Le Venezuela doit être détruit : pourquoi ?

Par Dmitry Orlov
Source Club Orlov
traduction : http://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-le-venezuela-doit-il-etre-detruit

 

La semaine dernière, Trump, son vice-président Mike Pence, le directeur du département d’État américain Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton, ainsi qu’un groupe de pays d’Amérique centrale, qui sont grosso modo des colonies américaines et qui n’ont pas de politique étrangère propre, ont annoncé, en même temps, que le Venezuela avait un nouveau président : une non-entité virtuelle nommée Juan Guaidó, qui ne s’était jamais présenté à ce poste, mais qui a été en quelque sorte formé pour ce poste aux États-Unis. Guaidó est apparu lors d’un rassemblement à Caracas, flanqué d’une petite clique de flagorneurs très bien rémunérés. Il avait l’air très effrayé lorsqu’il s’est autoproclamé président du Venezuela et s’est mis à remplir ses fonctions présidentielles en allant se cacher immédiatement.

On ne savait pas où il se trouvait jusqu’à ce qu’il fasse surface lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il n’a pas répondu à la question de savoir s’il avait été contraint de se déclarer président ou s’il l’avait fait de son propre gré, sans hésiter. Il y a beaucoup de choses à la fois tragiques et comiques dans cette histoire, alors démontons-la morceau par morceau. Ensuite, nous passerons à la question de savoir pourquoi le Venezuela doit être détruit (du point de vue de l’establishment américain).

Ce qui ressort immédiatement, c’est la combinaison de l’incompétence et du désespoir dont font preuve toutes les personnalités publiques et non-publiques mentionnées ci-dessus. Pompeo, en exprimant sa reconnaissance à Guaidó, l’appelant « guido », qui est une insulte ethnique contre les Italiens, tandis que Bolton a fait mieux en l’appelant « guiado », ce qui pourrait être compris en espagnol par « contrôlé à distance ». Pour ne pas être en reste, Pence a prononcé tout un petit discours sur le Venezuela – une sorte d’adresse au peuple vénézuélien – qui était truffé d’un pseudo charabia espagnol vraiment atroce et qui s’est terminé par un « ¡Vaya con Dios ! » tout à fait incongru, comme sorti d’un western des années 1950.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a également été l’occasion de se divertir, le représentant russe Vasily Nebenzya, toujours redoutable, soulignant que la situation au Venezuela ne constituait pas une menace pour la sécurité internationale et ne relevait donc pas de la compétence du Conseil de sécurité. Il posa ensuite une question pointue à Pompeo, qui était présent à la réunion : « Les États-Unis envisagent-ils de violer une fois de plus la Charte des Nations Unies ? ».

Pompeo n’a pas donné de réponse. Il s’est assis là, ayant l’air d’un chat qui fait semblant de ne pas mâcher un canari, puis il s’est rapidement enfui. Mais tout récemment, alors qu’il sortait probablement d’une réunion sur la sécurité nationale et se rendait à pied à une conférence de presse de la Maison-Blanche, Bolton a accidentellement montré son bloc-notes devant les caméras des journalistes. On y trouvait les mots « 5000 soldats en Colombie » (il s’agit d’une base militaire/colonie de narcotrafiquants américaine à la frontière nord du Venezuela). Était-ce un moment de sénilité de Bolton ? Quoi qu’il en soit, cela semble répondre par l’affirmative à la question de Nebenzya. La nomination au poste d’envoyé spécial au Venezuela d’Elliott Abrams, un criminel reconnu coupable d’etre complice de la précédente tentative de coup d’État au Venezuela contre Hugo Chávez, ce qui l’a automatiquement rendu persona non grata au Venezuela, est également un signe d’intention hostile.

 

Il serait tout à fait pardonnable que vous confondiez cette opération de changement de régime avec une sorte d’art absurde, une performance. C’est certainement un peu trop abstrait pour les complexités du monde réel de l’ordre international. Un pauvre larbin effrayé est projeté devant une caméra et se déclare président de Narnia, puis trois larbins (Pence, Pompeo et Bolton) et Bozo le Trump sautent tous sur l’occasion et crient « Oui-oui-oui, c’est sûrement lui » ! Et un retraité qui a déjà raté son coup est sorti du banc, dépoussiéré et envoyé en mission dans un pays qui ne veut pas de lui.

Pendant ce temps, dans le monde réel, l’armée vénézuélienne et les tribunaux vénézuéliens restent fermement derrière le président élu Nicolas Maduro et une liste de pays qui constituent la grande majorité de la population mondiale, dont la Chine ; la Russie ; l’Inde ; le Mexique ; la Turquie ; l’Afrique du Sud et quelques autres parlent d’un soutien à Maduro. Même les habitants des pays d’Amérique centrale contrôlés à distance savent très bien à quel point une telle opération de changement de régime créerait un dangereux précédent si elle devait réussir, et ils réfléchissent : « Bon là c’est le Venezuela, demain, ça sera notre tour ! ».

Pour être complet, examinons les arguments utilisés pour faire avancer cette opération de changement de régime. Certains prétendent que Nicolas Maduro n’est pas un président légitime parce que les élections de l’année dernière, où il a été soutenu par 68% des électeurs, ont manqué de transparence et ont été boycottées par certains partis d’opposition, alors que la déclaration de Juan Guaidó est 100% légale malgré lui et son Assemblée nationale sans importance qui, selon les sondages de l’opposition, est contestée par 70% des Vénézuéliens. Il y a également eu des allégations non-fondées de « bourrage des urnes » – du fait notamment que les Vénézuéliens n’utilisent pas de bulletins de vote en papier, alors que selon l’observateur électoral international et ancien président américain Jimmy Carter, « le processus électoral au Venezuela est le meilleur au monde ».

Certains prétendent que Maduro a mal géré l’économie vénézuélienne, ce qui a entraîné une hyperinflation, un taux de chômage élevé, une pénurie de produits de base (notamment de médicaments) et une crise des réfugiés. Il y a du vrai dans cette affirmation, mais nous devons aussi noter que certains voisins du Venezuela font encore pire à bien des égards, même si Maduro n’est pas leur président. En outre, de nombreuses difficultés économiques du Venezuela ont été causées par les sanctions américaines à son encontre. Par exemple, à l’heure actuelle, environ 8 milliards de dollars de l’argent du Venezuela sont bloqués, destinés à financer une armée mercenaire qui devrait envahir et tenter de détruire le Venezuela comme cela a été fait avec la Syrie.

Enfin, une grande partie de la situation difficile du Venezuela est liée à la malédiction du pétrole. Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde, mais son pétrole est très visqueux et donc coûteux à produire. Pendant une période de prix élevés du pétrole, les Vénézuéliens sont devenus dépendants des largesses pétrolières que le gouvernement avait l’habitude d’utiliser pour sortir des millions de personnes d’une pauvreté abjecte et de les faire sortir des bidonvilles pour les mettre dans des logements sociaux. Et maintenant, les bas prix du pétrole ont provoqué une crise. Si le Venezuela parvient à survivre à cette période, il sera en mesure de se redresser une fois que les prix du pétrole se seront redressés (ce qui sera le cas une fois que le foutu système de Ponzi aux États-Unis aura fait son temps). Nous reviendrons plus tard sur le pétrole vénézuélien.

 

En passant, beaucoup de gens ont exprimé l’opinion que les malheurs du Venezuela sont dus au socialisme. Selon eux, c’est bien si beaucoup de gens souffrent tant que leur gouvernement est capitaliste, mais s’il est socialiste, ce n’est pas le bon type de souffrance et leur gouvernement mérite d’être renversé, même si tous ont voté pour lui. Par exemple, le site ZeroHedge, qui publie souvent des informations et des analyses utiles, a poussé cette ligne de pensée ad nauseam. Il est malheureux que certaines personnes s’imaginent qu’elles ont des principes et qu’elles ont raison alors qu’elles ne sont au mieux que des idiotes stupides et au pire des idiotes utiles. Ce n’est pas à elles de décider de la politique des autres nations et elles devraient cesser de nous faire perdre notre temps avec leurs absurdités.

Cette tentative bien visible de changement de régime créerait un précédent très dangereux pour les États-Unis eux-mêmes. La doctrine de la jurisprudence n’est nullement universelle. Elle nous vient du sombre âge de la common law tribale anglaise et n’est suivie que dans les anciennes colonies britanniques. Pour le reste du monde, c’est une forme barbare d’injustice parce qu’elle accorde un pouvoir arbitraire aux juges et aux avocats. Les tribunaux ne doivent pas être autorisés à écrire ou à modifier des lois, mais seulement à les suivre. Si votre cause peut être tranchée en fonction d’une autre cause qui n’a rien à voir avec vous, alors pourquoi ne pas laisser quelqu’un d’autre payer vos frais juridiques et vos amendes et purger votre peine pour vous ? Mais il existe un principe fondamental du droit international, à savoir que les nations souveraines ont le droit de respecter leurs propres lois et traditions juridiques. Par conséquent, les États-Unis seront liés par les précédents qu’ils établissent. Voyons comment ça marcherait.

Le précédent établi par la reconnaissance de Juan Guaidó par le gouvernement américain permet à Nicolas Maduro de déclarer la présidence de Donald Trump illégitime pour pratiquement toutes les mêmes raisons. Trump n’a pas réussi à remporter le vote populaire, mais n’a obtenu la présidence qu’en raison d’un système électoral corrompu et truffé d’irrégularités. En outre, certains candidats de l’opposition ont été traités injustement au cours du processus électoral. Trump est aussi une honte et un échec : 43 millions de personnes vivent grâce à des coupons alimentaires ; près de 100 millions font partie des chômeurs de longue durée (pudiquement appelés des « sans emploi ») ; la situation des sans-abris est endémique et des villages entiers de tentes sont apparus dans plusieurs villes américaines ; de nombreuses entreprises américaines sont au bord de la faillite ; et Trump ne semble même pas être capable de maintenir le gouvernement fédéral ouvert ! C’est un désastre pour son pays ! Maduro reconnaît donc Bernie Sanders comme le président légitime des États-Unis.

Vladimir Poutine pourrait alors s’appuyer sur ces deux précédents en reconnaissant également Bernie Sanders comme le président américain légitime. Dans un discours public, il pourrait dire ce qui suit : « J’admets librement que nous avons installé Donald Trump en tant que président américain, comme c’était notre droit sur la base des nombreux précédents établis par les États-Unis eux-mêmes. Malheureusement, l’expérience Trump n’a pas fonctionné comme prévu. Mueller peut prendre sa retraite, car cette clé USB contient tout ce qui est nécessaire pour annuler l’intronisation de Trump. Donny, désolé que ça n’ait pas marché ! Ton passeport russe est prêt, tu peux le retirer à notre ambassade, tout comme les clés de ta chambre à Rostov, juste à côté de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch qui a été violemment changé-de-régime par votre prédécesseur Obama. »

Pourquoi cette hâte inconvenante à faire sauter le Venezuela ? L’explication est simple : il s’agit du pétrole. « Cela fera une grande différence pour les États-Unis sur le plan économique si les compagnies pétrolières américaines peuvent investir et produire du pétrole au Venezuela », a déclaré John Bolton dans une émission sur Fox News. Vous voyez, le pétrole vénézuélien ne peut être produit de façon rentable sans des prix élevés du pétrole – si élevés que de nombreux consommateurs dépendant du pétrole feraient faillite – mais il peut certainement être produit en quantités beaucoup plus importantes et avec d’énormes pertes financières.

D’énormes pertes financières ne gêneraient certainement pas les compagnies pétrolières américaines qui ont jusqu’à présent généré une perte de 300 milliards de dollars en utilisant la fracturation hydraulique, financée par le pillage de l’épargne-retraite des américains, en imposant aux générations futures une lourde dette et d’autres plans néfastes. N’oubliez pas non plus que le plus gros consommateur de pétrole au monde est le ministère américain de la Défense, et s’il doit payer un peu plus cher pour le pétrole afin de continuer à faire exploser des pays, il le fera. Ou plutôt, vous le ferez. C’est la même chose pour eux. Les États-Unis sont déjà bien au-delà de la faillite, mais leurs dirigeants sont prêts à tout pour faire durer la fête pendant encore quelques temps.

Voilà le vrai problème : la fête autour du pétrole de schiste se termine. La plupart des puits les plus productifs ont déjà été exploités ; les nouveaux puits s’épuisent plus rapidement et produisent moins tout en coûtant plus cher ; les prochaines vagues de fracturation, si elles se produisaient, gaspilleraient 500 milliards de dollars, puis 1 000, puis 2 000… Le rythme de forage ralentit déjà et a commencé à ralentir même lorsque les prix du pétrole étaient encore élevés. Pendant ce temps, le pic de production de pétrole conventionnel (non fracturé) a eu lieu en 2005-2006 et seuls quelques pays n’ont pas encore atteint leur pic. La Russie a annoncé qu’elle commencerait à réduire sa production dans seulement deux ans et l’Arabie saoudite n’a plus de capacité disponible.

Une pénurie de pétrole assez importante s’annonce, et elle affectera plus particulièrement les États-Unis, qui brûlent 20% du pétrole mondial (avec seulement 5% de la population mondiale). Une fois l’effondrement survenu, les États-Unis passeront de 2,5 millions de barils par jour devant etre importés à au moins 10 millions de barils devant etre importés, mais ce pétrole n’existera plus. Auparavant, les États-Unis étaient capables de résoudre ce problème en faisant exploser des pays et en volant leur pétrole : la destruction de l’Irak et de la Libye a permis aux compagnies pétrolières américaines de se remettre sur pied pendant un certain temps et a empêché l’effondrement du système financier. Mais l’effort pour faire sauter la Syrie a échoué, et la tentative de faire sauter le Venezuela est susceptible d’échouer aussi parce que, gardez à l’esprit, le Venezuela a entre 7 et 9 millions de Chavistes imprégnés de l’esprit révolutionnaire bolivarien, une armée importante et bien équipée et ce pays est généralement d’un voisinage très dur.

Auparavant, les États-Unis avaient eu recours à diverses ruses pour légitimer leur agression contre les pays riches en pétrole et le vol subséquent de leurs ressources naturelles. Il y avait cette fiole de talc hautement toxique que Colin Powell a secouée à l’ONU pour que le Conseil de sécurité vote en faveur de la destruction de l’Irak et du vol de son pétrole. Il y a eu l’histoire inventée d’atrocités humanitaires en Libye pour obtenir les votes en faveur d’une zone d’exclusion aérienne (qui s’est avérée être une campagne de bombardements suivie d’un renversement du gouvernement). Mais avec le Venezuela, il n’y a pas de feuille de vigne. Tout ce que nous avons, ce sont des menaces ouvertes d’agression pure et des mensonges flagrants auxquels personne ne croit, livrés maladroitement par des clowns, des larbins et des vieux sur le retour.

Si le plan A (voler le pétrole vénézuélien) échoue, alors le plan B est de prendre tous vos chiffons de papier libellés en dollars américains – espèces ; actions ; obligations ; actes ; polices d’assurance ; billets au porteur, etc. et de les brûler dans des poubelles pour essayer de rester au chaud. Il y a une nette bouffée de désespoir dans toute cette affaire. L’hégémonie mondiale est brisée ; elle est tombée et ne peut plus se relever.

S’il reste un doute dans votre esprit sur la raison pour laquelle le Venezuela doit être détruit, et pourquoi le peuple vénézuélien ne compte pas du tout, c’est Trump lui-même qui l’a dit.

 

Dimitri Orlov

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La bureaucratie, la rente et le changement

Nous n’allons pas gloser (critiquer ou commenter de manière malveillante quelqu’un ou sa conduite) sur l’appel et le soutien de Ouyahia à la candidature d’un homme, aussi historique ou noble qu’on veuille ou qu’on puisse l’admettre, frappé à l’évidence d’incapacité à gouverner par l’âge, la maladie et le cumul anticonstitutionnel des mandats. Nous allons être brefs et souligner la mauvaise gouvernance de l’exécutif algérien sur un dossier pris au hasard. Par exemple le dossier des importations.

La manne financière étant tributaire du cours des hydrocarbures, l’exécutif faute de politique économique et de compétence à réformer, ajuste les transactions internationales par décision administrative, sans prise réelle et compétence sur les lois de l’économie et du marché. Une fois, on ouvre le robinet des importations, une autre fois on le ferme, administrant les pénuries et les rentes, continuant les politiques qui ont conduit à la dépréciation de la monnaie algérienne, au marasme économique et à l’achat de la paix sociale par corruption déguisée.

Les partisans de l’économie administrée et de la rente ne peuvent opérer une rupture avec la mentalité de monopole et de tutelle sur la pensée et la pratique sociale, politique et économique.

Dans une économie de marché, de transparence des prix et de régularité des transactions, l’importateur est un agent économique qui agit dans le cadre suivant :

  • Prise de risque
  • Concurrence
  • Esprit d’entreprise
  • Gains et rémunérations en contrepartie de l’effort réel (productivité du travail et valeur réelle produite par l’activité compétente du commerçant, de l’importateur, du distributeur qui se font payer leur prestation effective et leur compétence réelle sur le marché d’échange des biens et des services
  • Transparence et vérité des prix
  • Absence de Dol et de fardage
  • Toute sanction doit être prononcée par un juge et relever du code du commerce
  • Toute autorisation doit être accordée par le tribunal de commerce et conformément aux lois et règlements
  • Tout financement doit se faire sur les fonds propres du commerçant qui peut disposer de crédits bancaires ou de crédits fournisseurs. Les organes bancaires, normalement, vérifient la solvabilité, la transparence et la légalité de leurs clients.
  • S’acquitter des taxes douanières et des impôts.

L’Etat moderne n’est ni épicier, ni comptoir commercial ni administrateur des transactions : il met le cadre juridique et fait contrôler par des agents assermentés la fraude, la qualité et les prix, et bien entendu, il régule par la fiscalité et la redistribution des revenus afin de relancer la production nationale et protéger les faibles revenus.

Au lieu de limiter les importations à 800 produits, un gouvernant responsable et compétent, en rupture avec la rente et les privilèges occultes, aurait ouvert le marché à tous les Algériens pour instaurer une véritable concurrence, donner légitimité à l’appropriation et à l’enrichissement par la légalité, la non exclusivité et le refus d’exclusive ou d’exclusion.

Bien entendu, les mesures de relance de l’économie nationale ne sont pas prises. Bien entendu, on continue de pratiquer la rente de l’emploi jeune, gaspilleur d’argent et incitateur à la paresse et aux combines. Les gisements d’emploi en termes de coopératives et avec des microcrédits pour rendre fluide, concurrentiel et efficace les circuits de distribution ne sont jamais étudiés et favorisés. On préfère administrer l’économie, protéger les « milieux d’affaires » issus de la pénurie et adossés au non droit et aux clans « boulitiques ». Dans la même voie d’inepties économiques, financières, juridiques et commerciales, on laisse le marché aux mains de l’économie informelle et des monopoles. A titre d’exemple, et cela n’existe qu’en Algérie, à la Foire internationale d’Alger, vous ne trouvez aucune maison mère étrangère, mais des distributeurs algériens. Le comble de l’ironie, c’est que vous trouvez des grandes marques étrangères présentes sur trois ou quatre stands, comme si la culture occidentale est de se mettre en rivalité avec soi-même.

Chaque algérien devrait avoir le droit et les moyens de réaliser une ambition commerciale et économique s’il a les compétences requises et s’il œuvre dans la transparence et la concurrence.

On peut faire appel à Bouteflika pour un millième mandat et une millième rente, la réalité ne peut être masquée : aucun concessionnaire sérieux qui met son argent, son organisation et son savoir-faire dans une activité commerciale n’est réellement présent en Algérie pour exercer son métier comme il le fait en Europe ou aux Etats-Unis. Il accepte de présenter une vitrine qui ne sied pas à son image de marque et de cautionner des « dépositaires et des distributeurs » pourvu qu’il prenne une part de la rente. Il faut juste voir le marché de l’automobile et l’industrie mécanique. En 1962 Berliet, Citroën et Renault produisait des véhicules ; dans les années 70 et 80 SONACOME produisait des engrenages mécaniques complexes, de pièces de forge et remportait le prix Paris Dakar sur le camion en projet de fabrication nationale avec un partenariat allemand. Nous sommes revenus à la situation précoloniale…

La rente et l’intimidation ont transformé les organisations syndicales en grandes muettes. Les professeurs d’université, les imams, les médecins n’élèvent la voix que pour demander des avantages matériels. Les conditions sanitaires, pédagogiques et sociales du peuple sont méprisées et occultées. Voilà le système réalisé par la bureaucratie algérienne. Ils nous ont inculqué la culture de la préférence étrangère. Les éveillés doivent voir comment les pays démocratiques soutiennent les soulèvements contre les élections. Ils ne doivent pas perdre de vue que ces pays sont les parrains de nos élites, les corrupteurs de notre économie et les artisans du désordre mondial et que cela est en train de se retourner contre eux, dans leurs propres pays. Nos élites ont peur, parce qu’ils ressentent comme des reptiliens qu’il n’y a plus de refuge pour eux. Contrer les forces occultes, des forces sont en train d’agir et saper ce qui met en péril le devenir de l’humain.

Ouyahia ne nous affiche pas son soutien à Bouteflika et son refus de la rupture pour des raisons que personne n’ignore et que la décence doit taire, mais il annonce l’effondrement de l’Algérie. Imbu de leur suffisance et de leur incompétence, ils ne parviennent pas à voir qu’ils sont la risée du monde et qu’ils vont entrer dans le néant où il n’y a pas de retour en arrière. On peut mourir et ressusciter (dans cette vie après un coma ou dans l’autre vie après le Hashr), mais l’anéantissement (Al Halak) c’est l’exclusion totale et définitive de l’existence…

L’effondrement ne doit pas faire peur, car le peuple algérien n’est pas condamné par une fatalité absurde à devenir néant à cause des insensés qui le gouvernent. Il a survécu au colonialisme et à la décennie rouge et noire, il peut résister à d’autres catastrophes. Ceux qui seront sacrifiés seront portés au compte des pertes et profits de l’Histoire, les autres relèveront les défis historiques s’ils ne veulent pas rejoindre le déchet humain (al Wahn).

Le candidat de la rupture ne doit pas se contenter de dire que la crise est politique, car les dictatures économiques, culturelles et sociales sont plus perverses et plus durables. L’économique et la justice (sociale et judiciaire) doivent être remis à l’ordre du jour sur le plan pédagogique et sur le plan de l’engagement politique. Pour l’instant et depuis l’indépendance, l’économique est sous la tutelle de l’administration : cette pratique est le summum de l’arbitraire et de l’oppression. Boumediene a certes construit des usines et réalisé des plans quinquennaux, mais il a détruit l’homme. Al Mounadil de 1954 s’est transformé en vassal de 1967, les organes militaires, judiciaires et sécuritaires se sont transformés en instruments de domination et en agents du pouvoir. L’ANP a été expurgée de son encadrement et de sa doctrine ALN. Le FLN est devenu un appareil d’applaudissement et d’opportunisme.  Les structures qu’il a laissées ont fait émerger des appareils administratifs à la française et un jacobinisme bureaucratique qui ont écrasé le peuple algérien, lui confisquant ses libertés et son esprit d’initiative. L’Algérien non seulement n’est pas allé au paradis le ventre repu, mais il a oublié l’idée même de paradis. On ne peut pas construire l’Algérie sans les Algériens, ni la liberté sans la libération, ni le progrès sans effort laborieux récompensé. Les « Industries industrialisantes » du français De Bernis restaient une importation. Un peuple qui aspire à la pérennité et à la civilisation doit pouvoir produire et exporter ses idées. La meilleure idée que nous pouvions exporter et faire rayonner dans le monde était le capital de sympathie pour la Révolution algérienne. Nous lui avons préféré la clé en mains et la préférence étrangère qui a permis l’émergence de ces élites calamiteuses. L’Algérie avait besoin de militants de la cause nationale, on lui a donné les Énarques à l’image de l’ENA française qui savent réciter les formalises appris dans les écoles, mais incapables de formaliser une solution ou de tenir un engagement.

Une élection n’est donc pas la garantie nécessaire et suffisante pour mettre fin à l’arbitraire et à l’oppression. Il faut changer ce qui est en l’état d’un peuple pour que Dieu change la situation d’un peuple. Les gens aiment des recettes toutes faites pour le changement alors que celui-ci est d’abord un changement de paradigme, c’est à dire un changement dans la représentation du monde, une manière de voir les choses différemment, un modèle de comportement différent. Il ne s’agit pas d’une formule magique, mais de la capacité de penser, de débattre. Il ne s’agit pas de débattre en politicien ou confiné au politique, mais de débattre sur tout et quitter sa zone de confort intellectuel. La Renaissance européenne s’est faite sur une accumulation d’idées dans les arts, la philosophie, les savoirs. La Nahda musulmane n’a pas pu aboutir, car elle n’a fait que plagier le modèle occidental sans disposer de la quête de liberté de l’Occident et du désir de progrès. Elle ne pouvait qu’être un avortement idéologique et méthodologique, car elle ne s’est pas libérée des schémas mentaux de la décadence musulmane. L’action politique ou partisane n’est que l’étincelle d’une bougie d’allumage, mais l’ambiance sociale, culturelle, philosophique est le moteur du changement. L’ambiance sociale ou ontologique qui édifie le changement est complexe : changer la manière, la finalité et les méthodes de Croire, Savoir, Désirer, Pouvoir,Vouloir, Devoir et Agir. C’est ainsi que nous pouvons opérer une rupture avec nos limites, nos peurs et nos faiblesses et libérer une dynamique nietzschéenne : « Sortir du désespoir le plus profond, l’espoir le plus indicible »….

Le système en place, se découvre sans masques et il fait de l’élection d’Avril 2019 un événement historique majeur, car il panique faute de candidat et surtout faute d’idées et de probité. Comme al manchar, talegh yakoul wa yahgar, habet yakoul wa yahgar jusqu’à ne plus trouver de branches à scier et de rentes à distribuer.

Il faut bien qu’un jour on puisse avoir le comportement des gens normaux : travailler et rendre des comptes.  Nous avons trop souffert du culte de la personnalité et des rentiers. Cela ne peut plus continuer.

Il faut entamer la rupture la plus profonde. Cette rupture doit se faire non seulement en matière de programme politique, mais en termes d’idées et de symboles. Il faut avoir l’audace de rompre avec le discours du système et ses mots galvaudés. Heybat Ad Doula, l’autorité de L’État, n’est pas l’État, mais le régime de répression et de terreur que les « Janvieristes » et les partisans de l’alignement idéologique et sécuritaire sur la lutte antiterroriste menée par l’OTAN contre les peuples pour les intimider, les faire entrer de force dans l’ordre mondial et détruire ce qui restait de règlements sociaux, politiques et économiques en faveur des plus faibles. L’Etat n’est pas une affaire d’autorité, mais de compétence socialement reconnue c’est à dire de légitimité. Cette légitimité ne sera jamais remise en cause lorsque la Justice exerce ses prérogatives en toute équité, sans laisser quiconque sous l’impunité ou sous l’abus de pouvoir. Pour rompre avec Bouteflika, Nezzar, Sellal et Ouyahia, il faut rompre avec leur argumentaire et donner un sens aux mots. Du sens des mots non seulement dépend la liberté, mais la justice, voire l’existence… De nos objectifs et de leur noblesse dépend le salut. Il nous faut de grands desseins :

« Le plus grand danger pour la plupart d’entre nous n’est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, mais qu’il soit trop bas et que nous l’atteignons. » – Michel-Ange

En observation, je note que le Général en retraite Ali Ghediri vient de déclarer son patrimoine. C’est un acte de transparence qui mérite d’être souligné et qui confirme une fois de plus ce que j’ai toujours défendu dans mes écrits : l’ANP dispose de cadres intègres et leur intégrité témoigne que le pouvoir réel est ailleurs. La confusion entretenue sur l’ANP doit être levée et bien entendu cet éclaircissement va déranger les tenants de la rente et de l’effondrement qui agissent et communiquent pour qu’aucune institution et aucun homme intègre ne puissent s’élever au-dessus des décombres pour dire sa vérité et éclairer le chemin de la reconstruction.

 

Omar Mazri

Livres parus :

  • La République et le voile : Symboles et inversions
  • Aimer : la voie coranique
  • Les dix commandements US et le dilemme Arabe
  • Béni soit-il ?
  • Dine ou religion ?
  • Révolution arabe : mythe ou mystique ?
  • Gaza : La bataille du Forqane
  • Islamophobie : Deus Machina
  • Coûts de production : méthodologie d’analyse
  • L’art pédagogique : Etre et Faire.
  • Scénario de création des coopératives

Analyses et études :

  • Réforme de l’enseignement paramédical
  • Economie de défense : Rétrospectives et prospectives 1982-2002
  • Développement des  industries hauturières
  • Economie et post-Modernité
  • Didacticiel mathématiques : niveau brevet et CAP
  • Didacticiel anatomie dynamique du vivant

Publications numériques :

  • 250 articles sur le site libération des opprimés
  • 160 articles sur le site Justice et Vérité (site fermé)

En cours d’édition :

  • Abel et Caïn :  mobile du crime et psychologie de l’assassin.
  • Territoire de civilisation ou Etat islamique ?

 

Ombres et lumières

« On voit ceux qui sont dans la lumière et on ne voit pas ceux qui sont dans l’ombre » disait Bertolt Brecht. Il expliquait l’art de la scénographie qui ne peut se résumer ni au présentiel visible ni au discours dicible, mais à l’atmosphère qui dissimule, montre selon les intentions de l’auteur et le déroulement du scénario…

Il semble curieux que j’évoque Bertolt Brecht alors que je ne suis ni marxiste ni socialiste ni homme de théâtre. Je conserve sans doute quelques réminiscences de Kateb Yacine, mais surtout je suis horrifié par la tragédie bouffe des bouffons qui ne voient pas que derrière leur simulacre et leur inconstance il y a le drame des innocents qui n’ont pas demandé à naitre et à qui on offre un avenir sans paix ni gloire et peut être un devenir sans pain.  Je suis né bien avant le déclenchement de la guerre de libération nationale, avec le prix du sang, des larmes et de la sueur que ma famille a versé à flot pour la libération et l’édification de l’Algérie. Je pensais qu’avec une bonne éducation patriotique et un bon parcours scolaire et professionnel j’allais pouvoir servir la patrie de Ben M’hidi, de Benboulaid (pour ne citer que ceux que je vénérais alors que j’étais tout petit) et du peuple algérien qui a soutenu l’ALN et le FLN et leurs héros en donnant des martyrs, des internés, des réfugiés sans compter. Les rentiers, les insensés et les traîtres en ont décidé autrement. C’est comme dans les  lois de la physique et de la chimie, il faut la réunion de plusieurs conditions et la conjugaison de plusieurs facteurs pour qu’un processus se réalise. Il n’y a pas de prévalence entre la rente, l’insenséisme et la félonie. L’un engendre les autres. Mais une fois installés comme système, il faut les éradiquer tous en même temps et rapidement, sinon tout changement, tout effort est mené vers l’entropie par la régénération et la reproduction élargie de ces trois fléaux.

Lorsqu’on vit avec la conviction que Dieu est témoin par connaissance et par présence, il importe peu pour sa petite personne périssable qu’elle soit anonyme ou illustre, en réussite ou en échec, reconnue ou bannie, utile ou gaspillée… C’est la situation de Diogène le cynique lorsqu’il fut appelé pour sauver la Grèce avec sa phrase célèbre « ôtez-vous de mon soleil ». C’est la situation de la génération d’après-guerre qui n’avait pas le profil de l’idiot de service, du rentier, du salopard. Cette situation est vécue par de nombreux algériens civils et militaires, laïcs et islamistes, berbères et arabes, modernes et archaïques… N’étaient épargnés que les insouciants qui avaient des yeux, des oreilles et des cerveaux, mais ils n’avaient ni l’entendement ni le sens des responsabilités et encore moins la morale (religieuse ou révolutionnaire) … Et pourtant le théâtre d’ombres et de lumières pour dissimuler les acteurs du massacre de l’Algérie, livrer en pâture quelques bouc-émissaires (souvent innocents) ou mettre en valeur quelques comparses ou quelques imposteurs…

C’est ainsi que Feu Caïd Ahmed, ancien secrétaire général du FLN, a été désigné à la vindicte estudiantine pour lui faire porter toutes les tares de l’Algérie. On a SALI son nom, sa réputation et son militantisme pour dissimuler le système qui l’utilise à ses dépens. On a ainsi masqué le système qui a détruit l’homme algérien, qui pourtant a résisté glorieusement au colonialisme et qui a pris en charge honorablement l’auto gestion des fermes et des entreprises, biens vacants, pour continuer de produire sans détourner les biens publics et sans importer de l’étranger. Ceux-là mêmes qui ont produit l’assistanat social, la bureaucratie, le capitalisme d’État rentier et corrupteur ont été encensés et couverts de gloire. Ce sont les mêmes qui ont donné un pouvoir aux DAF et mis au ban les Moudjahidines de l’ALN et les militants de la cause nationale. Ce sont les mêmes qui ont confisqué l’histoire, la religion, le patriotisme, la langue, les ressources nationales et les ont transformés en rentes et en privilèges pour enfin dilapider la plus grande ressource de l’Algérie qui n’est pas le sous-sol riche en hydrocarbures, mais l’image de l’Algérie qui a triomphé sur le colonialisme et le pacte de l’OTAN. Ces mêmes saltimbanques veulent livrer l’ALN pour qu’elle soit auxiliaire militaire des colonies françaises et américaines et pour que l’Algérie soit un comptoir colonial.

Ce sont toujours les mêmes stratégies de dissimulation et de diversion qui veulent non seulement montrer que tous les officiers algériens sont des corrompus et que tous les généraux sont coupables de crime de guerre et responsables de la Gabegie nationale.  Pourquoi se focaliser sur l’armée et ses fonctionnaires alors que le pouvoir réel n’appartient pas à l’armée. Pourquoi présenter tous les gradés de l’armée comme des voyous sans morale alors que d’une part des civils en nombre plus important (ministres, préfets, haut-fonctionnaires, juges, entrepreneurs, commerçants, intellectuels) ont main mise sur les rentes, et d’autre part cela n’échappe à personne : des caporaux, des adjudants et de petits fonctionnaires de l’armée, de la police et des douanes – par leurs fonctions et leur immoralité –  ont amassé des biens mal-acquis et ruiné le patrimoine public.

Pourquoi mettre la lumière sur des gens alors que le système qui a produit les corrompus et les corrupteurs et qui n’a ni protégé ni promu les fonctionnaires intègres n’a jamais été dénoncé dans ses mécanismes et ses allégeances mafieuses intérieures et extérieures.

L’incurie politique du FIS et l’ivresse du pouvoir de ses chefs leur a fait présenter Chadli Bendjedid (Allah yarhmou) comme le clou à arracher alors qu’il a été coopté par le système par son grade le plus élevé et le plus ancien. C’est un choix simpliste pour un pays qui a de grandes aspirations, mais Chadli ne peut être le diable et endosser à lui seul les malheurs de l’Algérie. Il reste à mes yeux un homme brave et miséricordieux qui a tenté de servir l’Algérie selon ses moyens modestes sans méchanceté. Manipulé par les experts en subversion, ils ont fait le jeu de ceux qui voulaient anéantir l’Algérie. Aujourd’hui les rescapés du FIS ne tirent pas de leçons pour engager leur responsabilité politique et morale dans la tragédie et donner leur version objective des faits et les acteurs connus de la manipulation. Ils ont négligé les avantages pour l’Algérie d’une négociation avec les forces vives et compétentes comme Mehri du FLN, Aït Ahmed du FFS sans se bloquer sur le processus électorale vicié au départ. Ils continuent de vivre leur syndrome victimaire sans s’adapter sérieusement et aller au-delà de la critique maladive des généraux. Les élites, militaires et civils, qui avaient suffisamment de culture géostratégique portent une responsabilité morale et historique, car elles avaient les moyens intellectuels et la position sociale pour ne pas aller à l’effusion de sang qui arrangeait les partisans de l’éradication idéologique et du démantèlement de l’appareil industriel pour assouvir leurs appétits d’apprentis capitalistes. La pensée collective a fait défaut, l’intérêt national a été absent dans le jeu politicien. Même avec de grands diplômes, de grands postes et de grandes ambitions, on peut voir un pays comme une épicerie ou un souk el fellah. Le commis de l’État n’existe pas encore dans la culture algérienne. Lorsqu’on fait de grandes études, on le fait ni pour servir l’Algérie ni pour faire avancer la science, mais pour la reconnaissance sociale, le pain. Nous avons hérité de la culture bobo du socialisme français ou du gangster américain, mais pas de la culture de nos aïeux algériens qui même vaincus ne se soumettaient pas.

On a glosé sur le président Bouteflika, bien ou pas bien, calife du Prophète ou désintégrateur des généraux ou allié objectif du Makhzen marocain, mais on refuse de voir le système qui s’est servi de lui pour se donner une légitimité historique et internationale alors que ce système est en effondrement sur le plan moral, social, politique, diplomatique et économique même si on peut se vanter des réalisations immobilières et des infrastructures. Puisque on est dans le théâtre j’aime bien Bertolucci qui parle du nationalisme des canailles.

L’Algérie est remplie d’acteurs cyniques et de pièces de théâtre vaudevillesques. Il y a tellement de gâchis qu’on a envie de ricaner « jaunâtrement » jusqu’à attraper une hépatite. La question se pose toujours sur le metteur en scène. Un homme de théâtre a bien résumé ce qu’il faut chercher dans un scénario : « Dans toute idée, il faut chercher à qui elle va et de qui elle vient ; alors seulement on comprend son efficacité. »

En matière de trouvaille d’idées anciennes et de marionnettes qui n’amusent que les enfants et les gens d’esprit comme le dit George Sand, ils ont trouvé depuis la maladie du Président et la vacance du pouvoir incarné dans un Zaïm l’arbre qui cache la forêt, un symbole en l’occurrence de Saïd Bouteflika, le frère du président. Ainsi on dédouane le président de ses responsabilités, on masque le pouvoir occulte, on cristallise la crise sur un homme et ses acolytes (réels ou fictifs) du « pouvoir » économique. On aurait pu se focaliser sur Djéha ou sur Pinocchio, cela n’enlève rien à l’amère réalité et aux jours difficiles à venir.

Oui nous vivons des temps difficiles comme ceux vécus par la génération de Bertold Brecht qui anciens attendant la révolution internationale pour libérer les peuples alors que leurs élites les ont conduites au nazisme et aux guerres mondiales. Ces temps, Brecht les a dépeint ainsi « les temps se sont obscurcis autant qu’éclaircis, clarté et obscurité sont entremêlées au point que l’on ne peut les distinguer. » Il voyait avec lucidité l’ombre et ne s’aveuglait par la lumière des projecteurs, c’est un homme de théâtre, un artiste, un visionnaire. Les Frères musulmans algériens n’ont ni la compétence de vision ni la vocation d’éclairer. Ils sont dans ce que Malek Bennabi appelle l’idole de foire qui a pour mission d’humilier l’idée. Ils n’ont rien à voir avec la miséricorde du Prophète, ni avec sa lucidité ni avec l’enseignement du Coran. Ils sont à fond dans les affaires, les arrangements d’appareils et les acrobaties politiciennes. Comme tous les aveugles politiques, non seulement ils accréditent la thèse fallacieuse de Saïd Bouteflika, mais ils lui donnent une consistance politique jouant une fois de plus le rôle qui leur est dévolu, celui d’idiot de service ou d’interlocuteur valide. Ils n’ont tiré aucune leçon des drames récents et refusent de voir les drames à venir.  Les arrangements avec le général Tewfik leur a permis de protéger leurs cadres de l’éradication, mais qu’est-ce qu’ils ont fait de leur potentiel pour servir l’Algérie ? Qu’est-ce qu’ils ont fait de leurs postures dans les institutions algériennes pour promouvoir une dynamique de changement ou au moins inviter à un débat d’idées ?

L’ancien directeur général de l’Institut de stratégie globale, Si M’hamed Yazid ancien ministre de l’information du FLN, malgré la différence d’âge et de statut, qui nous sépare m’avait convié à un entretien individuel et confidentiel faisant confiance à mon jugement et à ma proximité des événements sans être partisan pour lui donner mon opinion sur l’issue des élections législatives de décembre 1991. Ses services lui ont donné le parti HAMAS vainqueur à 10%. Cette estimation reposait à mes yeux sur trois estimations que je considérais comme fausses. La première était la prise en considération du charisme de Mahfoud Nahnah et la culture algérienne du zaïmisme qui allait faire préférer le modéré Nahnah au fougueux Ali Benhadj. La réalité du mécontentement social et de l’envie de changer radicalement le système n’était même pas prise comme une hypothèse de travail et cette erreur est monumentale. La seconde c’était la culture du zèle des élites vassalisées qui ne disent pas la réalité, mais celle que leurs chefs veulent voir. La troisième était sans doute le choix étranger qui tolérait une représentation islamique du type frériste si elle demeure contenue dans son expression et son action politique, économique, sociale et idéologique, car on ne touche pas au mondialisme. On a faussé le curseur idéologique pour masquer les enjeux véritables. Le problème n’est pas entre croyants ou athées, progressistes ou religieux, il est de la même nature qu’avant le déclenchement de la révolution algérienne : Pour l’indépendance ou pour l’assimilation. Chaque camp a ses éradicateurs, ses insensés, mais aussi ses militants de la cause nationale, même si chacun s’approprie le premier novembre selon ses œillères idéologiques.

Ce sont les mêmes insenséismes des incompétents et les mêmes appétits occultes des fourbes qui ont conduit la commission nationale de restructuration industrielle en 1983, composée de militaires et de civils, à stopper l’investissent industriel et à mettre en place les IVPE (investissements de valorisation du patrimoine existant) qui devenaient inefficaces par la restructuration administrative des entreprises nationales. Ces entreprises publiques avaient besoin de retrouver leur vocation, celle d’entreprendre et de manager selon des stratégies métiers et selon la loi du marché. On se devait de maintenir l’effort industriel, d’investir selon les besoins, de créer de l’ingénierie nationale, de compter sur les bureaux d’études nationaux, de créer la concurrence en mettant fin aux monopoles, de trouver une solution radicale aux pénuries et à l’administration bureaucratique des entreprises. Les années 80 ont préparé la décennie noire puis celle des années 2000 à ce jour mettant l’Algérie en situation de dépendance alimentaire sans infrastructure de know-how produit ou de know-how production, faisant d’elle un satellite de consommation et un îlot de gaspillage, un isolat de désertification morale et économique : un parfait comme le néant. Chadli n’a pas les compétences pour voir le désastre en préparation, les islamistes étaient préoccupés par la sahwa religieuse et l’usage de la liberté vestimentaire… Les cadres qui avaient la « compétence » de dire et de faire et qui avaient en charge l’appareil industriel, financier, économique et institutionnel n’ont tiré aucune sonnette d’alarme. Ils ont vanté le libéralisme économique et chacun se voyait conduire une holding comme Marie et son pot au lait…

A propos de lait, il me vient à l’esprit la traite illégale des  vaches à lait. Il me vient à l’esprit le détournement de la vocation des offices algériens tels que l’ONAB, l’ONALAIT, l’OFLA, l’OAIC, l’ONSP… Ces offices avait pour mission le développement de la production nationale, l’organisation des secteurs et des branches, la recherche développement,  la promotion de l’effort national et l’accroissement des rendements et de l’efficacité du travail. Les budgets alloués et les hommes affectés ont été orientés d’abord, par la pratique bureaucratique, vers la facilité des importations tout azimut ensuite par la nuisance systématique vers la gestion de la pénurie et des rentes qui ont permis l’émergence de l’économie informelle et des grandes fortunes parasitaires. Depuis la décennie noire à ce jour le système bancaire et le crédit, après le démantèlement du secteur public, n’ont fait que financer les privilégiés et les détourneurs de la vocation des offices pour leurs profits personnels. Il est permis de faire un parallèle de situation et de proximité temporelle avec le démantèlement de l’appareil productif français depuis l’émergence de Laurent Fabius comme ministre de l’Economie puis Premier ministre avec en arrière-plan les Attali et consorts. Il y a une ligne de convergence idéologique et d’intérêts économiques à suivre… Les militaires algériens ne peuvent être tenus pour responsables directs de ce détournement même s’il profite à quelques militaires véreux. Les agents des douanes, du Fisc, du commerce, de l’Assemblée nationale, des Finances et des banques étaient occupés à quoi et étaient au service de qui?   On peut poser la question aux organes de sécurité et aux brigades économiques de la Police : pourquoi s’occuper des étudiants, des imams des mosquées, des journalistes et des bavards algériens et ne pas fouiner dans la gestion des biens publics. Incompétence, corruption, détournement de la mission, zèle des fonctionnaires, trahison ? Il appartient aux historiens, aux juges, aux journalistes, aux hommes politiques d’apporter les réponses lorsque l’Etat de droit sera instauré et la souveraineté de l’Algérie restaurée….

Pour l’instant, nous sommes dans des intentions de rupture. Je ne me prononcerais sur la faisabilité et la viabilité de rupture  lorsque le candidat bien intentionné annoncerait comment il compte mettre fin à l’opacité de la nomination des hauts cadres, comment mettre en compétition les compétences désireuses de servir L’État pour ne prendre que les meilleurs, quels mécanismes pour les identifier, les recruter et leur donner la garantie de travailler dans de bonnes conditions sans passer par le système de cooptation et de clientélisme. Le diable est dans les détails…

Pour rester dans le langage théâtral et « comique », leur solution islamique est comme les boniments des forains et des ensorceleurs du verbe comme le dit si bien Devos « Parce qu’il y a des magiciens qui vous promettent la lune… Moi, je vous promets le soleil ! »

Pour achever le tableau si peu reluisant des promesses électorales, des lièvres, des falsifications, je vous invite à lire mon texte sur le roi de Midas que j’ai arrangé pour le faire coller à la réalité algérienne. Si vous n’avez pas le temps de lires les âneries de la mythologie revisitée par la modernité algérienne alors « Fermer les yeux afin de pouvoir voir ». Berthold Brecht a fait l’expérience avant nous et à travers ses yeux, même s’il est athée, nous pouvons voir : « C’est la continuité qui engendre la destruction. Les caves ne sont pas encore vidées, et au-dessus d’elles on construit déjà des maisons ».

Peut-être que l’idée d’effondrement ultime nous donnera, faute de conscience politique, le désir de procéder à une véritable psychanalyse sociale et idéologique et deviner les raisons inconscientes de notre arrogance, de notre suffisance et de notre impossibilité à construire un État. Le désir est le mouvement volontaire vers ce qu’on aime ou ce qu’on imagine c’est-à-dire ce qui qui est construit par nos souvenirs et qui part à l’extérieur de soi pour partager, communiquer….

[bctt tweet= »Algérie : Ombres et lumières » username= »omar_mazri »]

Omar Mazri

Livres parus :

  • La République et le voile : Symboles et inversions
  • Aimer : la voie coranique
  • Les dix commandements US et le dilemme Arabe
  • Béni soit-il ?
  • Dine ou religion ?
  • Révolution arabe : mythe ou mystique ?
  • Gaza : La bataille du Forqane
  • Islamophobie : Deus Machina
  • Coûts de production : méthodologie d’analyse
  • L’art pédagogique : Etre et Faire.
  • Scénario de création des coopératives

Analyses et études :

  • Réforme de l’enseignement paramédical
  • Economie de défense : Rétrospectives et prospectives 1982-2002
  • Développement des  industries hauturières
  • Economie et post-Modernité
  • Didacticiel mathématiques : niveau brevet et CAP
  • Didacticiel anatomie dynamique du vivant

Publications numériques :

  • 250 articles sur le site libération des opprimés
  • 160 articles sur le site Justice et Vérité (site fermé)

En cours d’édition :

  • Abel et Caïn :  mobile du crime et psychologie de l’assassin.
  • Territoire de civilisation ou Etat islamique ?

 

Louisa Hanoune et le mandarinat politique en Algérie

La Camarade Louisa Hanoune après avoir servi le régime algérien se met, aujourd’hui, à le dénigrer et à réclamer  son départ. Comme tous les gauchistes infantiles, elle occulte les processus politiques, sociaux et économiques et se contente d’énumérer quelques « bonnes intentions » aussi inefficaces que stériles. Si on expurge de son discours les attaques affectives contre quelques ministres « techniques » il ne reste que deux choses :

1 – Le changement en Algérie avant l’ultime catastrophe.

N’est-ce pas que charité bien ordonnée commence par soi-même. Avant de demander le changement il faudrait sans doute commencer par l’appliquer au sein de son Parti. A l’instar des autres appareils partisans et idéologiques le parti trotskiste a contribué à éradiquer le syndicalisme algérien et les luttes de classes. L’urgence est justement de rétablir la lutte des classes, via les syndicats, comme moteur puis comme garant de la pratique démocratique en rendant transparents les conflits sociaux, politiques et économiques par lesquels une société vivante régule les intérêts et trouve le compromis « dialectique » le plus adéquat au lieu et au moment. Sans ces luttes il ne peut y avoir qu’une alternative : la violence.  La  violence armée de l’Etat ou celle de ses opposants islamistes, laïcistes ou berbéristes est non seulement le constat d’échec politique, mais l’aventurisme sur lequel se construisent d’autres rentes, d’autres maffias et d’autres pouvoirs illégitimes sur le plan du droit et du sens républicain qui ne peut provenir que du consensus politique et juridique (Constitution) des habitants à vivre ensemble, pour un intérêt majeur commun et en liberté sous un gouvernement élu et révocable selon des modalités convenues faisant force de loi suprême pour tous sans exception.

N’est-ce pas qu’il absurde voire impossible de concevoir la liberté et son corollaire, la Constitution qui donne existence à la citoyenneté et à l’alternance démocratique, lorsque ceux qui la revendiquent exercent au niveau de leur parti l’autocratie et la présidence à vie.  Le mandarinat politique est antinomique avec la République et la Démocratie. Même du temps de la Chine archaïque et impériale les mandarins qui forment l’élite politique sont des gens qui parviennent à leur niveau social et politique par des concours et des compétitions. Leur statut est toujours remis en cause par les nouveaux prétendants. Le mandarinat impérial était une méritocratie. L’Algérie a produit des médiocraties à vie avec en sus l’arrogance et le bavardage. Dans le jargon marxiste-léniniste le mandarinat est synonyme de caporalisme. Le caporalisme signifie l’autorité politique exercée sous la tutelle des règlements militaires.  Le caporalisme signifie aussi la mise sous tutelle du peuple par la démagogie populiste et politicienne. Le caporalisme ne signifie pas toujours la présence des militaires, mais surtout celle de la bureaucratie.

Les partis politiques algériens, au pouvoir ou dans l’opposition, sont de véritables appareils bureaucratiques dont le rôle est de parler au nom du peuple pour le caporaliser et le domestiquer comme un troupeau servile à qui on donne un mangeoire qu’on remplit par l’alternance de l’offre de  de la rente et celle des coups de bâtons afin que ce peuple obéisse d’une manière ponctuelle et sans réfléchir aux injonctions des appareils.

La caporalisation est effectivement un processus de réification qui transforme une multitude diverse mue par des intérêts divergents et trouvant le compromis de vivre ensemble d’une manière dynamique voire dialectique en une foule abstraite, indifférenciée, sans lutte ni perspective que de se mouler dans une forme insignifiante et inerte.

2 – Revenir au monopole de l’Etat sur le commerce extérieur.

Louisa Hanoune ne porte pas une critique contre le régime en place et ne propose pas de solution : elle exprime la nostalgie d’un pouvoir autoritaire à l’image du bolchévisme stalinien  rendu plus sectaire par Trotski « le révolutionnaire professionnel », mais plus fragile aux infiltrations et aux manipulations des officines de l’armée et de la CIA .  A ce sujet je conseille la lecture de Denis Boneau :  « Quand la CIA finançait les intellectuels européens », étude détaillée sur la mise en place d’un réseau d’intellectuels pro américains des années 50 à nos jours dont ceux qui se réclamaient du trotskisme.  Le Trotskisme, à l’instar de son fondateur idéologique, est expert dans la liquidation de toutes les oppositions (libertaires ou révolutionnaires) par le principe même du monopole idéologique et de la caporalisation des mouvements ouvriers. Il partage avec les Frères musulmans le même principe d’entrisme politique et de collaboration de classes. Là où le frérisme et le trotskisme sont présents et alliés il n’y a plus de luttes sociales, mais collaboration avec le régime en place contre l’opposition. Encore une fois ils ne sont pas alliés des travailleurs et des salariés (ex prolétariat) mais ils sont à l’assaut des appareils pour les infiltrer et prendre le pouvoir le moment voulu en récupérant les émeutes, les révoltes, les insurrections et les révolutions populaires, mais si le vent change ils se détachent et apportent leur collaborations sous le fameux slogan opportuniste «  le soutien critique ». Donc en crise les solutions proposées sont d’ordre idéologique et traditionnel. Ni en Algérie ni en France ni ailleurs le troskisme n’a été porteur d’un véritable projet de réforme et de changement : la critique pour la critique sur le plan du discours et la collaboration conscience ou inconsciente à la stratégie géopolitique du capitalisme.

Les Algériens ne veulent pas revenir à la pénurie. Les moins jeunes savent que c’est le système ancien fondée sur la pénurie et le monopole du commerce extérieur qui sont la cause principale, à côté du déni de liberté et de justice, de l’économie informelle, du démantèlement de l’appareil industriel, et de l’émergence d’une mafia financière et économique allié du pouvoir politique. Personne n’ignore que la bataille actuelle qui se joue en cette fin de règne est celle que se livre les clans pour maintenir leur domination politique et économique et rendre impossible le changement sinon rédhibitoire en termes de vie humaine et de répression.

Louisa Hanoune a servi ce régime et s’il doit couler, elle coulera avec.

Si elle veut aider véritablement les Algériens et les élites nobles et compétentes qui sont encore en service dans l’armée, la police, la douane, l’économie, les finances, les syndicats et les entreprises elle doit s’opposer au retour en arrière et lutter pour aller de l’avant plus vite, plus sincèrement et plus efficacement.

Abstraction faite du changement radical qui se fera un jour ou l’autre, avec nous ou contre nous, dans la paix ou dans la violence, plutôt dans la paix inchaallah au lieu d’aller vers le passé il faut opérer d’urgence les réajustements suivants :

A – Interdire tout monopole et mettre tous les Algériens en situation de droit et de moyens pour exercer une concurrence selon les règles de l’art européennes.

B – Dans toute activité commercial seul le droit est arbitre tant pour délivrer un registre de commerce que pour contrôler les fraudes, la corruption et les collusions d’intérêts privés et publics.

C – Réformer le système bancaire pour que ne soient en usage et en vigueur le chèque et la carte de crédit adossés à une facture vérifiables et traçable par l’inspection des finances.

D –  Laisser les mécanismes de l’offre et de la demande faire leur œuvre dans la transparence. Nul ne doit bénéficier d’une exception, d’une dérogation ou d’un passe-droit.

E – Laisser la banque gérer les crédits et assumer les risques qui en découlent

F – Donner la garantie aux journalistes et aux enquêteurs de faire leur travail sans entraves ni pression.

G – Chaque algérien devrait s’acquitter de ses devoirs de solidarité en payant l’impôt sur le revenu, sur la fortune et sur le bénéfice. Mettre fin aux subventions et au soutien des prix. Les aides sociales sont un devoir public et citoyen ainsi qu’un droit pour les faibles et les démunis par une allocation conséquente, juste, traçable et personnalisée.

H – L’égalité des citoyens en matière d’entreprenariat et de commerce qui accorderait un financement en devises à tout demandeur, en l’état actuel des choses, est une utopie qui ruinerait l’Algérie par l’hémorragie des devises et l’absence d’une véritable culture citoyenne. Il y a deux solutions plus simples et plus efficaces sur le plan du principe, mais qui demandent une grande compétence technique et un grand engagement politique :

  • H1 – Mettre fin à la convertibilité du dinar sur le marché noir par trois mesures :
    • H11 – Ajustement du taux de change et bureaux de change accrédités et assermentés fonctionnant sous l’autorité et le contrôle de la Banque centrale
    • Le seul change « autorisé » sous forme de crédit documentaire ou autre procédure de paiement international est celui en rapport avec l’investissement ou le fonds de roulement des investisseurs dans l’industrie, l’agriculture et les nouvelles technologies
  • H2 Repenser le concessionnariat en interdisant aux Algériens d’êtres concessionnaires ou distributeurs de produits et services produits hors Algérie. En Algérie les centrales d’achat de produits étrangers doivent être similaires à celles en vigueurs dans les pays étrangers d’origine avec le respect d’au moins cinq (5) principes :
    • Les mêmes avantages, les mêmes garanties en termes de modalités de paiement, de qualité et de service doivent être assurées aux Algériens. Qu’apportent les pseudo concessionnaires Peugeot, Mercedes et Cie en termes de transfert de ce qu’on appelle « l’industrialisation des services ou la quaternisation de l’économie ». Rien ! Qu’apportent-ils en termes de qualité ? Quel est le changement par rapport à l’ex SONACOME, Rien. Par contre les incidences négatives en termes de consommation effrénée, de crédit, de nuisance écologique et d’embouteillage sont énormes… La destruction de l’industrie mécanique en Algérie est irrécupérable.
    • Les mêmes risques d’entreprises et les mêmes critères de concurrence doivent être prises par les centrales d’achat installées en Algérie. Il appartient aux Algériens de sanctionner par la loi du marché l’efficacité économique des zones commerciales « franches » installées.
    • L’Algérien, n’importe lequel, titulaire d’un registre commercial et d’une couverture bancaire ou d’un prêt bancaire, peut exercer l’activité de grossiste. Aucun grossiste ne devrait avoir le monopole sur un produit ou une activité. Aucun commerçant ne devrait échapper à la fiscalité et au contrôle des fraudes. Aucun commerçant ne devrait être autorisé, par le code du commerce et par le règlement bancaire, à accomplir une activité s’il n’en a pas les compétences techniques ou l’expérience professionnelle. Cela suppose la mise en place d’un plateau technique de formation appropriée et conséquent.
    • Faciliter la création d’entreprises et le partenariat mixte en amont et en aval des centrales d’achat étrangères et nationales aussi pour accroître l’intégration technologique, développer les services, réduire les couts en devises, se mettre à exporter et créer des emplois et de la valeur ajoutée. La fiscalité et le système bancaire, ici et ailleurs sont le principal levier.
    • Rendre les prix et les pratiques commerciales transparentes et vraies. A titre d’illustration de la fausseté : La visite de la foire internationale d’Alger suffit pour dévoiler l’absence de la participation étrangère. On ne voit que les importateurs et les distributeurs algériens sous le nom des marques étrangères et on voit la multiplication des mêmes marques et des mêmes produits dans plusieurs stands différents. Ceci dénote le niveau du respect de l’authenticité de la marque et de la propriété industrielle et intellectuelle par les opérateurs algériens.

I – Eponger et assainir le marché national en changeant de monnaie. Il faut créer un nouveau dinar et rapatrier les liquidités colossales (des milliers de milliards de dinars cachés) vers les banques et institutions financières.

J – L’Algérie devrait apprendre à travailler « normalement » c’est-à-dire sans esprit rentier. Dans chaque lieu de production de biens et de services, la productivité du travail devrait être évaluée, améliorer et payer à sa valeur. Cette valeur devrait être liée aux conditions du marché selon une péréquation simple et vérifiable à trouver et à appliquer entre la productivité du travail, le salaire moyen, le prix moyen et le revenu national pour dégager du surplus, garantir le pouvoir d’achat et accroire les performances du travail.

Observation sur la gravité de la situation

Le ministère de l’économie et des finances, les services de police, la justice et les journalistes doivent enquêter et éclairer l’opinion public sur les sources, les circuits et l’usage du change au noir. Lorsque l’argent provient de l’émigration et utilisé pour financer l’économie de la valise, l’artisanat et la petite entreprise, combler la pénurie alors des solutions transparentes et favorisant les principaux acteurs peuvent être trouvées et mise en oeuvre. Les universitaires turcs et les services spécialisés turcs sont parvenus à réglementer et à contrôler le commerce par la valise et à en faire un dispositif légal et utile sur le plan social et économique tant dans le commerce intérieur que dans le commerce extérieur avec l’Afrique du Nord, la Russie, la Pologne, la Bulgarie… Lorsque l’argent provient du blanchiment d’argent, de la corruption, des ristournes sur contrat d’importation la seule chose est le renforcement des appareils de justice et des organes de répression contre le banditisme et la fraude. Cela va au-delà de la corruption.

Il s’agit d’un véritable crime économique qui assassine le producteur, le consommateur et le percepteur des impôts. Dans la réalité des faits c’est pire qu’un crime économique car les réseaux sont tellement bien organisés et bien nantis financièrement (plusieurs milliers de milliards hors de contrôle) qu’ils sont capables non seulement de peser sur les décisions politiques et l’opinion publique, mais de lever une armée de mercenaires qu’ils peuvent puiser dans la délinquence et dans la quête de gain facile dans un pays de plus en plus réfractaire à la loi, à la vertu et à la foi. Le potentiel de mercenariat existe bel et bien et il peut être utilisé par les officines nationales ou étrangères pour des opérations de subversion, de sape, de guerilla ou de baltajia (comme en Egypte) ou de guerre civile sinon pour des mesures de pression politique et sociale pour obtenir des concessions stratégiques en termes économiques ou géopolitiques. Personne ne semble tirer les leçons sur la décennie noire et rouge… Même si le scénario pessimiste ne se réalise pas et ce que nous souhaitons, un autre scénario est déja réalisé : l’émergence d’une bourgeoisie parasitaire qui a rendu légitime l’appropriation illégitime du capital foncier, industriel, immobilier et marchand. Cette bourgeoisie n’est pas révolutionnaire comme la bourgeoisie européenne qui avait libéré les forces de production de la féodalité stérile, c’est une bourgeoisie sans culture, sans projet pour l’Algérie, c’est une classe de prédation vorace, nihiliste et cynique. Dans le cas fort probable que le président Bouteflika décède ou qu’il ne se représente plus comme candidat aux présidentielles alors un scénario est fort possible : l’argent informel peut construire des partis et financer la campagne électorale pour faire élire son homme. Il peut faire plus : payer l’électorat pour faire élire son homme et « matraquer » au sens littéral les électeurs qui s’opposent à cet homme. La suite découle de cette logique suicidaire : le gouvernement, l’APN et les APC seront phagocytés par l’argent sale. Les Gog et Magog seront les prédateurs triomphants. Toute opposition populaire, militaire ou clanique (autres forces de l’argent) ne fera que précipiter la guerre civile, car chacun n’a pas de légitimité morale et politique pour arbitrer et tous ont des prétentions d’hériter du système délabré : les uns évoquant leur puissance financière, les autres leurs relais à l’étranger, d’autres encore leur victoire sur le terrorisme islamiste. Louisa Hanoune est dans la périphérie proche du pouvoir  et elle commence à sentir la détresse qui s’empare du bateau en naufrage sans cap ni boussole ni vigie ni gouvernail ni carte…

Si les pseudo partis de gauche, convertis plus tard à l’économie de marché et à la rente politique et culturelle, avaient soutenu les travailleurs algériens, jamais les syndicats algériens n’auraient laissé l’appareil productif se faire démanteler, se faire privatiser, se mettre en ruine… Lorsque au début des années 80 l’Algérie a décidé, contre le bon sens et contre les sacrifices consentis par le peuple, à restructurer les entreprises algériennes, la gauche algérienne,  la seule présente dans les rouages économiques,  les appareils bureaucratiques  et les secteurs  industriels n’avait ni protesté ni « lutté ». L’intelligence la plus élémentaire disait pourtant que le clé en main ou le produit en main ne pouvait que nous mener vers l’impasse et qu’il fallait reconsidérer l’industrialisation en donnant plus d’importance à la fonction managériale de l’entreprise, à la concurrence, à l’algérianisation des études de conception et surtout à inverser la méthodologie de production : on ne devait plus produire pour produire, mais produire pour un marché qu’il fallait analyser, réglementer. Le potentiel de cadres et de technicien disponibles était tel que nous pouvions dès les années 80 engager le développement sur le software, les télécommunications et l’informatique tout en relançant le secteur agricole pour lequel l’industrie mécanique a été édifiée. A quoi sert de noyauter les institutions, les appareils  et les organes du pouvoir et de la communication si à la fin vous  sacrifiez les intérêts de l’Algérie pour une minable rente. A quoi ça sert d’emmener un peuple vers une guerre civile si à la fin vous livrez ses enfants et ses petits enfants à des prédateurs nationaux et internationaux.

Le seul rempart est la démocratie protégée par les syndicats revendicatifs et les partis politiques nationalistes…

Si les Algériens ne se réveillent pas maintenant, ils seront réveillés demain par le démantèlement de leur territoire.

Il ne s’agit pas de noyer le poisson dans l’eau, mais de faire des propositions de modernisation de l’économie. Avant de faire ces propositions, de les détailler et  de les revendiquer comme une solution de modernisation  ou comme une plateforme de changement salutaire il faudrait d’abord commencer par appliquer le principe de liberté et d’alternance démocratique au sein des appareils de l’opposition si elle veut être audible et crédible.

Le véritable programme de changement est bien entendu l’instauration de la liberté – liberté d’expression, de pensée, de croyances, d’entreprise – qui exclut la culture d’éradication de la différence. Une fois la liberté exercée alors les divergences et les conflits se règlent par le compromis social et politique où chacun non seulement concède à l’autre, mais apprend et prend de l’autre sans exclusive ni exclusion. C’est cet esprit libertarien qui va mettre chacun au service de tous sans dictature d’un seul contre tous ou de la dictature du tout sur une partie ou un élément. Cette culture élémentaire fait défaut dans les partis et les groupes qui revendiquent le changement et la démocratie ou l’Islam et la cité de Médine.

Louisa Hanoune à l’instar des autres  appareils idéologiques en Algérie n’est pas partisane du changement, mais du statut quo dans sa forme ancienne ou dans sa forme actuelle. L’Algérie est vraiment malade de ses élites. Pour le comprendre davantage il faut juste entendre Monsieur Chakib Khélil le prétendant « informel et presque désigné » au remplacement du Président Bouteflika : « La langue anglaise est la langue du progrès… tous les pays qui ont conservé le français sont des pays attardés ». Ce monsieur n’a toujours pas compris que la langue qui véhicule le progrès ou la décadence est celle d’un peuple  libre ou opprimé, d’une élite noble et généreuse ou d’une élite servile et imbécile. La langue ne fait que véhiculer des cultures, des idées et des valeurs, un peuple vivant fabrique ses mots et ses concepts, un peuple mort et inerte n’est même plus capable de parler sa propre langue. Ne possède t-il pas une ouïe et des yeux pour voir ce que font les Russes, les Chinois et les Allemands. Ne comprend-il pas que les pays anglophones ou francophones d’Afrique sont confrontés aux mêmes problèmes de développement socio économique et aux mêmes sequelles du colonialisme?  N’a-t-il pas médité l’histoire  pour comprendre que l’empire colonialiste français et britannique  s’inspirent de la même idéologie : le colonialisme raciste et éradicateur. La seule différence est que le français est brutal poussant à la révolte alors que l’anglais est subtil poussant à une assimilation de l’indigène.

Il ne sait toujours pas que la langue d’avenir est l’espagnol lorsque l’effondrement des USA deviendra réalité dans quelques années. Il ne sait pas que la langue arabe est celle qui porte intrinsèquement toutes les possibilités pour demeurer langue vivante alors que l’anglais a déjà épuisé son lexique et qu’il ne produit plus de vocabulaire nouveau en dehors des néologismes technologiques. Il ne sait pas encore que le débat culturel en Algérie n’est pas encore clos entre l’arabe, le français et le berbère et qu’il lui faut un temps de liberté pour exprimer tous ses rancœurs et tous ses désirs et s’apaiser pour un choix rationnel qui ne sacrifie aucun intérêt. L’école algérienne est déjà catastrophée, quelle catastrophe vient-il nous annoncer avec de nouveaux clivages linguistiques.

Ces gens là, de gauche ou de droite,  ne connaissent rien aux fondements de l’idéologie qu’ils suivent aveuglement. Ils  ne connaissent rien à l’Algérie, à ses souffrances, aux désirs de ses enfants et encore moins à l’économie et à la politique. L’esprit bien vacant laissé par la France et la culture indu occupants des indigènes de 1962 sont ancrés dans la tête minuscule de ces calamités. Lorsque ces calamités s’expriment ils donnent aux étrangers qui nous pilotent et à nous les Algériens qui endurons ce viol que l’Algérie est effectivement une « foule d’incohérences » que rien ne peut organiser ni cimenter.

 

Acte 4 avant l’épilogue : Poutine Obama et Assad

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Après une longue série d’analyses nous arrivons à un des scénarios plausible pour l’immédiat : renoncement américain à l’agression contre la Syrie de plus en plus probable,  du moins dans l’immédiat. Beaucoup sont déçus. Les uns voient leur chance manquée de détruire la Syrie et ce qui reste du monde arabe, les autres, habitués à la fuite en avant, ne voient pas que l’histoire humaine ne s’écrit pas seulement à coups de tonnerre et de canons.

L’Empire, le sionisme et leurs vassaux s’étaient fixés les buts de guerre suivants qu’ils ne sont pas parvenus à réaliser :

Stratégique :

  • reconnaissance d’Israël et normalisation des relations de la Syrie avec l’entité sioniste

Tactique

  • Détruire l’armée arabe syrienne,
  • partitionnement de la Syrie,
  • Modification de la géopolitique du gaz

Opérationnel : 

  • Changement ou affaiblissement du régime avant Genève 2,
  • Mise au ban du Hezbollah
  • Fin du parrainage de la résistance palestinienne
  • Isolement de l’Iran

Même si la paix reste fragile, les USA ont perdu le monopole du recours abusif à la violence et n’ont plus la maîtrise de la décision d’agresser. Le destin implacable les a mis dans une position plus paradoxale que celle de l’âne de Buridan : partir en guerre sans objectifs de gain c’est perdre, ne plus aller en guerre après avoir rendu la guerre inéluctable c’est perdre aussi. Le grand roque a parfaitement bien fonctionné. La Syrie vient de confirmer l’impuissance de l’hyperpuissance. La puissance n’a pas de signification si elle n’a pas d’efficacité et devient un fardeau conduisant vers la perte lorsqu’elle est en contre synergie avec  les lois et les moyens de sa propre puissance et de  l’environnement sur lequel elle voudrait se manifester sans parvenir ou si elle y parvient elle n’en tire aucun profit politique, économique et territorial qui pourrait lui donner légitimité ou retour d’investissement.

Avant de se prononcer un peu plus tard sur l’épilogue et après confirmation qu’il n’y ait plus de retournement stratégique de dernière minute  il y a lieu de souligner pour l’instant les effets marquants attendus :

1 – L’entrée en force de la Russie diplomatiquement, militairement, politiquement et médiatiquement. Le début de la fin de la suprématie états-uniènne est entamée avec toutes les conséquences géopolitiques et économiques.

2 – Le tandem Russie-Chine va être renforcé sans doute par le Pakistan et l’Iran en plus des BRICS. Nous allons voir le rapprochement Iran Russie se renforcer et permettre à l’Iran de se passer totalement du marché occidental et donc de devenir moins vulnérable aux sanctions et moins enclin à négocier. A terme la loi d’attraction va renforcer l’Euroasie qui sera plus pesant et plus concentré tout en dispersant et rendant plus léger l’axe Paris Londres et Washington.

3 –  Le pouvoir aux Etats-Unis est de plus en plus fragile, instable, divisé avec bien entendu l’accélération du déclin de l’Empire et tous les risques que ce déclin fait porter au monde (en particulier le monde arabe) non préparé à gérer les conséquences et les soubresauts de ce déclin. Dans cette situation, les fuites en avant, les paris incalculés, les extrêmes sont possibles. Pris dans l’engrenage de l’Istidraj ( la conduite graduelle et irrevocable vers la perte), l’Empire va vivre des crises aigus internes et externes qui vont s’auto alimenter pour saper le moral, la confiance, l’autorité et la légitimité des pouvoirs politiques, militaires, médiatiques, sociaux et financiers. Et c’est là ou l’expression du Cheikh Al Ibrahimi prend toute sa signification :  » le colonialisme est un immense sabotage de l’humanité ». En s’écroulant il va entrainer avec lui le système mondial qu’il a mis en place. La majorité a construit son présent et son avenir dans une relation de vassal ou d’opposant à l’Empire, très peu ont construit l’alternative ou l’ont réfléchi. Le monde musulman ne produit que de l’agitation stérile sur des mots qui n’ont aucune signification, aucune méthodologie, aucun instrument sauf la valeur affective apologétique ou polémiste.

4 – L’axe de la résistance sort renforcé pour sa fermeté, sa constance et sa résilience. Les Russes vont livrer de l’armement sophistiqué en compensation au démantèlement du « chimique ».

5 – La mort dans la honte des bédouins arabes qui ont échoué à faire tomber le régime Assad pour le compte de l’Empire et du sionisme. Ils gardent leur capacité de nuisance intacte, mais ils sont appelés à une crise profonde. La crise syrienne a montré qu’ils ne peuvent passé de statut de vassal à auxiliaire agissant pour le compte de l’Empire. La rente pétrolière  et la rente religieuse ne peuvent remplacer le volontarisme politique ni la culture géopolitique.

6 – La fin politique d’Erdogan en Turquie et de Mechaal du HAMAS qui vont payer de leur personne leur mauvaise gestion du dossier syrien et surtout leur démarche partisane et sectaire.

– La fin lamentable  de la fédération internationale des savants musulmans présidée par le docteur Youssef Al Qaradhawi qui a sapé la crédibilité des savants sunnites. Au lieu de fédérer les Musulmans et les savants sur le destin face au sionisme et à l’Empire, elle a suivi la sénélité de Qaradhawi et les taupes du sionisme qui l’ont sabordé. Ils ont tout fait à l’envers :

  •  Attaque contre Nassallah et le Hezbollah
  •  Attaque sectaire contre l’Iran et les Chiites,
  • Attaque contre la Russie et la Chine
  • Attaque contre les Savants du Cham qui refusaient l’effusion de sang.

La plus grande figure, Cheikh Abdallah Ben Biya, vice-président de la Fédération mondiale des Oulémas, vient de démissionner refusant  le discours de la Fédération qui, selon ses termes, ne travaille pas le projet de réforme du monde musulman. Sa démission vient trop tard sur le plan moral et religieux. Elle annonce toutefois l’implosion d’une association de savants musulmans partisans et non représentatifs que la chaîne qatari Al Jazeera a médiatisés.

Un savant qui se veut de stature mondial , ayant influence sur le cours des événements marquant le monde musulman, ne pouvait et ne devait ignorer la position de plus en plus forte de la Russie, de la Chine, des BRICS et des pays impliqués comme coopérants dans le pacte de Shangaï. Il ne pouvait et ne devait ignorer le déclin des Etats-Unis et de l’Europe. Il ne pouvait et ne devait ignorer les voix de l’Eglise d’Orient. Cette accumulation d’ignorance ne devait pas être ignorée par les « élites islamistes » qui se sont fourvoyées aveuglement en suivant l’idole charismatique au lieu de suivre les idées en train de façonner l’évolution du monde.

Mauvaise évaluation, mauvaise prise de position, mauvaise communication : fiasco totale sur les « révolutions » arabes.

J’avais depuis plus de vingt ans envisagé que les crises allaient mettre fin à l’Islam partisan pour laisser émerger l’Islam social et politique qui conduit la réforme comme force de propositions, de réflexion, de motivations et d’éducation, mais force est de constater que pour l’instant c’est l’esprit de factions et de sectes  qui s’en sort renforcé. A moins d’un miracle. La guerre et la paix sont de grands signes, de grands moments historiques, mais il semble que rien ne nous réveille à l’universel et à nos responsabilités

7 – Les pseudo Jihadistes en Syrie vont dériver vers le crime organisé, à l’exception du petit nombre convaincu de lutter contre un Tyran et de lutter pour l’Islam. Comme un peu partout dans l’histoire contemporaine, nous allons assister à des crises de repentir pour les uns et à l’inscription dans le terrorisme international pour les autres. Le sang aura coulé en vain. L’opposition syrienne armée sous le commandement des généraux et colonels déserteurs va continuer à travailler pour l’agenda sioniste et arabe en demandant aux USA des frappes, en réalisant des false flag, et en demandant de livrer la défense anti aérienne à la communauté internationale pour laisser l’armée arabe syrienne sans défense, mais ces voix n’ont aucune chance d’être écoutée.

8 – Le régime syrien, à terme, est condamné, à se réformer ou à disparaître. Imputer aux terroristes la ruine de la Syrie ne dédouane pas le régime de ses crimes et de sa mauvaise gouvernance, à moins qu’il y ait une réforme globale.

9 – L’Empire, se contentant de démanteler l’armement chimique syrien ou optant pour une escalade guerrière est en principe hors de l’histoire pour trois raisons toutes simples : Il a perdu l’initiative,  il ne joue plus seul, et il est conduit par la loi de l’Istidraj vers sa perte par où il ne sait pas.

10 – Les Frères musulmans sont politiquement et socialement les grands perdants. L’Islam partisan et l’Islam anarchiste ont sérieusement perdu leur crédibilité. L’Islam tel que décrit par le Coran et tel que vécu et professé par Mohamed (saws) a de nouvelles perspectives dès que les encombrements mis sur la route par la démagogie et la rente religieuse seraient dégagés par la société.

11 – Le régime égyptien issu du coup d’Etat, sans la guerre en Syrie, va se confronter de nouveau à ses rapports à la réalité sociale et politique et à ses financements. L’anti-américanisme conjoncturel et hypocrite va s’effondrer.

12 – Les partisans de l’Apocalypse et de l’explication eschatologique de l’histoire devraient revenir à la prudence en manipulant des données qui relèvent du Ghayb connus uniquement d’Allah. Le Prophète (saws) nous a informé de la fin du monde et de ses préliminaires pour un seul dessein : nous faire impliquer dans la culture du salut. Il a refusé que l’on spécule et que l’on fasse des prédictions en disant méfiez-vous des Waqatouns, ceux qui fixent une date ou une époque singulière à la fin du monde.

13 –  Fabius et Flambius peuvent continuer à jouer au jeu de la fève et de la poire pour épater leur petits supporteurs de l’hexagone et crier comme des mauvais perdants  » a’tini foulti wa illa aboul  fil canoune ». Ils sont un facteur de nuisance et de perturbation qu’il ne faut pas négliger,  car ils sont les porte voix des Bédouins, des sionistes et de l’américanisme primaire et belliqueux. Ils sont aussi bien écoutés dans notre petit monde. S’ils ne pèsent pas dans le rapport entre les grands de ce monde, ils pèsent sur le destin des minables de la périphérie, la notre. Ils vont cette fois peser avec un chaos plus grand, car ils vont introduire les équations mondiales ( en particulier le Moyent-Orient) dans le seul domaine de leur compétence : la France Afrique avec ses réseaux. Le chaos à imaginer est dans la servilité de l’Afrique et du Maghreb envers un pays qui n’ a plus de projets ni de discours que  ceux sur la laïcité, l’homosexualité et la guerre contre la Syrie.

14 – Les Pygmalions de la fausse monnaie de l’islamisme et de la desliquescence du progressisme arabe qui ont soutenu l’agression de l’OTAN contre la Libye, qui ont appelé l’Amérique à agresser la Syrie et qui ont trouvé des justifications pour autoriser les crimes commis contre les innocents et porter atteinte à la vie humaine, ne vont pas se taire, mais ils ne vont plus trouver la même audience tant en Occident que dans le monde arabe.

15 – L’Empire et ses alliés vont se lancer dans une nouvelle course aux armements qui leur sera de plus en plus ruineuse au vu de la crise économique et des guerres sans buts économiques réalisés.

16 –  Le sang  syrien va continuer de couler. Même si le régime syrien et l’opposition sous l’impulsion des Russes et des Américains optent pour une solution politique négociée qui met fin à la crise, l’entropie injectée par l’extérieur est installée pour longtemps avant qu’elle ne se dissipe. Le miracle serait  la conscientisation des Syriens sur le sort de leur pays et qui décide de faire front contre la Fitna et reviennent repentant vers Allah

{Et cramponnez-vous tous ensemble à la corde de Dieu ; et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous les bienfaits d’Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs ; puis, par Ses bienfaits, vous êtes devenus frères. Alors que vous étiez au bord d’un abîme de feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés.}  Ali Imrane 103

17 – Est-ce que les gouvernants, les gouvernés et les opposants en Algérie vont tirer enseignement? Non ! Il faut juste voir le nouveau remaniement ministériel, ses objectifs, sa conjoncture  et les spéculations autour de ce chef d’oeuvre de nihilisme politique pour comprendre que nous continuons à jouer dans le hors jeu et le hors temps. Le monde a changé, les peuples ont changé et se manifestent contre l’ordre inique de l’Empire allant jusqu’à le paralyser ou à le faire douter, mais l’Afrique et le monde arabe sont comme l’Algérie dans une inertie de tombe.

18 – La presse russe se pose des questions et pose des questions à Poutine en faisant des rapprochements entre la Serbie et la Syrie. Elle exprime la peur de voir les Syriens comme les Arabes et comme les Serbes, trahir la confiance des Russes et se jeter dans les bras de l’Empire et de l’OTAN pour finir détruits par l’Empire et l’OTAN tout en donnant au monde l’image d’une Russie fragile et incapable de soutenir ses alliés. Ce sont des interrogations légitimes et fondées. Ces questions révèlent, en réalité, ce que nous savons sur nous-mêmes : l’absence d’une stratégie, d’une cohérence, d’une efficacité durable.

 

Le Général, la Suisse et Satan :

 

Entre le Général Khaled Nezzar, la  Suisse et l’opposition algérienne se joue une partie dont les pions sont les Algériens, l’échiquier l’Algérie et le  joueur Satan déguisé en Empire

Je vais tenter de  lever davantage  le voile  en écrivant une troisième fois sur le même sujet avec à chaque fois des perspectives de vues différentes. Je ne suis pas spécialiste en la matière et j’invite donc les spécialistes à appronffondir ce sujet car il y va de la salubrité morale et intellectuelle des Algériens ainsi que du devenir territoriale et de la souveraineté déja réduite de l’Algérie

Il s’agit de la nouvelle interpellation (convocation) du général Khaled Nezzar par la juridiction suisse qui le poursuivrait après qu’il y ait plainte déposée contre lui pour crimes contre l’humanité par des Algériens dont les proches ont été victimes des suites de l’interruption du processus électoral et des deux  décennies rouge et noire que l’incompétence des militaires et des politiques algériens ont occasionné.

Je ne suis ni juge d’instruction ni tribunal pour juger ou accuser qui que ce soit et encore moins pour innocenter ou incriminer un citoyen ou un cadre algérien. Je compatis et j’attends la vérité.  J’attends la justice et j’implore Allah qu’il accorde sa miséricorde aux victimes et à leurs familles et proches. J’implore Allah de dévoiler les commanditaires et les exécutants qui ont fait couler le sang sans droit et sans justice.

Je suis un Algérien qui a vécu et qui continue de vivre avec le désir de voir en Algérie s’instaurer un Etat de droit ainsi qu’une prospérité morale, sociale et économique. Je suis un Musulman algérien  attaché à l’Islam et qui considère que la majorité des Algériens sont musulmans à qui ils manquent la connaissance de l’Islam pour les mêmes raisons qu’ils leur manque l’éducation, la paix, le progrès, l’indépendance. Ce manque n’est pas propre à l’Algérie mais à l’ensemble de l’aire musulmane.

Cette aire souffre des mêmes déficiences, des mêmes lacunes. Leur origine sont dans la conjugaison des facteurs endogènes qui ont provoqué la décadence du monde musulman que le Prophète (saws) a désigné sous le terme de Wahn et des facteurs exogènes que le Coran a appelé « lorsque les rois (tyrans ou conquérants à culture d’empire) s’emparent d’une cité (un pays, une civilisation) ils la corrompent et avilissent son élite ».

Le Wahn des uns et la prédation cupide des autres interagissent comme des facteurs d’amplification et de complication. Ils représentent l’aspect par lequel l’œuvre satanique dans le monde s’exerce pour briser l’harmonie, la synthèse, le droit, la justice, la miséricorde et pousser l’homme à devenir un être  sans foi ni loi plongé dans les ténèbres des guerres, de l’oppression, de la perversion. Lorsque l’homme perd ce qui fait son humanité, il est déjà maudit qu’il soit avec ou sans religion :

{Satan vous promet la misère et vous ordonne l’infamie} Al Baqara 268

{Ceux qui consomment les produits des intérêts ne se lèvent que comme se lève, en se débattant, celui que Satan a possédé. Et cela parce qu’ils ont dit : « La vente n’est que semblable à l’intérêt », alors qu’Allah a rendu licite la vente et a interdit l’intérêt.}   Al Baqara 268

{tel est Satan : il fait peur à ses liges}  Ali ‘Imrane 175

{Allah l’A Maudit. Et il dit : « Je prendrai sûrement de tes adorateurs une part imposée, je les fourvoierai, je les leurrerai, je leur commanderai d’essoriller les bestiaux et je leur commanderai d’altérer la création d’Allah ! ».} An Nissa 118

{Il leur promet et il les leurre, mais Satan ne leur promet qu’égarement.} An Nissa 120

{O vous qui êtes devenus croyants, les boissons alcoolisées, les jeux d’argent, les idoles et les fiches ne sont qu’infamies, de l’œuvre de Satan, évitez-les donc, peut-être cultiveriez-vous. Toutefois, Satan ne veut que semer parmi vous l’animosité et la haine dans les boissons alcoolisées, les jeux d’argent, vous rebuter de psalmodier le Nom d’Allah et de la prière.} Al Maidah 90- 91

{Satan a excité la discorde entre moi et mes frères.} Youssef 109

{Et dis à Mes dévoués de dire ce qu’il y a de meilleur. Car Satan excite la discorde entre eux. Certes, Satan a toujours été un ennemi évident de l’homme.}  Al Isra 53

{Alors Moïse lui donna un coup de poing et le tua. Il dit : « Cela est de l’œuvre de Satan : c’est un ennemi fourvoyant évident ».} Al Qassas 15

{Et mentionne Notre serviteur Job, lorsqu’il appela son Dieu : « Moi, j’ai été atteint par Satan de fatigue et de tourment ».}  Sad 41

{O vous qui êtes devenus croyants, si vous tenez conciliabule, ne tenez donc pas conciliabule de péché, d’agression et de désobéissance au Messager, et tenez conciliabule de bienfaisance et de piété. Et prenez garde à  Allah vers Lequel vous serez rassemblés. Le conciliabule ne tient que de Satan pour affliger ceux qui sont devenus  croyants} Al Mujadalah 10-11

{Satan s’est emparé d’eux et leur a fait oublier l’invocation du Nom d’Allah. Ceux-là sont le parti de Satan.} Al Mujadalah 19

{leurs cœurs se sont endurcis, et Satan leur a embelli ce qu’ils commettaient.} Al An’âme 43

{Satan les a séduits et leur a donné l’espoir}  Mohammad 25

Ces quelques Ayat, données à titre d’illustration, montrent d’une manière évidente et incontestable que Satan est derrière tout ce qui rompt l’équilibre et le sensé dans l’être ontologique ou social. Il lui fait perdre ses repères et joue sur l’ego et l’orgueil démesuré. Il est derrière la fabrication du Wahn et celle du colonialisme qui s’alimente et profite de ce Wahn. Il est derrière toutes les guerres, toutes les spoliations, toutes les idéologies matérialismes, toutes les formes de cynisme et de nihilisme.

Khaled Nezzar est un produit des conditions sociales, politiques, religieuses, morales et historiques qui ont facilité l’œuvre de Satan. Il n’est pas Satan pour en faire notre ennemi principal et oublier l’ennemi principal. S’il est vrai que le Général Khaled Nezzar est ce qu’il est et ce qu’il a fait de l’Algérie,  il est plus logique sur le plan de la religion et de l’idéologie de se mettre à réfléchir sur le pourquoi l’Algérie a produit un Khaled Nezzar qui a commis tant de dégats et a oublié un Malek Bennabi qui reste un potentiel d’intelligence que tout le monde occulte.

La blessure et la souffrance d’une personne lorsqu’il s’agit du drame d’un peuple, d’une tragédie nationale, ne peuvent quel que soit le prétexte légitime occulter les conditions objectives et subjectives qui ont produit la faillite de l’Algérie et que le militaire, le politicien, le religieux, le partisan, l’homme du commun ont réalisé chacun selon la mesure et la portée de sa nuisance.

Satan est ses liges intérieurs et extérieurs à nous ont produit,  par notre insouciance, notre paresse notre manque de lucidité et notre manque de vision stratégique, ce qui a fait nos malheurs et continuent de faire des ravages dans la société malgré les centaines de milliards de Dollars et les masses nombreuses qui remplissent les Mosquées.

Khaled Nezzar n’est plus au pouvoir même s’il continue de défrayer la chronique. Les « décideurs » sont tous morts ou moribonds, mais les seconds couteaux et les jeunes loups, y compris ceux issus du courant islamique et  ceux du courant qui se prétend démocratique, sont en panne de projet. Les victimes de l’arrêt du processus électoral se complaisent dans leur rôle de victime et de dénonciation du régime, mais ils ne parviennent pas à comprendre que ce discours est contre-productif en termes de communication, de proposition et de luttes contre le pouvoir.

Khaled Nezzar et d’autres généraux ne sont plus au pouvoir et hors de l’armée ils ne sont que des retraités dont la différence avec le Djoundi est le montant de la solde et les avantages matériels. Il serait faux et dangereux de se focaliser sur  Khaled Nezzar  comme s’il était Pinochet ou que l’Algérie était le Chili.

Il serait naïf pour l’avenir de l’Algérie de faire de l’affaire Khaled Nezzar un sursaut national ou une œuvre de salubrité publique. C’est un algérien qui est issu d’une structure algérienne avec ses contradictions. Ses contradictions sont peut-être plus visibles et plus nocives chez les uns, mais elles sont présentes dans l’ensemble du corps social et en particulier dans le corps intellectuel et politique algérien. Ce corps ne parvient toujours pas à réaliser l’auto critique et le bilan de conscience que l’Islam demande se contentant de la posture oppositionnelle et stérile. Il continue de se tromper de cible et de terrain de luttes. Nous avons toujours la culture de rentier y compris dans la religion et la  boulitique. Nous avons consommé et épuisé notre crédit. Le peuple s’est détourné vers d’autres sirènes, mais nous sommes loin de lui pour l’écouter ou écouter les chants qui le fascinent et le détournent de son devoir.

Nous sommes, par notre esprit victimaire incompatible avec l’esprit de l’Islam,  par notre confort intellectuel incompatible avec l’Islam, otage des manœuvres de Satan et de ses liges.

Satan est invisible, indestructibles car il n’est pas fait de chair, irrécupérable car il est destiné pour l’Enfer. Il agit en s’appuyant sur nos inconséquences, notre insenséisme et nos faiblesses. Ses armées sont organisées, intelligentes et disposent des laboratoires pour nous connaitre et agir en ses lieux et places. Ces laboratoires sous la coupe du nouvel ordre mondial, de la franc maçonnerie, du sionisme et des temples satanique des illuminés dans le monde œuvrent pour dominer le monde et le mettre en servitude afin d’assouvir l’appétit de pouvoir et de nuisance de Satan et détourner chaque être humain non seulement de la foi, mais aussi de la compétence de lire le monde et d’en comprendre les enjeux.

Je ne suis ni expert ni devin, mais je sais que ces organes au service de Satan ne recrutent que les intelligences brillantes et influentes dans leur société pour en faire des agents d’exécution ou de conception. Satan est orgueilleux, mais intelligent et apte à faire. Ce n’est pas un misérable indigent et stupide qui agit avec improvisation, émotion et faiblesse. Ce n’est pas un isolé insensé qui va chercher des isolés stupides pour constituer son armée. Pour détruire un pays, une religion, une vertu il met en conflit puis en guerre les partis, les gouvernants, les peuples,  les confessions, les ethnies et les idéologies. Pour parvenir à cette situation il a besoin d’intelligences crédibles et représentatives comme des intellectuels brillants, des savants charismatiques, des notables, des chefs militaires de grande envergure.

J’interroge l’opposition algérienne et l’armée algérienne : est-ce que le général Khaled Nezzar a des capacités intellectuelles et organisationnelles qui le prédestinent à devenir un instrument satanique ? Est-ce qu’il avait un véritable pouvoir dans l’ANP pour décider tout seul de l’avenir du pays ? Est-ce que l’armée algérienne est composée uniquement de dégénérés mentaux pour confier son destin et celui de l’Algérie au Général Khaled Nezzar ? L’histoire va répondre. Pour l’instant sa carrière militaire et ses livres répondent déjà à ces questions. Son arrogance au tribunal de Paris témoigne d’une intelligence au-dessous de la moyenne et de traits caractériels que partagent tous les Algériens instruits ou non instruits : le triomphalisme et l’arrogance.

Pour parvenir à détruire l’Algérie il faut une intelligence maléfique.

Cette même intelligence maléfique trouve un bouc émissaire aux problèmes algériens depuis trop longtemps déjà : le procédé continue de fonctionner à merveille puisqu’il parvient à cibler les martyrs de la Révolution algérienne et dans sa perfidie diabolique et cibler la révolution algérienne.

Cette intelligence nocive dans sa compétence et son cynisme a des effets visibles dans les révolutions arabes qui ont fait émerger des « sommités » arabes présentant un profil brillant sur le plan académique et social. Les Harkis algériens ne sont que des supplétifs auxiliaires dans les sales besognes de l’armée coloniale. Ils ne peuvent ni décider ni influer sur le cours de l’histoire ni avoir une quelconque crédibilité ou   prétention à s’imposer comme solution ou comme partenaire de la France dans l’Algérie française ou dans l’Algérie indépendante. L’intelligence satanique, maçonnique, sioniste s’appuient sur des compétences éprouvées. Nous voyons comment l’Amérique révoque certains  membres de l’opposition syrienne pour leur incompétence à réaliser le dessein de l’Empire.

Quel est donc le dessein de l’Empire en ciblant le Général Khaled Nezzar ?

L’Empire cible l’ANP et la soumet au chantage pour qu’elle prenne peur et intègre docilement le rôle et la place qui lui a été réservé dans le dispositif de gouvernance mondiale : elle passe de comptoir commercial français à base militaire coloniale pour gérer l’Afrique subsaharienne et servior d’auxiliaire à l’OTAN.

L’Empire cible l’ANP et la soumet sous pression pour qu’elle accepte de s’intégrer dans la nouvelle géopolitique qui donne à l’Islam partisan (et non politique comme veulent le montrer les médias français qui font de la diversion, car ils comprennent de mieux en mieux la perte de l’Algérie sur l’échiquier français). Cet islam partisan par manque de lucidité et par excès d’orgueil ou de victimisation  agit comme par le passé avec toujours le primat sur l’émotionnel et les « espoirs » que sur la raison  et l’étude des conditions objectives et subjectives.

Le plan satanique cultive ce sentiment victimaire, cet esprit revanchard, cet espoir de réaliser la Dawla Islamiya et de pendre les traitres car ce sont ces contradictions qui viennent s’ajouter à celles des éradicateurs et des laïcistes algériens qui rendent le clivage religieux nécessaire et urgent masquant le clivage réel et impératif : construire l’Etat de droit, fédérer la nation sur la justice, la solidarité  et la liberté, constituer un front de résistance contre le temple satanique et sa nouvelle religion le nouvel ordre mondial.

C’est cette illusion satanique qui fait qu’on cultive ses désirs de vengeance, ses espoirs de prendre sa revanche sans voir que ce sont les mêmes qui passions, les mêmes instruments et les mêmes intérêts qui nous ont colonisés, qui ont exigé et obtenu la fin du processus électoral remporté par les islamistes en Algérie, qui ont défendu, accepté et soutenu les « révolutions » menées par les « islamistes », qui ont soutenu et légalisé l’occupation de la Palestine et les agressions contre Gaza.

Ce serait mortel pour l’esprit et pour notre territoire que de croire que la Suisse, la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne soient devenus tolérants envers l’Islam et soucieux des intérêts des musulmans. Les droits de l’homme, l’aide humanitaire, l’ingérence militaire sont des instruments sataniques pour allumer les feux et soutenir un camp contre un autre. Il faut être un ignorant en histoire pour ne pas voir comment la guerre fratricide entre l’Iran et l’Irak a été fomentée et menée pour qu’elle dure jusqu’à faire effondrer les deux pays et avec eux tout le monde musulman.

Je ne vais répéter inlassablement les stratégies de Brezinski et de Bernard Lewis qui sont en train de se mettre en place et que l’axe de la résistance tente de contrer dans l’indifférence des insouciants et des manipulés arabes et musulmans. Ces derniers ne parviennent toujours pas à comprendre que le terme islamisme et islamiste qu’ils nous refusent, car il évoque pour eux la loi de Dieu, est le paradoxe qui les confond et qui nous confond avec eux. Ce sont eux qui nous ont vendu ces concepts et ces mots pour entretenir la division et des foyers de subversion dans nos pays. Ce sont eux qui sont les plus hostiles à la loi de Dieu car l’idée de Dieu est le combat ultime qu’il livre contre l’humanité.

Nous devons œuvrer pour faire émerger ou pour faciliter tout ce qui fédère les forces conscientes et agissantes dans nos pays sur des clivages réalistes. Ni le radicalisme étroit, ni le pragmatisme des compromissions, ni l’esprit revanchard ne nous mèneront à bon port. Les décennies 90 et 2000 doivent être reportées dans leur contexte international et national historique et géopolitique pour ne pas se focaliser sur des noms ou sur des erreurs graves qu’il nous faudrait surmonter par la lucidité et le sens du devoir. Ce qui se passe dans le monde arabe et musulman est suffisamment éloquent pour ne pas tomber dans l’illusion de la justice internationale, française ou suisse.

Nous sommes Algériens, soucieux d’un Etat de droit et d’un pays souverain. Que les médiocres qui nous gouvernent puissent nous amener à perdre notre souveraineté en laissant le pays proie sans défenses aux prédateurs est leur crime dont ils devront rendre compte.  Que les médiocres aient bafoué nos droits et empêché le potentiel du peuple algérien de s’exprimer est une vérité  connue par tous n’en faisant pas un culte ni une diversion sur les devoirs qui nous incombent à tous et que Moussa et Haroun (saws) ont admirablement  montré :

{Allah notre Dieu ! Ne nous châtie pas à cause de ce qu’ont fait les insensés de parmi nous}

Le refus de l’insenséisme nous commande de mettre nos sentiments et nos souffrances, mêmes les plus légitimes et les plus légales, de côté et voir ce que nous dicte notre religion et ce qu’impose le devoir de faire face à Satan et ses liges :

Il appartient à la justice algérienne de juger un Algérien, général ou commun des mortels, s’il y a plainte contre lui pour un crime ou une malversation commise en Algérie ou contre un Algérien. Aucune juridiction n’a compétence en cette matière. Donner à une juridiction étrangère cette prérogative c’est lui permettre, au nom de de la jurisprudence, de s’attaquer à la souveraineté nationale. Si nous le tolérons aujourd’hui, d’autres Algériens  en seront les prochaines victimes dans un avenir proche. Nous devons réfléchir et agir en Commis de l’Etat même si cet Etat est absent ou mal occupé. Nous devons réfléchir et agir en responsables même si les gouvernants actuels sont irresponsables.

Si Satan nous fait peur ou s’il sait nous suggérer le faux espoir ou le désespoir exagéré pour nous pousser à réaliser ses objectifs, croyant réaliser les nôtres, nous devons garder à l’esprit que nous sommes musulmans et que notre islamité doit être en harmonie avec l’intelligence. Ce serait dramatique pour l’intelligence politique, la loi religieuse et la foi en Dieu de céder à son égo et de réclamer justice pour soi ou pour son pays dans des conditions que la morale et la religion désapprouve.

Si un coupable échappe à  la justice humaine dans ce monde, il n’échappera pas à la Justice de Dieu. C’est dans la Justice de Dieu que nous avons confiance. Si par contre nous livrons un innocent ou un fanfaron qui cache les véritables commanditaires à la justice humaine qui réalise à travers des lui des objectifs sataniques nous aurons commis un grave péché.

C’est bien de traduire un criminel en justice, mais le mieux et le plus urgent  n’est pas de le convoquer par des juridictions étrangères, mais de faire prendre conscience au peuple de la nécessité de faire pression sur le gouvernement pour plus de droit, d’équité  et de transparence dans la justice et ainsi rendre passible de justice tout manquement au droit et par voie de conséquence mettre fin à l’impunité. On pourrait faire passer en justice tous les généraux algériens sans que cela ne change dans notre situation abstraction faite que ce serait une grave erreur de considérer tous les généraux, tous les officier et toute l’ANP comme une caste ou une junte chilienne. Les civils algériens sont pires que les militaires. Ces derniers ont l’avantage sur les civils d’être un corps constitué organisé et administré. C’est à nous de réaliser l’État de droit. Confier à une juridiction étrangère le privilège de juger un des nôtres, même s’il n’est pas le meilleur et même s’il est accusé du pire,  c’est rendre le chemin vers l’État de droit plus hypothétique et plus tordu.

Mohamed (saws) n’a jamais sollicité l’aide de l’empire perse ou de l’empire romain. Djaâfar en Abyssinie avait demandé l’exil et le droit de vivre en paix et libre le temps que les changements salutaires arrivent. Lui et ses compagnons ont fait de la prédication par leur comportement vertueux. Ils n’ont jamais demandé l’intervention étrangère. Ils avaient confiance totale en un Dieu Unique et Souverain qui allait, le moment choisi par Lui, faire triompher la vérité et la justice. Nous n’avons pas le droit de faire ce que notre Prohète (saws) et ses compagnons n’ont pas fait. Nos gouvernants médiocres et despotes sont une épreuve pour nous et nous sommes une épreuve pour eux. Il n’y a pas de place au triomphe personnel et à n’importe quel prix dans cette épreuve. Le prix est l’Enfer ou le Paradis dans l’au delà et la vie digne ou l’humiliation dans cette vie.

Ce que je dis va sans doute soulever, comme d’habitude, des haussements d’épaules et des suppositions malveillantes à mon égard, je suis sans complexe. Je n’ai pas le rang et la notoriété de Qaradhawi, mais j’ai suffisamment de scrupules et  de lucidité pour être plus authentique et plus responsable.

Les Musulmans et les Arabes, complexés par la domination occidentale, ne croient pas à la théorie du complot. Il est plus facile de foncer tête baissée que de refuser l’empressement et le sentimentalisme.  Il est plus facile de faire du Coran une potion magique pour calmer ses rhumatisme ou se désenvouter du Djinn  que d’en faire un Livre de libération de Satan et de ses liges. L’esprit partisan qui fragmente la communauté musulmane et  pose l’Islam comme une imposition au lieu d’être une méthodologie de vie provient de  Satan qui embellit l’ego humain.

Il n’est pas trop tard pour relire le Coran et regarder l’histoire du monde recommencer sous nos yeux… Il n’est pas trop tard de se pencher sur ces ONG qui se revendiquent en faveur des peuples musulmans et des opprimés : quels sont leurs mobiles, leurs commanditaires, leur implication avec la CIA, le sionisme, la Franc-maçonnerie. J’ai du mal à croire  que vint ans plus tard, une fois que l’Algérie, est KO, on vienne enfin s’occuper des victimes et des bourreaux par humanisme. Je suis sceptique.

Je suis sceptique sur la nature et le lieu du pouvoir en Algérie. Aucune étude, aucun scénario ne s’est montré crédible pour identifier le pouvoir réel en Algérie pour pouvoir en toute objectivité imputer à Flen ou à Felten l’intégralité des massacres des populations, mais aussi la destruction de l’Algérie. La destruction systématique du potentiel de l’Algérie  est tellement évidente par son efficacité qu’elle ne peut être l’œuvre de la seule médiocratie ou de la seule tyrannie. Il est peut-être temps de faire moins de bruit pour surprendre les pas et les paroles secrètes des destructeurs de l’Algérie et de leur opposer une résistance nationale selon l’expression chère au défunt Mehri « sans exclusion et sans exclusive ».

S’il vous plait ne regardons pas le doigt de Satan qui nous cache la vérité. Elle est plus amère et plus nauséabonde que les mobiles qui ont rendu légitime l’effusion du sang sacré. Regardons du coté de ceux qui ont le profil adéquat pour être recruté par les illuminatis !

Si vous voulez connaitre le mode opératoire et les cibles des illuminatis je vous invite à lire « Des pions sur l’échiquier » du général canadien Guy Carr qui s’est interrogé sur le pourquoi des guerres pour parvenir à la Synagogue satanique et aux illuminatis. Il nous offre 250 pages d’analyse documentaire et historique qui recadrent les événements contemporains dans le cadre d’une lutte plus global, plus ancienne et plus décisive :

«  je travaille depuis 1911 à essayer de découvrir pourquoi le genre humain ne peut vivre en paix et jouir des bienfaits que Dieu lui accorde avec une telle abondance ? et je n’ai percé le secret que vers 1950 : les guerres et les révolutions qui ébranlent nos vies et les situations de chaos qui en résultent ne sont rien moins que les effets d’une Conspiration Luciférienne toujours en place.

Tout cela démarra à l’origine dans cet endroit de l’Univers que nous appelons le Ciel, où Lucifer s’opposa au Droit de Dieu d’exercer l’autorité suprême.

… L’idéologie Luciférienne déclare que le pouvoir, c’est le droit. Elle proclame que les êtres d’intelligence véritablement supérieure ont le droit de diriger ceux qui en sont moins pourvus parce que la masse ne sait pas ce qui est bon pour elle.

… En 1784, la Providence permit au Gouvernement Bavarois d’entrer en possession de preuves qui établissaient l’existence réelle de la Conspiration luciférienne.
Adam Weishaupt, ancien élève des jésuites, professeur de Droit Canon, abandonna le Christianisme et embrassa l’idéologie luciférienne alors qu’il enseignait à l’université d’Ingoldstadt. En 1770, les « prêteurs d’argent » (qui avaient récemment créé la Maison Rothschild) l’engagèrent à réviser et moderniser les vieux Protocoles destinés à donner à la Synagogue de Satan la domination mondiale définitive. Ils avaient l’intention d’imposer l’idéologie luciférienne sur ce qui resterait de la Race Humaine après le dernier cataclysme social, par l’usage du despotisme Satanique. Weishaupt acheva son travail le 1er Mai 1776.
Le Plan prévoyait la destruction de tous les gouvernements et religions existants [2].
L’objectif devait être atteint en divisant les masses qu’il dénommait « Goyim » (= Bétail Humain) en partis opposés et en nombre toujours Plus grand dans les domaines politiques, sociaux, économiques, raciaux, etc. Les Partis ainsi opposés devaient ensuite être armés et un « incident provoqué les obligerait se combattre et à s’affaiblir tout en détruisant les Gouvernements Nationaux [3] et les Institutions Religieuses.

… Dans les Collèges et les universités, les Illuminati devaient recommander les étudiants possédant des capacités intellectuelles exceptionnelles, appartenant à de bonnes familles ayant des relations internationales, pour un entraînement très spécial à l’internationalisme. Cet entraînement devait être dispensé en accordant des bourses aux étudiants ainsi sélectionnés. Il était prévu de les endoctriner dans l’ « Idée » que seul un Gouvernement Mondial mettrait fin aux guerres et aux tribulations incessantes [5]. On devait leur apprendre et les convaincre que les hommes aux capacités spéciales et les « Cerveaux » avaient le droit de diriger les moins pourvus car les « Goyim » (la masse du peuple) ne savent pas ce qui est bien pour eux au point de vue physique, mental et spirituel

Les personnes influentes destinées à tomber sous le contrôle des Illuminati et les étudiants spécialement éduqués et entraînés devaient être utilisés comme agents et placés dans les coulisses de tous les gouvernements en tant qu’ « Experts » et « Spécialistes ». Ils pourraient ainsi conseiller et persuader les hommes en place d’adopter leurs politiques qui serviraient à long terme les plans secrets des mondialistes et amèneraient la destruction finale des gouvernements et des religions qu’ils devaient servir.

Les Illuminati devaient obtenir le contrôle de la Presse et des autres agences qui distribuent l’information au public. Les nouvelles devaient être déformées de façon à ce que, nous, les « Goyim » finissions par croire que le Gouvernement Mondial est la seule solution à nos nombreux et divers problèmes

… Ainsi, pendant que Karl Marx écrivait le Manifeste Communiste sous la direction d’un groupe d’Illuminés, le Professeur Karl Ritter, de l’Université de Francfort, rédigeait son antithèse sous la direction d’un autre groupe d’illuminés pour que les dirigeants de la Synagogue de Satan puissent utiliser les divergences des deux idéologies pour diviser toujours plus les hommes en partis opposés. Ainsi, une fois armés, ils arriveraient, par provocation, à se combattre et à se détruire, et à détruire avec eux leurs institutions politiques et religieuses. »

 

Le Général Guy Carr a remonté l’histoire jusqu’aux origines de la Révolution française en consultant les documents d’archives. Nous disposons d’une source plus authentique et plus ancienne que celle du Général : le Coran qui dit :

{Et ils ont suivi ce que les démons rapportaient sur le règne de Salomon. Et Salomon n’a point été mécréant, mais ce sont les démons qui sont devenus  mécréants. Ils enseignaient aux hommes la magie et ce qui avait été révélé aux deux Anges Hârout et Mârout, à Babel, lesquels n’enseignaient à personne sans dire tous deux : « Mais nous sommes une tentation. Ne mécrois donc pas ». Ils apprennent ainsi, – de ces deux-là – ce avec quoi séparer entre l’homme et sa conjointe.} Al Baqarah 102

Qui sont ces « ils » ?

Le Coran nous dit qu’il s’agit des « ennemis d’Allah, de Ses Anges, de Ses Messagers, de Gabriel et de Mikaël ». Il s’agit ds pratiquants de  la culture talmudique  apparue après Moïse et qui se sont  spécialisés dans la magie et les Kabbales en transgression de la Thora. Le Messie est venu avec l’Évangile (Al Injil : la faucille qui coupe à ras du sol ce qui a été ajouté et déformé pour falsifier le Message des Prophètes et promouvoir le message de Satan). Cette culture aux mains des pharisiens, des usuriers et des conquérants allait donner la Franc-maçonnerie, le sionisme et le satanisme ennemis des Juifs attaché à la Thora et de l’humanité attachée à Dieu, à la paix, au respect et à la concorde.

La théorie du complot est une vérité coranique que nous ne devons pas prendre à la légère. Entre le Général Khaled Nezzar et le Général Guy Carr il y a l’histoire de la malédiction du monde et de ses acteurs qui sont d’une intelligence maléfique. Il s’agit d’une intelligence supérieure. Le général Guy Carr confirme ce que nous dit le Coran sur cette science occulte qui s’apprend comme une science d’initiés cooptés par Satan et ses liges. Notre général n’a pas la stature pour apprendre ces savoirs ni l’envergure pour être coopté. Au pire des cas, il aurait été l’instrument d’une machination dont il ne pouvait comprendre les mécanismes. Elle lui a suggéré qu’il était le sauveur de l’Algérie. Il y croit encore. Il faut être dépourvu d’intelligence pour continuer à le croire après toutes ces catastrophes.

Si Khaled Nezzar était une intelligence au service de la gouvernance mondiale jamais il n’aurait été inquiété à Paris ou à Genève. Si par contre il n’est pas cette intelligence qui a le pouvoir, le diabolisme et l’art de détruire l’Algérie alors en lui imputant le rang qu’il n’a pas ces ennemis se ravalent au rang de plus stupides que lui. Dans un cas comme dans l’autre,  ils ne travaillent pas à la clarification, mais à la confusion. Télécharger le livre du Général qui lève les ambiguïtés sur Satan et notre général /

Des pions sur l’échiquier

 

 

 

 

 

Projet de coopératives : Business-Plan

Suite à une série d’articles sur les coopératives et l’économie sociale et solidaire dont :

 |COOPERATIVES ET CREDIT MUTUALISTE |
|Algérie : 5 idées pour les 5 années futures |
|Coopératives : en savoir plus
|

J’apporte une nouvelle contribution à ce dossier de coopératives qui me semble important pour l’avenir des jeunes en quête de projet d’emploi, d’investissement et de formation par la mise à disposition gratuite d’un guide de conception et d’élaboration d’un Business-Plan (plan d’affaires). Ce guide didactique sera suivi prochainement par un second guide : Synopsis pour l’élaboration d’un business-plan à partir d’un cas d’école. Il sera suivi par d’autres études de cas ainsi que par un guide de procédure de création d’entreprises en Algérie. Pour la procédure de création d’entreprise et les facilitations (ou contraintes) juridiques, logistiques et fiscales, je fais le vœu de voir se manifester un Algérien jaloux qui prendrait en charge ce dossier et gagner ainsi auprès d’Allah sa récompense.

  • Il est temps que l’institutionnel algérien (État central et collectivités locales) se mettent à réfléchir d’une manière rationnelle et efficace à la mise en place d’incubateurs de projet d’emploi et de formation pour les jeunes et se libérer de la formule bureaucratique des crédits anarchiques qui s’est avérée, depuis un quart de siècle, une inconséquence socioéconomique et une autre voie de continuité d’accaparement de la rente.
  • Il est temps que les jeunes s’approprient les mécanismes de leur libération et de leur émancipation en donnant contenu aux traditions de solidarité sociale et économique sans compter sur un État absent et incompétent.

Ceux qui ont reçu leur code de téléchargement :

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Algérie : expériences de solidarité sociale

Par Samir

[T]out appel de vengeance, de haine ne sont pas constructifs mais le plus dangereux, quand nôtre société s’inscrit dans une thérapie de groupe à base d’insultes qui ne font qu’agrandir le fossé entre les membres de ce même peuple. Le constat est tellement clair, nous ne pouvons continuer dans cette voie ni avec cette façon de croire régler nos problèmes.
notre regard sur sur les problèmes de l’Algérie doit aller être profond, lucide, courageux, sans complaisance. Nous devons construire la citoyenneté par nous mêmes et imposer  le respect et la dignité par notre comportement. Il faut sérieusement se pencher sur la résolution de nos problèmes sachant que  :

 

  • 1- Les origines (gouvernant et gouverné) du chaos sont clairs.
  • 2- Le citoyen doit exercer sa citoyenneté en commençant par les conditions élémentaires de vie, de salubrité, de sécurité et d’éducation, des soucies rassembleurs qui touchent et qui demande l’implication de toute personne.
  • 3- Commencer petit, par son quartier, par la suite regroupement de quartiers et puis une ville et enfin un État, ce n’est pas de la théorie c’est la seule vision réaliste vraiment.
  • 4 -Les algériens, après des tragédies multicolore depuis 1962, n’ont plus confiance dans les partis ni politicien même ceux qui avaient la cote un moment donné. Ils ont besoin de se fédérer sur des actions concrètes et citoyennes qui réintroduisent la fraternité, la convivialité et la solidarité.

Les algériens ont besoin d’actions comme celle que j’ai vécu dans un des quartiers nouveaux ou personne ne connait personne, à peine un salam méfiant, les habitants de ce quartier se sont mobilisé à cause d’un incident moral ou mon cousin a pris l’initiative de descendre de chez-lui pour cesser la bêtise. Quand les voisins ont vu mon cousin en bas, un par un, en soutenant mon cousin, les voisins tous ensemble disait à mon cousin je suis inspecteur de police je suis avec toi, l’autre ne t’inquiète pas je suis avocat et ainsi de suite … le lendemain mon cousin a eu l’idée de faire un recensement des habitants par métiers comme ça si le quartier a besoin d’un électricien ou maçon ils vont pas voir ailleurs. après quelque jours ils ont fait une première réunion. Ce qui est étonnant dans cette réunion trois choses:

  • a- presque l’ensemble de l’Algérie se retrouve dans ce quartier: l’inspecteur de police, médecin, journaliste, entrepreneur, commerçant, enseignant, maçon, plombier , chômeur ..
  • b- les questions élémentaires font surface et l’incident moral n’était qu’une hikma de Allah (swt) pour rassembler ces gens. Ils ont fait une caisse pour faire une fermeture du quartier avec gardiens (des chômeurs du même quartier) un le jour et l’autre la nuit avec un parking. le quartier envisage un espace de jeux pour les enfants et une salle pour venir en aide scolaire aux enfants.
  • c – Bien sûr, tout le monde aide dans la mesure du possible et la pauvreté de certains a poussé les plus aisés à mettre plus !

J’ai compris une chose de ces personnes et de cette expérience :  pour faire du bien à l’Algérie il faut commencer par sa petite Algérie.
Je ne vous raconte pas la solidarité et l’amitié qui s’est crée, les leaders, les visionnaires qui se sont dégagé de ce quartier.

Cette expérience à petite échelle peut être multipliée et élargie à condition de la préserver des pêcheurs en eau trouble et des experts en Fitna qui ne veulent pas que le peuple prenne en main sa destinée et retrouve la confiance et la volonté de prendre l’initiative et de débattre. La vigilance est exigée, car chaque espace de liberté, chaque temps de parole, chaque idée produite, chaque action entreprise par le peuple est une victoire sur la tyrannie, l’ignorance, la peur et la démission.

Samir

Algérie : 5 idées pour les 5 années futures

Urgence : Le salut de l’Algérie et des Algériens

L’heure est grave et exige des mesures urgences. Nous  devons tirer  enseignement de ce qui se passe dans le monde arabe  pour l’Algérie qui va à grande vitesse  vers un inconnu plus catastrophique : nous devons impérativement  mettre en sourdine nos luttes intestines et mettre  fin à cette facilité de jeter l’anathème. Nous ne sommes ni juges ni détenteurs de la vérité absolue. Notre devoir est de nous attacher à l’analyse des processus, des phénomènes et de voir du mieux que nous le permet notre expérience, notre logique et nos informations, afin de voir comment se dessine la tendance et quelles sont les perspectives et issues. Au pire des cas nous aurions musclé notre cerveau en lui imposant une discipline et une rigueur même en nous trompant dans nos analyses. Il est impératif de mettre fin aux clivages classiques, islamistes –  non islamistes, et mettre le curseur sur le salut de l’Algérie livrée à la prédation interne et aux appétits externes. Le curseur mis sur la prédation, alors nous pouvons trouver pour les années à venir un immense réservoir de projets, d’idées, de débats, de sacrifices pour nous libérer de ceux qui veulent nous imposer le choix tragique entre le comptoir commercial de la France et la base coloniale de l’OTAN, de ceux qui veulent maintenir l’armée dans un rôle subalterne d’appareils qui défend la rente de quelques uns.

Il ne s’agit pas de faire une « révolution ou ‘un printemps arabe mais de procéder à un examen de conscience sur nous mêmes et dire comme un seul homme « Barakate ». Nous voulons voir l’Algérie construite par les Algériens, tous les Algériens. Nous voulons voir se constituer un front national de résistance  contre les menaces et les intimidations venant de l’extérieur. Nous voulons un front  national d’édification nationale. Nous voulons que le peuple algérien exerce sa souveraineté sur ses richesses nationales, sur son devenir, sur son modèle de développement, sur son projet de société. Nous voulons une Algérie forte et indépendante, une Algérie apaisée, une Algérie qui met fin définitivement aux germes de la violence et aux séquelles de la violence.

Nous devons garder en mémoire la précarité, la maladie, l’oppression, l’ignorance et l’humiliation de notre statut d’indigènes musulmans et rendre grâce à Allah de nous avoir accordé l’indépendance et d’avoir choisi nos parents et notre pays comme modèle de libération et de sacrifice au monde entier. Nous avons trahi cette Amàna. Revenons vers Allahavec humilité et sincérité

Le président Bouteflika a amené d’une manière bureaucratique et malsaine une pseudo réconciliation nationale. Le peuple algérien doit transcender ses séquelles et ses divergences pour aller vers une véritable réconciliation qui se base sur un principe de justice, d’équité et de vérité sans vengeance, sans règlement de comptes, sans préjugés. Le Prophète (saws) a pardonné en entrant victorieux à ceux qui l’ont combattu et tué Hamza et ses compagnons. Nous ne pouvons être mieux que lui. C’est l’offenser que de faire de la surenchère sur sa magnanimité ou l’utiliser pour des calculs politiciens. Les Algériens sont revenus vers leur insouciance irresponsable de l’indépendance,  leur divergences   et leur doute sur leur identité nationale et sur leur histoire alors que la guerre de libération les as unis et soudés. Allah nous a unis et il nous appartient de nous éveiller si on ne veut pas connaitre d’autres tragédies faute de tirer enseignement du passé :

{Attachez-vous tous au Câble (Coran) d’Allah et ne vous désunissez point. Rappelez-vous la Grâce d’Allah envers vous lorsque vous étiez des ennemis, puis Il a uni entre vos cœurs et vous êtes devenus  frères, par Sa Grâce; alors que vous étiez au bord d’un abîme du Feu et qu’Il vous en a sauvé. Ainsi Allah vous démontre Ses Signes, pour que vous soyez guidés! Et qu’il y ait parmi vous une Communauté : qui incitent au bien, commandent le bon usage, et interdisent ce qui est répréhensible. Ceux-là sont ceux qui cultivent. Et ne soyez pas comme ceux qui se désunirent et divergèrent à partir du moment que leur vinrent les évidences. Ceux-là auront un immense châtiment.} Al ‘Imrane 103 à 105

{ Les croyants ne sont que des frères, établissez la concorde entre vos frères. Et prenez garde à  Allah : ainsi il  vous sera fait miséricorde.} Al Houjourate 10

N’appartenant à aucun parti et engagé par aucun lien partisan,  j’ai la liberté de parole et de conscience ainsi que le devoir de proposer  cinq axes de réflexions et d’actions pour assurer le salut de notre pays et celui de nos âmes. Le temps passe vite. Derrière nous il y a des législatives et des présidentielles ratées, devant nous il y a l’ennemi nous sommes comme Tarak Ibnou Ziad;

1 – Le retour à l’Islam qui passe par un retour au Coran.

Mieux et plus le Coran est compris moins nous devenons vulnérable dans notre façon de penser et mieux nous devenons autonomes par rapport aux rentiers de la politique, de la religion et de l’économie. Le Coran est le creuset de la foi, mais aussi de la production des idées et de la grille de lecture du monde. L’Islam est instrumentalisé par les rentiers de la politique,  de la religion et des affaires. Il est confisqué par les sectes et les confréries maraboutiques qui perpétuent la collusion entre le colonialisme et la derwacha. L’Islam est le Dine d’Allah, sa vocation est d’être sociale et civilisationnelle.  Depuis l’arrivée aux commandes de l’État de Sid Ahmed Ghozali  jusqu’à nos jours c’est la suprématie du maraboutisme et du salafisme infantile ainsi que des arrangements d’appareils avec les partis de complaisance et les Frères Musulmans opportunistes et cupides.

L’empire veut voir émerger un islam ni politique  ni social ni actanciel. Il veut pour nous un clergé ou un Vatican qui décide du halal et du haram. Nos savants et nos prédicateurs sont à l’image de notre société malade, désorientée, attirée par le sensationnel et le futile. Le Coran est notre salut, notre lumière et notre printemps :

{O vous qui êtes devenus croyants , obéissez à l’Appel d’Allah et au Messager lorsqu’il vous incite à ce qui vous fait vivre. Et sachez qu’Allah intervient entre l’homme et son propre cœur, et que c’est vers Lui que vous serez conduits.
Et craignez une sédition qui n’atteindrait pas particulièrement ceux qui ont été injustes d’entre vous. Sachez qu’Allah punit sévèrement.
Et rappelez-vous lorsque vous étiez peu nombreux, opprimés de par la terre, redoutant que les hommes ne vous arrachent, alors Il vous a abrités, vous a soutenus de Sa victoire et vous a octroyé de bonnes choses, afin que vous soyez reconnaissants.
O vous qui êtes devenus croyants , ne trahissez point Allah et le Messager et ne trahissez pas ce qu’on vous a confié, tout en le sachant.
Et sachez que vos biens et vos enfants ne sont qu’une tentation, et qu’Allah Possède  une immense rémunération.
O vous qui êtes devenus croyants , si vous craignez Allah, Il vous accordera un Critère, Il expiera vos mauvaises actions et vous absoudra. Allah Possède la Munificence immense.} Al Anfal 24 à  29

{O Hommes ! Vous est certes venue une exhortation de votre Dieu, une guérison pour ce qui est dans les poitrines, une Direction infaillible et une miséricorde pour les croyants.} Younes 57

La miséricorde évoquée est le Coran et Mohamed (saws).

2 – L’étude systématique de la biographie du Prophète (saws) et des récits coraniques sur les Prophètes (saws) :

Notre salut est dans le respect de notre Prophète (saws) :

{ Et quiconque obéit à Allah et à Son Messager, et prend garde à Allah et s’efforce d’être pieux, ceux-ci sont les gagnants.} An Nour 57

Il y a un enseignement idéologique, psychologique, spirituel, social et civilisationnel pour ceux qui sont doués de raison et de capacité de tirer les ‘Ibra (de ‘oubour : passerelle d’une vérité vers une autre qui semblait cachée ou inaccessible).

{ Il y a sûrement dans leurs récits une leçon pour les doués d’entendement. Ce n’était point un discours controuvé, mais une corroboration de ce qui a été révélé avant, une précision de toute chose, une Direction infaillible et une miséricorde pour des gens qui croient.} Youssef 111

Il faut savoir qu’aucun Prophète, je dis bien aucun Prophète (saws), n’a eu recours à la violence. Salomon et David roi, guerrier et Prophète n’ont pas livré bataille contre les Bani Israël malgré leur comportement et leur transgression. Moïse n’a pas livré bataille contre Pharaon. Mohamed (saws) n’a pas livré bataille contre les siens. Il a été contraint en qualité de chef d’État de défendre Madinah contre les idolâtres de la Mecque et leurs alliés. Celui qui me donne une référence religieuse montrant qu’un Prophète a combattu son peuple qu’il me les apporte je changerais de position.

Nos gouvernants sont despotes et incompétents. Ils sont le produit de notre propre tyrannie et de notre propre incompétence. Ils sont par contre plus responsables car avec l’autorité et le pouvoir ils peuvent apporter les changements bénéfiques pour le peuple. Ils sont comptables de leurs actes. Plus la responsabilité est grande et plus le Jugemetn sera sévère. Aucun gouvernant ne réussit à réaliser ses objectifs ou à sauver son âme ou à être aimé de son peuple s’il est injuste.

« Celui à qui on a donné la charge de gouverner les gens et qui ensuite ferme sa porte aux pauvres, aux opprimés et à ceux dans le besoin, Allah le Très-Haut lui fermera la porte de sa miséricorde quand il sera dans le besoin et la misère à l’instant (le jour de la résurrection) où il en aura le plus besoin. »

« Celui à qui on a chargé de commander les affaires des musulmans puis abuse d’eux par la tromperie, est en enfer. »

 3 – Dévoiler l’Islamophobie

Dévoiler l’Islamophobie dans ce qu’elle a de dangereux dans le nouvel ordre mondial dominé par l’Empire et le sionisme. J’ai écris un livre et tenu des conférences sur ce sujet, mais il est difficile de montrer la réalité et de faire de la prospective à des gens habitués au sensationnel et aux stars médiatisées. Il faut communiquer sur ce sujet. J’ai mis dans ce site une fiche synoptique par laquelle j’ai rédigé mon livre, elle sert comme trame et comme réseau de relation des machinations psychologiques, idéologiques, religieuses, médiatiques et militaires. Il faudrait la diffuser vers un plus grand nombre. La fonction de l’intellectuel est de donner des outils, mais le changement réel vient de chacun de nous.

4 – Dévoiler l’Empire et ses vassaux

Dévoiler ne signifie pas insulter ou dénoncer. Dévoiler l’Empire dans sa structure de pensée et dans ses axes de dominations afin de montrer les dangers qui nous guettent et nous en prémunir en le dévoilant, en ne tombant pas dans ses pièges et surtout en restant réalistes et concentrés sur l’essentiel. Les luttes de clan, les luttes fratricides, l’esprit partisan nous affaiblit.

5 – La communauté doit faire de la politique sans tomber dans le piège partisan.

La politique c’est s’occuper de l’intérêt général pour le bien être général par des moyens pacifiques, efficaces et impliquant le maximum de personnes. Nos priorités, ici ou ailleurs, est de faire émerger de cette communauté une capacité à produire ses idées, ses élites, son argent et à s’impliquer dans l’économique, l’éducationnel et l’informationnel en qualité de producteurs et de communicateurs. Par l’Islam nous sommes un potentiel positif , une force de proposition constructive, une œuvre de bien pour nous mêmes et pour les autres

{ O vous qui êtes devenus croyants , si vous tenez conciliabule, ne tenez donc pas conciliabule de péché, d’agression et de désobéissance au Messager, et tenez conciliabule de bienfaisance et de piété. Et prenez garde à  Allah vers Lequel vous serez rassemblés.} Al Moujadalah 9

Nous sommes musulmans, la culture du devoir prime sur celle des droits comme le souligne notre Prophète (saws) :

« Accomplit ton devoir envers les gens et attends ta récompense de ton Dieu ».

Mon travail dans ce cadre vise à montrer les illusions poursuivies par l’utopie d’un état islamique ou d’un khalifat dans les conditions sociales, idéologiques et économiques actuelles. Le Coran nous a donné un instrument d’analyse et une visée, en plus de celle de désirer le Paradis et redouter l’Enfer, qui consiste au Tamkine Dine Allah sur Terre (la territorialisation de l’Islam) qui passe part la territorialisation de la communauté musulmane. C’est un concept puissant, mais qui exige un travail de longue haleine, un travail de prophète et non une gesticulation de parti politique ou une confrontation avec les gouvernants despotes qui non seulement ne créent pas les conditions favorables, mais décapitent les cadres et rendent  stériles les efforts antérieurs. C’est la patience et la vertu qui sont la solution :

{Et Nous avons fait hériter les gens, qui étaient opprimés, les levants de la terre et ses ponants, que Nous avions bénis. Et la Bonne Parole de ton Dieu fut réalisée pour la descendance d’Israël à cause de leur persévérance. Et Nous avons détruit ce que faisaient Pharaon et son peuple, et ce qu’ils ont édifié.}  Al A’âraf 137

{Nous voulons faire don à ceux qui furent opprimés de par la terre, en faire des modèles, faire d’eux les héritiers, leur Donner pouvoir de par la Terre, et Montrer à Pharaon, à Hàmàne, et à leurs soldats ce qu’ils appréhendaient de leur part.} Al Qassas 5

La communauté musulmane en Algérie doit se libérer des schémas de la démocratie occidentale et s’organiser en peuple citoyen, à travers des assemblées citoyennes qui ouvrent le débat public au niveau des quartiers sur les conditions élémentaires de vie, de salubrité, de sécurité, d’éducation. L’expérience aidant les citoyens s’organiseront de mieux en mieux sans s’opposer aux gouvernants en se fédérant sans esprit partisan, sans esprit de classe sur le principe islamique de la fraternisation qui passe non par des sermons enflammés mais la solidarité quotidienne et l’entraide mutuelle dans le crédit, dans la maladie, dans le travail, dans la gestion des affaires publiques. La liberté ne s’octroie pas, elle se réalise par un processus de libération. Le processus de libération n’est pas seulement dans la  constitution de partis politiques ou d’association, il est d’abord et surtout dans la capacité de l’homme d’assurer sa dignité sociale et humaine. Il ne peut y avoir dignité lorsque la subsistance du petit ou les approvisionnement de l’artisan sont entre les mains des rentiers et des trabendistes. La dignité qui est la visée de la liberté passe par le processus de libération qui fait de l’acte économique un acte approprié par le peuple qui doit pouvoir produire sa richesse et son argent en toute autonomie.

{Vous n’obtiendrez point la bonne foi à moins que vous ne dépensiez de ce que vous aimez. Et quelle que soit la dépense que vous ferez, certes, Allah en est Tout-Scient.} Ali ‘Imrane 92

Mohamed (saws) s’est libéré de l’emprise des Juifs de Médine et a donné de la dignité aux Mouhajirines en cassant le monopole des Juifs sur les finances, la production du fer et le marché. Les Algériens au lieu d’attendre la rente de l’Etat ou de vivre opprimés par les suceurs de sang peuvent revenir à l’esprit de nos traditions arabo berbères de la Touiza et à l’esprit innée de l’autogestion au lendemain de l’indépendance. Concrètement il faut parvenir à créer des petites et moyennes coopératives de service et de production par l’association des capitaux, des idées, de la force de travail et en parallèle institutionnaliser le crédit qui se pratique sans riba au sein de la famille ou entre amis. En fédérant les coopératives  sur les principes économiques en dehors des schémas bureaucratiques des millions d’Algériens peuvent ensemble faire émerger de la valeur ajoutée et des marchés et surtout des mutuelles de crédit autogéré  :

{Entraidez-vous à la justice et à la piété. Ne vous entraidez point au péché et à l’agression.} Al Maidah 2

Dans sa relation avec les gouvernants le peuple algérien ne doit être ni aveugle dans l’attente d’un Messie politique ni dans la posture négative du dénigrement et de la démission.  Lorsque les gouvernants agissent bien, il est du devoir du citoyen musulman non seulement de leur dire vous avez bien agi, mais de les aider à assumer leur responsabilités car dans le bien leur réussite est la réussite de tout le monde. Lorsque les gouvernants agissent mal il est du devoir des citoyens musulmans de ne pas les écouter et de ne pas leur obéir dans ce qui ne plait ni à Allah ni à son Prophète. C’est aux savants, aux intellectuels et aux musulmans qu’Allah a privilégié du rang social d’assumer leur devoir et de dire au gouvernant, avec civilité et bienveillance, qu’il a mal agi. S’ils ne le font pas ils sont des pécheurs et leur compte est auprès d’Allah. Si les gouvernants écoutent le bon conseil c’est une bénédiction pour eux, sinon c’est une malédiction pour eux dans cette vie et dans l’au-delà. La vérité et la justice sont notre bannière. Nous ne pouvons et nous ne devons être moins que les Bani Israël :

{Et du peuple de Moïse, il est une communauté : ils guident par la Vérité, et grâce à elle ils sont justes.}  Al A’âraf 157

Allah (swt) ne changera pas la situation d’un peuple qui se contente de dénoncer, d’insulter, de braver ses gouvernants. Le changement est l’œuvre de réformateurs qui agissent dans un terrain offrant les conditions et les possibilités de la réforme. Parmi les conditions et les possibilités de la réforme il y a le travail sur soi c’est à dire la réforme de soi. Jamais Allah ne donnera suprématie à des corrompus, mais il laissera les uns frapper les autres. Jamais il ne donnera pouvoir des corrompus sur des réformateurs, même si e résultat est différé :

{Nous ne perdons point la rémunération des réformateurs.} Al A’âraf 170

{ Il n’est pas de mise que ton Dieu fasse périr les Cités par injustice, alors que leurs habitants sont des réformateurs.} Houd 117

Que chacun retrousse ses manches et Allah fera voir  les véridiques et les distinguera des menteurs. Lorsque Allah nous dit que celui qui veut al ‘Izza ( la gloire, la grandeur, l’invincibilité et la puissance) elle se trouve chez Lui cela signifie que  nous cherchons la gloire, la notre ou celle de l’Islam ou de notre patrie  en dehors d’Allah et par des moyens qu’Allah désapprouvent, il ne faut pas s’étonner que les calamités s’abattent sur nous les unes après les autres.

Notre ennemi mortel : le laxisme

Ce qui nous arrive comme malheur et involution  provient de nous-même. Il est urgent de mettre fin à cette fâcheuse manie de tout imputer au colonialisme. Le colonialisme ne nous a colonisé que parce que nous étions colonisable ! Il est prêt à nous coloniser de nouveau que parce que nous sommes  toujours colonisables comme si 132 ans de colonisation, 7 ans de guerre et 50 ans d’errance en quête de notre identité et de notre voie de développement ne sont pas suffisants pour nous réveiller. La nature a horreur du vide : si nous laissons notre territoire bien vacant il est naturel que les mieux organisés, les plus déterminés et les plus cupides se l’approprient à notre détriment. Le colonialisme extérieur  et le despotisme intérieur ne sont que des facteurs aggravants de nos malheurs et des facteurs réducteurs à nos efforts lorsqu’ils sont peu consciencieux, improvisés sans orientation générale. Depuis la défaite d’Ohod les Musulmans ont été éduqués à voir dans le malheur et la défaite le signe de leur propres faiblesse et de leur propre inconséquence :

{Quand un malheur vous frappe, quoique vous ayez infligé le double aux ennemis, vous dites : « Comment cela ? » Dis : « Cela vient de vous-mêmes ». Certes, Allah Est Omnipotent sur toute chose.} Ali ‘Imrane 165

Je me rappelle la quiétude et l’insouciance des années 80 qui ont fait que les cadres, les techniciens et les travailleurs s’en foutaient. Certains de mes collègues me raillaient lorsque je leur disait : méfiez-vous ! Ce laxisme va nous conduire à notre propre perte. Il est facile d’incriminer l’armée ou les gouvernants, mais il est difficile d’admettre  le comportement infantile et irresponsable des Algériens qui avaient oublié la colonisation et la guerre de libération nationale. Personne n’aura l’excuse de dire je ne travaille pas ou je vandalise car ceux qui nous gouvernent sont tyranniques ou incompétents. Chacun doit se poser la question : qu’as tu fait pour l’Algérie ?

{ Dis : « Qui vous sauve des ténèbres de la terre et de la mer  »  lorsque vous l’implorer humblement et secrètement : « S’Il nous sauve de celles-ci, nous Lui serons pour toujours du nombre des reconnaissants » ?
Dis : « C’est Allah qui vous sauve, ainsi que de toute autre détresse, mais vous voilà devenus polythéistes ! »
Dis : « Il est le Tout-Puissant qui a le pouvoir de vous envoyer un châtiment d’au-dessus de vous, ou d’en dessous vos pieds, ou de vous confondre en sectes et ainsi  faire subir à  certains d’entre vous les brutalités des autres. » Vois comment Nous varions les Signes, afin de les amener à  comprendre !} Al An’âm 63

Je  rassure les sceptiques, les éradicateurs  et les rationalistes : il ne s’agit pas de faire de l’Algérie une grande école coranique (allusion à Abdou un des directeurs de la Télévision du temps de Mouloud Hamrouche). Il s’agit de nous doter d’un cadre idéologique, éthique et esthétique qui nous permet d’aborder avec notre patrimoine, nos valeurs, notre foi et nos problèmes la quête des solutions les plus crédibles, les plus efficaces à notre marasme social, économique, politique et culturel. Dans ce cadre nous pouvons, tous, apporter notre contribution à l’étude et aux préconisations des problèmes en les abordant dans un démarche pluridisciplinaire : psychologie, sociologie, histoire, économie, mathématiques, urbanisme et architecture, communication, sciences politiques. L’urgent c’est d’instaurer un débat fécond en  dehors de la culture de la rente et de la cooptation. Si les détenteurs du pouvoir consentent à écouter et à donner suite ce sera bénéfique pour tous. S’ils continuent à s’isoler du peuple, à l’ignorer, à le mépriser et à rester enfermés dans leurs microcosmes et leur asile idéologique, nous devons refuser l’enfermement et le mépris en demeurant nobles et généreux, car il s’agit de notre dignité et de notre patrie.

Concrètement…

Le prochain article : COOPÉRATIVES ET CRÉDIT MUTUALISTE

Omar Mazri – libération- opprimés

Cas d’école du débat politique en Algérie en 2012.

[V]oici, ci-dessous une vidéo  qui montre un débat sur Ennahar.tv entre  deux partis politiques : Jil Jadid et TAJ.  C’est un cas d’école sur la communication politique dans un pays où le peuple est très politisé, mais où la politique reste encore  la grande absente.

Nous voyons  trois postures qui illustrent parfaitement  les contradictions politiques en Algérie.

La première posture est celle de l’animateur qui représente symboliquement « l’ouverture démocratique » du système fermé et sclérosé. Nous le voyons  bafouiller,  ne pas maitriser le thème du débat, ne pas respecter le temps de parole, et chose plus grave il veut  embarquer les débatteurs et le public sur l’immédiat et sur le positionnement à adopter sur le premier ministre  Sellal comme si ce monsieur était la référence unique pour l’Algérie, et comme si la liberté démocratique est la dénonciation ou l’adhésion, la polémique ou l’alignement. Je ne porte pas atteinte à l’image de marque du premier ministre algérien à qui je souhaite succès dans sa tache titanesque dans le cas où il aurait la volonté d’œuvrer pour le bien de l’Algérie, ce que je souhaite bien entendu. Le débat sur l’Algérie doit s’inscrire dans le long terme, sur l’institutionnel et en dehors de nos sentiments favorables ou défavorables sur les personnes. Notre opinion serait subjective dans un cas comme dans l’autre. Il nous faut demeurer objectif et servir notre pays en restant dans l’analyse des processus.

La seconde posture est celle du parti TAJ qui ne veut pas débattre des idées et se complait dans l’alignement de circonstances au nom du refus de ne pas s’aligner. Il représente un peu l’opposition oppositionelle consentante qui veut encore croire qu’on peut faire du neuf avec de l’usé, que le système est récupérable, et que le problème est un problème d’homme et non un problème de structure et de politique. L’attente messianique de l’homme providence mélangée à du pragmatisme « bon enfant » caractérise l’ère FLN post indépendance qui a marqué de son empreinte de « pensée unique » ou de « changement dans la continuité » la classe politique algérienne.

La  troisième  posture est celle de  Jil Jadid. Il y a un véritable effort de construction sur le moyen et long terme ce qui dénote une bonne compréhension de la tragédie algérienne et de la complexité de la réponse qui exige du travail, de l’investissement en termes générationnel. L’approche est politique sans être partisane. Elle se veut  rupture pacifique avec le passé,  définition d’une perspective et objectivité sur les contraintes réelles incontournables.

Abstraction faite du désir des uns de se mettre sur le terrain partisan et du désir des autres de dénigrer l’objectivité sous le terme de pessimisme il y a un énorme problème de débat d’idées en Algérie. Sans le débat d’idées il n’y aura jamais d’alternative crédible qui émerge du lot de la médiocrité et du consensus politicien. En effet pour qu’il y ait débat fructueux pour présenter à l’auditeur algérien un choix de perspectives de sortie de crise il y a deux attitudes contradictoires dans ce débat malgré la bonne prestation et la probité de Jil Jadid.

Cela est lié à la nature de la crise et de l’impasse politique, économique, culturelle et sociale en Algérie. Les deux intervenants n’ont apparemment ni la même grille de lecture ni le même vécu de l’expérience algérienne. Pour qu’il y ait débat fructueux et différencié sur l’avenir il faudrait d’abord qu’il y ait débat entre des visions similaires sur l’origine de la crise et sur l’impasse du présent. Ce n’est pas le cas. Il faudrait être sur la même autoroute pour tester les performances de deux véhicules différents comme il faudrait utiliser la même carte pour débattre du schéma ou du chemin le plus judicieux pour se rendre plus vite, plus efficacement et mieux en sécurité du point de départ au point d’arrivée.

Lorsque les hypothèses de départ sont différentes il devient difficile voire impossible de comparer les conséquences des solutions et des théorèmes utilisés. Jil Jadid s’inscrit dans une lecture globale et cohérente qui doit s’affiner et s’affirmer davantage face à des débatteurs dans des débats qui portent d’abord sur l’explication du passé ou dans des débats qui portent sur l’avenir avec des partenaires qui partagent la même lecture du passé.

La question de fond reste posée : est ce qu’un nouveau gouvernement avec ou sans les figures anciennes constituent en soi un événement politique ou est-ce l’événement politique qui produit un débat, une implication du public ?

Le parti TAJ nous rappelle les débats de 1989 et la pléthore de partis qu’il dénonce comme si les moyens qu’il revendique sont les garants de la démocratie et non l’enracinement de la « biarchie » en vigueur en Occident. Il serait temps que les nouvelles générations se mettent à réfléchir à de nouvelles formes d’organisations politiques et sociales qui font une rupture avec les schémas qui sont en train de montrer leur faillite ailleurs. Notre malheur c’est d’importer  « clé en main » ce qui est déjà obsolète en Occident. Jil Jadid est un potentiel qui doit se libérer du Qadim s’il veut  marquer de son empreinte l’histoire nouvelle de l’Algérie en attente de  renouvellement. Le nouveau à entreprendre est difficile dans les conditions actuelles, mais c’est la voie réelle du changement : la mobilisation non partisane dans des Assemblées citoyennes autour de cinq objectifs fondamentaux :

  • La préservation et l’activation de nos valeurs dans le champ politique, social et économique.
  • Transcender les clivages idéologiques secondaires et mettre l’Algérie au dessus de toute considération partisane. Cela exige de l’ANP une affirmation de défendre la souveraineté nationale, la souveraineté du peuple sur les ressources nationales, la défense de la Constitution…
  • La défense de la souveraineté nationale face à la prédation néo-coloniale.
  • La réconciliation nationale par la justice, la solidarité nationale, la prise de conscience du devoir de vérité  et le sentiment patriotique qui dit « plus jamais les tragédies du passé »
  • L’édification nationale et la promotion de l’Algérie dans son position géostratégique.

Il y a encore une envie de faire de la politique au sens d’effort public en faveur du peuple et d’activité pacifiée pacifique. Cette envie est encore minoritaire dans un paysage politique qui cherche la facilité, et qui se contente de déclarations d’intentions sans donner une grille de lecture ni proposer une alternative crédible et dynamique.

A vous de jouer ! J’attends vos analyses, vos préconisations pour relancer le débat politique et de dire conformément à notre morale islamique, bien à celui a bien agit, et mal à celui qui a mal agi.