Oumma Wasstà : communauté de rayonnement !

Partie 1 – Wassatiya : communauté de juste milieu ?

Partie 2 – Wasstà : communauté de rayonnement !

 

Le terme coranique Wasstà

Le terme Wasstà est un terme coranique qui pose le clivage entre communautés humaines sur la base de la foi agissante : monothéisme et œuvre de bien d’un côté et culture mécréante et impériale de l’autre. Il ne s’agit pas de la Wassatiya comprise comme juste milieu entre des contradictions ou des confusions.

Nous ne pouvons comprendre le sens véritable de ce mot et tout particulièrement dans son contexte moderne que par le respect de la méthodologie de lecture du Coran en l’occurrence  le Tartil et le Taddabbur. Le Tartil  n’est pas seulement la psalmodie musicale du Coran, mais la lecture attentive et méditative qui prend l’énoncé coranique comme un convoi de sens, un cortège de paraboles, un défilé de récits se suivant les uns les autres et s’auto expliquant. Le Taddabbur c’est de chercher le sens en cherchant à comprendre l’amont de l’énoncé et à découvrir les liaisons de sens permettant de faire sortir le véritable sens qui aurait pu ne pas être apparent si le terme ou l’énoncé était pris comme un isolat lexical ou sémantique . De la même manière qu’on lit une carte en la déployant,  en comparant le relief, en suivant les réseaux, en faisant des agrandissements ou des réductions d’échelles nous lisons l’énoncé coranique comme une topographie permettant de situer le récit et le sens.

Ainsi le terme Wassata :

{Nous avons fait de vous une communauté du « juste milieu »} Al Baqara 143

S’inscrit dans une succession d’énoncés qui font référence à Ibrahim (as) et à sa milla (confession), à la Sibghat Allah (couleur d’Allah) nous permettant ainsi de comprendre que le Wassat signifie l’adoption de l’Islam dans son caractère universel de Dine d’Allah pour l’humanité. Cette succession d’énoncés met en valeur la vocation cardinale du musulman : le témoignage. Cette succession d’énoncés met en exergue le véritable clivage entre monothéisme et polythéisme. Cette succession d’énoncés montre des communautés se réclamant des Prophètes alors qu’elles transgressent la conduite de ces Prophètes. La communauté Wassat est celle qui se conforme à la voix prophétique. Les Prophètes ont appelé à l’adoration d’Allah (swt), à la fédération d’une communauté œuvrant pour la foi et pour le bien. Les Prophètes n’ont pas revendiqué le pouvoir. Les Prophètes et les communautés qui ont bénéficié du pouvoir ne l’ont obtenu que comme un don divin qui vient récompenser les uns devenus héritiers des civilisations anéanties ou qui vient soumettre les autres à l’épreuve de l’existence et de la gouvernance.

Nous pouvons commencer la lecture avant ou à partir de cet énoncé :

{Les Juifs ont dit : « Les Nazaréens ne tiennent sur rien », et les Nazaréens ont dit : « Les Juifs ne tiennent sur rien », et ils récitent le Livre! Ainsi ceux qui ne savent pas disent aussi les mêmes paroles. Mais Allah tranchera alors entre eux, le Jour de la Résurrection, sur ce dont ils divergeaient.} Al Baqarah  113

Puis l’achever après ou juste après  cet énoncé

{Nous vous avons envoyé un Messager de parmi vous, vous réciter Nos Ayats, vous épurer, vous apprendre le Livre et le sens, et vous apprendre ce que vous ne saviez pas, de même, évoquez mon Nom, Je vous garderai; soyez reconnaissants envers Moi et ne mécroyez point. O vous qui êtes devenus croyants , ayez recours à la persévérance et à la prière. Certes, Allah est avec les persévérants.} Al Baqarah  151

Le terme coranique du Wassat appelle donc à l’universel de l’Islam et à la voix immuable des Prophètes alors que le terme qaradhawien de la wassatiya appelle au confinement dans les frontières mentales, sociales et historiques léguées par le colonialisme et par la pensée héritée de la décadence musulmane avec ses déchirements partisans et sectaires. Cet héritage ne parvient toujours pas à se hisser au niveau de l’Islam en se débarrassant de l’esprit d’errance et d’isolement. Cette pensée stérile ne parvient pas à s’inscrire dans un projet de civilisation ou dans une alternative à l’Empire. Et pourtant le Coran fixe le curseur idéologique et les enjeux stratégiques qui nous  permettent de voir les clivages principaux :

{Et ils disent : « Soyez juifs ou nazaréens, vous serez guidés ». Dis : « Bien au contraire : la confession d’Abraham, pur monothéiste, et qui ne fut point du nombre des polythéistes ».

Dites : « Nous sommes devenus croyants en Allah, en ce qui nous a été révélé, et en ce qui a été révélé à Abraham, à  Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été révélé à Moïse, à Jésus, et en ce qui a été révélé aux Prophètes par leur Dieu. Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux et nous nous remettons à Lui ».

S’ils croient en cela même que vous croyez, ils se sont effectivement bien guidés, et s’ils s’en détournent, c’est qu’ils sont en schisme. Certainement Allah sûrement te Prémunira contre eux, car Il est L’Omniaudient, L’Omniscient.} Al Baqarah 135 à 137

Quelle est notre voie : contre ceux qui ont la même Qibla que nous ou contre ceux qui luttent contre notre foi et qui convoitent nos territoires et nos ressources au détriment de notre existence et de notre dignité ?

{De même, Nous avons fait  de vous une Communauté du centre afin que vous portiez témoignage auprès des hommes, et que le Messager vous soit témoin. Nous n’Avions établi la Qibla vers laquelle tu t’orientais que pour voir qui suit le Messager de celui qui retourne sur ses pas, bien que ce soit une lourde obligation, sauf pour ceux qu’Allah A Guidés. Il n’est pas de mise qu’Il vous Fasse perdre votre Foi : Certes, Allah Est sûrement Compatissant, Miséricordieux, envers les hommes.

Nous te Voyons vraiment chercher du visage dans le ciel. Nous t’Orienterons vers une Qibla qui t’agrée : tourne ton visage vers la Mosquée Sacrée. Et où que vous soyez, tournez vos visages vers sa direction : Certes, ceux à qui le Livre a été Révélé savent bien que c’est la Vérité venue de leur Dieu, et Allah n’Est point Inattentif à ce qu’ils font.

Et même si tu produisais tout miracle, à ceux qui reçurent le Livre, ils ne suivront pas ta Qibla et tu ne suivras pas leur Qibla, ni certains d’entre eux ne suivront la Qibla des autres. Et si jamais tu suis leurs passions, à partir de ce qui t’a été donné de la Science, tu seras sûrement du nombre des injustes.} Al Baqarah 143 à 145

Est-ce-que notre véritable problème ne consiste-t-il  pas à ce que nous soyons devenus des  insensés incapables de savoir que nous sommes atteint d’insenséïsme. Est-il sensé d’être  incapables de discerner nos agresseurs de ceux qui suivent la même Qibla que nous :

{Les insensés d’entre les gens diront : « Qu’est-ce qui les a détournés de leur Qibla vers laquelle  ils s’orientaient ? » Dis : « A Allah appartiennent le levant et le ponant, Il Guide qui Il Veut vers un chemin de rectitude ».} Al Baqara 142

N’est-il pas urgent de chercher le dénominateur commun pour fédérer nos peuples et canaliser nos ressources et nos énergies vers ce qui est le plus efficace et le plus sensé. Allah(swt) accorde le pouvoir à celui qui obéit à Ses ordres et à ceux de son Prophète et qui œuvre pour la cohésion de la communauté et la réforme des mœurs sans viser autre chose que plaire à Allah :

{Leur Prophète leur dit : « Allah vous A Envoyé Saül comme roi ». Ils dirent : « Comment donc peut-il avoir le pouvoir sur nous, alors que nous avons plus de droits que lui au pouvoir, et qu’il n’a même pas l’avantage de la fortune ? Il dit : « Allah l’a élu sur vous et l’a favorisé d’une une étendue de science et de vigueur ». Allah Accorde Son Pouvoir à qui Il Veut.} Al Baqara 247

Le critère islamique n’est pas dans la prétention diabolique à dire je suis mieux que lui donc je mérite sa place, attitude qui ouvre le chemin vers la convoitise et la spoliation des droits d’autrui, mais à agir au mieux en accomplissant son devoir tout en escomptant d’Allah le salut et la récompense. La première chose que le Musulman apprend est la malédiction pour cette  prétention de Satan, créé de feu, à se croire meilleur que Adam (as), créé d’argile puante.

Les textes sont clairs et il appartient aux partisans de la sédition et de la licité  de verser le sang des musulmans pour changer les régimes à n’importe quel prix et puis se trouver dans l’incapacité de gouverner faute d’encadrement et de vision stratégique d’apporter leurs arguments. Je ne suis  ni dans le camp du pouvoir ni dans celui des opposants, je ne fais qu’apporter la détraction à ceux qui parlent au nom de l’Islam et dégager ma responsabilité sur l’effusion de sang qui ne semble pas s’arrêter.

Wastà et l’universel 

Lorsque le musulman lit le Coran et lit le monde, il ne doit pas perdre de vue que les phénomènes physiques, historiques et sociaux à l’instar du texte coranique sont des Signes d’Allah (swt) par lesquels Il manifeste Sa Présence, Sa Justice et Son Ordre. Le long énoncé coranique qui définit, institue et configure le sens et les dimensions de la Oumma wassata est une référence à l’universel dans lequel nous devons nous insérer et nous inspirer si nous voulons que nos pensées et nos actions soient sensées et efficaces :

{Il y a certes dans la création des Cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, dans les navires qui voguent sur la mer avec ce qui est profitable aux hommes, dans ce qu’Allah a fait descendre comme eau, du ciel, avec laquelle Il a ranimé la terre après sa mort et y a insufflé de tout être vivant, et dans les effets des vents et les nuages assujettis entre le ciel et la terre, des Signes pour des gens qui raisonnent.} Al Baqara 164

L’universel, la connaissance de ses lois et le devoir de porter l’ultime Message de l’Ultime Prophète à l’humanité plurielle nous obligent à sortir de nos étroitesses de vues et de pensées.

a-  Nous devons garder en vue que jamais Allah ne donnera le pouvoir à celui qui le convoite :

  {Et lorsque Nous avons conclu Alliance avec vous : « Ne répandez pas votre sang, ne vous expulsez pas les uns les autres de vos demeures », vous y avez souscrit en apportant votre témoignage. Puis, voilà que vous vous entre-tuez, vous expulsez un groupe d’entre vous de leurs demeures, vous vous liguez contre eux par la transgression et l’agression; et s’ils vous échoient en captifs, vous les rançonnez, alors qu’il vous est interdit de les expulser. Croirez-vous donc en une partie du Livre et rejetterez-vous en une partie ?} Al Baqara  84 à 86

b-  Je ne peux prétendre connaitre le dessein d’Allah, mais Allah n’accorde le pouvoir, pour qu’il soit exercé à Son Nom, qu’à ceux qui sont préparés à gouverner non en son nom, mais selon ses principes en l’occurrence faire régner l’ordre, la justice, la paix et la cohésion sociale. L’énoncé coranique dans lequel est insérée la communauté Wassat cite des Prophètes qui n’ont ni exercé le pouvoir ni revendiqué le pouvoir. Cet énoncé ne pose pas l’équation humaine ou musulmane en termes de pouvoirs politiques, mais en termes d’universel qui concerne tout le monde et toutes les activités humaines :

 {A chacun une direction vers laquelle il se dirige. Concourez donc en œuvres de bienfaisance} Al Baqara  148

c-  Il ne peut y avoir d’universel, d’humanité ou d’islamité si l’amour mondain est plus fort que l’amour de la vérité  ou si la dévotion à un Cheikh, à un parti ou à une idée est plus intense que l’amour d’Allah :

{Il est parmi les hommes ceux qui adoptent, à l’exclusion d’Allah, des émules qu’ils aiment comme l’amour d’Allah, mais ceux qui croient sont plus ardents dans l’amour d’Allah.} Al Baqara  148

d-  Peut-on raisonnablement croire qu’il suffit de se réclamer de l’Islam et de s’appuyer sur des crédules pour gouverner avec aisance alors que l’époque est celle de la globalisation exigeant une démarche globale et complexe faisant appel à toutes les compétences et à toutes les expériences. L’État confisqué par les maffias arabes s’est entouré de médiocres sur la base du clientélisme et de la cooptation. Les partis dits islamiques, sans expérience de gouvernance,  sans alliés stratégiques  et sans ressources se permettent le luxe insensé de ne pas faire appel aux compétences de la communauté sous prétexte que ces compétences ne partagent pas leur vision ( ?). Nous avons vu que contrairement à la vision aveugle des islamistes, l’énoncé coranique sur la Oumma wassat déroule  l’histoire, sa dynamique et ses conséquences :

{Cette communauté-là a disparu. Elle a ses acquis et vous avez vos acquis; et vous n’aurez pas à répondre de ce qu’ils faisaient.} Al Baqarah 134

{Dites : « Nous sommes devenus croyants en Allah, en ce qui nous a été révélé, et en ce qui a été révélé à Abraham, à  Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été révélé à Moïse, à Jésus, et en ce qui a été révélé aux Prophètes par leur Dieu. Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux et nous nous remettons à Lui ».} Al Baqarah 136

{Cette Communauté-là a disparu. Elle a ses acquis et vous avez vos acquis, et vous n’aurez pas à répondre de ce qu’ils faisaient.} Al Baqarah 141

e-   Agir et laisser les actes témoigner. Depuis leur arrivée au pouvoir les Frères Musulmans comme les dirigeants du FIS avant leur triomphe électoral ont continué d’escamoter les mesures sociales et économiques leur préférant la rhétorique facile et irresponsable. Le FMI, la dette, l’investissement, le marché, la monnaie, l’économique, les ressources stratégiques, les besoins et les attentes du peuple sont relégués au profit d’un discours partisan. Le Prophète (saws) avait pourtant fait de la subsistance, de l’édification,  du plein emploi, de la scolarité, de l’assainissement urbain et de la libération du marché du monopole financier des Juifs une priorité et un destin qu’il a accompli en peu de temps. L’énoncé coranique sur la Oumma Wassat montre les mesures qui donnent vitalité à cette communauté et à cette « wassatiya » :

{O Hommes ! Mangez de ce qu’il y a sur la terre de licite et de bon, et ne suivez point les pas de Satan : il est pour vous un ennemi évident.} Al Baqarah 168

Au nom d’Allah (swt), de Mohamed (saws) et de l’Islam non seulement les charlatans fuient leurs responsabilités, mais ils continuent de tourner le dos à la réalité amère qu’ils ont fabriquée : les tués sans raison, les orphelins, les invalides, les déscolarisés, les prostitués, les affamés, les sans-logis, les sans-patrie par dizaine de milliers en Syrie. Les Palestiniens en première ligne dans la résistance contre l’Empire et le sionisme sont oubliés et trahis.

Est-ce que c’est ainsi que doit se comporter la Oumma se réclamant du Wassatà

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{Nous avons fait de vous une communauté du « juste milieu »} Al Baqara 143

 

Quel est le sens coranique du Wassat ?

Les énoncés coraniques évidents qui se suivent mettent en exergue le caractère universel de l’Islam dans la succession des Prophètes dans l’humanité,  dans ses valeurs immuables inscrites l’histoire des hommes et dans la confrontation de ses hommes, dans la vocation globale des Musulmans à témoigner de la vérité et de la vertu contre les oppresseurs par amour d’Allah à l’instar d’Ibrahim, de Moïse et du Messie qui ont vécu confrontés à la puissance impériale et à l’idolâtrie.  Mohamed (saws) est l’ultime Prophète, il nous a tracé le chemin : la lutte contre les empires agresseurs. La oumma Wassat est cette continuité historique et civilisationnelle de la vocation de l’Islam qu’Ibrahim a transmis à Mohamed (saws) :

{Et lorsque Abraham élevait les assises de la Maison ainsi qu’Ismaël : « Notre Dieu, Agrée de nous, Tu Es Toi L’Omni-Audient, Le Tout-Scient ; notre Dieu, Fais que nous nous remettions à Toi, et de  notre descendance : un peuple qui Te soit musulman. Montre-nous nos rites, Fais-nous Rémission, Tu Es Toi Le Rémissif, Le Miséricordieux ; notre Dieu, et envoie-leur un Messager d’entre eux, qui leur récite Tes Signes, qui leur apprenne le Livre et le Sens, et qui les épure. Tu es Toi L’Invincible, Le Sage ».} Al Baqarah 127 à 129

Ou bien nous sommes la réponse d’Ibrahim(as), la communauté de réponse à Mohamed (saws), la communauté de continuité des Prophètes, ou bien  nous sommes des insensés. Insensés ou sensés nous ne sommes pas à l’abri de l’épreuve à laquelle est soumise l’humanité pour distinguer le bon du mauvais, le juste de l’injuste, le vertueux du vicieux, l’endurant de l’empressé désespéré :

{Certes, Nous vous éprouvons,  de temps à autre, par la peur, la faim, et la perte dans les biens, les personnes et les récoltes. Mais annonce une bonne nouvelle aux persévérants} Al Baqarah 155

La communauté Wassat est une fratrie de foi vivante. Elle vit et surmonte les épreuves avec une finalité suprême : rencontrer Allah (swt) après avoir accompli son devoir de faire le bien et sa vocation de témoigner. Il s’agit de vivre comme moteur de l’histoire humaine et non comme parasite ou comme marginal ou comme un intrus provoquant corruption, désordre et effusion de sang. Bien entendu l’idée de juste milieu telle que nous la racontent Qaradhawi et les traducteurs du Coran est en deçà du sens coranique.

Suivons les linguistes arabes qui font  la différence entre Wastà et moutawassita

الوسطى #  المتوسطة

Al moustawassita signifie médiane, milieu, moyenne, intermédiaire entre deux entités. Wastà signifie vertueuse, meilleure, excellente au-dessus des autres. Dans le premier cas nous sommes dans un alignement, dans le second cas nous sommes dans une élévation, une aspiration. C’est exactement le sens et le contenu du Coran lorsqu’il qualifie la communauté musulmane de Wasstà. Elle est au-dessus des contingences, des petitesses et des arrangements conjoncturels par sa référence invariable à la Transcendance. Elle est meilleure, elle est élue par la qualité de ses œuvres, la qualité de sa foi, la qualité de son engagement et par sa conformité stricte au sens véhiculé par le terme « Musulman » qui a été porté par tous les Prophètes et tous les Croyants. Toute dérive religieuse, idéologique et culturelle qui met la communauté musulmane dans la même impasse que celle empruntée par les Juifs et les Chrétiens la fait sortir du critère d’évaluation coranique de Wassat ou Wastà :

{Et ils disent : « Soyez juifs ou nazaréens, vous serez guidés ». Dis : « Bien au contraire : la confession d’Abraham, pur monothéiste, et qui ne fut point du nombre des polythéistes ». Dites : « Nous sommes devenus croyants en Allah, en ce qui nous a été révélé, et en ce qui a été révélé à Abraham, à  Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été révélé à Moïse, à Jésus, et en ce qui a été révélé aux Prophètes par leur Dieu. Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux et nous nous remettons à Lui ». S’ils croient en cela même que vous croyez, ils se sont effectivement bien guidés, et s’ils s’en détournent, c’est qu’ils sont en schisme} Al Baqarah 135 à 137

Sur le plan sémantique et logique on ne peut concevoir que l’énoncé coranique puisse situer la communauté musulmane comme une communauté médiane se situant au milieu d’un schisme religieux, doctrinal ou idéologique à moins qu’elle n’ait perdu ses repères et ses références. Il ne s’agit pas d’un schisme entre Sunnites et Chiites mais d’un schisme sur le credo de la foi, sur la Qibla, sur la vérité ultime du Jugement dernier, sur la vocation des Prophètes.

Sur le plan historique et civilisationnel, on ne peut déboiter l’énoncé et ses références à l’universel de la notion de centre de gravité que doit jouer la communauté de foi dans la guidance de l’humanité, dans la proposition de solutions. En effet le terme Wassat signifie aussi le centre. On dit Wassat al Madina pour désigner le centre-ville même si géographiquement cela n’est pas exact. Il s’agit du centre vital, du centre historique, du centre commercial, du centre urbain, du centre de l’animation, du centre d’attraction, du centre commercial, du centre administratif …

La notion de Wassat est conforme à la nature humaine et à ses quêtes de sens, de liberté, d’amour, de justice, de gloire, d’excellence… En effet, par son choix l’homme peut faire partie d’un mouvement centrifuge qui lui fait chercher son centre de gravité, lui fait trouver ses repères et lui donne cette compétence d’être une force d’attraction qui invite et attire vers lui les bonnes dispositions et les bons comportements ou qui ramène vers lui les conflits et les divergences pour les arbitrer, les aplanir, les régler :

{Il y a cependant, parmi ceux que Nous avons créés, une communauté dont les membres s’attachent à la vérité et jugent avec équité.} Al-A’raf 181

L’islam veut que la communauté de foi soit un pôle de rayonnement spirituel, mais aussi un poids géostratégique qui exerce une influence positive sur le monde et une force de coercition contre le mal et le blâmable :

{Puissiez-vous former une communauté qui prêche le bien, ordonne ce qui est convenable et interdise ce qui est répréhensible. Ce sont ceux qui agissent ainsi qui seront les bienheureux !} Al-’Imrane – 104

{Vous êtes la meilleure communauté qui n’ait jamais été donnée comme exemple aux hommes. En effet, vous recommandez le Bien, vous interdisez le Mal et vous croyez en Allah.} Al-i’Imran – 110.

{Nous avons fait de vous une Communauté du centre afin que vous portiez témoignage auprès des hommes (sur les hommes), et que le Messager vous soit témoin.} Al Baqara 143

Cette communauté n’est pas celle du  « juste milieu », mais celle de ce que la littérature moderne appelle l’avant-garde ou l’élite. Il ne s’agit pas du comportement élitiste ou élitaire du prétentieux et de l’arrogant, mais du don, du sacrifice, de l’offre, du dévouement. Les Prophètes ont ouvert les voies, ils ont surmonté les difficultés, ils ont donné leur vie au service de l’humanité. Bergers, artisans ou gouvernants, ils ont forgé des outils et édifié des communautés. Ils n’ont pas cherché le juste-milieu politicien, le centre tactique. Ils ont été avec ceux qui les ont accompagnés, des forces de répulsion contre le mal et des forces d’attraction du bien. Les mots ne sont pas un gargarisme bavard, mais un canevas d’idées, de comportements et ils doivent être précis et rapportés à leur contexte réel pour ne pas générer de la confusion.

Cette communauté centrale, de rayonnement, de centre de gravité, de foi, de vertu et d’action bienfaitrice ne peut être un électron libre que chacun impulse ou neutralise selon ses intérêts, mais une oumma al wassat, la communauté du centre de gravité qui pèse dans le déroulement de l’histoire. Il ne s’agit pas d’une masse bruyante, mais d’effort consciencieux, assidu et permanent à tous les niveaux et dans toutes les activités.

La notion d’universelle me semble plus pertinente dans une communauté se déployant comme un atome avec son noyau pesant et ses électrons pleins d’énergie gravitant autour sur des couches d’énergies que d’une vision linéaire d’un milieu entre des parties extrêmes. C’est aussi l’image  que nous avons des astres et des galaxies dans le ciel. La balance, elle-même n’est pas obligatoirement une chose linéaire avec un milieu ou une médiane.  Il est évident que la balance est davantage un principe dynamique qu’un instrument chosifié.

La communauté Wasstà ou wassata signifie bien cette force centrifuge qui doit caractériser la communauté musulmane  dans les attractions et les répulsions entre communautés. Elle devrait être le pivot sur lequel s’appuie toute l’humanité pour instaurer la justice et lutter contre l’injustice. Le wassat permet de bien situer la communauté musulmane sur le terrain qu’elle doit investir et sur lequel se fait la démarcation avec les autres communautés et sur lequel se fait la démarcation intellectuelle, politique et sociale en son sein. Ce terrain lorsqu’il est configuré par la foi, l’idée, le comportement, l’histoire et l’acte, il est forcément  celui de la civilisation. Il est particulièrement remarquable de voir la dynamique de l’émergence ou de l’anéantissement des civilisations. La succession des communautés, la succession des Prophètes et le rapport  de ces prophètes avec les civilisations de leur époque invite à voir la question de la communauté wasstà comme un pôle de rayonnement civilisationnel ou comme une alternative à la civilisation en voie de disparition. Il est difficile de voir dans ces références une quelconque crédibilité ou une quelconque validité à ces prétentions confrériques sectaires, du frérisme ou du salafisme,  qui se réclament davantage du maraboutisme politico-religieux et de l’errance socio culturelle que de la démarche. L’expérience vient de confirmer qu’ils ne peuvent pas répondre aux attentes, malgré qu’ils soient dans une posture messianique. Il leur manque non seulement le soutien populaire, mais il leur manque surtout la dimension prophétique qui leur fait voir la vocation de l’Islam et de la communauté centrale.

La symbolique Wasstà dans la Sourate Al Baqarah

Le terme coranique Wasstà se trouve au verset 143 de la sourate Al Baqarah qui comporte 286 versets. Nous ne sommes pas au milieu scriptural de l’énoncé, mais nous sommes au cœur du sens véhiculé par la première sourate du Coran. Cette architecture complexe avec ses signifiants en rhizome exclut la simplification de « juste milieu » qui vide le contenu de la vocation du musulman de toutes ses charges. Nous sommes au cœur du moteur de la foi, nous sommes au cœur du drame humain, nous sommes au cœur des préoccupations du musulman.

La sourate Al Baqara tire son nom de l’immolation d’une génisse dont un des quartiers devient un instrument par lequel Moïse, sur instruction divine, fait  ressusciter un homme assassiné afin qu’il renaisse et dévoile son assassin caché au milieu d’une communauté d’incrédules, de pervers et de transgresseurs. Le sens de la vie et de la mort, la résurrection après la mort, la foi vivifiée par les Prophètes face à la foi pétrifiée par les préjugés, mériter ou démériter l’élection divine selon ce qu’on fait de sa foi et de ce qu’on fait pour sa foi. La sourate al Baqarah construit la foi et l’enracine dans le profond du cœur pour devenir le moteur, le critère, la finalité de l’existence du croyant. La foi est le cœur de l’homme. La vertu est le cœur de la cité humaine. Le savant et les appareils religieux et politiques lorsqu’ils transgressent l’esprit et la lettre de l’enseignement véhiculés par la sourate Al Baqarah, ils deviennent des symboles de discorde et de confusion.

Procédons à une brève analyse lexicale des verbes Baqara et Abqara

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La sourate Al Baqara tire son nom du verbe arabe « BAQARA ». Il  signifie « creuser la terre et y  fouiller profondément et méticuleusement  ». Il signifie aussi immoler un animal et examiner ses entrailles comme le fait un chirurgien vétérinaire. Il s’agit de disséquer un corps et de chercher dans ses entrailles pour faire sortir à l’extérieur tout ce qui est dedans et ensuite l’exposer à la lumière du jour. Les Arabes désignent le savant de « Baqer » car « baqara al ‘Ilm » signifie se consacrer à la science d’une chose par la recherche minutieuse de ses signes, la quête de ses sources et la mise en évidence des faits, des lois et de leurs interactions. Encore une fois il s’agit de références au témoignage avisé et impartial qui ne doit  rien cacher ni rien ménager de l’effort à entreprendre pour puiser au fond des choses, des phénomènes, des problèmes, de l’histoire. Il est attendu de l’homme de foi la vigilance et l’examen attentif, afin d’extirper le mal à sa racine et de mettre en évidence la vérité même si elle est cachée au fond des fonds. Les démarches superficielles et intempestives compliquent l’accès à la vérité par leur capacité réductrice et simpliste des phénomènes ou par l’introduction de biais cognitifs ou de confusion sentimentale ou idéologique.

L’analyse lexicale nous met face à un autre signifiant qui ne contredit pas les sens de la sourate Al Baqara, mais vient les renforcer :

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Baqara signifie aussi s’exiler. La sourate Al Baqarah met en évidence toutes les idées, tous les comportements et tous les faits des Bani Israël présentés comme un spécimen réduit de l’humanité. Il nous invite à prendre pour modèle la vertu des Prophètes, et il nous ordonne de nous détourner des insensés, des pervers et des manipulateurs de la religion qui faisaient légion dans les Gens du Livre et en particulier chez les Descendants d’Israël et chez les Juifs. Il ne s’agit pas de chercher un hypothétique et improbable juste milieu entre des extrêmes et des transgressions, mais de chercher l’alternative quitte à s’exiler. Affronter idéologiquement et militairement le bloc représentant, dans les temps modernes,  le comportement dénoncé par le Coran à travers Bani Israël, exige un travail de reconnaissance, d’identification, d’analyse minutieuse. La rhétorique discursive ne suffit pas.  L’opinion personnelle qui se passe du Coran ou qui lui donne une autre lecture n’apporte que confusion dans le projet de renaissance de la communauté Wasstà.

Dans mes recherches je suis tombé sur une explication qui mérite le respect. Le frère palestinien Salah Eddine Ibn Ibrahim Abou Arafa fait le rapprochement entre Baqara (ou Aqbara) et Qabara (ou Aqbara) qui consiste à enterrer, à mettre sous tombe. Il s’agit donc de déterrer, de redonner vie, de faire resurgir ce qui a été enfouie, de redonner existence à a été occulté. Nous sommes dans le cœur de la Sourate al Baqara : redonner vie à la vérité, ressusciter la foi oubliée,  faire émerger de la torpeur de  l’humanité une communauté de vertu, dynamique et vivifiante.

En examinant toutes ces définitions et en les comparant au sens lexical, sémantique et symbolique, il me semble que le cœur du message coranique se focalise sur le verbe Baqara dans son rapport intrinsèque au témoignage que doit porter la communauté de foi aux autres communautés.  Les Bani Israël ont perdu l’excellence lorsque ils ont perdu le sens du témoignage. Le témoignage est vidé de sa valeur, de son contenu, de son impartialité et de son efficacité lorsque le témoin et le communicant perdent le sens de la vérité au profit de la confusion, de l’amalgame et de l’esprit partisan. Le témoin ne peut être écouté ou entendu s’il vit en marge de l’existence :

{Ne confondez pas le Vrai avec le faux, et ne taisez pas la Vérité alors que vous savez.} Al Baqarah 42

Bien entendu, je n’ai pas épuisé et je ne pourrais pas épuiser toutes les possibilités que permet la langue arabe. Bien entendu ma lecture reste imparfaite et limitée. Je peux me tromper. Je prends le risque de me tromper au lieu de garder le silence, car il y a une vocation que le Prophète (saws) a tracé et que nous semblons ignorer malgré que nous nous gargarisons de versets et de hadiths.

L’évidence de l’énoncé coranique

{ سَيَقُولُ ٱلسُّفَهَآءُ مِنَ ٱلنَّاسِ مَا وَلَّٰهُمْ عَن قِبْلَتِهِمُ ٱلَّتِي كَانُواْ عَلَيْهَا قُل للَّهِ ٱلْمَشْرِقُ وَٱلْمَغْرِبُ يَهْدِي مَن يَشَآءُ إِلَىٰ صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ }

{ وَكَذَلِكَ جَعَلْنَاكُمْ أُمَّةً وَسَطاً لِّتَكُونُواْ شُهَدَآءَ عَلَى ٱلنَّاسِ وَيَكُونَ ٱلرَّسُولُ عَلَيْكُمْ شَهِيداً وَمَا جَعَلْنَا ٱلْقِبْلَةَ ٱلَّتِي كُنتَ عَلَيْهَآ إِلاَّ لِنَعْلَمَ مَن يَتَّبِعُ ٱلرَّسُولَ مِمَّن يَنقَلِبُ عَلَىٰ عَقِبَيْهِ وَإِن كَانَتْ لَكَبِيرَةً إِلاَّ عَلَى ٱلَّذِينَ هَدَى ٱللَّهُ وَمَا كَانَ ٱللَّهُ لِيُضِيعَ إِيمَانَكُمْ إِنَّ ٱللَّهَ بِٱلنَّاسِ لَرَءُوفٌ رَّحِيمٌ }

{Les insensés d’entre les hommes disent :  » Qu’est-ce donc qui les a détournés de la Qibla vers laquelle ils se tournaient auparavant ?  » Dis :  » Le Ponant et le Levant appartiennent à Dieu ; Il guide qui Il veut dans une voie droite. Ainsi, Nous avons fait de vous une Communauté du juste milieu pour que vous soyez témoins envers les hommes et pour que le Prophète soit un témoin envers vous. Nous n’avions établi la Qibla vers laquelle tu te tournais que pour distinguer celui qui suit l’Envoyé de celui qui tourne les talons. Cela [le changement de Qibla] a été une épreuve pénible, sauf pour ceux que Dieu a guidés ; car ce n’est pas Dieu qui rendra vaine votre foi ! Dieu, en vérité, est compatissant et clément envers les hommes.« } Al Baqara 142

L’Orient et l’Occident, le Ponant et le Levant, dans une Terre ronde et mobile, ne sont pas des extrémités spatiales dont il faut chercher le centre médian. Ils sont des Ayat qui témoignent de la Présence, de la  Grandeur et de la Puissance d’Allah que les insensés ne voient pas. La communauté wassatà ne se situe pas par rapport à des axes géographiques ou par rapport à des étendues  territoriales ou par rapport à des références temporelles, mais dans son ancrage par la foi et par la raison à ce que les insensés ne comprennent pas : la Qibla. Cette Qibla n’est pas un lieu géographique, mais une histoire permanente depuis l’apparition de l’homme sur terre et qu’Abraham a restauré : la lutte entre le monothéisme et l’idolâtrie dans leurs formes et leurs contenus religieux, sociaux, culturels…  Nul ne peut témoigner aux hommes s’il n’occupe pas une position centrale, une posture dominante, un rôle rayonnant sur le plan spirituel, moral et civilisationnel. Accomplir sa vocation de témoignage et jouer son rôle d’avant garde pour l’humanité  éprouvant, tragiquement éprouvant lorsque les insensés tournent en dérision les sensés.

Conclusion

Le sujet n’est pas épuisé. Louange à Allah qui m’a permis de suivre quelques pistes et de les soumettre pour étude à ma communauté. Bien entendu les erreurs et les fautes dans ce texte sont imputables à moi-même.

Partie 1 – Wassatiya : communauté de juste milieu ?

Partie 2 – Wasstà : communauté de rayonnement !

Wassatiya : communauté du juste milieu ?

Partie 1 – Wassatiya : communauté du juste milieu ?
Partie 2 – Wasstà : communauté de rayonnement !

Dégage Morsi !

مصر

La manifestation  contre le président Morsi, élu démocratiquement, demande son départ. Tous les Arabes sont unanimes pour rejeter leurs gouvernants, mais les élites religieuses n’ont pas la même démarche selon qu’il s’agit de Bachar Al Assad ou de Morsi.

Avant de nous attaquer aux élites religieuses, il nous faut lever un doute sur la capacité de nuisance des forces anti islamiques que les Frères Musulmans n’ont pas évalué à sa juste importance. Ils ont oublié Saïd Saâdi et Khalida Messaoudi promettant à Abassi Madani de ne pas le laisser parvenir au pouvoir. Tous ils font la même faute : sous-estimer leur adversaire et rester confinés dans la démagogie et le clan. Hier, comme aujourd’hui nous sommes face à la même donne. Les islamistes provoquent les césures au lieu de fédérer. Les laïcs et les nationalistes qui accusent les islamistes de ne pas savoir gouverner oubliant qu’ils étaient impliqués, de près ou de loin, dans la gouvernance des despotes et qu’ils ont participé à la paupérisation du peuple et que leurs appels gauchistes ou libéraux ne font que creuser le fossé idéologique. Mohamed Baradai le destructeur de l’Irak et Amr Moussa le destructeur de la ligue arabe ne sont pas qualifiés pour donner des leçons politiques  leurs adversaires. Il ne faut donc se faire aucune illusion sur les enjeux réels ni sur l’issue. Mais il faut de la lucidité et aller au delà de ces épiphénomènes.

Dans mon livre « Les Dix Commandements US et le dilemme arabe », j’ai montré l’impasse de la révolution égyptienne et les contradictions sociales et politiques qui vont conduire l’Égypte à une instabilité structurelle. Je reviendrais, au cours de la semaine, inchaallah,  sur mon analyse et les anticipations de 2011 à qui le temps a donné crédit et validité.

Les Frères Musulmans comme tous les opposants aux régimes despotiques ne sont pas tenus à disposer, à priori, d’une excellence dans la gestion et dans l’administration du fait qu’ils étaient exclus du champ politique. Ils étaient tenus à rester sains et probes sur le plan intellectuel. L’expérience de gouvernance se construit, pour réussir, sur l’analyse objective et impartiale de l’État des lieux et sur la mobilisation de toutes les compétences sans préjugés idéologiques. Les Frères musulmans, comme attendu, se sont isolés dans leur esprit partisan et ont fait le jeu américain en confisquant la révolution égyptienne au lieu de participer à la définition des équations stratégiques et du mode de leur résolution sur le plan national, régional et international. La culture maraboutique de la confrérie et le fonctionnariat de l’université d’Al Azhar n’ont pas favorisé l’émergence d’une élite musulmane qui sait prendre l’initiative historique et élaborer des ingénieries. Il nous manque la démarche scientifique. La démarche scientifique ne part d’aucun présupposé et ne s’enferme dans aucun carcan. Elle définit des hypothèses de travail, un protocole de recherche, évalue, expérimente selon des critères objectifs et selon un traitement des données les plus fiables et les plus efficaces. La Boulitique n’est pas scientifique, elle est maraboutique. Souvent les potions magiques qu’elle concocte sont pires que le remède. L’Islam n’est pas en cause, bien au contraire il est la « victime ».

Pour l’instant, l’armée égyptienne semble tirer leçons du désastre algérien et manœuvre les divergences doctrinales et politiques. Ces manœuvres ont commencé avant la chute de Moubarak. Les temps à venir vont montrer qu’il faut plus qu’un gouvernail et un bon manœuvrier pour tenir longtemps dans la tempête. Il faut une carte, un cap, une boussole et une vigie. Pour l’instant carte, cap, boussole et vigie sont la propriété de l’Empire. De temps en temps il nous livre quelques vieilles fausses cartes, quelques boussoles détraquées et quelques caps chimériques…

Les éradicateurs crient à l’échec de l’Islam politique alors que  l’Islam dans sa vocation sociale, politique, économique ne s’est pas encore exprimée faute de représentants crédibles.

Questions légitimes

Au moment où la gouvernance des Frères Musulmans soulève une tempête générale, je tente d’apporter un éclairage sur la Wassatiya, sur sa gouvernance et ses biais conceptuels sans lesquels jamais leurs opposants laïcs et nationalistes ne se seraient engouffrés. Il est de tradition, depuis des siècles maintenant, de voir les efforts et les espoirs des musulmans dilapidés et détournés par ceux-là mêmes qui veulent parler en leur nom et au nom de leur religion pour des raisons que je vais tenter d’expliciter au-delà de :

  • la fâcheuse habitude de ne pas tirer les leçons du passé,
  • la manie de  ne pas lire les rapports dialectiques et d’agir en conséquence par la prévision, l’anticipation et la coopération,
  • la confusion entre les principes coraniques immuables et les opinions personnelles érigées en règle valide et infaillible.

L’origine de nos problèmes ne peut être confinée au clivage islamiste non islamiste ni au seul refus des laïcs et des nationalistes de jouer le jeu de la démocratie lorsque les résultats ne sont pas en leur faveur.  Nous resterons otage de notre piège tant que nous ne reviendrons à la pratique de la vertu cardinale des compagnons du Messager d’Allah (saws) : l’auto critique,  l’examen de conscience, le sens des responsabilités…

C’est ce que le Coran nous commande de faire dans les moments difficiles :

{Quand un malheur vous frappe, quoique vous ayez infligé le double aux ennemis, vous dites : « Comment cela ? » Dis : « Cela vient de vous-mêmes ».} Al ‘Imrane 165

Souvent les moments difficiles proviennent d’une erreur d’appréciation dans un lointain ou proche passé. C’est le cas de la lecture partisane du Coran comme pour cet énoncé :

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{Nous avons fait de vous une communauté du « juste milieu »} Al Baqara 143

 

Qaradhawi  et la WASATIYA

Qaradhawi  avait depuis longtemps délibérément détourné  l’énoncé coranique pour en faire, à travers son appel à la WASATIYA,  l’apologie du courant des Frères musulmans et pousser les musulmans à  s’en réclamer. Il s’est présenté  comme l’emblème de la Wassatiya qui voulait faire croire qu’elle était le juste milieu entre factions musulmanes. Dans les faits, la Wassatiya était la version frériste  de la Firqa nàjiya, la faction sauvée, des courants salafistes et la culture du Zaïm et du Morchid sunnite face au Waliy Faqih du chiisme. En vérité Qaradhawi a représenté un courant idéologique se réclamant de la Wassatiya comme monopole de la pensée et de l’activisme islamique. Nous n’étions pas dans la seule contradiction et le seul égarement près, mais il était attendu d’un savantissime qui parle au nom des Musulmans ou du moins au nom des « sunnites » de se démarquer de tout esprit partisan, démagogique et paternaliste pour se consacrer à résoudre les problèmes de fond du monde musulman avec sérénité, lucidité et responsabilité.

Au lieu de cela il a eu recours à la  Safsata (la casuistique religieuse et le sophisme bavard) qui consiste à convaincre en recourant soit à des arguments fallacieux soit à des images construites sur des représentations de la réalité sans référence à la vérité. Il a agi comme un vulgaire brocanteur en manipulant les préjugés que les Musulmans ont les uns sur les autres et les uns contre les autres. Il a accepté de se faire porter par les dissensions internes au lieu de les gommer ou de les atténuer.

 

Wilaya du Faqih ou Wilaya du Morchid ?

Autant les « purs sunnites » sont unanimes  pour condamner les chiites et prêts à partir en guerre contre le Hezbollah et l’Iran autant ils sont dans la cécité totale ne voyant pas la gouvernance confrérique du Morchid des Ikhwane. Leur aveuglement ne leur permet pas de voir les progrès réalisés par la République islamique d’Iran en termes de pensée économique, politique et scientifique, en termes de réalisations technologiques et en termes de pratiques démocratiques malgré l’embargo et la menace d’une guerre nucléaire. Leur aveuglement ne leur permet pas de voir les trahisons arabes envers la Palestine.

Le pire c’est qu’ils veulent s’imposer comme une nouvelle Qibla en contradiction avec le dessein coranique :

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{C’est Lui (Allah) qui vous a nommé musulmans afin que le Prophète soit témoin auprès de (sur) vous et que vous soyez témoins auprès des (sur les ) hommes } Al Hajj 78

Notre titre de musulman nous confère une vocation et une mission. Nous remettre totalement et en toute confiance à Allah (swt) et nous consacrer par notre comportement, notre parole et nos actes à témoigner de la vérité du Coran. Il n’est ni logique ni bienséant envers Allah (swt) de faire de la surenchère entre nous et de nous diviser en se faisant appeler salafi, ikhawani, sunni, soufi, chi’i, maliki, hanbali, wassati… Il n’est pas normal d’adopter des postures et des discours qui favorisent la démarcation idéologique et religieuse propice au détournement du devoir de témoigner aux autres.

 

La Jama’â

La communauté musulmane est l’ensemble des citoyens du monde partageant les mêmes croyances, les mêmes valeurs et les mêmes conduites du moins sur le rapport à l’existence et à l’unicité de Dieu, à la circoncision, au halal, à la vérité de Mohamed(saws) et du Jugement dernier. Abstraction faite des degrés de la foi et de la spiritualité de ses membres, le monde musulman partage en commun l’Islam comme référence historique, sociale et civilisationnelle.  Dans les moments difficiles, la sauvegarde de la communauté est un impératif religieux et existentiel. Il ne devrait pas y avoir place aux idées, aux discours et aux démarches qui mettent en péril l’existence sociale, économique ou territoriale de la communauté et qui la disperse ou exalte ses contradictions au lieu de la fédérer autour de valeurs communes, de partage d’intérêts, d’interactions sociales, culturelles et économiques et du vouloir vivre ensemble en paix et dans le respect mutuel. L’idée de la confrérie politico-religieuse ou de la faction sauvée est dangereuse tant pour l’unité du corps social que pour le cap que doivent se fixer les élites pour gouverner, témoigner, éduquer, édifier, fédérer…

L’épreuve du temps a montré que la Wassatiya des Frères Musulmans est en contradiction avec le principe de fédération et d’unité.  Le temps a montré que ses inspirateurs et ses partisans se sont fondés sur des préjugés.   Le plus grand préjugé est de se croire l’élite et de se voir le meilleur puis d’en faire une argumentation voire une référence sans donner des clés ou des instruments d’analyses pour que l’auditoire puisse en toute logique et en toute vérité et en toute responsabilité évaluer et choisir.

Le préjugé entretenu par la manipulation idéologique et religieuse joue sur le pouvoir évocateur des mots sans dérouler les présupposés et les conséquences religieuses, idéologiques et politiques de ses prétentions lorsque celles-ci ont la « chance » d’être entendues, colportées  et suivies par un grand nombre.  Al Qaradhawi et les Frères Musulmans ont cultivé l’esprit partisan et ont développé une rhétorique qui donne aux objectifs de la confrérie suprématie sur la communauté,  aux intérêts du parti préséance sur ceux de l’Etat, et à la doctrine d’une école de pensée et de militantisme prisme déformant les impératifs historiques et géopolitiques. Ce comportement n’est pas spécifique aux Frères Musulmans, c’est le comportement logique de tout mouvement religieux ou non religieux qui vit dans la clandestinité, l’élitisme et le zaïmisme (la dévotion au chef).

La règle coranique à laquelle ont failli les élites musulmanes nationalistes, salafistes ou frériste est évidente pour celui qui refuse l’enfermement idéologique et le confinement partisan :

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{Certes, celle-ci est votre Communauté, une Communauté unie, et Moi Je Suis votre Dieu, adorez-Moi.} Al Anbiya 92

Nous n’avons pas à imposer un point de vue idéologique ou politique qui conduit à la fragmentation de la communauté. Le devoir est de  fédérer la communauté  quitte à supporter les divergences qui sont en son sein et agir avec intelligence et patience sur les conditions objectives et mobiliser les possibilités réelles dans un cadre transparent et ouvert. Le musulman peut et doit faire de la politique comprise comme recherche du bien public et de l’intérêt général, comme devoir de bon conseil et comme mise en application de la commanderie du bien et de l’interdiction du mal si et seulement si son action est épurée de tout esprit sectaire et partisan. Notre militantisme devrait avoir une double visée : chercher l’agrément d’Allah (swt) et la dignité morale, sociale, intellectuelle et économique de l’humain, du citoyen, du croyant sans exclusion ni exclusive. L’esprit partisan et sectaire ne peut se libérer des limites du parti ou de la secte pour se hisser au niveau de l’État impersonnel et impartial.

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{Certes, celle-ci est votre Communauté, une Communauté unie, et Moi Je Suis votre Dieu, prenez-garde à Moi.} Al Mouminoun 52

Demeurer vigilant à l’égard d’Allah (swt) ne peut  tolérer la transgression ni donner légitimité à l’effusion de sang, à la violence, à l’anathème contre les musulmans et à l’approfondissement des clivages confessionnels, idéologiques et politiques. S’inscrire  dans la voie des Anbiyas (les Prophètes) et faire partie de la communauté des Mouminoun (les croyants) consiste à se remettre à Allah(swt) en toute chose, à arbitrer avec  justice et équité, à faire partie de la Jama’â par le bon conseil et la force de proposition du bien.

L’hégémonie de l’Islam à laquelle invite le Coran ne signifie pas l’imposition par la force, mais par le vouloir-vivre ensemble et par les garanties de paix, de sécurité, de prospérité et de liberté qu’apporte l’Islam.  Les fondamentaux de l’harmonie des diversités dans le respect de l’intérêt général sont la justice et la cohésion sociale. La justice est l’arbitrage impartial pour juguler toute transgression et cimenter le corps social :

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{Et Nous t’avons révélé le Livre en toute vérité, corroborant ce qui le précéda comme Livre, et le contrôlant. Juge donc entre eux d’après ce qu’Allah a révélé. Ne suis pas leurs passions au lieu de ce que tu as reçu de la Vérité. A chacun d’entre vous Nous avons fait une Loi et une Méthode. Si Allah le voulait, Il vous aurait fait une seule communauté, mais c’est pour vous éprouver en ce qu’Il vous a donné. Concourez donc en œuvres de bienfaisance. Vers Allah sera votre retour en totalité. Il vous Informera alors sur ce dont vous divergiez.} Al Maidah 48

Ce sont ces rapports sociaux que le Musulman doit construire sur son territoire faisant collaborer toutes les forces, toutes les diversités. Si l’unité religieuse ne peut être obtenue pour réaliser la  fratrie de foi monothéiste, elle peut se contenter de son substitut qui est la communauté du vivre ensemble. Intervenir, au nom de la Wassatiya, pour cultiver la haine, la divergence et l’hégémonie d’un groupe sur un autre n’est ni l’esprit du Coran ni la pratique du Prophète (saws). Le Prophète (saws) a cohabité avec les Juifs et les Chrétiens qui ont refusé de se convertir à l’Islam. Sa mission consistait à transmettre le Message. Son droit consistait à se défendre par la force des armes contre ceux qui l’ont agressé par les armes.

La loi de la dialectique dans l’univers, dans l’histoire et la société exige qu’il y ait des répulsions et des attractions pour que s’accomplisse le mouvement logique des choses et des mondes vers leur devenir. C’est ainsi et pas autrement. Imposer un immobilisme ou une pensée unique, c’est provoquer fatalement un détournement des énergies qui vont se libérer de la manière la plus entropique avant de reprendre le cours normal du mouvement dans lequel chaque corps est inscrit par sa nature et par sa vocation dans un ensemble qui le dépasse. Allah(swt) nous demande de chercher la cohésion, l’harmonie et la fédération pour nous inscrire dans l’universel de Son Ordre. Faire valoir un particularisme ou imposer une hégémonie qui éradique une autre façon d’être n’est pas le « juste milieu ».

 

La machine de guerre contre les musulmans

Est-ce que les brigands qui profanent le nom d’Allah(swt) en commettant leurs crimes sont le modèle de la Wassatiya, l’exemple du changement pacifique et de la voie du juste milieu qui guide vers le modèle prophétique ? Non et mille fois non ! Il n’y a de changement possible que par les moyens légaux et licites qu’Allah (swt) et Son Prophète ont indiqués.  Allah Tayeb (Bon, Beau et Juste) Il n’accepte que le bon, le beau et le juste  dans les actes et les intentions. Toute intention aussi noble soit-elle dans sa  déclaration n’a aucune chance d’être agréé si les moyens qu’elle emprunte sont illicites, laids et hasardeux.

Est-ce que la Wassatiya consiste à devenir une nouvelle religion qui provoque des guerres de religion entre les Musulmans. Est-ce que le dessein d’Allah de créer les hommes différents est absurde ? Est-ce notre vocation de musulman est de contraindre les autres ?

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Le Coran nous dit que la vocation humaine est de se fédérer sur des valeurs, des principes et un partage de la foi et des avantages à vivre ensemble en société

{Les hommes étaient une seule communauté.} Al Baqara 213

Cet énoncé court évoque la sécurité, la paix et la prospérité que procure la vie sociale en fratrie de foi ou en fratrie humaine. Ensuite, le Coran introduit une ellipse pour faire ressortir le drame humain qui se réalise lorsque la société entre en divergences religieuses et idéologiques et la rapidité de la décomposition sociale lorsque la communauté perd les valeurs qui la fédèrent. La fédération exige le recours à une « méta référence », à quelque chose de sacré qui transcende les différences et les opinions :

{Alors Allah envoya les Prophètes annonciateurs et avertisseurs, et révéla avec eux le Livre, en vérité, pour qu’il juge parmi les hommes sur ce dont ils ont divergé.} Al Baqara 213

Les Prophètes et leur Livre ne sont ni opinion ni confrérie ni esprit partisan, mais vérité qui transcende les sectarismes et les intérêts mondains. L’esprit et la démarche prophétique exigent l’effort de fédération. Ils ne peuvent tolérer la culture des dissensions, ni celle de la revanche, ni celle de l’atomisation. Dans la règle générale, les innovateurs et les fabricants d’idoles et de clans ne sont pas les gens du peuple, mais les savants religieux et les intellectuels qui ont le pouvoir des mots et de la fascination sur les masses crédules. La crise sociale et politique prend naissance ou s’aggrave jusqu’à l’éclatement et la disparition de ce qui fait le ciment fédérateur lorsque le religieux et l’idéologique sont instrumentalisés par les opinions, les intérêts mondains, le culte de la personnalité, le sectarisme et l’esprit partisan. Ces tares transgressent l’unicité de référence religieuse et idéologique  et transgressent l’unicité de la communauté :

{Et n’y divergea, par transgression  entre eux, que ceux qui le reçurent, après que leur vinrent les évidences.} Al Baqara 213

Qaradhawi avait le droit de militer pour son parti à condition de le faire sans duplicité, ni fardage, ni incitation au sectarisme, ni provocation de l’effusion de sang. Il avait les compétences religieuses pour lire le Coran et la Sunna et expliquer aux gens du commun ce qui est évident et ce qui fédère. Le moutachabih, l’équivoque, le probable ne peuvent et ne doivent être portés au public. S’il était plus intelligent et plus indépendant, il serait parvenu à la conclusion que l’époque nouvelle est celle du règne inéluctable des Frères Musulmans. Il ne s’agit surtout pas de contrarier le mouvement naturel des choses en s’alliant à l’OTAN ou en s’embarquant dans des guerres civiles.

Tout observateur impartial du monde arabe sait que la faillite du système de gouvernance actuelle du monde arabe dans sa version nationaliste et laïque est consommée et qu’il n’existe aucune alternative crédible qui va s’opposer au courant des Frères Musulmans. Tout observateur impartial sait que l’esprit confrérique dominant chez les Frères Musulmans et les Salafistes va les conduire à l’impasse idéologique, politique, sociale et économique. Ils peuvent faire des alliances tactiques et conjoncturelles,  mais ils ne peuvent cohabiter sur le plan stratégique, car ils ne s’entendent pas sur le contenu de la Wassatiya et ses implications en termes de gouvernance. Le mouvement islamique n’a pas la maturité  idéologique pour construire un curseur idéologique qui fédère non seulement les mouvements islamiques, mais rassemble toutes les forces dans un front d’édification sociale et économique et de résistance contre l’Empire.

Qaradhawi aurait dû avoir l’intelligence  de voir loin et de haut les équations sociales, politiques, idéologiques et poser la Wassatiya comme méthode de règlement des problèmes politiques, de fédération des efforts socio-économiques et d’élan civilisateur pour impulser une alternative au  monde de prédation.  Au lieu de cela il a ouvert la Fitna sur le monde arabe.

Autant les Frères musulmans et les Salafistes monarchistes sont focalisés sur la destruction de l’État syrien au nom d’une certaine idée de l’Islam (idée fausse) autant ils ne voient pas comment un président frériste issu d’un scrutin démocratique est en train à la fois de liquider l’expérience démocratique et de liquider définitivement le rôle géostratégique de l’Égypte. La map de Google nous donne au premier coup d’œil les principaux enjeux de l’Égypte que Morsi et les savants pieds nickelés occultent en se précipitant à rompre les relations diplomatiques avec la Syrie et en ouvrant les portes  du Jihad contre les Syriens.

Ce qui est halal pour les opposants syriens est-il halal pour le peuple égyptien ? Si Bachar Al Assad aurait du partir pour éviter la Fitna pourquoi Morsi ne part pas lui aussi. Les logiques fallacieuses se trouvent prises au piège de leur propre rhétorique. Les savants de la Fitna ne semblent pas vivre sur la même planète que nous ou sur le même espace temps. 

 

La gouvernance  sous le slogan de la Wassatiya.

Le « juste milieu » n’a pas conduit la « révolution égyptienne » mais il en a tiré tous les profits politiciens. La « ligne médiane » qui gouverne l’Égypte au nom de l’Islam et de la démocratie ne voit ni les extrêmes, ni le centre de gravité, ni les paramètres géostratégiques de sa gouvernance. L’empire avait besoin d’une « trêve » avec l’Islam pour liquider la question palestinienne et reconfigurer le monde qui semble échapper de plus en plus au capitalisme occidental et se diriger vers un nouveau centre de gravité politique, économique, technologique, militaire et financier : l’accord de Shanghai  entre Russes et Chinois impliquant deux puissances musulmanes en termes de potentiels économiques, militaires et humains : le Pakistan et l’Iran. La force d’attraction de cet axe est telle que dans vingt à trente ans tout le monde musulman sera partie prenante dans cet axe contre l’axe impérialiste. Malek Bennabi et Garaudy ont développé longuement cette question que les données actuelles confirment. Le juste milieu est de s’intégrer dans cet axe en attendant qu’il y ait suffisamment de forces pour créer une troisième force celle du monde musulman. La bêtise est de ne pas voir l’Empire et le sionisme dans le cours de l’histoire du monde musulman. La catastrophe est de ne pas voir la compétence de l’Empire qui investit sur des mouvements islamiques incompétents sachant qu’ils vont réaliser trois objectifs stratégiques : se déchirer et permettre au sionisme de liquider la cause palestinienne, se déchirer et permettre au monde arabe de se disloquer et se retrouver sans territoires et sans armées face à Israël, se déchirer et dévoiler au monde musulman l’incapacité des élites musulmanes à gouverner.

Cheikh Google va nous montrer la position stratégique de l’Égypte et les jeux de l’Empire :

EGYPTE

L’Égypte est non seulement au cœur du monde arabe, mais elle est la charnière entre l’Afrique et l’Asie, entre le Machreq  et le Maghreb. Se mettre en position de pion avancé contre la Syrie c’est fatalement détruire cette posture de charnière géostratégique.

Se mettre en position de pion avancé contre la Syrie c’est accomplir la césure que l’Empire a déjà accomplie dans nos mentalités, nos économies, nos politiques et nos territoires. L’Égypte et l’Algérie avec l’Iran peuvent remodifier tous les rapports de force et mobiliser toutes les ressources pour constituer de fait un partenariat musulman avec le reste du monde ou une force qui vient se positionner à côté de l’accord de Shangai. La pensée des Frères Musulmans n’est pas dans ce positionnement géostratégique. Elle n’a pas de vision claire sur la Oumma ni sur la vocation de l’Islam. C’est une confrérie remplie de slogans et de bavardage sans plus.

Se mettre en position de pion avancé contre la Syrie c’est de fragiliser davantage sur le plan militaire. L’Égypte des Frères Musulmans comme celle de Moubarak oublie les dangers qui la guettent : face à elle il y a la Turquie de l’OTAN. À côté d’elle il y a la Libye instable. Derrière elle il y a l’Éthiopie et le Nil sous l’emprise d’Israël. Au sud, il y a l’Afrique avec ses guerres larvées entre musulmans et Chrétien, cette Afrique est convoitée pour son pétrole et son uranium. L’allié historique, le Soudan, est partitionné par l’Empire…   La Jordanie est visée pour devenir une confédération palestinienne pour régler définitivement la question palestinienne vidée de son peuple et de son territoire historique. Bien entendu Israël avec sa nature belligérante est toujours en guerre contre l’Égypte. Regardons de nouveau la carte pour voir les bases américaines en Arabie et en Afrique qui encercle l’Égypte. La Wassatiya qui ne fait pas l’effort de voir son environnement historique, économique, géographique, militaire et son devenir n’est que ruines des territoires et des désastres des mentalités.

Se mettre en position de pion avancé contre la Syrie c’est accepter l’idée fallacieuse de l’instauration d’Émirats pseudo islamiques dans une recomposition régionale imposée par l’Empire au lieu d’avoir l’armée arabe syrienne un allié de poids contre l’expansion sioniste et dans une possible confrontation militaire  pour repousser l’agression à venir d’Israël. Nous pouvons continuer à mettre entre parenthèses la libération de la Palestine par les armées arabes.

Se mettre en position de pion avancé contre la Syrie c’est occulter le présent sombre et l’avenir incertain pour une place de strapontin dans la basse-cour des valets de l’impérialisme. Il faut être un insensé ou un  partisan passionné pour ne pas donner la priorité aux règlements des problèmes sociaux, politiques et idéologiques qui sont structurels en Égypte.

Nous posons nos problèmes en termes métaphysiques et nous attendons des solutions métaphysiques. Nos problèmes sont structurelles : l’Etat de droit, l’économie réformée, l’éducation performante, l’investissement socialement efficace. L’Islam est suffisamment riche et réaliste pour apporter les réponses pertinentes et opportunes, mais les islamistes n’ont pas de culture politique, économique, sociale. Ils importent les solutions qui ont fait faillite et qui ont provoqué la décadence du monde musulman. Ils parlent de sources, mais ils ne font pas d’effort de ressourcement de la pensée autre que celle de recopier et de réciter les livres dépassés du Moyen-âge. Sinon ils copient l’Occident sans analyse des fondements idéologiques de la pensée occidentale qui ne peut être importée comme on importe une bicyclette ou un lave-vaisselle.

A force de copier la révolution française et la Renaissance européenne tout en maniant le discours islamique les partisans de la Wassatiya sont en train d’exclure l’Egypte du cœur du monde arabe et de continuer à la marginaliser loin des enjeux de la géographie et de l’histoire.

 

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Partie 1 – Wassatiya : communauté de juste milieu ?|

Partie 2 – Wasstà : communauté de rayonnement !

Préjugés et ruines de l’esprit

J’ai cherché une raison ou une argumentation – religieuse, politique ou géopolitique – dans le discours, le comportement et les actions des islamistes (takfiristes, freristes et salafistes wahabbistes) pour justifier la Fitna en Syrie et la confrontation armée entre confessions musulmanes, je n’ai pas trouvé. Je ne trouve que la vague d’insenséisme qui englouti l’ensemble du monde arabe. Les insensés livrent aux peuples incultes et crédules des préjugés et des opinions sans fondements religieux et en contradiction avec les intérêts moraux et stratégiques du monde musulman. Il y a longtemps que j’ai exprimé mon positionnement religieux : je suis musulman comme Allah m’a nommé dans le verset 78 de la sourate Al Hajj.

Formatés par leur inculture politique et imbus de leurs savoirs remplis de préjugés, les savants et les élites sabordent l’Islam et sapent toute perspective de renaissance de la société musulmane. Ils refusent tout débat sur le curseur idéologique dans cette étape cruciale.  Ces imposteurs de l’Islam non seulement ils ont confisqué les tribunes pour propager leur préjugés et en faire une idéologie de combat au service d’un esprit partisan qui sert les intérêts d’Israël et de ses vassaux arabes, mais ils sont devenus Dieu ou ses mandataires ayant droit de vie et de mort sur les pauvres créatures qui ne s’insèrent pas dans leur nouvel ordre mortifère.

Je vous livre quelques citations de notre ami Albert Einstein et sans préjugés religieux et idéologiques essayer d’y retrouver quelques figures charismatiques du désordre qui sévit de plus en plus dans le monde musulman en parallèle à celui du despotisme politique des gouvernants en place (y compris ceux portés par la « révolution arabe ») :

Rares sont les gens capables d’exprimer avec impartialité des opinions qui diffèrent des préjugés qu’on a dans leur milieu social. La plupart des gens sont même incapables de concevoir pareilles opinions.

Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé.

Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement.

Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.

Bien entendu  je vais être traité  de sioniste par les uns et d’ignorant par les autres sous prétexte qu’Einstein était sioniste et qu’en qualité de musulman je dois me contenter de dire « Allah a dit et le Prophète a dit » sans tenir compte de nos préjugés qui pourtant détournent le sens du Coran et de la Sunna. Au Nom d’Allah (swt),  les fabricants et les rentiers de préjugés nous   poussent à faire de la diversion ou de la subversion selon le schéma tracé  par l’Empire et le sionisme. En tous les cas faire entendre ou faire voir une certaine lecture du Coran ou des Hadiths déboîtés de leur contexte socio-historique et de leur enchaînement logique textuel puis faire valoir une opinion à une époque comme étant le consensus de la Oumma  est la manifestation la plus  stupide et la plus tragique de ce qu’on appelle le préjugé et en même temps l’instrumentalisation la plus éhontée de la religion pour cultiver le préjugé dans une société qui a perdu tout sens critique et tout effort de connaissance.

Voici la définition la plus répandue (sur le net) du préjugé :

 Comme le mot l’indique, un préjugé est un jugement porté d’avance, « avant ». Avant quoi ? L’examen, la vérification ou le constat qui le justifieraient. Préjuger signifie donc : tenir pour acquis quelque chose qui, objectivement, ne l’est pas ; ou tenir pour vraie une affirmation qui, en fait, reste douteuse. C’est pourquoi  le préjugé semble bien être illégitime par définition : il consiste en une précipitation de l’esprit dans le jugement, opérée plus ou moins de bonne foi, et peu importe à cet égard qu’il soit « favorable » ou « défavorable ».

Opinion hâtive et préconçue souvent imposée par le milieu, l’époque, l’éducation, ou due à la généralisation d’une expérience personnelle ou d’un cas particulier

Le Coran a interdit le préjugé (Dhan = Ithm » et a exigé d’apporter preuve (Borhane) et de distinguer le vrai du faux avant de prendre position ou de prendre la parole  (Tabayyanou).

{O vous qui êtes devenus croyants , évitez beaucoup de conjectures : certaines conjectures sont des péchés.} Al Houjourat 12

La pédagogie et le sublime du Coran ne consistent pas à interdire ou à recommander, laissant ainsi la place au littéralisme froid et à l’interprétation erronée des insensés, mais à brosser l’image la plus complète de la situation à laquelle conduit le préjugé, l’opinion ou la conjecture :

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{O vous qui êtes devenus croyants , évitez beaucoup de conjectures : certaines conjectures sont des péchés. N’espionnez pas et ne médisez pas les uns des autres. Est-ce que l’un d’entre vous aimerait manger la chair de son frère  mort ? Cela, vous l’avez haï. Et prenez garde à Allah. Certes, Allah est Rémissif, Miséricordieux. O vous qui êtes devenus croyants  : Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus pour que vous fassiez connaissance. Certes, le plus élevé d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Certes, Allah Est Tout-Scient, Omnisavant.} Al Houjourat 12

Le préjugé et l’opinion conduisent à des catastrophes et rompent l’unité qu’Allah a voulu entre musulmans et entre musulmans et autres communautés. Les versets sont évidents et ils ne demandent pas de tafsir ou de recours à un savantissime clerc de l’Islam.  La pédagogie et le sublime du Coran montrent non seulement définissent le préjugé et étalent ses conséquences mais montrent comment éviter le préjugé par l’esprit de sens et le principe  de justesse qui consistent à analyser, à évaluer et à faire preuve de discernement par la connaissance des faits réels au delà des rumeurs, des opinions. Le Coran nous montre que  lorsque l’esprit de sens disparaît chez les élites et s’installe la confusion dans la société alors domine  la culture de l’insenséisme, de la rumeur,  de la propagande et de la casuistique religieuse qui conduisent à l’anathème, au déchirement et au clivage idéologique partisan ne tenant  compte ni des réalités, ni des priorités, ni de la vérité…

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{O vous qui êtes devenus croyants , si un perverti vous apporte une nouvelle, examinez-la pour que vous ne portiez point atteinte à des gens par ignorance, et que vous ne vous repentiez de ce que vous avez fait.} Al Houjourat 6

Le pervers est , dans les temps contemporains, celui qui déchire la communauté ou qui refuse sa fédération et se laisse tenter par les sirènes  qui appellent à une guerre de religion à l’intérieur de l’Islam pour le bon heur de Satan, du sionisme et de l’Empire. Les mêmes qui ont organisé la lutte fratricide et nuisible entre l’Irak et l’Iran sont les mêmes qui appellent aujourd’hui à une guerre entre sunnites et chiites ou qui veulent donner un caractère confessionnel à l’anarchie qui règne en Syrie lui occultant sa véritable dimension qui est géopolitique.

L’Islam est la culture de la responsabilité. Il ne tolère ni improvisation, ni anarchie, ni recours aux arguments fallacieux pour se justifier. La pédagogie et le sublime du Coran ont montré que le suivi du Coran et de la Sunna sont les garants de l’esprit de sens, du devoir de justice et du principe de justesse que doit posséder le musulman, gouvernant ou gouverné, dans l’aisance ou dans la difficulté, face à ses amis ou en guerre contre ses ennemis. Ainsi le discours coranique sur le préjugé et ses conséquences s’ouvrent par l’énoncé d’une règle que nul ne doit transgresser :

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{O vous qui êtes devenus croyants , ne devancez pas Allah et Son Messager dans le jugement. Craignez Allah. Certes, Allah Est Omni-Audient, Tout-Scient. O vous qui êtes devenus croyants , n’élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète, et ne faites pas retentir la voix en lui parlant, comme le retentissement de voix que vous vous faites les uns aux autres, afin que vos œuvres ne soient pas vaines, sans vous en rendre compte. Certes, ceux qui baissent leurs voix auprès du Messager d’Allah, ceux-là sont ceux dont Allah A Éprouvé les cœurs pour la piété. Ils auront une absolution et une immense rétribution. Certes, ceux qui t’appellent par derrière les chambres, la plupart d’entre eux ne raisonnent pas.} Al Houjourat 1

Sur le plan de la métaphore « devancer Allah (swt) » ou « élever la voix au dessus de celle de Son Prophète (saws) » c’est non seulement tourner le dos à l’Islam, mais émettre des opinions contraire à la lettre et à l’esprit de l’Islam. Le pire c’est de saper l’Islam en donnant des contre sens au Coran et aux Hadiths ou de faire valoir l’opinion d’un homme, vivant ou décédé, pour occulter la vérité, servir des intérêts partisans ou conduire la communauté musulmane au sectarisme, au déchirement, à la marginalisation, à l’insenséisme des divergences et des fausses querelles qui  épuisent le monde musulman  incapable de faire face face à ses prédateurs organisés et impitoyables.

Sur le plan du contexte de la Révélation certains exégètes relatent le contentieux qui a opposé Omar Ibn Al Khattab et Abou Bakr qui voulaient faire valoir leurs arguments pour la désignation d’un gouverneur autre que celui que le Prophète avait choisi. Omar et Abou Bakr ne sont pas des gens du commun, ils représentent l’excellence de l’élite musulmane, les authentiques Khalifes du Prophète (saws) qui ont gouverné selon la vertu et la compétence des mahdiyines ( bien guidés et bien sensés). Les gens de l’élite peuvent avoir des opinions différentes, mais jamais ils ne doivent laisser leurs opinions les dominer au point d’oublier les préceptes coraniques et les enseignements prophétiques. Si Omar et Abou Bakr sont tenus à l’humilité devant le Prophète et à l’obéissance stricte , il ne peut être permis de croire que le savoir ou la réputation d’un savant, d’un intellectuel ou d’un homme politique autorisent des innovations ou des libertés qui vont à l’encontre des règles de l’Islam.

Il y a bien longtemps qu’on ne se fait plus d’illusions sur les ignorants et les incultes qui nous gouvernent et nous trahissent, mais nous pouvons leur trouver des excuses : l’ignorance, le despotisme, la vassalisation, la rente. Le cactus arabe a montré toutes ses épines. Les élites religieuses sont celles qui provoquent le plus de dégâts. Les premiers souillent les territoires, les seconds nos esprits et notre devenir.  Nous ne pouvons trouver aucune excuse à nos docteurs en foi. L’Islam et les Musulmans doivent se libérer de toutes les rentes et de tous les totems. Le chemin est long, il exige de la patience et de la constance dans nos efforts et l’espérance dans la Miséricorde divine :

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{Et s’ils avaient patienté jusqu’à ce que tu sortes vers eux, cela aurait été meilleur pour eux. Allah Est Absoluteur, Miséricordieux.} Al Houjourat 5

Ceux qui devancent Allah et précèdent le Prophète perdent patience et ne se résignent pas au Jugement d’Allah. Ils croient qu’il peuvent impunément contourner, détourner, retourner ou faire accelerer  l’histoire à n’importe quel prix. Observez les révolutions arabes confisquées par les insensés et les assoiffés de pouvoir, au nom de l’Islam, et vous verrez  la vérité coranique se manifester sans voile : les imposteurs ne cherchent ni le bien des musulmans ni celui de l’humanité, mais la revanche sur les gouvernants et le triomphe de leur parti sectaire et inculte :

{Dis : « Allez-vous apprendre à Allah quelle est votre religion, alors qu’Allah Sait ce qui est dans les Cieux et ce qui est en la terre ? » Allah Est Tout-Scient de toute chose. Ils pensent te faire une faveur d’avoir adopté l’Islam ! Dis : « Vous ne me faites aucune faveur avec votre adoption de l’Islam. Mais c’est Allah qui vous fait une faveur en vous guidant vers la foi, si vous êtes véridiques ». Certes, Allah Sait l’Occulte des Cieux et de la terre. Et Allah voit tout ce que vous faites.} Al Houjourat 16

C’est ainsi que se termine la sourate Al Houjourat.

 

Les imposteurs de l’Islam et les otages palestiniens à Yarmouk

{Dites la vérité}

 » Le véritable savant est celui qui dit la vérité dans les moments de troubles (fitane). Dites la vérité. Cela ne retarde ni n’avance le terme de vie comme cela ne diminue ni n’augmente la subsistance » Hadith

Les événements tragiques qui montrent l’armée syrienne loyaliste prendre d’assaut le camp palestinien Yarmouk et l’exil dans l’exil des réfugiés palestiniens doivent nous inviter à réitérer nos sentiments de solidarité avec le peuple palestinien qui souffre de l’injustice mondiale, de  l’incompétence de ses élites et de l’imposture des Arabes et des Musulmans qui poussent l’outrecuidance à faire commerce de la misère au lieu de la régler.

A première vue la vision des conditions de vie misérable à laquelle s’ajoute la fuite humiliante des Palestiniens du camp de Yarmouk  soulève le cœur et fait perdre le peu d’estime pour l’armée syrienne qui se permet de prendre d’assaut des réfugiés sans armes, sans biens, sans destin.

C’est ce que la coordination entre la guerre subversive, la guerre psychologique, le matraquage médiatique  et la haine des musulmans en armes contre d’autres musulmans veut montrer : une armée inhumaine qui ne respecte ni réfugiés ni pacte ni civils. Cette armée dont on montre les atrocités tout en occultant son devoir de défendre sa patrie et tout en niant ses morts et ses blessés est pratiquement la principale visée du plan impériale et sioniste. Bachar Al Assad à l’instar de Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi  n’est que l’arbre qui cache la forêt visée par l’incendie.  Le monde arabe et musulman ne doit aspirer ni à construire un état de droit, ni à construire une armée de défense nationale, ni à vivre en paix pour régler ses contentieux avec l’histoire de sa décadence et de sa colonisation. Il est condamné à vivre dans les turbulences pour le profit de l’Empire, du sionisme et de leurs vassaux occidentaux et arabes.

Et pourtant  notre religion nous met en garde contre la transgression en portant atteinte à la vie, aux biens et à la sécurité des personnes :

« Celui qui tue une personne qui a conclu un pacte avec les musulmans (Mou’âhad) ne sentira pas l’odeur du paradis, alors que son odeur est sentie d’une distance équivalente à quarante années. » Rapporté par Boukhâry.

Les imposteurs de l’Islam sous la conduite d’un savant sénile et d’un prince parricide et régicide qui reçoivent les commandes de Tel-Aviv et Washington  ont décidé de recourir à l’horreur : prendre en otage les Palestiniens :

Ils ont cultivé suffisamment l’esprit infantile et partisan  auprès des Palestiniens  fanatiques de l’Islam qui ne connaissent de l’Islam que le superficiel et l’émotionnel. Ces stupides ne tirent pas leçon de l’aventurisme du FATAH au Liban au début des années 80 et se laissent piéger de la même manière pour se retrouver impliqué dans un conflit intérieur dont ils seront toujours les victimes s’ils prennent position. La seule position légal et légitime est de rester loyale et reconnaissant envers la main qui t’a secouru et abrité. Si tu désapprouves où tu supportes avec silence et dignité ou tu plies bagage et tu t’en vas ailleurs chercher un autre lieu d’asile. Lorsque l’esprit partisan et infantile l’emporte sur la raison et l’éthique alors le Palestinien devient l’artisan de son propre malheur et de la honte des siens. Plus personne n’ignore que des combattants palestiniens ont rejoint la sédition armée ajoutant  complexité et complication à leur situation déjà  confuse. Ces ingrats qui retournent leurs armes contre ceux qui les ont armés et entrainés  devront répondre à la question du pourquoi. Pour l’instant ils ont permis de transformer le camp de réfugiés de Yarmouk en zone d’opération des combattants mercenaires de l’OTAN : islamistes djihadistes en panne d’imagination, marxistes chrétiens en alliance avec les islamistes, Frères Musulmans adorateurs  des guides, des savants et de l’argent. Toutes ces fripouilles n’ont aucune honte à servir l’agenda impériale et à lui obéir au doigt et à l’œil, mais ils poussent le cynisme assassin et fourbe à prendre en otage un camp de réfugiés.

YARMOUK2Ce camp de Yarmouk, l’un des plus grands dans le monde, est une place stratégique dans Damas par ces cinq entrées. Il offre un abri pour la logistique de subversion (voitures piégées, tireurs d’élites, postes d’observation) et une population jeune désœuvrée, frustrée et désespérée donc manipulable et mobilisable pour devenir chair à canon de l’insurrection. L’armée syrienne, comme toute autre armée mise dans la même situation, n’avait pas d’autre alternative que de tenter par tous les moyens d’assiéger et de reconquérir  le camp et d’en reprendre le contrôle des accès stratégiques. La perte de ce camp c’est la perte de Damas. Jusqu’à preuve du contraire l’armée loyaliste syrienne est l’armée légale et en aucun cas un esprit juste et avisé n’irait lui interdire  de reprendre par la force des armes ce qui menace la sécurité intérieure du pays et l’effondrement de l’Etat. Le caractère islamiste ou non islamiste ne change rien à la nature du problème. Si nous devions prendre en considération le caractère islamique il serait contre les groupes séditieux car le Coran et la Sunna du Prophète interdisent la sédition armée et lui réserve le châtiment le plus humiliant et le plus implacable :

{Nous Avons Prescrit aux fils d’Israël que : « Quiconque tue une personne sans qu’elle ait tué ou corrompu de par la terre, serait comme s’il avait tué les hommes en totalité, mais quiconque la laisse vivre, serait comme s’il avait laissé vivre les hommes en totalité ». Nos Messagers leur sont venus, en fait, avec les évidences. Ensuite, beaucoup d’entre eux, après cela, sont des dissipateurs de par la terre. Toutefois, la punition de ceux qui font la guerre à Allah et à Son Messager, et sèment la corruption de par la terre, est qu’ils soient massacrés, ou crucifiés, ou que soient coupés leurs mains et leurs pieds opposés, ou qu’ils soient bannis du pays. Cela sera pour eux un avilissement dans le monde ; et dans l’au-delà, ils auront un immense châtiment. Sauf ceux qui se sont repentis avant que vous n’ayez pouvoir sur eux. Sachez qu’Allah Est Absoluteur, Miséricordieux.}

La casuistique de Qaradhawi, le bavardage insensé des Ali Belhadj, les appels au meurtre par Arrour et compagnie  ne changent rien à la signification de ces Ayat. On ne réalise pas le dessein d’Allah par le Haram, l’effusion de sang et l’insécurité.

Il y a le dessein du grand Satan qui se réalise en Syrie, dans la continuité de ce qui s’est réalisé en Libye : disloquer de  qui reste du monde arabe pour l’empêcher de tisser ce qui fait une civilisation capable de se réveiller et de présenter aux peuples comme alternative par la conjugaison progressive et pacifique des mentalités arabes collectives, des histoires communes de vie ensemble et de confrontation aux mêmes impérialismes et aux mêmes défis,  des élans trop certes mais qui ne manqueront pas de faire émerger la conscience de la liberté, du droit, de la légitimité et de la collaboration démocratique, des possibilités objectives de complémentarités des ressources, des métiers et des projets économiques. C’est ainsi que se construit une aire civilisationnelle qui peut donner naissance à une sorte de confédération musulmane, visage moderne du Khalifat ou autre forme de l’esprit de solidarité inter peuples et gouvernants musulmans. Nos apprentis religieux ne connaissent ni la stratégie, ni la construction de l’état, ni la grammaire de la civilisation, ni la réalité du monde et commettent un crime en s’impliquant dans des conflits dont ils ignorent les enjeux, les conséquences et les centres de décisions.

La bataille pour le contrôle du camp palestinien de Yarmouk n’est pas un fait isolé ni fortuit. C’est une construction diabolique qui doit être remise dans le contexte de la terreur internationale que mène l’Empire contre la Syrie s’appuyant sur ses vassaux européens, ses financiers arabes, et ses « révolutionnaires islamo otanesques dont la crainte de Dieu les autorise à massacrer les créatures de Dieu et à faire semblant de ne pas voir les diables qui les manipulent et qui les armes.  La Syrie est visée pour que sa mosaïque ethnique et confessionnelle disparaisse et qu’à sa place s’installe une guerre sans merci et sans fin entre toutes les composantes de la société laissant la Syrie aux mains des forces occultes qui peuvent désigner les seigneurs de guerre qui acceptent de travailler pour l’agenda sioniste et la normalisation avec l’empire et le sionisme contre l’Iran, le Hezbollah, la Russie et la Chine. Le même scénario appliqué en Irak et en Afghanistan est reconduit en Syrie sous la bénédiction des savants de l’égarement et des prédicateurs de la Fitna. Ces insensés portent sur la conscience et les mains le sang des innocents et les ruines du monde arabe. S’ils avaient un grain de sel de raison et de Taqwah ils auraient vu le plan diabolique impériale et l’aurait combattu sinon dévoilé. Ce plan vise à épuiser et à faire effondrer l’armée syrienne sans qu’il n’engage un homme ou un dollar américain. Il ne fournit que le renseignement et l’ordre de combat. Le sale travail est fait par les Arabes et les Turcs. Pour l’instant l’armée syrienne, malgré ses déboires, résiste miraculeusement au prix de la destruction de la Syrie? Seul Allah sait combien de temps cette résistance sera encore debout et quel sera le prix de cette résistance. Si jamais la résistance syrienne s’épuise alors le scénario diabolique qui a déjà été appliqué en Afghanistan sera mis en place : liquidation de tout l’islam djihadiste et politique qui s’est constitué en force de combat sous un étendard de confusion. Les États-Unis et leurs alliés européens auront réussi le double exploit de liquider d’une part l’axe de la résistance et de laisser la question palestinienne orpheline adoptée par les traitres arabes qui vont l’achever définitivement, puis d’autre part de liquider encadrement et exécutants qui seront le moment voulu qualifiés de terroristes et de criminels contre l’humanité. Qaradhawi et son association de séniles cyniques seront considérés comme des terroristes et interdit de fonds, d’antennes et traduits devant les tribunaux occidentaux pour crimes envers les Juifs,  les Chrétiens et les laïcs. Ils perdront ainsi le fruit de leur vie de trahison et le retour à Dieu sera plus humiliant et plus dur en châtiment.  Les dirigeants arabes qui ont servi le plan américain seront envoyés dans la fosse de l’histoire. L’empire a déjà la liste des pièces de rechange :

« Comme vous faites aux autres il vous sera fait de même »

Le camp de Yarmouk est sous le contrôle du front démocratique – commandement général qui est resté loyal envers la Syrie. En prenant en otage le camp de Yarmouk on attise les luttes intestines entre factions palestiniennes, on crée de la diversion dans leur feuille de route en déplaçant le problème non plus sur continuer la résistance contre Israël ou collaborer avec le sionisme et s’intégrer dans le nouvel ordre mondial dans la région ou le refuser, mais être avec ou contre le régime syrien et être avec ou contre l’illusion du khalifat Khwanji.  Les événements du camp de Yarmouk sont la manifestation flagrante de la dérive maffieuse, cynique et absurde de ceux qui rêvent de construire un Khalifat fondée sur la bonne gouvernance alors qu’ils sont insensés, incompétents et criminels :

{Dis : « Vous informerons-Nous des plus perdus en œuvres ? » : ceux dont l’œuvre s’est fourvoyée dans la vie terrestre, alors qu’ils s’imaginent avoir agi au mieux.}

S’il est triste de voir ceux qui appellent à Dieu recourir à des procédés qui cultivent la haine  entre des factions devant combattre contre le même ennemi il est encore plus affligeant de voir que ce scénario n’est pas étranger au scénario qui s’est déja passé dans le camp Nahr al Bared au Liban où l’armée libanaise a employé l’artillerie et l’aviation pour déloger un « groupe ». Quelle est la stratégie dans ce type d’opération et pourquoi la réitérer. La réponse est effarante si elle ne répond à aucune logique et elle est horrible lorsqu’on lui donne l’explication rationnelle la plus plausible : faire admettre dans l’opinion palestinienne, l’opinion arabe et l’opinion mondiale favorable que les armées arabes traitent les réfugiés d’une manière plus dure et plus humiliante que ne le font les sionistes. C’est un procédé connu qui s’appelle « l’effet contamination » qui permet de contaminer une image relativement correcte et de décontaminer une image laide pour la rendre plus présentable. Dans le cas présent du camp de Yarmouk l’effet est scandaleux : l’autorité palestinienne réagit vite en demandant à l’ONU de trouver une solution aux réfugiés de Syrie et de faire tout le nécessaire pour les faire transférer en Palestine. Quelques milliers de réfugiés ont été habilement orientés vers les camps de Turquie.  L’opération marketing pour désavouer l’armée syrienne était rodée. Encore une fois je dois avouer que les Arabes, dans l’état de décomposition sociale et politique et dans l’état de putréfaction intellectuelle et morale sont prêt à tout pour arriver à leur conquête de pouvoir, mais ils sont dans l’incapacité de produire des scénarios si bien élaborés. Ce sont des médiocres que l’armée syrienne aurait pu nettoyer en quelques semaines si elle n’avait pas affaire à un complot international. Ce complot dépasse la Syrie dans ses objectifs et sa mise en œuvre.  L’Iran, la Russie et la Chine semblent pour l’instant avoir compris le scénario.

Dans ce conflit mondial, la question palestinienne est d’importance cruciale. Elle est la boussole du monde . L’empire et le sionisme veulent que cette boussole ne reflète que leur réalité enchanteresse qui fait l’impasse sur la justice et les droits des Palestiniens. Dans la stratégie de l’enchantement et de la fabulation nous avons le Khalifat allié de l’Empire qui se dessine péniblement. Dans ce Khalifat où on voit les déchirement à venir entre les Émirs du Qatar,  les Ottomans, les Rois bédouins et les Mamelouks d’Egypte  se dessine un rattachement de Gaza à Égypte et celui de Ramallah à la Jordanie. La bataille du camp de Yarmouk intervient dans un moment où Mechaal a achevé son opération marketing à Gaza volant à la résistance palestinienne sa victoire et la plaçant dans une allégeance au Qatar, Abbas annonce sa décision de création d’une confédération jordano palestinienne, Netanyahu lance un vaste programme de colonisation réduisant davantage les territoires arabes. Le HAMAS ne doit pas gaspiller son capital de sympathie ni nuire à ses nombreux martyr à cause du culte la personnalité que la confrérie frériste cultive au lieu de cultiver le réalisme, la loyauté et l’islam originel.

La plus grande victoire que nous pouvons réaliser sur nos ennemis est celle que nous réalisons sur nous-mêmes. Elle passe par l’impératif de garder la tête au-dessus des eaux troubles et de trouver des jalons et des points de fuite pour construire une perspective de vue à même de voir un semblant de réalité se dessiner dans la confusion et la convulsion. Devant l’emballement jouissif des journaleux embarqués pour le compte de l’empire nous ne pouvons que dire la vérité même si elle heurte les bonnes consciences musulmanes qui rêvent d’un khalifat pour ne pas voir l’horreur de ses partisans. La plus grande victoire c’est de dire nous refusons que cela se passe en Algérie  même si nous devons encore supporter les médiocres qui nous gouvernent et qui n’ont pas l’honneur et la dignité de tourner le dos aux tombeurs de la Libye et de la Syrie au lieu de leur dérouler le tapis rouge. Comme la vérité, le tapis rouge ou le dos tourné ne changera pas à l’équation algérienne grand chose. Notre maladie est profonde, elle nous emportera tous comme un cancer incurable dont on ressent les métastases

Les malheurs qui frappent les Musulmans  sans distinction ont leur origine, selon le Prophète (saws) dans  la généralisation de la malveillance dans les cœurs, les esprits et les comportements des Musulmans. Quelle pire malveillance que de verser le sang des innocents ou de débattre avec passion du futile et de l’accessoire et rester insouciant devant l’imposture et la trahison. Le Khabat est la malveillance. La langue algérienne a su trouver le mot juste pour désigner le cancer et le Malin nuisible : le Khabith. Comme Satan il frappe ceux qui n’ont plus de défense immunitaire ou qui se sont trop longtemps exposés aux nuisances. Qu’Allah nous protège du Khobt et des khoubata   au sens propre et figuré. Amin !

Ces Khoubata qui parlent notre langue, pratiquent notre religion et règnent en maitres sur nos esprits, nos cœurs et nos destins ne sont pas ceux qui se réclament éradicateurs ennemis de l’Islam, mais ceux qui se sont autoproclamés détenteurs de la vérité suprême et de la science infuse leur donnant  le droit non de parler de Dieu et d’agir pour Dieu, mais de parler au nom de Dieu et d’agir pour Satan. Il est de notre salut moral et public de les dénoncer et de leur tourner le dos.  Il n’est pas normal que depuis le mouvement de décolonisation nous les voyons exprimer leur allégeance à des monarques séniles, rétrogrades, agents de l’empire et du sionisme contre le bon sens et le sens logique de l’histoire et qu’ils jettent l’anathème sur Boumédienne, Kadhaffi, Assad et Nasser qui ont tenté, mal tenté, de lutter contre l’impérialisme et de mettre en place les bases du développement industriel, agraire et social qui fait défaut. Le temps a montré en Tunisie et en Égypte que les Charlatans n’ont aucun programme de justice sociale, de développement social et économique et encore moins de réformes et de modernisation de l’État. Ils font plus de tort à l’Islam et aux Musulmans que les laïcs et les athées dont la nuisance est confinée aux microcosmes et non à l’ensemble de la société musulmane qui est sous le charme du mensonge des assoiffés de pouvoir et des docteurs de la casuistique religieuse que l’Islam condamne.

Je ne suis pas un opposant de l’Islam, je suis un opposant à la bêtise qu’elle prenne habit de nationalisme ou d’islamisme. Il y a suffisamment de souffrance, mais aussi de talent dans le monde arabe et musulman pour que nous puissions nous libérer des mimétisme aliénants et inventer une nouvelle voie de développement et de gouvernance qui respecte notre religion, nos intérêts et la pluralité de nos différences. Nous avons trop souffert du colonialisme pour le tolérer de nouveau et lui donner excuse pour se jouer de nous à cause de l’infantilisme des uns et de la surenchère idéologique et démagogique des autres. Al Ibrahimi a considéré à juste titre que le colonialisme est une des souillures de Satan confirmant l’antagonisme religieux et idéologique entre le coran et la doctrine impériale. Se soumettre à cet empire c’est trahir le Coran et trahir nos martyrs ainsi que décevoir les peuples en quête d’espoir et de salut.

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Combien il avait raison le Prophète (saws) de refuser que le pouvoir et l’autorité soient confiées à des insensés ou à des gens qui réclament le pouvoir se croyant les plus méritants ou les plus capables à l’exercer. S’il avait dit le contraire chacun aurait construit son émirat au seuil de son gourbi et chacun aurait tué le reste de l’humanité pour une parcelle de jouissance de ce monde  qui aux yeux d’Allah n’a même pas  la valeur d’une aile de moustique.  Bouteflika et consorts au lieu de cultiver le baise main ils devraient tirer leçon de l’actualité et engager des réformes structurelles et profondes en redonnant l’Algérie aux Algériens avant que les insensésde part et d’autre ne liquident la vie et l’avenir du peuple algérien  pris  en otage  et mis en assistance comme un inapte.

{Allah ne nous châtie pas à cause de ce qu’ont commis les insensés d’entre nous}

 

Al Forqane II : Les brigades Al-Qassam et Al-Qods déjouent tous les complots

La résistance palestinienne qui a réalisé l’exploit de mettre en échec l’« Opération plomb durci » a montré la supériorité du faible lorsqu’il est déterminé à se défendre contre l’arrogant. Dans la bataille militaire la symbolique Al Forqane « le critère » a triomphé de « Hanouka » le nom de code de l’agression de décembre 2009.

Trois après, nous sommes entrés dans la phase de Forqane II avec un nouvel embrasement du front. Cette fois-ci, les enjeux symboliques qui s’affrontent sont les mêmes « le critère de vérité » comme « le mythe de Hanouka ». Mais, aujourd’hui si les enjeux sont les mêmes avec plus d’acuité et de perversion, d’autres mythes vont tomber.

En 2009, le mythe de l’invincibilité de l’armée sioniste a été pour la seconde fois mis à terre par les David arabes du Liban et de Palestine.

En 2009, Moubarak et les rois arabes se sont rangés du côté de Goliath.

Allah a voulu que la Palestine soit la respiration historique du monde, le pouls cardiaque du monde arabo-musulman. Elle est le berceau des Prophètes. Tout ce qui arrive de profond en Palestine se répercute nécessairement sur le monde et vice versa. Voir à ce sujet mon livre « les révolutions arabes et la Palestine » réalisé à la suite de la conférence que j’ai donnée au Comité Action Palestine de Bordeaux. Moubarak a été emporté comme un débris en quelques semaines pour sa complicité dans les crimes odieux et impardonnables commis contre la population de Gaza.

Les « révolutions arabes » nées à la suite de la résistance héroïque Al Forqane ont été confisquées par les appareils du mouvement islamiste au profit de l’Amérique qui ont fait de ce « moment mystique de l’histoire » une trahison pour donner caution morale et religieuse à l’OTAN d’intervenir masquée ou dévoilée en Libye et en Syrie laissant l’impression que l’heure du triomphe est arrivée pour les Bédouins Arabes et le « néo Ottoman » Erdogan qui se voyaient conduire le monde musulman et arabe au consumérisme capitaliste, à la liquidation de la cause palestinienne, et au Sykes Picot bis. C’était sans compter sur la résistance palestinienne et ses traditions de lutte.

Tout le monde voyait la fin de la Syrie, la liquidation de la cause palestinienne, le démembrement du monde arabe, la guerre contre l’Iran et l’invasion de l’Algérie sous la bénédiction des Frères Musulmans qui se croyaient les nouveaux maitres des lieux.

Le déplacement de l’émir du Qatar, PDG de la plus grande base américano pétrolière  dans le monde, à Gaza devait sceller la fin de la résistance que le HAMAS sous l’impulsion des Frères égyptiens avait commencé à liquider en se montrant traitre envers la Syrie, en s’ouvrant au Qatar et en proposant une trêve unilatérale sans contrepartie.  L’Empire, aux abois, tenu en échec en Syrie avait besoin de plus de temps et le front en Palestine devait être mis sous anesthésie. Le Qatar et les Frères Musulmans égyptiens croyaient corrompre la résistance palestinienne avec les milliards de dollars et la Dawla islamiya oubliant que les Gazaouis ont oublié la faim et le désir de manger après un long blocus, et la signification de « l’Islam est la solution » après plus d’un an de gouvernance islamique aussi infantile qu’incompétente.

Au moment où les uns désespéraient de voir la fin qu’ils attendaient alors que les autres attendaient avec impatience la levée des obstacles qui les empêchaient d’avancer vers une étape nouvelle, les brigades AlQassam et AlQods déjouent tous les complots et faussent tous les calculs : Al Forqane est de nouveau en vigueur.

Al Forqane, le critère de vérité, la discrimination entre le faux et le vrai, entre le juste et l’injuste va s’imposer à tous. Il y a un Dieu au-dessus de toutes les créatures qui met à néant tous les stratagèmes.  Soumis au Décret divin, l’Empire et le sionisme sont faillibles et se comportent contre leurs propres intérêts par précipitation et par  arrogance. Soumis au Décret divin les Arabes traitres à leur cause sont mis devant leur responsabilité. La question syrienne ne peut plus occulter leur nature perfide. Les Frères Musulmans sont dévoilés devant le monde musulman et sont contraints de prendre une position douloureuse avec des conséquences qu’ils n’ont pas prévues comme ils n’avaient pas prévues de révolution ni de prendre les clés des tyrans et agir comme eux.

Les Frères Musulmans, plus tôt que prévu, sont tenus de choisir leur camp : la cause palestinienne et la résistance avec comme conséquence l’anéantissement des faux espoirs avec les monarchies, les pseudo révolutions et le flirt avec l’Empire et son dauphin. Sinon ils seront exposés à la rue arabe, à leurs opposants arabes nationalistes et laïcs. Plus personne ne peut jouer son avenir politique sur le dos des Palestiniens et de la Palestine sans se faire brûler les ailes et la cervelle.

Dans «  Le dilemme arabe et les dix Commandements US » j’ai montré l’impasse de la confiscation de la « révolution » et l’empressement insensé d’applaudir à la mort de Kadhafi ou à l’appel à la mort de Bachar Al Assad. J’avais considéré que ces comportements sont absurdes et dénotent l’affrontement dans le monde musulman, indépendamment du qualificatif islamiste ou non islamiste, de deux écoles de pensée : l’école du pragmatique et du réalisme cynique qui est prête à composer et à détruire l’axe de la résistance pour des considérations partisanes, et l’école des principes qui refuse de composer car sa culture n’est pas une culture d’appareil, mais une philosophie de résistance, de dignité pour les peuples arabes et musulmans.

Il est vrai que les opportunistes et les cyniques ont pris le train en marche, mais ce train est en train de dérailler car c’est un train qui va à contre-courant de l’histoire. L’histoire annonce la naissance d’un Nouveau Monde multipolaire et la fin de l’hégémonie impériale et sioniste. Une partie des Frères Musulmans ne savent pas lire l’histoire, la grammaire des civilisations et les germes du futur qui sont en train de pousser sous nos yeux.

 

Ce que l’Empire, le sionisme, l’Occident agonisant et les Français en particulier ne savent pas ou ne veulent pas voir c’est que dans l’Islam il y a et il y aura toujours une faction qui restera sur la voie de la vérité, cette faction sera invincible jusqu’à la fin des temps. Elle consentira des sacrifices et donnera des martyrs sans s’impliquer dans les fausses querelles et les faux combats.

Cette faction est diluée dans le monde musulman, mais elle est présente au sein des Frères Musulmans, des Salafistes, des nationalistes et même au sein de certains laïcs ou marxistes arabes qui ne connaissent pas l’Islam, mais qui en portent le potentiel : le désir de changer, le désir de se libérer, le désir de résister, le désir de construire un autre monde où règne la liberté, la justice, la justice sociale…

La Palestine est le signe annonciateur…

Al Forqane II annonce la fin des anciens et des nouveaux mythes. La fin de l’invincibilité des puissants. La fin des rêves des Bédouins arabes et du Khalife ottoman, la fin de l’insenséisme de ceux qui se réclament de la Sunna. C’est le début du cauchemar pour la frange aristocratique et élitiste des Frères Musulmans et des « Thouars » de l’OTAN. Al Jaabari rejoint ses frères de combat  après avoir accompli son devoir sans changer de principes.

Allah a voulu que chacun soit l’épreuve de l’autre :

{Si Allah voulait, Il les réduirait à l’impuissance, mais Il veut vous  éprouver les uns par les autres.} Mohammed 4

L’épreuve est l’instrument du Forqane qui sépare le grain de l’ivraie. L’épreuve va unifier de nouveau le HAMAS qui a intérêt pour sa crédibilité, son efficacité à s’inscrire dans un cadre non partisan. Comme pour l’ensemble de la confrérie, l’issue de l’affrontement violent et sanglant pour la nouvelle invasion de Gaza va déterminer quelle est l’école de pensée qui va conduire le monde musulman dans ses rapports aux autres.

L’épreuve est une conscientisation qui met la lumière sur les rentiers qui ont fait de l’Islam une rente religieuse, politique et sociale permettant à l’Empire et au sionisme de l’instrumentaliser en la mettant au service de l’effusion du sang des musulmans, effusion sacrilège. Jamais Allah ne donnera primat religieux ou idéologique  à ceux qui ont transgressé la vie humaine qu’il a rendu sacrée. Nous les voyons se déjuger, se discréditer en tentant de minimiser la résistance héroïque des Palestiniens. Nous les voyons chercher à réconcilier la résistance avec le projet de pax américaine au Moyen-Orient.

Nous espérons ne pas voir d’autres trahisons, d’autres compromissions. Chaque musulman est comptable de chaque goutte de sang qui tombe  sur cette terre. Elle lui donnera de la gloire et de la dignité ou de l’humiliation et des malheurs selon qu’elle soit versée pour la justice et la vérité ou non.

De la trahison ou de la fidélité des uns et des autres Gaza sera non seulement le cimetière des combattants des uns ou des autres, mais la lueur d’espoir ou de malédiction pour les uns et les autres.

Celui à qui Allah accorde  la victoire, nul ne peut le vaincre.

Celui qui a choisi Hijarat Sijjil comme symbole de résistance voit la victoire devant ses yeux, même si l’ennemi et le défaitiste la voit impossible ou lointaine :

{ أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِأَصْحَابِ ٱلْفِيلِ } * { أَلَمْ يَجْعَلْ كَيْدَهُمْ فِي تَضْلِيلٍ } * { وَأَرْسَلَ عَلَيْهِمْ طَيْراً أَبَابِيلَ } * { تَرْمِيهِم بِحِجَارَةٍ مِّن سِجِّيلٍ } * { فَجَعَلَهُمْ كَعَصْفٍ مَّأْكُولٍ }

{N’as-tu donc pas vu comment ton Dieu A fait des gens de l’éléphant ?

N’a-t-Il pas détourné leur ruse en fourvoiement ?

Et Il envoya contre eux des volatiles par volées,

leur lancer des pierres de marne entassées.

Il les a rendu  comme de la paille rongée.}

Al Fil

La pierre peut faire tomber le F16, le résistant isolé peut faire déjouer tous les complots et ainsi dire aux hommes que jamais la question palestinienne ne sortira de l’équation humaine : elle restera le critère, l’indice, l’annonce, la mesure de l’état du monde. La bataille de la Palestine sera la bataille des volatiles de feu contre les mastotondes de l’occupation si les spoliés en Palestine et ceux qui leur apportent soutien moral et matériel se hissent au niveau requis, sur le plan général à  faire du combat pour la libération de la Palestine un combat pour la liberté et la dignité des peuples, sur le plan islamique  un combat entre le Haqq et le Bàtel, un chemin sur la quête du salut dans la vie future. Allah ne donnera aux croyants  la géographie, le territoire, la dignité, la prospérité, le pouvoir que si et seulement si ils font de la quête de la rencontre de Dieu leur principale préoccupation :

{Certes, la terre sera héritée par Mes Dévoués vertueux.} Al Anbiya 105

{ Et Nous voulons faire don à ceux qui furent opprimés de par la terre, en faire des modèles, faire d’eux les héritiers,   leur donner pouvoir de par la Terre, et montrer à Pharaon, à Hàmàne, et à leurs soldats ce qu’ils appréhendaient de leur part.} Al Qassas 5

Il n’y a pas de place à l’esprit partisan et sectaire pour ceux qui veulent fonder une civilisation à visage monothéiste qui enfante des libérateurs et des civilisateurs car elle ne peut être enfantée que par des libérés et des civilisés en rupture avec tout ce qui est contraire à la vertu, au dévouement, à l’adoration d’Allah et à la fédération des forces, toutes les forces qui refusent l’exclusion et le monopole.

Chaque bataille et chaque épreuve viennent comme des gifles frapper les Arabes et les Musulmans somnolents : il est temps de se réveiller et de mettre fin à l’esprit sectaire et partisan; il est urgent de s’unifier et d’avoir une seule et même boussole pour ne pas rester encore comme des débris de détritus humains emportés comme des proies faciles vers les gueules des prédateurs insatiables.

La Syrie et la rhétorique fallacieuse des imposteurs

On rapporte que Farouk Tayfour, vice-président du CNS et responsable de la confrérie des Frères Musulmans, a sommé, à partir de la Turquie où il réside, les brigades internationales « révolutionnaires » de frapper les quartiers habités par les minorités syriennes « nassirites (Nossayriyine – Alawiyines) ». On lui attribue ces propos en ce moment où la violence en Syrie semble ne plus connaitre de fin ni de limites faisant fi de toutes les analyses et de toute rationalité :

« Les jours et les semaines suivants connaitront de bains de sang sans précédent, via des voitures piégées en gros, et des attaques aux obus contre les quartiers résidentiels et les liquidations ».

Je ne connais pas le Ghayb d’Allah, mais je peux me permettre quelques remarques sur l’avenir :

La première : le pari impossible d’éradiquer une minorité même au prix de massacres et de génocides. Les Ottomans ont tenté de mater,  d’éradiquer,  de convertir au sunnisme cette faction musulmane « égarée » ou « innovatrice », mais ils ne sont pas parvenus à leurs fins. Nous avons l’expérience actuelle des Bosniaques musulmans que les Européens auraient aimé ne pas voir en Europe. Ils sont toujours là aussi dynamiques. Comme tous les rescapés des massacres en Afrique et ailleurs ils semblent donner raison à cette sentence de Ali Ibn Abi Taleb (ra) : « Les rescapés des massacres deviennent plus nombreux et plus prospères »

La seconde : depuis quand l’Islam et les Musulmans, au nom d’Allah et de l’Islam, pratiquent-ils le massacre systématique ? De telles déclarations et de telles pratiques non seulement sont contraires à l’Islam, mais elles sont désavouées par le(s) Prophète(s) (saws). N’est-ce pas que les soldats, les policiers et les fonctionnaires de l’État syrien sont des musulmans ou des chrétiens citoyens syriens. N’est-ce pas que le Kofr al Bawàh est tellement évident qu’il ne demande pas d’être explicité. La population syrienne, les forces armées et la communauté de savant ne sont pas d’avis unanime  qu’il y ait une mécréance flagrante de leurs dirigeants. Si tel est le cas allons-nous considérer toute la population, tous les fonctionnaires et tout les religieux de Syrie comme des mécréants sur qui il faut imposer par la force un État islamique ? Quel serait la viabilité et la faisabilité d’un État islamique fondé sur la terreur?  Si les gouvernants et les fonctionnaires syriens sont apostats ou renégats il faudrait alors déclarer la guerre à toute la planète y compris au milliard et demi de musulmans ! Il faut déclarer la guerre aux Frères Musulmans en Algérie qui ont collaboré avec le régime impie et déclarer la guerre à leurs occurences en Egyptye et en Tunisie qui n’appliquent toujours pas la Charia et ne parviennent pas à gouverner d’une manière sensée ni a mettre en application la justice sociale de l’Islam.  Commanderont-nous aux autre la bonne foi sans nous l’imposer à nous mêmes. Un peu de sérieux et de cohérence !

La troisième : Si nous tolérons le massacre des Nassirites syriens au nom du sunnisme nous devons nous préparer à un avenir sanguinaire et diabolique, car nous allons permettre l’assassinat et l’éradication de toute différence confessionnelle et doctrinaire. Qui va empêcher les assoiffés de sang, de pouvoir,  et de purification d’introduire dans l’Islam la pratique médiévale de l’inquisition et, en son nom, « persécuter » les Chiites, les Ismaélites, les Soufies, les Ibadites… Cette logique macabre et insensée ne va-t-elle pas donner des idées plus morbide et plus absurdes dans les têtes d’abrutis que le monde musulman produit par sa misère morale et intellectuelle et qui vont au nom des hanbalites ou des chaffites déclarer les malékites hérétiques et désacraliser leur sang et leur bien. Toute dérive qui commence faisant croire à l’individu qu’il est la vérité absolue et que tous les autres ont tort le conduit à mettre l’existence des autres en péril.

La quatrième : si nous tolérons que les Nassirites syriens soient exposés à la vindicte des groupes terroristes au nom de l’Islam il faudrait que nous acceptions que l’instinct de survie et la solidarité des minorités se mettent de concert pour opposer une résistance non seulement farouche, mais sanguinaire. Le sang appelle le sang et les ruines appellent les ruines. La question n’est pas de mourir, mais pourquoi et pour qui mourir ou donner la mort ? Pour l’indépendance, la liberté, l’Islam, la dignité ? Jamais au grand jamais ces notions ne deviendront une réalité dans une société ou dans un territoire où le sang a coulé et où la haine et l’esprit de vengeance sont devenus culture nationale.

La cinquième : Si la divergence doctrinale et confessionnelle dans l’Islam est une innovation hérétique qui peut trouver explication dans l’histoire houleuse et confuse à un moment historique alors l’effusion de sang du musulman en dehors de ce que Allah a permis, car relevant de la Justice est un blasphème, un sacrilège, une malédiction. La question doit être posée à l’orthodoxie sunnite qui semble ne pas voir ses propres contradictions : combien de Firqa et de sectes le sunnisme comporte-t-il ? Allez-vous faire le jeu de Brezinski et de Bernard Levy en occupant les Musulmans à s’entretuer au profit du sionisme et de l’Empire ? Allez-vous éliminer tout ce que votre cerveau malade et votre religion corrompue  ce qui n’est pas « Frère Musulman » ?

La sixième : l’esprit maraboutique qui pratique le Chirk par le culte de la personnalité rend les Frères musulmans otages du chef sans possibilités d’analyse. L’esprit maraboutique même s’il se réclame de la modernité, de la démocratie et de la science, en réalité est un esprit fossile. Nous avons vu comment un vieux sénile est en train de conduire le monde musulman vers l’implosion et vers l’émergence d’un Vatican musulman sans que personne n’ose lui dire : ça suffit !

La septième : Si nous devons poser la question de la légitimité religieuse et politique des Frères Musulmans et de ceux qui se réclament du Sunnisme et qui aggravent les disparités entre Musulmans au lieu d’unifier et de serrer les rangs dans ces moments difficiles : apportez votre preuve si vous êtes dans le vrai, est-ce que l’Islam demande ou est-ce qu’il tolère les comportements et les idéologies partisanes, sectaires et tout ce qui provoque à terme la fragmentation de la communauté et mène à la haine et à l’effusion de sang.

La huitième : L’esprit partisan et sectaire vous a autorisé, contre le bon sens et la vision stratégique, confisquer des « révolutions ». L’état des lieux aurait dû vous montrer les difficultés qui vous attendent en matière de gouvernance dans un monde où vous n’avez aucun levier entre les mains. La priorité n’est ni la Libye ni la Syrie et en soutenant ou en réalisant la Fitna dans ces pays vous avez déjà perdu toute crédibilité et toute prise sur l’avenir qui vous annonce sa désapprobation et l’impasse dans laquelle vous vous êtes enfermés par votre aveuglement et votre ignorance que l’éloquence de vos discours n’a pas pu cacher. Comme un vernis, vous êtes transparents et craquelés de partout.

La neuvième : comme les neuf plaies d’Égypte, la dernière est mortelle. Qaradhawi et les Frères Musulmans ont donné à l’Empire et au sionisme ce qu’ils n’avaient jamais espéré voir :

–      Les Musulmans s’entretuent évacuant de leur champ de préoccupation la question palestinienne et l’occupation étrangère des pays musulmans.

–      S’inscrire comme facteur de déstabilisation pour justifier l’intervention étrangère qui n’attend que l’appel au secours des Chrétiens d’Orient pour récupérer l’Église d’Orient dans l’Église d’Occident et continuer à dépecer le monde musulman l’empêchant de construire son unité politique, économique, culturelle et géographique hors de l’emprise de l’Empire et du sionisme.

–      Manipuler l’élite musulmane. L’association des vieux séniles irresponsables et les Frères partisans de la Fitna sont inscrits dans la liste du terrorisme international. Les États-Unis et Israël ne manqueront jamais, au moment où l’exigent leurs intérêts stratégiques, de faire de ces « illuminés » ce qu’ils ont fait à Ben Laden et à El Qaeda : déclaration de guerre après les avoir instrumentalisés.

Je ne reviens pas sur la question de l’argumentation religieuse cautionnant l’effusion de sang. Nous sommes nombreux et de plus en plus nombreux à exiger que ceux qui parlent au nom de l’Islam et en notre nom de Musulmans qu’ils apportent leurs références religieuses : Coran et Sunna sur la licitée de l’effusion de sang. Nous avons montré dans d’autres articles le sacrilège de porter atteinte à la vie humaine. La religion, la politique, le bon sens, la géopolitique se conjuguent pour discréditer la pensée et les actes des Frères musulmans qui se sont avérés les véritables imposteurs de l’Islam.

Je me suis toujours posé la question :  pourquoi Malek Bennabi n’avait aucune sympathie pour les Frères Musulmans à l’exception de Hassan al Banna qu’il voyait comme un homme d’exception. L’expérience avec Nasser, l’expérience en Algérie avant et après le processus électoral, et leurs comportements insensés et dangereux sur la scène internationale, ces derniers mois, confirment la clairvoyance de Malek Bennabi et répondent à toutes mes interrogations.

Les salafistes infantiles et monarchistes ont été le leurre pour masquer l’avancée sournoise des dirigeants des Frères Musulmans qui ont exploité l’engagement et les souffrances de leurs militants qui ont confiance en eux. Ils viennent réclamer, aujourd’hui, au nom de leur exil et de leur séjour en prison, que nous leur accordions crédit et confiance aveugle comme si l’exil, la prison, la torture et la mort n’ont pas touché d’autres personnes croyant eux aussi avec conviction en leur cause et se dévouant jusqu’à la mort pour elle.

L’islamophobie est justement cette compétence à créer de la diversion et de la méfiance\défiance  pour engager une action militaire ou une action subversive. Elle est parvenue à discréditer, pour longtemps, les islamistes, en gandoura ou en costume cravate, car si leur rhétorique est plaisante ils restent sur le plan religieux, mental et politique  des  usurpateurs, des imposteurs qui répondent parfaitement à l’image donnée par le Prophète sur ces  » religieux » qui font plus de dégâts dans leur communauté que ne le ferait des loups affamés dans une bergerie.

La verve partisane et sectaire de Qaradhawi

 Verve partisane et esprit sectaire

Al Qaradhawi emporté par sa verve partisane et sa position sectaire continue de perdre toute retenue et toute réserve que lui imposent son rang de président de l’Association Internationale des Savants Musulmans et son titre de Savantissime (‘alama) de l’Islam. Au moment où Qatar, anglo-saxon de culture, adhère à la francophonie, Qaradhawi  demande, sur son site, aux pèlerins du Hadj 2012 de manifester à la Mecque contre les Iraniens et contre le Hezbollah pour leur soutien au régime syrien comme il demande aux musulmans de boycotter la Russie et la Chine et d’invoquer Allah contre eux pour les mêmes raisons.

Il oublie qu’il va perdre de nouveau la face comme lorsqu’il avait promis au mois de Ramadhan de venir prier le jour de l’Aïd à la grande mosquée de Damas faisant fi de l’existence et de l’importance des savants Syriens, se croyant sans doute l’incarnation du retour du Messie Ibn Mariam.  Les musulmans ont d’autres chats à fouetter que manifester contre le régime syrien ou boycotter les produits russes et chinois.

Il ne se rend pas compte que les Bédouins, parmi lesquels il réside, n’ont pas boycotté les produits israéliens et américains après l’opération plomb durci contre Gaza.  Si les hommes libres et dignes de ce monde devraient boycotter quelque chose ou quelque état ils boycotteraient les Bédouins qui ne viennent pas en aide aux Palestiniens et qui ne brisent pas le blocus sur Gaza.

Si les Musulmans devaient se mettre en guerre, ils doivent faire la guerre au monde entier, à commencer par leur indolence,  par les savants de la Fitna et par les gouvernants despotes et incultes qui les gouvernent de l’Est à l’Ouest et du Sud au Nord des terres d’Islam. S’il y avait une priorité, ce serait d’aller libérer l’Afghanistan et la Palestine. Pourquoi les Musulmans iraient-ils se mettre à dos les Russes et les Chinois alors que l’Empire et le sionisme les écrasent suffisamment pour ne pas chercher à ouvrir d’autres fronts .

Qui a intérêt à rendre service à l’OTAN et à conserver l’hégémonie impériale américaine sur le monde ? N’est-il pas dans l’intérêt des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud de voir la fin du monde unipolaire de Pharaon, de ses bases, de ses armées et de sa suprématie économique et financière.

Pourquoi un nouveau reniement et d’autres concessions stratégiques ? N’est-ce pas Qaradhawi qui avait dit aux Tchétchènes, il y a quelques mois de cela, qu’il est inutile de continuer à combattre les Russes et qu’il vaut mieux vivre en paix avec eux ? Étrange est le comportement de ce savant qui dit une chose et son contraire. Il avait bien interdit le recours à la violence armée et considéré ses partisans comme des ignorants et des kharidjites ! Est-ce que la nation musulmane va pouvoir supporter longtemps ces confusions, ces contradictions émanant non seulement d’un savant, mais de la communauté de savant qui est derrière lui et qui ne met pas fin à ses errements.

Est-ce que musulmans avaient besoin d’une fatwa pour assassiner Kadhafi ou Assad. Ils vivent suffisamment dans les ténèbres de la haine, de la confusion et de l’ignorance pour partir en guerre contre tout et n’importe quoi. Le rôle du savant héritier est de leur apprendre la patience, la réforme ontologique et sociale pour que la Promesse d’Allah se réalise lorsque le changement s’impose puis se réalise dans la société.

Est-ce que le savoir érudit des savantissimes va nous mettre à douter de notre modeste connaissance de notre religion et de notre Coran au point de fermer nos yeux, nos oreilles, nos cœurs et nos esprits à la logique de l’Islam ?

Est-ce que le Hadj est une révolution à la sauce des Frères Musulmans dont leur idole le président égyptien vient de rendre hommage à l’autre le Lénine musulman en faisant une lecture sacrilège du Coran :

 » Mais Allah ne craint, parmi Ses Dévoués, que les savants « 

إنَّمَا يَخْشَى اللَّهَ مِنْ عِبَادِهِ الْعُلَمَاءُ إِنَّ اللَّهَ عَزِيزٌ غَفُورٌ

Toutes les lectures et toutes les traductions, y compris celles des orientalistes, ne se permettent pas de dire qu’Allah craint ses créatures ou qu’il les craint par admiration ou par respect ou par l’honneur qu’Il leur accorde.

{Mais ne craignent Allah, parmi Ses Dévoués, que les savants. Certes, Allah Est Invincible, Absoluteur.}  Fater 28

L’esprit partisan enflammé,  même s’il maitrise parfaitement l’Arabe et le Coran,  non seulement confond le complément d’objet avancé avec le sujet reculé, mais arrive fatalement à confondre le sens malgré sa science et son érudition :

Ainsi, il introduit un esprit politique et partisan là où la spiritualité est de rigueur, mais il occulte l’aspect géostratégique et occulte les véritables ennemis de la     Nation là où la vigilance est de rigueur. Il introduit de la confusion sachant que la confusion crée de la discorde et de la violence au sein de la communauté.

Le prêche de Qaradhawi face à  la lettre et à  l’esprit du Coran

Voilà ce que dit Allah sur le Hadj :

{Le Pèlerinage : ce sont des mois connus. Quiconque s’y impose le Pèlerinage, alors pas de jouissance, de perversité ou de controverse durant le Pèlerinage. Ce que vous faites de bien, Allah le Sait. Et approvisionnez-vous. Oui, sans doute, le meilleur approvisionnement, c’est la piété. Et prenez garde à Allah, ô doués d’entendement.

Vous n’encourez aucun blâme en aspirant à une Munificence de votre Dieu. Mais quand vous déferlez du Mont ‘Arafàt, psalmodiez le nom d’Allah au al-Mash‘ar al-harām (Muzdalifah). Invoquez-Le comme Il vous A Guidés, quoique vous étiez auparavant du nombre des fourvoyés.

Puis, déferlez par là où les hommes ont déferlé, et implorez Allah de vous Absoudre, car Allah est Absoluteur, Miséricordieux.

Et lorsque vous aurez terminé vos rites, psalmodiez le nom d’Allah comme vous pensez à vos ancêtres, ou d’une pensée plus ardente. Il est parmi les hommes qui disent : « O notre Dieu, Accorde-nous dans le monde », et ils n’auront aucune part dans la vie Future.

Et il en est parmi eux qui disent : « O notre Dieu, Accorde-nous du bien dans le monde, du bien dans la vie Future, et Préserve-nous du châtiment du Feu ».

Ceux-là auront une part de ce qu’ils ont acquis. Allah Est Prompt à demander compte.

Et psalmodiez le nom d’Allah en des jours déterminés. Mais celui qui s’empresse en deux jours ne commet pas de péché; et celui qui s’attarde ne commet pas de péché. Ceci concerne ceux qui sont peiux. Prenez garde à Allah et sachez que vous serez tous conduits vers Lui.

Il est parmi les hommes celui dont les paroles dans la vie terrestre te plaisent, qui prend Allah en témoin sur ses bonnes intentions, alors qu’il est le pire des ennemis ;

et lorsqu’il se détourne de vous, il s’évertue à corrompre sur terre, à détruire la récolte et le bétail, mais Allah n’Aime pas la corruption.

Et si on lui dit : « Prends garde à Allah », il est pris d’orgueil par sa coulpe. Que la Géhenne lui suffise donc, et quelles piètres couches !

Et il est parmi les hommes : celui qui se sacrifie pour l’agrément d’Allah. Allah Est Compatissant pour Ses créatures.

O vous qui êtes devenus croyants, entrez dans la paix en totalité et ne suivez point les pas de Satan. Il est pour vous un ennemi évident.} Al Baqarah 197 à 206

{O vous qui êtes devenus croyants, ne profanez point les rites sacrés d’Allah, ni le mois sacré, ni les offrandes à immoler, ni les marques des bêtes à immoler, ni ceux qui se dirigent vers la Maison Sacrée, aspirant à une munificence de leur Dieu et à un agrément. Et lorsque vous vous déliez de l’Ihràm, vous pourrez chasser. Que la haine contre les gens qui vous rebutaient de la Mosquée Sacrée, ne vous pousse point à agresser. Entraidez-vous à la justice et à la piété. Ne vous entraidez point au péché et à l’agression. Prenez garde à Allah. Certes, Allah Punit sévèrement.} Al Maidah 2

Je n’ai pas de grandes connaissances puisque je ne suis pas savant!  Ce reproche qu’on me fait  est un syllogisme fallacieux qu’entretiennent l’esprit partisan et la démarche vaticaniste au sein de l’Islam pour empêcher tout esprit de réfléchir et de contester. Nous n’avons le droit que de contester les gouvernants que les savants égarés et partisans jettent à la vindicte populaire, mais ces savants sont des infaillibles car ils ont des doctorats en théologie.

Moi et chaque musulman adulte et sachant lire avons l’obligation d’être critiques, car nous allons rendre compte à Allah de nos décisions et de nos comportements et tout particulièrement dans les périodes de Fitna. Je préfère rencontrer Allah lui disant j’ai opté pour telle décision, car mon analyse de la situation m’a montré tels éléments et surtout m’a montré les dangers de l’effusion de sang  et de discorde au sein des musulmans que de le rencontrer avec du sang sur les mains ou de l’insouciance, celle du suiveur qui  va dire à Allah j’ai suivi bêtement tel savant, je ne savais pas qu’il m’a égaré.

On me dit souvent, tu sors, du consensus des savants comme si j’étais un hérétique anarchiste. J’ai cherché le consensus je ne l’ai pas trouvé ;  je suis donc obligé sur le plan intellectuel et idéologique de construire mon argumentaire et choisir mon camp ou ma solitude. Par ailleurs, je ne revendique ni le savoir académique, ni le titre de savant, ni celui de Faqih, ni celui de Moujtahid. Je revendique mon droit à la liberté de penser et de dire ma vérité selon mon éducation, ma culture et ma sensibilité. J’impose mon point de vue à personne. Je donne mes arguments pour dégager ma responsabilité dans la Fitra qui gouverne le monde musulman.

La  sourate al Hadj est suffisamment évidente pour ne pas nécessiter des débats théoriques et des controverses sectaires et partisanes :

{Et lorsque Nous avons désigné  à Abraham l’emplacement de la Maison : « Certes, ne M’associe absolument rien, et purifie Ma Maison pour les circumambulants, pour ceux qui prient, qui s’inclinent et se prosternent.

Et appelle les hommes au pèlerinage, ils te viendront à pieds et sur toute monture, ils viendront de tout ravin éloigné.

Afin qu’ils participent aux avantages qui leur reviennent, et qu’ils invoquent le nom d’Allah en des journées connues, pour ce qu’Il leur a octroyé comme bétail de bêtes. Alors mangez-en et nourrissez l’infortuné et le miséreux.

Ensuite, qu’ils se délient de leurs interdits, qu’ils accomplissent leurs vœux, et qu’ils fassent la circumambulation autour de la Maison antique. »

C’est ainsi, car quiconque magnifie les symboles sacrés d’Allah, cela est un bien pour lui auprès de son Dieu. Et le bétail vous est rendu licite, sauf ce qui vous est signalé. Évitez donc l’infamie des idoles, et évitez le faux parler,

en purs monothéistes à l’égard d’Allah et non comme polythéistes. Et quiconque associe à Allah, c’est comme s’il s’affalait du ciel et que les oiseaux le ravissent, ou comme si le vent le faisait choir en un gouffre profond.

C’est ainsi, et quiconque honore les rites sacrés d’Allah, cela fait alors partie de la piété des cœurs.

Vous y avez des avantages jusqu’à un terme fixé, ensuite son lieu d’aboutissement est la Maison antique.} Al Hadj 26 à 33

Magnifier les symboles sacrés d’Allah et honorer comme il se doit les rites sacrés d’Allah peut sembler difficile à comprendre dans leur étendue, leur sens et leur portée. Les avantages sont spirituels, intellectuels ainsi que bénédiction du temps, des efforts et des dépenses consentis lors du Hadj. Faudrait-il dénaturer le sacré et les avantages en leur donnant une coloration partisane et sectaire ?

Que nos savants répondent s’ils ne veulent pas que leurs Fatwas ne soient pas des mauvaises innovations que des insensés vont utiliser pour d’autres raisons plus viles encore. Allah soit témoin je me désolidarise de cette bid’âa.  La seule chose que Ton Prophète (saws) a faite sur le plan politique est d’introduire l’empressement du pas lors de sa ‘Omra  pour montrer la force et la vitalité de sa communauté face aux idolâtres de Qoraïsh.

Est-ce que l’armée syrienne, le peuple syrien qui soutien le gouvernement  Assad, les Iraniens et les chiites peuvent être comparés aux idolâtres de Qoraïsh ? Est-ce que le Prophète (saws) et ses Compagnons (ra) ont fait du pèlerinage une invocation de malédiction sur les autres ?

Est-ce que le Prophète (saws) n’a pas dit lors du sermon d’adieu :

« Ô Musulmans, écoutez moi et soyez raisonnables. Vous savez que les Musulmans sont frères. Un Musulman n’a droit qu’à la part des biens de son frère qu’il lui cède de plein gré. Ne soyez pas injustes envers vous mêmes. Ai-je bien transmis le message ? Vous comparaîtrez un jour devant Dieu, c’est pourquoi vous devrez éviter de vous égarer et de vous entretuer après ma mort. Que ceux qui sont ici présents transmettent ce message aux absents, ils le comprendront peut être mieux que ceux qui l’auront écouté. Vous serez interrogés à mon sujet, que direz-vous alors ?

Et la foule de répondre : »Nous certifions que tu nous as communiqué ton message, que tu as accompli ta mission et que tu nous as prodigué tes conseils ». »

Si le Hadj devait devenir une manifestation politique, la politique dit qu’il y a des priorités dans l’acte politique et dans ses conséquences. La priorité évidente, mais pourtant décisive est devant nos yeux : A la fin du pèlerinage les pèlerins se déverse en millions sur la Palestine avec des invocations pour aller prier dans le troisième lieu saint de l’Islam. La Palestine sera libérée par Allah Akbar. Allah Akbar sera la proclamation de la grandeur d’Allah l’Invincible dans la bouche et le cœur de millions de musulmans  qui conjuguent dignité pour leurs frères palestiniens, spiritualité et unité de la communauté musulmane qu’aucune frontière ne doit empêcher.

Pour l’instant nos savantissimes voient avec satisfaction Allah Akbar profané par des  assoiffés de pouvoir et des barbares qui se donnent en spectacle risible à l’Islamophobie qui avance et se donne les repères et les forces pour nous déclarer d’autres guerres psychologiques, médiatiques, idéologiques, économiques, politiques et militaires. Pendant ce temps nos savantissimes font les guignols et cultivent la confusion et le hors temps géostratégique.

Est-ce que l’Iran et le Hezbollah sont les ennemis du monde musulman ? Est-ce que Qaradhawi, ses savants et leurs commanditaires connaissent la valeur de ces peuples dans le monde musulman et tout particulièrement leurs réalisations en matière de défense ? Est-ce qu’il est de notre intérêt ou de l’intérêt de l’Empire et du sionisme d’entrer dans des luttes fratricides ?

Est-ce que le Hadj n’est pas l’union ou du moins la fédération de tous les Musulmans ? Est-ce que la Sourate Al Hadj ne s’achève pas par un appel à l’émergence de la communauté unique sous le titre unique de Musulman ?

{Il (Allah) vous a élus et ne vous a imposé nulle gêne en religion, la confession de votre père Abraham. C’est Lui (Allah) qui vous a nommés musulmans, par le passé et dans ceci (le Coran),   afin que le Messager soit témoin auprès de vous et que vous soyez témoins auprès des hommes.} Al Hadj 77

Qu’est-ce qui doit primer durant ce mois sacré : la consécration de cette unité coranique, la ,paix et la réconciliation ou l’appel à l’effusion de sang et la discorde partisane et sectaire ? Si l’insensé et l’ignorant peuvent passer outre le contenu et le sens du Coran est-ce qu’un savantissime peut les ignorer, car il est  emporté par sa sénilité, sa mégalomanie et son esprit partisan qui pourtant ne siéent pas au rang du savant rabanniy.

Questions

Pour que le sensé – même s’il n’est pas savant –  se distingue de l’insensé – même si ce dernier est savantissime – il faut nous mettre sur le terrain politique et interroger politiquement nos savants partisans et sectaires qui sont en train de s’imposer comme des monopoles totalitaires de la pensée dans le monde musulman :

Question N° 1 :

Ces pieds nickelés qui ont détruit la Libye et qui veulent détruire la Syrie au nom de la révolution arabe, est-ce qu’ils étaient les inspirateurs et les instigateurs des révolutions en Tunisie et en Égypte ? N’ont-ils pas confisqué les sacrifices de la jeunesse par des arrangements d’appareils ? Ont-il un cap et une feuille de route pour la suite des opérations ?

Question N° 2

Ces mêmes pieds nickelés ont refusé la révolte du peuple algérien lorsqu’il a été dépossédé de sa victoire électorale sous prétexte qu’il ne faut pas se révolter contre les gouvernants et sous prétexte que la Fitna ne travaille pas l’Islam et que les « enragés du FIS » les avaient dépossédés de leur œuvre de longue haleine d’islamisation lente et scientifique de la société algérienne. Si un peuple ou un parti avait le plus de légitimité et de légalité religieuse à prendre les armes c’était bien le peuple algérien, car il y avait trahison évidente et flagrante par le recours à la force militaire pour confisquer la voix du peuple. Cette confiscation arrangeait les Français, les Américains et les Saoudiens, elle devenait halal pour le pouvoir algérien et quiconque se révolte était dans le haram. Ces mêmes pieds nickelés font valoir des arguments opposés pour la Libye et la Syrie faisant semblanbt de ne pas voir les monarchies rétrogrades,  liberticides et caricaturales de l’Islam.  Quelle est cette logique à double vitesse? Est-ce que Mohamed (saws) serait d’accord avec votre hypocrisie et votre jeu à double face ?

En ce qui me concerne j’ai apporté mes critiques à ceux qui ont pris les armes en Algérie sur le plan politique car une victoire politique ne peut être transférée sur le plan militaire où l’armée avait le plus de chance de l’emporter et faire oublier la défaite politique. Sur le plan stratégique était-il interessant de donner un champ d’expression à la lutte antiterroriste qui veut éradiquer la voix et la voie de l’Islam politique et social ? Sur le plan social était-il juste  de faire payer au peuple algérien un nouveau prix du sang alors qu’il n’était pas prêt à payer ce prix et à défendre la voie islamique qui restait davantage un refuge contre le despotisme qu’une adhésion responsable ? Etait-il légitime et légal sur le plan religieux de mener une guerre fratricide ou de répondre à une guerre fratricide ? Qui est le mort, la veuve, l’orphelin dans cette guerre ? Quelle a été le devenir de l’Islam sur le plan social? Pourquoi Mohamed (saws) a refusé de prendre les armes? L’a t-il fait par amour de l’oppression ou par miséricorde pour sa communauté qui allait payer le prix du sang, des larmes et des ruines toute action empressés et improvisée.

Pourquoi nos pieds nickelés ne respectent pas les ordres de notre Prophète ? Sont-ils plus savants que lui ?

Pourquoi ces mêmes pieds nickelés ne tirent pas leçon de ce qui s’est produit en Algérie?

Mille et un pourquoi ne semble pas venir à l »esprit ni émouvoir le cœur de nos savants belliqueux et empressés de faire couler le sang des musulmans. Kadhafi, Assad et tant d’autres peuvent trouver à nos yeux, pour ne pas dire aux yeux d’Allah, excuse du fait de leur ignorance de l’Islam et de leur entêtement à conserver et défendre leur pouvoir à n’importe quel prix, mais quelle excuse ces pieds nickelés vont chercher pour trouver excuse auprès de nous. Je n’ose pas dire auprès d’Allah (swt) et de Son Prophète (saws).

Conclusion

J’ai l’habitude d’entendre les bonnes consciences apaisées par le suivisme et le conformisme me dire : encore des écarts de langage du frère Omar. Il vaut mieux méditer  mes écarts de langage qui ne porte du tort à personne que suivre les écarts d’un savant dont chaque mot, chaque silence et chaque changement de la calotte sue sa tête produise un séisme dans le monde musulman.

Si les chiites suivent à la lettre les recommandations de Khaminei de manifester à la Mecque contre l’Amérique pour sensibiliser les Musulmans contre une guerre qui se prépare contre eux, et si les sunnites suivent Qaradhawi de manifester à la Mecque contre les Iraniens qui soutiennent la Syrie et d’invoquer contre les Russes qui empêchent l’OTAN Dde réitérer son agression contre la Libye, la question ne sera plus qui a tort ou qui a raison, car tous nous aurons contribué à faire de la peine à notre Prophète (saws) en nous battant les uns contre les autres à la Mecque et de faire de notre plus grande catastrophe  une Fitna dans notre  religion.

Celui qui veut prendre la peine de réfléchir à l’incohérence des pieds nickelés qui soutiennent l’idée que  la divergence dans la communauté est une miséricorde, mais s’empresse de déclarer la guerre aux autres communautés lorsqu’elles ne partagent pas sa confession ou sa doctrine je l’invite à lire ce texte :  Hadith – Divergence et diversité : Miséricorde ou malédiction ?

Omar Mazri

La verve partisane et sectaire de Qaradhawi

Les « antisionistes » de gauche alliés d’ Israël contre la Syrie

Auteur : Kimyongur Bahar

A tous les « pro-palestiniens » qui reprennent en chœur le bobard selon lequel Assad le président de Syrie serait un allié d’Israël « parce que la frontière du Golan est solidement sécurisée » et « parce que la Syrie n’a plus tiré une balle vers Israël depuis 1973 ».

Théorie aussi ridicule que d’accuser Cuba d’être alliée des USA parce que l’armée cubaine n’a toujours pas envahie les côtes de Floride ni attaqué la base US de Guantanamo.

Une analyse intelligente de la journaliste Lizzie Phelan, elle aussi victime du maccarthysme bobo ambiant…

Comment les « antisionistes » de gauche se sont alliés avec Israël contre la Syrie

Le mythe :

Il y a un concept ridicule, parmi un grand nombre de groupes de gauche ainsi que parmi les opposants au gouvernement syrien, voulant que le régime israélien ne veuille pas voir tomber Assad. Comme les « antisionistes » autoproclamés, beaucoup de ces groupes se contentent de se bercer d’illusions en croyant que leurs deux ennemis sont du même côté. Dans le cas de plusieurs groupes socialistes, ils pensent que ce forcing de la crise syrienne dans leur récit « antiautoritaire » global (quel que soit l’état dans lequel ils appliquent ce récit) leur permet de maintenir une façade d’anti-impérialisme.
Le “socialist newspaper”, journal socialiste basé à Londres, écrit : « Israël, bien que hostile à la Syrie, pourrait dépendre du régime baasiste pour garder la frontière au calme. Par conséquent, la critique de Bachar est plus discrète à Tel-Aviv. »
Et Simon Assaf du « SocialistWorker » écrit :
« L’idée que les Syriens ordinaires qui luttent pour changer leur pays sont les pions d’un complot occidental est absurde … En fait, la Ligue arabe tente de lancer au régime une opportunité. »
Ce point de vue est également largement répandu parmi l’opposition islamique au gouvernement syrien. Rafiq A. Tschannen du « Muslim Times » écrit : « Israël croit qu’il sera plus en sécurité sous le régime d’Assad que sous un nouveau gouvernement dont les pouvoirs sont inconnus ou sous le nouveau régime extrémiste islamique qui ouvrirait un nouveau front de guerre avec l’État juif. »
Les médias d’État israélien ont activement alimenté cette manipulation, puisque cela était bénéfique pour l’État d’Israël, pour discréditer le gouvernement syrien à la fois aux yeux des Syriens et des Arabes parmi lesquels la coopération avec Israël a toujours été la ligne à ne pas franchir. Par conséquent, le but de ces reportages était de créer une fausse perception qu’Israël ne serait pas impliqué dans l’insurrection contre le gouvernement syrien. De la même manière que les puissances de l’OTAN ont tenu à présenter l’insurrection libyenne comme étant « une révolution interne ».
Au début de l’année 2011, dans un article du Haaretz intitulé « le dictateur favori d’Israël », de grands efforts sont faits pour dépeindre le président syrien comme un faible larbin de l’Etat d’Israël. L’article régurgite des critiques syriennes courantes ainsi que des sources de frustration de l’échec du gouvernement syrien à reprendre le plateau du Golan.
L’article va même jusqu’à reprocher à Assad de ne pas attaquer Israël. L’ironie qu’un journal israélien soit critique envers l’échec d’un président à attaquer Israël n’est apparemment pas perçu par tout le monde. Le plus incroyable étant que ces groupes antisionistes aient choisi de croire les spins doctors des médias de l’État israéliens.
L’opposition syrienne basée en Turquie, le Conseil national syrien (CNS), a également suivit le mouvement. Le leader maintenant déchu du CNS, Burghan Ghallion, a déclaré au journal israélien le Ynetnews : « Nous sommes convaincus que principal allié du régime syrien est Israël ».

Démystifier le mythe :

Toutefois, les faits suivants exposent tout ce qui précède comme étant seulement une partie de la machine de guerre psychologique dirigée par le Qatar, l’Arabie Saoudite, Israël et les pays de l’OTAN, qui est une partie essentielle de l’agression générale mené contre la Syrie, et que ces gauchistes ont rejoint de leur propre gré : l’allié le plus important d’Israël, les Etats-Unis, a appelé à plusieurs reprises, parmi ses autres alliés, à un changement de régime en Syrie.
Le plus grand allié d’Israël, les États-Unis, a fait pression pour un changement de régime en Syrie bien avant que les premiers signes d’insurrections aient commencé. Le plus célèbre, en 2007, étant le général Wesley Clarke, qui servait en tant que commandant suprême des forces alliées entre 1997 et 2000, et qui avait déclaré avoir reçu une note du bureau du Secrétaire américain de la Défense, indiquant que le gouvernement syrien serait l’un des sept gouvernements que les États-Unis détruiraient dans les cinq années à venir.
Une récente Une du Guardian titrant : « L’Arabie saoudite envisage de financer l’armée rebelle Syrienne », est dans le style typique des médias libéraux basés dans les pays de l’OTAN, une manipulation malveillante. Le texte de cet article traite précisément du plans des États-Unis et, par extension, des plus importants alliés régionaux d’Israël, le Qatar et l’Arabie saoudite, de payer les salaires des insurgés. Mais un peu plus bas dans ce même article, il est également signalé que ce soutien avait débuté plusieurs mois auparavant. Un titre moins trompeur serait de remplacer « envisage de financer » par « augmente son soutien à … », Toutefois, un titre fidèle à la réalité suggèrerait qu’un contrôle extérieur de l’insurrection Syrienne existait déjà depuis le commencement.
En effet, le Qatar et l’Arabie saoudite ont une longue histoire d’hostilité envers le parti Baas syrien et la politique étrangère syrienne, un fait qui se reflète dans leurs deux principaux médias (respectivement Al Jazeera et Al Arabiya) qui déforment sévèrement la couverture des événements en Syrie depuis le début.
Mais, mettre en évidence ce contexte donnerait trop d’importance à l’analyse cohérente du gouvernement syrien, que la crise au sein de ses frontières est créé de l’extérieur. Un fait que même les groupes de gauche s’empressent d’essayer d’en minimiser ou d’en rejeter l’importance, et qui résulte à l’encouragement du récit adverse que l’impérialisme a rendu dominant à travers sa machinerie médiatique.
Pourquoi est ce que ce même article du Guardian, ainsi que les gauchistes occidentaux qui prétendent que Assad est bon pour Israël omettent de mentionner que, par exemple, au début du mois d’avril, les Etats-Unis se sont ouvertement engagé à doubler leurs aides aux insurgés, à hauteur d’un montant supplémentaire de 12 millions d’euros, sous couvert « d’aide humanitaire » ? Ou l’aveu récent de ces derniers laissant savoir qu’ils arment activement les insurgés en utilisant le Qatar comme intermédiaire ? Ou qu’en Février, William Hague, secrétaire d’État des Affaires étrangères britanniques et solide allié israélien, a promis plus de matériels aux insurgés, insistant sur le fait qu’il n’y avait « pas de limite sur les ressources » que la Grande-Bretagne fournirait ?
Il ne devrait pas être nécessaire d’expliquer aux antisionistes que la politique étrangère américaine et israélienne ne font qu’une.

L’Axe de la Résistance :

La Syrie est un membre de l’Axe de la Résistance, qui est la seule résistance militaire efficace qu’il reste contre Israël. Il est composé de la Syrie, de l’Iran ainsi que de la résistance à l’intérieur du Liban avec le Hezbollah à sa tête. Loin d’être une option « sûr » pour Israël, comme l’expose l’écrivain du « Al Akhbar », Amal Saad-Ghorayeb, dans sa critique de la troisième voie qui a saisi une grande partie de la gauche occidentale, la Syrie s’est toujours placée sur la ligne de front, risquant sa propre survie, et a été impliqué dans tous les conflits israélo-arabes depuis sa prise de pouvoir.
La Syrie a été le plus fervent partisan des mouvements de résistances libanais contre l’occupation israélienne ; Le Hezbollah a explicitement attribué à maintes reprises sa capacité à gagner la guerre contre l’invasion israélienne du Liban, en 2006, au soutien de la Syrie et de l’Iran. Un an après le début de l’insurrection en Syrie, l’idée ridicule qu’Israël ne poursuit pas un changement de régime en Syrie commence à s’effriter. Le ministre du Renseignement israélien, Dan Meridor, a indiqué sur une radio israélienne, ce qui était une évidence depuis le début : Le changement de régime en Syrie romprait le pacte de défense mutuel entre l’Iran et la Syrie, isolant ainsi l’Iran et coupant la fourniture d’armes au Hezbollah. La Syrie, le plus grand adversaire d’Israël, serait enfin paralysé.
Cela n’a pas été rapporté par les médias israéliens, qui se sont assurés d’empêcher cette évidence de voir le jour, en sachant clairement que cela rendrait la position des meneurs – antisionistes autoproclamés – des insurgés en occident et dans le monde arabe plus intenables. Pourtant, ces meneurs, qui soutiennent qu’Assad est bon pour Israël, ont été alors incapables de concilier pourquoi Israël bat sans relâche les tambours de guerre contre l’un des alliés les plus importants de la Syrie, à savoir l’Iran.
En plus de vouloir se débarrasser d’Assad pour s’assurer de l’hégémonie militaire de la région, Israël a également un intérêt économique à faire déguerpir les oléoducs de la Syrie, de l’Iran et de l’Irak qui pourraient rivaliser avec l’oléoduc BTC d’Israël et les plans pour le gazoduc européen Nabucco.

L’opposition pro-Israël :

Grâce à l’impulsion croissante, l’apparence pro-Assad, pourtant déjà peu convaincante, des médias israéliens commence à s’effriter et de plus en plus de voix au sein de l’opposition syrienne ont franchit la ligne rouge en paraissant amical envers Israël. MK Yitzhak Herzog, qui a déjà occupé des postes ministériels au parlement israélien, a déclaré que les dirigeants de l’opposition syrienne lui ont dit qu’ils désiraient la paix avec Israël après la chute du président Bachar al Assad. En effet, Bassma Kodmani, membre du CNS a assisté à la conférence du Bilderberg de 2012, où le changement de régime en Syrie était à l’ordre du jour. Kodmani avait déjà appelé à des relations amicales entre la Syrie et Israël dans un talk-show français, allant même jusqu’à déclarer : « Nous avons besoin d’Israël dans la région ».
Un autre membre du CNS, Ammar Abdulhamid, a déclaré son soutien aux relations amicales entre Israël et la Syrie, dans un entretien avec le journal israelien « Ynetnews ».
Plus tôt cette année, une conversation téléphonique entre Radwan Ziyade du CNS et Mouhammad Abdallah a émergé, dans laquelle ils demandaient au ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, plus de soutien.
En dehors du CNS, des enfants d’anciens dirigeants, aujourd’hui dans l’opposition, se sont joints à la foire d’empoigne pro-israélienne. Ribal Al-Assad, le fils de l’oncle de Bachar el-Assad ainsi que l’ancien vice-président en exil, Rifaat al-Assad, voient d’un bon œil la possibilité pour la Syrie de faire la paix avec Israël. Quand au fils de l’ancien Premier ministre syrien Nofal Al-Dawalibi, il a déclaré dans une interview sur une radio israélienne que le peuple syrien voulait la paix avec Israël.
Dawalibi a formé le « Conseil National de Transition », un autre groupe d’opposition externe rivalisant avec le CNS pour la prise de pouvoir après une possible chute du gouvernement syrien. Ces querelles sectaires et ces désunions, qui sont le miroir de la Libye post-Kadhafi, menace maintenant de sévir en Syrie. Plus bas dans la hiérarchie de l’opposition, des voix pro-israéliennes sont encore présentes. Danny Abdul-Dayem, le porte-parole officieux de l’armée syrienne libre, est apparu sur CNN implorant Israël d’attaquer la Syrie.
Dans une interview à la chaîne israélienne Aroutz 2, Sheikh Abdullah Tamimi, un imam de la ville syrienne de Homs en exil, a déclaré que l’opposition syrienne n’avait aucune hostilité envers Israël. Tamimi a entreprit de solliciter un soutien financier et militaire pour les sunnites en Syrie et au Liban.

Les sionistes anti-Assad et les dirigeants israéliens :

Les socialistes ont choisi de fermer les yeux sur le fait que les sionistes de premier plan ont soutenus l’insurrection syrienne, et ce depuis sa création. Les sénateurs américains John McCain et Joe Lieberman, tous deux bien connus pour être des amis proches de l’entité sioniste, ont rencontré le CNS ainsi que des insurgés syriens à la frontière turque, et ont par la suite demandé aux États-Unis de les armer. En réalité, Joe Lieberman appelle à la guerre contre la Syrie depuis 2011.
Un autre sioniste bien connu, Bernard-Henri Lévy, qui a été le fer de lance de la destruction de la Libye par les bombardements aériens de l’OTAN, a également appelé à une attaque contre la Syrie.   Plus récemment, des voix au sein du gouvernement israélien se sont fait plus entendre et ont été plus exigeante dans leur désir de voir le remplacement du gouvernement syrien par un régime fantoche plus amical.
Le président israélien, Shimon Peres, lors de la réception de la « Médaille de la Liberté » des mains du président américain Barack Obama, a déclaré que le monde devait se débarrasser d’Assad. Qu’il reçoive une telle médaille nécessite déjà son propre article consacré à psychanalyser un tel événement, mais qu’il puisse également prétendre, tout en faisant partie d’un système qui est responsable d’abus parmi les plus graves de l’histoire de l’humanité, que d’un point de vue « humain » Assad devrait s’en aller, devrait vraiment faire réfléchir les soi-disant antisionistes. D’autres membres du gouvernement israélien, tel que le vice-Premier ministre, Shaul Mofaz, ont incité les puissances mondiales à instaurer un changement de régime en Syrie du même style qu’en Lybie.
Sans oublier que le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a appelé le « monde à agir » pour supprimer Assad tandis que le vice-ministre israélien, Danny Ayalon, a accusé le « monde » de méfaits pour ne pas agir contre le gouvernement syrien, et a offert une « assistance » israélienne aux réfugiés syriens. Euphémisme pas vraiment convaincant pour armer les insurgés à la frontière.

Conclusion :

En dépit de la volonté affichée du gouvernement américain pour le changement de régime en Syrie, qu’ils ont clarifié à maintes reprises, Israël a manifestement des intérêts économiques et militaires. Israël est à la poursuite d’un changement de régime en Syrie, notamment de l’éclatement de l’Axe de la Résistance ainsi que de la destruction de plans d’oléoducs concurrents. En dépit de nombreuses déclarations publiques faites par les membres de l’opposition syrienne qu’ils sont pro-israélien et la multitude de responsables du gouvernement israélien appelant à la chute du gouvernement syrien ainsi que les lobbyistes et les figures sionistes clés comme Bernard Henri-Lévy soutenant l’insurrection, les prétendus socialistes antisionistes ainsi que les groupes islamiques persistent dans leur affirmation selon laquelle Israël n’aurait aucun intérêt dans le changement de régime en Syrie et que l’insurrection à l’intérieur de la Syrie viendrait de la base. Bien que toutes les informations contraires à cette illusion soient placées bien en vue, il semblerait que les groupes socialiste et islamique soient volontairement aveugles.
Cette position devient de plus en plus intenable. Cependant, plus récemment, à la lumière de l’assassinat du vice-ministre de la Défense, Shawkat Asef, puis de l’assassinat simultané du ministre de la Défense, Dajiha Raoud, et de l’adjoint au vice-président Hassan Turkomani, le gouvernement syrien a rejeté la responsabilité sur Israël, l’Arabie saoudite et le Qatar, alors que de nouvelles informations ont fait surface comme révélé par le rédacteur en chef d’Al Akhbar, Ibrahim al-Amin.
Dans un article publié aujourd’hui, Amin écrit de Shawkat, qu’en dépit de tentatives incessantes des États-Unis et d’Israël pour le diaboliser :
« il a en fait, joué un rôle majeur dans la résistance à l’occupation israélienne à l’intérieur et autour de la Palestine. Jusqu’à la fin, il a pris en charge de répondre aux besoins des forces de la résistance en Palestine et au Liban, ainsi que de leurs membres et de leurs cadres en Syrie. Il a tout supervisé, de leur hébergement au transport, à leurs camps d’entraînement, aux provisions, ainsi qu’a l’organisation de la venue clandestine dans le pays des cadres de la Palestine pour leur formation.
Pour la résistance au Liban, Shawkat était un véritable partenaire, en fournissant toute l’assistance nécessaire sans avoir besoin de commandes ou d’approbation de sa direction. Il a été un acteur central dans la guerre de juin 2006. Il a passé tout son temps dans la salle centrale des opérations qui avait été mise en place, en conformité avec une directive d’Assad, pour fournir à la résistance toutes les armes qu’elle avait besoin, notamment des missiles, provenant des stocks de l’armée syrienne. Shawkat et d’autres hommes de l’armée syrienne – y compris Muhammad Suleiman, qui a été assassiné par le Mossad sur la côte syrienne en 2008 – ont passé des semaines à coordonner l’opération de ravitaillement qui a aidé la résistance à accomplir des succès qui ont conduit à la défaite d’Israël.
Malgré les accusations portées contre Asef Shawkat en ce qui concerne la sécurité, les questions politiques ou autres, pour Imad Mughniyeh, le chef militaire du Hezbollah assassiné, il était juste un autre camarade, un homme modeste qui s’inclinait en serrant la main d’Hassan Nasrallah, et aimait entendre les nouvelles de la Palestine tard dans la nuit. »
Cependant, parmi les antisionistes proclamé, il y en a peu dans ce monde qui peuvent se vanter d’en avoir fait autant pour la résistance palestinienne à l’entité sioniste. Mais après avoir démontré qu’ils ignoraient délibérément l’ensemble des faits et la longue histoire de la résistance syrienne à Israël, c’est une grande tragédie de voir que ces même qui s’accrochent à l’argument traité dans cet article, ne puisse être en mesure de le lâcher seulement si la Syrie chute et que la réalité de l’abandon militaire totale de la Palestine deviendrait trop évident a constater.

Pragmatisme des Frères musulmans et du HAMAS

Sobhane Allah comme le monde est devenu petit et le temps raccourci. J’avais dans une de mes analyses sur les « révolutions arabes » vu le danger des prises de position partisane sur la résistance palestinienne et sur l’association des savants musulmans dans leur devenir et leur orientation idéologique.  J’avais montré la carte perdante que les Frères musulmans et le HAMAS allaient jouer au sommet d’Istanbul où il a été question d’envisager plus de pragmatisme politique compris comme rapprochement du Chaytan al Akbar comme l’avais désigné Cheikh Bachir al Ibrahimi. La Turquie, Qaradhawi et les Frères sont le cheval de Troie qui va bouffer ce qui reste de nationaliste dans les pays musulmans et les pousser à l’alignement consumériste et affairiste.

Je ne connais pas et je n’ai pas à connaitre les intentions ni les visées du cœur des acteurs politiques. Il m’intéresse de suivre un processus dans la durée et de marquer les jalons qui permettent de voir la tendance. Pour le HAMAS à qui j’ai consacré un livre   » Gaza : la bataille du Forqane » et ensuite j’ai suivi la suite. Voici quelques  balises de lecture :

  • Refus d’Oslo, mais implication du HAMAS dans le processus « démocratique ». Il forme un gouvernement sous occupation (?) avec, tenez-vous bien, 24 ministres dont un charé du tourisme (?)
  • Arafat en voie de liquidation, mais le HAMAS ne se propose pas de lui apporter un soutien.
  • HAMAS liquide FATAH par le recours aux armes et le chasse  de Gaza…
  • Qaradhawi ne prend pas des positions « wassatiya », mais se montre partisan penchant d’une manière trop flagrante envers le HAMAS, alors que l’intelligence est de ne pas tomber dans les jeux de la discorde et de la scission entre le FATAH et le HAMAS.
  • L’opération plomb durci a liquidé les deux cadres intransigeants sur la résistance armée : le stratège Said Seyam et le prédicateur Nizar Rayan
  • Istanbul 2010 : Mohammed Nezzal se fait apostropher par le Stratège Kowétien Nafissi sur l’insignifiance de la lutte armée
  • Les allées et venues des délégations du HAMAS au Qatar
  • Le congrès du HAMAS met hors du bureau politique Mohammed Nezzal
  • Lors du soulèvement des Thouars en Libye et en Syrie le HAMAS a manifesté son appui aux « révolutionnaires » niant l’aide officielle libyenne et syrienne
  • Le HAMAS annonce une trêve unilatérale avec l’entité sioniste
  • Mahmoud al-Zahar est reçu à Téhéran alors que les cadres du HAMAS sont en Turquie
  • Le front démocratique de Jibril et le Jihad islamique annoncent leur alignement à la Syrie officielle et la mise à sa disposition de leurs moyens militaires.
  • Le guide iranien Khamenei reçoit le Djihad islamique sans la présence du HAMAS
  • Le ministre des affaires étrangères du HAMAS, Mahmoud al-Zahar semble largué dans un processus qui lui échappe et où il ne semble pas jouer un rôle décisif
  • La direction du HAMAS est favorable à ce que la direction du HAMAS revienne à un membre de l’intérieur (intérieur de quoi?)
  • Les Arabes réitèrent la proposition de Mahmoud Abbas de la proclamation d’un état palestinien (sans territoire, sans souveraineté) reconnu par l’ONU lui faisant perdre son statut de mouvement de libération nationale
  • Les fuites du journal londonien « el arab » sur l’installation de Mechaal au qatar pour remplacer Youssef Qaradhawi qui prendrait sa retraite. La bataille se joue entre Ghénouchi le tunisien et al ‘Aouda qui ne sont pas reconnus comme savant par la communauté de savant qui ne fait pas partie de l’Association des Savants Musulmans
  • – Le Hamas ne rouspète pas sur les tunnels détruits par l’armée égyptienne ni sur la fermeture du poste fronytalier de Rafah (?)
  •  Clinton met dehors le maréchal Tantaoui et ses adjoints pour faire de l’Egypte une seconde Turquie
  •  Morsi honore la mémoire de Sadate (?) comme si c’était la priorité des égyptiens (!)

La Palestine est à la fois le point de chute des contradictions ou des cristallisations du monde arabe et l’incubateur qui fait bouger le monde arabe. Tout indique un processus de normalisation qui se prépare avec l’abandon des revendications territoriales, du retour des réfugiés et de la souveraineté palestinienne. Il faut espérer que l’axe de résistance tienne bon et longtemps.

Voici ce que dit la télévision syrienne d’un homme que la Syrie a hébergé et choyé et qui finalement se montre ingrat.  comme étant un changement de stratégie et non un retournement opportuniste et partisan.  Les sionistes ont encore de bons jours à vivre dominants sur nos terres : la maladie est en nous. Les sionistes sont le châtiment qu’Allah nous a envoyé  :

 

Damas a attaqué le chef du bureau politique du mouvement Hamas Khaled Mechaal, le qualifiant de traitre et d’ingrat, et d’avoir « vendu » la résistance pour arriver au pouvoir.

Dans son bulletin du soir, la télévision officielle syrienne a dit : « Mechaal a renoncé à la résistance pour le compte d’Israël et des Etats-Unis. Toutefois, la Syrie ne regrette pas de l’avoir aidé, parce qu’elle ne s’est jamais attendue à des faveurs en échange de ses obligations nationales et patriotiques envers un combattant vagabond auquel elle a fourni tout le soutien pour poursuivre sa lutte ».
« La Syrie est heureuse de voir partir celui qui a échangé la résistance en contrepartie du pouvoir. C’est votre choix de résistance qui vous a donné ce statut chez le peuple palestinien, non pas votre appartenance aux Frères musulmans », a poursuivi la télévision syrienne, condamnant ses propos tenus aux côtés du Premier ministre turc Recep Tayib Erdogan.

Et d’ajouter à l’adresse du chef du bureau politique du Hamas : « Rappelle-toi de ton vagabondage dans le monde avant que Damas ne t’assurât sa protection ».

Lors du congrès annuel du Parti de justice et développement turc, Mechaal a salué la révolution du peuple syrien, en quête de la liberté et de la dignité, considérant que la liberté, la démocratie et les réformes ne s’opposent pas à la résistance contre l’occupation.

« Comment acceptes-tu la poursuite du blocus sur Gaza du côté égyptien alors que tes frères ont accédé au pouvoir ? Comment participes-tu à la destruction des tunnels de la liberté et de la vie comme tu les appelais ?, s’est interrogée la TV syrienne, demandant si les promesses américaines de le nommer président alternatif au pouvoir sont derrière ce changement de position.

Texte de l’appel des imams de Jérusalem à la fin de l’effusion de sang en Syrie.

 

 {Prenez garde à Allah, réconciliez ce qui est entre vous}

De la Mosquée d’Al Qods et de la terre des Prophètes (Jérusalem)
Appel du Cheikh Salah Eddine Ibn Ibrahimabou ‘Arafa  aux habitants de la Syrie.

Je me réfugie auprès d’Allah contre Satan le lapidé Louanges à Allah qui possède les royaumes des Cieux et de la Terre Louanges à Allah qui détient la Décision entre Ses Mains en totalité la Terre en totalité sera sous Son Autorité le Jour de la Résurrection, et les Cieux seront ployés sous Son Pouvoir N’est-ce pas qu’à Lui appartient l’ordre des choses et la création ? Que soit Magnifié le Dieu des Univers

Miséricorde, paix  et salutations pour les Prophètes et les Messagers d’Allah et ceux qui transmettent les Messages d’Allah,  et qui le redoutent sans craindre autre qu’Allah.

Et Allah suffit comme Compensateur

{O vous qui êtes devenus croyants, prenez garde à Allah et dites des paroles sensés ainsi Il améliorera votre situation et absoudra vos péchés Qui obéit à Allah et à Son Prophète aura le triomphe grandiose}

Sans aucun doute les événements passés ces derniers mois et les douleurs vécues sont largement suffisants pour qu’un  sourd recouvre l’ouïe, qu’un aveugle retrouve la vue et qu’un insouciant redevienne préoccupé.

Sans aucun doute ce qui survient dans les pays musulmans au point d’atteindre ce niveau de gravité en Syrie est un phénomène qui a été planifié dans les ténèbres par une ruse diabolique visant une nuisance et dans laquelle nous n’en tirons ni bien ni profit. Ce stratagème  n’est pas conçu par les mains ni par les esprits de nos peuples, mais par notre ennemi commun à tous.

Le perspicace est celui qui observe avec clairvoyance même s’il ne retrouve sa vigilance qu’après un délai.

Nous nous sommes réunis en ce lieu pour prendre la parole que pour assumer notre responsabilité auprès d’Allah et de proclamer la vérité qui doit être dite sans crainte ni pudeur envers quiconque dans notre devoir pour Allah.

Nous nous sommes réunis en ce lieu que pour nous innocenter des dires fallacieux et des incitations perverses  provenant des Fatwas trompeuses,   des positions perfides  et du fourvoiement qui ont rendu le sang coulant à flot comme si c’était du  vin répandu et l’illicite licite.

{Il est parmi les hommes celui dont les paroles dans la vie terrestre te plaisent, qui prend Allah en témoin sur ses bonnes intentions, alors qu’il est le pire des ennemis ; et lorsqu’il se détourne de vous, il s’évertue à corrompre sur terre, à détruire la récolte et le bétail, mais Allah n’Aime pas la corruption.}

Qu’Allah fasse miséricorde à tout opprimé et à toutes innocentes victimes de ce complot qui les a entrainés à la convoitise et au leurre que leur ont tendu les partisans des visées mondaines et des désirs. Son fardeau dans la vie ici-bas et dans la vie future incombe à  ceux qui l’ont opprimé, à ceux qui l’ont manipulé et à ceux qui lui ont donné des Fatwas fallacieuses.

Nous nous sommes réunis en ce lieu pour faire entendre aux gens ce que ceux qui avaient l’obligation de dire ont occulté et mis sous silence en l’occurrence  leurs savants et leurs maitres à penser.

Bien avant ces troubles et cette effusion de sang ils proclamaient à haute voix :

{Nous avons conclu Alliance avec vous : Ne répandez pas votre sang, ne vous expulsez pas les uns les autres de vos demeures. Vous y avez souscrit en apportant votre témoignage. Puis, voila que vous vous entre-tuez, vous expulsez un groupe d’entre vous de leurs demeures, vous vous liguez contre eux par la transgression et l’agression; et s’ils vous échoient en captifs, vous les rançonnez, alors qu’il vous est interdit de les expulser. Croirez-vous donc en une partie du Livre et rejetterez-vous en une partie ? Quelle serait donc la sentence contre celui qui agirait de la sorte d’entre vous, si ce n’est qu’ignominie dans la vie terrestre, mais  le pire  des châtiments est pour  le Jour de la Résurrection? Allah n’est point inattentif à ce que vous faites.}

Ils récitaient :

{Si jamais tu tends ta main vers moi pour me tuer, je ne tendrai point ma main vers toi pour te tuer. Je crains Allah, Dieu des Univers. Je veux que tu supportes mon péché et ton péché, pour que tu sois des condamnés au Feu. Cela est la punition des injustes.}

Ils récitaient les paroles des Prophètes et tout particulièrement celle de l’ultime Prophète (saws) :

 « Ne noircissaient pas mon visage en devenant après moi des renégats qui s’entretuent »

Ils récitaient :

« Qui prend les armes contre nous n’est pas des nôtres »

« Si les musulmans se font face les armes à la main, alors le tué et le meurtrier sont tous les deux en Enfer »

Ils récitaient :

« Si tous les habitants des Cieux et de la Terre s’associaient pour attenter à la vie d’un croyant, Allah ne manquerait pas de les jeter tous en Enfer »

Il y a suffisamment d’arguments prophétiques pour ne pas être surpris par ce qui arrive. Le Prophète (saws) a dit :

« Avant la fin du monde, les Musulmans s’entretueront. Ses compagnons sensés  lui ont dit : est ce que nous ferons ceci alors que nous avons tout notre esprit avec nous »

Écoutez la réponse du Prophète, écoutez tous attentivement et qu’écoutent les artisans de la Fitna et ceux qui ont soufflé sur ses braises pour rendre licite l’effusion de sang qui coule à flot :

« Ses compagnons sensés  lui ont dit : est ce que nous ferons ceci alors que nous avons tout notre esprit avec nous » Le Prophète a dit : «  les gens de cette époque auront perdu leur esprit et seront dominés par les insensés fous furieux que les gens prennent pour des modèles de vertu et de vérité  alors qu’ils ne le sont pas du tout. »

L’authenticité de cette  vérité  sur la  situation insensée que nous observons est le mobile de notre initiative qui veut dire aux gens ce que les Savants et les maitres à penser ont délibérément caché. Nous refusons que les savants qui devraient être les héritiers des Prophètes deviennent les commerçants qui négocient la vie des musulmans comme s’ils étaient des fossoyeurs,  des vendeurs de tombes, et des arroseurs de sang.

Le savant vertueux et utile est comme le père pour ses enfants, un bon conseiller. Il se hâte vers la paix et la réconciliation mais ne s’empresse pas à soutenir ou à provoquer l’effusion de sang. Il doit dire aux gens :

{Patientez et prenez garde à Allah}.

Comme  nous n’avons pas entendu ce message il nous incombe de le faire entendre aux musulmans et aux savants.

Allah ! Allah ! Protège le Cham (Syrie) !

La Fitna a commencé en Tunisie. Le Prophète (saws) a dit :

«  Des troubles comme les cornes des vaches qui se suivent les unes après les autres dans le prolongement de leurs traces de sabots ».

Nous sommes en plein cœur de cette succession de Fina. Nous implorons Allah de nous mettre tous à l’abri et de nous protéger contre ce qui se passe et contre ce qui risque de survenir en plus grave.

Allah ! Allah ! Protège le Cham (Syrie) !

Nous disons aux Syriens, ceux qui se sont rebellés désirant des réformes, ou cherchant à fuir leur situation, ou désireux autres choses que ne lui offre son existence actuelle, nous disons aux plus sensés d’entre eux et aux musulmans d’entre eux que le Prophète (saws) a dit :

«  Allah s’est imposé l’excellence et a décrété la bienfaisance  en toute action ».

Cette prophétie est mieux que tout ce que peuvent dire les meilleurs des hommes réunis.

Cela signifie concrètement dans la situation actuelle que celui qui veut détruire une demeure doit le faire de la meilleure manière possible. Alors que dire en matière de construction d’une demeure ? Peut-on les imaginer reconstruire leur demeure avec les ruines de l’ancienne ? Peut-on les imaginer se fédérer de nouveau alors qu’ils ont sapé leur unité,  provoqué des discordes, et répandu leur sang à profusion ?

Nous leur disons donc, car ils sont nos frères et notre peuple : jamais le bien ne se réalise par le mal ! Il n’y aucune mauvaise voie qui conduit à bon port ! Il n’y a aucune obéissance à Dieu par la voie de la transgression de Ses Commandements ! Il n’y a aucun espoir que le vilain conduise le vertueux vers la réussite !

Nous disons au gouvernant de la Syrie : Ces gens sont ton peuple et sujets de ta responsabilité, leurs petits  sont  tes petits, leurs grands sont tes grands, leurs proches sont tes frères, alors prend garde à Allah à travers eux. Soit bienveillant et doux envers eux. Sache qu’Allah est Bienveillant, Il aime la bienveillance, et Il octroie par le biais de la bienveillance ce qu’Il ne donne pas par d’autres voies.

Sache qu’Allah est au dessus de toi comme toi tu es au dessus de ton peuple. Implore pour toi et pour ton peuple la protection, le bien-être, l’esprit sensé dans les actes  que vous et eux entrepreniez, et la culture dans ce que faites de bien.

Ensuite nous demandons à l’élite, aux savants et aux esprits sensés  ainsi qu’à l’ensemble du peuple de Syrie, au Nom d’Allah et de son Nom Le Sécurisant – La Paix, de mettre fin à l’effusion de sang, de garder leur mains en dehors de la violence et de s’assoir autour d’une table pour concrétiser au plus vite la réconciliation et la fraternisation. C’est ce qui apporte l’agrément d’Allah, et l’humiliation de leur ennemi.

Nous demandons, en dernier lieu, aux musulmans, aux gens sensés et aux Savants qui ont rempli de leur présence et de leur voix la terre toute entière, ceux là même  qui lisent la presse et qui lisent le Coran de se réunir cette fois-ci, avant les événements ne leur échappent totalement, et au nom d’Allah de faire ce qu’ils savent d’Allah, Lequel va les interroger sur ce qu’ils savent et sur ce qu’ils doivent faire.

S’ils ne se réunissent pas maintenant pour proclamer la parole de vérité quand est-ce qu’ils vont le faire ? Il n’était pas convenable qu’ils se soient auparavant réunis pour émettre des Fatwas   et transmettre des messages visant à l’effusion du sang des musulmans et à l’incitation au meurtre des uns des autres.

Ce qui se passe chez nous comme ruines et meurtres, jamais l’Occident ne le tolèrerait sur ses terres ! Mais il est satisfait de ce qui passe chez nous, car il a provoqué et a alimenté l’effusion de sang, le gaspillage de ressources et la violence intestine dont nous sommes les  acteurs. Nous sommes dans la situation décrite par le Prophète (saws) :

« Les Musulmans seront privés de l’esprit de sens  et dominés par les insensés fous furieux. La plupart croyant détenir la vérité alors qu’il n’en est rien ».

Nous savons que la majorité des savants musulmans et à leur tête le président de l’association internationales des savants musulmans se sont envolés pour l’Afghanistan afin d’empêcher la démolition des idoles, alors nous leur demandons au Nom d’ Allah dont ils ont lu le Livre et les versets qu’attendez-vous pour vous envoler vers Damas et empêcher la démolition de la Syrie ? N’attendez pas la chute de Damas pour y venir faire vos prêches, venez maintenant pour la préservez des ruines et de l’effusion de sang !

Mettez fin à la violence entre les Musulmans et dites ce qu’ont dit les Prophètes :

{Patientez et prenez garde à Allah}.

Les Prophètes ne s’empressent pas à faire verser le sang. Les Savants sont les héritiers des Prophètes. Prenez garde à Allah et persévérez !

Je m’adresse ensuite aux hommes en Occident et en Orient. Que celui qui a des oreilles qu’il entende et que celui qui a un esprit qu’il comprenne : La Syrie est  entre deux Messies. Un faux Messie borgne et menteur qui vient vers vous avec l’effusion de sang, la pauvreté et les ruines. Un vrai Messie qui descendra du Ciel vers le Minaret blanc à l’est de  Damas pour instaurer la paix sur terre : alors seront perdus les falsificateurs  et il sera proclamé :

{Louanges à Allah le Dieu des Univers ! Cette demeure future, Nous la réservons à ceux qui ne cherchent ni l’arrogance ni la corruption sur Terre. L’issue finale appartient aux pieux}

J’interroge ensuite tout être sensé en Syrie : si le salut de la Syrie exige que moi ou un certain nombre de savants d’Al Qods (Jérusalem) le sacrifice de notre vie nous le ferons en offrande en offrande aux uns et aux autres pour qu’il n’y ait ni effusion de sang, ni guerre, ni troubles entre eux. Cette offrande est une exigence morale et religieuse. Cependant la solution est plus simple et plus rapide : que chacun prenne garde à Allah,  qu’il soit pieux et qu’il retrouve un esprit sensé.

Par Allah il n’y a aucun bien pour eux dans la situation où ils se trouvent ni vers où ils se dirigent. Par Allah, si Ibrahim, Moussa, le Fils de Marie, et Mohamed (saws) sont ressuscités à cet instant et observent ce qui se passe, jamais ils ne feront l’éloge de ces gens partisans de la violence. Il n’appartient donc pas aux savants de dire ou de soutenir ce que réfutent les Prophètes.

Que la paix soit sur la Syrie ! Allah réforme et améliore la situation et les gens de la Syrie et ce au bénéfice de la Syrie. Que la Paix d’Allah soit sur l’ultime Prophète Mohamed (saws). Que la Paix d’Allah soit sur le Messie le Fils de Marie annoncé pour redescendre à Damas ! Que la Paix d’Allah soit sur ceux qui sont devenus croyants ainsi que sur tout ceux qui ont entendu et compris !

Allah ! Est-ce que j’ai transmis ? Allah soit Témoin ! Salut à vous et Miséricorde d’Allah sur vous !

Question 1 : A qui est destinée votre initiative ?

Réponse : L’initiative est destinée aux gens sensés, aux comprenant, aux réformés, aux réformateurs, et ils sont des milliers. Nous devons nous lever tous comme un seul homme. Quelle est la signification de ces observateurs en Syrie alors que les réformateurs musulmans ont tout leur rôle à jouer et qu’ils doivent obligatoirement jouer ? Que les réformateurs, les savants, les élites jouent leur rôle et descendent sur le terrain. Par Allah si les gens de Syrie, les uns et les autres, voudraient que nous les membres de la Mosquée d’Al Aqsa à Jérusalem soyons une offrande pour réconcilier les uns avec les autres, nous sommes disposés à faire sacrifice de nos vies si nous parvenons dès demain a mettre fin à l’effusion de sang et à la guerre.

Je dis sans concession et en toute transparence à celui a pris les armes par sédition et qui est disposé à tuer son frère ou à être tué par son frère : ça suffit ! Ne t’empresse pas ! Lis attentivement ce qu’ont dit et écris vos savants avant la Fitna : {Si jamais tu tends ta main vers moi pour me tuer, je ne tendrai point ma main vers toi pour te tuer. Je crains Allah, Dieu des Univers.}. Qu’est ce qui s’est passé pour que ces paroles soient du jour au lendemain invalidées par ces mêmes savants ?

Un Cheikh, Adnan ‘Ar’our, a allumé la mèche de la Fitna en Syrie. Ce même Cheikh, quelques mois avant la sédition armée en Syrie, alors que la Fitna  était à son paroxysme en Libye, a dit expressément qu’il s’opposait à la même chose en Libye et qu’il était :

{Un conseiller digne de confiance}.

Qu’est-ce qui a changé pour qu’il change ?

Avant lui et au dessus de lui Qaradhawi a des livres ou il écrit noir sur blanc son opposition et celle de la religion à la rébellion et à la sédition !   Qu’est-ce qui s’est passé expliquant leur reniement ? Comment l’illicite est devenu licite ? Par Allah si moi je me trompe sur le sujet alors dans le pire des cas j’aurais évité l’effusion de sang, alors que si Qaradhawi se trompe, dans le meilleur des cas il a provoqué l’effusion de sang. Où se trouvent  la raison et le salut ?

Q : Pourquoi  votre position intransigeante envers Qaradhawi ?

R : Ma position envers Qaradhawi  est une position de principe, elle est claire sans crainte ni pudeur. L’homme a introduit le mal dans et entre les musulmans, il s’est chargé du fardeau de leur sang versé,  il a porté l’étendard de la guerre menée contre eux, et il a commis contre eux ce que ni l’aviation ni les blindés de l’ennemi n’auraient pu commettre par ses seuls moyens de destruction. Il était tenu de faire preuve de piété et de patience ainsi que mot réconciliant, cela aurait été meilleur pour lui et pour les musulmans.

N’est ce pas qu’il s’est envolé pour défendre les  idoles (bouddhistes) en Afghanistan ainsi que ses compagnons de l’association des savants musulmans ? Par Allah s’il avait pris l’avion pour descendre à Damas et prêcher la même bonne parole que celle du Fils de Marie et de Mohamed (saws) en disant non à la violence alors il aurait trouvé des millions d’auditeurs qui l’agréent. Mais il a fait dans les musulmans ce qu’aucune armée étrangère ne serait parvenue à faire !

En ce qui concerne ma relation avec la Syrie et les Syriens : nous n’avons pas d’autres relations que celles qui nous lient sur le plan de la religion, du sang, de la parenté, du territoire, du voisinage et du devoir de bon conseil que l’Islam exige de nous tous.

Q : Pourquoi ceux qui provoquent et financent la sédition armée dans le monde musulman ne mobilisent pas leur effort pour libérer la Mosquée Al-Aqsa et la Palestine ? Nous ne voyons que la ruine du monde musulman aux dépens de la cause palestinienne, pourquoi ?

R : Tu as absolument raison ! Chaque musulman sensé devrait se poser la question sur la signification de cette mobilisation guerrière qui pousse les musulmans à détruire la Syrie comme jamais cela n’a été fait auparavant. L’extraordinaire est que cette question n’échappe pas aux gens sensé de l’Occident dont Robert Fisk et d’autres qui avouent n’avoir jamais vu autant de mensonges et d’immoralité  que dans la campagne actuelle menée contre la Syrie et qui se dit que si les Musulmans avaient autant mobilisés de moyens guerriers contre la Syrie pour leur propres intérêts ils auraient réalisé un gain de mille ans sur leurs ennemis. La question posée est vraie à 100% et ceux qui ont agi intentionnellement contre la Syrie le savent pertinemment. Le mal provient des visées mondaines, de l’intérêt partisan, de l’esprit sectaire.

Voilà pourquoi je réitère mon appel à tous les musulmans : rejetez ce qui vous divise et qui est étranger à l’Islam : les partis, les factions, les sectes, les groupes. Il n’y a qu’un groupe et une seule communauté comme le dit Allah :

{Certes cette communauté, la votre, est une seule communauté et Je suis votre Dieu : adorez-Moi}.

Rien n’a été aussi destructeur pour la nation musulmane que la discorde, les intérêts  mondains et la passion qui naissent de l’esprit de fragmentation de la communauté.

Les pires agents de la discordes sont les pseudos islamistes qui fragment la communauté musulmane en groupes épars. C’est eux que notre Prophète vise dans son hadith :

 « Il y aura des gens qui inviteront au Livre d’Allah, mais ils ne sont en aucun cas représentatifs de ce Livre. Ils discutent  avec des propos  meilleurs que ceux des meilleurs des gens, mais s’ils perfectionnent la parole ils sont mauvais dans leurs actes. Ce sont les pire des gens existant sous le ciel ».

Tels sont les propos de notre Prophète (saws).

Q : Quelle est votre avis sur  les invocations proférées par l’Imam de la Mosquée Al-Aqsa, ce vendredi ?

R : Excellente question ! Oui il est extraordinaire de voir l’imam oublier la sacralité de  la Mosquée Al-Aqsa qui a la même sacralité que la Mosquée sacrée de la Mecque. C’est vilain et honteux que du minbar de cette mosquée il y ait un appel à l’effusion de sang entre les musulmans. J’ai été désagréablement surpris de voir un des imams de cette Mosquée faire des invocations pour la discorde et l’effusion de sang en Libye et en Syrie alors qu’il faisait des invocations en faveur de la réconciliation inter palestinienne entre Gaza et Ramallah ? Sur quel critère il a fait cette distinction qui prône la discorde entre les uns et la réconciliation entre les autres ? Ne sont-ils pas tous musulmans les uns et les autres ? Ne devrait-il pas, s’agissant des musulmans, faire la même invocation que celle des Prophètes ?

Nous nous sommes interrogés et nous les avons interpellés. Si Ibrahim, Moïse, le Fils de Marie, Mohamed et les autres Prophètes (saws) étaient parmi nous quelle aurait été leur discours : Tuez-les ou réconciliez-vous ? Les Prophètes sont plus aimants que les pères pour leurs enfants. Qui a vu un  père ordonner à ses enfants  de tuer, de voler ou de s’empresser à faire le mal ?

Ces gens là ont menti et leur mensonge est prouvé par la vérité venant des Prophètes.

Ceux parmi les savants qui disent des paroles conformes à celles des Prophètes ont dit la vérité, mais ceux qui disent le contraire des Prophètes ont menti quelque soit leur rang et leur notoriété. Les traces de chacun sont sur son visage : qui dit la vérité est reconnu par sa parole sincère, mais qui dit le faux est reconnu par sa parole fallacieuse et trompeuse.

Par conséquent il est du devoir des musulmans d’être vigilant : Celui donc  qui a écouté une parole de vérité et qu’il a reconnu comme vérité qu’il la suive en paix, mais celui qui est dans le doute ou la confusion qu’il ne s’empresse pas de suivre ou d’agir à l’aveuglette.

Allah est témoin que les hommes et les gens de Syrie dans les jours ou les mois prochains, seront témoins d’un lendemain qui sera celui d’un des Messies, ou le faux Messie le borgne menteur ou le vrai Messie le Fils de Marie. Qu’ils prennent garde à Allah.

Q : Que faire ?

R : Nous agissons et nous communiquons sur la vérité à suivre : mettre fin à l’effusion de sang et à la violence. J’ai dit et à maintes reprises que le savant qui dit ce qu’ont dit les Prophètes est véridique alors que celui qui se contente de dire son opinion contraire à la vérité des Prophètes est un menteur que les anciens Livres décrivent comme l’ivraie qui s’est mélangé au blé. Les opinions ne sont que du foin mélangé à de l’ivraie, sans crédibilité ni validité, car elles sont en opposition avec la parole prophétique. En général la parole qui incite au bien s’apparente à celle d’un Prophète, alors prenez garde à Allah et patientez, telle est la devise des Prophètes.

Attention ! Éviter le mensonge et les rumeurs, évitez les troubles.

Avec la même franchise   et les mêmes évidences sur lesquelles j’ai construit mon argumentaire… Il y a trois pivots  qui constituent le mal par excellence : Des médias mensongers, un savant menteur, et une base militaire propagandiste implantée dans le monde musulman. Le média menteur est  la chaine Al Jazeera. Le savant menteur est connu de tous, il a essaimé ses nids un peu partout avec ses partisans qui donnent crédit à ses mensonges. Celui qui prend garde de ses trois pivots a protégé sa religion et son honneur

Allah mon Dieu, est-ce que j’ai transmis ? Allah mon Dieu, soit Témoin ! Salut à vous et Miséricorde d’Allah sur vous !

Q : Sur le  déchirement entre les partis politiques et les groupes islamiques en Palestine et dans le monde musulman soutenu par le monde arabe qui soutient également  le terrorisme y-a-t-il quelque chose à dire ?

R : Par Allah, ce que nous venons de dire est suffisant pour montrer au petit et au grand ainsi qu’à l’ignorant et au connaissant la vérité qui est  évidente pour peu qu’on s’y intéresse. Les pays des Arabes et des Bédouins qui se sont constitués en fer de lance et de haine contre les Musulmans sont connus. Ce que nous savons vous le savez déjà. Si je vous cite Qatar, vous ne serez pas surpris. Si j’ajoute d’autres noms à Qatar, vous les connaissez déjà.

J’implore Allah d’accorder à l’ensemble des musulmans la sécurité, la paix et l’esprit sensé. Juste avant le début de notre déclaration on m’a interrogé s’il y avait un média qui excelle dans l’art de promouvoir la discorde, la rumeur et le mensonge et si la religion avait joué un rôle dans sa propagande médiatique. Je rappelle que le mensonge, la conjecture et la rumeur sont à la base de l’effusion de sang, de la perdition des gens :

 {La conjecture ne dispense en aucun cas  de la vérité}.

Si je dois me prononcer avec véracité et force je dirais qu’il n’est pas permis à tout musulman sous quelque prétexte que ce soit de se mettre à l’écoute d’une radio ou d’une chaine de télévision qui incite le musulman à l’effusion de sang, au meurtre de son voisin et de son frère.

Eux-mêmes savent que la vocation de ce média d’information n’est pas d’inciter à la Fitna, d’ailleurs il s’appelait « l’opinion et l’opinion contraire », il se présentait comme une culture, une information, une éducation. Comment et pourquoi il s’est transformé en avant-garde de guerre ? Par Allah, ce que ce média a commis dans le monde musulman est pire que ce qu’aurait commis une armée d’agression avec ses avions et ses chars.

Ce savant docteur que vous entendez, s’il n’y avait pas ce média pour lui donner tant de prestige et d’audience il n’aurait jamais commis tant de mal.

La source du mal est donc Al Jazeera. Qui apparait et parle dans cette chaine est perfide.

C’est ce que nous avons constaté de visu et à ce titre nous lui faisons porter la responsabilité l’effusion de notre sang et celui des musulmans jusqu’à ce que descende ‘Issa le Fils de Marie et jusqu’à ce que survienne la fin du monde pour savoir qui de nous était sur la vérité et quels étaient pour chacun de nous ses devoirs envers la vérité. On verra alors celui qui est venu avec la vérité de celui  qui était dans le fourvoiement évident. Est-ce que c’est suffisamment clair ?

Q : Avez-vous un message franc et direct à transmettre ?

R : Au Président syrien… ou plutôt à l’ensemble des Syriens : Celui qui envie un gouvernant pour prendre sa place est un fou à lier. Tous les rois et tous les présidents sont éprouvés par le pouvoir. Chacun de nous est responsable de ses quelques enfants et il devra en rendre compte le jour du Jugement dernier, alors imaginons le fardeau et la responsabilité d’un chef d’Etat qui devra  rendre compte à Allah  de 20 millions, de 50 millions  ou  de 100 millions de gouvernés.

Je dis donc au président syrien prends garde à Allah là où tu es, et sache que le pouvoir appartient à Allah qui n’a laissé vivant avant toi aucun Prophète ni leurs contemporains. Si tu fais du bien tu les fais pour toi-même, mais si tu fais du mal ce sera à ton détriment et au détriment de ceux qui sont avec toi. Si tu te comportes mal et si tu agis avec empressement ce sera toujours à ton détriment.

Allah sait que j’aime le bien et la bonne direction pour tout croyant et il n’y aucun bien en nous si nous maudissons les gouvernants au lieu d’invoquer en leur faveur pour qu’ils soient sensés, bien guidés et bienveillants envers les gouvernés. J’implore donc Allah qu’il guide  quiconque a la charge de gouverner les musulmans ou d’administrer leurs affaires  afin qu’il devienne un instrument pour la réforme et l’amélioration de ce dont il a la charge, car le bien des gens se réalise par la bienveillance et la compétence des gouvernants.

Il n’y a aucun bien à espérer pour les gens lorsque ces  gens invoquent Allah contre leurs gouvernants  et  les maudissent. Ces paroles s’adressent à ceux qui ont entendu, ainsi qu’à ceux qui ont mis le feu dans leurs pays. Lorsque je m’adresse au président syrien il faut comprendre que je m’adresse également au monarque du Qatar et aux autres monarques : prenez garde à Allah.

Dans les mois écoulés Allah a fait trépasser  des rois et des présidents et dans les mois prochains ce sera le tour des autres en sursis. La mort est ce qui attend tous les hommes et chacun, gouvernant ou gouverné doit prendre garde à Allah à qui il rendra compte.

J’insiste avant la fin pour dire que les présidents et les rois ont deux choses sacrées qu’ils ne peuvent transgresser ni s’en approcher : l’injustice et les droits des hommes d’une part, l’inviolabilité des pays musulmans d’autre part qu’ils ne doivent pas livrer à leur ennemi. Ne livrez pas nos pays à nos ennemis. Que le président de la Syrie ainsi que les autres prennent garde sur la première sacralité et qu’il continue de veiller sur la seconde. Il leur est interdit de livrer les pays musulmans à nos ennemis.

Allah mon Dieu soit Témoin !

Salam à vous !


Traduction : Omar Mazri

http://liberation-opprimes.net

Si vous voulez voir la vidéo traduite c’est ici

Cheikh Ibn-Ibrahim de la Mosquée Al Aqsa : initiative de paix contre le plan de la Fitna en Syrie