres. Un regard qui nous méprise, qui nous ridiculise. Nous avons affaire à des laboratoires qui ont fait tomber l’Union soviétique après avoir disloqué le monde musulman et partagé ses dépouilles.

–        Produire de la méfiance envers les Musulmans tant  pour en faire un abcès de fixation et de crispation des crises sociales, financières économiques et politiques que pour réaliser trois autres objectifs majeurs :

  • Enlever toute sympathie  envers le monde musulman et les musulmans afin de ne pas produire de la compassion, de la pitié ou de la considération sur ces populations musulmanes appelées à payer le prix fort du nouvel ordre mondial qui pour l’instant ne veut pas faire payer l’ardoise à ses populations occidentales. Colonisés depuis trop longtemps,  habitués au fatalisme et aux « Lawrence d’Arabie » nous sommes supposés pouvoir endurer d’autres oppressions, d’autres guerres sans savoir nous défendre. Pour nous faire perdre toute idée sensée de défense et de résistance non seulement on ne bénéficie pas de la compassion et de l’attention des civilisés, mais on se fait occire en direct par des barbus vociférant des Allah Akbar comme si c’étaient les troupes déferlantes d’Attila.
  • Faire dégager les populations musulmanes d’Occident pour laisser que les agents du sionisme en terrain conquis à qui seront livrées les populations occidentales aliénées par le crédit, la consommation, le jeu, le sexe, la précarité, l’indigence intellectuelle et l’oisiveté.  Chaque occasion est instrumentalisée pour interdire de parole les Musulmans et restreindre leur liberté de culte et de conscience ainsi que leur devoir à dire non à l’injustice et à l’immoral. Ceci a commencé d’une manière aigue avec la loi sur le voile qui avait pour but caché de mettre la communauté musulmane dans un repli communautariste, de la stigmatiser, de lui interdire les manifestations en faveur de la Palestine et enfin de créer un sas de sécurité entre la fille musulmane cultivée et engagée dans sa religion et la fille européenne en quête de vérité et de sens dans un monde de plus en plus insensé.
  • Faire monter la pression sur les populations chrétiennes de l’Orient qui traditionnellement ne se reconnaissent ni dans l’Église de Rome ni dans la civilisation occidentale. Si les Sunnites et les Chiites, les Arabes et les perses, les Algériens kabyles, mozabites et arabo-berbères ne parviennent pas à s’entretuer suffisamment, les Chrétiens d’Orient affolés peuvent ou fuir ou prendre les armes et dans un cas comme dans l’autre ils se trouvent  de fait dans le bloc occidental soit comme agent agissant pour son compte soit comme victime à défendre contre la barbarie des Musulmans. Dans cet ordre d’idées, l’idée de faire prendre les armes aux Chrétiens d’Alep ou de les laisser prendre les armes pour se défendre est une faute grave du régime syrien dont les conséquences risquent d’être tragiques, car elles entrainent une spirale de violence qui va faire intervenir le facteur religieux avec plus de fanatisme et donner davantage d’arguments aussi bien aux Occidentaux qu’aux Arabes  pour intervenir en Syrie.

–        Aiguiser la défiance entre les Musulmans qui ne doivent pas trouver terrain d’entente entre « modérés », « modernistes », « fondamentalistes », « Takfiristes », « Frères musulmans », « Salafistes ». Dans chaque secte ou faction, ils aiguisent les contradictions et les clivages entre telle et telle doctrine, entre tel savant et tel autre car les uns soutiennent  la violence alors que les autres la rejettent, les uns acceptent la démocratie alors que les autres la rejettent, les uns acceptent l’Occident alors que les autres  lui déclarent la guerre, les uns appellent l’OTAN au secours alors que les autres refusent. Etc. On revoit le remake des interviews et des reportages qui renvoie dos-à-dos les Musulmans les uns contre les autres et notamment les « appels au calme » et les « appels à la violence ». Il est temps d’apprendre à boycotter ces médias et de suivre les pas des Prophètes qui se concentraient sur la communication avec celles et ceux qui sont susceptibles de comprendre, de les suivre, délaissant les haineux et les vicieux qui savent faire de nos « idiots utiles » des faire valoir, des alibis, des impostures.

Il faut juste voir les positions extrêmes et contradictoires sur le film blasphématoire dans l’opinion musulmane et les élites dans la société civile, dans l’opposition ou dans les gouvernements. Au-delà de la provocation et de la brèche de l’Islamophobie  « classique » dans laquelle beaucoup de monde s’est engouffré, on remarque que l’objectif principal semble atteint : créer encore un fossé entre les Musulmans. À titre d’exemple la Tunisie et l’Égypte qui viennent de « sortir » d’une révolution confisquée par des arrangements d’appareils internes et l’encerclement par l’Empire, sont confrontés à des divisions nouvelles qui s’ajoutent aux divisions traditionnelles.  En France on voit les positions opposées se manifester de plus en plus entre des manifestations qui deviennent des salles de prière ambulantes faisant le jeu de l’Islamophobie officielle et officieuse, et les opposant à ces manifestants qui se désavouent et s’isolent de plus en plus faisant aussi le jeu des appareils et de la même islamophobie.

Si nous limitons, comme tentent de le faire certains insouciants et certains experts dans la lutte idéologique, l’Islamophobie à la xénophobie ou à la haine de l’Islam cela signifie que nous n’avons rien à faire contre la haine qu’être gentils, compréhensifs. Il s’agit d’une véritable déclaration de guerre qu’il faudrait prendre au sérieux pour y faire face et s’en prémunir avec intelligence et efficacité. La défense ne se limite pas aux manifestations éphémères ni à demander aux instances internationales de décréter des lois anti blasphèmes. C’est complètement débile de demander au bourreau la protection et la défense des droits de sa victime.

La compétence de l’Islam à faire corps avec l’âme humaine relève du pouvoir divin qui  remue les cœurs détenus entre les Mains d’Allah. Notre compétence à nous, les Croyants, est de transmettre les messages de l’Islam pour les faire parvenir au cœur humain. Le Coran et l’histoire montrent que les cœurs sont ouverts à l’Islam lorsque trois conditions sont réunies :

–        la paix dans la cité,

–        l’anagogie des Prédicateurs musulmans qui vivent et communiquent l’élan spirituel,

–         l’empathie ou la sympathie universelle qui consiste à aimer les gens et à vouloir pour eux la guidance et le bien.

L’Islamophobie qui connait le pouvoir socio-spirituel et psychoaffectif de l’Islam va saper cette compétence en introduisant le chaos.

La compétence de l’Islam est également dans sa dimension  universelle qui fédère les communautés transcendant les différences ethniques, linguistiques et culturelles et les mobilisant autour d’un Dieu unique, de valeurs universelles communes, d’intérêts réciproques reconnus, d’interaction positive sur la base de l’éthique et du bien. Il va donc, lorsque sont rassemblées les conditions de paix et d’échange fondé sur la justice et la reconnaissance mutuelle, conjuguer :

–        les mentalités collectives,

–        les géographies contigües,

–        les histoires communes,

–        et les économies interconnectées

Cette conjugaison va permettre  l’émergence de creuset civilisationnel ouvert vers la restauration du Khalifat islamique ou de confédération des peuples  en compétition avec la civilisation occidentale matérialiste et ethnocentrique.

L’Islamophobie qui connait le pouvoir de conjugaison des potentiels  civilisationnels de l’Islam va introduire des biais, des entropies et des césures dans les espaces, les mentalités, les économies et l’histoire.

Elle va par la lutte idéologique, la guerre psychologique, la guerre et la diversion médiatique  nous empêcher de nous concentrer sur l’essentiel de notre vocation de musulmans : témoigner du monothéisme.

C’est aux Musulmans de prendre conscience de leur potentiel de bien ainsi que  du potentiel de nuisance de l’islamophobie, et s’engager de nouveau sur la voie de l’Islam en prenant comme modèle le Prophète Mohamed (saws) et ne pas céder à l’émotionnel et à la subversion. Une fois la voie de Mohamed (saws)  restaurée alors nous aurons les moyens de nous libérer du Wahn puis la force et l’efficacité de dire comme un seul être :

{Crevez de rage !}

Pour l’instant ce sont les Musulmans qui sont entrain de crever à cause de leur Wahn qui les pousse à s’entretuer. Pour Mohamed (saws) la plus grande nuisance n’est pas dans les caricatures, mais dans l’état délabré de cette communauté qui a rendu licite le sang du musulman :

« Celui à qui on a chargé de commander les affaires des musulmans puis abuse d’eux par la tromperie, est en enfer. » Rapporté par Tabarâny et authenfié par Albâny.

« Que n’importe quelle personne qui promet la protection à une autre personne puis la tue, sache que je la désavoue, même si la victime est mécréant. » Rapporté par Ibn Mâjah et Ibn Hibbân et authentifié par Albâny.

« Celui qui tue une personne qui a conclu un pacte avec les musulmans (Mou’âhad) ne sentira pas l’odeur du paradis, alors que son odeur est sentie d’une distance équivalente à quarante années. » Rapporté par Boukhâry.

Que dire alors de celui qui a tué un musulman ?

Que dire à celui qui va s’efforcer de me porter atteinte en dénigrant ce que j’écris : Caricatures et lutte idéologique

Si vous avez raté l’article initiale. Veuillez le consulter ici : Notre devoir envers Mohamed (saws)

Notre devoir envers Mohamed (saws)

 Les manifestants et l’authenticité de l’Islam

 

[L]es manifestations, malgré leur caractère « non pacifique », viennent de confirmer une fois de plus l’authenticité du Coran et du Hadith en dépit de la haine des pervers.

Mohamed (saws) n’est pas avec nous ou parmi nous, mais en nous. Selon l’expression coranique arabe fikoum qui interdit la rupture spatiale, temporelle, morale, sociale ou mnésique. Mohamed (saws) fait partie de notre imaginaire, de notre éducation, de notre intelligence, de notre culture, de notre mémoire, de notre foi et de notre amour,  car il a cette propriété unique de comprendre et de répondre par sa Sunna à la quintessence de l’humain dans toutes les situations de l’existence et dans tous les états psychiques, sociaux et politiques. Voici ce qu’en dit Allah

{Nous avons envoyé en vous [fikoum] un messager de chez vous qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous enseigne le Livre et la Maitrise et vous enseigne ce que vous ne saviez pas.} al baqara 151

On a l’habitude de traduire « Hikma » par sagesse, mais l’étymologie et le contexte coranique militent pour une maitrise de soi, une architecture savamment établie, des liens solidement ancrés comme un Signe muhkam, indivisible et inaltérable ou comme un tissu dont la trame est solide et la filature bien agencée. Plus que jamais nous avons besoin de la Hikam du Prophète (saws). Ce Prophète confirme l’amour indéfectible que lui vouent les Musulmans :

 « Parmi ceux qui m’aiment le plus dans ma communauté, annonce le Prophète, il y a des gens qui viendront après moi. Pour me voir, ils seront prêts à abandonner leurs familles et leurs biens. »  Hadith

Le terme Jihad doit être compris dans son sens étymologique de  déployer tout l’effort pour atteindre un résultat licite. Le combat militaire (Qital) fait partie du Jihad  s’il rempli les obligations légales, mais n’est pas l’exclusivité du  Jihad qui prend des formes multiples et souvent pacifiques. Le plus grand Jihad est l’effort sur soi.

Le hadith qui blâme la plaisanterie  et ses conséquences néfastes sur la morale et la retenue confirme la justesse de la vue de Mohammed sur ce monde immoral qui produit de la haine :

 « La plaisanterie provoque la haine et l’hostilité. »

Que dire des caricatures ? Que dire des Musulmans ? Comme d’habitude, il  y a dans la population musulmane les insouciants, les partisans des manifestations et les opposants aux manifestations contre les nouvelles et horribles caricatures blasphématoires.

 

 Quelle devrait-être notre position de principe ?

 

D’abord dire la vérité :

{Dis : « Crevez de votre rage ».} Ali ‘Imrane 119

{Dis : « O gens du Livre, nous gardez-vous rancune parce que nous croyons en Allah, en ce qui  nous a été révélé, en ce qui a été révélé auparavant, et parce que la plupart d’entre vous sont des pervertis ! »} Al Maidah 59

Il ne faut ni se taire ni se soumettre devant l’injustice et la perversion :

 «  Si vous vous contentez du labour de vos champs, du suivi des queues de vos vaches, de la réalisation de vos transactions par la ‘ayinat (une forme de riba qui produit des liquidités sans contrepartie économique), et le délaissement du Jihad, alors Allah vous imposera une humiliation qui ne sera levée que si vous revenez à l’Islam » Hadith

Qui a compétence de dire ? Comment dire à ces névrosés « crevez de rage » ? Prier devant l’ambassade américaine ? Assassiner un ambassadeur et transgresser le pacte et l’usage ?  Céder aux manipulations ? Faire de la publicité à des minables et à leurs productions minables qui tous seraient restés dans l’anonymat s’il n’y avait pas les manifestations et les médias occidentaux qui exploitent notre colère à des fins idéologiques et médiatiques ? Qui va être tenu pour responsable de la mort de la trentaine de manifestants dans le monde musulman : les autorités qui ont interdit les manifestations ou les organisateurs des manifestations qui ont désobéi aux autorités ?

Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes et nous réagissons toujours avec les mêmes réactions qui apportent davantage de problèmes que de solutions réelles.

 

 Que faire ?

 

Laissons le Coran leur dire que celui déclare la guerre à Mohammed (saws) a déclaré la guerre à l’univers :

 {Dis : ‹Quiconque est ennemi d’Allah, de Ses anges, de Ses messagers, de Gabriel et de Michaël. Allah sera son ennemi car Allah est l’ennemi des infidèles›.} al baqara 98

Les pervers, les blasphémateurs et les spécialistes des attentats à la pudeur et à la dignité humaine doivent prennent garde ! Le châtiment est plus proche qu’ils ne le pensent. Leur demeure et leurs protecteurs sont plus fragiles que la demeure de l’araignée :

{Et, parmi les hommes, il est [quelqu’un] qui, dénué de science, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin d’Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant.} loqman 6

{Ceux qui ne croient pas et obstruent le sentier d’Allah, Nous leur ajouterons châtiment sur châtiment, pour la corruption qu’ils semaient (sur terre).} an nahl  88

La liberté authentique n’a de signification que si elle exprime une idée noble et généreuse, une pudeur à défendre, une valeur, un projet de fédération de l’humanité. Mohamed nous rappelle les règles d’éducation que Luqman inculquait à son fils :

{Ô mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou dans les cieux ou dans la terre, Allah le fera venir.  loqman 13

Où est-ce qu’ils vont  pouvoir se cacher dans un univers dont les Cieux et la Terre ainsi que le passé, le présent et l’avenir appartiennent exclusivement à Allah ?  Nul abri pour eux !

{Ceux qui offensent Allah et Son messager, Allah les maudit ici-bas, comme dans l’au-delà et leur prépare un châtiment avilissant.  Et ceux qui offensent les croyants et les croyantes sans qu’ils l’aient mérité, se chargent d’une calomnie et d’un péché évident.} al ahzab 59

Nous devons garder notre sang-froid et ne pas céder aux provocations, car par la vérité et la patience nous pouvons déjouer tous les complots et nous pouvons vivre, malgré les attaques et les provocations, sans l’angoisse et le chagrin qui conduisent à l’immobilisme et au désespoir. Les criminels qui complotent contre Mohamed (saws) et contre les croyants sont condamnés à l’avilissement. La vilénie et l’incitation à la haine raciale ou au dénigrement ne sont ni l’expression de la liberté ni de la démocratie, mais l’aveu de l’essoufflement d’une civilisation en panne d’idées, de valeurs, de projets, car refusant le reste du monde elle s’enferme dans une autarcie idéique et culturelle qui génère de l’ignorance et du racisme. L’Islam pénètre le cœur de leurs jeunes, de leurs foyers en dépit de leur haine et de leur propagande islamophobe qui les poussent à la vengeance. Ils sont déjà morts et ne voient donc pas la vie et la résurrection s’opérer ailleurs que chez eux :

{Est-ce que celui qui était mort et que Nous avons ramené à la vie et à qui Nous avons assigné une lumière grâce à laquelle il marche parmi les gens, est pareil à celui qui est dans les ténèbres sans pouvoir en sortir? Ainsi on a enjolivé aux mécréants ce qu’ils œuvrent.  Ainsi, Nous avons placé dans chaque cité de grands criminels qui y ourdissent des complots. Mais ils ne complotent que contre eux-mêmes et ils n’en sont pas conscients. } al anâam 122

 

Il est de la nature des choses que les Prophètes et les vertueux soient raillés et harcelés :

 

{Vous serez sûrement éprouvés dans vos biens et dans vos personnes, et vous entendrez sûrement beaucoup de mal, de ceux qui reçurent le Livre avant vous, et de ceux qui sont devenus  polythéistes. Mais si vous êtes persévérants et pieux, cela est vraiment de la Haute détermination.} Al ‘Imrane 186

{Nombre de Messagers, avant toi, ont été tournés en dérision, mais ceux qui se sont moqués d’eux, ont été poursuivis par ce même dont ils se sont moqués.} Al An’am 10

{Nombre de Messagers avant toi ont été tournés en dérision, mais  J’ai accordé du répit à ceux qui sont devenus  mécréants, puis Je les ai saisis. Quelle ne fut alors Ma punition !} Ar Ra’âd 3

Notre mère Khadija avait la prémonition du déchainement des diables, Hommes et Djinns, contre l’apostolat de Mohamed (saws), dès qu’il avait reçu la Révélation et compris l’importance de la charge de son investiture de Prophète. Elle lui a dit pour le consoler :

« Dieu », lui dit-elle, « n’abandonne pas l’homme qui n’a jamais menti, qui assiste l’orphelin et secourt le faible, Dieu ne l’abandonne pas à la dérision des démons ».

Mohamed (saws) va subir les pires humiliations et le plus dur traitement que puisse connaitre un homme de son rang.  Être insulté, traité de fou, de dément, de sorcier, de possédé, être frappé par des pierres, trouver des épines sur son chemin, recevoir des boyaux sur son dos alors qu’il priait, et ce, sous le regard chagriné de sa fille Fatima la bien-aimée. Dans le pire moment, Mohammed le magnanime allait montrer l’étendue de l’amour et de la miséricorde qui habitaient son cœur et son esprit en faisant cette invocation qui reste la plus belle, la plus tragique et la plus émouvante qui soit donnée à un homme de la prononcer et à un autre homme de l’écouter :

 « Je me réfugie en Toi, Mon Dieu, contre ma faiblesse et mon impuissance. Tu es le Dieu des faibles, mon Maitre et mon Dieu. Si je ne suis pas l’objet de ta colère, je ne crains rien. Je me réfugie dans la lumière de ta face qui affermit le monde et l’au-delà du monde. Il n’y a de force et de secours qu’en toi ».

Allah connait ses souffrances ainsi que la méchanceté de ses détracteurs, mais Il agit en mettant les hommes à l’épreuve les uns par les autres. Mohamed (saws) était une épreuve pour les hommes et il le restera, alors que les hommes étaient une épreuve pour lui et nous en assumons la suite à sa place :

{Ceux qui ont une malveillance aux cœurs ont-ils pensé qu’Allah ne dévoilerait pas leurs rancunes ! Et si Nous voulions, Nous te les montrerions, alors tu les aurais reconnus à leurs traits ; et tu les reconnaîtras sûrement à leurs écarts de langage. Et Allah connait vos actions. Certes Nous vous éprouverons afin que Nous fassions voir ceux qui s’efforcent d’entre vous ainsi que les persévérants. Et ainsi Nous éprouverons vos faits. Certes, ceux qui sont devenus  mécréants, rebutent de la Cause d’Allah et s’opposent au Messager, après que la Direction infaillible leur est apparue, ne sauraient nuire en rien à Allah, et Il rendra vaines leurs œuvres.} Mohammed  29-32

 

Nous ne pouvons donc agir à notre guise contre les caricatures, mais agir comme il a agi et ce en conformité avec la Parole d‘Allah :

 

وَٱصْبِرْ وَمَا صَبْرُكَ إِلاَّ بِٱللَّهِ وَلاَ تَحْزَنْ عَلَيْهِمْ وَلاَ تَكُ فِي ضَيْقٍ مِّمَّا يَمْكُرُونَ

{Patiente ! Certes ta persévérance tient d’Allah. Ne t’afflige donc point pour eux, et ne t’angoisse point de ce qu’ils rusent.} An Nahl 127

وَلاَ تَحْزَنْ عَلَيْهِمْ وَلاَ تَكُن فِي ضَيْقٍ مِّمَّا يَمْكُرُونَ

{Ne t’afflige point pour eux, et ne t’angoisse pas de ce qu’ils rusent.} An Naml  70

فَٱصْدَعْ بِمَا تُؤْمَرُ وَأَعْرِضْ عَنِ ٱلْمُشْرِكِينَ إِنَّا كَفَيْنَاكَ ٱلْمُسْتَهْزِئِينَ وَلَقَدْ نَعْلَمُ أَنَّكَ يَضِيقُ صَدْرُكَ بِمَا يَقُولُونَ فَسَبِّحْ بِحَمْدِ رَبِّكَ وَكُنْ مِّنَ ٱلسَّاجِدِينَ وَٱعْبُدْ رَبَّكَ حَتَّىٰ يَأْتِيَكَ ٱلْيَقِينُ

{Déclare donc ce qui t’es ordonné, et détourne-toi des polythéistes. Nous t’avons préservé contre les moqueurs, qui placent un autre dieu à côté d’Allah. Mais ils sauront bientôt. Nous Savons sûrement que ta poitrine se serre à cause de ce qu’ils disent. Exalte donc la gloire de ton Dieu, sois de ceux qui se prosternent, et adore ton Dieu jusqu’à ta mort.}  Al Hijr 95-97

Parmi les leçons que nous devons garder de ces versets traitant la souffrance du prophète face aux railleries et aux insultes il y a :

  • La grandeur d’âme et la constance dans l’adversité que le croyant doit conserver, car il sait que tout ce qui se passe ne se passe qu’avec la connaissance et l’agrément d’Allah qui poursuit un dessein qui échappe aux mécréants.
  • La confiance en Allah qui se charge des moqueurs et des blasphémateurs le moment voulu selon un stratagème qu’il a choisi et qui peut échapper à nous tous, offensés et offenseurs.
  • Le mépris qui exige la compréhension des enjeux pour conserver son calme et sa dignité, et qui exige de se détourner des imbéciles et des provocateurs. La plus grande victoire sur eux est de ne pas tomber dans leur jeu et les laisser se tordre de haine et se pourrir la vie par leur cœur noirci et gonflé jusqu’à exploser sans trouver un semblant de contentement dans notre émotivité. Allah nous donne la conduite à tenir et que nous devons impérativement suivre :

{Il vous A Révélé dans le Livre que : «Si vous entendez que les Signes d’Allah sont pris en mécréance et tournés en dérision, ne restez pas avec eux, jusqu’à ce qu’ils engagent une autre discussion, sinon vous êtes leurs semblables». Certes, Allah Rassemblera les hypocrites et les mécréants en totalité dans la Géhenne.} An Nissa 140

{O vous qui êtes devenus croyants, ne prenez point comme protecteurs ceux qui tournent votre religion en dérision et en moquerie, d’entre ceux à qui le Livre fut Révélé avant vous ainsi que les mécréants. Et Prenez garde à  Allah, si vous êtes croyants. Et quand vous appelez à la prière, ils la tournent en dérision et en moquerie : cela, en raison de ce qu’ils sont des gens qui ne raisonnent point.} Al Maidah 57

Si Allah désigne ces mécréants, blasphémateurs et pervers de gens qui ne raisonnent pas à cause de leur ignorance, malgré leur savoir académique et leur prospérité matérielle, nous devons faire preuve d’intelligence et ne pas nous laisser manipuler par eux et par ceux qui veulent une fois de plus instrumentaliser l’Islam à des fins partisanes et politiciennes tant du côté de ceux qui appellent à la violence que du côté de ceux qui appellent à ne pas manifester.

Nous avons vu qu’Allah ordonne à Mohamed (saws) la patience, le Tasbih (glorification d’Allah),  la Salat, et le mépris comme recours. Tout autre recours reste en deçà de ce qu’Allah nous a demandé, car nous agissons selon notre émotion et notre improvisation et non selon les commandements d’Allah. Notre réaction ne reste que de la convulsion qui repose sur l’émotionnel. Dans le verset 57 de la sourate ‘la Cêne ’ Allah nous demande de prendre garde à Lui. Ici il s’agit de Taqwah.

La Taqwah n’est pas la crainte ni la crainte révérencielle, mais ce mélange d’humilité à l’évocation d’Allah, de crainte de son châtiment, d’espérance de sa récompense, d’obéissance à ses interdits et à ses ordres. C’est à la fois un état psychoaffectif et spirituel qui nait de l’émotion par la crainte et l’espoir, un état rationnel qui nait de la connaissance des conséquences de l’obéissance ou de la transgression, et enfin un état comportemental et actanciel par la pratique de l’Islam avec assiduité, attention et révérence dans tout ce que nous faisons de notre vie. C’est la Taqwah qui est la réponse la plus efficace, car c’est elle qui fait mal aux ennemis et qui renforce les liens d’amour, de solidarité, d’intelligence et d’efficacité entre les Musulmans comme elle a tissé et renforcé ceux des Compagnons avec le Prophète (saws) et entre eux les rendant invincibles,  civilisés et civilisateurs alors qu’ils étaient méprisés par les Byzantins et les Perses.

Nous tous nous sommes éprouvés par les ennemis de l’Islam et nous devenons leur épreuve lorsque nous exprimons notre amour et notre attachement à Allah et à Son Prophète :

لَتُبْلَوُنَّ فِيۤ أَمْوَالِكُمْ وَأَنْفُسِكُمْ وَلَتَسْمَعُنَّ مِنَ ٱلَّذِينَ أُوتُواْ ٱلْكِتَابَ مِن قَبْلِكُمْ وَمِنَ ٱلَّذِينَ أَشْرَكُوۤاْ أَذًى كَثِيراً وَإِن تَصْبِرُواْ وَتَتَّقُواْ فَإِنَّ ذٰلِكَ مِنْ عَزْمِ ٱلأُمُورِ

 {Vous serez sûrement éprouvés dans vos biens et dans vos personnes, et vous entendrez sûrement beaucoup de mal, de ceux qui reçurent le Livre avant vous, et de ceux qui sont devenus  polythéistes. Mais si vous êtes persévérants et pieux, cela est vraiment de la Haute détermination.} Al ‘Imrane 186

Allah nous demande la même détermination et la même patience que celle des Prophètes face à l’adversité. Pour eux comme pour nous, la solution est dans la Taqwah. Le changement salutaire qui apporte la victoire n’est pas dans l’action spontanée qui déverse sa colère puis replonge dans son indolence quotidienne, elle est dans la réforme ontologique et sociale qui fait de l’individu et du corps social la haute détermination à être conforme au modèle prophétique.

Nous devons refuser les atteintes à notre religion et à notre Prophète (saws) mais en gardant toute lucidité pour que nos voix soient entendues et écoutées puis respectées. Pour cela nous ne devons pas agir comme des désespérés, des hystériques et des violents qui travaillent, à leur insu, à la réalisation du complot mené contre eux et que facilitent leur inconscience et l’absence de savants et d’intellectuels qui peuvent les guider et les encadrer en dehors des appareils et des vues étroites. Nous ne pouvons pas avoir une meilleure attitude que le Prophète (saws) qui est diffamé et à qui Allah dicte la conduite à tenir :

 {Nombre de Messagers, avant toi, ont été tournés en dérision, mais ceux qui se moquèrent d’eux, ont été poursuivis par ce même dont ils se sont moqués.  Dis : « Allez de par la terre, puis regardez quel fut le sort des négateurs ».  Dis : « A qui appartient ce qui est dans les Cieux et la Terre? »} Al An’am 10

{Nous Savons bien que ce qu’ils disent t’afflige. Ils ne te démentent pas, à toi, mais ce sont les Versets d’Allah que les injustes renient. Bien des Messagers avant toi ont été démentis et ils persévérèrent face au démenti et au mal qu’ils subirent, jusqu’à ce que leur soit venu  Notre victoire. Rien ne peut changer les paroles d’Allah et il t’est déjà parvenu une part des nouvelles des Messagers.  Si leur détournement t’est intolérable, fraye-toi donc, si tu peux, un tunnel sous terre ou un escalier vers le ciel pour leur apporter un signe ! Si Allah Voulait, Il les Aurait Rassemblés vers la Direction infaillible. Ne sois donc pas du nombre des ignorants ! Toutefois, seuls répondent à l’appel ceux qui comprennent.}  Al An’am 33-36

 

 La sourate Mohammed est notre clé :

 

Le Coran a une sourate qui porte le Nom de Mohammed (saws). Si nous sommes perplexes quant à l’attitude à avoir aujourd’hui et demain envers les ennemis de Mohamed (saws) alors, il faut juste lire et comprendre son contenu :

 {O vous qui êtes devenus croyants : si vous faites triompher la Cause d’Allah, Il vous fera triompher et affermira vos pieds. Mais ceux qui sont devenus  mécréants, qu’ils périssent alors. Et Il a déjà condamné leurs œuvres au fourvoiement. Cela, car ils haïssent ce qu’Allah a révélé, mais Il a rendu  vaines leurs œuvres. N’ont-ils pas été de par la terre afin qu’ils voient quel ne fut le sort de ceux qui ont vécu avant eux ? Allah a tout anéanti  sur eux. Et ainsi il en sera de même pour ceux qui sont devenus  mécréants. Cela, car Allah est le Protecteur de ceux qui sont devenus  croyants, alors  que ceux qui sont devenus  mécréants n’ont nul protecteur.} Mohammed 7-11

La sourate nous dicte  la meilleure conduite pour défendre notre Prophète à cour, moyen et long terme :

 {O vous qui êtes devenus croyants, obéissez à Allah et obéissez au Messager, et n’annihilez pas vos œuvres.} Mohammed 33

{Et si vous vous détournez, Il substituera un autre peuple que vous, ensuite, ils ne seront pas comme vous.} Mohammed  38

C’est en se conformant, stricto sensu, aux ordres d’Allah que Mohamed (saws) a traversé la période difficile de La Mecque avec ses railleries et ses moqueurs pour arriver à Médine laissant derrière lui les complots des conjurés voulant l’assassiner voyant sa détermination inébranlable à suivre la voie tracée par Allah. Allah a immortalisé la Hijra de La Mecque à Médine par cette parole sublime :

{Si vous n’avez pas secouru  le Prophète, Allah l’a secouru ; lorsque les incrédules l’ont expulsé. Lui, le second des deux, le jour où tous deux se sont trouvé  dans la grotte, et qu’il dit à son compagnon : Ne t’affliges pas ; Allah est avec nous ! Alors Allah  lui  a inspiré la confiance et la sérénité… } At Tawbah  40.

Mohamed (saws) arrive à Yathrib qui va désormais porter son nom Madinatou al Nabi et annoncer son triomphe définitif sur les moqueurs par un chant prémonitoire :

 « La lune point sur la colline des adieux.
O Toi qui est envoyé par Dieu,
Tu viens avec un ordre qui sera obéi… »

Après la patience, la constance et la persévérance vient la  période médinoise avec ses victoires puis son triomphe. Comme le dit si bien Malek Bennabi : « L’épopée mohammadienne va déployer maintenant sur l’écran de l’histoire la série de ses épisodes légendaires : comme un film magique, le rêve d’Amina jadis, quand elle berçait encore dans son sein le fruit de ses entrailles, et qu’elle croyait entendre le hennissement des coursiers, le galop des escadrons et le cliquetis des armes, va repasser sur le tableau du présent » :

Badr ! Uhod ! El-Khandak ! Honaïn … la Mecque !

 

 La continuité et l’assiduité dans les principes et la vertu

 

Dans la difficulté ou dans l’aisance, opprimé ou libérateur, seul ou à la tête d’une armée victorieuse, Mohamed (saws) est resté jusqu’à la fin de sa mission et de sa vie l’homme à principes, l’homme vertueux, le réformateur et le dévoué à Allah.

{Lorsque Allah enverra la victoire et le triomphe ; que tu verras les hommes embrasser à l’envie la religion, exalte la louange de ton Dieu  et implore son absolution ; il est Absoluteur} An Nasr 1

Tout revient à Allah ! Le Tasbih est l’annonce de la victoire de celui qui implore Allah comme Moise et Noé : « Allah je suis vaincu, triomphe pour moi ! ». Comme Mohamed (saws) nous sommes appelés à préparer notre victoire et à afficher notre sérénité et notre espoir, et à rompre avec la culture de la défaite, de l’échec, et de nos comportements de désespérés.

Que peuvent contre lui et contre nous les blasphémateurs et les moqueurs lorsque nous avons conscience de vivre portant en nous et par la mémoire du Prophète (saws)  l’agrément d’Allah (swt) :

{Aujourd’hui, je parachève   pour vous votre religion, J’accomplis  Mes grâces sur vous, et  J’agrée l’Islam comme étant votre religion »} Al Maidah  3.

Avant d’arriver à ce triomphe et à ce parachèvement de sa mission d’ultime Prophète quelle a été la ligne de défense du Prophète (saws) ? Nous avons vu le Coran lui dicter sa conduite : la patience et le tasbih. C’est cette attitude qui lui a permis de résister contre tous les assauts de haine et contre tous les complots. Sa nature positive mérite d’être soulignée dans sa bataille psychologique. On rapporte que le Prophète (saws) était surnommé par les Juifs et les Arabes païens par « Mahomet ». Ses compagnons vexés lui exprimaient leur colère et leur désir de vengeance. Mais il se contentait de sourire leur disant ‘laisser-les se moquer de « Mahomed » (celui qui n’a pas loué), il ne s’agit pas de moi, mais de quelqu’un d’autre. Moi je m’appelle Mohammed (celui qui a l’excellence de faire des Louanges à Allah »’

 

 La défense de notre Prophète, de tous les Prophètes (saws)

 

Notre voie ne consiste pas à aller vers la facilité qui consiste à crier et à manifester puis reprendre notre sommeil « séculier ». Elle ne consiste pas à crier contre les islamophobes, mais à comprendre tous les mécanismes de l’Islamophobie et y répondre avec intelligence,  lucidité et efficacité.

Nous ne serons efficaces que si et seulement si nous suivons notre Prophète (saws) c’est-à-dire :

  • revenir vers l’Islam,
  • ne pas tenir le Coran déserté (mahjour),   loin de nos esprits, de nos consciences et de nos actes,
  • nous impliquer dans la fraternisation qui met fin aux schismes ou du moins les rend secondaires dans nos préoccupations,
  • nous impliquer dans le développement de nos mentalités, et la production en autonomie de nos idées, de notre argent,  de nos élites, et de nos devenirs en devenant des réformateurs artisans de la réforme de notre communauté et de nos territoires de vie.
  • Prendre garde et nous prémunir contre l’Islamophobie.

Dans cet océan d’amertume et de confusion, Allah (swt) nous a donné en Mohamed (saws) le modèle à suivre :

{Certes, Nous t’avons octroyé l’Abondance. Prie donc ton Dieu et immole. En effet, celui qui te hait sera, lui, sans postérité.} Al Kawthar

 

 Quel est le sens du Tasbih qu’Allah exige de nous

 

Il ne faut pas croire que le Tasbih, la glorification d’Allah, consiste en une attitude fataliste et individualiste à chercher son propre salut en récitant par la langue « Sobhane Allah » trente fois ou mille fois. Cette démarche est un véhicule pour aller vers la purification de soi et de la société en détruisant sur le plan idéique et idéologique, religieux et culturel, tous les symboles de l’idolâtrie et du culte voué à autre qu’Allah. Faire tomber les idoles, les fétiches et les totems, dévoiler le mensonge en s’attaquant aux assises de l’aliénation, de l’immoralité et en élargissant le nombre et la qualité des glorificateurs d’Allah. Telle était la mission des prophètes. Le Coran nous en donne l’explicitation par la bouche de Moïse :

{Afin que nous te glorifions beaucoup} Taha 89

Ce beaucoup ne peut être compris que si nous prenons en compte le contexte de la civilisation de Pharaon et de la ressemblance de la civilisation post moderne avec celle de l’Égypte antique sur le plan du culte de la personnalité, des élites, des magiciens, des Hamana, des Qaroun, et des 700 idoles adorées dans la vie domestique, professionnelle et religieuse de l’Égypte.  Il ne s’agit ni de réciter ni de faire tomber des monuments comme le font certains confondant le sens et la forme. Il s’agit de saper les fondements de la monalâtrie et de l’idolatrie.  Ce travail de sape exige des monothéistes et non des « cultualistes ». Il ne s’agit pas d’une sape guerrière, mais spirituelle,  idéologique et culturelle. Elle ne peut se faire par des gens qui sont auxiliaires de servitude et de pensée de l’Occident et de ses vassaux.

Est-ce que le Tasbih compris comme le témoignage du monothéisme et son élargissement qualitatif et quantitatif est facile à mettre en ouvre dans ce monde contemporain obscurantiste et islamophobe ? Non !

C’est aux Musulmans de prendre conscience de leur potentiel de bien ainsi que  du potentiel de nuisance de l’islamophobie, et s’engager de nouveau sur la voie de l’Islam en prenant comme modèle le Prophète Mohamed (saws) et ne pas céder à l’émotionnel et à la subversion. Une fois la voie de Mohamed (saws)  restaurée alors nous aurons les moyens de nous libérer du Wahn puis la force et l’efficacité de dire comme un seul être :

{Crevez de rage !}

 

 Conclusion :

Le christianisme, le Judaïsme et les autres religions fétichistes sont achevées par la logique historique, ethnique  et spirituelle. Il ne reste que le sionisme qui agit sous le masque du christianisme, de la démocratie, de l’humanitaire, du devoir d’ingérence et de la finance internationale. Face à lui il y a encore une résistance morale, civilisationnelle et spirituelle, celle de l’Islam. Sous le terme Islamophobie le sionisme mène son dernier combat avant de se déclarer ou achevé par l’Histoire ou dominant sur l’ensemble de la planète et annonçant l’ère du Dajjal le faux Messie.

Une personne avisée peut me poser la question légitime : je ne vois pas le rapport ou je ne vois comment concilier « Patientez ! » et   » Dis-leur : Crevez de rage » la réponse est dans le Coran et l’Histoire de l’Islam sous sa forme mohammadienne. Entre la patience et  la réponse il y a la construction de la force spirituelle, morale,  institutionnelle, économique, industrielle et organisationnelle que le même Coran nous livre comme le trait d’union et le passage de la situation de l’opprimé qui endure à celle du libéré qui libère et riposte contre l’injustice :

 

{Et préparez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin  que vous soyez redoutés par  l’ennemi d’Allah, votre ennemi, et d’autres qu’eux que vous ne connaissez pas. Allah les connaît. Et quelle que soit la dépense que vous ferez pour la Cause d’Allah, elle vous sera entièrement acquittée, et vous ne subirez aucune injustice. Et s’ils s’inclinent vers la paix, incline-toi aussi et fie-toi à Allah. Il est, Lui, l’Omni-Audient, l’Omniscient.} Al Anfal 60-61

Les traducteurs utilisent le terme terroriser ou épouvanter pour le verbe Rahaba et se mettent sur le terrain de l’émotionnel alors que  ce verbe est utilisé pour Allah et il ne sied pas à Allah d’être un « terroriste ». Il sied à Allah que les Croyants redoutent son châtiment. Si on permute les lettres de Rahaba on obtient le terme de Haraba qui signifie fuir. Le message est de faire fuir l’ennemi par peur des conséquences qu’inspire non l’émotion, mais la raison et les faits tangibles. Il est très difficile de trouver l’équivalent français alors le mieux est de mettre la phrase au passif pour traduire le sens du verset. Mazigh utilise l’expression « imposer le respect » qui est proche du sens, mais elle ne marque pas la crainte que doit inspirer la force déployée.  Des manifestations de rue qui font craindre les conséquences rentrent sous le terme coranique d »‘Irhab » si et seulement si elles ne relèvent pas de l’émotionnel occasionnel, mais d’une lutte militante qui s’inscrit dans le refus de la domination mondiale du sionisme et de l’Empire US.

Une autre personne aussi avisée que la première pourrait sans doute faire le rapprochement entre les préparatifs d’agression contre la Syrie, le Liban, l’Iran et l’Algérie et ces manifestations volontairement provoquées pour tester la capacité des régimes arabes et musulmans, anciens et nouveaux, à contrôler la rue hostile et enflammée qui pourrait se soulever contre ses gouvernants. Oui, Hizb Chaytane est pervers

Je vous invite à lire « Caricature et islamophobie«   pour avoir une compréhension globale et détaillée sur ce sujet :

Notre devoir envers Mohamed (saws)

Nasrallah sur le film blasphématoire : Les sionistes poussent les Chrétiens à provoquer les Musulmans.

Mon discours cette nuit aura trait à ce dont nous avons été témoins ces derniers jours concernant la diffusion de 12 minutes de séquences d’un film violemment hostile au prophète de l’Islam Mohammed (s) et les mouvements de protestations qui s’en sont suivis de par le monde et contre les représentations américaines dans le monde arabo islamique. Je voudrais évoquer cet évènement au niveau de sa compréhension, pour en déceler les objectifs et en déduire les moyens qui empêchent sa répétition .

Une offense sans précédent
Premièrement, ce qui s’est passé est que ces quelques minutes ont été diffusées sur tous les sites internet, via tous les médias, sur toutes les télévisions,…, et ont donc été regardées par des millions de gens de par le monde. Ces séquences qui portent atteinte au prophète de l’Islam, à sa personne, à son honneur et ses épouses, au Coran béni, ce livre céleste et à l’Islam en tant que religion, ces séquences qui sont des outrages dans toutes ces directions constituent une atteinte sans précèdent jusqu’à présent. Ni le livre « Versets sataniques » de son auteur renégat Salmane Rushdi, ni les caricatures contre le prophète et l’Islam au Danemark, ni même l’autodafé des copies du Coran n’ont constitué une offense aussi grave

Ces séquences sont certes bien plus dangereuses. Concernant le livre « Verset sataniques », la plupart ne pouvaient l’obtenir ou le consulter, Il fallait se l’acquérir et ce n’était pas à la portée de tous. Il en est de même pour les caricatures, et l’autodafé du Coran…
Alors que ces séquences sont à la portée de tout le monde
Aussi bien dans le contenu que dans la forme, c’est dans la disposition de cette production que réside sa dangerosité, à laquelle s’ajoute l’obstination des sites qui les diffusent de continuer à le faire.

La riposte de la nation doit être à la hauteur de l’offense

Ceci constitue une étape très dangereuse dans la guerre contre l’Islam et le prophète en particulier et exige en conséquence une position de la part de la nation islamique qui puisse être à la hauteur de cet évènement outrageux…
Car c’est une atteinte à ce que les Musulmans ont de plus honorable, de plus cher, c’est une atteinte beaucoup plus grave que lorsque la mosquée d’Al-Aqsa à AlQuds occupée a été incendiée en 1969, qui avait soulevé un énorme tollé, convoqué des réunions extraordinaires dans les instances arabes et internationales, et a été derrière la formation de la Conférence des pays islamiques (CPI).

Le fait de se taire face à une telle offense et humiliation adressées au prophète est encore plus dangereux … cela veut dire que la nation islamique accepte l’offense, qu’elle est endormie, c’est un mauvais message aux Israéliens qui insinue qu’ils peuvent en faire à leur guise … cela veut dire qu’ils peuvent même incendier la mosquée d’alAqsa…
La défense du prophète ramène à la défense de la religion, de la mosquée d’AlAqsa, voire de toutes les religions célestes….
Il ne faut surtout pas se compoter avec cet incident comme si de rien n’était ou comme s’il était passager…

Connaitre les objectifs pour les neutraliser et empêcher la récidive

Deuxièmement : pour faire face à toute agression contre un peuple, une nation, militaire fut-elle ou politique, culturelle, ou économique, … il existe deux lignes à suivre : la première consiste à connaitre les objectifs de cette agression pour la faire avorter et la torpiller et l’empêcher de les réaliser, voire les neutraliser ; et la deuxième ligne est censée empêcher que cette agression ne se répète.

La zizanie entre musulmans et chrétiens

Concernant la première ligne, c’est à dite les visées de cette offense répétitive contre l’Islam, contre le prophète, je voudrai signaler que l’un des objectifs dangereux et de semer la zizanie entre les chrétiens et les musulmans. C’est un but constant pour ce genre de fitna. Bien entendu, ceux qui sont derrière réellement ne sont autre que le mouvement sioniste, les groupes juifs, et avec eux les Musulmans renégats en plus de certains chrétiens. Il en est ainsi pour les caricatures, et surtout pour l’autodafé de Coran commis par le religieux américain Jones. Et dans ce film, voilà qu’un religieux copte est impliqué et à qui le fils est attribué.

Les sionistes poussent les Chrétiens à provoquer les Musulmans

Pourquoi pousser des religieux chrétiens et des associations chrétiennes à perpétrer ce genre de choses contre la nation islamique ? C’est quelque chose qui est prémédité et volontaire.
Ceux qui ont réalisé leurs dessins caricaturales contre le prophète, et ceux qui ont réalisé ce film supposent d’avance que les musulmans vont s’empresser de venger leur religion, et des agressions seraient commises contre les chrétiens dans la région, alors qu’Israël, le mouvement sioniste, et les chrétiens sionistes se contentent de regarder les églises et les mosquées brûlées, les gens de part et autre massacrés…

Dieu merci, grâce aux réactions des dirigeants religieux et politiques face à cet évènement dangereux, la colère des gens s’est versée contre les Etats Unis, ce qui est très positif, car il est le reflet du niveau de conscience des musulmans. Les yeux étaient surtout braqués sur l’Egypte, parce ce sont les coptes étaient visés pour attiser le conflit confessionnel dans ce pays.

La vitesse avec laquelle les dirigeants spirituels chrétiens ont dénoncé ce film a eu un effet décisif pour torpiller cet objectif.

Les séquences de ce film n’ont pas encore fini d’être diffusées et les producteurs menacent de les diffuser entièrement. Il faut confirmer cette prise de conscience pour empêcher la zizanie dans ce monde. Ceux qui devraient être jugés, punis, et sanctionnés sont ceux les auteurs de ce film et ceux qui les défendent à leur tête bien entendu les Etats-Unis et Israël comme il en a été de la part des peuples musulmans ce qui est bon signe.

À cette occasion, je voudrais dire que lorsque des agressions similaires sont perpétrées contre les Chrétiens et attribuées aux musulmans, les chrétiens devraient faire de même, et le circonscrire à leurs auteurs et ravisseurs, car certains d’entre eux sont régis par des services de renseignements étrangers…

Il faut agir pour torpiller cette atteinte à la dignité des musulmans qui vise entre autre à déformer la pensée islamique, ceci aussi nécessite une confrontation sur une deuxième ligne pour empêcher l’agression. Je l’évoquerai plus tard…

 

Faux-prétexte américain: la liberté d’expression

Troisièmement : ce film a été produit aux USA, c’est là-bas que se trouvent les auteurs de sa production, sa réalisation et sa diffusion, les musulmans qui ont été offensés ont demandé au gouvernement américain de faire cesser sa diffusion et de juger ses auteurs. Mais ce gouvernement n’en a rien fait. L’administration américaine argue qu’elle ne peut rien faire et certains dans le monde arabe répètent derrière elle la même chose.

Le monde islamique dont le prophète a été humilié, dont la dignité a été offensée, demande au gouvernement américain de faire cesser la diffusion de ces séquences, mais il ne veut rien entendre. Il dit qu’il n’a pas la possibilité de le faire. Le monde islamique exige que soient traduits en justice ceux qui ont porté atteinte a plus d’un milliard et demi de musulmans, mais le gouvernement dit qu’il ne veut rien en faire, avec pour prétexte comme d’habitude la liberté d’expression et autre

Ici les États-Unis ont donné une nouvelle fois une preuve irréfutable de leur perfidie, leur mensonge et leur double-poids et double mesure… dans le traitement qu’ils réservent aux affaires dans le monde.

La liberté d’expression sélective

Ces questions ont été abordées ces derniers jours qu’il n’en est rien de cette liberté. D’innombrables occasions et évènements ont montré qu’un nombre infini de personnalités, d’associations, de medias, télévisions et sites, que des personnalités publiques et privées, que des États, des forum…, ont été punis, harcelés, bannis en raison de leurs tendances intellectuelles, de leurs choix politiques, de leur positions hostiles au mouvement sioniste, ou celles qui doutent de l’holocauste, ou qui dénoncent les exactions israéliennes…

Il arrive même aux Américains de lier leur soutien à certaines sociétés privées à la position sur l’antisémitisme

En 2004, Georges Bush a promulgué une loi qui incrimine tout ce qui a trait à l’antisémitisme dans le monde entier, et non seulement aux États-Unis, qui châtie toute position, toute production,…, qui puisse porter atteinte aux juifs voire même au sionisme et à Israël… Les Américains ont de surcroit créé une instance exécutive pour surveiller tout ce qui se passe dans le monde, puis rédiger un rapport annuel, en fonction duquel sont punis tous ceux qui sont considérés comme ayant violé cette loi .

Les musulmans estimés à plus d’un milliard 400 milles ne méritent-ils pas une loi semblable ou alors cette liberté d’expression est permise pour les uns et interdite pour les autres ?!

C’est la preuve de la perfidie, de l’hypocrisie et du double poids et mesure des USA sur des thèmes liés au sacro-saints des nations entières. Ceci devrait éveiller toutes les consciences de tous les peuples

Les manifestations ne suffisent pas

Quatrièmement : il faut agir pour empêcher la répétition de ce genre d’agression dans le futur. Les manifestations et les contestations ne suffisent pas, ceci s’est passé dans le passé et n’a pas empêché une récidive.
Dans le passé, avec le livre « Versets sataniques », des mouvements de protestations beaucoup plus importants avaient éclaté et l’imam Khomeiny a alors décrété sa célèbre fatwa qui a été soutenue par la plupart des ulémas du monde arabe : le livre a été assiégé, son auteur aussi, les librairies qui le vendaient de même…
Alors que maintenant ceci reprend de nouveau, la nation islamique est devant une responsabilité historique, les Chrétiens aussi.

Une loi contre l’outrage aux religions

C’est l’occasion plus que jamais de réclamer la promulgation d’une résolution internationale dans toutes les instances qui incriminent les atteintes et outrages portées aux religions céleste ou au moins aux plus grand prophètes, comme Ibrahim, Moussa, Issa et Mohammad (s). De sorte qu’elle soit contraignante et au-dessus des lois nationales…

Le Congrès américain qui a décrété une loi qui incrimine toute atteinte aux juifs peut faire de même avec l’islam ou le prophète de l’Islam, et dans ce contexte, il incombe aux communautés islamiques vivant aux USA une très grande responsabilité. Les communautés juives sionistes ne sont plus nombreuses, mais ont plus d’hégémonie. Cette affaire n’est pas l’apanage d’une confession islamique sans les autres, mais concernent tous les musulmans. Les communautés islamiques peuvent jouer un rôle de pression au niveau des élections présidentielles américaines qui sont aux portes. Ceux qui sont les amis des USA dans le monde arabe aussi peuvent aussi faire pression. Et le monde libre aussi.

Ceci na n’a pas seulement trait à la dignité mais peut aussi menacer la sécurité dans le monde, nous ne pouvons à tous les coups maitriser la colère de ces millions de Musulmans…
Certains parlements européens ont décrété des lois pareilles pour ceux renient tel ou telle chose et peuvent faire de même…

Que les gouvernements arabes et islamiques assument leurs responsabilités

Dans le mécanisme de suivi, la CPI peut très bien en être chargée. Comme l’incendie de la mosquée d’AlAqsa a été derrière sa formation, ce qui se passe mérite une session extraordinaire car c’est bien plus dangereux et plus énorme de ce qui se passe en Syrie.
Je suis sûr que si ce film avait traité d’un quelconque roi musulman ou émir ou autre, comme il la fait avec notre prophète Mohammad (s), la colère de ces dirigeants aurait été différente que celle qu’ils manifestent maintenant.

Une réunion extraordinaire devrait être convoquée par la CPI, au moins au niveau des ministres des affaires étrangères pour rédiger cette loi et exiger aux instances internationales de le généraliser.
Nous sommes une nation qui possède des capacités énormes, pourquoi sommes-nous incapables de de défendre notre prophète et notre religion.
Il ne suffit pas d’exprimer notre colère contre l’ambassade américaine. Il faut demander aux gouvernements arabes et islamiques de faire respecter notre prophète, notre religion et notre dignité
Il faut marcher dans cette direction et le monde devrait comprendre que la nation ne peut rester indifférente face à cet outrage.

le Liban de la cohabitation inter-religieuse peut faire quelque chose

Concernant le Liban, durant ces deux derniers jours, le Liban a exprimé une grande immunité contre ce genre d’agression. Il a fait preuve d’une exemplarité sans faille sur la cohabitation entre musulmans et chrétiens et le respect bilatéral entre ses différentes communautés religieuses, ce que nous avons surtout vu durant la visite de sa béatitude le pape Benedictus au Liban et au cours de laquelle ont participé des membres de toutes les communautés libanaises.

Le Liban de la cohabitation peut jouer un rôle important dans cette confrontation. Car ce qui se passe est une atteinte au prophète de l’Islam et sa religion…
J’adresse mon discours au président de la république Michel Sleimane, au Premier ministre Najib Mikati, au chef du parlement Nabih Berri, aux différents courants politiques, aux chrétiens et musulmans, et dis que durant cette étape peut jouer le rôle du message au niveau mondial.
Le Liban est membre de la Ligue arabe, il est le président du Conseil des ministères des affaires étrangères, et membre du Conseil de sécurité…

Il peut en appeler à une réunion extraordinaire de la ligue arabe, au niveau des ministres des affaires étrangères, au moins, et peut le demander à l’Irak, moi aussi je le lui demande, il peut convoquer une réunion de la conférence islamique pour rédiger une loi qui châtie et incrimine ces atteintes aux livres célestes. les dirigeants spirituels peuvent faire beaucoup, le gouvernement libanais peut prendre une position tranchante, le chef du parlement peut faire quelque chose au niveau des parlements comme il a l’habitude de le faire..

Les musulmans dans le monde et surtout en Occident peuvent faire beaucoup…
Le Liban a toujours eu un rôle plus grand que sa superficie, en civilisation, en culture, en cohabitation inter religieuse…

Prudence des Arabes amis des Américains

Au niveau populaire, les protestations devraient se poursuivre, pour empêcher sa diffusion et empêcher la diffusion de sa totalité et exiger de punir ses auteurs à travers des mouvements de protestation dans le monde entier, à travers les medias, les forces partisanes, en formant des cadres dans chaque pays, avec pour mission de poursuivre ces gens-là et cette affaire, et de mettre à exécution la rédaction de cette loi et sa promulgation dans les instances internationales.
Je voudrais mettre en garde les peuples que les arabes amis des USA dans le monde arabe s’attelleront pour faire refroidir cette affaire, la faire oublier, et ce à la demande de l’administration américaine.
Nous devons à cet égard être prudents.
Une responsabilité considérable en incombe aujourd’hui aux responsables et aux jeunes générations aussi, sinon, cette offense se perpétuera sans cesse, à tous les coups…

Plusieurs manifestations au Liban à partir de Lundi

Au niveau libanais nous aurions dû en appeler à un mouvement de protestation bien avant, mais comme vous le savez, nous étions en pleines cérémonies d’accueil de sa béatitude le pape Benedictus qui a quitté le Liban ce dimanche… et nous craignions qu’une manifestation durant ces jours ne soit interprétée d’une autre façon…

C’est pour cela nous avons choisi comme date le lundi pour manifester, et qui n’est que le début d’un mouvement qui se poursuivra partout. Il ne faut pas se contenter de quelques manifestions dans quelques villes. Toutes les régions devraient exprimer leur courroux à tous les moments, pour que les gouvernements et parlements du monde entier et devraient comprendre que leurs intérêts sont liés au respect pour notre religion…

La manifestation qui aura lieu dans la banlieue-sud est consacrée aux habitants de Beyrouth, et les autres régions devaient avoir leurs mouvements aussi : il y aura une manifestation à Tyr le jeudi, une autre le vendredi à Baalbek, le samedi à Bint Jbeil, …

Un mot aux manifestants

A la fin de cette allocation, je voudrais adresser un mot à ceux qui vont participer aux manifestations et dont nous attendons la présence.

Gens honorables, vous avez toujours été présents sur toutes les scènes pour défendre la dignité et l’honneur, et avez toujours acquiescé lorsqu’il a fallu verser du sang, sacrifier vos âmes et vos prochains les plus chers, et offrir votre argent.

Vous n’avez point été avares. Vous n’avez jamais été en retard.

Gens honorables, chaque année, le jour d’Achoura, vous emplissez les scènes, par millions, pour répondre à l’appel de l’imam Hussein, « n’y a-t-il point un partisan pour me soutenir ? ».

Celui qui vous appelle aujourd’hui est le grand-père d’Hussein, celui dont l’honneur et les épouses ont été offensés.
Il est le plus grand personnage de l’existence.

Répondez à l’appel de votre prophète et messager, le monde entier doit vous voir partout où vous vous trouvez, dans la banlieue-sud, dans toutes les villes du Liban, monde arabe et islamique, voire du monde entier.

Que le monde sache que le prophète Mohammad (s) a des adeptes qui ne se tairont jamais face à son outrage.

A tes ordres, messager de Dieu
Labbayka ya Rassoul Al-lah

Assalamou Alaykom