Quels choix iraniens face au cowboy justicier ?

La riposte iranienne à la déclaration de guerre américaine sera de quelle manière ? Telle est l’énigme de ce printemps 2018. Les iraniens ne sont pas pris à l’improviste, car ils savent, par leur culture et leur idéologie, que leur adversaire américain est foncièrement déloyal, sans respect de ses engagements internationaux, belliqueux et hyperpuissant. Ils ont sans doute étudié les possibilités de riposter. Elles ne sont pas nombreuses, mais elles existent. Les signes de la confrontation viennent des monarchies arabes et de l’entité sioniste que les Iraniens et le Hezbollah ont déjà décryptés. Celui qui a écouté les derniers discours de Nasrallah a compris l’imminence d’une guerre et l’acceptation d’y faire face et de la remporter par la détermination et la préparation. Les Palestiniens savent aussi que cette guerre est décisive quant à leur devenir et ils s’y lanceront corps et âme.

1 – Déclarer leur retrait du traité et signifier leur disponibilité à la confrontation avec les USA et ses vassaux sionistes et arabes. La guerre du siècle contre l’Iran se dessine. Mais d’un côté l’hyperpuissance est malade de sa puissance et entre en crise interne et de l’autre côté les Iraniens doivent agir pour leur survie. Les missiles balistiques et les avions américains peuvent causer beaucoup de dégâts, mais le terrain d’opération et les cibles des iraniens sont étendues en Palestine, au Liban, au Yémen, au Pakistan, en Irak, en Arabie saoudite, en Syrie, en Afghanistan, au golfe arabo-persique. Ils ont la doctrine du martyr et la préparation au combat. Ils ont une industrie militaire qui produit des missiles et des mesures de guerre électronique et de contre mesure électronique. On parle déjà de l’arrivée de combattants chiites du Pakistan en Syrie pour assurer la relève du Hezbollah qui par son retrait va se consacrer à la confrontation du sud Liban avec l’entité sioniste. Cette fois-ci, ce ne sera pas une confrontation de quelques jours ou de quelques semaines, mais un embrasement général qui va changer totalement le Moyen-Orient. Dans cette guerre de survie, il est possible que l’entité sioniste et l’entité bédouine s’effacent totalement. La guerre n’est pas seulement une affaire de puissance, mais de volonté et de doctrine. Celui qui sera capable de mordre plus fort et plus longtemps le doigt de son adversaire sera le gagnant.

2 – Ignorer la danse du ventre de Trump et laisser les Européens gérer les conséquences du retrait. En effet le traité que transgresse aujourd’hui les États-Unis était l’opportunité d’affaires du siècle pour l’Europe : des milliards d’euros de projets tout azimut leur apportant emploi, prospérité et sécurité pour leurs entreprises et leur population. La décision unilatérale des USA, non seulement sape ces opportunités, mais elle annonce l’isolationnisme américain et la guerre commerciale qu’ils vont livrer à l’Europe et au reste du monde.

3 – Ouvrir son territoire aux bases militaires et stratégiques russes et renforcer la coopération avec la Chine et la Russie non seulement sur le plan économique, mais sur le plan financier. Les Russes subissent eux aussi des sanctions économiques et financières. Il est de leur intérêt de renforcer la coopération avec l’Iran et de promouvoir le projet euro-asiatique. L’Afghanistan occupe une place de choix dans ce projet. Il est peut être temps pour les partisans de ce projet de chasser les Américains et de pacifier le pays remis sur les rails de la paix et du développement. La Turquie et Erdogan, blessés dans leur amour propre par l’Europe et les USA, peuvent, si le Calife néo ottoman met de côté son narcissique et double langage, compenser une part non négligeable de l’embargo américain. Les Français ont perdu la boussole depuis la disparition du général Gaulle qui de sa hauteur et de sa profondeur de vue a dit justement que l’Europe n’était viable que de l’Atlantique à l’Oural, et que c’était la seule façon de se démarquer de l’hégémonie américaine…

4 – Se taire et réactiver son programme nucléaire s’il y a possibilité de produire et de lancer des engins nucléaires à court et moyen terme. Contre la menace des puissants, il ne reste que de disposer de moyens de dissuasion si on veut continuer d’exister et pacifier les intentions guerrières. Même si les USA et l’Europe dans son sillage appliquent les sanctions économiques et financières contre l’Iran, les Iraniens disposent d’un délai de grâce qui joue en leur faveur : le temps de dé-contractualiser l’ONU du traité. Les Russes opposeront leur véto.

5 – Se taire médiatiquement et diplomatiquement et travailler avec les Européens pour un nouvel accord. Les négociations seront longues et complexes le temps de l’affaiblissent de l’Amérique ou de l’aggravation de sa crise interne pour ne pas dire le temps de mettre en place les autres scénarios. Les Iraniens ne sont pas acculés, même s’il est injuste de faire payer au peuple les caprices et les transgressions des puissants de ce monde qui n’ont toujours pas digéré une révolution islamique qui a changé la morphologie géopolitique de la région.

6 – Changer de régime. Les Occidentaux ne connaissent pas et ne veulent pas connaitre la mentalité des peuples. Ils avaient tablé sur Rohani croyant y trouver un pro-occidental alors que sa culture philosophique, religieuse et scientifique l’avaient placé depuis longtemps au cœur du dispositif décisionnel du nucléaire iranien. Aujourd’hui, ils tablent sans doute sur une révolution sociale que l’embargo va exacerber et sur l’argent saoudien qui va financer les émeutes et les rebellions. Ils oublient l’équation politico-religieuse iranienne. Le régime, en laissant Ahmadi Nadjad devenir président avait signifié sa disposition à la confrontation, mais en promouvant Rohani, il avait signifié sa disponibilité aux négociations. Les Occidentaux oublient que les « faucons » iraniens n’ont jamais été d’accord avec les négociations et que la « traitrise » de l’Amérique va leur donner raison et qu’il y a beaucoup de chance que Rohani durcisse ses positions ou qu’il cède sa place à l’homme de la situation, c’est-à-dire à celui qui va gérer la confrontation sur le plan politique sachant que les Gardiens de la Révolution et l’armée iranienne ont pour doctrine la résistance armée contre l’Empire et le sionisme.

Nous n’aurons pas beaucoup à attendre. La crise est mondiale et elle ne fait que s’accélérer, s’intensifier et se compliquer. L’hyperpuissance monte graduellement en hypopuissance provoquant son propre effondrement. Il va faire du bruit, il y aura beaucoup de casse, mais le ridicule annonce la fin…

Par ses positions respectables vis-à-vis de la Syrie, de la Libye, du Yémen, de la Palestine et de l’Iran, même si nous attendions davantage, l’Algérie est sous les feux de la rampe. Les ennemis sont sans foi ni scrupules, rancuniers et sans limites. Il est toujours temps de mettre fin au système de rentes et de mobiliser tous les Algériens autour du projet de résistance nationale. Les querelles idéologiques, culturelles et politiques doivent passer au second plan. L’ANP, la seule institution crédible pourrait se porter garante d’un changement et d’un renouveau de la classe politique. Le peuple algérien devrait retrouver goût à la politique et à l’exercice des responsabilités sans tutelle bureaucratique et sans emprise des cartels constitués autour de la rente. L’armée algérienne, puissante par ses équipements, sa technicité et sa compétence, serait vulnérable si elle venait à manquer de la mobilisation politique patriotique et non partisane ou opportuniste et à souffrir de la faiblesse de l’effort socio-économique (économie de guerre). Il ne s’agit pas de pessimisme, mais de réalisme lucide et responsable. L’Algérie et l’ANP, pour des raisons historiques et géopolitiques sont visées, nous ne devons pas l’oublier.

L’annonce et les conséquences périlleuses du retrait unilatéral américain de l’accord avec l’Iran vont laisser dans la mémoire une vérité ineffaçable avec ses conséquences diplomatiques, militaires, économiques et financières dans l’esprit des nouvelles générations et des nouveaux dirigeants que le temps fera venir inéluctablement :

{Chaque fois qu’ils concluent un pacte, une fraction d’entre eux le rejettent} – Al Baqara, v-100

 

{Nous n’avons trouvé chez la plupart d’entre eux aucune fidélité aux engagements, mais Nous les avons trouvés en majorité pervers.} – Al Aâraf, v-102

 

[Mise à jour du 09/05/2018]

Les scénarios ci-dessus sont ce que je prévoyais comme riposte iranienne. Après la publication de l’article, le président iranien exprime le maintien de l’adhésion de l’Iran au traité et propose aux Européens l’ouverture de négociation pour actualiser ce traité tout en montrant la perspective de reprise des essais nucléaires iraniens en cas d’échec de ces négociations. Le président turc vient de blâmer les USA pour leur non respect du traité qu’ils avaient signé. Les choses prennent la tournure la plus logique avec la combinaison de plusieurs scénarios. L’émergence de nouveaux blocs et l’effondrement des anciens est toujours à l’ordre du jour. Le monde unipolaire sous l’hégémonie américaine est fini sur le plan virtuel, la réalisation et l’actualisation de cette fin d’empire sont affaire de temps, le temps que mûrissent et s’agrègent de nouvelles alliances. Les peuples et les gouvernements appelés à résister à l’ordre impérial et au sionisme vont fatalement prendre conscience que l’Empire agonisant est incapable de réaliser ses objectifs et de concrétiser ses menaces sauf peut-être à bombarder des civils et à détruire des infrastructures sans gain militaire, politique et économique. Maintenant l’Amérique rentre dans la phase des pertes qu’elle tente de compenser par l’extorsion de fonds aux monarchies arabes. Les Américains eux-mêmes reconnaissent les pertes de milliers de milliards de dollars dans leurs guerres perdues en Irak, en Afghanistan et en Syrie. Seul le narcissisme les pousse à continuer les mêmes processus de défaite militaires et de pertes d’argent, et c’est ce narcissisme qui va les conduire à l’effondrement par suicide collectif interne ou par isolement du reste du monde. Cet effondrement a commencé lors de la défaite américaine face aux vietnamiens. Il ne fait que se continuer progressivement. L’effondrement brutal et définitif reste du domaine historique et peut être provoqué par un grain de sable, mais l’Amérique est dans une tempête du désert. Le ridicule du non respect des traités et l’absurdité des guerres insensées sont des grains de sable. La tempête est au cœur du modèle américain qui accumule davantage de fautes, installant une dialectique de crise en son sein dont la seule issue est l’effondrement du système pour mettre fin aux générateurs du chaos mondial. La fin du chaos passe par des séismes politiques, économiques et financiers de grande ampleur, les Africains et les Asiatiques les moins dépendants du mondialisme peuvent sortir indemnes de cet effondrement et relancer un nouvel ordre mondial s’il s’y préparent dès maintenant. La Russie et la Chine devraient se dégager de l’idée de collaborer avec les États-Unis et de les amener aux compromis. Elles devraient plutôt favoriser l’exacerbation de la crise et se préparer à l’après effondrement de l’Empire. Les Arabes devraient se préparer à vivre après la fin de l’entité sioniste et des monarchies bédouines qui ne peuvent exister autonomes sans le soutien de l’Empire qui leur a donné existence et soutien pour continuer d’exister.

L’existence humaine n’est pas faite pour s’accomplir indéfiniment et impunément sous le joug inique d’un monopole sectaire religieux, politique, culturel ou économique.

L’attaque prévue a bien eu lieu et après !

 

L’attaque prévue a bien eu lieu ce samedi 14 avril 2018.

Elle confirme ce que nous savons déjà :

– Les armées occidentales ne combattent plus pour les causes classiques occidentales impérialistes de conquête de territoires et de gains commerciaux ou pour l’idéal des droits de l’homme et du triomphe de la liberté et de la démocratie, mais agressent les peuples que les médias désignent pour cible et agissent comme des mercenaires. Il n’échappe à personne que les pays qui ont participé à l’agression contre la Syrie ont été largement arrosés par le prince Mohamed Salman agissant comme un insensé arrogant et gaspilleur.

– L’armée arabe syrienne, le pouvoir politique syrien et les populations syriennes ne baissent pas les bras et affichent leur détermination à résister et à remporter d’autres victoires contre les terroristes que les saoudiens, les qataris, les turcs, les américains, les français et les anglais ont recrutés, mobilisés et équipés.

– Les russes ne sont pas intervenus, nonobstant les cris de victoire des médias occidentaux, car l’évaluation de la situation a été correcte de leur part : l’attaque a valeur symbolique et il appartient aux seuls syriens d’y répondre pour montrer leur compétence intrinsèque de combativité et leur maitrise technologique.

– L’armée syrienne a réalisé un excellent score en abattant 71 Cruise missiles sur les 103 lancés. C’est un taux de réussite de 70%. Résultat prodigieux que les médias vont mépriser, mais que les “alliés” et l’entité sioniste vont analyser avec effroi. La Syrie l’a réalisé seule sans le concours des russes. Cela montre l’intelligence stratégique des Russes. Cela laisse penser que les Russes avaient déjà livré et installé les systèmes de défense et que les Syriens les ont déjà intégré. Personne ne sait comment vont évoluer l’intensité des frappes et la durée de l’agression, mais nous pouvons dire sans risque de nous tromper que si l’agression est symbolique, elle ne change rien à l’équation du terrain : la Syrie a remporté une victoire qui va changer la donne internationale et régionale et réaliser la fin de l’hégémonie américaine devenue une hyperpuissance super impuissante. Si l’agression continue, la Russie et les forces de résistance en Syrie et ailleurs vont entrer dans le conflit et contraindre les américains et leurs vassaux français et anglais à négocier en position d’humiliation et de défaite. L’avenir de Trump est plus incertain que celui de Bachar al Assad.

– Si le conflit venait à s’étendre et à s’intensifier, même si le rapport des forces est en faveur de la coalition des mercenaires, la Syrie est capable de résister. La Serbie, isolée, a résisté vaillamment avant de capituler. La Syrie n’est pas seule et elle n’a pas encore épuisé son potentiel de défense.

– Enfin bombarder de loin et détruire des infrastructures militaires et civiles avec les moyens les plus destructeurs ne suffit pas pour gagner une guerre. Pour gagner la guerre il faut réaliser deux objectifs : occuper le sol, faire taire la voix de son ennemi. Pour l’instant les images montrées révèlent des lieux désaffectés : les images de l’enfer de Bagdad et de Belgrade ne sont pas là. On ne peut faire confiance aux mercenaires, mais tout indique que les frappes ont visé l’opinion publique et ont cherché à sortir de l’impasse diplomatique et de l’escalade militaire sans trop d’humiliation.

– La confusion et le chaos de l’administration américaine vont apparaitre plus évidents et plus dramatiques montrant la défaite psychologique, politique, militaire, économique, social et culturel du modèle atlantiste.

– Les médias de l’entité sioniste sont déçus de l’attaque signifiant la déception du renseignement sioniste sur l’efficacité des frappes contre la Syrie. Ils sont habitués à voir des corps déchiquetés et brulés et là ils ne voient que de vieux bâtiments ébréchés dont certains ont déjà été évacués et d’autres ne sont probablement que des leurres rendant l’efficacité des frappes inférieure à 10%. Ils craignent que les frappes ne soient que symboliques et la panique de gérer un avenir à portée des missiles syriens et iraniens et des infiltrations du Hezbollah frappant leurs arrières. L’avenir est sombre pour l’entité sioniste.

– La France a perdu l’ultime chance de jouer un rôle positif dans le monde arabe. Les peuples n’oublieront jamais.

– Les agresseurs ne pourront jamais apporter de preuve sur l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien à Douma. Une fois les passions apaisées et les fascinations oubliées, la question majeure se posera de nouveau : pourquoi “punir” sans preuve, pourquoi tant de guerres. Les Occidentaux finiront par avoir la nausée devant le cynisme et la nuisance maléfique de leurs dirigeants et de leurs médias. Leur nausée sera plus grande lorsqu’ils comprendront que les grands politiques de ce monde avec leurs grandes armées, leurs grands services de renseignements et leurs grandes ressources scientifiques et technologiques se sont fait leurrés par de petits informateurs et de minables terroristes. Le général Mattis, secrétaire à la Défense, à quelques heures de l’attaque contre Damas déclarait aux législateurs américains jeudi que le Pentagone n’avait aucune preuve que le chlore ou le sarin avait été utilisé à Douma et que la majorité des revendications provenaient des médias et des médias sociaux. Alors que Emmanuel Macron depuis un petit bourg de France, dans une petite école maternelle et face à un petit journaliste affirmait qu’il avait la preuve que des armes chimiques ont été utilisées par le régime de Bachar Al-Assad. Ce sont ces contradictions risibles qui nous permettent d’affirmer que c’est la fin des rigolos qui hélas vont se permettre d’occire des millions de vies humaines par leur folie et leur insouciance.

– La folie et l’insouciance ne vont pas s’arrêter à la Syrie si l’escalade ne venait pas à être stoppée tout de suite mais s’étendre à l’Iran, la Russie puis la Chine. L’équation à ce niveau est simple ou c’est le triomphe des forces maléfiques et de Satan ou l’effondrement de l’Empire atlantiste et émergence d’un nouvel ordre mondial sur les décombres de l’ancien. Il ne s’agit pas de vœux, mais de lois dialectiques objectives qui gouvernent l’Histoire et l’alternance des civilisations humaines. Jamais Dieu ne permettra le triomphe de Satan sur l’Homme, il ne reste donc que l’effondrement de l’Empire qui va de plus en plus vite et de plus en plus chaotique vers sa fin. Ils sont amenés  graduellement et progressivement vers leur perte sans s’apercevoir et sans le ressentir de telle façon qu’ils n’ont aucune possibilité de trouver parade ou de trouver amendement : c’est la Sunna d’al Istidraj

وَالَّذِينَ كَذَّبُوا بِآيَاتِنَا سَنَسْتَدْرِجُهُمْ مِنْ حَيْثُ لَا يَعْلَمُونَ * وَأُمْلِي لَهُمْ إِنَّ كَيْدِي مَتِينٌ

– Quel est l’après-frappe ? Si le quatuor USA, France, Angleterre et entité sioniste n’a effectivement réalisé aucun de ses objectifs, le quatuor Syrie, Russie, Iran et Hezbollah vont achever leur maîtrise totale sur la Syrie en ouvrant trois nouveaux fronts et liquider les trois bastions de subversion : Idlib près de la frontière turque, Derâa près de la frontière jordanienne et les bases de déploiement américain en Syrie. En dehors de la Syrie nous verrons des opérations militaires qualitatives au Yémen et en Afghanistan. Nous verrons également une collaboration économique et financière sino-russe fragilisant l’ancien ordre mondial atlantiste. Pour l’instant le président Bachar al Assad sort renforcé dans sa légitimité et sa crédibilité par un soutien populaire arabe et syrien et sans doute une grande considération auprès des couches populaires mondiales. Après le tapage triomphaliste et dés-informateur des médias occidentaux et des bédouins nous verrons le retrait total des soldats américains de la Syrie et de l’Irak et l’isolement du Qatar et de l’Arabie saoudite.

Agression de la Syrie : diversion ou dérision ?

Agression de la Syrie : diversion ou dérision ?

Ce soir ou demain il se pourrait que Damas se couche ou se réveille au son des Tomahawks avec leur lot de décombres, de sang et de larmes encore une fois dans une contrée arabe et musulmane. Encore une fois les infantiles de l’islamisme inculte et « idiot utile » vont crier Allah Akbar en hommage à la hardiesse des Cerbères occidentaux et arabes (chien à trois têtes, sans religion ni identité, gardant l’entrée des Enfers empêchant les morts de s’échapper de l’antre d’Hadès) et en soumission totale et aveugle aux ordres d’Hadès frère aîné de Zeus, ayant la mission  de gouverner les entrailles de la terre et  l’attribut d’invisibilité qui le rend invulnérable comme Satan. Les mythes et les miteux qui jouent aux divinités ne réalisent pas que leur nouvelle agression signifie pour eux la fin de partie dans l’histoire des hommes et du monde post moderne (le monde de la communication, du spectacle et du commerce).

Que la frappe américaine ordonnée par le roi de l’Olympe et approuvée par ses Sbires soit ciblée pour faire diversion et contenter les opinions occidentales fascinées par les médias et aliénées par le crédit ou planifiée pour répondre aux désirs de nuisance maléfique des élites exigeant la capitulation du régime de Damas et l’assassinat du président syrien, la partie est finie, bien finie même si dans le monde visible et immédiat on ne voit pas encore la fin tout occupé à nos querelles idéologiques, à nos sectarismes religieux et à nos attachements partisans. L’humain est en danger et c’est en Homme que nous devons analyser la situation et prendre position.

La partie est finie et perdue pour la simple raison qu’aucun des buts de la guerre subversive contre la Syrie n’a été réalisé même partiellement : le démembrement de la Syrie, la fin de l’influence iranienne et l’élimination des arrières logistiques du Hezbollah. Après les défaites successives et cuisantes de l’opposition armée syrienne et cosmopolite et surtout après la bataille stratégique de la Ghouta l’équation est en faveur du régime syrien et de l’armée syrienne qui reprennent le contrôle de leur territoire, de la Russie qui joue son rôle de leader mondial contre l’ordre établi par l’hyperpuissance américaine et ses alliés, de l’Iran qui instaure sa stature d’acteur régional majeur, et enfin du Hezbollah qui a développé ses capacités de résistance et élargit ses compétences offensives.

Une nouvelle agression ne changerait rien à l’équation militaire sur le terrain tant pour la présence russe et iranienne que pour l’armée syrienne et le Hezbollah. Ces derniers sont décidés à résister et à conserver leurs acquis militaires et politiques. Toute guerre, locale, régionale ou mondiale n’a de sens que si elle consolide des positions militaires pour maintenir son pouvoir ou assoir celui de ses alliés, gagner des avantages économiques, commerciaux et culturels pour accroire son influence et conserver sa prospérité matérielle, ou protéger son propre territoire et celui de ses alliés ou vassaux.  Continuer la guerre en Syrie n’apporte aucun bénéfice matériel, politique ou culturel. La carte kurde dans le projet de démembrement ou dans le projet de reconstruction est une carte brulée : les Kurdes demandent à revenir au giron syrien. Erdogan par arrogance et confusion ne parvient pas à comprendre que le démembrement de la Syrie fait partie du démembrement de l’ensemble de la région pour empêcher le projet Eurasie qui se fera bon gré mal gré car c’est le seul qui peut apporter du bien être aux population et déplacer le centre de gravité financier, économique, culturel et scientifique de l’Occident vers l’Asie. S’il n’a pas compris son intérêt il joue un rôle de confusion au sein de l’OTAN et contrecarre les projets occidentaux. Il va continuer d’apporter de la confusion, mais il ne peut plus être déterminant dans la suite du conflit. Il lui reste à gérer les groupes terroristes d’obédience turcophile, les Kurdes et la crise économique qui est en train de saper son emprise sur la  Turquie.

La question principale n’est donc pas de débattre de l’agression et de juger son caractère immoral ou de faire étalage de ses sentiments, mais de dire sans risque de se tromper que c’est la fin de partie. C’est la fin de partie, elle sera plus dramatique et plus étendue que ce que l’on peut imaginer. Le bloc de la résistance a remporté la partie  après 7 ans de guerre et l’expérience de la résistance va se reproduire en mode élargi et enrichi sur d’autres territoires et d’autres domaines comme l’économie, la finance, la culture. C’est la conjugaison et la globalisation de cette résistance qui va libérer la Palestine.

Si l’agression qui se prépare est juste un fait d’annonce (guerre de communication) avec ses morts et ses destructions sans grande signification stratégique ou tactique alors elle annonce la période de négociation pour le retrait des Américains qui vont une fois de plus faire payer la facture aux Saoudiens et aux bédouins du Golfe. La voix s’ouvre vers la libération de Jérusalem et elle se ferme sur un pouvoir américain en décomposition. D’ailleurs toutes les communications contradictoires attestent que le pouvoir américain n’a plus d’unité, de direction, d’orientation.

Si l’agression qui se prépare devient une agression de longue durée et de haute intensité,alors,  une fois les bombardements terminés, au cas où les Russes n’entrent pas dans le conflit, ce qui est peu probable vu l’état d’esprit général en Russie (politique, militaire et populations civiles) et les forces concentrées en Syrie, la véritable guerre commencera contre les Américains et leurs alliés dans un terrain qui leur échappe totalement par son histoire, sa psychologie, ses ressources humaines et sa soif de se libérer : l’Irak, la Syrie, l’Iran, l’Afghanistan, le Yémen. Si les Russes interviennent vite et fort l’Occident avide de vie et de consommation ne prendra pas le risque d’une guerre nucléaire ou d’une guerre mondiale où il ne gagne ni colonies ni comptoirs commerciaux ni zones d’influence. Si les Russes n’interviennent pas les Syriens (l’armée syrienne et les défenses populaires constituées et en attente d’entrée en action contre l’envahisseur américain et turc), et le Hezbollah interviendront, car il s’agit de leur survie et ils se sont préparés à cette ultime bataille qui visera les Américains, les sionistes et les bédouins arabes. A ce sujet la seconde et grande défaite occidentale en Syrie est la jonction entre la Syrie et l’Irak par laquelle va transiter l’effort de guerre iranien contre les intrus dans la région.

Une fois de plus la France va se trouver hors-jeu ou faisant les mauvais choix faute d’autonomie de décision et de vision sur l’avenir. Le mimétisme en place n’est pas capable de savoir s’il s’agit de diversion ou de diversion. Les gens de raison et de cœur savent par intuition que les forces maléfiques sont à la manœuvre, il s’agit sans doute de la dernière manœuvre avant le changement des règles de jeu imposées par Hadès et protégés par les Cerbères.  Les masques d’invulnérabilité et d’invisibilité vont tomber sinon c’est le règne de la mort et des zombies. Les masques de l’islamisme wahabiste et frériste sont tombés et il est donc temps que les musulmans se réveillent avant que d’autres marionnettes ne les conduisent vers de nouvelles impasses et de nouveaux désespoirs. Il est possible que l’on se réveille sur un coup de bluff ou une fanfaronnade et là la dérision sera sans limite en termes de crédibilité avec les conséquences les plus imprévisibles pour l’établissement d’idiots qui gouvernent la planète. Si par contre la menace est exécutée, la dérision sera plus grande, mais dramatique pour les fous maléfiques  qui ne veulent pas quitter l’histoire dignement. Ils n’ont ni l’imagination délirante d’Homère ni le recours symbolique aux mythes des anciens grecs et perses pour tenter d’expliquer les mystères de l’histoire et conjurer le sort. Ils ne disposent que d’une foi aveugle en leur suprématie technologique et d’une fascination pour les narratives qu’ils se partagent avec leurs relais médiatiques pour s’auto leurrer et se conduire graduellement et inéluctablement vers l’effondrement qu’annoncent la crise de civilisation et le ridicule politico médiatique. Les dieux de l’Olympe sont morts, mais les diables des empires sont vivants encore pour un certain temps. Les simulacres de l’invulnérabilité et de l’invisibilité d’Hadès ainsi que les manifestations de méchancetés et d’épouvante de Cerbère  ne font peur qu’aux miteux.

Cette brève analyse est la soixantième sur la Syrie. Elle intervient deux ans après la dernière analyse  faite le  14 février 2016  sous le titre « Syllogismes fallacieux saoudiens et guerre en Syrie« .

Ivanka au pays des merveilles

Ivanka au pays des merveilles s’est vue offrir 100 millions de dollars pour sa ligne de vêtement en plus des yeux ahuris d’hommes qui ont l’habitude de promettre aux apprentis terroristes et aux fascinés du wahhabisme les houris du paradis. Son père, tonton Miki, s’est vu offrir un demi trillion de dollars. Ahurissant !

Tonton Miki ressemble étrangement à l’héros félin de l’auteur italien Giovanni Francesco Straparola le Chat botté (le Maître chat) qui utilise la ruse et la tricherie pour offrir le pouvoir, la fortune et la main d’une princesse à son maître mal-né et sans-le-sou. Initialement, le maître mal-né et sans-le-sou avait hérité de son père le meunier un chat, ses frères avaient hérité l’un du moulin et l’autre de l’âne. Mort de faim, l’héritier allait manger le chat, mais celui-ci doué de parole le persuada de le laisser vivant, car il allait lui assurer la fortune. Le chat se mit à capturer des lapins et à les offrir au roi au nom de son maître qu’il présentait comme marquis de quelque chose lequel se trouve ainsi et à son insu de renom glorifié. L’histoire « Les Nuits facétieuses » montre l’excellence d’un chat consacré bonimenteur.

Pour ceux qui n’ont pas lu le livre et n’ont pas suivi l’actualité, il faut juste rappeler que les Saoudiens avaient financé la campagne de Hilary Clinton et qu’ils étaient les premiers à être menacés puis humiliés par The Donald Trump. Ils se retrouvent versant 500 milliards de dollars : 200 milliards en achat d’équipements et 300 milliards en investissement sur le sol américain. Ni la Bruyère, ni la Fontaine, ni Kalila et Doumna des Perses (des Arabes) ni Charles Perrault des Français, ni Disney Channel des Américains ne peuvent imaginer ce qui se passe dans la tête des Bédouins devenus roitelets absolus grâce à l’alliance stratégique du wahhabisme, qui a assassiné ou abruti des musulmans, avec l’impérialisme britannique, qui a colonisé et assassiné ces mêmes musulmans.

Le diabolisme du colonialisme ressemble aux ruses de Satan, mais certains colonisés voient en Satan l’ami béni. Le musulman devrait être intelligent et lucide, ne jamais se faire piquer deux fois au même endroit et par le même serpent selon ce qui a été rapporté sur le Prophète (saws).

Donald Trump, Président des États-Unis d’Amérique, n’a pas choisi, par caprice ou saut d’humeur, l’Arabie saoudite comme première station dans sa sortie à l’étranger. Il a mis la pression sur les Bédouins du désert pour les pousser à manifester leur traditionnelle servitude envers le pouvoir politique, médiatique militaire et financier américain. Conduite par des vieux séniles, des jeunes stupides, des rentiers et une idéologie wahhabite, la monarchie saoudienne ne pouvait que répondre au chantage américain : pétrole saoudien en échange de la protection américaine sous l’ancienne dynastie wahhabite et tous les biens saoudiens contre la protection américaine sous la nouvelle dynastie wahhabite. Rien de nouveau sous le soleil !

L’ancienne dynastie, lignée du clan Abdelaziz, sous l’inspiration anglo-saxonne, a créé des mythes : serviteurs des deux lieux saints, organisation islamique, jihad contre l’URSS pour renforcer la présence américaine, céder la Palestine et affaiblir les mouvements nationalistes en quête d’émancipation de l’impérialisme. La nouvelle dynastie, lignée du clan Salmane, sous l’inspiration américano-sioniste parachève la démolition entreprise par les « anciens » et « innove » par la démolition de la Libye, de la Syrie et du Yémen.

Comme rien ne semble arrêter leurs trahisons et leurs félonies, ni peuples ni élites, les voici à l’œuvre pour offrir sur un plateau d’argent ce qu’aucun président américain n’avait espéré : financer la relance de l’économie américaine et agglomérer les armées arabes et musulmanes dans l’OTAN arabe (islamique) sous prétexte de lutter contre le terrorisme islamique. Ce terrorisme qui a frappé davantage les peuples arabes et musulmans qu’occidentaux est le produit de la pensée wahhabite, le résultat de l’instrumentalisation de la religion à des fins mondaines, la mauvaise gouvernance despotique et insensée, la prédation cupide et vorace de la mondialisation capitaliste. Donc avec ou sans l’OTAN arabe et islamique, le terrorisme a encore de vieux et longs jours devant lui, car les causes qui l’ont généré et les acteurs qui l’ont fondé sont en place pour ne pas dire ceux qui prétendent le juguler.

En conséquence de JACTA, l’Arabie saoudite et ses consœurs vont être saignées à blanc pour la gloire de leur idole qui les asservit et les met en situation de « kwawda » (entremetteurs auprès des prostitués, des maquereaux et maquerelles). Pourtant l’Islam criminalise l’intermédiation dans les intrigues galantes, la fourberie ou la maquerellerie. Si la loi républicaine romaine faisait des entremetteurs et des prostituées une caste d’infâmes, la loi monarchique des « Chouyoukhs » et des « Serviteurs des lieux saints de l’Islam » ont fait du maquereautage militaire, politique, financier, médiatique, une pratique licite et bénie. Il ne s’agit plus de plaire à Dieu, mais aux idoles de Washington qui par leurs directives font verser le sang des innocents, appauvrir les peuples et fragmenter des territoires.

Expert en cynisme et en narrative télévisuelle, The Donald a fait casquer les bédouins. Les Bédouins insensés et hostiles à la liberté humaine et à la dignité des peuples ont fabriqué l’audience qui va continuer de démolir ce qui reste du monde arabe et musulman en Syrie et en Irak. Ils ont tout misé sur Donald alors que l’Amérique risque soit d’entrer en guerre civile ou de le destituer. Au-delà de la haine contre Assad et les chiites d’Irak, il s’agit d’interdire la jonction idéologique et logistique entre deux armées arabes et musulmanes qui peuvent remettre en cause la suprématie militaire de l’État sioniste. Il s’agit d’anéantir ce que la République islamique d’Iran a construit sur le plan économique, politique, scientifique et militaire et de l’entraîner dans une nouvelle guerre. Il s’agit de désigner le Hezbollah libanais, le Jihad islamique et le HAMAS palestinien ainsi que l’ensemble des mouvements de résistance à l’occupation et à l’impérialisme comme mouvements terroristes à combattre.

Le gagnant est l’entité sioniste. Elle tire sa force du déchirement du monde arabe et musulman. Elle tire profit de la manne financière qui lui est restituée sous forme d’aide militaire américaine. Elle continue à se déployer grâce au soutien indéfectible et inconditionnel du véritable pouvoir américain : le complexe militaro-industriel.

Nous savions par lecture et par déduction que les monarchies arabes avaient des relations avec l’entité sioniste, maintenant nous savons que leur ennemi déclaré n’est plus l’entité sioniste, mais la République islamique d’Iran. Nous savons aussi que la manne financière accordée à « celui qui n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles devant la compromission arabe facile et gratuite » aurait pu libérer la Palestine, promouvoir la paix et le progrès dans le monde arabe et musulman, aider les paysans africains, asiatiques et sud-américains. Au lieu de cela nous allons continuer de voir l’effusion du sang arabe et musulman présidée directement et ouvertement par les généraux sionistes et américains. Ce qui peut stopper ou augmenter cette effusion de sang c’est la mise en déroute de l’OTAN arabe et musulmane et ses commandements étrangers sur les terrains de combat réels c’est-à-dire la Palestine, la Syrie et le Yémen.

Nous savons tant par l’histoire que par leurs comportements erratiques que leurs cœurs sont dispersés et leurs têtes sont insensées. Ils n’ont ni stratégie victorieuse ni perspective de triomphe. Nous voyons déjà leur échec au Yémen où les Émirats tentent de doubler l’Arabie saoudite. Nous voyons déjà le Qatar jeté en pâture comme bouc émissaire de leur échec en Syrie et comme contradiction entre les wahhabites et les Frères musulmans. Le Qatar va porter l’étiquette de pourvoyeur de fonds du terrorisme pour blanchir l’Arabie saoudite. J’avais prévu que Cheikh Al Qaradhawi finirait par se trouver sur la liste des recherchés par Interpol pour apologie du terrorisme. Il y a une logique implacable qui s’est mise en place dans ce qu’on appelle l’Islamophobie et le printemps arabe.

J’ai essayé de montrer dans mes livres et mes articles depuis 2010 qu’il y avait réellement une machination diabolique avec des visées de guerre et de prédation, cette machination s’appuie sur notre incapacité à comprendre les enjeux du monde et à notre suffisance intellectuelle qui n’arrive pas à distinguer l’accessoire de l’essentiel, l’ennemi de l’ami, le syllogisme fallacieux de la vérité, la narrative de la réalité. Les « élites » prisonnières de leur délire de dénigrement du pouvoir en place (ou son opposition) et de leur quête assoiffée du pouvoir (ou son maintien) n’ont pas voulu se concerter pour une pédagogie de résistance et une pratique de défense contre Satan incarné dans l’impérialisme. Combien étaient nombreux et puérils les Pygmalions, ceux qui avaient soutenu ou justifié l’agression de la Libye, de la Syrie puis du Yémen au nom de l’islamisme ou de la démocratie.

En attendant le dénouement final de la tragédie, cherchons la morale de la fable du chat bonimenteur faiseur de marquis et de rois dans ce monde post moderne où domine le mythe de Hermès, ce demi dieu promoteur du spectacle, joueur de pipeau et protecteur des voleurs et des commerçants. Les pays « démocratiques » sont pris de frénésie pour le spectacle, la beauté des apparences et le superficiel, ils sont en décadence civilisationnelle. On ne peut attendre des pays arabes et musulmans gouvernés par des insensés et habités par des insouciants un changement salutaire.  Au royaume des chats bonimenteurs, des ogres et de la corruption l’homme intelligent et perspicace (al Halim) se retrouve perplexe et étranger. Dans cette situation de perplexité et d’étrangeté, deux angoisses sur lesquelles nous n’avons pas de réponse :

Quelle sera la facture à payer en vie humaines, en années de développement perdu si les insensés poussent leur insenséisme à la guerre contre l’Iran ?

Alors que le monde se dirige de plus en plus vite vers une domination des forces satanique quand les terres d’Islam vont se mettre à produire en qualité et en quantité les forces vives et lucides utiles aux hommes sans sectarisme ni bigotisme ?

Est-ce que les Sunnites ont l’autonomie de penser et le courage d’agir pour se libérer des carcans du wahhabisme, du frerorisme et du maraboutisme religieux et politique et se consacrer à notre véritable vocation de musulman (mouslimine) : croire librement et faire le bien.

Est-ce nous allons continuer à accepter les narrations comme elles se présentent et en faire des dogmes sans les soumettre au bon sens.  Contre la logique évidente de la narration Charles Perrault veut faire croire aux enfants et aux adultes que la morale de l’histoire est :

Quelque grand que soit l’avantage
De jouir d’un riche héritage
Venant à nous de père en fils,
Aux jeunes gens, pour l’ordinaire,
L’industrie et le savoir-faire
Valent mieux que des biens acquis.

Et pourtant le récit est clair : le fils du Meunier n’a aucun mérite par lui-même et le chat n’a été ni industrieux ni laborieux, mais un manipulateur bonimenteur dont la ruse était facilitée par la naïveté déconcertante des paysans, des animaux, du roi…

Il est vrai que la Renaissance et les Lumières coloraient de leur idéologie matérialiste et « progressiste » toute production littéraire ou philosophique et annonçaient le triomphe du capitalisme technologiste. Ce capitalisme n’est pas fondé sur l’industrie et le génie humain mais sur le commerce inégal, la banque casino et l’exploitation des hommes. Le reste c’est du boniment.  L’Occident renaissant et éclairant a façonné notre mentalité, qu’elle se réclame de la république ou de la monarchie, du progressisme ou de l’islamisme, des gouvernants ou des gouvernés. Il fabrique du leurre pour des consommateurs de leurres surtout lorsqu’il s’enveloppe du merveilleux et du fascinant qui appelle à se démettre de son devoir de responsabilité et de lucidité. La réalité historique des bédouins n’a jamais été le travail, mais la rente y compris la rente religieuse. C’est cette rente qui nous rend acceptable les discours méprisants d’Obama au Caire et de Trump à Riyad.

[bctt tweet= »Ivanka au pays des merveilles » username= »omar_mazri »]

Omar MAZRI – http://liberation-opprimes.net/ivanka-au-pays-des-merveilles/

Alea JASTA est pour les bédouins

 « Alea jacta est » est une locution latine signifiant « le sort en est jeté », ou « les dés sont jetés » attribué à César franchissant le Rubicon (le fleuve faisant frontière entre la Gaule et Rome) et qui voudrait dire qu’il s’en remettait aux événements hasardeux sur lesquels il n’aurait aucune emprise, et sur l’histoire à advenir, car il n’y a plus de possibilités de revenir sur ce qui a décidé et entrepris. Les gouvernants saoudiens n’ont ni la stature de César ni la grandeur de Rome et de son empire, mais juste de l’argent pour corrompre, une rente religieuse pour fasciner, une arrogance et une sénilité les conduisant fatalement à JASTA – Justice Against Sponsors of Terrorism Act – la loi fédérale américaine votée jeudi 29 septembre 2016 par le Congrès des États-Unis  permettant aux cours fédérales américaines de poursuivre des États étrangers qui auraient aidé ou qui aideraient à commettre un acte terroriste contre un intérêt américain. Comme il était hautement prévisible, l’objectif affiché des législateurs américains est de permettre aux proches des victimes des attentats du 11 septembre 2001 de poursuivre en justice l’Arabie saoudite pour son éventuel soutien aux terroristes en cause (15 des 19 terroristes étaient saoudiens) est devenu réalité tangible. Cette réalité vient de se manifester quelques jours après la visite triomphaliste du dauphin saoudien à la Maison Blanche qui a fait croire que sa visite et ses résultats étaient d’importance historique et de portée stratégique. Le cabinet Kreindler & Kreindler vient de demander des dommages et intérêts aux familles des victimes du 9/11 imputant l’attentant aux Saoudiens et aux puissants et vastes réseaux de bienfaisance dont notamment la fondation Al Haramein.

Les séniles et les arrogants, sans stratégie et sans profondeur historique civilisationnelle, ont dilapidé leurs ressources, leurs crédits religieux et leur temps en vanités et corruption, mais le temps est impitoyable pour celui qui ne sait où aller sauf suivre la voix de son maître alors que ce maître est devenu lui-même inaudible, confus, empêtré dans ses contradictions et son essoufflement. La fin annoncée des Saoudiens et réalisée par leurs propres mains est en achèvement par la conjugaison de plusieurs facteurs dont les plus importants :

  • l’enlisement au Yémen qui devient un gouffre financier pour les Saoudiens, un désastre humanitaire et sans doute un processus qui va les conduire à la cour pénale internationale pour crimes de guerre et génocide si d’ici là les Yéménites ne s’emparent pas d’une ou plusieurs provinces saoudiennes.
  • La défaite humiliante en Syrie qui va sans aucun doute d’une manière ou d’une autre leur renvoyer la facture et les groupes terroristes.
  • La perte de crédibilité saoudienne face à l’Iran. Les manœuvres sectaires et idéologiques vont s’estomper pour laisser apparaître d’un côté un pays usurpateur de l’Islam et imposteur des lieux saints sans vision réaliste du monde et sans édifice politique, diplomatique, économique et technologique, d’un autre côté un pays habile et édificateur.
  • La refondation du Moyen-Orient et la réalisation de l’Eurasie avec l’exclusion des monarchies qui vont de fait se trouver des intrus sans place et sans avenir  dans l’environnement géopolitique en émergence qui les cerne déjà militairement, économiquement et politiquement.
  • L’Egypte et la Turquie ne sont pas des alliés stratégiques crédibles et durables pouvant aider les Saoudiens, car ils ne cherchent que la manne financière et le prestige religieux de l’Arabie qui sont d’ailleurs en train de s’évaporer pour ne laisser que les déceptions et les illusions perdues des peuples en souffrance ou en insouciance.
  • L’Arabie est en crise sociale et financière du fait de son financement de la guerre en Syrie (5 milliards de dollars), de la guerre au Yémen (20 à 30 milliards de dollars), de la course à l’armement (100 milliards). Cette course vaine et hémorragique a fait dire à un général américain qu’il trouvait stupide qu’un de leurs alliés dépense des centaines de millions de dollars (tirs de missiles Patriots) contre des quadricoptères de quelques centaines de dollars (drones yéménites) signifiant par-là l’absence de stratégie, de compétence et de bravoure des va-t-en-guerre. Cette crise en accroissement exponentiel : perte de confiance des troupes et prix du pétrole en chute pour des décennies qui annoncent des énergies renouvelables et concurrentielles. La rente ou plutôt les rentes financières, historiques et religieuses ont formaté les esprits et institué une institution de médiocres serviles à tous les niveaux et dans tous les domaines.

Les Etats-Unis n’ont plus besoin des hydrocarbures saoudiens ni de leur sol, car après l’expansion vient inéluctablement le temps de l’autarcie et de l’effondrement comme ce fut pour tous les empires passés.

  • Les Etats-Unis sont en déclin, ils ne peuvent être « garantie » ou « asile » pour leurs protégés, ils ont besoin de vassaux disciplinés et forts. S’ils ne rentrent pas en guerre civile, ils vont se déchirer intérieurement et déchirer leurs alliés. Avec ou sans Trump, les Administrateurs cyniques et cupides de l’Amérique vont saigner à blanc les monarchies en leur faisant payer à prix fort leur sécurité tout en les engageant dans des guerres inutiles et perdues d’avance.
  • L‘Islamophobie continue de jouer ses cartes : frapper le musulman par le musulman pour les faire apparaître tous hideux et ne méritant ni pitié ni considération. N’inspirant ni compassion ni respect, leurs territoires peuvent être livrés à la cupidité vorace ou à la destruction totale les laissant sans ressources, sans perspectives de développement, sans projet de civilisation, sans force de résistance, sans continuité et cohérence dans les géographies, les mentalités, les devenirs et les économies. La Turquie, gouverné par un « illuminé » est en train de sombrer, malgré ses cadres militaires, politiques et économiques de haut niveau. L’Arabie saoudite ne va pas sombrer, elle va se volatiliser au milieu des morts, des appauvris, des imbéciles et des déçus qu’elle a semé dans le monde musulman. Le reste du monde musulman qui aura suivi sa voie sera relégué à un comptoir commercial, une base militaire, une zone de transit démographique pour l’Europe, ou un terrain d’affrontement

Les Saoudiens ne se rendent pas compte de l’imminence et de la gravité du danger qui pèse sur eux : 800 personnes parmi les proches des victimes du 11 septembre viennent de déposer une plainte auprès du tribunal fédéral de Manhattan (New York) contre l’Arabie Saoudite pour son financement d’Al-Qaïda et réclamer en dommages et intérêts une compensation financière qui va s’élever non à quelques millions de dollars, mais probablement à des centaines voire des milliers de milliards de dollars. Les Saoudiens et la médiocratie dans le monde arabe et musulman s’imaginent que les dizaines de sociétéd arabo américaines et l’alliance avec Trump contre l’Iran vont garantir un avenir radieux et une pérennité aux médiocres. Trump lui-même a des problèmes avec les institutions de son pays, la démocratie occidentale, malgré ses défauts et ses lobbies, ne permet de réaliser n’importe quel deal avec la justice. Dans le cas présent, il ne s’agit pas de la justice d’un pays du quart monde ou d’un dictateur, mais celle de l’Empire et de ses sujets avec ses règles, son éthique et sa transparence « relative ». Dans cette affaire il s’agit du pactole de Crésus tant pour les parents de victimes et de la ville de New-York que des géants américains du barreau qui ne perçoivent pas des honoraires, mais des pourcentages qui annoncent des sommes faramineuses. La vente bradée d’Aramco (société américaine saoudienne), les revenus du « tourisme de la dévotion » et la mise en hypothèque du sol saoudien ne suffiront ni à se prémunir contre les accusations du FBI ni à honorer les dommages et intérêts que la Justice viendra à exiger dans un avenir proche en réponse à la plaidoirie de Jim Kreindler. Le Fisc américain en prélevant sa part du butin, donnerait à Trump ou à un autre locataire de la Maison Blanche les moyens de financement public pour le sauvetage de l’Amérique.

Qui sème le vent récolte la tempête, alea JASTA est : le cabinet Kreindler & Kreindler va franchir le Rubicon et mettre en faillite les Saoudiens. Il s’agit d’un groupe d’avocat fondé en 1950 et dirigé par Jim Kreindler l’expert mondial dans les affaires d’accident d’avion qui gagne pratiquement tous ses procès. Il avait représenté les familles qui ont poursuivi la Libye, dans l’affaire du vol Pan Am 103 de la Pan American Airlines explosé au-dessus de Lockerbie en Ecosse sur son chemin à New York en  1988. Il avait fait casquer la compagnie aérienne pour « faute intentionnelle ».

Alea JASTA est, 80 années de servilité fondée sur protection contre pétrole, islamique wahhabite contre indépendance politique et économique des Arabes et des Musulmans vont être renvoyées à l’oubli. Arbi Arbi wa law kana al coulounel Bendaoud.

Ce qu’on appelle l’Etat profond américain (deep state) n’est pas al coulounel qui a servi la grandeur de la France dans les colonies, mais une mentalité, une idéologie, une vision globale et stratégique qui peut pousser Trump à l’inertie défaitiste lorsqu’il voit le principal allié de l’Amérique contre l’Iran, le Hezbollah et les Russes se faire massacrer par les médias et les juges américains. L’Etat profond peut aussi se servir de la période de confusion et d’incertitude aux USA pour se débarrasser d’un allié arabe devenu encombrant et inefficace tout en apportant bénéfice financier à l’Amérique et aux affaires par la mise en banqueroute d’un Etat aussi riche que l’Arabie saoudite. Il est fort probable que le deep state ait admis l’idée du retrait de l’Amérique du Moyen-Orient et qu’il mette la pression sur l’Arabie saoudite pour qu’elle renforce son alliance puis sa vassalité à l’Etat sioniste qui aurait pour charge d’assurer la sécurité des monarchies qui déclarent la guerre aux mouvements de résistance ou qui accomplissent une guerre par procuration contre l’Iran. Nous sommes dans une époque de spectacles et de narratives, la réalité et la vérité sont difficiles à entrevoir. Il faut oser voir toutes les possibilités. En effet les dés sont jetés et rien n’est sous la maîtrise des hommes, l’histoire est en train de s’accomplir d’une manière accélérée défiant les logiques de systèmes et d’appareils, c’est ce que j’avais qualifié de mystique de l’histoire dans mon livre sur les révolutions arabes  « mystique ou mystification » :

{Nous les emmenons par gradation (vers leur fin) de par où  ils n’ont aucun ressenti}  Coran

Enfermé dans nos débats sur le « halal » et le « haram » nous n’avons ni le temps ni l’envie de nous préoccuper de ce que les puissants de ce monde s’autorisent et s’interdisent pour garantir leurs intérêts et leurs privilèges.

Il nous suffit de continuer à mentir sur Allah et de déclarer qu’Il est le Garant et le Défenseur de nos pays et de nous gouvernants comme si Allah pouvait accepter l’incompétence, la trahison et la corruption du seul fait que nous vivons dans des « terres musulmanes » ou que nous portons des prénoms musulmans. La plus grande faillite des Arabes et des Musulmans est dans la croyance de ce genre de mythe que les rentiers de la religion et du pouvoir ont cultivé dans nos esprits infantiles. Alea jacta est, les Syriens dans quelques années viendront, à leur tour, demander aux Arabes et aux Turques dommages et intérêts, les Libyens aux Français…

{Nous avons destiné beaucoup de djinns et d’hommes pour l’Enfer. Ils ont des cœurs, mais ne comprennent pas. Ils ont des yeux, mais ne voient pas. Ils ont des oreilles, mais n’entendent pas. Ceux-là sont comme les bestiaux, même plus égarés encore. Tels sont les insouciants.} Le Coran [7:179]

Syllogismes fallacieux saoudiens et guerre en Syrie.

Si le déni de réalité fausse les énoncés de vérité,  l’absence de vérité ne permet ni  de construire une réalité objective autre que perception ou  représentation mentale ni de trouver un consensus sur la réalité pour qu’elle devienne vivable dans le sens où se construit un sens commun, des valeurs communes, des intérêts partagés et un vouloir-vivre ensemble. Sur le plan ontologique, social, politique, idéologique, historique ou religieux, le pervers narcissique est le cas pathologique le plus tragique. Il est symbolisé par le drame de Caïn tuant Abel, le drame de toute pathologie qui se croit détentrice de la vérité et possédante de la réalité telles qu’elle se les représente dans le mental, l’affectif et  le comportement provoquant des dérives criminogènes sur sa victime.

Le pervers narcissique établit ses rapports sur la domination par la force, la séduction, la fascination et l’exclusion voire l’élimination tant de ce qui lui résiste que de ce qui se soumet à lui. Vivant dans un déni de réalité et de vérité il construit un système de représentations et de valeurs qui le sublime et qui dévalorise tout ce qui n’est pas lui au point de nier à autrui les droits fondamentaux de la différence voire même de l’existence. Sur le plan de la religion et de la patrie, le pervers narcissique parvient à confondre les nobles principes avec les valeurs qu’il se représente de ses principes. Un principe coranique, politique, moral, intellectuel objectif par son caractère universel est transféré dans le domaine de la valeur subjective construite par une coutume, un intérêt, un désir, une idéologie, un vécu, une erreur d’interprétation, une dérive pathologique…

C’est exactement ce que l’Arabie saoudite, Daesh et consorts ont réalisé et c’est ainsi qu’ils ont construit leur existence et leur durée. Ils ont détourné la vérité du Coran et ils ont défiguré la réalité de l’Islam :

La perversion est définie par « l’action de détourner quelque chose de sa vraie nature ».

Le narcissisme est défini comme l’installation durable de « l’ intérêt excessif pour (l’image de) soi provoquant une survalorisation de soi et une dévalorisation d’autrui ».

C’est par ces deux déviations que le pervers narcissique désacralise la vie humaine et rend, « légitime et légaux », les crimes les plus odieux, l’effusion de sang à grande échelle sans droit ni justice, la tyrannie et la guerre contre les musulmans :

{وَمِنَ ٱلنَّاسِ مَن يُعْجِبُكَ قَوْلُهُۥ فِى ٱلْحَيَوٰةِ ٱلدُّنْيَا وَيُشْهِدُ ٱللَّـهَ عَلَىٰ مَا فِى قَلْبِهِۦ وَهُوَ أَلَدُّ ٱلْخِصَامِ}

{وَإِذَا تَوَلَّىٰ سَعَىٰ فِى ٱلْأَرْضِ لِيُفْسِدَ فِيهَا وَيُهْلِكَ ٱلْحَرْثَ وَٱلنَّسْلَ ۗ وَٱللَّـهُ لَا يُحِبُّ ٱلْفَسَادَ }

{وَإِذَا قِيلَ لَهُ ٱتَّقِ ٱللَّـهَ أَخَذَتْهُ ٱلْعِزَّةُ بِٱلْإِثْمِ ۚ فَحَسْبُهُۥ جَهَنَّمُ ۚ وَلَبِئْسَ ٱلْمِهَادُ}

{Parmi les hommes, il y a celui dont le discours te plait lorsqu’il parle de la vie de ce monde. Il prend Allah à témoin de ce que contient son cœur ; mais c’est le plus acharné des querelleurs. Dès qu’il tourne le dos, il s’en va par la terre pour y semer la corruption et détruire les récoltes et le bétail ; alors que Allah n’aime pas le désordre. Lorsqu’on lui dit :  » Prends-garde à Allah ! « , la superbe s’empare de lui et le pousse au péché. Son partage sera la Géhenne : quel détestable lit de repos !} Al Baqarah 204 -206

Mes propos ne sont ni exagérés ni mal orientés. Pour preuve : l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, le Yémen et la Syrie. L’argent, les territoires, le temps et les hommes sacrifiés pour entretenir la mégalomanie et l’incompétence des gouvernants arabes ne sont plus à citer ou à démontrer. Toutes ces destructions ne semblent pas réveiller les esprits indolents, toutes ces dislocations ne semblent pas heurter les consciences. Les Saoudiens et leurs vassaux poussent le monde arabe et musulman à se payer le luxe d’une guerre longue et meurtrière en Syrie alors que les solutions préconisées et appliquées en Libye et en Syrie ne sont pas une faillite, mais une catastrophe sauf pour l’Empire, le sionisme et les marchands de canons.

La nouvelle guerre (terrestre), après cinq ans de subversion, en Syrie n’est pas seulement une fuite en avant devant les échecs des Américains et des Saoudiens à faire tomber le régime syrien et à rendre rédhibitoire l’assistance des Russes, des Iraniens et du Hezbollah. Elle n’est pas aussi une panique lorsqu’on voit la défaite stratégique des Saoudiens au Yémen et que la logique militaire et politique commande d’arrêter ou du moins de ne pas livrer bataille sur plusieurs fronts. Elle est, sur le plan dialectique, un processus implacable qui va faire changer les données du monde radicalement lorsque l’on sait que :

a- L’Arabie saoudite est en train de mettre en jeu sa propre existence : ou bien la guerre en Syrie s’arrête au profit du régime syrien qui est en train de renverser l’équilibre des forces militaires en sa faveur alors qu’elle va perdre milliards, alliés et investissements politiques et idéologiques ; ou bien c’est une guerre totale sur plusieurs fronts et contre plusieurs adversaires que l’Arabie saoudite ne peut remporter ni par son armée ni par ses mercenaires.

b – L’autre pervers narcissique, le sultan néo ottoman, est en train de pousser sa logique jusqu’à son épuisement, car il va se trouver devant des équations impossibles à gérer sur le plan national et international.

c – L’Empire est en train de s’effondrer : beaucoup de discours narratifs et de communication, mais peu d’action. Il est en train de subir les contrecoups du pervers narcissique : se détruire faute de détruire les autres ou l’essoufflement et l’isolement faute de pouvoir détruire les autres. Pour l’instant les autres sont les Russes qui font preuve de sang-froid, de planification et d’efficacité mettant en impuissance les Américains et l’OTAN.

Les cartes semblent compliquées et la fin du monde proche, mais si on fait abstraction des détails, des tons et des nuances on finit par ne voir que le clan des pervers-narcissiques avec leurs victimes et le reste ceux qui leur résistent. On finit par voir le pessimisme, l’infantilisme et l’inefficacité des pervers-narcissiques en devenir plus flagrant, plus fragile et enfin plus décisif pour leur fin de règne dans l’histoire. On commence à voir l’optimisme, la force, la détermination et la fédération des résistants aux syllogismes fallacieux des pervers-narcissiques.

En ce qui concerne le régime saoudien, ses vassaux et ses chantres, les mythes qui font office de syllogisme fallacieux sont au nombre de six :

  1. Le wahhabisme est la doctrine vraie, authentique et pure, la seule à représenter l’Islam. Il faut donc éradiquer les différences.
  2. L’Arabie saoudite est l’arabité vraie, authentique et pure, car elle est la terre natale du Prophète (saws). Il faut donc mettre le monde arabe sous tutelle saoudienne.
  3. Le pétrole est une manne céleste octroyée aux rois et princes bédouins comme l’a été le territoire. Ils appartiennent à Dieu qui a donné mandat à la monarchie seule souveraine en termes de propriété, d’usage et d’abus, de gouvernance. L’absolutisme monarchique français serait progressiste et moderne comparé aux monarchies du Golfe.
  4. Les « religieux » officiels saoudiens sont l’élite intellectuelle, morale et spirituelle du monde musulman : ils ne sont pas seulement le clergé « pseudo-institué » par le Prophète en leur qualité de légataire de la science, de la mémoire et du territoire, ils sont la Parole d’Allah infaillible et irréfragable.
  5. La dynastie saoudienne est « le Serviteur des deux lieux saints de l’Islam »
  6. L’Amérique est l’allié fidèle et indéfectible des Arabes et des musulmans.

Comme le chiffre 6, l’Arabie saoudite et ceux qui partagent et véhiculent son idéologie sont le symbole de la perfection et de l’ordre. À ce titre ils ont la certitude d’être dans le vrai et d’avoir la victoire contre les Syriens, les Iraniens et les Russes comme ils ont la certitude d’avoir écrasé la résistance yéménite. Les rentes religieuses, financières, idéologiques et le soutien des Américains et des Européens leur facilitent le montage des « rebelles », des mercenaires et des dévoués pour mener les guerres que leur armée ne peut pas mener faute de doctrine, de technicité et de bravoure.

C’est avec ces six fables que le monde arabo-musulman et ses élites politico-religieuses ont  construit leur pensée moderne. C’est ainsi que le monde arabe et musulman va entrer dans une nouvelle guerre (guerre terrestre) où cette fois les illusions seront balayées faute d’illusionnés pour les porter. Peut-être que les insensés survivants reviendront à la raison qui leur dira que la Palestine occupée est sunnite arabe.

Aucun syllogisme et aucun discours ne peuvent tenir devant le hadith qui dit que le croyant n’est véritablement croyant que si les gens sont à l’abri de sa main (qui frappe, qui tue, qui vole) et de sa langue (qui insulte, qui humilie, qui ordonne le mal).

La vérité et la réalité nous imposent de dire que si les Arabes et les Musulmans ont donné la caution morale et religieuse à l’OTAN pour détruire la Libye et assassiner son président en exercice, l’histoire ne va pas se répéter : Bachar Al Assad et la Syrie vont imposer une nouvelle réalité et faire émerger la vérité sur l’imposture et la trahison de ceux qui parlent au nom de l’Islam. Encore une fois, il ne s’agit pas d’espoirs ou de désirs, mais de réalité objective c’est-à-dire de rapport de forces, dans ce cas les rapports sont mondiaux, ils concernent les Russes, les Chinois et les Américains. Les Arabes ne jouent que le rôle de figurants.

Lorsque Poutine et Medvedev disent à l’OTAN que toute présence étrangère sur le sol syrien est une déclaration de guerre  à la Russie et que celle-ci peut conduire à une troisième guerre mondiale, il ne s’agit pas de l’infantilisme des princes ou de la sénilité des rois du monde arabe. Les Arabes piètres et serviles ont répondu fidèlement à l’appel américain de former une armée arabe otanesque, mais les Américains ne sont pas insensés pour s’engager dans une confrontation planétaire dont ils ne maitrisent pas tous les tenants et aboutissants à moins que leur stratégie soit de se débarrasser de la Turquie et de l’Arabie pour faire des affaires avec les Iraniens et se partager le monde avec les Russes. Les semaines à venir vont montrer la tendance.

Pour les Arabes pervers-narcissiques il ne peut y avoir de changement politique, stratégique ou tactique ou opérationnel, ils sont dans leur délire. Ce délire a pris des proportions infernales lorsque le Yémen a résisté, la Syrie a reconquis des territoires et l’Iran a repris sa place dans le concert des nations. Ce délire pervers et narcissique n’émerge pas du néant il est construit par la conjugaison des facteurs suivants :

  • une décadence civilisationnelle qu’on croyait surmontée par le puritanisme religieux et le discours moralisateur,
  • une instrumentalisation de la religion à des fins politiciennes et idéologiques pour asseoir une dynastie instaurée par la force des armes et l’effusion de sang des musulmans,
  • une doxa intellectuelle entretenue par la rente religieuse,
  • une rente religieuse construite sur l’immobilisme et la compilation des anciens savoirs,
  •  une manipulation de l’histoire par l’impérialisme anglo-saxon qui a placé ses liges pour saper tout effort d’ indépendance et pour faire diversion sur tout projet de renaissance de l’Islam libérateur et civilisateur,
  • l’islamophobie comme machine de guerre médiatique, psychologique et militaire pour donner aux musulmans une image hideuse qui ne mérite ni respect ni pitié, et pour entrainer les musulmans dans des guerres fratricides sectaires, ethniques…

Tous ces facteurs ont cultivé la déraison dans la pensée musulmane et ont introduit la démesure dans les politiques suivies y compris dans celles de mener la guerre contre les peuples  et de livrer leurs territoires à la prédation et à la destruction. C’est cette démesure qui produit la pensée mortifère et morbide qui croit que le salut est dans l’Apocalypse ou dans la venue du Sauveur, et qui exige que les peuples arabes et musulmans  se soumettent avec fatalité à la folie destructrice des pervers-narcissiques, ceux-là mêmes qui la gouvernent et ceux-là même qui produisent sa mentalité religieuse et nationale.

Nous sommes dans un monde où il n’y a pas de place à l’insensé et  à l’impuissant. L’insensé et l’impuissant ne sont là que parce que les intérêts en jeu exigent leur présence dans un rôle à jouer. Les intérêts ne peuvent occulter indéfiniment la vérité et la réalité de l’Islam et des musulmans : Le Coran est la Parole d’Allah et l’Islam Sa Religion signifiant par là que les géo-codes et les socio-codes peuvent donner une interprétation temporelle et spatiale à l’Islam, à sa culture, à sa philosophie et à sa sociologie, mais ils ne peuvent s’imposer comme la norme et encore moins lorsqu’ils sont mal représentés ou proposés comme caricature et repoussoir à un monde inondé d’informations et de « vérités ».

Omar MAZRI

Source : Syllogismes fallacieux saoudiens et guerre en Syrie.

Acte 4 avant l’épilogue : Poutine Obama et Assad

Partie 1 |  | Partie 2  |   | Partie 3 |  | Partie 4 |

Après une longue série d’analyses nous arrivons à un des scénarios plausible pour l’immédiat : renoncement américain à l’agression contre la Syrie de plus en plus probable,  du moins dans l’immédiat. Beaucoup sont déçus. Les uns voient leur chance manquée de détruire la Syrie et ce qui reste du monde arabe, les autres, habitués à la fuite en avant, ne voient pas que l’histoire humaine ne s’écrit pas seulement à coups de tonnerre et de canons.

L’Empire, le sionisme et leurs vassaux s’étaient fixés les buts de guerre suivants qu’ils ne sont pas parvenus à réaliser :

Stratégique :

  • reconnaissance d’Israël et normalisation des relations de la Syrie avec l’entité sioniste

Tactique

  • Détruire l’armée arabe syrienne,
  • partitionnement de la Syrie,
  • Modification de la géopolitique du gaz

Opérationnel : 

  • Changement ou affaiblissement du régime avant Genève 2,
  • Mise au ban du Hezbollah
  • Fin du parrainage de la résistance palestinienne
  • Isolement de l’Iran

Même si la paix reste fragile, les USA ont perdu le monopole du recours abusif à la violence et n’ont plus la maîtrise de la décision d’agresser. Le destin implacable les a mis dans une position plus paradoxale que celle de l’âne de Buridan : partir en guerre sans objectifs de gain c’est perdre, ne plus aller en guerre après avoir rendu la guerre inéluctable c’est perdre aussi. Le grand roque a parfaitement bien fonctionné. La Syrie vient de confirmer l’impuissance de l’hyperpuissance. La puissance n’a pas de signification si elle n’a pas d’efficacité et devient un fardeau conduisant vers la perte lorsqu’elle est en contre synergie avec  les lois et les moyens de sa propre puissance et de  l’environnement sur lequel elle voudrait se manifester sans parvenir ou si elle y parvient elle n’en tire aucun profit politique, économique et territorial qui pourrait lui donner légitimité ou retour d’investissement.

Avant de se prononcer un peu plus tard sur l’épilogue et après confirmation qu’il n’y ait plus de retournement stratégique de dernière minute  il y a lieu de souligner pour l’instant les effets marquants attendus :

1 – L’entrée en force de la Russie diplomatiquement, militairement, politiquement et médiatiquement. Le début de la fin de la suprématie états-uniènne est entamée avec toutes les conséquences géopolitiques et économiques.

2 – Le tandem Russie-Chine va être renforcé sans doute par le Pakistan et l’Iran en plus des BRICS. Nous allons voir le rapprochement Iran Russie se renforcer et permettre à l’Iran de se passer totalement du marché occidental et donc de devenir moins vulnérable aux sanctions et moins enclin à négocier. A terme la loi d’attraction va renforcer l’Euroasie qui sera plus pesant et plus concentré tout en dispersant et rendant plus léger l’axe Paris Londres et Washington.

3 –  Le pouvoir aux Etats-Unis est de plus en plus fragile, instable, divisé avec bien entendu l’accélération du déclin de l’Empire et tous les risques que ce déclin fait porter au monde (en particulier le monde arabe) non préparé à gérer les conséquences et les soubresauts de ce déclin. Dans cette situation, les fuites en avant, les paris incalculés, les extrêmes sont possibles. Pris dans l’engrenage de l’Istidraj ( la conduite graduelle et irrevocable vers la perte), l’Empire va vivre des crises aigus internes et externes qui vont s’auto alimenter pour saper le moral, la confiance, l’autorité et la légitimité des pouvoirs politiques, militaires, médiatiques, sociaux et financiers. Et c’est là ou l’expression du Cheikh Al Ibrahimi prend toute sa signification :  » le colonialisme est un immense sabotage de l’humanité ». En s’écroulant il va entrainer avec lui le système mondial qu’il a mis en place. La majorité a construit son présent et son avenir dans une relation de vassal ou d’opposant à l’Empire, très peu ont construit l’alternative ou l’ont réfléchi. Le monde musulman ne produit que de l’agitation stérile sur des mots qui n’ont aucune signification, aucune méthodologie, aucun instrument sauf la valeur affective apologétique ou polémiste.

4 – L’axe de la résistance sort renforcé pour sa fermeté, sa constance et sa résilience. Les Russes vont livrer de l’armement sophistiqué en compensation au démantèlement du « chimique ».

5 – La mort dans la honte des bédouins arabes qui ont échoué à faire tomber le régime Assad pour le compte de l’Empire et du sionisme. Ils gardent leur capacité de nuisance intacte, mais ils sont appelés à une crise profonde. La crise syrienne a montré qu’ils ne peuvent passé de statut de vassal à auxiliaire agissant pour le compte de l’Empire. La rente pétrolière  et la rente religieuse ne peuvent remplacer le volontarisme politique ni la culture géopolitique.

6 – La fin politique d’Erdogan en Turquie et de Mechaal du HAMAS qui vont payer de leur personne leur mauvaise gestion du dossier syrien et surtout leur démarche partisane et sectaire.

– La fin lamentable  de la fédération internationale des savants musulmans présidée par le docteur Youssef Al Qaradhawi qui a sapé la crédibilité des savants sunnites. Au lieu de fédérer les Musulmans et les savants sur le destin face au sionisme et à l’Empire, elle a suivi la sénélité de Qaradhawi et les taupes du sionisme qui l’ont sabordé. Ils ont tout fait à l’envers :

  •  Attaque contre Nassallah et le Hezbollah
  •  Attaque sectaire contre l’Iran et les Chiites,
  • Attaque contre la Russie et la Chine
  • Attaque contre les Savants du Cham qui refusaient l’effusion de sang.

La plus grande figure, Cheikh Abdallah Ben Biya, vice-président de la Fédération mondiale des Oulémas, vient de démissionner refusant  le discours de la Fédération qui, selon ses termes, ne travaille pas le projet de réforme du monde musulman. Sa démission vient trop tard sur le plan moral et religieux. Elle annonce toutefois l’implosion d’une association de savants musulmans partisans et non représentatifs que la chaîne qatari Al Jazeera a médiatisés.

Un savant qui se veut de stature mondial , ayant influence sur le cours des événements marquant le monde musulman, ne pouvait et ne devait ignorer la position de plus en plus forte de la Russie, de la Chine, des BRICS et des pays impliqués comme coopérants dans le pacte de Shangaï. Il ne pouvait et ne devait ignorer le déclin des Etats-Unis et de l’Europe. Il ne pouvait et ne devait ignorer les voix de l’Eglise d’Orient. Cette accumulation d’ignorance ne devait pas être ignorée par les « élites islamistes » qui se sont fourvoyées aveuglement en suivant l’idole charismatique au lieu de suivre les idées en train de façonner l’évolution du monde.

Mauvaise évaluation, mauvaise prise de position, mauvaise communication : fiasco totale sur les « révolutions » arabes.

J’avais depuis plus de vingt ans envisagé que les crises allaient mettre fin à l’Islam partisan pour laisser émerger l’Islam social et politique qui conduit la réforme comme force de propositions, de réflexion, de motivations et d’éducation, mais force est de constater que pour l’instant c’est l’esprit de factions et de sectes  qui s’en sort renforcé. A moins d’un miracle. La guerre et la paix sont de grands signes, de grands moments historiques, mais il semble que rien ne nous réveille à l’universel et à nos responsabilités

7 – Les pseudo Jihadistes en Syrie vont dériver vers le crime organisé, à l’exception du petit nombre convaincu de lutter contre un Tyran et de lutter pour l’Islam. Comme un peu partout dans l’histoire contemporaine, nous allons assister à des crises de repentir pour les uns et à l’inscription dans le terrorisme international pour les autres. Le sang aura coulé en vain. L’opposition syrienne armée sous le commandement des généraux et colonels déserteurs va continuer à travailler pour l’agenda sioniste et arabe en demandant aux USA des frappes, en réalisant des false flag, et en demandant de livrer la défense anti aérienne à la communauté internationale pour laisser l’armée arabe syrienne sans défense, mais ces voix n’ont aucune chance d’être écoutée.

8 – Le régime syrien, à terme, est condamné, à se réformer ou à disparaître. Imputer aux terroristes la ruine de la Syrie ne dédouane pas le régime de ses crimes et de sa mauvaise gouvernance, à moins qu’il y ait une réforme globale.

9 – L’Empire, se contentant de démanteler l’armement chimique syrien ou optant pour une escalade guerrière est en principe hors de l’histoire pour trois raisons toutes simples : Il a perdu l’initiative,  il ne joue plus seul, et il est conduit par la loi de l’Istidraj vers sa perte par où il ne sait pas.

10 – Les Frères musulmans sont politiquement et socialement les grands perdants. L’Islam partisan et l’Islam anarchiste ont sérieusement perdu leur crédibilité. L’Islam tel que décrit par le Coran et tel que vécu et professé par Mohamed (saws) a de nouvelles perspectives dès que les encombrements mis sur la route par la démagogie et la rente religieuse seraient dégagés par la société.

11 – Le régime égyptien issu du coup d’Etat, sans la guerre en Syrie, va se confronter de nouveau à ses rapports à la réalité sociale et politique et à ses financements. L’anti-américanisme conjoncturel et hypocrite va s’effondrer.

12 – Les partisans de l’Apocalypse et de l’explication eschatologique de l’histoire devraient revenir à la prudence en manipulant des données qui relèvent du Ghayb connus uniquement d’Allah. Le Prophète (saws) nous a informé de la fin du monde et de ses préliminaires pour un seul dessein : nous faire impliquer dans la culture du salut. Il a refusé que l’on spécule et que l’on fasse des prédictions en disant méfiez-vous des Waqatouns, ceux qui fixent une date ou une époque singulière à la fin du monde.

13 –  Fabius et Flambius peuvent continuer à jouer au jeu de la fève et de la poire pour épater leur petits supporteurs de l’hexagone et crier comme des mauvais perdants  » a’tini foulti wa illa aboul  fil canoune ». Ils sont un facteur de nuisance et de perturbation qu’il ne faut pas négliger,  car ils sont les porte voix des Bédouins, des sionistes et de l’américanisme primaire et belliqueux. Ils sont aussi bien écoutés dans notre petit monde. S’ils ne pèsent pas dans le rapport entre les grands de ce monde, ils pèsent sur le destin des minables de la périphérie, la notre. Ils vont cette fois peser avec un chaos plus grand, car ils vont introduire les équations mondiales ( en particulier le Moyent-Orient) dans le seul domaine de leur compétence : la France Afrique avec ses réseaux. Le chaos à imaginer est dans la servilité de l’Afrique et du Maghreb envers un pays qui n’ a plus de projets ni de discours que  ceux sur la laïcité, l’homosexualité et la guerre contre la Syrie.

14 – Les Pygmalions de la fausse monnaie de l’islamisme et de la desliquescence du progressisme arabe qui ont soutenu l’agression de l’OTAN contre la Libye, qui ont appelé l’Amérique à agresser la Syrie et qui ont trouvé des justifications pour autoriser les crimes commis contre les innocents et porter atteinte à la vie humaine, ne vont pas se taire, mais ils ne vont plus trouver la même audience tant en Occident que dans le monde arabe.

15 – L’Empire et ses alliés vont se lancer dans une nouvelle course aux armements qui leur sera de plus en plus ruineuse au vu de la crise économique et des guerres sans buts économiques réalisés.

16 –  Le sang  syrien va continuer de couler. Même si le régime syrien et l’opposition sous l’impulsion des Russes et des Américains optent pour une solution politique négociée qui met fin à la crise, l’entropie injectée par l’extérieur est installée pour longtemps avant qu’elle ne se dissipe. Le miracle serait  la conscientisation des Syriens sur le sort de leur pays et qui décide de faire front contre la Fitna et reviennent repentant vers Allah

{Et cramponnez-vous tous ensemble à la corde de Dieu ; et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous les bienfaits d’Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs ; puis, par Ses bienfaits, vous êtes devenus frères. Alors que vous étiez au bord d’un abîme de feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés.}  Ali Imrane 103

17 – Est-ce que les gouvernants, les gouvernés et les opposants en Algérie vont tirer enseignement? Non ! Il faut juste voir le nouveau remaniement ministériel, ses objectifs, sa conjoncture  et les spéculations autour de ce chef d’oeuvre de nihilisme politique pour comprendre que nous continuons à jouer dans le hors jeu et le hors temps. Le monde a changé, les peuples ont changé et se manifestent contre l’ordre inique de l’Empire allant jusqu’à le paralyser ou à le faire douter, mais l’Afrique et le monde arabe sont comme l’Algérie dans une inertie de tombe.

18 – La presse russe se pose des questions et pose des questions à Poutine en faisant des rapprochements entre la Serbie et la Syrie. Elle exprime la peur de voir les Syriens comme les Arabes et comme les Serbes, trahir la confiance des Russes et se jeter dans les bras de l’Empire et de l’OTAN pour finir détruits par l’Empire et l’OTAN tout en donnant au monde l’image d’une Russie fragile et incapable de soutenir ses alliés. Ce sont des interrogations légitimes et fondées. Ces questions révèlent, en réalité, ce que nous savons sur nous-mêmes : l’absence d’une stratégie, d’une cohérence, d’une efficacité durable.

 

Partie d’échec sur l’armement chimique : les bons et les mauvais joueurs.

Après l’échec du scénario libyen, l’Empire avait activé le  scénario irakien en Syrie et il le réactive ces derniers jours sous d’autres arguments aussi fallacieux que les précédents :

1 – Exécution d’une guerre totale unilatérale immédiate.

2 – Mobilisation d’une coalition internationale après les conclusions des experts de l’ONU sur le «chimique » dans la Ghouta près de Damas et guerre différée.

Contre une  solution politique conditionnelle :

1 – Départ du président Assad

2 – Remise de l’armement chimique à la « communauté internationale ou à la Russie

3 – Engagement de ne plus fournir le Hezbollah en armes.

C’est une plateforme de négociation ou de capitulation selon l’art et la manière de céder sur tout ou partie de ces revendications qui nous rappellent celles tentées en vain contre le Hezbollah pour le désarmer après sa victoire en 2006.

La subversion psychologique-diplomatique-médiatique qui veut croire qu’elle peut gagner sans livrer bataille ou qui veut pousser l’adversaire à céder à la peur et à négocier en position de vassal est à l’œuvre dans l’analyse des prétendus alignements  de l’Union européenne sur la France ou des prétendues propositions de Poutine à la Syrie pour éviter  la guerre.  Il y avait des fuites ou des suppositions depuis quelques jours comme une prière secrète souhaitant que la Syrie fasse une faute comme celle du survol d’un escadrille syrienne sur une base anglaise et qui pourrait inverser la décision des parlementaires anglais, ou attendant un false flag pour déclencher une guerre de représailles s’instaurant comme un fait accompli et faisant taire la crise de pouvoir aux États-Unis.

L’illusion d’une guerre ciblée et limitée ne doit pas faire oublier que les bombardements contre la Libye ont duré sept mois alors que tout le monde connait la faiblesse libyenne de par son armée et sa topographie. Elle ne doit pas faire oublier que les bombardements contre Belgrade ont duré 70 jours et que les Serbes n’avaient capitulé qu’après avoir été poussés par les Russes en quête d’ouverture avec l’Occident. Ni la Syrie ni la Russie ne peuvent tomber dans ce piège et s’ils le font ils auront tout à perdre.

Les experts de l’ONU n’avaient pas pour mission de chercher les auteurs, mais de confirmer l’usage d’armes chimiques. Les rapports déclassifiés affirment sans rien prouver.

Les médias pré embarqués cherchent non seulement  à obtenir l’adhésion de leur opinion qui refuse la guerre, mais elles participent dans l’effort de guerre pour amener les Syriens, leurs alliés et leurs sympathisants à capituler. Les médias dévoilent à leur insu l’intensité de  la guerre diplomatique et politique menée contre Damas pour l’isoler et brouiller son message. Les médias expriment aussi leur peur de ne pas voir les élus américains accompagner leur Président. Ils s’emparent donc de n’importe quel os à ronger que leur envoie l’Administration américaine qui ressemble de plus en plus aux derniers instants du Titanic quelques jours après son inauguration ostentatoire et ostensible.

La confusion sur les objectifs de guerre,  les faux discours conciliant ou abrutissant et la diversion médiatique ne peuvent cacher le premier commandement fondateur des États-Unis que les crétins musulmans et arabes occultent  dans leur analyse sur la Syrie : la violence. Contre cette violence il n’y a pas d’autres choix que refuser de s’y soumettre si nous ne voulons pas tomber sous l’emprise totale et implacable des autres commandements fondateurs de l’Empire : la vassalisation des autres.

C’est dans cette ambiance où les lobbys sionistes se mobilisent pour jouer tous les atouts sur tous les fronts que la Russie, l’Iran et la Syrie réalisent le petit (ou le grand) roque comme le montre le fil des déclarations de la journée de ce lundi 9 septembre en annonçant le désistement de la Syrie sur son armement chimique par la voie de son MAE à Moscou :

« Le ministre Lavrov a mis en avant une initiative liée aux armes chimiques. Je déclare: la Syrie salue l’initiative russe, fondée sur les inquiétudes des dirigeants russes concernant la vie de nos citoyens et la sécurité de notre pays » […] salue la sagesse des dirigeants russes qui essaient d’empêcher une agression américaine contre notre peuple ».

Répondant à la proposition du MAE :

« Nous appelons les dirigeants Syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international leur stock d’armes chimiques, et ensuite à le détruire, mais aussi à rejoindre pleinement l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques »

Il répondait au scepticisme de Kerry :

« Bien sûr, il pourrait remettre chaque élément de son arsenal chimique à la communauté internationale dans la semaine à venir – le remettre, tout cela sans retard et autoriser une vérification totale, mais il n’en a pas l’intention et c’est impossible à faire. »

Kerry – qui s’essouffle devant les voix qui contestent les objectifs et la légitimité de la guerre y compris au sein de l’armée et du renseignement américains – avait poussé son syllogisme jusqu’au paroxysme avec la certitude de ne pas se tromper :

« Les armes chimiques en Syrie (…) sont contrôlées de manière très étroite par le régime Assad. Bachar al Assad, son frère Maher al Assad et un général sont les trois personnes qui contrôlent le déplacement et l’usage des armes chimiques.

Dans cet emballement médiatique l’Iran par la voix de son envoyé à Moscou  intervient pour soutenir la proposition russe :

« Nous espérons que les efforts déployés au plus haut niveau en Russie permettront d’éviter la réalisation d’un scénario militaire », a déclaré M.Amir-Abdollahian lors d’une rencontre avec son homologue russe Mikhaïl Bogdanov.

Ban Ki-Moon saute sur l’occasion ainsi que les Allemands et les Anglais

Les médias déstabilisés un moment reprennent l’offensive pour soit mettre en doute la proposition russe et  l’accord des Syriens soit pour crier victoire et réclamer plus. Qu’est ce qui se passe au juste et que signifie ce retournement ?

Pour y répondre, on n’est pas obligé de faire de la politique ou des analyses militaires que nous laissons aux experts. Nous allons voir la signification du Roque dans une partie d’échecs pour dire la même chose que si c’était une zone de combat sans avoir l’angoisse de la vue du sang arabe et musulman coulant à flots.

Le roque est un déplacement spécial du roi dans le jeu d’échecs. C’est un dispositif de jeu non seulement technique, mais stratégique dans le dispositif de défense et dans l’imposition du changement de dispositif offensif de l’adversaire en modifiant le rapport des forces par la modification de la position des pièces. Il a valeur hautement stratégique pour ceux qui savent transposer l’échiquier sur une carte du monde et qui s’inspirent comme les Russes et les Iraniens, grands joueurs d’échecs, pour mettre en un seul coup le roi à l’abri de la concentration des forces tout en libérant et centralisant une tour qui se trouve mise dans l’axe central pour des opérations de renforcement de la défense ou de contre-offensive.

L’empire, habitué à ne pas trouver de résistance et de stratégie, se croyait seul à décider de la règle de jeu, en l’occurrence la sienne qui ne repose ni sur l’éthique ni sur l’esthétique de la victoire militaire.

Le jeu d’échecs se termine par l’abandon lorsque le roi est mis échec et mat ou lorsque le joueur très élégant et très lucide constate l’impossibilité de gagner la partie face à un adversaire plus fort. Il ne s’agit en aucun cas de tuer le roi ou de le mettre en prison. La bataille s’achève lorsque le roi n’a plus possibilité de se déplacer ou de se protéger. La beauté et l’humanisme du jeu d’échecs sont dans cet art subtil et intelligent de faire l’économie du temps en minimisant les  pertes de pièces maitresses et en élaborant des stratégies pour anticiper sur les coups de l’adversaire. Le Blitz est rarement utilisé, car il dénote un manque de savoir-vivre ou un affrontement entre deux parties inégales qui dans un cas comme dans l’autre n’honore pas le vainqueur. Le perdant qui n’a aucun respect pour ses pièces et qui joue dans la seule perspective de sauver le roi aura lui aussi manqué à la déontologie.

Gaspiller du potentiel et des ressources n’est pas dans l’esprit de la stratégie ni dans l’esprit de la vertu. S’exposer à des risques inutiles ou aller au suicide n’est ni la culture du jeu d’échecs ni celle de la guerre. Le roi peut et doit se déplacer et ne plus occuper l’axe central au profit de la tour latérale n’est pas lâcheté ou reculade, mais manœuvre de jeu. La manœuvre est loyale. Sa cohérence, son opportunité et son efficacité dépendent de trois facteurs qui sont son insertion planifiée ou improvisée dans le dispositif de combat (avant et après le Roque), la capacité de l’adversaire à prévoir ce coup et à lui trouver des parades, et bien entendu l’issue finale de la compétition.

Le jeu d’échec exige de la concentration et de la faculté d’adaptation. Le caractère du jouer, l’accord tacite, ou les impératifs de la partie jouée, peuvent imposer un rythme plus rapide, des sacrifices et une démolition spectaculaire pour que les adversaires puissent s’affronter sur un terrain dégagé et élaboré des stratégies singulières. Quel que soit le cas de figure, il y a des règles et une éthique, il y a des objectifs qui peuvent aller du plaisir de jouer à la gymnastique intellectuelle.

L’Empire et les révoltés partagent la même rage de destruction et le même mode de transgression des règles les plus élémentaires. Le jeu d’échecs, la guerre, la politique se rencontrent pourtant sur de multiples vérités où nous pouvons voir la faillite des révolutions arabes et des politiques américaines dans le monde arabe et musulman :

  • La démarche qui pousse à produire des kamikazes n’est pas la culture  de ceux qui ont à la fois conscience d’avoir de hautes responsabilités et lucidité sur les capacités de l’adversaire. L’acte d’héroïsme isolé et inconséquent ne change pas à l’équation. L’acte violent qui déshumanise ne produit pas toujours des soumis et des vaincus, mais des fragments de haine dont la seule stratégie et le seul désir de vie sont la terreur même si cette terreur ne touche que les mosquées et les souks.
  • L’échange sacrificiel d’entrée de jeu est l’affaire des non-initiés et des machines qui calculent vite sans émotion ni inspiration
  • La perte ou le gain militaire n’a aucune signification si le champ de bataille est un champ de désolation sans perspective politique, économique ou idéologique.
  • Le cynisme et le nihilisme du réalisme politique n’ont pas de place lorsque l’échiquier est une nation et les pièces des êtres humains.
  • Le pouvoir exercé dans l’isolat et la solitude sans gouvernés pour lui donner légitimité symbolique et continuité territoriale et sociale est une chimère.
  • Le respect des règles, l’esthétique et l’esthétique des joueurs sont aussi importants sinon plus que l’issue de la partie elle-même.
  • La mesure et l’humilité tant du gagnant qui ne se montre ni arrogant ni méprisant que du perdant qui surmonte la douleur de son échec en cherchant objectivement les faiblesses de son dispositif de jeu et les forces de celles de son adversaire.

Je dois reconnaitre que le Prophète Mohamed (saws) reste un modèle exemplaire pour celui qui veut comprendre l’efficacité et l’humanisme du vertueux obligé de livrer bataille avec l’art de la rendre économe en temps et en vie humaine. Je dois avouer que les enseignements philosophiques de Sun dans « l’art de la guerre » sont une éthique que l’Occident matérialiste ne peut comprendre. Je dois dire que nous venons d’assister à un Roque (petit ou grand) qui a dérouté les certitudes des uns et qui a confirmé la stupidité des autres. Il faut voir les médias arabes et français experts en manipulation pour évaluer l’impact psychologique de ce Roque politique. Il faut attendre les réactions de la presse américaine et celle des élus américains pour en saisir toute la portée.

Ceci dit on peut comprendre le désappointement du  secrétaire d’État, John Kerry, lorsqu’il réagit de cette manière : «Bien entendu, Bachar Al-Assad pourrait restituer l’intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale (…). Mais il n’est pas prêt à le faire, et il ne peut pas »,

Dans la foulée on peut comprendre la réaction de l’Arabie saoudite et des sionistes par la déclaration précipitée du chef d’état-major de l’Armée syrienne libre, le général Salim Idriss, dans un entretien à Al-Jazeera : « Nous appelons à des frappes et nous avertissons la communauté internationale que le régime d’Assad  dit des mensonges, et que le menteur Poutine est son professeur » […]  « Le régime (syrien) veut gagner du temps pour se protéger » […] « Je dis aux décisionnaires que nous connaissons ce régime, que nous l’avons expérimenté, et nous vous mettons en garde: ne tombez pas dans le piège de supercherie et de malhonnêteté » […] « Ils savent qu’un vote au Congrès américain arrive, et ils (Damas et Moscou)  savent que de telles frappes entraîneront la chute du régime d’Assad.

Je ne crois pas que le régime russe, syrien et iranien  soient des enfants de chœur et des personnes élégantes ayant la haute vertu morale de l’Islam ou l’éthique du jeu d’échecs, mais je suis persuadé qu’ils viennent de réaliser un Roque au sens technique, stratégique et symbolique du terme. L’Empire et le sionisme ainsi que leurs valets n’ont ni vertu ni élégance, et les alliés de la Syrie le savent.

Quel est le sens de ce Roque ?

1 – Acculer l’Empire dans ses propres contradictions et ses mensonges

2 – Gagner la bataille médiatique décisive sachant que les lobbies partent à la conquête des voix du Congrès dont ils connaissent l’importance, cette fois-ci, dans l’échiquier de la guerre du fait de la crise de confiance, d’autorité et de moyens de l’Empire lui permettant de gagner une guerre longue et ruineuse. Dans cette bataille l’armement chimique est comme une pièce dans l’échiquier sacrifiée pour continuer la partie sur un autre souffle, une autre stratégie

3 –  Le Président Assad sait que s’il fait les mêmes erreurs que Saddam Hussein et Kadhafi d’ouvrir ses portes aux experts de la CIA, de livrer son arsenal ou de se mettre à négocier en position de faiblesse, l’armée  et la Syrie, avec ou sans Assad connaitront le même sort irakien. Poutine doit savoir aussi que s’il plie il perdra ses gains internes et externes, car l’Empire lui demandera davantage jusqu’à l’humilier.

4 – Les Russes prennent l’initiative de placer la balle dans le camp américain en  demandant à l’Agence internationale atomique de procéder à une analyse des risques que présenteraient  les frappes américaines sur un petit réacteur nucléaire en Syrie.

5 – Les Russes, les Iraniens, les Syriens, les sionistes et les Américains savent que l’armement chimique syrien était une option ancienne choisie par la Syrie dans l’équilibre de la terreur face au nucléaire. Le pouvoir de dissuasion a le paradoxe de ne pas être d’un grand recours eu égard à ses effets. S’en débarrasser est à la fois se débarrasser de quelque chose qui ne va pas peser dans le rapport des forces, répondre implicitement au Pape François et gagner la communauté chrétienne d’Orient et d’Occident puisque la communauté sunnite semble en marge du conflit, acculer l’opposition qui subit des revers militaires, politiques et médiatiques.

6 – Les amalgames des médias français et arabes sur des arrangements de dernière minute ne peuvent changer la nature des problèmes ni la logique des conséquences de la confrontation ou des armées sur le sol syrien : défaite de l’axe de la résistance ou défaite de l’axe de l’Empire. Celui qui suit le monde arabe et l’entité sioniste sait que l’armée syrienne a changé de doctrine de guerre depuis longtemps : le nombre et la multiplicité des types de missiles embarqués sur véhicules terrestres et sur petites embarcations navales. Il n’est ni dans sa stratégie ni dans son intérêt de gazer des civils ou de faire subir le risque à la population  arabe syrienne, libanaise et palestinienne.

C’est ainsi que j’ai compris la partie qui se joue dans un temps qui avance inexorablement vers la guerre ou vers la paix aux risques et périls de l’Amérique et de la France… Poutine avait déjà gagné la partie symbolique et politique contre le génie champion du monde Kasparov.

Les Français hors du temps semblent planer sur un nuage de certitude scélérate. Ils ne voient toujours pas le monde changer et ils s’enfoncent de plus en plus dans le ridicule. Le dernier vaudeville de la charte de la laïcité comme symbole de la rentrée scolaire témoigne de l’absence de projet, de dimension politique, de consistance intellectuelle. Marie, la poire, et le pot au lait…  à la veille d’une guerre mondiale ! Hier, pourtant, la télévision française nous a gratifiés de reportages fictions romantiques et pathétiques sur le Jihad islamique en Syrie donnant l’envie aux jeunes ingénieurs séduits par le « martyr » sous la bannière de confusion  d’oublier leurs droits et leur devoir en France.  Il faut le faire.

Le grand Roque c’est d’avoir mis la Russie en première position comme garant de la paix mondiale et laisser les autres accoucher d’un serpent qui se mord la queue.

Le jour d’après Saint-Pétersbourg va  montrer toute sa splendeur et dévoiler les bons et les mauvais joueurs dans cette  partie d’échec sur l’armement chimique syrien. En ce qui me concerne, j’ai l’intime conviction que l’Empire et le sionisme ont perdu ce qui faisait leur force redoutable : l’art de cacher leur jeu. Ils sont dans une confusion telle qu’ils ont perdu l’initiative qui faisait leur puissance et leur supériorité. Dans ce jeu, les Chinois et les Iraniens annoncent chacun qu’ils vont lancer leurs plus grandes manœuvres militaires.

Le Congrès américain n’a pas toutes les pièces en main, mais il a la possibilité de changer le rythme  du milieu de la partie qui se joue tant en Syrie qu’aux Etats-Unis : déflagration dramatique ou négociation. Dans un cas comme dans l’autre le roi Obama est dans une position d’échec. Dans un cas comme dans un autre la fin de partie est échec et mat du système.

Al Jazeera, les idiots utiles arabes et la subversion sioniste

Comme à l’accoutumé Al Jazeera forte de son audience dans le monde arabe joue sur le Wahn des esprits moribonds et mortifères pour leur vendre de l’information amalgamée en provenance du palais sans que le savantissime Qaradhawi ne dise ce qu’il est tenu de dire

«  Quiconque nous trompe n’est pas des nôtres »

« Quiconque verse le sang d’un musulman ou incite à attenter à sa vie, à sa dignité se présentera le Jour du Jugement dernier, inscrit sur son front : désespéré de la Miséricorde d’Allah »

Elle vend le faux sans preuves ni arguments :

1 – 87% des 70 000 intervenants sur une de ses émissions de télévision approuveraient  la frappe américaine contre la Syrie. Dans le cas où ce chiffre est vrai, que pensent les 300 millions d’arabes et le milliard et demi de musulmans ?

2 – Elle utilise le présent et non le conditionnel pour imputer au régime syrien l’usage des armes chimiques alors que la France et les USA sont discrédités par leurs informations sans preuves. On ne décrète pas une guerre contre un pays souverain sur la base de vidéos provenant de ses opposants ou d’écoutes téléphoniques provenant de son ennemi. On n’applaudit pas à une guerre mené contre son territoire et son peuple. On ne se fait pas porte-parole de ceux que le Prophète a maudit et qui combattent sous l’étendard de la confusion.

3 – Elle pose comme inéluctable et juste la volonté américaine de punir le régime syrien faisant l’impasse sur les questions essentielles :

–          Pourquoi avoir refusé le dialogue et poussé la Syrie à la guerre civile ?

–          Pourquoi ne pas poser le problème moral, idéologique et politique des expéditions punitives de l’Amérique comme si elle était Dieu se réservant le droit de vie et de mort sur ses créatures.

–          Comment des Arabes et des musulmans peuvent-ils tolérer une agression contre un pays arabe et musulman et s’en faire les porte-voix  alors que la religion, la logique et l’honneur l’interdisent.

4 – Elle ne joue pas son rôle de médias, mais s’affiche comme organe de propagande et de désinformation en faisant croire que la Russie par la voix de Poutine a dit qu’il voterait une résolution de l’ONU et qu’il participerait à la guerre contre la Syrie alors qu’il l’avait dit au conditionnel pour mettre au défi les Etats-Unis et Obama d’apporter la moindre preuve. Voici quelques extraits de l’intervention de Poutine

« S’il y a des informations selon lesquelles des armes chimiques ont été employées, et employées par l’armée régulière de Syrie, alors ces preuves doivent être présentées au Conseil de sécurité de l’ONU (…) elles doivent être convaincantes,

(…) Elles ne doivent pas se baser sur des rumeurs ou des informations reçues par les services secrets au cours d’écoutes, de discussions »,

(…) Si des preuves montrent sans équivoque qui a usé des armes chimiques, alors « nous sommes prêts à agir le plus résolument et sérieusement possible.

Ce n’est que lorsqu’il y aurait des preuves convaincantes que Poutine l « n’excluait pas » de soutenir une action armée occidentale, mais faute de preuves toute action militaire serait à considérer comme une « agression » :

   « Selon le droit international, seul le Conseil de sécurité de l’ONU peut décider de l’usage des armes contre un Etat souverain ».

(…)  » L’usage de la force vis-à-vis d’un Etat indépendant et souverain sera inacceptable et ne pourra être qualifié que d’agression ».

Al Jazeera non seulement court le risque d’être poursuivie devant les tribunaux pour faux et usage de faux, mais elle risque de paraitre ce qu’elle est réellement : une collaboratrice de guerre. Même si le bruit de la guerre ne se fait pas entendre, Obama a déclaré la guerre à la Syrie, et l’opinion mondiale le sait. Les journalistes d’Al Jazeera sont en train de jouer leur honneur et leur vie, mais ils sont tellement pris par leur propre mise en scène qu’ils ont perdu non seulement la pudeur, mais le sens des réalités.

Les journalistes d’Al Jazeera peuvent défendre la cause de l’insurrection armée et de l’opposition syrienne pour des raisons idéologiques ou mercantiles, mais ils ne peuvent faillir à leur devoir d’information ni à la déontologie du journalisme en temps de guerre. Ils ne pourront jamais échapper, dans ce monde et dans l’autre, à leur responsabilité dans la Fitna et dans l’effusion de sang.

L’Islam Jihadiste ou l’Islam politique  aux mains des Bédouins arabes et de voie médiatique du Qatar  ne pourra jamais déboucher sur autre chose que la criminalisation et la mise en échec de l’éveil musulman. Les purs produits de l’Empire anglais et les purs vassaux du sionisme et de l’impérialisme américain ne peuvent mener leur mensonge éternellement et effacer la conscience arabe et musulmane. Personne ne sait quand et comment ils seront balayés de la surface de la terre, mais la majorité s’accorde à dire que leur nuisance a trop duré. Si les Arabes et les musulmans ne voient pas comment Al Jazeera a mené les péripéties des Frères musulmans à la confusion puis à la persécution qu’ils s’attendent donc de suivre le même sort.

Al Jazeera pourrait continuer de mentir, mais il suffit que nous prenions conscience des deux sources véritables de nos malheurs structurels et de ne pas focaliser sur le conjoncturel du régime syrien et de l’usage vrai ou faux du chimique pour nous libérer de la propagande :

– Le moi, le notre,  arrogant et ignorant;

– L’Empire et le sionisme en cours d’achèvement historique…

Abou Amama et la future dernière guerre de l’Empire.

Effet brownien ou chute de potentiel ?

Dans Fitna, j’ai répondu par des détours coraniques sur l’instrumentalisation géopolitique de l’usage criminel des armes chimiques qui d’ailleurs était attendu depuis longtemps. La Fitna et la guerre programmée sont en oeuvre depuis trop longtemps pour débattre du droit, de la justice et du désastre que les Américains risquent de causer au peuple arabe et musulman syrien. Il faut suivre tous les fils et tous les indices pour tenter de voir un peu de lumière dans la confusion  et la méchanceté qui dominent le monde.

Dans Tayhoudite, Takloubite et Takharbite j’ai évoqué les questionnements sur le Hezbollah et l’Iran en cas d’agression américaine sur la Syrie sans y répondre. J’ai évoqué aussi l’effet brownien ou la logique de l’entropie dans la thermodynamique et dans la génétique qui à partir d’un désordre  dans un corps nourrit la faculté d’adaptation pour en devenir fatalement la loi imposant ses règles et ses conclusions. L’Empire en jouant sur le chaos organisé chez les autres est devenu lui-même prisonnier de sa logique chaotique qui est en train de le mener vers sa ruine. Il faut suivre les méandres tortueux pour trouver un fil conducteur qui pourrait déboucher sur le sens caché de l’absurdité de cette guerre et  ses conséquences qui semblent autant  imprévisibles qu’inéluctables.

Nous avons assisté depuis quelques jours à un crescendo médiatique qui rendait l’agression impériale contre la Syrie inéluctable et imminente. Les Arabes opposés à Bachar Al Assad, les sionistes, les faucons néocons américains, l’Angleterre et la France par leurs médias et leurs diplomates s’en donnaient à cœur joie et à l’unisson tout convaincus que les Etats-Unis allaient rayer de la carte la Syrie au cours du week-end passé. Le silence de l’Iran et les déclarations de Lavrov disant que la Russie n’entrerait en guerre contre personne donnaient du crédit au dénouement dramatique et rapide de la crise syrienne.

J’avais dit qu’il devenait  impossible d’imaginer un autre scénario que la guerre sauf si un miracle se produit en dernière minute. Le miracle s’est produit dans la tête d’Obama en une fraction de seconde prenant de vitesse et à contre coup ses conseillers, ses alliés et son propre système. En effet, le discours d’Obama attendu comme déclaration de guerre et feu vert pour le lancement des missiles a montré un Président américain dans l’embarras qui délègue ses pouvoirs au Congrès américain,  qui diffère l’entrée en guerre, et qui en limite la portée et la durée.

Si la France, pourtant négligée dans l’analyse des médias anglo-saxons et arabes, reste attachée à son cocorico guerrier contre la Syrie, les principaux alliés de la Syrie font volteface par des prouesses « démocratiques » : Canada, Allemagne, et Otan. Les monarchies arabes et l’entité sioniste sont douchées et redoublent de haine et d’aboiement ayant peur de ne pas voir leur agenda se réaliser. L’allié traditionnel, l’Angleterre avait déjà fait volteface à la surprise de tous. L’Empire anglais semble  montrer de nouveau la voie à son héritier et maitre américain.

Que s’est-il passé pour chambouler tous les calculs et tous les pronostics ?

Il semble que la machine de guerre se trouve confrontée à des problèmes internes et externes.

Sur le plan interne :

Sur le plan interne il y aurait un jeu de pouvoir qui est en train de laminer l’Empire déjà fragilisé par ses crises financières, économiques, morales, militaires qui le rendent incapables d’affronter les conséquences d’une nouvelle  guerre dont nul ne prévoit les aboutissements. Toutes les options ne font pas l’unanimité et chacun devra payer le prix politique de son refus ou de son soutien à une option dans une Amérique qui a perdu tous ses repères, mais qui se trouve aspiré par le désordre qu’elle a généré dans le monde sans perspective  de sursaut. La fin de l’Empire est en marche. J’espère avoir le temps de faire une comparaison entre le repli de l’empire britannique des colonies et sa fin, entre le suicide collectif des élites romaines et la fin de l’Empire romain, entre les hésitations d’Obama et la psychologie du pharaon d’Egypte face à Moïse tel que le Coran nous décrit le personnage et  le processus de son effondrement ainsi que de son système.

L’Empire est prisonnier de sa propre puissance qu’il ne contrôle plus et d’une logique d’auto destruction qui le dépasse qui le rendent incapables d’apporter des réponses convaincantes sur ses objectifs de guerres et leurs conséquences après qu’il ait mené la planète vers l’inéluctable de la confrontation en Syrie. Ainsi il se trouve dans la position de l’âne de Buridan pour ne pas dire dans celle du roi Midas aux oreilles d’ânes :

  • Action militaire ponctuelle et limitée qui laisserait le régime en place et une recomposition de la région avec les Russes et où chacun trouverait un semblant de victoire. L’armée impériale, par sa culture et ses moyens, n’est pas dans ce deal. Elle va en guerre ou bien elle n’y va pas pour des considérations purement techniciennes de stratégie et de tactique militaire, même si formellement elle obéît aux ordres du politique. Il est difficile de voir l’armée impériale se comporter autrement qu’au Vietnam, en Irak, en Afghanistan…
  • Action militaire et ponctuelle qui laisserait l’Arabie saoudite et ses mercenaires prendre le contrôle de la Syrie et livrer bataille au Hezbollah et à l’Iran sur le sol syrien avec un chaos qui mettrait en péril les intérêts et les vassaux de l’Empire en récession. La crise de la NSA avec les révélations Snowden montrent que l’Empire ne peut plus maquiller les fausses preuves, ni entrainer son armée sur de fausses pistes, ni impliquer les Etats sur des projets inconséquents. L’Empire est en perte de vitesse, en déficit de crédibilité, en otage de son hyperpuissance informationnelle et médiatique
  • Action militaire totale  que l’armée américaine ne veut pas mener car elle n’a pas les moyens d’occuper la Syrie. Aucun politicien américain n’est capable de donner à cette armée les moyens colossaux qu’elle réclame et encore moins lui donner la caution morale, politique et juridique. Même si le système s’est piégé en disant qu’il pouvait se passer de la communauté internationale et du Conseil de Sécurité de l’ONU, il ne peut pas se passer de ses alliés pour une guerre longue et difficile. Il n’y a que l’entité sioniste et les Arabes imbus de l’arrogance que leur donne argent, stupidité et culture de nuisance qui ne semblent pas voir l’expression d’Al Moutanabi : «  les vents ne soufflent pas au gré du voilier »

Sur le plan externe :

Sur le plan externe, beaucoup de choses se sont passés :

1 – Le Hezbollah tient son cap et fait preuve de capacités d’adaptation déroutante qui le rendent, contrairement au scénario prévu, présent et efficace en Syrie, au Liban et face à Israël. Israël  constate à sa surprise non seulement de plus grand  signes de résistance, mais des possibilités offensives, qui ont déjà fait effondrer le front psychologique de la population pourtant militarisée.

La machine médiatique sioniste avait fait emballer la machine de guerre occidentale en disant que Hassan Nassrallah s’est engagé auprès du Président libanais et de ses alliés libanais de ne pas faire exposer le Liban à une nouvelle guerre et donc de ne pas porter atteinte à Israël. Le silence prolongé de Hassan Nassrallah qui a l’habitude de se prononcer a intrigué les experts qui ont compris tardivement qu’il n’est ni dans les traditions, ni dans la politique ni dans l’éthique du Hezbollah de chercher à épargner Israël et encore moins de s’engager à l’épargner.

Personne n’ignore les déplacements de personnalités occidentales pour s’enquérir de leurs intérêts et de leur place au Liban selon que le Hezbollah fasse le mort, qu’il soit mort devant l’Empire et le sionisme ou qu’il se réveille s’opposant à eux. Personne n’ignore les voyages de Fillon et son refus de cautionner la guerre au Liban et en Syrie. Il sait que les conditions nouvelles ne sont pas celles  de la Libye de Kadhafi.

 2 – Les Iraniens, par leur différents commandants de forces, ont fait savoir, par un effort de communication intense et habile, aux Américains et aux Européens, qu’ils refusent n’importe quel scénario et n’importe quel arrangement et qu’ils resteraient au côté des Syriens. Si le détail de la riposte iranienne est caché, les Iraniens ont fait connaitre au monde entier leur engagement, leurs cibles et les conséquences probables dans la Région.

3 – Les Brigades Al Qassam et la résistance palestinienne armée ont fait savoir qu’elles s’impliqueraient activement et durablement dans le conflit.

4 – Le Président syrien n’a fait aucune concession et se montre déterminé à se battre et à endurer les frappes avec la possibilité de ripostes. Al Jazeera, comme à son accoutumé, fait état des défections dans les rangs  des généraux et des soldats de l’armée syrienne.

5 – Poutine, ancien chef du KGB, semble avoir manœuvré habilement. Il a laissé son chef de diplomatie tenir un langage pacifiste qui a été interprété comme un aveu d’impuissance, alors que politiquement et militairement il appuie l’armée syrienne, et médiatiquement il se moque des mensonges et de l’arrogance occidentale. Le matériel de transmission débarqué en Syrie et la marine russe présente avec plus de moyens et de signes guerriers près des côtes syriennes indiquent une présence militaire russe. Les positions russes en faveur de la Syrie  rappellent ses positions en faveur de  Cuba contre l’Amérique et du  Canal de Suez contre la France et l’Angleterre.

6 – La Chine et la Russie n’ont pas cédé au Conseil de Sécurité et rien n’indique qu’ils vont céder. Il y a une bataille qui dépasse la Syrie : c’est la fin de l’hyperpuissance, c’est la fin d’un monde unipolaire. Les pays émergents ont vu les nouvelles possibilités et y ont cru : ils s’impliquent. Les Pays arabes et musulmans ne voient pas comment le centre de gravité du monde se déplace, car ils sont sans projet d’implication, d’émancipation. Certains  resteront en marge de l’histoire, d’autres en sortiront humiliés et maudits, car ils auront financé la Fitna dans leur aire civilisationnelle et ils auront financé les derniers souffles de vie d’un Empire agonisant.

La diplomatie, les médias et le renseignement russe ont remporté une victoire contre l’Occident en montrant les faux américains, anglais et français fabriqués à partir des montages sionistes et arabes. La France officielle et la France médiatique continuent  sa casuistique en proclamant le secret de Polichinelle : « l’usage des armes chimiques en Syrie » alors que la raison de guerre demande de désigner l’usager.

7 – L’ONU, chambre d’enregistrement et boite de résonnance de l’Empire, demande un délai pour ne pas perdre le peu de crédibilité qui lui reste encore. Rien ne dit que les conclusions des experts iront dans le sens désiré par l’Empire.

8 – Même la ligue arabe n’a pas donné mandat malgré que la majorité de ses membres soit contre la Syrie et que ces derniers sont parvenus à faire condamner le régime syrien.

9 – La dernière couverture, religieuse, celle d’Al Azhar, vient de se prononcer contre l’agression. Dans les jours à venir nous allons sans doute assister à une entrée en scène des communautés musulmanes sunnites et chiites pakistanaises. Les nouveaux dirigeants et les élites religieuses au Pakistan ont de lourds contentieux avec l’armée et l’Administration américaine. Des discussions de paix entre l’Inde et le Pakistan prennent des tournures prometteuses pour les peuples de la région.

10 – Les Chinois, les Indiens, les Russes, les Pakistanais et les Russes ont de grands projets communs et de grandes ambitions pour reprendre en main l’Afghanistan après la débâcle américaine. Lorsque les experts français désignent leur Président actuel de Poire ou de notaire de province ils le font par dépit  intellectuel, par nationalisme  et par le sentiment de ratage qui poursuit la France comme une malédiction post coloniale dont elle ne tente l’émancipation qu’en se vassalisant auprès des USA.

11 – Le double jeu de l’Empire lui a fait perdre le soutien de l’Egypte. Les militaires égyptiens sont confrontés à la gestion du canal de Suez vers qui convergent les porte-avions et les destroyers américains.  Nous avons l’habitude, depuis notre jeune âge, de voir l’armada américaine se déployer dans sa superbe puissance, mais c’est la première fois où nous voyons des contradictions, des hésitations, de la confusion qui annoncent des difficultés qui prennent de l’ampleur rendant l’hyperpuissance de plus en plus fragile et isolée. L’histoire a le secret des paradoxes qu’elle cultive pour prendre d’autres chemins et aller vers d’autres aboutissements.

12 – Le Vatican s’unit à la voix des Chrétiens d’Orient qui refusent à l’unanimité l’intervention de l’Empire en Syrie. Les médias français minimise ou occulte l’information. Elle est pourtant capitale. Le Vatican a joué un grand rôle dans la chute de l’Empire soviétique et du mur de Berlin ainsi que dans les révolutions colorées en Europe. Il a été l’artisan étroit de la CIA dans la guerre froide car l’agenda du Vatican, l’évangélisation du monde, rencontrait celui de l’Empire. L’expérience irakienne, l’expérience serbe, ainsi que le dynamisme des Eglises orthodoxes sous l’impulsion de Poutine rendent le Vatican plus prudent. Les Chrétiens de Syrie, de Palestine, du Liban disent haut et fort leur appartenance au monde arabe et musulman que l’Arabie saoudite et ses hommes de main vont détruire jusqu’à mettre en péril leur culte et leur existence. Le laïcisme intégriste français ne peut comprendre le sentiment religieux.

Par ailleurs la psychologie des hommes marquant l’histoire semble jouer un grand rôle dans le devenir du monde.  Obama et le Pape François nous donnent une autre image que celle de Bush et du Pape Benoît XVI. Bon gré ou malgré ils introduisent des contradictions dans leur propre système comme s’ils étaient pris par des limites qu’ils ne peuvent franchir malgré leur fonction symbolique et malgré les fonctions que leur accorde le système qui les emploie et qui les a choisi.

13 – L’Irak interdit la violation de son espace aérien en cas de guerre contre la Syrie. Exsangue et subissant une guerre civile qui fait plus de 50 morts par jours dans des attentats visant les mosquées et les marchés, les Irakiens savent que leur malédiction portent la marque américaine et saoudienne. La logique d’inversion du régime de terreur leur impose d’apporter leur soutien à la Syrie et à l’Iran.

14 – Il est vrai que les Afghans, à l’instar des Palestiniens, n’ont pas fait preuve de vigilance et se sont trouvés été impliqués dans la guerre en Syrie pour le compte des monarchies et des services anglais et américains. Il est vrai aussi qu’ils portent les mêmes contradictions, les mêmes confusions et surtout les mêmes stigmates que leurs coreligionnaires arabes.  La haine du colonisateur et la vision globale de certains mouvements islamiques afghans leur donnent le sens des priorités. Ce n’est sans doute pas un hasard que les embuscades et les coups de main contre les troupes américaines se soient multipliés et intensifiés.

Rien ne dit que dans un avenir proche  les Iraniens, les Russes et les Pakistanais ne vont pas apporter un soutien plus conséquent à la résistance afghane qui rendra le retrait américain sanglant et humiliant. L’Amérique a la puissance et les moyens, mais son armée est vulnérable par son déploiement dans le monde entier. Le cout en vie humaine et en logistique va devenir lourd à supporter et imposer l’abandon des bases et des colonies comme ce fut le cas pour l’Empire britannique. Obama et l’armée américaine sont peut-être conscients des nouvelles équations ainsi que des limites psychologiques, militaires et financières de leurs appareils de puissance mondiale.

15 – L’OTAN,  l’Allemagne, l’Angleterre, le Canada, l’Italie refusent de participer à la guerre.

Tous ces éléments complexes ne permettent pas objectivement de dire qu’il n’y aura pas de guerre ni de dire que la Syrie a les moyens de gagner cette guerre, mais ils autorisent à dire que l’Empire a perdu de sa capacité à anticiper et à innover. Il est face à une résistance intérieure et à une résistance extérieure qui sont, comble du paradoxe, le fruit de sa politique du chaos, chaos qui se retourne contre lui et qu’il ne pouvait ni voir ni prévoir par l’excès de confiance en son invulnérabilité. Il y a d’autres forces en émergences qu’il a méprisées et comme dit le dicton algérien «  la branche que tu ne vois pas risque de crever les yeux ».

Les mouvements islamiques, focalisés sur la force de l’Empire, ont composé avec lui  ou se focalisés sur lui en restant autarcique, et ainsi ils ont négligé le reste du monde. Ce reste du monde a faussé tous les calculs de la manière la plus inattendue. La guerre est encore loin, renvoyée à une dizaine de jours ou à un mois : l’Empire est déjà prisonnier de ses choix guerriers qui le mettent dans le meilleur scénario dans une posture infernale : « le gagnant sera le perdant ». La guerre ne s’inscrit pas dans le seul  rapport des forces en présence ni dans la comptabilité des systèmes d’armes embarqués dans les airs et les mers.

Guerre intérieure,  guerre extérieure et leurs dommages collatéraux sur la France et les monarchies arabes ?

En attendant de voir la guerre et ses conséquences, nous pouvons faire des anticipations en faisant des scénarios de la guerre que vont se livrer les sénateurs américains à Washington. Pour comprendre l’importance de ce débat sur la guerre à l’extérieur sur la vie politique intérieure de l’Empire il faut se rappeler trois commandements sur les dix commandements américains :

  • L’empire est le produit de la violence
  • L’empire est le paradoxe de la  culture insulaire qui donne préoccupation à sa vie intérieure aux dépens des autres, mais dont la profondeur stratégique est l’intérieur des côtes des autres. La politique intérieure et la politique extérieure sont synonymes. La réussite ou l’échec de l’une aura des répercussions inévitables sur l’autre.
  • Israël : en plus de l’attachement biblique et symbolique, sa sécurité fait partie de la sécurité intérieure des Etats-Unis

Il faut aussi se rappeler que le Congrès américain dans ses deux composantes  « républicaniste » et  » démocratiste » est majoritairement sioniste. Les analystes qui suivent de près la vie politique américaine observent l’émergence d’une troisième voix non sioniste et  non interventionniste avec des chefs de files anti système. La lutte politique et idéologique autour de la guerre en Syrie va opposer non seulement les partis traditionnels, mais le système et l’anti système, les sionistes et les non sionistes, les capitalistes purs et durs et les libéraux sur fond de crise, d’incertitude, de doutes, de confusion sur l’avenir de l’Amérique  et sur les résultats de la guerre dont le questionnement  dépasse le simple alignement patriotique traditionnel derrière le Président. L’Amérique semble se poser la question de la crédibilité et de l’efficacité de sa puissance, sous des perspectives différentes voire inconciliables.

L’Empire doute de l’usage de sa force au point d’entrer en crise. Lorsqu’on parle de crise on parle d’une situation nouvelle où les repères, les hommes, les concepts, l’histoire ne parviennent plus à fédérer une entreprise, un parti ou une nation sur des valeurs communes et des perspectives communes. En général les crises favorisent l’Émergence de l’homme providence qui porte le fardeau et qui incarne le changement. Obama élu pour ce rôle semble pétrifié, hésitant, insondable, incapable de conduire son système à surmonter la crise de confiance en y ajoutant la crise d’autorité.

Même si le système est globalement acquis au changement de régime en Syrie, au soutien de l’opposition armée, il est confus sur la nature et les conséquences de son implication, car il doute de lui-même et de ses chefs. Le débat sera davantage un débat psychanalytique qu’un débat politique. Ce débat, quelque soit l’issue de la guerre en Syrie, laissera des stigmates plus grandes en termes de confiance et d’autorité, donc en termes de crises du système.  Selon que  la crise de légitimité se manifeste avant ou après la guerre les conséquences seront plus dramatiques pour la gestion de la guerre ou pour les conséquences de la guerre.

Dans l’Etat de confusion de cette fin de règne – avec d’un côté des pertes de repères et dans l’autre des idées de changement ou de résistance –  il faut imaginer le débat sur la guerre en Syrie comme un débat sur le niveau de violence attendu de l’armée impériale, sur la sécurité et le devenir d’Israël, sur les désirs des sionistes et des lobbies juifs,  sur la gestion des conséquences politiques et économiques dans le monde arabe et dans l’opinion mondiale.

Le débat sera houleux, idéologique et politique. Il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu qu’il nous faut juste nous focaliser sur les extrêmes inconciliables entre :

  • Refuser la guerre contre le Président
  • Mener la guerre au-delà des objectifs du Président.
  • Redonner la main au Président pour qu’il s’assume…

Derrière chacun des choix il y a des luttes idéologiques, symboliques  et politiques très complexes. Quel que soit le choix, il ne fera  qu’accélérer la  décomposition du système en exposant les symboles du pouvoir à la crise de confiance, à la crise  d’autorité, à la crise  de continuité. Les symboles sont l’Administration et l’Armée. Le système ne va pas tomber, mais va aggraver ses crises en y ajoutant la crise de pouvoir, la crise de symbole. Plus que la guerre en Syrie qui semble inéluctable, plus que les conséquences de la guerre qui semblent imprévisibles en termes de gains et de pertes pour chaque partie et pour chaque région, la question majeure est la guerre idéologique et politique aux Etats-Unis. Pierre Grasset –  l’expert français sur les questions de  défense et de géostratégie et fin connaisseur du fonctionnement de l’Empire – avait écrit quelque chose qui doit retenir notre attention : lorsque le ministre de la défense ou le chef d’Etat-major des armées démissionne, il faut lire l’évènement comme un coup d’Etat. La crise est telle que les arrangements d’appareils et les modalités de fonctionnement du système ne peuvent plus se faire poussant les éléments du système à entrer en violence contre le système par le refus de le servir.

Les parlementaires anglais se sont défiés de David Cameroun et de Nick Clegg provoquant une crise du système sur des questions de politique internationale. Le fait n’est pas anodin. Il faut faire le rapprochement entre la culture insulaire anglo-saxonne,  la fin de l’Empire et la fin de la colonisation.

La crise protéiforme  interne et externe ne va sans doute pas épargner la foi des Américains dans les   fondamentaux des Etats-Unis. En plus de ses graves conséquences sur l’armée américaine et sur le pouvoir américain, elle va poser, sans moyens de les éviter, le rapport de l’Amérique à l’entité sioniste, comme elle va poser sans moyens de les éviter les rapports de vassalité à l’Amérique impériale. Ces rapports vont se poser à la conscience des gouvernants et de leur opposition.

Si on fait abstraction des dommages de fond ou des dommages collatéraux que vont provoquer les choix des sénateurs il faut imaginer les conséquences de la guerre en Syrie pour le devenir de l’Empire :

–          Comment  l’Empire et ses alliés vont-ils gérer avec la Russie un processus de paix négociée en Syrie  à la suite d’un éventuel d’une frappe limitée qui sauve le régime syrien et qui sauve les apparences de l’Empire ? Qui s’en sortira le plus renforcé : les Russes et l’axe Eurasie ou les Américains ? La question lancinante d’aujourd’hui sera relancée : comment arriver à la solution politique en Syrie  alors que l’Empire et ses vassaux arabes et sionistes ont refusé.

–          Comment  l’Empire et ses alliés vont-ils gérer le chaos si la guerre prend d’autres proportions et s’impose plus longue et plus complexe que prévu. Le chaos  remettra Israël non seulement au cœur du problème palestinien et au cœur du drame arabe, mais comme un viol historique dans la conscience humaine, un problème récurrent qui empoisonne la paix et la sécurité mondiale. L’Histoire s’accélère et ressemble davantage à un embourbement dans les sables mouvants que dans un Blitz  médiatique et militaire. Même s’il y a Blitz, la bataille de Stalingrad a montré les retournements historiques et militaires. Même s’il y a Blitz, l’invasion de l’Irak a montré son absurdité : aucun objectif de guerre n’est atteint si on ne fait pas de l’entropie une politique en soi.

–          Que va faire Obama si le Congrès lui renvoie la balle ou s’il lui impose d’autres choix : va-t-il confier à l’armée ses prérogatives ou va-t-il devenir l’exécutant de la politique de ses rivaux politiques ? Les termes du discours d’Obama montrent la voie : il va vers la guerre, car la décision est prise ainsi que son calendrier. Pourquoi l’imbroglio formel les confusions discursives ?

–          Que vont  faire Obama  et l’Administration américaine  après le G20 si Poutine, les Pays émergents et l’opinion mondiale leur signifie non seulement leur refus de la guerre mais leur font  endosser de nouveau les responsabilités de l’ensemble des conséquences de la guerre dans le monde ? Obama va aller en guerre, alors pourquoi la différer après le G20 tout en n’attendant pas les résulttsq de la commission de l’ONU sur les armes chimiques.  C’est kafkaïen ! Le gouvernement français va-t-il démissionner lui qui a engagé sa responsabilité de suivre l’Administration américaine (ou plus exactement les médias français emballés par les sionistes) si jamais il y a de nouveaux changements de cap à l’horizon ou lorsque la guerre ne se déroulera pas comme annoncée sur le plan de la durée, du budget et de l’étendue du champ des opérations ?

Pour l’instant les médias français continuent leur pressing après s’être remis de leur effondrement que le discours d’Obama a provoqué. Il y a d’autres effondrements en vue qui les attendent et que ni la haine de l’Iran, ni de Bachar Al Assad, ni de Poutine ne pourrait contenir. Les jours sont comptés même si beaucoup ne voient pas que la guerre a déjà commencé et que nous voyons déjà les avancées et les reculades, les percées et les replis sur le champ politique et diplomatique préfigurant le champ de bataille militaire. Dans ce compte à rebours les USA et la France tentent de gagner l’opinion publique et d’aligner les voix officielles sur l’agenda de l’Empire faisant semblant d’ignorer le spectacle désolant de la réalité historique que le romantisme français a sublimé dans «  le radeau de la méduse ». La partie adverse qui ne veut pas connaitre le naufrage est sans doute à pied d’œuvre pour transformer la plaisance guerrière en déluge infernal selon le dicton algérien « si  la porte d’’entrée est facile à trouver, la porte de sortie sera difficile ». Une chose est pourtant acquise et elle défie tout l’imaginaire rationaliste de va-t-en-guerre dans son évolution : l’isolement du régime syrien.

Depuis deux ans le Président syrien et son système étaient isolé sur le plan arabe et international. Les gens les plus honnêtes tentaient de faire des analyses sur l’Empire et ses vassaux du Golfe, alors que certains hommes de religion refusaient la sédition armée et l’effusion de sang, mais personne ne soutenait le gouvernement syrien. La loi du paradoxe ou de l’inversion a voulu que dès que la décision de frappe américaine contre la Syrie s’est affichée comme inéluctable les soutiens de plus en plus massifs au Président Assad et à la Syrie devenaient apparents à Londres, à Washington et dans les capitales arabes. Personne ne sait comment ce sentiment va évoluer ni comment il va s’organiser, mais il existe et il faut faire avec pour l’analyse et pour la conduite de la guerre et de la résistance à la guerre.

L’opposition armée syrienne et ses commanditaires arabes ne voient toujours qu’ils seront les grands perdants, et ce quel que soit le scénario qui va s’imposer : une logique  politique, frappe limitée,  ou guerre totale. Dans le champ des plus grands perdants il y a bien entendu les néo ottomans d’Erdogan qui vont payer un prix rédhibitoire pire que celui payé par les Frères musulmans pour leur acharnement contre la Syrie dépassant toute logique et toute morale. Je ne crois pas que la Turquie sera stable après les premières victimes des frappes américaines et après les premiers dégâts, même si ce sont des soldats et des infrastructures militaires.

Dans le premier cas ni le peuple ni la communauté internationale n’en fera des interlocuteurs politiques valides ou représentatifs. Ils seront dans la situation du cocu magnifique. C’est le scénario qui a le plus de chance de voir le jour.  C’est un scénario qui peut à court terme donner l’illusion à l’Arabie saoudite et aux GIA internationaux de tenter des offensives sur les positions syriennes  détruites ou affaiblies par les frappes américaines et à long terme générer le chaos. C’est un remake de la guerre Irak Iran que les Etats-Unis et leurs alliés arabes et occidentaux ont fait durer le plus longtemps pour épuiser toutes les ressources de la Région. C’est aussi l’expérience réussie en Libye où les frappes ont ouvert des brèches par où l’opposition a pris le contrôle du pays. C’est un scénario possible, mais difficile vus la configuration du terrain, l’organisation de l’armée syrienne présente dans les villes pour faire face à la guérilla, la présence sur le sol syrien de combattants entraînés du Hezbollah et des Gardiens de la révolution iranienne.

Dans la réalité des faits, le scénario libyen a été tenté et a connu un échec. L’armée syrienne a détricoté les ceintures de l’opposition armée qui ont serré l’étau autour des grandes villes syriennes et tout particulièrement autour de Damas ces dernières semaines qui ont permis au monde entier de connaitre la Ghouta et le rif damasqi et d’attendre la chute du régime syrien annoncée pour début septembre. Mais l’armée syrienne s’est déployée avec intelligence et a remporté une bataille non seulement contre l’opposition armée, mais contre les experts occidentaux, arabes et turcs qui encadraient les combattants étrangers. L’arme chimique et la déclaration de guerre qui fait suite viennent comme  recours dramatique. Pour l’instant, les informations parlent de combats violents et de grandes pertes dans les rangs de l’opposition qui rendent le scénario libyen difficile à mettre sauf s’il y a un effondrement total de l’armée syrienne et dans ce cas nous serions dans le cas de figure de la guerre totale.

Il y aura beaucoup d’effusion de sang, mais à long terme rien ne dit que la région ne va pas enfanter du plan diabolique qui lui a été préparé une  expérience inédite de guerre et une pédagogie de formation de chefs de guerre contre l’Empire et Israël. La région est instable politiquement et rien ne permet d’affirmer quelle sera la future couleur idéologique des futurs gouvernants.

Les Russes et  les Chinois ont sans doute pris en considération  cette perspective, ils peuvent sans intervenir officiellement en guerre apporter du renseignement et de la logistique. Les américains ne sont plus seuls en mer méditerranée.

Dans le second cas, ils sont dans une logique de guerre qui se nourrit de sa propre logique et en leur sein. Ils ne trouveront pas le consensus et le rang unifié pour aller à une table de négociation ou pour gouverner  puisque dans les moments de la guerre ils n’ont pas pu unifier leur rang et avoir un projet de gouvernance. Ils vont se réveiller comme les idiots utiles et les pions que l’Empire a fait avancer dans la conquête de l’échiquier régional sans leur accorder un droit au maigre butin.

Dans le cas de la guerre totale, les équilibres et les curseurs actuels vont totalement changer vers trois configurations qui ne travaillent pas les agendas de l’opposition. Ce sera une  lutte impitoyable que se livreront  de petits seigneurs de guerre sur un territoire ravagé. Sinon ce sera une résistance globale contre l’Empire et ses alliés. Le pire des scénarios sera une guerre arabes contre iraniens ou sunnites contre chiites et là aussi il faut avoir le courage de dire que les arabes et les sunnites sont tellement déchirés et insensés sans projet à long terme qu’ils finiront par entre-tuer dans une guerre de cent ans si ce n‘est pas mille ans. Toujours dans cette hypothèse probable de guerre totale, l’Administration américaine, au delà d’Obama, va perdre toute crédibilité car non seulement elle aura menti au monde d’une manière éhontée et aura affichée au monde que le pouvoir américain est divisée avec toutes les conséquences sur les futures alliances et les contrats stratégiques. Les gouvernants vassaux seront mis à nus devant leurs opinions.

Dans tous les cas l’Empire saura se replier sur ses bases arrière avant d’achever son cycle historique et disparaitre comme les empires des Pharaons, des Perses et des Romains. La fin de l’Empire est  historiquement inéluctable. Nos intelligences et nos émotions sont sollicitées pour voir les signes précurseurs  de cette fin.

Saint Pétersbourg : plusieurs  rencontres

Dans l’attente de la fin proche, mais lointaine  de l’Empire il y a urgence à voir ce que réserve la rencontre directe ou indirecte en Obama et Poutine dans le cadre du délai qu’Obama a fixé pour frapper la Syrie : un jour, une semaine ou un mois. Obama peut être considéré comme symboliquement isolé au G20, mais cela ne changera pas sa position sauf s’il se déjuge ou s’il se passe un événement qui force l’histoire à prendre un nouveau chemin. Il est vrai que l’Empire n’a plus toutes les cartes en main et qu’il nage dans la confusion, mais il est vrai aussi qu’Obama va rencontrer Poutine avec deux cartes en main. La première carte est authentique et redoutable : sa déclaration de guerre à la Syrie. Sa seconde carte est la négociation avec le Congrès américain qu’il peut tourner en chantage internationale.

Obama et son équipe vont donc rencontrer les Russes et leurs alliés avec trois éléments : le principe acquis d’une solution politique négociée en Syrie (Genève 1), la déclaration de guerre, l’accord de principe sur Genève 2 pour formuler et conclure les modalités de Genève 1 avec l’Amérique, cette fois-ci  en position de force. La position russe semble fragile.

Si par contre nous envisageons l’hypothèse que les Russes viennent avec une autre carte d’échange : l’engagement des Iraniens à poursuivre un programme nucléaire pacifique qui sera confirmée par la rencontre à l’ONU entre Obama et le président Rohani lors de la prochaine assemblée générale. Obama a déjà un prix Nobel de la paix qui rehausse le prestige d’une Amérique en faillite. Ce serait tentant pour lui d’entrer dans l’Histoire et de donner en même du répit à l’Amérique dot tous les horizons semblent bouchés sauf celui de la guerre. C’est une hypothèse plausible pour un homme qui n’a plus d’ambition politique à la Maison blanche et qui veut jouer un rôle messianique comme l’a préparé l’établissement civil et militaire pour faire sortir l’Amérique de ses crises  insurmontables.

Ce dernier scénario peut trouver écho aux Etats-Unis où commence à se former une opinion au sein des politiques et des civils qui ont de plus en plus conscience de la faillite de leur système et du rôle néfaste du sionisme qui les entraine plus vite dans le sens de sa chute. Les choses ne sont pas simples, car elles sont en devenir.

La rencontre est complexe, elle ne sera ni celle de la politique classiciste ni celle de l’économie et du commerce. D’une manière informelle et sans la présence obligatoire des intéressés nous aurons la rencontre au sommet entre le Tsar et  l’Empereur, entre les chefs des Eglises orthodoxes, catholiques et protestantes, entre les Musulmans et les Chrétiens, entre les forces émergentes et les forces en épuisement, entre la volonté de domination unilatérale de domination exclusive du monde et le partage des intérêts. Je suis prêt à parier qu’il y aura aussi la question du terrorisme islamique.

Le devenir fait partie du Ghayb qui échappe à l’entendement humain qui pourtant doit conserver sa lucidité et sa capacité de prospective pour assurer sa cohérence, sa survie et son déploiement dans un monde où rien n’est gagné ou perdu d’avance, mais où tout se construit.

L’Amérique est une hyperpuissance que des naufragés en provenance d’Europe ont construite  en tuant certes d’autres peuples, mais aussi en mobilisant leur intelligence, leur travail, leurs territoires, leur temps et leur argent. La Russie se relève de la même manière. L’Iran aussi. Ils parviennent à assurer leur survie et à imposer relativement leurs conditions. Dans ce processus, l’histoire humaine peut décider de mettre sur le compte du terrorisme islamique ce que la civilisation occidentale et ses vassaux arabes et musulmans ont permis et ont voulu. Les Frères musulmans sont en train d’en payer le prix. Ce sera peut-être le nouveau prix que les Salafistes devront payer. Ce sera une pause le temps que l’Empire se refasse une seconde jeunesse ou qu’il s’effondre. Est-ce que la pause va profiter aux musulmans pour repenser le monde ? Est-ce qu’il y aura réellement une pause. Je ne sais pas !

Réajuster à temps le curseur idéologique et politique ou disparaitre et ne pas voir la fin de l’Empire.

Je ne sais pas ce que serait le devenir du monde après Saint Pétersbourg et  après le vote du Congrès américain, mais je sais que la France a bouffé son dernier capital. Je sais aussi que faute de pensée autonome et d’observatoire outillé nous restons prisonniers de la lecture des autres et de leurs actes.

Je sais d’une manière intuitive, à travers quelques indices, que  la guerre qui semble livrée à l’extérieur n’est en réalité qu’une guerre livrée à l’intérieur du système américain et au sein des appareils de l’Empire, car il s’agit de sauver leur pays du naufrage qui les attend.

La doctrine américaine qui semble prendre le pas est celle de Brezinski, celle du Soft-Powerment qui prévoit de se retirer du Moyen-Orient et de laisser les Arabes, les Perses, les Turcs  et les Musulmans s’entre-déchirer. La même doctrine semble vouloir chercher une émancipation de l’entité sioniste.  J’avais écrit un pamphlet sur le salamalec  d’Obama au Caire « l’Antéchrist Abou’âmama, l’Amérique et les mondes musulmans« , il annonçait cet article et les événements qui l’ont suscités un an après

Libéré de ses fardeaux au Moyen-Orient, l’Amérique, une certaine Amérique, imagine sans doute retarder l’échéance de son déclin ou reprendre son élan dans un cadre plus restreint et plus « associatif ».  L’école du soft a sans doute formaté Obama et son « softened strike » préfigurant ainsi un système dans le système dominant américain celui du Hard.  Deux doctrines de guerre, deux luttes idéologiques, deux systèmes de gouvernance qui s’affrontent sur deux projets opposés : continuer à dominer le monde ou vivre les changements du monde. Dans les quatre situations nous sommes dans la posture du dicton algérien «  lorsque les aigles se battent dans les air, c’est les épis dans le champs qui reçoivent la raclée »

La doctrine partiellement appliquée a réussi en Libye. Elle a réussi en Egypte. En Syrie, elle semble trouver ses limites. Les Américains vont-ils donc se replier et se mettre à gérer leurs propres limites ou s’engager au-delà de leurs limites et pousser les autres à sortir de leurs limites.  Nous savons d’après la presse spécialisée que l’armée militaire est opposée à toute idée de guerre dans la région. L’épreuve russe, l’épreuve du Congrès et l’épreuve de la guerre en Syrie vont dévoiler les dessous de cartes.

Nous savons aussi, selon la même presse, que les détracteurs de la version officielle du 11 septembre sont de plus en plus écoutés par les officiers américains. Il est vrai que l’armée américaine est une armée impériale, impérialiste, mais il est vrai aussi qu’elle a une éthique et une doctrine de guerre comme toutes les armées du monde. Une armée peut remettre en cause le système qu’elle sert lorsque l’éthique et la doctrine qui lui donnent raison de porter l’uniforme et d’aller sur le champ de bataille sont mises en péril par les civils qui la commandent.  Le général Hannibal ou le  général Marc Antoine peuvent revisiter notre époque sous d’autres formalismes historiques et politiques si nous prenons la peine de les questionner.

Au moment où je termine la rédaction de cette analyse je tombe sur une information qui rend les choses encore plus compliquées pour Abou Amama dans son projet de réformer le système ou de le maintenir avec ou sans la guerre en Syrie.  La chaine TV de Globo, de Rio de Janeiro, vient de réaliser un scoop déstabilisant le Brésil et le système américain à deux jours du G20 en divulguant, dimanche soir, des documents des services secrets américains livrés par Edward Snowden. La présidente du Brésil Dilma Rousseff a fait l’objet d’espionnage de la part de l’Agence nationale de sécurité américaine NSA/USA. Voici ce qu’écrit  le Point et qui annonce un G20 houleux avec Poutine disposant d’autres cartes à jouer rendant les manœuvres américaines difficiles à éviter le naufrage :

Pour la réunion de lundi, la présidente Rousseff a convoqué notamment les ministres de la Défense Celso Amorim, des Affaires étrangères Luiz Alberto Figueiredo, et de la Justice José Eduardo Cardozo. « Si ces faits sont avérés, ce serait une situation inadmissible, inacceptable, qui pourrait être qualifiée comme une claire atteinte à la souveraineté de notre pays », a réagi dimanche soir le ministre de la Justice José Eduardo Cardozo. Si elle est confirmée, l’interception par les Etats-Unis de communications de la présidente Rousseff « représente une violation inadmissible et inacceptable de la souveraineté brésilienne », a déclaré lundi le chef de la diplomatie brésilienne Luiz Alberto Figueiredo lors d’une conférence de presse, réclamant de « rapides explications officielles par écrit ».

D’autres organes ajoutent que « le sénateur Ricardo Ferraco, qui préside la commission des affaires étrangères du Sénat brésilien a créé une commission chargée d’enquêter rapidement sur cette affaire. »

 Je sais aussi que le G20 de Saint-Petersbourg,  dans la continuité de Durban et  dans le prolongement des axes Eurasie et Amérique du Sud, va contribuer à isoler l’Empire sur le plan économique.  Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud vont annoncer la création d’une banque de développement des BRICS et la création de réserves communes de devises. L’Iran et le Pakistan vont certainement se joindre à ce cortège.

L-emergence-des-BRICS-focus-sur-l-Afrique-du-Sud-et-le-Bresil

 Les pays arabes et musulmans (à l’exception de l’Iran) sont loin de comprendre les enjeux et de s’inscrire dans la dynamique. La meilleure preuve est la gestion des « révolutions arabes » confiée à l’Empire avec toutes les conséquences que l’on sait alors qu’elles avaient le devoir de s’ouvrir au monde et de s’inscrire face à l’Empire. 

brics-g7

Conclusion

1 –  Tout conduit  non seulement vers une guerre totale en Syrie, mais vers une confrontation globale dans la région. En effet :

– La Turquie veut  ouvrir des lignes de front terrestre et envahir la Syrie ? Erdogan a fait du régime syrien et de Bachar Al Assad un problème personnel et s’est placé dans l’irrationnel. Le peu de rationalité lui montre qu’il a fait prendre à la Turquie tous les risques sans rien gagner alors que  l’idée de prendre des territoires, de régler des contentieux historiques et idéologiques s’offre à lui.  Que feront les Arabes ?

– Le Hezbollah sait qu’il est visé par l’agression. Il est déjà engagé en Syrie, et il ne peut que continuer de livrer la bataille pour sa survie et pour la survie de l’axe de la résistance. Il peut attendre et gérer le terrain en Syrie, mais la nature de la confrontation est telle qu’il pointera l’entité sioniste. La nature agressive et opportuniste de l’entité sioniste est telle qu’elle cherchera la confrontation au Liban et en Palestine. L’armée américaine va-t-elle laisser l’armée sioniste seule ou va-t-elle s’impliquer au Liban et régler avec le Hezbollah un vieux contentieux ? Tout laisse supposer une implication active et totale du Hezbollah.

– Non seulement les  Alaouites risquent l’extermination, mais également les  Sunnites  majoritaires dans l’armée, la police et l’Administration eu regard de l’expérience irakienne et de  l’expérience algérienne. Quelque soit la nature, l’étendue et la durée des frappes ils n’auront, avec les Chrétiens, que le choix de la fuite ou le combat pour la survie.

2 – Dans quelques jours nous seront face à  l’heure de vérité.  La question reste posée : quels sont les moyens de riposte de l’armée syrienne? Elle n’a pas les moyens techniques et logistiques d’affronter l’armée américaine sur le schéma des guerres modernes technologiques. A t-elle prévu une riposte adaptée sur d’autres cibles dans la région ? A t-elle tiré les enseignements de la bataille de Bagdad et de Belgrad ? Quelles sont les pertes qu’elle peut supporter et quelles sont les pertes qu’elle peut provoquer dans les rangs de l’agresseur et de ses alliés ?  Quel est le rapport de pertes admissibles pour les deux parties ? Le temps accordé par Obama ne joue ni en sa faveur ni en sa défaveur car la construction des lignes de défense et le maniement de systèmes d’armes sophistiqués ne se réalisent ni en jours ni en semaines, mais en mois voire en années.

3 – Si l’armée syrienne et ses alliés dans la région se sont préparés à cette guerre inévitable et prévisible alors il y a beaucoup de chance que le conflit sur le sol syrien ou dans la région arabe devienne une guerre intérieure aux Etats-Unis  fatale pour l’Empire et ses alliés. Sinon l’Empire ne fait que se donner l’illusion de repousser l’échéance de sa fin dans quelques années :

{Vaincus seront les Romains, dans la terre la plus basse (la plus proche), et après leur défaite, eux, ils (les musulmans) vaincront, dans quelques années (dans 3 à 9 ans). A Allah appartient la décision finale, aussi bien avant qu’après. Et ce jour-là les croyants se réjouiront de la victoire d’Allah . Il fait triompher qui Il veut, car Il est l’Invincible , le Miséricordieux.} Ar Roum

C’est une promesse sans cesse renouvelée si nous savons la lire et la traduire dans la réalité. Il nous faut comme Moussa (saws)  ( voir « Résistance globale  » ) démonter les mécanismes de l’oppression en nous plaçant sur le terrain de la vérité pour dévoiler toutes les supercheries de Pharaon et de ses appareils politiques, économiques, économiques et idéologiques. Je reviendrais sur la personnalité de Pharaon pour y voir les Signes de la fin de son Empire plein de similitude avec l’hyperpuissance américaine.

4 –  Un grand nombre d’Arabes et de Musulmans de la Région savent qu’ils jouent une bataille existentielle que leur imposent l’Empire,  le sionisme et leurs vassaux. Ils sont conscients de cette bataille comme ils sont conscients des siècles de Wahn qui leur montrent qu’il n’y a ni pitié ni respect ni prospérité à attendre d’un système qui les écrase et les humilie. Cette bataille gagnée les fera entrer de nouveau dans l’histoire. Cette bataille perdue ne fera pas changer le niveau de Wahn. La mort n’est pas la fin de la vie, mais le début d’une nouvelle vie et la fin du Wahn. L’équation se présente tout autrement pour l’Empire : leur gain est insignifiant dans l’état actuel ou en devenir du monde, mais une résistance qui met en échec leur plan sera une catastrophe dont il ne se remettra pas car il est déjà avancé dans sa chute et il n’en a pas conscience.

5 – Tout l’artifice médiatique, diplomatique et psychologique consiste à faire croire à l’armée syrienne et à ses alliés que les frappes seront limitées ou graduelles sans objectif de changer le régime et ce jusqu’à obtenir l’accord du régime syrien de négocier en position de faiblesse la solution politique. L’erreur fatale serait donc de croire à une issue négociée et de ne pas riposter vite et fort et de la manière la plus surprenante. C’est ce que nous attendons dès le premier missile sur Damas. L’empire est tellement plongé dans son délire de puissance mélangé à de la confusion et du chaos qu’il ne perçoit plus la logique de chaos qu’il est en train de générer contre lui-même et contre ses alliés.

6 – Dans ce cafouillage général dans cette volonté de guerre inéluctable, et dans l’attente du vote du congrès, nous gardons en vue la loi du paradoxe qui semble intervenir rendant les choses  plus confuses, plus absurdes, et plus imprévisibles, nous devons garder en vue que les canaux de communication entre tous les acteurs sont encore ouverts et que toutes les informations ne sont pas dites et que toutes les cartes ne sont pas abattues. Snowden n’a pas divulgué tous ses secrets, Pharaon Abou Amama n’a pas livré tous les mystères de sa psychologie, les intérêts américains et occidentaux dans la région ne se sont pas encore exprimées du moins dans les médias,  l’Histoire ne s’est pas encore achevée…

7 – Est-ce qu’il est logique de croire que l’armée américaine pourrait  frapper Damas impunément et puisse retourner en paix dans ses bases comme si elle revenait d’une colonie de vacances. L’entité sioniste et la France sont les seuls à se montrer illogiques et empressés.

La résistance palestinienne et libanaise joue sa survie et va se redéployer dans une nouvelle configuration régionale. Le sentiment arabe anti américain, anti sioniste et anti saoudien va ressurgir et exploser de nouveau. Le sentiment slave, humilié en Serbie, va s’exprimer au sein de l’armée et du peuple russe qui ont des traidions.

8 – L’Occident a misé sur Rouhani ignorant qu’il est un des promoteurs et le principal gestionnaire du nucléaire iranien et souhaitait le récupérer après le départ de Ahmed Najad l’infléxible.  Rouhani est davantage ouvert aux russes et Chinois. La rencontre Poutine Rouhani à Saint Petersbourg  placera le curseur géostratégique en défaveur des monarchies arabes et des Occidentaux.

9 – L’industrie miliaire et la société d’exportation de matériel de guerre de la Russie ont l’opportunité et la pertinence de profiter de la guerre en Syrie pour exposer à la demande internationale leur offre sophistiquée en matière de défense nationale. Est-ce que les Russes vont rater cette occasion de promouvoir leur technologie et de gagner des marchés  et laisser les Français et les Américains dominants du marché ?

10 – Le triomphe cynique de la puissance militaire et technologique américaine lors de la seconde guerre mondiale s’est accompagné à ce jour d’un nihilisme moral, d’un désenchantement  et d’une crise de confiance et d’autorité qui annonçaient la fin d’un monde. L’Afghanistan, l’Irak et la Syrie vont apporter dans une sorte de réaction en chaines de malédictions la folie et le suicide de l’Empire.

11 –  L’Occident et le monde arabe, opposants tièdes ou farouches à la guerre et partisans modérés ou intégristes de la guerre, ne s’interrogent que sur les conséquences limitées ou débordantes de la guerre. Rares sont ceux qui posent la question du droit. Comme en Irak, en Afghanistan, en Libye, l’Empire se pose en Syrie comme la norme qui décide du juste et de l’injuste, du vrai et du faux. L’humanité est à un niveau de régression morale tel qu’elle ne peut faire l’économie du chaos qui va renverser l’ordre établi et dont elle paiera la facture pour son indolence.

{Et prenez garde à une épreuve qui n’atteindrait pas uniquement  ceux qui ont été injustes d’entre vous. Sachez qu’Allah punit sévèrement.} Al Anfal 25