Suite sur la partie d’échec Poutine Obama sur le chimique syrien

Quelques heures après le grand Roque , la presse nous révèle le bouleversement sur la situation du monde à la veille d’une guerre. Voir à ce sujet  Partie d’échec sur l’armement chimique : les bons et les mauvais joueurs.

1 – Les observateurs estiment que la perspective d’une guerre a reculé de 50% ce qui déplaît considérablement aux faucons de l’Empire, aux sionistes, à Erdogan, aux Bédouins et à l’opposition armée syrienne

2 – Obama saute sur l’occasion sans aviser ses conseillers et transforme ses interventions destinées à le soutenir face au Congrès  en « soutien » à la proposition russe ce qui crée de la tension au sein de son propre cabinet et  nuit au lobbying   favorable à la guerre. J’avais annoncé qu’Obama est dans une position d’échec au sens symbolique et technique du jeu d’échec devant le grand Roque russo-syrien qui place Poutine dans l’axe central et met dans l’ombre Obama de plus en plus effacé et inopérant. La presse anglo-saxonne met en exergue l’isolement et la confusion d’Obama devant une opinion mondiale et américaine de plus en plus hostile à l’Empire.

3 – Le Hezbollah prend la place centrale dans les craintes d’Obama qu’il affiche devant les caméras lorsqu’il évoque la guerre en Syrie. Affaire à suivre. J’ai toujours maintenu que l’objectif réel de la guerre était une expédition punitive contre le Hezbollah lequel a pris l’initiative en Syrie pour déjouer son enfermement. Le grand Roque russo-syrien montre le Hezbollah comme la Tour qui passe de la défensive à l’offensive.

4 – L’Empire n’a pas l’habitude de tenir compte des opinions du peuple, mais la loi de l’Istidraj le met dans une situation d’inconfort, de doute, de confusion jusqu’à ne plus savoir ce qu’il peut et doit faire pour se libérer de sa chute inexorable.  Voir à ce sujet G20 Saint-Petersbourg : Le jour d’après

5 – Le vote des parlementaires est reportée avec tout ce que l’on sait comme conséquences sur l’agenda de la guerre intérieure (politique)  et sur l’agenda de la guerre militaire en Syrie. Non seulement l’intention de vote est estimée dans le sens d’une majorité du non à la guerre, mais le non l’emporte dans le clan des Républicains traditionnellement favorables aux guerres de l’Empire.

6 – La confusion dans le bloc occidental est sans doute l’élément le plus significatif, car personne ne semble voir l’issue. Après l’enthousiasme béat qui leur faisant voir la proposition russe et l’accord syrien comme une capitulation, ils se ravisent et ne veulent pas voir le fond du problème qui leur fera perdre la tête : le rapport des forces militaires n’est pas à 100% en faveur de l’Empire et du sionisme comme d’habitude. Ils ressentent la confusion et l’angoisse, mais ils ne savent pas où va les conduire la guerre intérieure qui les mine de l’intérieur et qui ne relève pas du fonctionnement démocratique, mais de la tyrannie de leurs appareils ayant apparence démocratique.

7 – C’est sans doute la première fois que nous voyons les campagnes médiatiques sionistes se trouver sans efficacité et prises dans une dialectique qui leur échappe totalement si on fait abstraction des discours habituels de haine et de mensonge.

6 – La France comme la montagne qui accouche d’une souris se propose de proposer une résolution française au Conseil de sécurité dont personne ne devine le contenu, les objectifs et  les chances d’être accepté.

8 – Le caractère destructeur ou raffiné de la partie d’échec dépend d’un accord tacite entre les joueurs. Lavrov vient de mettre au pied du mur l’administration américaine en disant qu’elle était informé de l’effort russe de trouver une issue pacifique. Les alliés européens et tout particulièrement la France ne sont pas des acteurs que les puissants consultent. Hollande et Fabius deviennent de plus en plus insignifiants dans le concert des nations, mais ils persistent à ne pas le voir.

9 – Il est à redouter une opération sous fausse bannière ou un attentat terroriste qui serait imputé à la Syrie, à l’Iran ou au Hezbollah qui pourrait relancer la machine médiatique et l’appareil militaire et faire diversion sur le grand Roque.  Dans  Abou Amama et la future dernière guerre de l’Empire   j’ai évoqué les dates symboliques américaines du 11 septembre ainsi que celles du calendrier juif du mois de septembre dont

  • La « Fête des Cabanes » du mercredi 18 au soir au mercredi 25 septembre 2013 à la tombée de la nuit après de laquelle il n’y a plus de repentir.
  • La « Kislev » du jeudi 21 novembre au soir du 23 novembre 2013 où il est question de la venue du Messie et de la délivrance. C’est ce que toutes les religieux  attendent par  leur désir d’asseoir une explication eschatologique à l’histoire et laisser au Messie fils de Marie le soin de les délivrer de leur adversaire.
  • La fête de « Hanouka » du mercredi 27 novembre au soir au jeudi 5 décembre 2013. Elle correspond à l’opération plomb durci contre Gaza en 2009.

10 – Dans le jeu d’inversion des positions, le Président syrien interroge l’Amérique en posant les questions sur lesquelles Obama et son Administration n’ont pas de réponses :

«Le Congrès (américain) va voter dans quelques jours, et je crois que le Congrès est élu par le peuple pour le représenter. Les élus devraient donc se demander : « Qu’apportent les guerres à l’Amérique ? » Rien. Aucun gain politique, aucun gain économique, et pas une bonne réputation»

 

Partie d’échec sur l’armement chimique : les bons et les mauvais joueurs.

Après l’échec du scénario libyen, l’Empire avait activé le  scénario irakien en Syrie et il le réactive ces derniers jours sous d’autres arguments aussi fallacieux que les précédents :

1 – Exécution d’une guerre totale unilatérale immédiate.

2 – Mobilisation d’une coalition internationale après les conclusions des experts de l’ONU sur le «chimique » dans la Ghouta près de Damas et guerre différée.

Contre une  solution politique conditionnelle :

1 – Départ du président Assad

2 – Remise de l’armement chimique à la « communauté internationale ou à la Russie

3 – Engagement de ne plus fournir le Hezbollah en armes.

C’est une plateforme de négociation ou de capitulation selon l’art et la manière de céder sur tout ou partie de ces revendications qui nous rappellent celles tentées en vain contre le Hezbollah pour le désarmer après sa victoire en 2006.

La subversion psychologique-diplomatique-médiatique qui veut croire qu’elle peut gagner sans livrer bataille ou qui veut pousser l’adversaire à céder à la peur et à négocier en position de vassal est à l’œuvre dans l’analyse des prétendus alignements  de l’Union européenne sur la France ou des prétendues propositions de Poutine à la Syrie pour éviter  la guerre.  Il y avait des fuites ou des suppositions depuis quelques jours comme une prière secrète souhaitant que la Syrie fasse une faute comme celle du survol d’un escadrille syrienne sur une base anglaise et qui pourrait inverser la décision des parlementaires anglais, ou attendant un false flag pour déclencher une guerre de représailles s’instaurant comme un fait accompli et faisant taire la crise de pouvoir aux États-Unis.

L’illusion d’une guerre ciblée et limitée ne doit pas faire oublier que les bombardements contre la Libye ont duré sept mois alors que tout le monde connait la faiblesse libyenne de par son armée et sa topographie. Elle ne doit pas faire oublier que les bombardements contre Belgrade ont duré 70 jours et que les Serbes n’avaient capitulé qu’après avoir été poussés par les Russes en quête d’ouverture avec l’Occident. Ni la Syrie ni la Russie ne peuvent tomber dans ce piège et s’ils le font ils auront tout à perdre.

Les experts de l’ONU n’avaient pas pour mission de chercher les auteurs, mais de confirmer l’usage d’armes chimiques. Les rapports déclassifiés affirment sans rien prouver.

Les médias pré embarqués cherchent non seulement  à obtenir l’adhésion de leur opinion qui refuse la guerre, mais elles participent dans l’effort de guerre pour amener les Syriens, leurs alliés et leurs sympathisants à capituler. Les médias dévoilent à leur insu l’intensité de  la guerre diplomatique et politique menée contre Damas pour l’isoler et brouiller son message. Les médias expriment aussi leur peur de ne pas voir les élus américains accompagner leur Président. Ils s’emparent donc de n’importe quel os à ronger que leur envoie l’Administration américaine qui ressemble de plus en plus aux derniers instants du Titanic quelques jours après son inauguration ostentatoire et ostensible.

La confusion sur les objectifs de guerre,  les faux discours conciliant ou abrutissant et la diversion médiatique ne peuvent cacher le premier commandement fondateur des États-Unis que les crétins musulmans et arabes occultent  dans leur analyse sur la Syrie : la violence. Contre cette violence il n’y a pas d’autres choix que refuser de s’y soumettre si nous ne voulons pas tomber sous l’emprise totale et implacable des autres commandements fondateurs de l’Empire : la vassalisation des autres.

C’est dans cette ambiance où les lobbys sionistes se mobilisent pour jouer tous les atouts sur tous les fronts que la Russie, l’Iran et la Syrie réalisent le petit (ou le grand) roque comme le montre le fil des déclarations de la journée de ce lundi 9 septembre en annonçant le désistement de la Syrie sur son armement chimique par la voie de son MAE à Moscou :

« Le ministre Lavrov a mis en avant une initiative liée aux armes chimiques. Je déclare: la Syrie salue l’initiative russe, fondée sur les inquiétudes des dirigeants russes concernant la vie de nos citoyens et la sécurité de notre pays » […] salue la sagesse des dirigeants russes qui essaient d’empêcher une agression américaine contre notre peuple ».

Répondant à la proposition du MAE :

« Nous appelons les dirigeants Syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international leur stock d’armes chimiques, et ensuite à le détruire, mais aussi à rejoindre pleinement l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques »

Il répondait au scepticisme de Kerry :

« Bien sûr, il pourrait remettre chaque élément de son arsenal chimique à la communauté internationale dans la semaine à venir – le remettre, tout cela sans retard et autoriser une vérification totale, mais il n’en a pas l’intention et c’est impossible à faire. »

Kerry – qui s’essouffle devant les voix qui contestent les objectifs et la légitimité de la guerre y compris au sein de l’armée et du renseignement américains – avait poussé son syllogisme jusqu’au paroxysme avec la certitude de ne pas se tromper :

« Les armes chimiques en Syrie (…) sont contrôlées de manière très étroite par le régime Assad. Bachar al Assad, son frère Maher al Assad et un général sont les trois personnes qui contrôlent le déplacement et l’usage des armes chimiques.

Dans cet emballement médiatique l’Iran par la voix de son envoyé à Moscou  intervient pour soutenir la proposition russe :

« Nous espérons que les efforts déployés au plus haut niveau en Russie permettront d’éviter la réalisation d’un scénario militaire », a déclaré M.Amir-Abdollahian lors d’une rencontre avec son homologue russe Mikhaïl Bogdanov.

Ban Ki-Moon saute sur l’occasion ainsi que les Allemands et les Anglais

Les médias déstabilisés un moment reprennent l’offensive pour soit mettre en doute la proposition russe et  l’accord des Syriens soit pour crier victoire et réclamer plus. Qu’est ce qui se passe au juste et que signifie ce retournement ?

Pour y répondre, on n’est pas obligé de faire de la politique ou des analyses militaires que nous laissons aux experts. Nous allons voir la signification du Roque dans une partie d’échecs pour dire la même chose que si c’était une zone de combat sans avoir l’angoisse de la vue du sang arabe et musulman coulant à flots.

Le roque est un déplacement spécial du roi dans le jeu d’échecs. C’est un dispositif de jeu non seulement technique, mais stratégique dans le dispositif de défense et dans l’imposition du changement de dispositif offensif de l’adversaire en modifiant le rapport des forces par la modification de la position des pièces. Il a valeur hautement stratégique pour ceux qui savent transposer l’échiquier sur une carte du monde et qui s’inspirent comme les Russes et les Iraniens, grands joueurs d’échecs, pour mettre en un seul coup le roi à l’abri de la concentration des forces tout en libérant et centralisant une tour qui se trouve mise dans l’axe central pour des opérations de renforcement de la défense ou de contre-offensive.

L’empire, habitué à ne pas trouver de résistance et de stratégie, se croyait seul à décider de la règle de jeu, en l’occurrence la sienne qui ne repose ni sur l’éthique ni sur l’esthétique de la victoire militaire.

Le jeu d’échecs se termine par l’abandon lorsque le roi est mis échec et mat ou lorsque le joueur très élégant et très lucide constate l’impossibilité de gagner la partie face à un adversaire plus fort. Il ne s’agit en aucun cas de tuer le roi ou de le mettre en prison. La bataille s’achève lorsque le roi n’a plus possibilité de se déplacer ou de se protéger. La beauté et l’humanisme du jeu d’échecs sont dans cet art subtil et intelligent de faire l’économie du temps en minimisant les  pertes de pièces maitresses et en élaborant des stratégies pour anticiper sur les coups de l’adversaire. Le Blitz est rarement utilisé, car il dénote un manque de savoir-vivre ou un affrontement entre deux parties inégales qui dans un cas comme dans l’autre n’honore pas le vainqueur. Le perdant qui n’a aucun respect pour ses pièces et qui joue dans la seule perspective de sauver le roi aura lui aussi manqué à la déontologie.

Gaspiller du potentiel et des ressources n’est pas dans l’esprit de la stratégie ni dans l’esprit de la vertu. S’exposer à des risques inutiles ou aller au suicide n’est ni la culture du jeu d’échecs ni celle de la guerre. Le roi peut et doit se déplacer et ne plus occuper l’axe central au profit de la tour latérale n’est pas lâcheté ou reculade, mais manœuvre de jeu. La manœuvre est loyale. Sa cohérence, son opportunité et son efficacité dépendent de trois facteurs qui sont son insertion planifiée ou improvisée dans le dispositif de combat (avant et après le Roque), la capacité de l’adversaire à prévoir ce coup et à lui trouver des parades, et bien entendu l’issue finale de la compétition.

Le jeu d’échec exige de la concentration et de la faculté d’adaptation. Le caractère du jouer, l’accord tacite, ou les impératifs de la partie jouée, peuvent imposer un rythme plus rapide, des sacrifices et une démolition spectaculaire pour que les adversaires puissent s’affronter sur un terrain dégagé et élaboré des stratégies singulières. Quel que soit le cas de figure, il y a des règles et une éthique, il y a des objectifs qui peuvent aller du plaisir de jouer à la gymnastique intellectuelle.

L’Empire et les révoltés partagent la même rage de destruction et le même mode de transgression des règles les plus élémentaires. Le jeu d’échecs, la guerre, la politique se rencontrent pourtant sur de multiples vérités où nous pouvons voir la faillite des révolutions arabes et des politiques américaines dans le monde arabe et musulman :

  • La démarche qui pousse à produire des kamikazes n’est pas la culture  de ceux qui ont à la fois conscience d’avoir de hautes responsabilités et lucidité sur les capacités de l’adversaire. L’acte d’héroïsme isolé et inconséquent ne change pas à l’équation. L’acte violent qui déshumanise ne produit pas toujours des soumis et des vaincus, mais des fragments de haine dont la seule stratégie et le seul désir de vie sont la terreur même si cette terreur ne touche que les mosquées et les souks.
  • L’échange sacrificiel d’entrée de jeu est l’affaire des non-initiés et des machines qui calculent vite sans émotion ni inspiration
  • La perte ou le gain militaire n’a aucune signification si le champ de bataille est un champ de désolation sans perspective politique, économique ou idéologique.
  • Le cynisme et le nihilisme du réalisme politique n’ont pas de place lorsque l’échiquier est une nation et les pièces des êtres humains.
  • Le pouvoir exercé dans l’isolat et la solitude sans gouvernés pour lui donner légitimité symbolique et continuité territoriale et sociale est une chimère.
  • Le respect des règles, l’esthétique et l’esthétique des joueurs sont aussi importants sinon plus que l’issue de la partie elle-même.
  • La mesure et l’humilité tant du gagnant qui ne se montre ni arrogant ni méprisant que du perdant qui surmonte la douleur de son échec en cherchant objectivement les faiblesses de son dispositif de jeu et les forces de celles de son adversaire.

Je dois reconnaitre que le Prophète Mohamed (saws) reste un modèle exemplaire pour celui qui veut comprendre l’efficacité et l’humanisme du vertueux obligé de livrer bataille avec l’art de la rendre économe en temps et en vie humaine. Je dois avouer que les enseignements philosophiques de Sun dans « l’art de la guerre » sont une éthique que l’Occident matérialiste ne peut comprendre. Je dois dire que nous venons d’assister à un Roque (petit ou grand) qui a dérouté les certitudes des uns et qui a confirmé la stupidité des autres. Il faut voir les médias arabes et français experts en manipulation pour évaluer l’impact psychologique de ce Roque politique. Il faut attendre les réactions de la presse américaine et celle des élus américains pour en saisir toute la portée.

Ceci dit on peut comprendre le désappointement du  secrétaire d’État, John Kerry, lorsqu’il réagit de cette manière : «Bien entendu, Bachar Al-Assad pourrait restituer l’intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale (…). Mais il n’est pas prêt à le faire, et il ne peut pas »,

Dans la foulée on peut comprendre la réaction de l’Arabie saoudite et des sionistes par la déclaration précipitée du chef d’état-major de l’Armée syrienne libre, le général Salim Idriss, dans un entretien à Al-Jazeera : « Nous appelons à des frappes et nous avertissons la communauté internationale que le régime d’Assad  dit des mensonges, et que le menteur Poutine est son professeur » […]  « Le régime (syrien) veut gagner du temps pour se protéger » […] « Je dis aux décisionnaires que nous connaissons ce régime, que nous l’avons expérimenté, et nous vous mettons en garde: ne tombez pas dans le piège de supercherie et de malhonnêteté » […] « Ils savent qu’un vote au Congrès américain arrive, et ils (Damas et Moscou)  savent que de telles frappes entraîneront la chute du régime d’Assad.

Je ne crois pas que le régime russe, syrien et iranien  soient des enfants de chœur et des personnes élégantes ayant la haute vertu morale de l’Islam ou l’éthique du jeu d’échecs, mais je suis persuadé qu’ils viennent de réaliser un Roque au sens technique, stratégique et symbolique du terme. L’Empire et le sionisme ainsi que leurs valets n’ont ni vertu ni élégance, et les alliés de la Syrie le savent.

Quel est le sens de ce Roque ?

1 – Acculer l’Empire dans ses propres contradictions et ses mensonges

2 – Gagner la bataille médiatique décisive sachant que les lobbies partent à la conquête des voix du Congrès dont ils connaissent l’importance, cette fois-ci, dans l’échiquier de la guerre du fait de la crise de confiance, d’autorité et de moyens de l’Empire lui permettant de gagner une guerre longue et ruineuse. Dans cette bataille l’armement chimique est comme une pièce dans l’échiquier sacrifiée pour continuer la partie sur un autre souffle, une autre stratégie

3 –  Le Président Assad sait que s’il fait les mêmes erreurs que Saddam Hussein et Kadhafi d’ouvrir ses portes aux experts de la CIA, de livrer son arsenal ou de se mettre à négocier en position de faiblesse, l’armée  et la Syrie, avec ou sans Assad connaitront le même sort irakien. Poutine doit savoir aussi que s’il plie il perdra ses gains internes et externes, car l’Empire lui demandera davantage jusqu’à l’humilier.

4 – Les Russes prennent l’initiative de placer la balle dans le camp américain en  demandant à l’Agence internationale atomique de procéder à une analyse des risques que présenteraient  les frappes américaines sur un petit réacteur nucléaire en Syrie.

5 – Les Russes, les Iraniens, les Syriens, les sionistes et les Américains savent que l’armement chimique syrien était une option ancienne choisie par la Syrie dans l’équilibre de la terreur face au nucléaire. Le pouvoir de dissuasion a le paradoxe de ne pas être d’un grand recours eu égard à ses effets. S’en débarrasser est à la fois se débarrasser de quelque chose qui ne va pas peser dans le rapport des forces, répondre implicitement au Pape François et gagner la communauté chrétienne d’Orient et d’Occident puisque la communauté sunnite semble en marge du conflit, acculer l’opposition qui subit des revers militaires, politiques et médiatiques.

6 – Les amalgames des médias français et arabes sur des arrangements de dernière minute ne peuvent changer la nature des problèmes ni la logique des conséquences de la confrontation ou des armées sur le sol syrien : défaite de l’axe de la résistance ou défaite de l’axe de l’Empire. Celui qui suit le monde arabe et l’entité sioniste sait que l’armée syrienne a changé de doctrine de guerre depuis longtemps : le nombre et la multiplicité des types de missiles embarqués sur véhicules terrestres et sur petites embarcations navales. Il n’est ni dans sa stratégie ni dans son intérêt de gazer des civils ou de faire subir le risque à la population  arabe syrienne, libanaise et palestinienne.

C’est ainsi que j’ai compris la partie qui se joue dans un temps qui avance inexorablement vers la guerre ou vers la paix aux risques et périls de l’Amérique et de la France… Poutine avait déjà gagné la partie symbolique et politique contre le génie champion du monde Kasparov.

Les Français hors du temps semblent planer sur un nuage de certitude scélérate. Ils ne voient toujours pas le monde changer et ils s’enfoncent de plus en plus dans le ridicule. Le dernier vaudeville de la charte de la laïcité comme symbole de la rentrée scolaire témoigne de l’absence de projet, de dimension politique, de consistance intellectuelle. Marie, la poire, et le pot au lait…  à la veille d’une guerre mondiale ! Hier, pourtant, la télévision française nous a gratifiés de reportages fictions romantiques et pathétiques sur le Jihad islamique en Syrie donnant l’envie aux jeunes ingénieurs séduits par le « martyr » sous la bannière de confusion  d’oublier leurs droits et leur devoir en France.  Il faut le faire.

Le grand Roque c’est d’avoir mis la Russie en première position comme garant de la paix mondiale et laisser les autres accoucher d’un serpent qui se mord la queue.

Le jour d’après Saint-Pétersbourg va  montrer toute sa splendeur et dévoiler les bons et les mauvais joueurs dans cette  partie d’échec sur l’armement chimique syrien. En ce qui me concerne, j’ai l’intime conviction que l’Empire et le sionisme ont perdu ce qui faisait leur force redoutable : l’art de cacher leur jeu. Ils sont dans une confusion telle qu’ils ont perdu l’initiative qui faisait leur puissance et leur supériorité. Dans ce jeu, les Chinois et les Iraniens annoncent chacun qu’ils vont lancer leurs plus grandes manœuvres militaires.

Le Congrès américain n’a pas toutes les pièces en main, mais il a la possibilité de changer le rythme  du milieu de la partie qui se joue tant en Syrie qu’aux Etats-Unis : déflagration dramatique ou négociation. Dans un cas comme dans l’autre le roi Obama est dans une position d’échec. Dans un cas comme dans un autre la fin de partie est échec et mat du système.

G20 Saint-Petersbourg : Le jour d’après

En quinze ans, les États-Unis ont mené dix guerres contre huit  pays arabes et musulmans. Ils ont gagné, par leur supériorité militaire et technologique, toutes ces guerres en un temps record. Un grand nombre de ces guerres a été mené avec la collaboration des Arabes dont le devenir  à l’existence et la survie sont liés à ceux de l’Empire et du sionisme.

Les pays arabes et musulmans n’ont, à ce jour, réalisé aucune alliance contre l’Empire ni échafaudé une stratégie de défense ni une doctrine militaire sauf acheter du matériel à l’Empire. La Syrie a des alliances et aurait une stratégie de riposte contre une agression sioniste de grande ampleur. Chacun attend de voir la suite.

Dans cette attente il est bon de rappeler que les États-Unis n’avaient atteint aucun objectif de guerre ni réalisé un gain stratégique autre que semer la mort et la désolation dans les populations arabes et musulmanes qui haïssent de plus en plus l’Amérique.  Lorsqu’Allah (swt) hait un homme ou une nation, il rend ses œuvres et son comportement haïssables. La haine que suscitent l’oppresseur et l’arrogant chez les opprimés puis dans l’ensemble de l’humanité est en soi le signe de leur fin proche et dramatique en dépit de leur puissance sans qu’ils se rendent compte, aveuglés par leur hybris, cette folie arrogante, cette démesure, cette violence passionnelle qui habite les damnés de la terre et de l’Enfer.

Leur guerre meurtrière leur avait couté cinq mille milliards de dollars (5 000 000 000 000 $), les a plongés dans une crise financière, économique et morale sans qu’ils ne prennent conscience que le désordre qu’ils ont semé va fatalement les engloutir comme Pharaon, les pousser au suicide collectif comme l’Empire romain ou les anéantir comme Ad et Tamoud. Ils continuent de tromper les insouciants, les nihilistes et les cyniques en parlant d’une guerre en Syrie ciblée, propre et peu couteuse en vie humaine et en argent dont ils sortiront victorieux. Ils sont menés vers leur fin :

{L’exemple de ce qu’ils dépensent dans cette vie terrestre est comme l’exemple d’un vent chargé de crissement : il frappa la récolte de quelques gens, qui se sont fait injustice à eux-mêmes, et l’a détruite. Allah n’est  point injuste envers eux, mais ils sont injustes envers eux-mêmes.} Al Imrane 119

L’âne de Buridan

La topographie de la région, la défense syrienne et le renseignement russe obligent l’armée américaine à déverser son stock de munitions sur la Syrie et rendent ainsi rédhibitoire le cout de la guerre pour des objectifs que personne ne sait et pour des conséquences que personne ne connait. Nous sommes dans le comble de la confusion entretenue dans la région qui va fatalement se déplacer (elle l’est déjà) dans le cœur du système américain et dans le corps de leurs alliés. Toute résistance et toute riposte syrienne (et ses alliés) sera un facteur d’entropie dans le dispositif de l’Empire qui doute psychologiquement malgré sa supériorité technologique. L’engrenage de la violence sans gain économique et politique sera un désastre pour les Etats-Unis. La question paradoxale n’est plus de savoir si l’Amérique va aller en guerre et si elle va gagner, mais est-ce que la Syrie va accepter la confrontation sans capituler et résister suffisamment.

L’Empire connait cette équation et y va à contre cœur poussé par son arrogance et par des alliés qui ne pèsent rien en termes de stratégie et de combat. Le destin est ironique.

La Syrie et ses alliés ont une autre carte stratégique : décider d’impliquer l’entité sioniste dans la guerre à n’importe quel moment de la bataille. Il leur suffit de résister pendant les 90 jours de guerre et de ne pas s’effondrer puis d’élargir le front ou de cibler l’entité sioniste dès les premières frappes. L’armée syrienne et ses alliés ont des cartes à jouer, des petites cartes qui peuvent changer la règle du jeu. La première et grande carte jouée par l’Empire et ses vassaux avait déjà échoué : faire tomber le régime syrien et livrer la Syrie aux « rebelles » avant de la partager en 3 ou cinq entités.

Le Hezbollah avait apporté la surprise en s’engageant en Syrie. Il peut réserver d’autres surprises. C’est la carte maitresse qui peut éviter le conflit sunnite chiite et faire basculer la guerre médiatique et psychologique. Cette carte peut entrainer des bouleversements dramatiques pour l’Empire qui sera confronté à un assaut sanglant et répété contre ses intérêts au Moyen-Orient et en Asie.

La troisième carte serait l’entrée en jeu de cellules subversives dormantes iraniennes et syriennes dans les pays du Golfe et aux Etats-Unis. Les pays du BRICS et l’Amérique latine auraient alors toute la latitude pour mener à leur tour leur guerre subversive médiatique et économique contre l’Empire ou contre ses périphéries pour l’affaiblir et l’isoler en le présentant comme Néron le suicidaire. Il est impossible d’imaginer la Russie et la Chine se retirer de ce conflit ou de croire que les forces russes en Syrie sont en tourisme. La pauvre Libye et Kadhafi étaient peut-être l’appât que les Russes et les Chinois ont laissé au travers de la gorge de l’OTAN. Les Anglais semblent l’avoir compris.

Le congrès américain peut prendre conscience et refuser cette guerre avec la possibilité d’une guerre intérieure entre les centres de décision aux Etats-Unis. Il peut l’encourager ou exiger plus, mais il va aller vers une impasse lorsqu’on connait l’ampleur du déficit budgétaire, les rivalités économiques mondiales, et la volonté des BRICS de se passer du dollar. Ils ne seront jamais épargnés de la Fitna qu’ils ont semée dans le monde arabe et musulman. Jamais les monarchies arabes ne s’en sortiront indemnes de cette Fitna.

Dans cette Fitna, j’ai eu l’occasion de m’interroger sur les buts de guerre que l’opposition armée avait cherché à obtenir en s’attaquant au système de défense anti aérienne  de l’Etat syrien qu’il a commencé à construire pour passer à la phase de dissuasion contre l’entité sioniste par une doctrine et des installations qui reposent sur les missiles au lieu de l’aviation. Les sabotages réussis ne changent pas grand chose dans le rapport de forces, mais posent de nouveau le rapport à la morale, à l’intelligence, à l’Islam et à la nation d’une opposition qui ne sait pas construire sa révolution ni sa lutte armée et qui sape les capacités défensives de la nation arabe et qui assassinent les généraux qui ont encadré la résistance palestinienne et libanaise contre les agressions de 2006 et 2009. Beaucoup de questions que le temps va poser et leur donner des réponses.

Le compte à rebours a commencé. Les Occidentaux sont confrontés à leurs vieux démons de la mythologie, l’âne de Buridan qui hésite entre boire ou manger et qui finit mort de soif et de faim, le roi grec qui a volé un trésor aux Dieux et qui a été condamné à manger sans satiété, et qui a fini par bouffer son royaume avant de manger sa propre chair pour satisfaire ses appétits.

Obama est dans cette posture contradictoire et hésitante. Il est dans la psychologie du Pharaon qui voit les Signes et les comprend, mais qui continue à défier la vérité et à philosopher avant de prendre en chasse les petites gens conduits par Moïse (saws) qui le mènent au lieu de sa noyade et de ses armées, lieu inscrit dans le Dessein d’Allah (swt).

Même si tout ce bruit médiatique a pour dessein d’amener le régime syrien à capituler, à faire des concessions, ou à partager le Moyen-Orient entre la Russie et les États-Unis, il y a des signes qui ne sont pas trompeurs et qui remontent bien avant la crise syrienne et les révolutions arabes. Ils sont dans la nature même de l’Empire appelé à décliner et dans la nature de la résistance appelée à triompher.

Nous allons voir plus loin que le Coran nous donne la clé pour comprendre ce qui se passe et deviner la suite : la mise en abîme graduelle.

Les deux questions à surmonter :

Bien entendu, les empressés et les désespérés se posent des questions et doutent.

Est-ce qu’Allah donnera la victoire à Bachar Al Assad le tyran? Question fallacieuse qui se focalise sur un homme pour faire oublier l’origine du problème : l’Emprise, le sionisme et leurs vassaux qui s’imposent devant l’incompétence des musulmans à s’éveiller à l’universel de leur religion et au drame de l’humanité se contentant de subir leurs tragédies et celles des autres une fois que le Wahn de la décadence et de la colonisation les a habités.

Pourquoi Allah nous laisse-t-il dans cet état ? Question des ignorants qui refusent de voir leurs responsabilités dans les malheurs qui les accablent ! Question des ignorants qui ne voient pas le Dessein de Dieu se réaliser dans l’histoire humaine selon Sa Volonté et non selon notre volonté. La mystique de l’Histoire que j’ai expliqué dans le livre « Les révolutions arabes : Mystique ou mystification ? » et que nous avons bafouée par des arrangements d’appareils et par la transgression du sacré s’accomplit sur l’hyperpuissance.

La réponse attendue demain ou dans quelques années :

Je n’aime pas recourir aux explications eschatologiques de l’histoire, car le Coran nous donne le cadre suffisant que la raison peut plus ou moins interpréter ou transposer à une réalité semblable :

{Et ceux qui ont démenti Nos Signes,  Nous allons les conduire graduellement (vers leur perte) par où ils ne se  savent pas. Mais Je leur accorde un délai, car certainement Ma manœuvre est infaillible.} Al Aâraf 182-183

La perte inéluctable est vraie. C’est du concret, ce n’est pas de l’abstrait même si les conditions et la manière sont énoncées d’une manière abstraite pour signifier que tout est possible et de la manière la plus inattendue et à laquelle le savoir des transgresseurs, leur intelligence, et leur perception ne peuvent prévoir ni anticiper ni parer. Le Croyant voit, par le regard de la foi, les Signes. Il parvient parfois à un niveau d’abstraction à contracter le temps et l’espace. Il devine les Signes écologiques, psychologiques, politiques, moraux, économiques, géostratégiques et autres qui témoignent de l’entraînement progressif de l’Empire vers sa destruction, destruction qui échappe au contrôle des mégas intelligences de l’Empire comme Catherine leur a échappé.

La Syrie n’a pas les moyens de résister à la force de destruction de l’Empire qui peut frapper de loin sans s’exposer à une riposte qui pourrait  le mettre en échec. Les alliés immédiats de la Syrie (Russie, Hezbollah et Iran) peuvent changer le rapport de force en entrant dans le conflit et en lui donnant les moyens de s’élargir et de se prolonger faisant entrer le système dans une accélération de sa crise.

Même si la Syrie se fait écraser et ses alliés se font contenir, l’Empire commence déjà à manifester les signes de son déclin. Les BRICS qui représentent 50% de la planète s’opposent à l’Empire et vont agir de telle manière que cette agression soit la dernière, car il y va de la survie de la planète. Diplomatiquement, politiquement, idéologiquement, financièrement, économiquement et militairement l’Empire va se trouver dans l’obligation de la retraite.

Paradoxalement que cela puisse se présenter, en Syrie comme à Stalingrad, les experts pensent que le Blitz sur un champ de bataille peut donner un résultat contraire à son effet dévastateur immédiat. Le bombardement de l’entité sioniste contre le HAMAS et le Hezbollah ont montré non seulement  ses limites, mais son effet inverse : le plus puissant a perdu, en ne réalisant pas ses objectifs de guerre à court terme et en donnant l’espoir à la résistance de le vaincre dans une prochaine confrontation. Une fois surmonté l’effet de choc, l’instinct de survie du faible qui refuse le mutisme peut pousser le puissant à l’impuissance.

Dans mon livre « Gaza : la bataille du Forqane », j’ai longuement expliqué ce phénomène et ses conséquences tant sur la résistance que  sur les alliés de l’Empire et du sionisme. Dans « Le dilemme arabe et les dix commandements US », j’ai analysé comment l’Empire allait confisquer les « révolutions «  arabes et semer le chaos dans le monde arabe et tout particulièrement en Libye et en Syrie pour finalement se retourner en Égypte et remettre le chaos. L’Empire est comme un organisme agonisant, mais disposant de moyens titanesques qu’il ne sait plus utiliser et qu’il finira par retourner contre lui-même.

Pour comprendre la logique coranique  et  faciliter sa transposition dans le cas historique contemporain, il nous faut relier les Ayat 182-183 de la sourate Al Aâraf  avec d’autres énoncés coraniques  qui vont éclairer davantage leur sens selon la règle qui dit que le Coran explique ou explicite le Coran :

A –  Les deux énoncés qui viennent en amont disent :

{A Allah appartiennent les plus beaux Noms, invoquez-Le par eux. Laissez ceux qui déforment Ses Noms. Ils seront punis de ce qu’ils faisaient.}  Al Aâraf 181

Ni l’Empire, ni le sionisme ni leurs valets arabes et européens ne sont conscients qu’ils sont en train de bafouer et de déformer les Noms d’Allah en s’attribuant des attributs démiurges de grandeur, de justicier, de puissance, de vengeance contre les peuples et les petits États. Ils s’exposent de plus en plus au Châtiment divin.

Les élites musulmanes et arabes, politiques, intellectuelles et religieuses, parlent au nom d’Allah et se donnent le droit de déclarer un tel croyant et un tel autre mécréant se réservant droit de vie et de mort sur les peuples, accordant légitimité ou illégitimité au pouvoir aux uns et aux autres. Ils rendent licite ou illicite ce que leur dictent leurs opinions,  leurs  intérêts, leurs « médiatiseurs »   et leurs financiers. Chaque jour qui passe, nous les voyons, désavoués par l’intelligence qui analyse et par les faits qui s’imposent.

{Et de ceux que Nous avons créés, il est une communauté : ils guident par la vérité, et grâce à elle ils sont justes.} Al Aâraf  182

Parmi les créatures d’Allah il y a les musulmans et les non-musulmans, les Croyants et les non-croyants, les bons et les méchants. Tous sont soumis à l’épreuve de vérité. La Vérité est absolue lorsqu’il s’agit de la Parole d’Allah, de Son Décret, de Son Dessein que nous pouvons connaitre que partiellement et imparfaitement. Le musulman dispose du Coran, de sa foi et de sa vertu pour accomplir l’effort de se rapprocher de la Vérité. La vérité est aussi relative et globale. Dans ce cas, elle est celle que toute l’humanité partage et qui permet de distinguer le bien du mal, le beau du laid, le vrai du faux, le juste de l’injuste, le sensé de l’insensé. La vérité globale peut être singulière, c’est celle de la vérité que partage l’humanité qui vient à être éduquée et spécialisée par la science ou par la foi.

C’est dans ces multiples rapports à la vérité et dans leurs manifestations dans la réalité sociale et intellectuelle que les Signes de la fin de l’Empire sont mis à la portée du plus grand nombre. Dans l’article « Abou Amama et la future dernière guerre de l’Empire », j’ai analysé les scénarios probables et les positions des différents acteurs à la veille du G20 ainsi que la confusion sur le vote des élus américains. Il faut les reprendre à la lumière de ce rapport à la vérité et à la réalité sachant que le terme coranique Al Haqq désigne à la fois la réalité et la vérité.

Nous voyons que le Pape,  l’Église russe et les Églises arabes d’Orient se sont mobilisés pour refuser l’imposition d’une guerre injuste. Le président français qui est dans les traditions cléricales un officiel de l’Eglise catholique refuse de se joindre à l’appel de paix lancé par les chrétiens du monde comme il refuse d’écouter les 70% de son peuple opposé à la guerre. Il préfère servir l’Amérique et son projet destructeur faute de projet de gouvernance et de rôle à jouer dans le monde. Ce sont des signes qui ne sont pas trompeurs. Ils auront sans doute des répercussions sur la fin de l’Empire qui va se trouver de plus en plus haï, isolé et menacé dans le monde.

Dans ce rapport (vrai ou maquillé)  à la vérité des Églises sur la guerre et ses faux alibis, nous constatons le silence affligeant des élites religieuses et intellectuelles musulmanes et  arabes. Les seules voix sont celles des sunnites syriens qualifiés de savants de palais par les opposants. La grande voix de Palestine, de la Mosquée sacrée d’Al Qods, a été interdite de parole par les infantiles se réclamant des Frères musulmans ou des mouvements djihadistes. Les autres voix ne sont pas crédibles, car elles ne posent pas le problème de témoignage dans un rapport à la vérité, mais un clivage idéologique et dans une vengeance politique : incriminer l’Islam politique.

La vérité est effrayante : les partisans de l’Islam politique sont silencieux. Les vassaux du sionisme et les insensés infantiles et incultes ne se taisent pas, ils parlent au nom de Dieu pour défendre l’Empire et le supplier de détruire un pays arabe et musulman.

Cela fait des années que moralement et intellectuellement je me suis préparé à voir l’inculture géostratégique et la culture d’intrigue saper  nos intelligences et nos émotions comme elles avaient déjà sapé nos territoires avant et après la colonisation.

Louange à Allah qui m’a permis de me questionner,  d’écrire et de faire des conférences sur l’Islamophobie et de la montrer dans ce qu’elle est c’est-à-dire « Deus Machina », une machination diabolique, une fabrication diabolique, un engrenage idéologique, médiatique, diplomatique, psychologique pour mener une subversion et une guerre contre nos mentalités et nos territoires pour le compte de l’Empire et du sionisme qui s’imaginent que la fin de leur déclin est synonyme de la fin de notre éveil. Ils ont bien imaginé et bien exécuté le scénario qui rend l’humanité méfiante envers les musulmans et les musulmans défiants les uns contre les autres. Il n’est pas fortuit que l’appel de paix des Eglises soit suivi et accompagné des exactions contre les chrétiens et tout particulièrement contre  Maaloula en Syrie abritant le site religieux et historique le plus ancien de la Chrétienté. Aucun musulman croyant en Dieu ne peut transgresser le sacré des autres ni attenter à leur vie. Aucun musulman ne peut se taire devant cette transgression. Les officiels et les imposteurs de l’Islam se taisent. La vérité les dévoile, mais comme leurs maitres, ils ne sont plus capables de distinguer la vérité du mensonge.

Lorsque j’ai vu l’acharnement mis pour transformer l’Islamophobie en fonds de commerce et pour la focaliser sur le racisme à l’encontre des banlieues françaises et la déboiter des enjeux stratégiques, j’ai compris combien l’emprise idéologique de l’Empire et de ses vassaux sur les esprits et les sentiments des musulmans était grande. Je dis et je le répète ici ce que j’ai écrit : l’association internationale des savants musulmans confiée à un sénile, financée par les Qataris, impliquée dans l’esprit partisan,  et noyauté par quelques Libyens qui ont conduit leur pays à la ruine, a été mené vers sa ruine pour perdre sa crédibilité dans la gestion des grands dossiers du monde arabe et musulman qui pouvaient rendre  difficile la tâche de l’Empire de mener ses guerres et de se maintenir en vie : la Palestine comme projet de libération, l’éveil islamique comme projet de civilisation,  et le rapport sunnites chiites comme projet de fédération.

Je ne suis pas en train de faire dire au Coran ce qu’il n’a pas dit, mais je décris comment il colore mon imagination et élargit mes évocations lorsque  je tente de lire la réalité, libéré des influences idéologiques et médiatiques. Pour l’instant, je me suis très peu trompé dans mes analyses sur la « révolution » arabe et sur les Pygmalions islamistes et non islamistes à qui l’Empire accorde des tribunes et des honneurs.

Dans ce rapport à la vérité nous voyons la Russie de Poutine, malgré une opposition intérieure pro occidentale, maintenir sa position par rapport au droit international et son soutien à la Syrie. À l’opposé, nous voyons Erdogan s’impliquer dans un délire de fou pour une guerre totale en Syrie. Il est impossible que la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar et les autres bédouins puissent nourrir une telle haine pour le Président Bachar Al Assad jusqu’à prendre le risque de détruire la Syrie et de se trouvé impliqués dans un conflit qui va mettre en danger la stabilité de leur pays ? Nous pouvons trouver explication dans cette haine dans les mécanismes de l’Islamophobie.

Nous ne pouvons pas comprendre comment un musulman se réclamant du Coran peut s’impliquer dans la haine ou peut avoir de la haine pour un musulman plus que pour l’Empire et le sionisme. Nous ne pouvons toujours pas à comprendre comment un acteur de la vie politique et intellectuelle du monde arabe peut imaginer qu’il y a possibilité d’arrangement avec l’Empire ou de ruse avec le sionisme justifiant la destruction d’un pays arabe comme la Syrie ou la Libye. Nous ne pouvons toujours pas comprendre comment les limbes d’un Arabe et d’un musulman peuvent oublier facilement le colonialisme et ne pas voir l’Irak, le Soudan, l’Afghanistan, la Somalie et tous ces pays marqués par la cruauté et la régression de l’Empire.

En citant ces versets et en les méditant nous comprenons aussi que jamais Allah ne fera tomber un Tyran et son Empire si face à eux la vérité ne se manifeste pas comme alternative crédible et puissante. Dans la résistance globale, j’ai montré comment Moïse a mené le combat contre Pharaon et l’a gagné sur le terrain de la foi et de la vérité qui a dévoilé les mensonges de Pharaon et de son système économique, politique, médiatique et militaire. Le monde musulman et les mouvement islamiques ne sont pas encore prêts à assumer la vérité. Ils cèdent à l’émotionnel, aux arrangements d’appareils, à la dénonciation simpliste ou  à la violence.

B – L’énoncé coranique en aval

L’énoncé coranique en aval de celui que nous venons d’évoquer apporte d’autres clarifications sur ce qui se passe et risque de se passer :

{N’ont-ils donc pas médité ? Leur Compagnon (le Prophète Mohammed)  n’a aucune folie : il n’est qu’un avertisseur évident.  N’ont-ils donc pas contemplé le Royaume des Cieux et de la terre, et toutes les choses qu’Allah A Créées, et que peut-être leur terme s’est rapproché ? En quel discours après cela croiront-ils ? Celui qu’Allah Condamne au Fourvoiement n’a point de guide. Il les Laisse s’aveugler dans leur tyrannie.}

Ainsi dans la crise graduelle qui conduit l’Empire à sa fin nous sommes interpellés sur trois éléments essentiels dans notre foi et dans notre démarche :

Le Prophète (saws) est notre guide. Prendre les conditions politiques et historiques pour justifier la transgression des paroles de Mohamed (saws) c’est le considérer comme un fou, un insensé, un homme du passé révolu, un être qui a oublié de nous transmettre l’intégralité de notre religion, et de nous avertir des conséquences des transgressions. Mohamed (saws) a interdit de porter atteinte à la vie sacrée ou de convoiter le pouvoir.

L’univers, l’Histoire et les Signes témoignent de la fin de toute chose. La fin de l’Empire est inscrite dans l’ordre des choses. La fin du monde et le Jugement dernier sont vérité absolue. Il ne s’agit pas d’en débattre ou d’en faire des émissions qui cultivent la fascination, mais de construire la vigilance et le sens des responsabilités par la quête du salut ultime. Quel est le sens de se salut lorsque le musulman fait alliance avec celui qui opprime les musulmans et les agresse,  lorsqu’il se permet de verser le sang d’un innocent, ou lorsqu’il devient une caricature hideuse, mais fausse de l’Islam.

Les égarés, affichant leur arrogance impériale ou leur bigoterie de vassal, ne peuvent lire et comprendre les signes qui témoignent de leur tyrannie au sens propre du terme ou au sens symbolique.

C’est ce cadre coranique qui nous permet d’entrevoir les évènements comme signes annonciateurs de la fin des uns et de l’émergence des autres. C’est dans ce cadre que nous avons annoncé que la tyrannie de l’Empire risquait de se retourner contre lui et faire en quelque sorte que le vote attendu des élus américains ne devienne un autre signe marquant de la  déroute du système ou le début d’une guerre intérieure, politico idéologique et militaro administrative, accélérant la décomposition et la fragmentation du système. Pour l’instant la presse américaine présente la majorité du  non comme le plus probable. Le oui minoritaire serait par contre extrêmement radical. Le oui et le non peuvent isoler le Président et faire entrer le système en crise prolongée pendant, avant et après la guerre imminente ou différée.

C – L’énoncé de la sourate Al Qalam

Comment seront les prochains jours, les prochaines semaines ou les prochains mois ? La loi de l’Istidraj est vraie, ses circonstances de temps, de lieu et de modalités d’action  ne relèvent que du savoir du vouloir  et du pouvoir d’Allah. La sourate Al Qalam  confirme et explicite la loi de la graduation et ses conséquences :

{Laisse-moi donc avec ceux qui démentent ce Coran, Nous allons les conduire graduellement (vers leur perte)  par où ils ne se savent pas.  Mais, Je leur accorde un répit, car certainement Ma manœuvre est infaillible. Leur aurais-tu jamais réclamé, pour ta mission, un salaire qui aurait pu leur peser? Ou détiendraient-ils le Ghayb pour les inspirer quoi écrire? Persévère donc,  soumets-toi au Décret de ton Dieu et ne sois pas comme l’homme au poisson, lorsqu’il appelait (Dieu) en étant en colère. S’il n’eut été sauvé par une Grâce de son Dieu, il aurait été rejeté et réprouvé sur la côte aride.} Al Qalam  44 à 50

1 – Allah est le seul et véritable agissant.

2 – Ceux qui sont conduits progressivement à leur perte ne peuvent deviner le moment et le lieu de leur perte.

3 – Le Dessein d’Allah est écrit, infaillible et imparable ; Nul ne peut le consulter ou le modifier.

4 – Le Prophète (saws) et ses adeptes doivent attendre la Promesse avec patience, constance, endurance et persévérance. Nul n’est autorisé à se laisser dominer par ses sentiments et croire que le destin s’accomplit selon ses désirs au risque de se voir rejeté et méprisé.

Ceux qui se sont empressés de semer le chaos et à appeler l’Empire pour régler un contentieux politique interne ou réaliser un Khalifat islamique régional au prix de l’effusion du sang et du désordre ne sont ni aptes à gouverner ni aptes à donner des titres de vertu. Ils ne représentent pas la ligne du Prophète. A ce jour, ils n’ont toujours pas fourni des arguments religieux ou politiques pour justifier leur sédition et leur Fitna. Il ne s’agit pas d’être pour ou contre Bachar, pour ou contre la solution islamique,  mais de s’inscrire dans la vérité coranique, sinon dans celle que partage l’humanité qui ne diffère pas de celle du Coran.

Il s’agit de guerre, d’enfants,  de soldats et de combattants musulmans qui vont mourir alors il faut dire la vérité que les arguments fallacieux tentent de masquer en faisant des jeux de mots ou en se cachant sur des hadiths tel que celui qui dit qu’Allah frappe le tyran par le tyran et l’injuste par l’injuste et que par conséquent Kadhafi et Bachar Al Assad comme Saddam Hussein sont des tyrans frappés par d’autres tyrans, et c’est ainsi. Ceux qui réfléchissent et parlent ainsi ont désacralisé la vie humaine et se considèrent comme des pieux, des vertueux, des justes, alors qu’ils sont des fauteurs de troubles qui n’ont aucun crédit moral, religieux ou intellectuel à faire valoir. L’expérience a montré qu’ils sont pires que les tyrans qu’ils veulent combattre quitte à détruire un pays,  exterminer un peuple, et renforcer un Empire pourtant agonisant.

 Graduation et science dans la marche de l’Empire vers sa fin inexorable

istidraj

{Nous allons les conduire graduellement (vers leur perte) par où ils ne se  savent pas.}

L’Isdiraj, la gradation, est le passage de marche en marche dans un sens ascendant ou descendant. L’Empire peut évoluer jusqu’à atteindre l’apogée de sa puissance puis imploser ou se désintégrer comme il peut évoluer progressivement vers la décadence et disparaître en perdant de sa puissance, de son rôle et de sa place dans le monde. Il peut aussi être soumis aux deux mouvements le rendant totalement désorienté, confus et incohérent, présentant le paradoxe d’une puissance en expansion et d’une faiblesse en expansion aussi. Soumis à des forces contradictoires il finit soit par se déchirer de l’intérieur aidé en cela par les  effets extérieurs  de sa force ou de sa faiblesse ou soit se briser à l’extérieur ne pouvant plus compter sur ses forces intérieurs contradictoires. C’est une fin tragique sur le plan historique. L’Amérique porte les symptômes de tous les scénarios de  fin tragique et lamentable.

L’Isdiraj c’est aussi la mise en séquence pour signifier un mouvement qui devient moteur de sa propre dynamique. L’empire est conduit par son propre élan vers l’accomplissement de plus en plus accéléré de l’épuisement de son énergie avant de finir épuisé, sans ressources, sans dynamique. Allah les fait donc courir vers ce qui va provoquer fatalement leur perte.  Allah ne dit pas si ce qui va provoquer la fin de l’Empire sera grand ou petit, dominant ou dominé. Le contexte ainsi que le sens du Coran laisse comprendre qu’il s’agit d’un rapport de force disproportionné entre  le Tyran et son adversaire.

L’Isdiraj c’est aussi l’enroulement. Il faut voir mentalement et symboliquement l’image d’une feuille enroulée sur elle même puis transposer le signe sur une civilisation, une société, un moment historique.

L’Isdiraj c’est aussi une référence à la proportionnalité dans le sens où le châtiment divin qui survient toujours à l’improviste frappe les cités injustes selon le degré de perversités et de crimes commis. Plus les crimes sont grands en nature, en intensité, en durée,  en étendue et en masse de participants plus le châtiment vient différé et dévastateur. Si Allah se comportait avec empressement il y a longtemps qu’il n’y aurait plus de vie sur terre.

Enfin L’Isdiraj appelle du temps. Allah est Créateur du temps et de l’Espace, Il accorde des étendues d’espaces et des délais de temps que nous pouvons appeler répit, répit d’épreuves des hommes les uns face aux autres, et répit de preuves par le principe de justice et d’équité qu’Allah a décrété. Plus la civilisation est grande, plus la mise en abîme est profonde dans le temps, dans l’espace et dans le rapport entre les dons qu’Allah accorde et le mauvais usage que les tyrans en font contre d’autres hommes et d’autres peuples, et bien entendu plus le Châtiment d’Allah est terrible.

Savoir (ya’lamoun) et percevoir, se rendre compte, s’apercevoir, prendre conscience ou ressentir (yach’ouroun) sont deux notions différentes. Le Coran les distingue ;  les traductions ou les commentaires qui  ne le font pas occultent la dimension du Coran et limite la portée de l’analyse sur la réalité.

Le terme savoir est primordial pour comprendre la crise et son issue. Par le savoir on recense,  mesure,  analyse,  compare,  juge et  décide en vue de comprendre, anticiper et  agir pour faire un gain ou se protéger d’une perte dans le domaine scientifique, politique, économique et militaire. L’absence de savoir laisse le ressenti par l’instinct prisonnier de l’inconnu et du doute qui naît de l’impossibilité de comprendre les composants et les circonstances d’un phénomène redouté d’une manière confuse.

Nous savons que le savoir humain est relatif. La construction de ce savoir relatif exige une abstraction sur les facteurs et sur leurs interactions. Le savoir devient nul lorsque les facteurs et leurs interactions ne sont plus contrôlable soit par leur complexité soit par le nombre de leurs inconnues, soit par leur déroulement échappant à la logique humaine et à ses instruments de mesure et de calcul. Sans parti pris, force est de constater que le système mondial est entré dans une logique d’entropie qui le rend incapable de voir l’ensemble des facteurs et  d’agir sur leurs interactions…

{sourds, muets, aveugles, ils ne raisonnent plus} Coran

Par une ellipse, le Coran nous dit que sur le plan cognitif, affectif, idéologique, économique, politique, scientifique, technique, technologique et organisationnel, le système impérial dispose des moyens de puissance, de manipulation et de savoir qui vont s’avérer  impuissants à stopper sa chute et son déclin. Contre le Décret divin tous les stratagèmes s’effacent et contre le Châtiment divin les plus grandes civilisations s’effondrent.

Par ailleurs en se plaçant sur le savoir, le Coran renforce la dramatique de la chute de l’Empire qui se croit invulnérable par sa puissance et son savoir, car le système tyrannique perçoit le danger, vit dans l’inquiétude, subit l’angoisse du haut de sa puissance contre un danger qui le guette et qu’ il a du mal a mesurer scientifiquement et dont il a du mal a s’en prémunir. Il vit dans la confusion totale.

Pour comprendre le rapport de l’Istidraj au savoir  dans cette Aya il faut imaginer un homme, une société, une armée, une civilisation, un phénomène pris dans une torsion, une accélération, un enroulement, une séquence sur laquelle il n’a plus prise et dont il ressent le danger, mais dont il ne sait ni la fin ni la réalité. Le Décret divin avait opéré une « mise en abîme » des Arabes qui avaient persécuté le Prophète (saws) et élaboré des machinations diaboliques contre lui et ses compagnons. C’est le même Décret divin qui gouverne l’histoire humaine.

Pour comprendre le rapport de l’Istidraj au savoir il faut savoir que l’injuste va se déplacer de la sécurité et de la puissance vers l’insécurité et la faiblesse sans savoir comment se fait ce déplacement ni vers où il conduit tout en ressentant de l’inquiétude au fur et à mesure de la vitesse et de la durée du déplacement qui font perdre les repères traditionnels sécurisant sur le plan psychologique sans apporter des réponses objectives.

Par le conflit interne entre le bien et le mal, l’Empire perçoit son  inquiétude ; par la cupidité et la convoitise, il  redoute la fin de ses privilèges. Par l’absence de savoir sur les moyens, les circonstances et les modalités de sa fin, l’Empire est confronté au châtiment de tous les égarés dans cette existence : la perte de sens, l’absence de finalités… Lorsque le savoir qui se construit sur l’étude de faits réels déserte les élites, alors la politique, la sociologie, l’économie et les médias s’inventent des faits tenant lieu de savoir s’impliquant dans le faux et tombant dans le piège de leurs mensonges et de leurs falsifications.

Nous pouvons facilement imaginer le système américain cultivant à son détriment le paradoxe de l’hyperpuissance impuissante,  de l’impuissance dévastatrice, du savoir vain, de la science sans conscience, d’une armée sans objectifs de guerre, sans budget, sans enthousiasme populaire. Nous pouvons voir comment les appareils idéologiques et médiatiques de l’Empire et du sionisme qui façonne la configuration, le contenu et la portée du savoir se trouvent emballés, excités, incapables de délivrer un message cohérent et crédible pour garder sous leur emprise les esprits de l’humanité.

Obama l’élu du système qui a joué au Pygmalion-Homme providence se trouve dans la confusion totale, à la fois  exprimant et entretenant la confusion d’un système qui perçoit sa confusion et sa fin, mais ne sait pas comment conjurer ce qu’il craint alors qu’il déclinant  au sommet de sa grandeur ou agonisant au bas de sa chute.

D’après ce que j’ai lu, personne ne sait d’où viendrait la force de résistance de l’armée syrienne, car nul ne sait de quel armement elle dispose,  ni de quelles fortifications elles disposent, ni de quelle technicité et technologie elles disposent. Les experts non alignés sur l’Empire, le sionisme et les Bédouins arabes avancent l’idée que l’armée syrienne n’a pas mobilisé toutes ses forces contre la rébellion armée car elle savait qu’elle devait faire face à une agression de l’Empire, du sionisme, de la Turquie, des Arabes ou d’une coalition internationale. Nous allons connaitre le dénouement dans quelques jours, quelques semaines ou quelques années, si Allah nous prête longue vie.

l’explication eschatologique de l’Histoire n’est pas un savoir

L’Internet regorge d’explication eschatologique juive, chrétienne et musulmane sur ce qui va se passer. Chaque partie et chaque partisan pro Assad ou anti Assad s’attribuent les bénéfices de la confrontation apocalyptique et du retour du Messie (saws).

Je reste extrêmement prudent pour quatre raisons :

La première est spécifique au lexique et à la sémantique du Coran. Allah (swt) lorsqu’Il évoque la fin du monde, Il utilise le terme avoir conscience, se rendre compte, ressentir (yach’ouroun) pour montrer la fin foudroyante et fulgurante de la fin qui survient sur une humanité totalement ivre et bestiale. Nous avons la différence  lorsqu’il s’agit de la fin des Arabes idolatres et par extension des Tyrans et des Empires.

La seconde  est que nous croyons au  Ghyab y compris dans sa formulation sur le retour du Messie (saws), mais nous croyons selon les termes du Coran que l’heure ultime n’est connu que d’Allah (swt). Certains exégètes citent un hadith où le Prophète (saws) nous demandent de démentir les Waqàtoun, ceux qui fixent une date aux événements futurs annoncés par le Coran ou par la Prophétie.

La troisième est que les Musulmans ont eu recours à ces explications pour expliquer ce qui dépassait leur savoir. Eux même pris dans une forme d’Istidraj du  système de leur époque avaient perdu toute démarche scientifique et ont préféré se réfugier dans les mythes et le fantastique ou faire dire à Allah et à Son Prophète ce qu’ils n’ont pas dit.

La quatrième est que nous assistons à une confrontation militaire possible en Syrie (voire au Moyen-orient) sur un fond de rupture tant  au sein de l’Empire qu’entre l’Empire et le reste du monde qui provoquera des ruptures majeures dans le monde arabe et musulman. Nous n’assistons pas à la préparation ou au lancement d’une guerre mondiale. Nous ne voyons pas la minorité de croyants se fédérer et affronter l’oppression et la perversité mondiale annonçant la venue du mahdi ou le retour du Messie. La crise syrienne dans l’échiquier mondial ou sur la carte du monde arabe et musulman n’est ni la crise majeure ni la crise ultime.

Al Istidraj est cette mise en abîme historique par un séquentiel de rhizomes de crises  non résolues qui échappent de plus en plus à l’entendement de leurs acteurs jusqu’au point de non retour c’est à dire jusqu’à la résolution tragique : la fin du fauteur de troubles. L’Empire américain et le sionisme sont des fauteurs de troubles. La violence et le désordre sont une composante structurelle et essentielle de leur existence.

Document  » secret » des dernières minutes de Ben Ali

Les révolutions arabes : épilogue

J’ai couvert sans relâche les « révolutions » tunisiennes, égyptiennes et libyennes prenant position pour la foule puis devenant soupçonneux et enfin anti révolution. J’ai affirmé et je continue d’affirmer que ces « révolutions » sont des formes d’octobre 88 nées de l’injustice et de l’oppression sur lesquelles viennent se greffer des agendas étrangers et des scénarios internes. J’avais soupçonné le ministre de la défense d’être l’instigateur d’un coup d’état blanc sous couvert du mouvement insurrectionnel qui se reproduit dans le monde arabe d’une manière cyclique et se termine dans le sang et dans le chaos faute de vision idéologique et d’encadrement politique.

J’ai maintenu et je continue à maintenir la récupération de l’Occident de  l’impact des cyber dissidents. Il est vrai qu’il existe sur le Net  de la dissidence comme il en existait avant dans les universités et entreprises. Personne n’ignore que tout mouvement dissident coure le risque d’être infiltré par les agents de l’extérieur et par les agents de l’intérieur. Infiltré peu ou prou, ce mouvement n’a aucune chance d’atteindre ses objectifs si la réalité tangible ne lui donne pas occasion de s’exprimer, d’avoir du crédit et s’instaurer comme guide ou inspirateur. Ce serait du mépris aux peuples arabes que de continuer à voir les foules en insurrection, souvent déconnectées de l’internet par l’exclusion sociale et culturelle, obeir à un instigateur inconnu. Ennahda n’a pas participé à l’instigation de cette insurrection, mais emlle en a récolté les profit car il y a une cooptation pour en faire un laboratoire d’essai américain et surtout elle disposait d’un maillage dans le tissus social et territorial très dense par sa seule revendication islamique qui répond à un peuple assoiffé d’islam, de justice sociale et de liberté.

L’occident a trop vite réagi en mettant en scène ces cyber dissidents et ces cyber agents subversifs pour trois  raisons majeurs. La première est de rester le modèle dominant à qui les peuples doivent le changement. La seconde est de faire peur aux autres régimes arabes. La troisième est de faire subversion en focalisant les regards, les menaces ou les espoirs sur ces jeunes cyber révolutionnaires le temps de gérer, dans la confusion, l’après Ben Ali et l’après Moubarak. La meilleure preuve est l’oubli de ces jeunes à qui on a fait miroiter des postes de ministres, de président, de chef d’entreprises et qui comme Marie et le pot au lait se sont réveillés sans vache, ni poules ni lait.

L’Occident et les arabes endormis ont occulté le véritable travail de sape psychologique et de diversion médiatique : Al Jazeera qui donnait non plus de de l’information journalistiques , mais des consignes d’actions subversives et les objectifs attendus.

J’ai maintenu et je continue à maintenir que les États-Unis ne sont pas les auteurs de ces coups d’états, mais qu’ils ont suffisamment d’intelligence pragmatique et de capacité d’anticipation pour occuper le terrain et placer leurs pions à la place qu’il faut au moment qu’il faut. Devant le scénario qu’il n’ont pas vu venir ils ont révéillé leurs taupes et pris les choses en main. Tout le cafouillage était la gestion des contradictions et des imprévus. L’occasion rêvée et attendue de trouver des remplaçants aux dictateurs en place, de mettre sur la sellette les confréries islamiques  pour réaliser la stratégie de Brezinski et de Bernard Lewis. Cette stratégie est en œuvre : occuper les musulmans dans une guerre sectaire et fratricide ou le gagnant serait le perdant et par cette guerre réaliser le projet du nouveau monde musulman démantelé et restructuré. La suite tout le monde la connait : l’effet domino et la confiscation des « révolutions » nommées printemps.

Le déclic final a eu lieu à Deauville G-8 où Christine Lagarde  officialise  « le printemps arabe » qu’elle compare  à la chute du mur de Berlin. Le Vatican, la CIA, les élites occidentalisées,  la guerre d’Afghanistan, et les mouvements sociaux  ont accéléré l’effondrement de l’URSS. Il faut relire l’histoire du monde arabe ces deux dernières décennies pour voir le même scénario. Cette fois-ci il vise l’effondrement de l’éveil islamique.

J’ai perdu le livre , à la suite d’un acte de piratage, qui décrit le lien entre ce qui s’est passé dans le bloc de Varsovie et ce qui se passe dans le monde arabe. Par contre j’ai toujours le livre « le dilemme arabe et les 10 commandements US » où j’ai prédit que le mouvement populaire confisqué va donner lieu à un mouvement de masse plus profond qui va dans quelques années liquider le passif de l’esprit confrérique et partisan des Frères Musulmans qui est un frein à la renaissance du monde musulman.

Par probité religieuse et intellectuelle j’ai refusé de considérer les Frères Musulmans de Traitres comme le prétendent les laïcs. Leur esprit partisan, leur disciple confrérique, leur absence de culture politique, leur surprise devant les émeutes, leur esprit de revanche, leur organisation en appareil, et enfin leur prétention à utiliser les Américains selon l’adage arabe « embrasse le chien sur sa gueule si cela doit te faciliter la tâche » les ont conduits à composer puis à se compromettre et enfin à se trouver embarqués dans un jeu dont ils ne peuvent ni se retirer ni changer les règles : le serpent se mord la queue. Le pragmatisme politique et l’empressement ne sont pas les qualités que le Coran attribue aux Prophètes (saws).

Le pragmatisme se trouve confronté à la réalité et n’a plus de choix qu’à se déjuger et perdre tout crédit d’autant plus que le slogan « l’islam est la solution » ne semble pas bien fonctionner, car les problèmes appelant les solutions ne sont pas connus dans leur genèse et leur interaction. Sinon il fuit en avant vers la Syrie en appelant de nouveau l’OTAN à assassiner un président en exercice contre toutes les lois religieuses et contre le droit international.  La fuite en avant est celle du poisson qui a mordu à l’appât alors qu’il s’imaginait être un fin pêcheur en eaux troubles. Les Américains ont bien ferré et ils ne lâcheront pas prise. Le dénouement n’est pas pour demain et il sera brutal. J’espère me tromper.

Je parviens à garder la tête hors de l’eau, non pas que je sois plus intelligent, plus instruit ou plus malin, mais tout simplement, car je suis indépendant loin de tout esprit partisan d’une part et d’autre part les puissants de ce monde sont tellement arrogants qu’ils ne cachent plus leur jeu à moins que pour eux ce soit aussi la fin, car ils ont perdu leur compétence d’organiser et de distribuer les rôles. Sans aucun doute, nos petits enfants verront la fin de partie pour les arrogants et pour les médiocres.

Si je ne me fais pas d’illusion sur l’Empire et le sionisme, j’attends toujours des Frères Musulmans qu’ils nous donnent, puisqu’ils appellent à l’effusion de sang en notre nom, au nom de notre religion et au Nom de notre Dieu,  les arguments incontestables du Coran et de la Sunna.

Il y a d’autres voies pour combattre la Tyrannie et les despotes. Il ne peut y avoir de sortie honorable lorsque la révolution sanguinaire est conduite par les Frères Musulmans, Al Qaeda et un athée d’origine chrétienne. Elle ne peut conduire à la paix comme elle n’a pas conduit les Afghans à la Paix lorsque l’Arabie saoudite et le Qatar en sont les commanditaires ou du moins les financiers et les soutiens logistiques.

 

 Cheikh Facebook

Sur le net les nouvelles vont vite. Ces nouvelles vont du mensonge à la vérité en passant par la rumeur, l’intox et les sondages. Voici ce que dit Cheikh Facebook  sur un  document « secret » publié le 25 octobre et partagé il y a quelques minutes par la page « Tunisie capitale du monde » , qui compte plus de 39 mille fans ,sous le titre « Exclusif: l’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie ». Le document parle de la dernière conversation téléphonique de l’ex-président Ben Ali alors qu’il était dans l’avion vers l’Arabie Saoudite . A lire avec beaucoup de  réserves et à attendre les suites politiques et sécuritaires en Tunisie qu’il annonce.

 

Jeudi 25 Octobre 2012

Une source policière nous a fait parvenir ce document explosif, avec la bande sonore qui confirme son authenticité. Nous vous livrons en exclusivité la transcription des communications téléphoniques qui ont eu lieu, dans la nuit du 14 au 15 janvier 2011, entre Ben Ali (B.A), son Premier ministre Mohamed Ghannouchi (M.G), son ministre de la Défense Ridha Grira (G.R), Mahmoud Cheikhrouhou (M.C), le commandant de bord de l’avion qui transportait le couple présidentiel en Arabie Saoudite, et Hédi Baccouche (H.B), ancien Premier ministre de Ben Ali. Après la transcription, notre analyse des faits.

 

 « Exclusif: l’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie » :

 

A 3h02 du matin, Ben Ali appelle l’ex-Premier Ministre Tunisien Mohamed Ghannouchi (M.G) :
B.A : « Mohamed ! Je vous ai demandé de repasser à la télé ! Dites au peuple tunisien que vous comptez donner quelques précisions au sujet de votre discours ! Dites aux gens que je rentre demain et que tout rentrera dans l’ordre ! Dites leur que je sais à présent qui a manigancé pour qu’on en arrive là !
M.G : « Monsieur le Président ! Vous êtes toujours Président de la Tunisie ! Cependant je ne pense pas que votre retour sera apprécié par le peuple tunisien ! Il faut que vous passiez encore quelques temps en Arabie Saoudite le temps que ça se calme !

B.A : « Il n’en est pas question ! Je vous ai dit que je rentre demain à la première heure ! Faites ce que je vous dis ! C’est moi le Président ! C’est moi le Président ! Où êtes-vous en ce moment Si Mohamed ?
M.G : « On est tous réunit au Ministère de l’intérieur Monsieur le Président »
B.A : « Si Ridha est-il à vos côtés? »
M.G : « Oui Monsieur le Président »
B.A : « Passez le moi ! »
R.G : « Monsieur le Président ! »
B.A : « Si Ridha ! Dites moi ce qui se passe. Mohamed m’a dit que la situation est très grave ! »
R.G : « Affirmatif Monsieur le Président ! Le pays et à feu et à sang. Des milices tirent sur des innocents. On ne sait pas d’où ils sortent ! Monsieur le Président je sens qu’il y a un complot dangereux qui se trame sur nos sols »
B.A : « Avez-vous pris contact avec Ali Sériati (Directeur de la Garde présidentielle) ? »
R.G : « Monsieur le Président ! J’ai ordonné l’arrestation d’Ali Sériati ! »
B.A : « Pourquoi avez-vous fait ça ? Qu’est ce qu’il a encore fait ?
R.G : « Je ne sais pas encore Monsieur le Président mais les R.M (Renseignements Militaires) sont en possession d’informations très délicates »
B.A : « Quels types d’informations Si Ridha ? »
R.G : « Je ne peux vous dire ça au téléphone Monsieur le Président !»
B.A : « Dites moi Ridha ! Dites moi tout de suite ce vous avez trouvé sur Ali »
RG : « Je ne peux pas Monsieur le Président ! Je n’ai plus confiance en personne. On est tous sur écoute ici ! Vous le savez ça ! »
B.A : « Vous voulez dire quoi ? »
R.G : « Vous m’avez bien compris Monsieur le Président ! »
B.A : « Bon Ridha dites à Mohamed que je rentre demain et que je vais remettre les pendules à l’heure. »
R.G : « Monsieur le Président ! Vous ne pouvez plus rentrer. Le pays risque de brûler. Les gens pensent que vous avez fui le pays. Vous ne pouvez plus faire marche arrière. Attendez encore deux ou trois jours et on vous dira ce qu’il en sera Monsieur le Président !
B.A : « Pas question ! Je rentre! Je rentre ! Je rentre ! »
R.G : « Monsieur le Président ! Si vous rentrez, je serai dans l’obligation d’assurer votre sécurité ! L’armée sera probablement contrainte de tirer sur les gens et je ne veux pas en arriver là ! Je n’ai pas envie de tuer des innocents !
B.A : « On n’en arrivera pas là ! Je vous le promets Ridha »

A ce moment, Ben Ali raccroche le téléphone. Ou la communication se coupe.

A 5h18 du matin, le commandant Mahmoud Cheikhrouhou (M.C) appelle le Premier Ministre Tunisien :
M.C : « Monsieur le Premier Ministre ! Je fais quoi ! Je suis toujours à l’aéroport ! Le Président m’a donné l’ordre de ne pas bouger. Et ici, personne n’est au courant de quoi que ce soit. J’étais avec Si Nabil (Nabil Chéttaoui est l’ancien PDG de la compagnie aérienne Tunisair) au téléphone et c’est lui qui m’a conseillé de vous contacter. »

M.G : « je ne sais pas ! Je ne peux rien vous dire pour le moment ! Attendez ! Je vous passe Si Ridha le Ministre de la Défense. C ’est l’armée et à sa tête Si Ridha qui contrôlent le pays maintenant. Je vous le passe ! »
R.G : « Si Moncef, qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce qu’il y a ?
C : « Monsieur le Ministre ! Dites moi ce que je dois faire ! Ça fait à peu près 5 heures que j’attends et on ne m’a toujours pas donné de consignes et ici, personne ne veut ravitailler l’avion! »

A ce moment, le Ministre de la Défense s’adressa aux présents et leurs dits en ayant toujours le commandant au téléphone :

R.G : « Messieurs ! Je vais donner l’ordre au commandant de rentrer sans le Président et j’en assume l’entière responsabilité »
A ce moment là, une longue discussion a eu lieu avant que le Ministre de la Défense ne reprenne la conversation :
RG : « Mahmoud, préparez vous à repartir. Je vais vous donner plus de détails d’ici 10 mn. Faites le plein. Vous allez rentrer directement à Tunis. Et surtout n’en parlez à personne même pas au Président en personne ! Vous m’avez bien compris Si Mahmoud ?
M.C : « Oui Monsieur le Ministre ! »
RG : « Donnez-moi un numéro où je pourrai vous joindre ! »
M.C : « Tout de suite Monsieur le Ministre. Avez-vous de quoi noter Monsieur le Ministre ? »
R.G : « Oui, allez-y ! »
M.C : « C’est le xxxxxxx », rappelez-moi SVP ».
R.G : « Bien entendu ! Laissez le téléphone à vos côtés ! Je vous rappelle de suite pour vous donner les consignes. »

Près de dix minutes plus tard, Ridha Grira rappelle le commandant et lui dit :

R.G : « Si Mahmoud ! Écoutez mois attentivement ! Vous allez rentrer tout de suite. Vous allez rentrer sans le Président. C’est une décision qui a été prise au plus haut niveau de l’Etat et j’en assume l’entière responsabilité. Je vous laisse préparer l’avion ! Je reviens vers vous dans 15 mn. »
A ce moment le Ministre de la Défense raccroche le téléphone et appelle Hédi Baccouche (ancien Ministre du temps de Bourguiba et de Ben Ali , l’un des trois cerveaux de l’opération du 7 Novembre 87)
R.G : « Si Hédi ! C’est Ridha Grira au téléphone »
H.B : « Monsieur le Ministre ! J’ai appris ce qui s’est passé ! Seriez-vous derrière le départ du Président ? »
R.G : « Je vous expliquerais cela plus en détail plus tard Si Hédi ! Si Hédi Je viens de prendre une décision d’une extrême importance suite à une réunion avec Si Mohamed, Si Foued (Foued Mebazaa, ancien Président du parlement), Si Abdallah Kallel (ancien Ministre et Président de la Chambre des Sénateurs du temps de Ben Ali ), le Général Ammar (Rachid Ammar, chef d’état major), les membres du CSA (Conseil Suprême des Armées), Si Ahmed (Ahmed Friaa ancien Ministre de l’Intérieur) et Si Kamel (Kamel Morjane était encore le Ministre des Affaires étrangères) : Si Hédi ! J’ai décidé que Ben Ali ne vas plus rentrer en Tunisie !
H.B : « Etes-vous sûr de vous Si Ridha ? Avez-vous reçu des instructions d’une ambassade bien particulière ?
R.G : « Non Si Hédi ! C’est une décision personnelle ! S’il rentre, on sera obligé de le défendre et des milliers de vies tomberont !
H.B : « Faites le nécessaire Monsieur le Ministre »
R.G : « J’aurais besoin de vous Si Hédi ! J’ai proposé à Si Foued (Mebazaa) de passer à l’article 15 demain matin. Mais il ne veut pas entendre parler de ça. Il dit qu’il est malade. Mais on doit appliquer le texte de loi. Il faut qu’il occupe le poste de Président afin de fermer définitivement la porte devant un retour éventuel du Président Ben Ali. Essayez de le convaincre. Ici, il ne veut plus écouter personne. Appelez Si Hamed (Hamed Karoui est un ancien Premier ministre de Ben Ali ) ; lui, il saura lui parler ».

Analyse de ces échanges téléphoniques par Cheikh Facebook

 

Ce document parfaitement authentifié est d’une importance capitale. Nous savions déjà que Ben Ali ne s’est jamais enfui, qu’il y a été persuadé et contraint par le général Ali Seriati. Nous savons maintenant que Ben Ali voulait absolument revenir au pays. L’on comprend ici que c’est Ridha Grira qui a pris la décision d’empêcher Ben Ali de revenir. Mais a-t-il pris tout seul cette décision qui a fait basculer le destin de la Tunisie ? Nous pensons et nous affirmons que cette décision lui a été dictée par le général Rachid Ammar, même s’il en était le ministre. Mais Rachid Ammar lui-même, a-t-il agi tout seul ou sous instruction ? Nous soutenons et affirmons qu’il n’a fait qu’exécuter le « souhait » du Pentagone, pour ne pas dire l’ordre de Washington.

Si Rida Grira est le « sauveur » du pays, pourquoi donc a-t-il été arrêté, sous le Premier ministère de Béji Caïd Essebsi, en septembre 2011 ? Parce que, dès mars 2011, il n’a pas observé l’omerta. Sans doute par honnêteté intellectuelle et naïveté politique, il a commencé à parler aux médias des événements de janvier 2011, puisqu’il en était au cœur. Il a d’abord démenti la légende selon laquelle Rachid Ammar n’a jamais dit Non à Ben Ali pour réprimer la foule. Selon son propre aveu, c’est le cyber-collabos Yacine Ayari qui a lancé cette désinformation à partir de sa chambre de bonne à Bruxelles. Le démenti de Ridha Grira n’a évidemment pas plu au général Ammar, qui a fini par croire à ce mensonge qui a fait sa popularité auprès des Tunisiens. Grira a par la suite, toujours par médias interposés, accablé le général Ali Seriati dont il aurait donné l’ordre d’arrestation.

Notre thèse est par conséquent la suivante. Dès le 10 janvier 2011, sentant la crise s’aggraver et le pouvoir chanceler, plusieurs protagonistes se sont mis à rêver qu’ils pouvaient succéder à Ben Ali. Ces protagonistes sont principalement le général Ali Seriati et le général Rachid Ammar. Le premier a persuadé Ben Ali de quitter le pays, prétextant qu’il ne pourrait plus assumer sa sécurité. Il espérait ainsi créer un vide dont il aurait profité pour prendre le pouvoir. Le second a donné l’ordre d’empêcher Ben Ali de revenir, pour les mêmes raisons que Seriati. Il y avait donc deux coups-d’Etat en marche. Celui du général Ali Seriati et celui du général Ammar. Le premier de type endogène, et le second de type exogène (américain). Vous connaissez la suite : Ali Seriati a été arrêté le 14 janvier 2011, sous l’ordre de Rachid Ammar, avec l’appui des Etats-Unis, et non pas de Ridha Grira comme il le dit dans ce document.

Ce qui s’est passé le 14 janvier 2011 n’est donc pas une révolution, mais un coup d’Etat militaire, qui n’était pas planifié par les Américains, mais improvisé par les stratèges de la Maison Blanche qui suivaient de très près les événements dès leur déclenchement à Sidi Bouzid. Comment ce fait divers, l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, a-t-il pu prendre une telle ampleur nationale, régionale et même internationale ?

Il s’agit là d’une autre question, géopolitique cette fois-ci, qui implique en l’occurrence une véritable planification américaine qui a commencé dès 2003. Une planification dont les acteurs et les exécutants ne sont plus l’armée nationale ou la Garde républicaine, mais l’armée des cybers-collabos, formatés par les ONG-écran des services de renseignement américain, et qui ont fait la « révolution 2.0 » ! Nous y reviendrons avec détails, documents, preuves et noms à l’appui.

Algérie : 5 idées pour les 5 années futures

Urgence : Le salut de l’Algérie et des Algériens

L’heure est grave et exige des mesures urgences. Nous  devons tirer  enseignement de ce qui se passe dans le monde arabe  pour l’Algérie qui va à grande vitesse  vers un inconnu plus catastrophique : nous devons impérativement  mettre en sourdine nos luttes intestines et mettre  fin à cette facilité de jeter l’anathème. Nous ne sommes ni juges ni détenteurs de la vérité absolue. Notre devoir est de nous attacher à l’analyse des processus, des phénomènes et de voir du mieux que nous le permet notre expérience, notre logique et nos informations, afin de voir comment se dessine la tendance et quelles sont les perspectives et issues. Au pire des cas nous aurions musclé notre cerveau en lui imposant une discipline et une rigueur même en nous trompant dans nos analyses. Il est impératif de mettre fin aux clivages classiques, islamistes –  non islamistes, et mettre le curseur sur le salut de l’Algérie livrée à la prédation interne et aux appétits externes. Le curseur mis sur la prédation, alors nous pouvons trouver pour les années à venir un immense réservoir de projets, d’idées, de débats, de sacrifices pour nous libérer de ceux qui veulent nous imposer le choix tragique entre le comptoir commercial de la France et la base coloniale de l’OTAN, de ceux qui veulent maintenir l’armée dans un rôle subalterne d’appareils qui défend la rente de quelques uns.

Il ne s’agit pas de faire une « révolution ou ‘un printemps arabe mais de procéder à un examen de conscience sur nous mêmes et dire comme un seul homme « Barakate ». Nous voulons voir l’Algérie construite par les Algériens, tous les Algériens. Nous voulons voir se constituer un front national de résistance  contre les menaces et les intimidations venant de l’extérieur. Nous voulons un front  national d’édification nationale. Nous voulons que le peuple algérien exerce sa souveraineté sur ses richesses nationales, sur son devenir, sur son modèle de développement, sur son projet de société. Nous voulons une Algérie forte et indépendante, une Algérie apaisée, une Algérie qui met fin définitivement aux germes de la violence et aux séquelles de la violence.

Nous devons garder en mémoire la précarité, la maladie, l’oppression, l’ignorance et l’humiliation de notre statut d’indigènes musulmans et rendre grâce à Allah de nous avoir accordé l’indépendance et d’avoir choisi nos parents et notre pays comme modèle de libération et de sacrifice au monde entier. Nous avons trahi cette Amàna. Revenons vers Allahavec humilité et sincérité

Le président Bouteflika a amené d’une manière bureaucratique et malsaine une pseudo réconciliation nationale. Le peuple algérien doit transcender ses séquelles et ses divergences pour aller vers une véritable réconciliation qui se base sur un principe de justice, d’équité et de vérité sans vengeance, sans règlement de comptes, sans préjugés. Le Prophète (saws) a pardonné en entrant victorieux à ceux qui l’ont combattu et tué Hamza et ses compagnons. Nous ne pouvons être mieux que lui. C’est l’offenser que de faire de la surenchère sur sa magnanimité ou l’utiliser pour des calculs politiciens. Les Algériens sont revenus vers leur insouciance irresponsable de l’indépendance,  leur divergences   et leur doute sur leur identité nationale et sur leur histoire alors que la guerre de libération les as unis et soudés. Allah nous a unis et il nous appartient de nous éveiller si on ne veut pas connaitre d’autres tragédies faute de tirer enseignement du passé :

{Attachez-vous tous au Câble (Coran) d’Allah et ne vous désunissez point. Rappelez-vous la Grâce d’Allah envers vous lorsque vous étiez des ennemis, puis Il a uni entre vos cœurs et vous êtes devenus  frères, par Sa Grâce; alors que vous étiez au bord d’un abîme du Feu et qu’Il vous en a sauvé. Ainsi Allah vous démontre Ses Signes, pour que vous soyez guidés! Et qu’il y ait parmi vous une Communauté : qui incitent au bien, commandent le bon usage, et interdisent ce qui est répréhensible. Ceux-là sont ceux qui cultivent. Et ne soyez pas comme ceux qui se désunirent et divergèrent à partir du moment que leur vinrent les évidences. Ceux-là auront un immense châtiment.} Al ‘Imrane 103 à 105

{ Les croyants ne sont que des frères, établissez la concorde entre vos frères. Et prenez garde à  Allah : ainsi il  vous sera fait miséricorde.} Al Houjourate 10

N’appartenant à aucun parti et engagé par aucun lien partisan,  j’ai la liberté de parole et de conscience ainsi que le devoir de proposer  cinq axes de réflexions et d’actions pour assurer le salut de notre pays et celui de nos âmes. Le temps passe vite. Derrière nous il y a des législatives et des présidentielles ratées, devant nous il y a l’ennemi nous sommes comme Tarak Ibnou Ziad;

1 – Le retour à l’Islam qui passe par un retour au Coran.

Mieux et plus le Coran est compris moins nous devenons vulnérable dans notre façon de penser et mieux nous devenons autonomes par rapport aux rentiers de la politique, de la religion et de l’économie. Le Coran est le creuset de la foi, mais aussi de la production des idées et de la grille de lecture du monde. L’Islam est instrumentalisé par les rentiers de la politique,  de la religion et des affaires. Il est confisqué par les sectes et les confréries maraboutiques qui perpétuent la collusion entre le colonialisme et la derwacha. L’Islam est le Dine d’Allah, sa vocation est d’être sociale et civilisationnelle.  Depuis l’arrivée aux commandes de l’État de Sid Ahmed Ghozali  jusqu’à nos jours c’est la suprématie du maraboutisme et du salafisme infantile ainsi que des arrangements d’appareils avec les partis de complaisance et les Frères Musulmans opportunistes et cupides.

L’empire veut voir émerger un islam ni politique  ni social ni actanciel. Il veut pour nous un clergé ou un Vatican qui décide du halal et du haram. Nos savants et nos prédicateurs sont à l’image de notre société malade, désorientée, attirée par le sensationnel et le futile. Le Coran est notre salut, notre lumière et notre printemps :

{O vous qui êtes devenus croyants , obéissez à l’Appel d’Allah et au Messager lorsqu’il vous incite à ce qui vous fait vivre. Et sachez qu’Allah intervient entre l’homme et son propre cœur, et que c’est vers Lui que vous serez conduits.
Et craignez une sédition qui n’atteindrait pas particulièrement ceux qui ont été injustes d’entre vous. Sachez qu’Allah punit sévèrement.
Et rappelez-vous lorsque vous étiez peu nombreux, opprimés de par la terre, redoutant que les hommes ne vous arrachent, alors Il vous a abrités, vous a soutenus de Sa victoire et vous a octroyé de bonnes choses, afin que vous soyez reconnaissants.
O vous qui êtes devenus croyants , ne trahissez point Allah et le Messager et ne trahissez pas ce qu’on vous a confié, tout en le sachant.
Et sachez que vos biens et vos enfants ne sont qu’une tentation, et qu’Allah Possède  une immense rémunération.
O vous qui êtes devenus croyants , si vous craignez Allah, Il vous accordera un Critère, Il expiera vos mauvaises actions et vous absoudra. Allah Possède la Munificence immense.} Al Anfal 24 à  29

{O Hommes ! Vous est certes venue une exhortation de votre Dieu, une guérison pour ce qui est dans les poitrines, une Direction infaillible et une miséricorde pour les croyants.} Younes 57

La miséricorde évoquée est le Coran et Mohamed (saws).

2 – L’étude systématique de la biographie du Prophète (saws) et des récits coraniques sur les Prophètes (saws) :

Notre salut est dans le respect de notre Prophète (saws) :

{ Et quiconque obéit à Allah et à Son Messager, et prend garde à Allah et s’efforce d’être pieux, ceux-ci sont les gagnants.} An Nour 57

Il y a un enseignement idéologique, psychologique, spirituel, social et civilisationnel pour ceux qui sont doués de raison et de capacité de tirer les ‘Ibra (de ‘oubour : passerelle d’une vérité vers une autre qui semblait cachée ou inaccessible).

{ Il y a sûrement dans leurs récits une leçon pour les doués d’entendement. Ce n’était point un discours controuvé, mais une corroboration de ce qui a été révélé avant, une précision de toute chose, une Direction infaillible et une miséricorde pour des gens qui croient.} Youssef 111

Il faut savoir qu’aucun Prophète, je dis bien aucun Prophète (saws), n’a eu recours à la violence. Salomon et David roi, guerrier et Prophète n’ont pas livré bataille contre les Bani Israël malgré leur comportement et leur transgression. Moïse n’a pas livré bataille contre Pharaon. Mohamed (saws) n’a pas livré bataille contre les siens. Il a été contraint en qualité de chef d’État de défendre Madinah contre les idolâtres de la Mecque et leurs alliés. Celui qui me donne une référence religieuse montrant qu’un Prophète a combattu son peuple qu’il me les apporte je changerais de position.

Nos gouvernants sont despotes et incompétents. Ils sont le produit de notre propre tyrannie et de notre propre incompétence. Ils sont par contre plus responsables car avec l’autorité et le pouvoir ils peuvent apporter les changements bénéfiques pour le peuple. Ils sont comptables de leurs actes. Plus la responsabilité est grande et plus le Jugemetn sera sévère. Aucun gouvernant ne réussit à réaliser ses objectifs ou à sauver son âme ou à être aimé de son peuple s’il est injuste.

« Celui à qui on a donné la charge de gouverner les gens et qui ensuite ferme sa porte aux pauvres, aux opprimés et à ceux dans le besoin, Allah le Très-Haut lui fermera la porte de sa miséricorde quand il sera dans le besoin et la misère à l’instant (le jour de la résurrection) où il en aura le plus besoin. »

« Celui à qui on a chargé de commander les affaires des musulmans puis abuse d’eux par la tromperie, est en enfer. »

 3 – Dévoiler l’Islamophobie

Dévoiler l’Islamophobie dans ce qu’elle a de dangereux dans le nouvel ordre mondial dominé par l’Empire et le sionisme. J’ai écris un livre et tenu des conférences sur ce sujet, mais il est difficile de montrer la réalité et de faire de la prospective à des gens habitués au sensationnel et aux stars médiatisées. Il faut communiquer sur ce sujet. J’ai mis dans ce site une fiche synoptique par laquelle j’ai rédigé mon livre, elle sert comme trame et comme réseau de relation des machinations psychologiques, idéologiques, religieuses, médiatiques et militaires. Il faudrait la diffuser vers un plus grand nombre. La fonction de l’intellectuel est de donner des outils, mais le changement réel vient de chacun de nous.

4 – Dévoiler l’Empire et ses vassaux

Dévoiler ne signifie pas insulter ou dénoncer. Dévoiler l’Empire dans sa structure de pensée et dans ses axes de dominations afin de montrer les dangers qui nous guettent et nous en prémunir en le dévoilant, en ne tombant pas dans ses pièges et surtout en restant réalistes et concentrés sur l’essentiel. Les luttes de clan, les luttes fratricides, l’esprit partisan nous affaiblit.

5 – La communauté doit faire de la politique sans tomber dans le piège partisan.

La politique c’est s’occuper de l’intérêt général pour le bien être général par des moyens pacifiques, efficaces et impliquant le maximum de personnes. Nos priorités, ici ou ailleurs, est de faire émerger de cette communauté une capacité à produire ses idées, ses élites, son argent et à s’impliquer dans l’économique, l’éducationnel et l’informationnel en qualité de producteurs et de communicateurs. Par l’Islam nous sommes un potentiel positif , une force de proposition constructive, une œuvre de bien pour nous mêmes et pour les autres

{ O vous qui êtes devenus croyants , si vous tenez conciliabule, ne tenez donc pas conciliabule de péché, d’agression et de désobéissance au Messager, et tenez conciliabule de bienfaisance et de piété. Et prenez garde à  Allah vers Lequel vous serez rassemblés.} Al Moujadalah 9

Nous sommes musulmans, la culture du devoir prime sur celle des droits comme le souligne notre Prophète (saws) :

« Accomplit ton devoir envers les gens et attends ta récompense de ton Dieu ».

Mon travail dans ce cadre vise à montrer les illusions poursuivies par l’utopie d’un état islamique ou d’un khalifat dans les conditions sociales, idéologiques et économiques actuelles. Le Coran nous a donné un instrument d’analyse et une visée, en plus de celle de désirer le Paradis et redouter l’Enfer, qui consiste au Tamkine Dine Allah sur Terre (la territorialisation de l’Islam) qui passe part la territorialisation de la communauté musulmane. C’est un concept puissant, mais qui exige un travail de longue haleine, un travail de prophète et non une gesticulation de parti politique ou une confrontation avec les gouvernants despotes qui non seulement ne créent pas les conditions favorables, mais décapitent les cadres et rendent  stériles les efforts antérieurs. C’est la patience et la vertu qui sont la solution :

{Et Nous avons fait hériter les gens, qui étaient opprimés, les levants de la terre et ses ponants, que Nous avions bénis. Et la Bonne Parole de ton Dieu fut réalisée pour la descendance d’Israël à cause de leur persévérance. Et Nous avons détruit ce que faisaient Pharaon et son peuple, et ce qu’ils ont édifié.}  Al A’âraf 137

{Nous voulons faire don à ceux qui furent opprimés de par la terre, en faire des modèles, faire d’eux les héritiers, leur Donner pouvoir de par la Terre, et Montrer à Pharaon, à Hàmàne, et à leurs soldats ce qu’ils appréhendaient de leur part.} Al Qassas 5

La communauté musulmane en Algérie doit se libérer des schémas de la démocratie occidentale et s’organiser en peuple citoyen, à travers des assemblées citoyennes qui ouvrent le débat public au niveau des quartiers sur les conditions élémentaires de vie, de salubrité, de sécurité, d’éducation. L’expérience aidant les citoyens s’organiseront de mieux en mieux sans s’opposer aux gouvernants en se fédérant sans esprit partisan, sans esprit de classe sur le principe islamique de la fraternisation qui passe non par des sermons enflammés mais la solidarité quotidienne et l’entraide mutuelle dans le crédit, dans la maladie, dans le travail, dans la gestion des affaires publiques. La liberté ne s’octroie pas, elle se réalise par un processus de libération. Le processus de libération n’est pas seulement dans la  constitution de partis politiques ou d’association, il est d’abord et surtout dans la capacité de l’homme d’assurer sa dignité sociale et humaine. Il ne peut y avoir dignité lorsque la subsistance du petit ou les approvisionnement de l’artisan sont entre les mains des rentiers et des trabendistes. La dignité qui est la visée de la liberté passe par le processus de libération qui fait de l’acte économique un acte approprié par le peuple qui doit pouvoir produire sa richesse et son argent en toute autonomie.

{Vous n’obtiendrez point la bonne foi à moins que vous ne dépensiez de ce que vous aimez. Et quelle que soit la dépense que vous ferez, certes, Allah en est Tout-Scient.} Ali ‘Imrane 92

Mohamed (saws) s’est libéré de l’emprise des Juifs de Médine et a donné de la dignité aux Mouhajirines en cassant le monopole des Juifs sur les finances, la production du fer et le marché. Les Algériens au lieu d’attendre la rente de l’Etat ou de vivre opprimés par les suceurs de sang peuvent revenir à l’esprit de nos traditions arabo berbères de la Touiza et à l’esprit innée de l’autogestion au lendemain de l’indépendance. Concrètement il faut parvenir à créer des petites et moyennes coopératives de service et de production par l’association des capitaux, des idées, de la force de travail et en parallèle institutionnaliser le crédit qui se pratique sans riba au sein de la famille ou entre amis. En fédérant les coopératives  sur les principes économiques en dehors des schémas bureaucratiques des millions d’Algériens peuvent ensemble faire émerger de la valeur ajoutée et des marchés et surtout des mutuelles de crédit autogéré  :

{Entraidez-vous à la justice et à la piété. Ne vous entraidez point au péché et à l’agression.} Al Maidah 2

Dans sa relation avec les gouvernants le peuple algérien ne doit être ni aveugle dans l’attente d’un Messie politique ni dans la posture négative du dénigrement et de la démission.  Lorsque les gouvernants agissent bien, il est du devoir du citoyen musulman non seulement de leur dire vous avez bien agi, mais de les aider à assumer leur responsabilités car dans le bien leur réussite est la réussite de tout le monde. Lorsque les gouvernants agissent mal il est du devoir des citoyens musulmans de ne pas les écouter et de ne pas leur obéir dans ce qui ne plait ni à Allah ni à son Prophète. C’est aux savants, aux intellectuels et aux musulmans qu’Allah a privilégié du rang social d’assumer leur devoir et de dire au gouvernant, avec civilité et bienveillance, qu’il a mal agi. S’ils ne le font pas ils sont des pécheurs et leur compte est auprès d’Allah. Si les gouvernants écoutent le bon conseil c’est une bénédiction pour eux, sinon c’est une malédiction pour eux dans cette vie et dans l’au-delà. La vérité et la justice sont notre bannière. Nous ne pouvons et nous ne devons être moins que les Bani Israël :

{Et du peuple de Moïse, il est une communauté : ils guident par la Vérité, et grâce à elle ils sont justes.}  Al A’âraf 157

Allah (swt) ne changera pas la situation d’un peuple qui se contente de dénoncer, d’insulter, de braver ses gouvernants. Le changement est l’œuvre de réformateurs qui agissent dans un terrain offrant les conditions et les possibilités de la réforme. Parmi les conditions et les possibilités de la réforme il y a le travail sur soi c’est à dire la réforme de soi. Jamais Allah ne donnera suprématie à des corrompus, mais il laissera les uns frapper les autres. Jamais il ne donnera pouvoir des corrompus sur des réformateurs, même si e résultat est différé :

{Nous ne perdons point la rémunération des réformateurs.} Al A’âraf 170

{ Il n’est pas de mise que ton Dieu fasse périr les Cités par injustice, alors que leurs habitants sont des réformateurs.} Houd 117

Que chacun retrousse ses manches et Allah fera voir  les véridiques et les distinguera des menteurs. Lorsque Allah nous dit que celui qui veut al ‘Izza ( la gloire, la grandeur, l’invincibilité et la puissance) elle se trouve chez Lui cela signifie que  nous cherchons la gloire, la notre ou celle de l’Islam ou de notre patrie  en dehors d’Allah et par des moyens qu’Allah désapprouvent, il ne faut pas s’étonner que les calamités s’abattent sur nous les unes après les autres.

Notre ennemi mortel : le laxisme

Ce qui nous arrive comme malheur et involution  provient de nous-même. Il est urgent de mettre fin à cette fâcheuse manie de tout imputer au colonialisme. Le colonialisme ne nous a colonisé que parce que nous étions colonisable ! Il est prêt à nous coloniser de nouveau que parce que nous sommes  toujours colonisables comme si 132 ans de colonisation, 7 ans de guerre et 50 ans d’errance en quête de notre identité et de notre voie de développement ne sont pas suffisants pour nous réveiller. La nature a horreur du vide : si nous laissons notre territoire bien vacant il est naturel que les mieux organisés, les plus déterminés et les plus cupides se l’approprient à notre détriment. Le colonialisme extérieur  et le despotisme intérieur ne sont que des facteurs aggravants de nos malheurs et des facteurs réducteurs à nos efforts lorsqu’ils sont peu consciencieux, improvisés sans orientation générale. Depuis la défaite d’Ohod les Musulmans ont été éduqués à voir dans le malheur et la défaite le signe de leur propres faiblesse et de leur propre inconséquence :

{Quand un malheur vous frappe, quoique vous ayez infligé le double aux ennemis, vous dites : « Comment cela ? » Dis : « Cela vient de vous-mêmes ». Certes, Allah Est Omnipotent sur toute chose.} Ali ‘Imrane 165

Je me rappelle la quiétude et l’insouciance des années 80 qui ont fait que les cadres, les techniciens et les travailleurs s’en foutaient. Certains de mes collègues me raillaient lorsque je leur disait : méfiez-vous ! Ce laxisme va nous conduire à notre propre perte. Il est facile d’incriminer l’armée ou les gouvernants, mais il est difficile d’admettre  le comportement infantile et irresponsable des Algériens qui avaient oublié la colonisation et la guerre de libération nationale. Personne n’aura l’excuse de dire je ne travaille pas ou je vandalise car ceux qui nous gouvernent sont tyranniques ou incompétents. Chacun doit se poser la question : qu’as tu fait pour l’Algérie ?

{ Dis : « Qui vous sauve des ténèbres de la terre et de la mer  »  lorsque vous l’implorer humblement et secrètement : « S’Il nous sauve de celles-ci, nous Lui serons pour toujours du nombre des reconnaissants » ?
Dis : « C’est Allah qui vous sauve, ainsi que de toute autre détresse, mais vous voilà devenus polythéistes ! »
Dis : « Il est le Tout-Puissant qui a le pouvoir de vous envoyer un châtiment d’au-dessus de vous, ou d’en dessous vos pieds, ou de vous confondre en sectes et ainsi  faire subir à  certains d’entre vous les brutalités des autres. » Vois comment Nous varions les Signes, afin de les amener à  comprendre !} Al An’âm 63

Je  rassure les sceptiques, les éradicateurs  et les rationalistes : il ne s’agit pas de faire de l’Algérie une grande école coranique (allusion à Abdou un des directeurs de la Télévision du temps de Mouloud Hamrouche). Il s’agit de nous doter d’un cadre idéologique, éthique et esthétique qui nous permet d’aborder avec notre patrimoine, nos valeurs, notre foi et nos problèmes la quête des solutions les plus crédibles, les plus efficaces à notre marasme social, économique, politique et culturel. Dans ce cadre nous pouvons, tous, apporter notre contribution à l’étude et aux préconisations des problèmes en les abordant dans un démarche pluridisciplinaire : psychologie, sociologie, histoire, économie, mathématiques, urbanisme et architecture, communication, sciences politiques. L’urgent c’est d’instaurer un débat fécond en  dehors de la culture de la rente et de la cooptation. Si les détenteurs du pouvoir consentent à écouter et à donner suite ce sera bénéfique pour tous. S’ils continuent à s’isoler du peuple, à l’ignorer, à le mépriser et à rester enfermés dans leurs microcosmes et leur asile idéologique, nous devons refuser l’enfermement et le mépris en demeurant nobles et généreux, car il s’agit de notre dignité et de notre patrie.

Concrètement…

Le prochain article : COOPÉRATIVES ET CRÉDIT MUTUALISTE

Omar Mazri – libération- opprimés

Texte de l’appel des imams de Jérusalem à la fin de l’effusion de sang en Syrie.

 

 {Prenez garde à Allah, réconciliez ce qui est entre vous}

De la Mosquée d’Al Qods et de la terre des Prophètes (Jérusalem)
Appel du Cheikh Salah Eddine Ibn Ibrahimabou ‘Arafa  aux habitants de la Syrie.

Je me réfugie auprès d’Allah contre Satan le lapidé Louanges à Allah qui possède les royaumes des Cieux et de la Terre Louanges à Allah qui détient la Décision entre Ses Mains en totalité la Terre en totalité sera sous Son Autorité le Jour de la Résurrection, et les Cieux seront ployés sous Son Pouvoir N’est-ce pas qu’à Lui appartient l’ordre des choses et la création ? Que soit Magnifié le Dieu des Univers

Miséricorde, paix  et salutations pour les Prophètes et les Messagers d’Allah et ceux qui transmettent les Messages d’Allah,  et qui le redoutent sans craindre autre qu’Allah.

Et Allah suffit comme Compensateur

{O vous qui êtes devenus croyants, prenez garde à Allah et dites des paroles sensés ainsi Il améliorera votre situation et absoudra vos péchés Qui obéit à Allah et à Son Prophète aura le triomphe grandiose}

Sans aucun doute les événements passés ces derniers mois et les douleurs vécues sont largement suffisants pour qu’un  sourd recouvre l’ouïe, qu’un aveugle retrouve la vue et qu’un insouciant redevienne préoccupé.

Sans aucun doute ce qui survient dans les pays musulmans au point d’atteindre ce niveau de gravité en Syrie est un phénomène qui a été planifié dans les ténèbres par une ruse diabolique visant une nuisance et dans laquelle nous n’en tirons ni bien ni profit. Ce stratagème  n’est pas conçu par les mains ni par les esprits de nos peuples, mais par notre ennemi commun à tous.

Le perspicace est celui qui observe avec clairvoyance même s’il ne retrouve sa vigilance qu’après un délai.

Nous nous sommes réunis en ce lieu pour prendre la parole que pour assumer notre responsabilité auprès d’Allah et de proclamer la vérité qui doit être dite sans crainte ni pudeur envers quiconque dans notre devoir pour Allah.

Nous nous sommes réunis en ce lieu que pour nous innocenter des dires fallacieux et des incitations perverses  provenant des Fatwas trompeuses,   des positions perfides  et du fourvoiement qui ont rendu le sang coulant à flot comme si c’était du  vin répandu et l’illicite licite.

{Il est parmi les hommes celui dont les paroles dans la vie terrestre te plaisent, qui prend Allah en témoin sur ses bonnes intentions, alors qu’il est le pire des ennemis ; et lorsqu’il se détourne de vous, il s’évertue à corrompre sur terre, à détruire la récolte et le bétail, mais Allah n’Aime pas la corruption.}

Qu’Allah fasse miséricorde à tout opprimé et à toutes innocentes victimes de ce complot qui les a entrainés à la convoitise et au leurre que leur ont tendu les partisans des visées mondaines et des désirs. Son fardeau dans la vie ici-bas et dans la vie future incombe à  ceux qui l’ont opprimé, à ceux qui l’ont manipulé et à ceux qui lui ont donné des Fatwas fallacieuses.

Nous nous sommes réunis en ce lieu pour faire entendre aux gens ce que ceux qui avaient l’obligation de dire ont occulté et mis sous silence en l’occurrence  leurs savants et leurs maitres à penser.

Bien avant ces troubles et cette effusion de sang ils proclamaient à haute voix :

{Nous avons conclu Alliance avec vous : Ne répandez pas votre sang, ne vous expulsez pas les uns les autres de vos demeures. Vous y avez souscrit en apportant votre témoignage. Puis, voila que vous vous entre-tuez, vous expulsez un groupe d’entre vous de leurs demeures, vous vous liguez contre eux par la transgression et l’agression; et s’ils vous échoient en captifs, vous les rançonnez, alors qu’il vous est interdit de les expulser. Croirez-vous donc en une partie du Livre et rejetterez-vous en une partie ? Quelle serait donc la sentence contre celui qui agirait de la sorte d’entre vous, si ce n’est qu’ignominie dans la vie terrestre, mais  le pire  des châtiments est pour  le Jour de la Résurrection? Allah n’est point inattentif à ce que vous faites.}

Ils récitaient :

{Si jamais tu tends ta main vers moi pour me tuer, je ne tendrai point ma main vers toi pour te tuer. Je crains Allah, Dieu des Univers. Je veux que tu supportes mon péché et ton péché, pour que tu sois des condamnés au Feu. Cela est la punition des injustes.}

Ils récitaient les paroles des Prophètes et tout particulièrement celle de l’ultime Prophète (saws) :

 « Ne noircissaient pas mon visage en devenant après moi des renégats qui s’entretuent »

Ils récitaient :

« Qui prend les armes contre nous n’est pas des nôtres »

« Si les musulmans se font face les armes à la main, alors le tué et le meurtrier sont tous les deux en Enfer »

Ils récitaient :

« Si tous les habitants des Cieux et de la Terre s’associaient pour attenter à la vie d’un croyant, Allah ne manquerait pas de les jeter tous en Enfer »

Il y a suffisamment d’arguments prophétiques pour ne pas être surpris par ce qui arrive. Le Prophète (saws) a dit :

« Avant la fin du monde, les Musulmans s’entretueront. Ses compagnons sensés  lui ont dit : est ce que nous ferons ceci alors que nous avons tout notre esprit avec nous »

Écoutez la réponse du Prophète, écoutez tous attentivement et qu’écoutent les artisans de la Fitna et ceux qui ont soufflé sur ses braises pour rendre licite l’effusion de sang qui coule à flot :

« Ses compagnons sensés  lui ont dit : est ce que nous ferons ceci alors que nous avons tout notre esprit avec nous » Le Prophète a dit : «  les gens de cette époque auront perdu leur esprit et seront dominés par les insensés fous furieux que les gens prennent pour des modèles de vertu et de vérité  alors qu’ils ne le sont pas du tout. »

L’authenticité de cette  vérité  sur la  situation insensée que nous observons est le mobile de notre initiative qui veut dire aux gens ce que les Savants et les maitres à penser ont délibérément caché. Nous refusons que les savants qui devraient être les héritiers des Prophètes deviennent les commerçants qui négocient la vie des musulmans comme s’ils étaient des fossoyeurs,  des vendeurs de tombes, et des arroseurs de sang.

Le savant vertueux et utile est comme le père pour ses enfants, un bon conseiller. Il se hâte vers la paix et la réconciliation mais ne s’empresse pas à soutenir ou à provoquer l’effusion de sang. Il doit dire aux gens :

{Patientez et prenez garde à Allah}.

Comme  nous n’avons pas entendu ce message il nous incombe de le faire entendre aux musulmans et aux savants.

Allah ! Allah ! Protège le Cham (Syrie) !

La Fitna a commencé en Tunisie. Le Prophète (saws) a dit :

«  Des troubles comme les cornes des vaches qui se suivent les unes après les autres dans le prolongement de leurs traces de sabots ».

Nous sommes en plein cœur de cette succession de Fina. Nous implorons Allah de nous mettre tous à l’abri et de nous protéger contre ce qui se passe et contre ce qui risque de survenir en plus grave.

Allah ! Allah ! Protège le Cham (Syrie) !

Nous disons aux Syriens, ceux qui se sont rebellés désirant des réformes, ou cherchant à fuir leur situation, ou désireux autres choses que ne lui offre son existence actuelle, nous disons aux plus sensés d’entre eux et aux musulmans d’entre eux que le Prophète (saws) a dit :

«  Allah s’est imposé l’excellence et a décrété la bienfaisance  en toute action ».

Cette prophétie est mieux que tout ce que peuvent dire les meilleurs des hommes réunis.

Cela signifie concrètement dans la situation actuelle que celui qui veut détruire une demeure doit le faire de la meilleure manière possible. Alors que dire en matière de construction d’une demeure ? Peut-on les imaginer reconstruire leur demeure avec les ruines de l’ancienne ? Peut-on les imaginer se fédérer de nouveau alors qu’ils ont sapé leur unité,  provoqué des discordes, et répandu leur sang à profusion ?

Nous leur disons donc, car ils sont nos frères et notre peuple : jamais le bien ne se réalise par le mal ! Il n’y aucune mauvaise voie qui conduit à bon port ! Il n’y a aucune obéissance à Dieu par la voie de la transgression de Ses Commandements ! Il n’y a aucun espoir que le vilain conduise le vertueux vers la réussite !

Nous disons au gouvernant de la Syrie : Ces gens sont ton peuple et sujets de ta responsabilité, leurs petits  sont  tes petits, leurs grands sont tes grands, leurs proches sont tes frères, alors prend garde à Allah à travers eux. Soit bienveillant et doux envers eux. Sache qu’Allah est Bienveillant, Il aime la bienveillance, et Il octroie par le biais de la bienveillance ce qu’Il ne donne pas par d’autres voies.

Sache qu’Allah est au dessus de toi comme toi tu es au dessus de ton peuple. Implore pour toi et pour ton peuple la protection, le bien-être, l’esprit sensé dans les actes  que vous et eux entrepreniez, et la culture dans ce que faites de bien.

Ensuite nous demandons à l’élite, aux savants et aux esprits sensés  ainsi qu’à l’ensemble du peuple de Syrie, au Nom d’Allah et de son Nom Le Sécurisant – La Paix, de mettre fin à l’effusion de sang, de garder leur mains en dehors de la violence et de s’assoir autour d’une table pour concrétiser au plus vite la réconciliation et la fraternisation. C’est ce qui apporte l’agrément d’Allah, et l’humiliation de leur ennemi.

Nous demandons, en dernier lieu, aux musulmans, aux gens sensés et aux Savants qui ont rempli de leur présence et de leur voix la terre toute entière, ceux là même  qui lisent la presse et qui lisent le Coran de se réunir cette fois-ci, avant les événements ne leur échappent totalement, et au nom d’Allah de faire ce qu’ils savent d’Allah, Lequel va les interroger sur ce qu’ils savent et sur ce qu’ils doivent faire.

S’ils ne se réunissent pas maintenant pour proclamer la parole de vérité quand est-ce qu’ils vont le faire ? Il n’était pas convenable qu’ils se soient auparavant réunis pour émettre des Fatwas   et transmettre des messages visant à l’effusion du sang des musulmans et à l’incitation au meurtre des uns des autres.

Ce qui se passe chez nous comme ruines et meurtres, jamais l’Occident ne le tolèrerait sur ses terres ! Mais il est satisfait de ce qui passe chez nous, car il a provoqué et a alimenté l’effusion de sang, le gaspillage de ressources et la violence intestine dont nous sommes les  acteurs. Nous sommes dans la situation décrite par le Prophète (saws) :

« Les Musulmans seront privés de l’esprit de sens  et dominés par les insensés fous furieux. La plupart croyant détenir la vérité alors qu’il n’en est rien ».

Nous savons que la majorité des savants musulmans et à leur tête le président de l’association internationales des savants musulmans se sont envolés pour l’Afghanistan afin d’empêcher la démolition des idoles, alors nous leur demandons au Nom d’ Allah dont ils ont lu le Livre et les versets qu’attendez-vous pour vous envoler vers Damas et empêcher la démolition de la Syrie ? N’attendez pas la chute de Damas pour y venir faire vos prêches, venez maintenant pour la préservez des ruines et de l’effusion de sang !

Mettez fin à la violence entre les Musulmans et dites ce qu’ont dit les Prophètes :

{Patientez et prenez garde à Allah}.

Les Prophètes ne s’empressent pas à faire verser le sang. Les Savants sont les héritiers des Prophètes. Prenez garde à Allah et persévérez !

Je m’adresse ensuite aux hommes en Occident et en Orient. Que celui qui a des oreilles qu’il entende et que celui qui a un esprit qu’il comprenne : La Syrie est  entre deux Messies. Un faux Messie borgne et menteur qui vient vers vous avec l’effusion de sang, la pauvreté et les ruines. Un vrai Messie qui descendra du Ciel vers le Minaret blanc à l’est de  Damas pour instaurer la paix sur terre : alors seront perdus les falsificateurs  et il sera proclamé :

{Louanges à Allah le Dieu des Univers ! Cette demeure future, Nous la réservons à ceux qui ne cherchent ni l’arrogance ni la corruption sur Terre. L’issue finale appartient aux pieux}

J’interroge ensuite tout être sensé en Syrie : si le salut de la Syrie exige que moi ou un certain nombre de savants d’Al Qods (Jérusalem) le sacrifice de notre vie nous le ferons en offrande en offrande aux uns et aux autres pour qu’il n’y ait ni effusion de sang, ni guerre, ni troubles entre eux. Cette offrande est une exigence morale et religieuse. Cependant la solution est plus simple et plus rapide : que chacun prenne garde à Allah,  qu’il soit pieux et qu’il retrouve un esprit sensé.

Par Allah il n’y a aucun bien pour eux dans la situation où ils se trouvent ni vers où ils se dirigent. Par Allah, si Ibrahim, Moussa, le Fils de Marie, et Mohamed (saws) sont ressuscités à cet instant et observent ce qui se passe, jamais ils ne feront l’éloge de ces gens partisans de la violence. Il n’appartient donc pas aux savants de dire ou de soutenir ce que réfutent les Prophètes.

Que la paix soit sur la Syrie ! Allah réforme et améliore la situation et les gens de la Syrie et ce au bénéfice de la Syrie. Que la Paix d’Allah soit sur l’ultime Prophète Mohamed (saws). Que la Paix d’Allah soit sur le Messie le Fils de Marie annoncé pour redescendre à Damas ! Que la Paix d’Allah soit sur ceux qui sont devenus croyants ainsi que sur tout ceux qui ont entendu et compris !

Allah ! Est-ce que j’ai transmis ? Allah soit Témoin ! Salut à vous et Miséricorde d’Allah sur vous !

Question 1 : A qui est destinée votre initiative ?

Réponse : L’initiative est destinée aux gens sensés, aux comprenant, aux réformés, aux réformateurs, et ils sont des milliers. Nous devons nous lever tous comme un seul homme. Quelle est la signification de ces observateurs en Syrie alors que les réformateurs musulmans ont tout leur rôle à jouer et qu’ils doivent obligatoirement jouer ? Que les réformateurs, les savants, les élites jouent leur rôle et descendent sur le terrain. Par Allah si les gens de Syrie, les uns et les autres, voudraient que nous les membres de la Mosquée d’Al Aqsa à Jérusalem soyons une offrande pour réconcilier les uns avec les autres, nous sommes disposés à faire sacrifice de nos vies si nous parvenons dès demain a mettre fin à l’effusion de sang et à la guerre.

Je dis sans concession et en toute transparence à celui a pris les armes par sédition et qui est disposé à tuer son frère ou à être tué par son frère : ça suffit ! Ne t’empresse pas ! Lis attentivement ce qu’ont dit et écris vos savants avant la Fitna : {Si jamais tu tends ta main vers moi pour me tuer, je ne tendrai point ma main vers toi pour te tuer. Je crains Allah, Dieu des Univers.}. Qu’est ce qui s’est passé pour que ces paroles soient du jour au lendemain invalidées par ces mêmes savants ?

Un Cheikh, Adnan ‘Ar’our, a allumé la mèche de la Fitna en Syrie. Ce même Cheikh, quelques mois avant la sédition armée en Syrie, alors que la Fitna  était à son paroxysme en Libye, a dit expressément qu’il s’opposait à la même chose en Libye et qu’il était :

{Un conseiller digne de confiance}.

Qu’est-ce qui a changé pour qu’il change ?

Avant lui et au dessus de lui Qaradhawi a des livres ou il écrit noir sur blanc son opposition et celle de la religion à la rébellion et à la sédition !   Qu’est-ce qui s’est passé expliquant leur reniement ? Comment l’illicite est devenu licite ? Par Allah si moi je me trompe sur le sujet alors dans le pire des cas j’aurais évité l’effusion de sang, alors que si Qaradhawi se trompe, dans le meilleur des cas il a provoqué l’effusion de sang. Où se trouvent  la raison et le salut ?

Q : Pourquoi  votre position intransigeante envers Qaradhawi ?

R : Ma position envers Qaradhawi  est une position de principe, elle est claire sans crainte ni pudeur. L’homme a introduit le mal dans et entre les musulmans, il s’est chargé du fardeau de leur sang versé,  il a porté l’étendard de la guerre menée contre eux, et il a commis contre eux ce que ni l’aviation ni les blindés de l’ennemi n’auraient pu commettre par ses seuls moyens de destruction. Il était tenu de faire preuve de piété et de patience ainsi que mot réconciliant, cela aurait été meilleur pour lui et pour les musulmans.

N’est ce pas qu’il s’est envolé pour défendre les  idoles (bouddhistes) en Afghanistan ainsi que ses compagnons de l’association des savants musulmans ? Par Allah s’il avait pris l’avion pour descendre à Damas et prêcher la même bonne parole que celle du Fils de Marie et de Mohamed (saws) en disant non à la violence alors il aurait trouvé des millions d’auditeurs qui l’agréent. Mais il a fait dans les musulmans ce qu’aucune armée étrangère ne serait parvenue à faire !

En ce qui concerne ma relation avec la Syrie et les Syriens : nous n’avons pas d’autres relations que celles qui nous lient sur le plan de la religion, du sang, de la parenté, du territoire, du voisinage et du devoir de bon conseil que l’Islam exige de nous tous.

Q : Pourquoi ceux qui provoquent et financent la sédition armée dans le monde musulman ne mobilisent pas leur effort pour libérer la Mosquée Al-Aqsa et la Palestine ? Nous ne voyons que la ruine du monde musulman aux dépens de la cause palestinienne, pourquoi ?

R : Tu as absolument raison ! Chaque musulman sensé devrait se poser la question sur la signification de cette mobilisation guerrière qui pousse les musulmans à détruire la Syrie comme jamais cela n’a été fait auparavant. L’extraordinaire est que cette question n’échappe pas aux gens sensé de l’Occident dont Robert Fisk et d’autres qui avouent n’avoir jamais vu autant de mensonges et d’immoralité  que dans la campagne actuelle menée contre la Syrie et qui se dit que si les Musulmans avaient autant mobilisés de moyens guerriers contre la Syrie pour leur propres intérêts ils auraient réalisé un gain de mille ans sur leurs ennemis. La question posée est vraie à 100% et ceux qui ont agi intentionnellement contre la Syrie le savent pertinemment. Le mal provient des visées mondaines, de l’intérêt partisan, de l’esprit sectaire.

Voilà pourquoi je réitère mon appel à tous les musulmans : rejetez ce qui vous divise et qui est étranger à l’Islam : les partis, les factions, les sectes, les groupes. Il n’y a qu’un groupe et une seule communauté comme le dit Allah :

{Certes cette communauté, la votre, est une seule communauté et Je suis votre Dieu : adorez-Moi}.

Rien n’a été aussi destructeur pour la nation musulmane que la discorde, les intérêts  mondains et la passion qui naissent de l’esprit de fragmentation de la communauté.

Les pires agents de la discordes sont les pseudos islamistes qui fragment la communauté musulmane en groupes épars. C’est eux que notre Prophète vise dans son hadith :

 « Il y aura des gens qui inviteront au Livre d’Allah, mais ils ne sont en aucun cas représentatifs de ce Livre. Ils discutent  avec des propos  meilleurs que ceux des meilleurs des gens, mais s’ils perfectionnent la parole ils sont mauvais dans leurs actes. Ce sont les pire des gens existant sous le ciel ».

Tels sont les propos de notre Prophète (saws).

Q : Quelle est votre avis sur  les invocations proférées par l’Imam de la Mosquée Al-Aqsa, ce vendredi ?

R : Excellente question ! Oui il est extraordinaire de voir l’imam oublier la sacralité de  la Mosquée Al-Aqsa qui a la même sacralité que la Mosquée sacrée de la Mecque. C’est vilain et honteux que du minbar de cette mosquée il y ait un appel à l’effusion de sang entre les musulmans. J’ai été désagréablement surpris de voir un des imams de cette Mosquée faire des invocations pour la discorde et l’effusion de sang en Libye et en Syrie alors qu’il faisait des invocations en faveur de la réconciliation inter palestinienne entre Gaza et Ramallah ? Sur quel critère il a fait cette distinction qui prône la discorde entre les uns et la réconciliation entre les autres ? Ne sont-ils pas tous musulmans les uns et les autres ? Ne devrait-il pas, s’agissant des musulmans, faire la même invocation que celle des Prophètes ?

Nous nous sommes interrogés et nous les avons interpellés. Si Ibrahim, Moïse, le Fils de Marie, Mohamed et les autres Prophètes (saws) étaient parmi nous quelle aurait été leur discours : Tuez-les ou réconciliez-vous ? Les Prophètes sont plus aimants que les pères pour leurs enfants. Qui a vu un  père ordonner à ses enfants  de tuer, de voler ou de s’empresser à faire le mal ?

Ces gens là ont menti et leur mensonge est prouvé par la vérité venant des Prophètes.

Ceux parmi les savants qui disent des paroles conformes à celles des Prophètes ont dit la vérité, mais ceux qui disent le contraire des Prophètes ont menti quelque soit leur rang et leur notoriété. Les traces de chacun sont sur son visage : qui dit la vérité est reconnu par sa parole sincère, mais qui dit le faux est reconnu par sa parole fallacieuse et trompeuse.

Par conséquent il est du devoir des musulmans d’être vigilant : Celui donc  qui a écouté une parole de vérité et qu’il a reconnu comme vérité qu’il la suive en paix, mais celui qui est dans le doute ou la confusion qu’il ne s’empresse pas de suivre ou d’agir à l’aveuglette.

Allah est témoin que les hommes et les gens de Syrie dans les jours ou les mois prochains, seront témoins d’un lendemain qui sera celui d’un des Messies, ou le faux Messie le borgne menteur ou le vrai Messie le Fils de Marie. Qu’ils prennent garde à Allah.

Q : Que faire ?

R : Nous agissons et nous communiquons sur la vérité à suivre : mettre fin à l’effusion de sang et à la violence. J’ai dit et à maintes reprises que le savant qui dit ce qu’ont dit les Prophètes est véridique alors que celui qui se contente de dire son opinion contraire à la vérité des Prophètes est un menteur que les anciens Livres décrivent comme l’ivraie qui s’est mélangé au blé. Les opinions ne sont que du foin mélangé à de l’ivraie, sans crédibilité ni validité, car elles sont en opposition avec la parole prophétique. En général la parole qui incite au bien s’apparente à celle d’un Prophète, alors prenez garde à Allah et patientez, telle est la devise des Prophètes.

Attention ! Éviter le mensonge et les rumeurs, évitez les troubles.

Avec la même franchise   et les mêmes évidences sur lesquelles j’ai construit mon argumentaire… Il y a trois pivots  qui constituent le mal par excellence : Des médias mensongers, un savant menteur, et une base militaire propagandiste implantée dans le monde musulman. Le média menteur est  la chaine Al Jazeera. Le savant menteur est connu de tous, il a essaimé ses nids un peu partout avec ses partisans qui donnent crédit à ses mensonges. Celui qui prend garde de ses trois pivots a protégé sa religion et son honneur

Allah mon Dieu, est-ce que j’ai transmis ? Allah mon Dieu, soit Témoin ! Salut à vous et Miséricorde d’Allah sur vous !

Q : Sur le  déchirement entre les partis politiques et les groupes islamiques en Palestine et dans le monde musulman soutenu par le monde arabe qui soutient également  le terrorisme y-a-t-il quelque chose à dire ?

R : Par Allah, ce que nous venons de dire est suffisant pour montrer au petit et au grand ainsi qu’à l’ignorant et au connaissant la vérité qui est  évidente pour peu qu’on s’y intéresse. Les pays des Arabes et des Bédouins qui se sont constitués en fer de lance et de haine contre les Musulmans sont connus. Ce que nous savons vous le savez déjà. Si je vous cite Qatar, vous ne serez pas surpris. Si j’ajoute d’autres noms à Qatar, vous les connaissez déjà.

J’implore Allah d’accorder à l’ensemble des musulmans la sécurité, la paix et l’esprit sensé. Juste avant le début de notre déclaration on m’a interrogé s’il y avait un média qui excelle dans l’art de promouvoir la discorde, la rumeur et le mensonge et si la religion avait joué un rôle dans sa propagande médiatique. Je rappelle que le mensonge, la conjecture et la rumeur sont à la base de l’effusion de sang, de la perdition des gens :

 {La conjecture ne dispense en aucun cas  de la vérité}.

Si je dois me prononcer avec véracité et force je dirais qu’il n’est pas permis à tout musulman sous quelque prétexte que ce soit de se mettre à l’écoute d’une radio ou d’une chaine de télévision qui incite le musulman à l’effusion de sang, au meurtre de son voisin et de son frère.

Eux-mêmes savent que la vocation de ce média d’information n’est pas d’inciter à la Fitna, d’ailleurs il s’appelait « l’opinion et l’opinion contraire », il se présentait comme une culture, une information, une éducation. Comment et pourquoi il s’est transformé en avant-garde de guerre ? Par Allah, ce que ce média a commis dans le monde musulman est pire que ce qu’aurait commis une armée d’agression avec ses avions et ses chars.

Ce savant docteur que vous entendez, s’il n’y avait pas ce média pour lui donner tant de prestige et d’audience il n’aurait jamais commis tant de mal.

La source du mal est donc Al Jazeera. Qui apparait et parle dans cette chaine est perfide.

C’est ce que nous avons constaté de visu et à ce titre nous lui faisons porter la responsabilité l’effusion de notre sang et celui des musulmans jusqu’à ce que descende ‘Issa le Fils de Marie et jusqu’à ce que survienne la fin du monde pour savoir qui de nous était sur la vérité et quels étaient pour chacun de nous ses devoirs envers la vérité. On verra alors celui qui est venu avec la vérité de celui  qui était dans le fourvoiement évident. Est-ce que c’est suffisamment clair ?

Q : Avez-vous un message franc et direct à transmettre ?

R : Au Président syrien… ou plutôt à l’ensemble des Syriens : Celui qui envie un gouvernant pour prendre sa place est un fou à lier. Tous les rois et tous les présidents sont éprouvés par le pouvoir. Chacun de nous est responsable de ses quelques enfants et il devra en rendre compte le jour du Jugement dernier, alors imaginons le fardeau et la responsabilité d’un chef d’Etat qui devra  rendre compte à Allah  de 20 millions, de 50 millions  ou  de 100 millions de gouvernés.

Je dis donc au président syrien prends garde à Allah là où tu es, et sache que le pouvoir appartient à Allah qui n’a laissé vivant avant toi aucun Prophète ni leurs contemporains. Si tu fais du bien tu les fais pour toi-même, mais si tu fais du mal ce sera à ton détriment et au détriment de ceux qui sont avec toi. Si tu te comportes mal et si tu agis avec empressement ce sera toujours à ton détriment.

Allah sait que j’aime le bien et la bonne direction pour tout croyant et il n’y aucun bien en nous si nous maudissons les gouvernants au lieu d’invoquer en leur faveur pour qu’ils soient sensés, bien guidés et bienveillants envers les gouvernés. J’implore donc Allah qu’il guide  quiconque a la charge de gouverner les musulmans ou d’administrer leurs affaires  afin qu’il devienne un instrument pour la réforme et l’amélioration de ce dont il a la charge, car le bien des gens se réalise par la bienveillance et la compétence des gouvernants.

Il n’y a aucun bien à espérer pour les gens lorsque ces  gens invoquent Allah contre leurs gouvernants  et  les maudissent. Ces paroles s’adressent à ceux qui ont entendu, ainsi qu’à ceux qui ont mis le feu dans leurs pays. Lorsque je m’adresse au président syrien il faut comprendre que je m’adresse également au monarque du Qatar et aux autres monarques : prenez garde à Allah.

Dans les mois écoulés Allah a fait trépasser  des rois et des présidents et dans les mois prochains ce sera le tour des autres en sursis. La mort est ce qui attend tous les hommes et chacun, gouvernant ou gouverné doit prendre garde à Allah à qui il rendra compte.

J’insiste avant la fin pour dire que les présidents et les rois ont deux choses sacrées qu’ils ne peuvent transgresser ni s’en approcher : l’injustice et les droits des hommes d’une part, l’inviolabilité des pays musulmans d’autre part qu’ils ne doivent pas livrer à leur ennemi. Ne livrez pas nos pays à nos ennemis. Que le président de la Syrie ainsi que les autres prennent garde sur la première sacralité et qu’il continue de veiller sur la seconde. Il leur est interdit de livrer les pays musulmans à nos ennemis.

Allah mon Dieu soit Témoin !

Salam à vous !


Traduction : Omar Mazri

http://liberation-opprimes.net

Si vous voulez voir la vidéo traduite c’est ici

Cheikh Ibn-Ibrahim de la Mosquée Al Aqsa : initiative de paix contre le plan de la Fitna en Syrie

 

Signification du Dine. Partie 2

A – Cadre méthodologique d’étude du  Dine dans le Coran.

 [N]ous avons vu, dans la première partie, sur le plan lexical, la signification du Dine comme une polysémie qui diffère des autres religions. C’est un lien avec Allah, une dette de vie, une adoration, une sujétion au créateur, une tradition, une prière et une invocation, un devoir envers Dieu et les hommes, une relation spirituelle et sociale, une rétribution par l’enfer ou le paradis, une justice impartiale et équitable.

Nous avons vu également la prétention à se prévaloir d’une religion qui n’est pas un Dine au sens divin du terme. Toute religion inventée ou falsifiée est une dérive démiurge comme celle de Pharaon qui, confronté au Dine vraie, a eu peur de perdre son trône, son pouvoir de fascination sur les gens et d’oppression des peuples ainsi que sa prétention à la déité : « Je ne vous montre que ce que je vois, et je ne vous guide qu’au chemin de la droiture ». Pharaon exprime bien l’intervention humaine pour instrumentaliser la religion  par les castes magico-politiques et les empereurs à des fins politiques et mondaines :

 {Et Pharaon dit : « Laissez-moi tuer Moïse et qu’il invoque alors son Dieu ! Moi, j’ai peur qu’il n’altère votre religion ou qu’il ne fasse paraître la corruption de par la terre ».} Ghafir 26

Pour répondre définitivement à la  question si le terme Dine peut se confiner à celui de religion nous allons approfondir notre quête de sens par le recours au Coran qui est notre référence suprême et notre méthodologie :

 {Et Nous t’avons révélé le Livre : explicitation de toute chose, Direction infaillible, Miséricorde, et bonne nouvelle pour les musulmans.} An Nahl 89

Dans tout travail intellectuel il y a une démarche épistémologique : quelle est la source de la connaissance, quelle est sa validité, quel est son contenu, quelle est la distanciation nécessaire, quelle est son évolution ? Pour le Dine, le musulman a les réponses à ses questions dans le Coran et la Sunna dont nous allons extraire quelques règles fondamentales :

La première règle : Nous sommes croyants et notre foi repose sur le Ghayb qui échappe à l’intelligence  et à la perception. Nous n’avons vu ni Allah ni le Paradis ni les Prophètes, mais nous y croyons, car cette foi répond à un besoin innée de croire et un besoin innée de la nécessité de Dieu. Les signes divins (Ayat) sont des guides, des repères, des symboles, des manifestations évidentes, éclairantes, témoignant  de la présence de Dieu. Voilà pourquoi les premiers versets définissent la foi ainsi que  la source de la configuration de la religion :

 {Ce Livre-là, sans aucun doute, est une Direction infaillible pour les pieux, ceux qui croient au Ghayb, accomplissent la prière et dépensent de ce que Nous leur Avons Octroyé, et ceux qui croient en ce qui t’as été Révélé, en ce qui a été Révélé avant toi, et qui croient  foncièrement en la vie Future. Ceux-là sont sous une Direction infaillible de leur Dieu, et ceux-là sont ceux qui cultivent.} Al Baqarah 1 à 5

La seconde règle : C’est Allah qui a choisi ce Dine et c’est donc Lui qui  en définit pour nous le contenu, les préceptes,  la méthodologie (Chari’a) et les principales lois (Ahkam) sur lesquelles tout débat n’est que polémique stérile qui ne relève pas de ce Dine :

 

{Dis : « Allez-vous apprendre à Allah quelle est votre Dine, alors qu’Allah Sait ce qui est dans les Cieux et ce qui est en la terre ? » Allah Est Tout-Scient de toute chose. Ils pensent te faire une faveur d’avoir adopté l’Islam ! Dis : « Vous ne me faites aucune faveur avec votre adoption de l’Islam. Mais c’est Allah qui vous Fait une faveur en vous Guidant vers la foi, si vous êtes véridiques ».} Al Houjourate 16

La troisième  règle : Ce Dine est voulu par Allah il n’y a pas de place à l’improvisation, à la confusion,  ou à l’anarchie. A ce titre le premier appel des Croyants dans le Coran va leur dire que tout le Dine repose sur un ordre divin : «Ne dites pas ceci, mais dites cela » :

 {O vous qui êtes devenus croyants, ne dites pas : « Rà‘ina (راعنا)», mais dites : « Veille sur nous (انظُرْنَا) », et obtempérez. Et aux mécréants, un douloureux châtiment.} Al Baqarah 104

Les Juifs avaient l’habitude de taquiner le Prophète (saws) en jouant sur les mots. Les bédouins hypocrites avaient egalement comme les Juifs l’habitude de se montrer sous un visage plaisant alors qu’ils voulaient une religion tissée sur mesure pour eux et non un Dine choisi par Allah pour l’humanité. L’hypocrite a tous les aspects extérieurs du musulman, mais son cœur est imbu du veau et de la mécréance :

 {Les bédouins disent : « Nous sommes devenus croyants ». Dis : « Vous n’êtes pas devenus pas croyants, mais dites : “Nous sommes devenus musulmans ”, car la foi n’est pas encore entrée en vos cœurs ». Mais si vous obéissez à Allah et à Son Messager, Il ne vous Diminuera rien de vos œuvres. Certes, Allah Est Absoluteur, Miséricordieux. Les croyants sont seulement ceux qui croient en Allah et en Son Messager, et après cela ils n’ont point douté, et ont combattu avec leurs biens et par leurs personnes, pour la Cause d’Allah. Ceux-là sont les véridiques.} Al Houjourate  14 à 15

La quatrième  règle : obéissance totale à Allah et au Prophète :

 {O vous qui êtes devenus croyants, ne devancez pas Allah et Son Messager dans le  jugement.} Al Houjourate  1

Cette obéissance impose de prendre distance sur sa propre opinion et ses propres intérêts  et ne pas faire de surenchère sur la parole du Prophète. Le Prophète a transmis ce qu’il devait transmettre. Son silence n’est pas oubli ni incapacité pour que certains s’imaginent comprendre mieux que lui l’époque ou le milieu alors qu’Allah lui a fait voir le passé et l’avenir. Qui élève au sens propre et au sens figuré sa voix sur le Prophète a porté atteinte au Dine. Un hadith ne peut être invalidé que s’il a une source invalide ou si ses termes ou son sens est invalidé par le Coran.

 {O vous qui êtes devenus croyants, n’élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète} Al Houjourate  2

La cinquième  règle est le parachèvement, la complétude et le parachèvement de ce Dine :

 {Aujourd’hui, les négateurs ont perdu tout espoir de vous détourner de votre religion, ne les craignez donc plus et craignez Moi. Désormais, J’ai parachevé pour vous votre religion, J’ai parfait ma Grâce envers vous, et J’ai agréé pour vous l’Islam comme religion.} Al Maidah 3

{Rien ne peut changer les paroles d’Allah} Al An’âm 34

Le culte, le rite, la méthodologie, l’idéologie, la morale, le licite, l’illicite, l’esthétique, et tout ce qui permet au musulman de vivre en tout lieu et toute époque en conformité avec son Dine sont achevés. Toute tentative, au nom de l’Ijtihad, du pragmatisme, de la modernité ou de la nécessité pour apporter des compléments à ce Dine sont nuls et non avenus car Allah a parachevé ce Dine et a décrété qu’il n’y a pas de changement à sa Parole :

 {Ou bien auraient-ils des fois des associés (de Dieu) qui leur auraient fait à partir de la religion une législation leur prescrivant ce que Dieu n’a jamais autorisé ?} As Choura 21

 {Interroge les descendants d’Israël : combien ne leur avons-Nous pas apporté de Signes évidents! Celui qui altère la grâce d’Allah, à partir du moment où elle lui a été donnée, certes Allah le punira sévèrement.} Al Baqarah 211

 «Certes, le livre d’Allah véhicule le discours le plus vrai. Le meilleur enseignement est celui de Muhammad. Les inventions sont les pires des choses. Toute invention est une innovation. Toute innovation est une aberration, et toute aberration conduit à l’enfer.» Hadith

Le cadre de réflexion étant posé on comprend tout de suite qu’on ne peut expliquer le Dine par le recours au profane et aux auteurs du positivisme. On comprend également que celui qui n’adhère pas à ce cadre par sa foi ne peut continuer à lire la suite, car il s’agit d’une quête pour mieux comprendre et vivre ce Dine selon la Volonté d’Allah et non selon nos opinions ou les coutumes de nos parents. Le Coran nous donne la clé méthodologique de sa compréhension :

 {Ne méditent-ils donc pas sur le Coran, ou bien certains cœurs portent-ils leurs scellements.} Al Jàtiya 24

Allah [swt] désigne, dans l’ensemble du Coran, le Cœur comme le lieu ou la faculté de l’entendement psycho-affectif de la foi, de l’adoration, de l’amour et de la spiritualité. En français le cœur n’a pas de signification, mais en arabe le coeur (Qalb) signifie le moule et la matrice (le qaleb) et le retournement ( taqaloub) qui fait changer tout le destin. C’est le cœur qui se met en émoi (mouvement) pour croire et pour obéir. Le doute qui rejette la foi (Rayb)provient du cœur. L’intellect est le siège et la faculté de la cognition, de la logique et du  doute logique et pragmatique (Chekk) qui cherche les preuves, les signes, l’argumentation pour confirmer ou infirmer la foi et l’observation. Les deux se conjuguent en harmonie dans une personne équilibrée qui a trouvé le sens et la méthode, sinon c’est la confusion et le désarroi. Les deux se conjuguent en harmonie dans une personne équilibrée qui a trouvé le sens et la méthode, sinon c’est la confusion et le désarroi. C’est par ce message que s’ouvre la sourate al Ahzab :

 {O Prophète, crains Allah et n’obéis pas aux mécréants et aux hypocrites. Certes, Allah a toujours été Tout-Scient, Sage. Et suis ce qui t’est inspiré de ton Dieu. Certes, Allah a toujours été Omniscient ce que vous faites. Et fie-toi à Allah, et qu’Allah te suffise Procurateur. Allah n’a point fait à l’homme deux cœurs dans son for intérieur.} Al Ahzab 1-2

Ni le Prophète ni aucun autre homme ne peuvent suivre ou aimer deux objets contradictoires, deux partis opposés tels que le parti d’Allah et le parti de Satan, le parti des Croyants et le parti des renégats et des hypocrites. Il y a un choix à faire, une position à prendre, un parti à suivre. Nous pouvons aimer Allah, le Coran, le Prophète, nos enfants, nos épouses, nos parents, notre travail, notre patrie, nos amis et nos frères sans épuiser le potentiel d’amour que nous avons, car nous sommes en harmonie et non en contradiction. Ces amours sont recommandés s’ils ne sont pas en contradiction les uns aux autres. S’il y  a contradiction ou priorité alors l »amour et l’obéissance reviennent à Allah [swt] et à Son Prophète [saw].

Notre Prophète (saws) est bien l’incarnation du Coran :

« Nul d’entre vous ne verra ses œuvres dans la rectitude si son cœur n’est pas dans la rectitude. Le cœur ne serra dans la rectitude que si la parole est droite » Hadith

Celui qui se donne le temps de méditer la sourate al Ahzab verra que le critère de l’amour et du cœur est la sincérité, la véracité. Il ne peut y avoir cohabitation entre la vertu et la perversion, entre le mensonge et la vérité, entre la foi et la transgression des limites d’Allah. Allah exige un cœur sincère, un être dévoué qui assume le Dine et le défende :

 {Il est parmi les croyants des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Il est d’entre eux qui (a accompli son vœu et) mourut (en martyr), et il  est d’entre eux qui attendent, et ils n’ont pas changé leur détermination, afin qu’Allah Récompense sûrement les véridiques pour leur véracité, et Châtie les hypocrites} Al Ahzab 23

Allah s’est montré  exigeant envers Son Prophète sur la sincérité et l’amour. Celui-ci doit  se montrer exigeant envers sa famille sur le même principe :

 {O Prophète, dis à tes épouses : « Si vous désirez la vie terrestre et son faste, venez alors que je vous donne (les moyens) de vivre et que je vous libère avec générosité ». Mais si vous aspirez à Allah, à Son Messager et à l’autre Demeure, alors Allah a préparé, à celles qui font le meilleur d’entre vous, une immense rémunération.} Al Ahzab 28 à 29

Il n’est pas permis à un savant ni à intellectuel ni à un guide d’imposer ce Dine alors que lui manque de sincérité et n’a pas accompli ses devoirs envers ses proches pour les inciter à l’amour de la vérité. Lorsque ses conditions sont remplies et que le travail de purification ontologique et sociale est convenablement accompli alors la société est en mesure de suivre ces modèles de vertu et vivre le Dine en conformité avec le Dine :

{Quand Allah Décide d’une chose, ainsi que Son Messager, il n’est pas de mise qu’aucun croyant, ni aucune croyante, aient le choix dans leur affaire. Et quiconque désobéi à Allah et à Son Messager, il s’est fourvoyé un vrai évident fourvoiement.} Al Ahzab 36

Lorsque le cœur est rempli de la foi et éduqué pour être sincère alors sa langue et sa mémoire ne font qu’évoquer Allah en tout lieu et tout moment :

 {O vous qui êtes devenus croyants, évoquez beaucoup le Nom d’Allah, et exaltez-le à l’aube et au crépuscule.} Al Ahzab 41

Allah montre l’assistance et le résultat qu’obtient un cœur dévoué :

 {C’est Lui qui Est Tout-Miséricorde envers vous, et Ses Anges L’implorent de vous Absoudre, pour vous faire sortir des Ténèbres à la Lumière. Il A toujours Été Miséricordieux envers les croyants.} Al Ahzab  43

Ce verset est la récompense des adeptes sincères de ce Dine.

La méthodologie du Taddabur du Coran consiste à utiliser le cœur et la raison. Elle consiste  à aller chercher le sens d’un mot ou d’un signe en allant derrière (dobbor)  le sens initial et isolé de ce mot ou de ce signet  pour lui trouver  à la fois la liaison de sens avec d’autres mots et d’autres versets qui sont en amont ou en aval en tenant compte du contexte non seulement du verset mais de l’énoncé global qui entoure le verset ainsi que la finalité de la Sourate. La lecture est dynamique, hypertextuelle, non linéaire trouvant le sens dans la cohérence interne du Coran qui s’explique par lui-même comme l’a dit le Prophète (saws).  Le contexte de ce verset sur le Taddabur qu’on traduit imparfaitement par méditation nous montre la démarche de l’étude du Coran : la conjugaison de l’intellect et de l’affect qui se cultivent par l’étude et la vision intérieure ou la connaissance innée qui est un don qu’Allah dépose dans le cœur du croyant sincère qui cherche à comprendre la Parole divine par amour de la vérité.

C’est ce travail de recours à l’énoncé coranique qui va nous donner une grille de lecture exhaustive pour voir la différence entre le Dine et la religion et pour dire si le Christianisme et le Judaïsme sont du Dine conforme  à la parole d’Allah. Ainsi lorsque les philosophes musulmans, partisans du dialogue des religions, au lieu du dialogue des cultures ou des peuples, nous disent que l’Islam est le troisième rameau du monothéisme ou nous parlent des religions célestes, nous n’allons pas polémiquer sur leurs inepties, mais les renvoyer aux définitions du Dine dans le Coran. Nos opinions personnelles ainsi que les leurs sont sans valeur et sans crédit lorsqu’il faut se prononcer sur  l’Islam et sur les autres religions en toute objectivité et en toute conformité à la parole divine.

 B – La Fatiha  et ses implications spirituelles et actancielles dans la définition du Dine.

 La Fatiha, le prologue, l’essence du Coran, le cœur du Livre, l’Ouverture  est un contenu qui n’existe dans aucune religion sur cette planète sur le plan de l’énoncé, du  contenu ou du sens. La Fatiha annonce que le Dine est le Jugement dernier signifiant l’acquittement de la dette de vie, de la dette des capacités et facultés accordées, de la dette de la terre assujettie à l’homme et des bienfaits divins évidents ou subtiles

 {Au nom d’Allah, le Miséricordeur, le Miséricordieux. Louanges à Allah, Dieu des Univers ; Le Miséricordeur, Le Miséricordieux ; Maître du Jour du Jugement. C’est Toi Seul que nous adorons et c’est à Toi Seul que nous recourons. Guide-nous vers le chemin de rectitude, le chemin de ceux que Tu as gratifiés : ni les réprouvés, ni les fourvoyés.} Al Fatiha

La Fatiha,  Oumm al Kitab ( la matrice, le moule du Coran), signifie implicitement le respect de l’alliance originelle qu’Allah a fait prendre à l’Homme  dans la prééternité lors de la création de  l’humanité comme des occurrences virtuelles  d’Adam et qu’il les a fait témoigner sur la foi. En en Sa Qualité d’Al Haq Al Wajad celui qui est la seule réalité qui donne existence à ce qui était néant ou à ce qui était virtuel, Allah crée et donne existence réelle ou latente à une ou plusieurs occurrence de Son Acte créateur comme des possibilités qui se manifestent selon Son dessein en des réels potentiels, non actuels pour nous,  puis en des réels actualisés dans un lieu et dans un moment  de notre présence dans ce monde  :

 {Et lorsque ton Seigneur Prit des descendants d’Adam, de leurs dos, leur postérité, et les Fit témoigner contre eux-mêmes : « Ne Suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils dirent : « Bien sûr, nous témoignons. » Afin que vous ne disiez point le Jour de la Résurrection : « Nous étions inattentifs à cela. »} Al A’âraf 174

La Fatiha est la sourate qui accompagne la Salàt : Toute Salàt sans récitation de la Fatiha est invalide. Elle est le dialogue direct, sans intermédiaire, entre le Croyant et Son Créateur. Elle est la reconnaissance de la souveraineté d’Allah, et la gratitude pour Ses bienfaits. Elle est la crainte et l’espérance qui forme la piété (Taqwah) dans le cœur et sa traduction dans les faits.

Elle est l’engagement permanent de défendre le « nous » qui forme le collectif sans lequel il n’y a pas de Dine au sens coranique. Le sens social et communautaire est dans cette répétition  tout au long de sa vie des  trois « nous » qui modulent et configurent l’existence du musulman dans l’adoration, la quête de protection et  le suivi de la droiture « C’est Toi Seul que nous adorons et c’est à Toi Seul que nous recourons. Guide-nous vers le chemin de rectitude » qui répondent en écho à ce verset sublime qui ne prête à aucune confusion :

 {Certes, celle-ci est votre Communauté, une Communauté unie, et Moi Je Suis votre Dieu, adorez-Moi. Mais ils divergèrent entre eux. Ils seront tous ramenés vers Nous.} Al Anbiya 92-93

La divergence et le désaccord ne sont pas des facteurs de consolidation du Dine, mais des tares qui conduisent à sa démolition ou à sa perversion. Les musulmans en se dispersant en groupes, en factions, en sectes, en doctrines ont semé les graines de leur fragmentation et de leur lutte intestine qui vont s’ajouter au Wahn de ces siècles passés de décadence. Le texte coranique est évident, il blâme la divergence et ce qui y conduit :

 {Les hommes ne formaient qu’une seule communauté, mais ils divergèrent. Et n’était-ce un Décret préalable de ton Dieu, c’en aurait été fait entre eux sur ce dont ils divergeaient.} Younes 19

Comment être ou espérer être le parti d’Allah alors que chacun de nous est  partisan pour une idéologie, une doctrine, une faction, une secte qui se donne des noms et des prétentions d’être les dépositaires absolus de la vérité favorisant ainsi la divergence et l’éloignement de la culture de la foi, de la vertu, de l’intelligence collective, du territoire de vie, de la félicitée dans l’au-delà :

 {Allah a été  satisfait d’eux et eux ont été satisfaits de Lui. Ceux-là forment  le parti d’Allah. Certes oui, le parti d’Allah est celui qui cultive.} Al Mujudalah  22

Allah nous recommande de ne pas prendre les judéo-chrétiens  comme protecteurs dans un sens global. La protection et l’alliance ne veut pas dire uniquement la tutelle politique ou l’alliance militaire, mais l’alignement idéologique et culturel sur leurs doctrines de vie, leurs modes de pensée, leur organisation et tout ce qui nuit à l’esprit et à la lettre de l’Islam. Nous sommes non seulement en train de leur donner l’accès des terres musulmanes  leur prédation économique et à l’implantation de leurs bases militaires, mais nous les prenons comme modèles d’inspiration de l’Etat et de nos partis y compris ceux se réclamant de l’Islam. Analysons le contenu de l’énoncé coranique et tirons toutes les conséquences en termes de compréhension de notre Dine :

 {O vous qui êtes devenus croyants, ne prenez point les Juifs et les Nazaréens comme protecteurs. Ils sont protecteurs les uns des autres. Quiconque d’entre vous les prendrait comme protecteur, il sera des leurs. Certes, Allah ne guide point les gens injustes. Ainsi, tu vois ceux qui ont une malveillance dans leurs cœurs s’empresser vers eux, disant : « Nous craignons qu’un malheur ne nous frappe ». Mais Allah Apportera la Victoire, ou une chose de Sa Part. Alors ils auront du remords pour ce qu’ils ont dissimulé dans leur for intérieur. Et ceux qui sont devenus  croyants disent : « Sont-ce ceux-là, ceux qui ont juré par Allah, de tous leurs serments, qu’ils sont avec vous ? ! » Vaines ont été leurs œuvres, alors ils furent des perdus. O vous qui êtes devenus  croyants, quiconque d’entre vous renie son Dine, Allah fera venir des gens qu’Il aime et qui L’aiment, humbles à l’égard des croyants, fermes à l’égard des renégats, qui s’efforce dans  la voie d’Allah et ne redoutent point le blâme d’un censeur. Cela est la Munificence d’Allah, Il l’Accorde à qui Il Veut. Allah Est Tout-Largesse, Tout-Scient. Toutefois, votre Protecteur est Allah, son Messager et ceux qui sont devenus    croyants : ceux qui accomplissent la prière, qui s’acquittent de la Zakàt, tout en étant modestes. Et quiconque prend comme Protecteur Allah, Son Messager et ceux qui sont devenus  croyants : c’est le Parti d’Allah qui est  les vainqueur.} Al Maidah  52 à 56

Ces mêmes qui s’alignent sur l’Occident dans leur organisation partisane et les autres qui rejettent l’Occident et se croient la faction sauvée en entretenant l’exclusion, l’exclusive et la partition idéologique et religieuse de la communauté musulmane au lieu de sa fédération, de son unification et de sa fraternisation  ont pris leur Dine pour amusement,  une opinion personnelle, et une visée mondaine oubliant le  un « nous », celui du  collectif engagé dans l’obéissance d’Allah, et l’amour les uns envers les autres.  Allah nous demande de transcender nos différences sociales, intellectuelles et économiques  pour  harmoniser et fraterniser la société et la laisser se concentrer sur sa vocation de « meilleur communauté suscitée pour l’humanité » :

 {C’est Nous qui avons distribué leur mode d’existence dans la vie terrestre, et Nous avons élevé les uns d’entre eux au-dessus des autres, de quelques degrés, afin que les uns soient au service des autres. Et la Miséricorde de ton Dieu est meilleure que ce qu’ils amassent.} As Zukhruf 32

Allah a instauré la différence et la divergence comme moyen de singularité individuelle et facteur d’attraction sociale pour que chacun serve les autres dans le cadre du bénévolat, du salariat, de l’entreprenariat ou de la famille. Par cette attraction sociale qui met les gens en partenariat sur une base de solidarité Allah vise la complémentarité des dons, la promotion du mérite, la mise à l’épreuve de la foi et la synergie qui crée l’unité dans la diversité des aptitudes individuelles et dans les compétences territoriales sur le plan des ressources et des spécialisations en termes de métiers et d’activités.  Ce principe est antinomique avec la divergence des partis et des doctrines dans le même Dine car elle sape l’unité, la cohésion par la rivalité politique et la compétition partisane pour le pouvoir. Il ne s’agit pas de ne plus faire de politique ni de ne pas recourir aux références islamiques en matière de militantisme pour le bien et l’intérêt public, pour la gestion juste et équilibrée de la cité, pour un vivre ensemble reconnaissant à chacun ses droits et ses devoirs, ses libertés et son exercice citoyen dans la souveraineté du peuple sur ses ressources, son devenir. Il s’agit de ne pas laisser la religion instrumentalisée par l’esprit partisan  dans la conquête du pouvoir ou le maintien du pouvoir. Il s’agit de ne pas rendre la politique une dérive vers la discorde au nom de la religion ou contre la religion. Faire de la politique est un devoir religieux, mais s’enfermer dans un cadre partisan c’est dévier de la voie sensée des Prophètes.

Le Croyant doit se poser les questions suivantes et y répondre avec franchise : Est-ce qu’Allah a deux ou plusieurs partis ? Est-ce qu’Il deux ou plusieurs religions ? Est-ce qu’il a dans le Coran des versets qui se contredisent ou qui s’abrogent ? Qui est le parti d’Allah ? Comment démarquer le parti d’Allah du parti de Satan lorsque les musulmans activent dans l’arène politique en rangs dispersés, contradictoires, ennemis les uns des autres ?

Lorsque nous méditons le Coran nous voyons que si le Dine a commencé de nouveau  par la Fatiha pour enraciner la spiritualité, il a commencé de nouveau dans l’histoire des hommes et dans leur méthodologie nouvelle par la lecture. La lecture est la quête de sens et la quête de la finalité de l’existence. Sans lecture il n’y ni livre, ni mémoire, ni inscription et conservation de sens, ni apprentissage, ni libération de l’homme du temps et de l’espace et des limites de sa mémoire qui confinent son existence :

 {Lis, au nom de ton Dieu, Celui qui a créé. Il a créé l’homme de ‘alaq. Lis, ton Dieu est le Sublime absolu,  Celui qui a enseigné par le Calame. Il enseigna à l’homme ce qu’il ne savait pas.} Al ‘Alaq 1

Lorsque nous méditons le Coran nous voyons qu’après la lecture c’est-à-dire la science qui part en quête de Dieu, de la connaissance de Ses Noms, de Son dessein pour l’homme, nous sommes tenus par la seconde sourate révélée alors que Mohamed (saws) venait se blottir auprès de son épouse par peur de la lourde charge de la révélation qui lui demande de porter un livre alors qu’il était un oummi qui ne connait ni la lecture ni l’écriture et qui n’a jamais eu accès à l’écoute des livres religieux ou philosophiques  de son temps et notamment l’Evangile et  la Tora. Le sens coranique de oummi n’est pas celui d’illettré ou d’analphabète, mais celui d’intégrité et de virginité sur le plan intellectuel et spirituel le rendant pure et sain de toute influence extérieure autre que le bon sens naturel et l’idée de Dieu qu’il avait par sa Fitra. Allah va lui confier sa mission qui va d’abord consister à une éducation personnelle le rendant apte à la seconde mission, celle de la prédication :

 {O toi, l’emmitouflé,  lève-toi pour prier la grande partie de la nuit : sinon sa moitié, ou un peu moins, ou un peu plus, et récite le Coran avec beaucoup de soins. Nous Allons te Révéler une parole solennelle. Certes, l’adoration nocturne est plus intense et de meilleure consistance. Tu as certes, pendant la journée, amplement de temps. Et évoque le Nom de ton Dieu, et dévoue-toi à Lui totalement. Dieu du levant et du ponant, il n’y a point de Dieu que Lui, prends-Le donc pour Procurateur.} Al Mouzzamil 1 à 9

Si la première sourate fixe la finalité et la méthodologie du Dine, la seconde en définit le contenu. Ce contenu est la prière, l’étude du Coran, l’adoration,  vivre avec la présence et dans la proximité d’Allah, le dévouement et la remise en toute confiance à Allah qui est le Protecteur.  C’est principalement ce contenu que Mohamed va prêcher durant son existence et l’enraciner dans le cœur des croyants pour les libérer du paganisme, de l’obscurantisme et en faire des prédicateurs libérateurs et civilisateurs.   Le Dine est donc davantage un état d’esprit, une éthique, une esthétique de comportement de l’homme créature envers Allah son créateur. La Salat est le cœur de ce Dine car elle est une intimité avec Allah, une éducation morale et spirituelle, mais aussi  une fédération sociale et une incitation au bien comme le spécifient les versets coraniques dont nous citons quelques versets à titre d’illustration :

 {… qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la Salàt, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons, et qui, atteints par l’injustice, ripostent.} As Choura 38

{Récite ce qui t’est révélé du Livre et accomplis la Salat. En vérité la Salat préserve de la turpitude et du blâmable. Le rappel d’Allah est certes ce qu’il y a de plus grand.} Al ‘Ankabout 45

{Cultive, certes, celui qui se purifie, et se rappelle le nom de son Seigneur, puis célèbre la Salàt.} Al A’âla 14-15

L’effort de méditation sur le rapport entre le Dine et la Salat dans leur double configuration spirituelle et temporelle nous amène à la plus courte sourate du Coran dont le  nom est  « l’Abondance » :

 {Certes, Nous t’avons donné l’abondance. Prie donc ton Dieu et immole.} Al Kawtar 1

Nous voyons le lien qui s’établit entre le lien ininterrompu entre Allah, Son don à profusion comme récompense et le croyant invité à l’espérance et à la gratitude  dans une sourate qui est la plus courte du Coran (10 mots arabes sur 3 versets). Le sublime du Coran se révèle dans ses métaphores et ses oxymores. Ici nous sommes en présence d’un nombre minimal de mots qui annoncent l’abondance infinie dans un monde infinie et éternel.

L’imam Ibn Ibrahim abou ‘Araf de la Mosquée Al Aqsa dit dans son commentaire sur cette sourate qu’il n’y a de don à profusion que s’il y a persistance de bienfaits de la part d’un Bienfaiteur immuable et détenteur de toute chose, il n’y a de persistance de bienfaits que s’il y a abondance et il n’y a abondance que s’il y a agreement, agrément de Dieu envers Son dévoué pour sa vertu et satisfaction du Croyant envers son créateur pour lui exprimer sa gratitude et lui rendre grâce  : « Louages à Allah Maitre des univers ».

Symboliquement le Coran nous délivre le message suivant : Allah en échange du peu de vos œuvres Il vous donne l’abondance infinie et éternelle. Le critère n’est pas la quantité des œuvres, mais la qualité, la loyauté et la sincérité :

 {Certes, ceux qui récitent avec assiduité et minutie le Livre d’Allah, accomplissent la prière et font aumône  de ce que Nous leur avons octroyé, en secret et en public, aspirent à un négoce dont le gain est intarissable, afin qu’Il leur règle intégralement leurs rémunérations, et les gratifie d’un surplus de Sa Munificence. Il Est Absoluteur, Très-Gratifiant.} Fàtir 29-30

En dix mots très courts Allah montre la profusion de biens qui découle du Dine qui est exprimé, ici, en quatre pivots : l’étude et la mise en application du  Coran comme méthodologie et contenu de la foi, le suivi du modèle prophétique comme modèle de vie, la Salat comme ressourcement spirituel et purification ontologique et sociale, l’aumône comme don de ses biens pour les indigents. Il ne peut y avoir de Dine sans Salat accomplie dans le respect de ses règles cultuelles, ontologiques et sociales. Il ne peut y avoir de Dine sans justice sociale, il ne peut y avoir de Dine sans crainte d’être désavoué par son immoralité ou son injustice, il ne peut y avoir de Dine sans  espérance en la Promesse d’Allah et en l’attente active de cette promesse par la persévérance et la patience.  Il ne peut y avoir de Dine sans implication sociale et tout particulièrement envers les pauvres et les nécessiteux.  Le Dine ce sont l’ensemble des  mœurs sociales fondées sur la foi, la vertu,  convivialité, le partage et la solidarité :

 {La bonne foi ne consiste pas à tourner vos visages vers le levant et le ponant. Mais la bonne foi désigne: celui qui croit en Allah, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre et aux Prophètes; et qui donne de son bien _  malgré l’amour qu’il lui porte _ à ceux qui sont proches, aux orphelins, aux miséreux, au passager démuni, aux nécessiteux et pour l’affranchissement des esclaves; qui accomplit la prière, s’acquitte de la Zakàt; et ceux qui tiennent parole s’ils promettent ; et les persévérants lors du malheur et de l’adversité, et au moment du mal de la guerre. Ceux-là sont ceux qui ont été véridiques et ceux-là sont les pieux.} Al Baqarah  177

{… au sujet des criminels: « Qu’est-ce qui vous a acheminés à Saqar? »  Ils diront: « Nous n’étions pas de ceux qui faisaient la Salàt,  et nous ne nourrissions pas le pauvre, nous nous associons à ceux qui tenaient des conversations futiles,  et nous traitions de mensonge le jour de la Rétribution,  jusqu’à ce que nous est venue la vérité évidente (la mort). } Al Moudathir 41-47

 «  Quel est la meilleure pratique de l’Islam O Prophète ?  L’islam est que tu fasses manger ceux qui ont faim et que tu salues (tu accordes la paix) celui que tu connais ainsi que celui que tu ne connais pas » Hadith

« C’est quoi l’Islam  O Prophète ?  L’islam est la bonne parole et l’offre à  manger »

Le Dine peut se résumer en une sorte de contrat entre l’homme et son Créateur.  Chacun est invité à se poser la question en son for intérieur : Si Allah t’a donné et va te donner sans interruption un don  tu ne peux donc que  l’adorer par gratitude, mais tu ne peux l’adorer comme bon te semble, tu dois donc  prier, faire le bien et maintenir le lien attaché à lui d’une manière interrompue et discipliné selon la manière enseigné par Son Prophète.

La sourate Al Kawthar  permet donc de définir le Dine comme l’institution de la prière qui génère les bons comportements et la noblesse du cœur pour que le croyant devienne un agent social qui donne en abondance au lieu d’être un assisté qui ne cherche qu’à prendre ou un corrompu qui spolie autrui. Le Prophète Salomon a reçu l’ordre de distribuer les dons qu’Allah lui a donné à profusion sans compter à ceux qui ont droit et de ne pas les distribuer  à ceux qui n’ont pas droit ou qui ont démérité. Le Dine est la Justice et l’équité  dans la distribution des biens et des ressources sans gaspillage et sans atteintes aux droits légitimes et aux besoins des hommes :

 {Cela est Notre don, distribue-le ou conserve-le sans compter.} Sad 39

Le Dine compris par don espéré en contrepartie des dettes acquittées ne sera valide et authentique que s’il se pratique pour l’amour d’Allah et non par mimétisme social. Il ne peut y avoir Dine ou don à autrui alors que la dignité d’autrui est bafouée. Le Dine est invalide lorsqu’il y a tromperie et leurre dans l’intention ou dans l’acte, même si nous ne pouvons par nous-mêmes dire à un tel que son Dine est valide ou non.  Il y a plusieurs invalidités du Dine nous en citons quelques une :

La première invalidation  est la transgression du devoir d’obéissance à Allah et au Prophète (saws) :

 {O vous qui êtes devenus croyants, obéissez à Allah et obéissez au Messager, et n’annihilez pas vos œuvres.} Mohammed 33

La seconde  invalidation  est l’atteinte à la dignité d’autrui :

 {Ceux qui dépensent leurs biens pour la cause d’Allah, puis ne font pas suivre ce qu’ils dépensèrent de vantardise, ni de nuisance, auront leur rémunération auprès de leur Dieu. Nulle crainte pour eux et ils ne seront point affligés. Un dire convenable et un pardon sont meilleurs qu’une aumône suivie de nuisance. Allah s’en Passe, Il Est Longanime. O vous qui êtes devenus croyants, n’annihilez pas vos aumônes par la vantardise et la nuisance, comme celui qui dépense son bien par ostentation devant les hommes, et qui ne croit ni en Allah ni au Jour Dernier. Son exemple est comme l’exemple d’un rocher couvert de poussière, qu’une averse frappa et laissa tout aride. Ils n’ont aucune prise sur ce qu’ils ont acquis, et Allah ne Guide point les gens mécréants.} Al Baqarah 262 à 264

L’être sensé comprends que si l’ostentation ou le mépris annule une œuvre considérée comme fondamentale dans le Dine alors que dire du meurtre sans justice et sans droit d’un homme, et que dire des appels à prendre les armes contre des tyrans sans avoir épuisé les solutions pacifiques ni avoir pris les précautions pour ne pas mettre leur pays en ruines et ne pas mettre la vie des innocents en danger ou considérer les fonctionnaires de l’armée et de la police comme des mécréants méritant la mort sous prétexte qu’ils défendent le tyran mécréant :

 {Il n’appartient point à un croyant de tuer un croyant sauf par erreur.} An Nissa 92

{Quiconque tue un croyant intentionnellement, sa punition sera la Géhenne où il s’éternisera ; Allah le Frappera de Sa Colère, le Maudira et lui Préparera un immense châtiment.} An Nissa 93

{Si jamais tu tends ta main vers moi pour me tuer, je ne tendrai point ma main vers toi pour te tuer. Je crains Allah, Dieu des Univers} Al Maidah 28

{Quiconque tue une personne sans qu’elle ait tué ou corrompu de par la terre, serait comme s’il avait tué les hommes en totalité, mais quiconque la laisse vivre, serait comme s’il avait laissé vivre les hommes en totalité} Al Maidah 32

« Le Croyant demeure dans la vastitude du Dine tant qu’il n’ pas provoqué l’effusion du sang sacré » Hadith

La troisième invalidation est rompre l’Alliance avec Allah, rompre les liens de parenté et rompre les promesses et les pactes sans justice :

 {Certes, Allah n’est pas embarrassé de fournir en exemple un moustique ou ce qui est davantage plus infime. Quant à ceux qui sont devenus  croyants, ils savent que c’est la Vérité émanant de leur Dieu; et quant à ceux qui sont devenus  mécréants, ils disent : « Qu’a-t-Il voulu, Allah, par cela ? » C’est un exemple avec lequel Il fourvoie énormément et guide énormément; mais Il ne fourvoie que les pervertis, ceux qui violent l’Alliance d’Allah après l’avoir conclu, qui rompent les liens qu’Allah a commandé de maintenir, et qui corrompent de par la terre; ceux-là sont les perdus.} Al Baqarah 26-27

La quatrième  invalidation est le fanatisme et l’extrémisme :

 {O gens du Livre, pourquoi confondez-vous le Vrai avec le faux et taisez-vous la Vérité en le sachant ?} Ali ‘Imrane  71

{Dis : « O gens du Livre, n’exagérez point dans votre religion par la contre-vérité. Ne suivez point les passions de quelques gens qui se sont déjà fourvoyés, qui ont beaucoup fourvoyé, et qui se fourvoyèrent de la rectitude de la voie.} Al Maidah 77

« Faites attention au fanatisme dans la religion. Des nations antérieures ont été anéanties par leur exagération dans la religion »

 « Malheurs aux extrémistes »

La cinquième  invalidation est la subordination idéologique, culturelle  et religieuse aux non musulmans qui place l’ennemi de l’Islam en tuteur sur les esprits et les territoires des musulmans :

 {Et un groupe des gens du Livre dit : « Croyez en ce qui fut Révélé aux croyants, en début de journée, et mécroyez en sa fin, peut-être en reviendraient-il ? Et ne vous fiez qu’à celui qui suit votre religion ».} Ali ‘Imrane  72 à 73

{O vous qui êtes devenus croyants, ne prenez point comme protecteurs ceux qui tournent  votre Dine en dérision et en moquerie, de parmi  ceux à qui le Livre a été révélé avant vous, ni les mécréants. Et craignez Allah, si vous êtes croyants.} Al Maidah 57

L’expérience historique a montré comment les empires et le colonialisme avilissent les élites et pervertissent la langue, la culture, la religion et les mœurs des peuples colonisés livrés à la merci de la paupérisation, de la spoliation et de l’exploitation :

 {Certes, quand les pouvoirs impériaux s’emparent d’une Cité, ils la corrompent et avilissent les nobles de ses habitants. C’est ce qu’ils font toujours.} An Naml 34

Le réquisitoire le plus tranchant contre le colonialisme qui humilie les peuples et corrompt leur religion est celui du Cheikh Mohamed Al Bachir Al Ibrahimi (1889 – 1965):

« Le colonialisme dans sa globalité comme dans ses composants est une souillure provenant de l’œuvre de Satan, ses partisans se rencontrent sur ses propagations perverses celles-là même qui sont poussées par les instincts prédateurs voraces des colonisateurs et animés par les théories du colonialisme expertes dans la construction des instruments impitoyables de prédation et cultivées dans l’art de mettre en servitude les objets de leurs convoitises. Parmi ses moyens les plus redoutables, le colonialisme sape le moral des colonisés et anesthésie leurs sensibilités morales et spirituelles

 La France est venue en Algérie avec son missionnaire évangéliste colonisateur pour corrompre l’islamité des Algériens, les pousser à douter de leur foi et de leurs valeurs, et provoquer la sédition et le désordre au sein des Musulmans. Elle est venue pour effacer de leur mémoire et de leur langue le Nom d’Allah Al Hadi (Celui qui donne la Guidance) par le nom de leur icône déifié « le Rédempteur » en donnant à ce missionnaire l’appui logistique, le soutien militaire après avoir nié Jésus là-bas et décidé de l’imposer ici

 La France est venue avec l’éducation « colonisatrice » et la science « colonialiste » pour corrompre les esprits des fils des Musulmans et semer le trouble dans leurs pensées, pour déposer leur conscience, leur langue et leur littérature au profit de celles de la France, pour falsifier et dénaturer leur histoire et réduire le rôle et l’importance de leurs ancêtres à leurs yeux fascinés par d’autres figures, pour les inciter à renoncer à leur religion. L’enseignement colonial vise à créer une pensée handicapée dont les effets sur la personnalité sont pires que ceux de l’ignorance.

  La France est venue avec le médecin colonialiste dont la vocation première est de préserver la santé de la population européenne et de ce fait il ne s’installe que là ou s’installe la colonie de peuplement européen ou européanisé. Il n’a pas la préoccupation d’être auprès des campagnes, des tribus et des douars peuplés par les millions de Musulmans. Si la médecine colonialiste intervient dans la population musulmane c’est comme si sa vocation n’est pas de soigner mais d’inoculer des maux nouveaux à la place d’un mal ancien, d’éradiquer un microbe en cultivant à sa place d’autres microbes, d’expérimenter ses nouveaux savoirs et ses nouveaux remèdes sur une population musulmane devenue cobaye humain. Tous ces désastres ne suffisent pas, il faut encore que le médecin français s’enrichisse sur le dos des malheurs des autochtones musulmans que le colonialisme a précarisé sur le plan sanitaire par l’instauration de la pauvreté et de l’ignorance.

 « Il est certain que le colonialisme institué sur le soldat, le missionnaire, l’enseignement et le médecin est une structure animale prédatrice marchant sur quatre pattes. C’est par ces quatre moteurs que le colonialisme a mis en panne les talents, les possibilités et le génie de millions de musulmans. Il a ainsi pu saper leur effort, figer leur mental, rendre inerte leur cognition, rendre stériles leurs idées. Il a ainsi privé l’humanité de millions de potentialités en énergie créatrice, en cerveau fécond, en mental imaginatif, en idée généreuse qui sont un prodigieux capital dont l’humanité aurait profité et utilisé pour résoudre ses problèmes mais que le colonialisme a saboté, détruit, détourné du bien pour laisser les collectifs humains sans ressources capables d’ériger des cités, de promouvoir des civilisations et de se mettre au service de l’humanité. Le colonialisme est la forme la plus pessimiste et la plus cynique dans la destruction de l’humain. »

 Des religions à caractère raciste, ethnocentrique  ou anthropomorphique ne peuvent être le Dine d’Allah. Ce type de religion produit le colonialisme et le racisme au nom de la religion.

La culture de la foi, de la vertu,  de l’éthique et de l’esthétique de ce Dine est différente de celle des autres religions et c’est pour cette raison que dès l’ouverture du Coran et à chaque Salat, le Musulman exprime sa rupture  avec le christianisme et le Judaïsme et implore Allah de le préserver de leurs déviations et de leurs prétentions à détenir la vérité alors qu’ils ont trahi et déifié les Prophètes de Dieu :

 {Guide-nous vers le chemin de rectitude, le chemin de ceux que Tu as gratifiés : ni les réprouvés, ni les fourvoyés.} Al Fatiha

Les Juifs et les Chrétiens sont désapprouvés pour leur monolâtrie qui diffère du monothéisme. Chacun d’eux non seulement ne croient pas au Dieu universel, mais à un dieu le leur qu’ils ont confondu avec un des Prophètes de Dieu :

{Et ils disent : « N’entrera au Paradis que ceux qui sont Juifs ou Nazaréens ». Telles sont leurs fabulations ! Dis : « Apportez votre preuve si vous êtes véridiques ».} Al Baqarah 111

{Les Juifs ont dit : « ‘Uzayr est fils d’Allah », et les Nazaréens ont dit : « Le Messie est fils d’Allah ». Ce sont leurs paroles de leurs propres bouches. Ils imitent les dires de ceux qui sont devenus  mécréants auparavant. Qu’Allah les Combatte où qu’ils louvoient !  Ils ont pris leurs savants, leurs moines, et le Messie fils de Marie comme Dieu, à l’exception d’Allah, alors qu’il ne leur a été ordonné que d’adorer un Dieu Unique. Il n’y a d’autre Dieu que Lui, Gloire à Lui, Il Est bien au-dessus de ce qu’ils associent.}  At Tawbah 32

Les Juifs et les Chrétiens sont connus pour leur haine réciproque et leur désaccord religieux :

 {Les Juifs ont dit : « Les Nazaréens ne tiennent sur rien », et les Nazaréens ont dit : « Les Juifs ne tiennent sur rien », et ils récitent le Livre! Ainsi ceux qui ne savent pas disent aussi les mêmes paroles.} Al Baqarah 113

Ils sont entrain de transcender leur clivage religieux et idéologique en s’allieant contre l’Islam sous le masque du sionisme et de l’impérialisme alors que les Musulmans se divisent, se fragmentent et s’entretuent en opposition avec leur Dine :

 {Et qu’il y ait parmi vous une Communauté : qui incitent au bien, commandent le bon usage, et interdisent ce qui est répréhensible. Ceux-là sont ceux qui cultivent.  Mais ne soyez pas comme ceux qui se sont désunis et ont divergé  dès que leur sont venus  les évidences. Ceux-là auront un immense châtiment. }  Ali ‘Imrane 104-105

Notre Dine est celui d’Allah qui nous ordonne l’unité conformément au « Nous » de la Fatiha qui ouvre notre livre et notre Salàt :

{Attachez-vous tous au Câble d’Allah et ne vous désunissez point. Rappelez-vous la Grâce d’Allah envers vous lorsque vous étiez des ennemis, puis Il a uni entre vos cœurs et vous êtes devenus  frères, par Sa Grâce; alors que vous étiez au bord d’un abîme du Feu et qu’Il vous en a sauvé. Ainsi Allah vous démontre Ses Signes, pour que vous soyez guidés!} Ali ‘Imrane 103

Le Câble d’Allah est Son Dine, Sa Parole (le Coran) et Son Messager, l’ultime prophète Mohamed (saws).  Vivre en contradiction ou en opposition avec ce principe d’unité sacrée ce n’est pas seulement invalider le Dine, mais c’est le démolir. Dans ce cas c’est une transgression qu’ hélas nous commettons chaque jour.


 

Signification du Dine. Partie 1

Signification du Dine. Partie 3 – Bientôt

Extraits du livre  » Dine ou Religion » – Omar Mazri -2010 – Édition & Conseil

 

Signification du Dine – Partie 1


Problématique.

 

« Le Prophète (saws) a dit : Le Dine c’est le bon conseil et la loyauté ». Nous lui avons demandé : « Vis-à-vis de qui ? » Il a répondu : « vis-à-vis d’Allah, de Son Livre, de Son Messager, des guides des Musulmans et du commun des gens». Hadith

 

Ce Hadith sublime a répondu sans faille ni détours ni omission sur le Dine et la loyauté à la Parole d’Allah, à la Sunna du Prophète, à l’exercice du pouvoir légitime et au service des fondamentaux de l’Islam, à la société vivante qui vit miséricordieuse, éclairée et responsable à l’ombre de l’Islam et comme partenaire associé à la gouvernance politique et économique. Mais celui qui ne connait pas l’Islam ou le refuse va se trouver face à des interrogations fallacieuses.

Pouvons-nous avoir une explication épistémologique et religieuse du mot « Dine » et pouvons-nous traduire le Dine par « religion » et donner ainsi à ce Hadith sa véritable résonnance morale et spirituelle sans l’entacher par le Wahn, la faiblesse qui nous rend insignifiant, inconséquent, absurde, une grande coquille vide de consistance ? Pouvons-nous expliquer le sacré par le profane ? Pouvons nous expliquer le Dine dans l’Islam sans  le recours aux sociologues, aux ethnologues  et aux anthropologues du positivisme français ou anglo-saxon ?

 

Étymologie

 

1- Quelle est la signification du mot « Religion » dans la langue française?

 Le mot religion dans la langue française est issu  des termes latins « religio » signifiant conscience et recueil, et « religare » signifiant relier, et « relegere » signifiant recueillir mais aussi relire. Elle est définie philosophiquement comme le rapport de l’homme à l’ordre du sacré (divin ou non divin), tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales. Le sacré est par définition indiscutable par rapport au profane discutable. Elle est définie aussi comme culte rendant hommage au(x) dieu(x). Dans un cas comme dans l’autre l’animisme, le fétichisme, le bouddhisme, le paganisme, le Judaïsme, le Christianisme, le communisme, le  républicanisme, le socialisme, le scientisme, l’économisme, le laïcisme, la capitalisme, le mondialisme, le matérialisme, le sionisme et le satanisme sont des religions avec leur sacré, leurs idoles, leurs temples, leurs rites, leurs doctrines, leurs livres et leurs adeptes.

Si on considère le terme  religion sur le plan lexical et sa pratique d’oraison  dans le christianisme on pourrait dire la religion correspond à la prière en sa qualité de relation avec Dieu, de relation entre les orants et d’invocation. En effet le Prophète (saws) a définit la quintessence de l’Islam dans la prière et la quintessence de la prière dans l’invocation.

 أس ال

 « L’ordre suprême est l’Islam, son sommet est le Jihad,  sa colonne  est la Salat »

Si la colonne s’écroule tout l’édifice s’écroule et c’est ainsi que le Prophète et ses compagnons ont considéré que celui qui délaisse la prière a démoli sa religion comme ils ont considéré que le dernier pacte d’un musulman avec la communauté musulmane est la prière. La différence fondamentale entre le Dine islamique et les autres religions est la Salat :

 العهد

« Le pacte qui nous lie est la Salat, quiconque a abandonné la Salat a alors renié »

En comparaison avec religion (religare) l’habitude est de voir  la Salat (الصلاة) dans une proximité lexicale avec Silat (lien, attachement, relation) et ainsi conclure que la religion est la Salat alors que le Dine est l’ensemble des piliers et des prescriptions de l’Islam. Cependant le Coran a nettement  distingué la Salât (الصلاة) de l’invocation (الدعاء) et de ce fait nous ne pouvons pas confondre le Dine compris comme prière et invocation avec la religion comprise comme prière et invocation.

 

{Quand vous avez accompli la Salàt, invoquez le nom d’Allah, debout, assis ou couchés sur vos côtés} An Nissa 103

Par ailleurs un des imams de la mosquée Al Qods, Ben Ibrahim abou ‘Arfa a montré sur le plan linguistique qu’il y a une différence lexicale entre le lien (الصلة) dont la racine est WSL  (و ص ل) lier, atteindre, et la Salat (الصلاة) dont la racine est SWL  (ص ل و).

Que signifie donc le verbe SWL  (ص ل و) ? C’est l’ensemble des mouvements de la tête, du dos et du corps accomplissant le rituel de la prosternation dans des rangs successifs derrière un guide. Ce rituel caractéristique de la Salât est le même que l’ensemble des Prophètes et de leurs adeptes et que nous retrouvons encore sous une forme approximative dans certaines factions juives et chrétiennes attachées aux traditions.

En réalité le terme Salat  ne peut être confiné au  sens cultuel ou de posture de la prosternation, il englobe, au regard du réseau de sens qu’il entretient avec d’autres termes signifiants dans l’énoncé coranique,  l’institution du lien spirituel et social comme le stipule, à titre d’illustration les trois énoncés suivants :

 {… qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la Salât, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons, et qui, atteints par l’injustice, ripostent.} As Choura 38

{Récite ce qui t’est révélé du Livre et accomplis la Salât. En vérité la Salât préserve de la turpitude et du blâmable. Le rappel d’Allah est certes ce qu’il y a de plus grand.} Al ‘Ankabout 45

{Cultive, certes, celui qui se purifie, et se rappelle le nom de son Seigneur, puis célèbre la Salât.} Al A’âla 14-15

 

2 – Religion et lutte idéologique contre l’Islam.

 

Dans la recherche des définition il est remarquable de voir que lorsqu’on interroge les dictionnaires français sur christianisme,  judaïsme et bouddhisme on voit la référence à la religion alors que le terme  islamisme au lieu de trouver la logique de religion de l’Islam ou religion islamique nous trouvons « Religion de Mahomet » sachant que le terme Mahomet (celui qui n’a jamais louangé) est la signification contraire de Mohamed (Celui qui est excellent en louanges, qui a la vocation de louanger Allah). Le Larousse qui est le dictionnaire de vulgarisation le plus populaire on trouve une définition qui n’est pas surprenante pour l’esprit averti qui y voit le radicalisme idéologique : « Islamisme : Mouvement regroupant les courants les plus radicaux de l’islam, qui veulent faire de celui-ci, non plus essentiellement une religion, mais une véritable idéologie politique par l’application rigoureuse de la charia et la création d’États islamiques intransigeants. »

 J’ai relevé cet extrait de Wikipedia assez significatif : « À l’instar de quelques auteurs et de quelques polémistes, dans son ouvrage Soufi ou mufti ? Quel avenir pour l’islam, l’islamologue française Anne-Marie Delcambre estime, quant à elle, que « islamisme » et « islam » désignent une réalité indistincte, posant que la nouvelle acception du terme « islamisme » – l’acception politique – puiserait sa source dans l’affirmation du juriste égyptien, Muhammad Sa’id al-‘Ashmawi, qui avait déclaré que « Dieu voulait que l’islam fût une religion, mais les hommes ont voulu en faire une politique ». Elle voit ainsi dans l’islam et l’islamisme une forme de continuité, une réalité inchangée, proposant une vision à laquelle s’oppose son préfacier américain, le journaliste Daniel Pipes qui argue, lui, que l’islamisme est une « manifestation spécifique, moderne et extrémiste de l’islam » s’inscrivant dans une réalité évolutive. »

  Pour ceux qui ne le connaissent pas, Daniel Pipes est un sioniste américain qui affiche son intégrisme et sa haine de l’Islam. Il est l’inventeur dans les années 70 du mot « islamophobia » non pour décrire la réalité de la stigmatisation du musulman mais pour donner un outil sociologique et psychologique de lutte idéologique pour créer la méfiance envers le Musulman et la défiance entre les Musulmans. Écrivain et journaliste il écrit chaque semaine un article contre les Musulmans s’appuyant sur sa haine mais aussi sur sa connaissance de la langue arabe qu’il a étudié au Caire et de l’Islam qu’il a étudié comme doctorant sur la législation islamique à Harvard. Anne-Marie Delcambre est la traductrice et la vulgarisatrice des thèses islamophobes et sionistes de  Daniel Pipes.

 

 3 –  Quelle est la signification du mot « Dine » dans la langue arabe?

 

الدينُ : والشأن العادة Le Dine (Al ‘àda wal chàn) serait l’état naturel et la coutume.

Il s’agit d’une définition qui fait référence à Abraham. Le Dine est la coutume dans le sens où c’est la tradition abrahamique d’adorer Allah en sa qualité de Hanif c’est-à-dire d’être naturellement religieux et monothéiste. L’état naturel vise la Fitra humaine, la religion primordiale. Il vise vise la situation monothéiste des peuplades et des nations depuis Adam ainsi que les circonstances morales, économiques, technologiques, scientifiques, sociales et politiques qui construisent la grandeur, la gloire et la prospérité des adeptes de ce Dine :

 {Et ils dirent : « Soyez juifs ou nazaréens, vous serez guidés ». Dis : « Bien au contraire : la confession d’Abraham, pur monothéiste, et qui ne fut point du nombre des polythéistes». Dites : « Nous sommes devenus croyants en Allah, en ce qui nous a été Révélé, et en ce qui a été Révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été Révélé à Moïse, à Jésus, et en ce qui a été Révélé aux Prophètes par leur Seigneur. Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux et nous nous remettons à Lui ». S’ils croient en cela même que vous croyez, ils se sont effectivement bien guidés, et s’ils s’en détournent, c’est qu’ils sont en schisme. Allah sûrement te Prémunira contre eux, car Il Est L’Omni-audient, L’Omniscient. La Sibgha d’Allah! Qui donc est meilleur qu’Allah pour donner une Sibgha ?} Al Baqara 135

Le Dine est qualifié dans ce verset de Sibghat d’Allah (صِبْغَةَ اللّهِ وَمَنْ أَحْسَنُ مِنَ اللّهِ صِبْغَةً وَنَحْنُ لَهُ عَابِدونَ), la coloration, la  couleur dans le sens de l’empreinte visible et indélébile qu’Allah a déposé dans l’être humain même si ce dernier nie sa foi ainsi que l’habit le plus esthétique  dans le sens d’habitudela plus conforme à la nature humaine.  Cela signifie aussi qu’il n’ya pas de changement à la religion d’Allah qui est une et unique : l’Islam. Les Feuillets d’Abraham, les Psaumes de David, la Tora, l’Evangile et le Coran sont une seule et même parole conférant aux hommes une seule et même  croyance et une seule et même Char’ia. Quiconque soutient l’idée de trois religions monothéistes ou que l’Islam est un rameau du monothéisme à l’instar du judaïsme et du christianisme a proféré des mensonges contre Allah qui dit sans équivoque :

 {Dites : « Nous sommes devenus croyants en Allah, en ce qui nous a été révélé, et en ce qui a été révélé à Abraham, à  Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été révélé à Moïse, à Jésus, et en ce qui a été révélé aux Prophètes par leur Dieu. Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux et nous nous remettons à Lui ». S’ils croient en cela même que vous croyez, ils se sont effectivement bien guidés, et s’ils s’en détournent, c’est qu’ils sont en schisme. Allah sûrement te Prémunira contre eux, car Il Est L’Omni-Audient, Le Tout-Scient.} Al Baqara 136

{Aucune altération aux Paroles d’Allah. Cela est sûrement l’immense triomphe.} Younes 64

Pour bien montrer l’importance de la coutume, des habitudes et des relations sociales dans la préservation ou dans la démolition du Dine le Prophète (saws) a dit : «L’homme a la même religion que son ami. Que l’un de vous fasse donc bien attention à celui qu’il prend pour ami!»

 Le schisme qui est le contraire de la Sibghat d’Allah est de quitter le monothéisme pour l’idolâtrie, la monolâtrie ou le sectarisme et adopter des postures de fourvoiement ou de déviation de la Vérité qui deviennent des coutumes erronées,  des préjugés et des croyances contraire au monothéisme :

 {Certes, ceux qui ont séparé  leur religion et sont devenus des sectes, tu n’es des leurs en rien} (al Maidah 159).

La Sibgha est la teinture, la coloration, l’habit, l’habitude, la saine nature qui mettent  le croyant dans sa couleur et sa tradition monothéiste vive sans tâche ni confusion. La Sibgha est la Religion naturelle celle de l’harmonie, de l’innéité, de l’amour, de la voie vers Allah, du gout spirituel de la personnalité de base qui a adopté le monothéisme comme couleur dominante. Dans la réalité la couleur est visible

grâce à la lumière qui comporte les ondes électromagnétiques venant du soleil et qui en se  réfléchissant sur un objet dévoile la couleur de cet objet. Le Dine c’est donc la couleur du  monothéisme qui façonne le regard perceptif, mental, éthique, esthétique et spirituel.

دانهَ : واستعبده دينا،ً أي أذلهًّ  ‘Abada Adorer – se soumettre – être humbles et recueillis

 Ce sens est le plus juste et le plus global car il concilie la Sibghat et l’islam par l’adoration dans tous les actes ontologiques et sociaux :

 

صِبْغَةَ اللّهِ وَمَنْ أَحْسَنُ مِنَ اللّهِ صِبْغَةً وَنَحْنُ لَهُ عَابِدونَ

 En traduisant Sibghat par Religion nous aurons le sens suivant :

 {La Religion d’Allah! Qui donc est meilleur qu’Allah pour donner une Religion ? Nous Lui sommes des adorateurs.} Al Baqarah 138

 

Le Dine  c’est  l’adoration d’Allah :

 

{Je n’ai créé les djinns et les êtres humains que pour M’adorer.} Al Dhàriyàte 46

 

Le Dine c’est la sujétion, la soumission et la servitude non comme le veut la traduction des orientalistes qui fait penser à un Dieu esclavagiste et à des Musulmans soumis, esclaves et serviteurs inaptes à la liberté. Il faut aller plus loin dans le sens étymologique de ‘abada pour comprendre qu’il s’agit d’un état de terrassement de soi par l’évocation et l’invocation d’Allah au point de devenir aplani n’opposant aucune résistance ni arrogance ni suffisance pour entendre avec humilité son message, le porter comme un véhicule libéré de l’accessoire des autres charges, et se diriger comme messager vers les autres pour leur transmettre humblement mais véridiquement la parole divine, mais aussi comme un itinérant allant vers Allah qui est le refuge, le secours, le recours et l’Espérance. Nous sommes par le Dine, compris comme sujétion adorative, dans une allusion à l’humilité, à la facilitation de la voie, à la posture de l’homme comme une Créature acceptant son Créateur, un indigent sollicitant Allah le Riche, le Généreux, un faible implorant l’Omnipotent qui entend et qui répond :

 {A Lui appartient ce qui est dans les Cieux et ce qui est dans la terre. Certes, Allah Est sûrement, Lui, le Tout-Riche, le Tout-Louable. N’as-tu donc pas vu qu’Allah vous a mis à votre service  ce qui est dans la terre, et que les navires voguent sur la mer par Son Ordre, et qu’Il Retient le Ciel de tomber sur la terre, rien que par Son Vouloir ? Certes, Allah Est sûrement Compatissant, Miséricordieux. Et c’est Lui qui vous a fait vivre, puis Il vous fait mourir, puis Il vous fera revivre.} Al Hadj 64

On retrouve d’autres racines qui évoquent la soumission pour  indiquer qu’Allah est le Seul Propriétaire :  المَدينةَ – المَدينُ : العبدُ

 {A Allah appartient ce qui est dans les Cieux et la terre. Certes, Allah Est le Tout- Riche, le Tout-Louable. Si ce qu’il y avait sur terre comme arbre était des calames, et que la mer était approvisionnée, après son tarissement, de sept autres mers, les paroles d’Allah ne s’épuiseraient point. Certes, Allah est Invincible, Sage. Votre création et votre résurrection ne sont que comme l’affaire d’une seule personne. Certes, Allah Est Omniaudient, Omnivoyant.} Luqman 26

 

{O Hommes ! C’est vous qui avez besoin d’Allah, et Allah Est Lui le Tout-Riche, le Tout-Louable.} Fatir 15

 

Tout le Coran est description de ce Dine du ‘Abd ( عبد ) comme comportement d’humilité et de déférence envers Allah en contradiction avec l’arrogance, la laideur et le formalisme de ceux qui se prétendent musulman et qui affichent leur ignorance ou  leur bigoterie avec ostentation :

 {Et annonce la bonne nouvelle à ceux qui sont déférents, ceux qui, si le nom d’Allah Est mentionné, leurs cœurs frémissent} Al Hadj 34

{Dis : « Croyez-y ou n’y croyez pas » : ceux qui ont déjà reçu la Science, auparavant, quand on le leur récite, tombent en prosternation jusqu’aux mentons, et disent : « Gloire à notre Seigneur. La promesse de notre Seigneur sera sûrement accomplie », et ils tombent jusqu’aux mentons en pleurant, et il les accroît en humilité.} Al Isra 107

 

الحساب والجزاء – دانهَ دينا أي جازاه Le Dine signifie aussi récompense, rétribution, jugement :

 

{Le Miséricordeur, Le Miséricordieux ; Maître du Jour du Jugement.} Al Fatiha 2

 

الدينُ : الطاعة فهو أمرٌ ينُقاد له : Le Dine c’est l’obéissance totale, le culte exclusivement voué à Allah sans lui associer un rival, un associé, un enfant :

 

{C’est Toi Seul que nous adorons et c’est à Toi Seul que nous recourons.} Al Fatiha 3

 Le Dine est la direction infaillible, l’alliance avec Allah

{Et ne vous fiez qu’à celui qui suit votre religion. Dis : « Certes, la Direction infaillible est la Direction d’Allah ». Que quelqu’un reçoive ce que vous avez reçu ou qu’on vous dispute auprès de votre Seigneur, dis : « La grâce est sûrement entre les mains d’Allah, Il l’Accorde à qui Il Veut ». Allah Est Tout-Largesse, Omniscient. Il privilégie de Sa miséricorde qui Il Veut. Allah Possède la Munificence immense.} Al ‘Imrane 73

 

{Et lorsque Allah Conclut l’Alliance des Prophètes : « Compte tenu de ce que Je vous Ai Révélé d’un Livre et de Sagesse, puis qu’un Messager vous est venu corroborant ce qui est avec vous, vous devez le croire et vous devez l’appuyer ». Il Dit : « Acquiescez-vous et vous engagez-vous à ces conditions à Mon Alliance ? ». Ils dirent : « Nous acquiesçons ». Il Dit : «Témoignez-en et Je Suis avec vous du nombre des témoins ». Quiconque s’en détourne, après cela, ceux-ci alors sont sûrement les pervertis. Aspirent-ils à une autre religion que celle d’Allah, alors qu’à Lui s’est remis tout ce qui est dans les Cieux et en la terre, de gré ou de force, et que c’est à Lui qu’ils seront ramenés?} Al ‘Imrane 81

 

{Il est parmi ceux qui se judaïsèrent qui altèrent les mots de leurs places et disent : « Nous avons écouté et nous nous sommes rebellés ; écoute, puisses-tu ne rien entendre et rà‘inà », en tordant leurs langues, et en attaquant la Religion. S’ils avaient dit : « Nous avons entendu et nous avons obéi ; écoute et veille sur nous », c’eût été meilleur pour eux et plus correct. Mais Allah les Maudit en raison de leur mécréance, car peu nombreux sont ceux qui croient.} An Nissa 46

 L’expression Rà‘inà راعنا veut dire : “Sacristi, écoute !” Jeu de mots dont les Juifs se servaient pour taquiner le Prophète et exprimer leur désobéissance en jouant sur les mots alors que le Dine est une obéissance scrupuleuse qui ne permet pas le badinage avec le sacré de la Révélation ni avec le respect et la révérence envers le Prophète porteur de ce Message à l’humanité :

 {Allah A Promis à ceux qui sont devenus croyants d’entre vous, et ont fait les œuvres méritoires de Faire d’eux, sûrement, les remplaçants sur la terre, comme Il Fit de ceux qui furent avant eux, des remplaçants, et de Donner sûrement plein pouvoir à leur religion, qu’Il a agréée pour eux, et qu’après leur inquiétude, Il la leur changera en sécurité. Ils M’adorent et ne M’associent absolument rien. Et quiconque mécroit après cela, ceux-ci alors sont les pervertis. Accomplissez la prière, et acquittez-vous de la Zakat, et obéissez au Messager, pour qu’Il vous Fasse  miséricorde.} An Nur 55

Si le croyant perd de son humilité, de sa dévotion et de son observance des prescriptions divines il devient alors chose insignifiante qui part au déchet de l’histoire humaine comme un misérable renégat avili :

{O vous qui êtes devenus croyants, quiconque d’entre vous renie sa Religion, Allah fera venir des gens qu’Il aime et qui L’aiment} Al Maidah 54

Le Dine est aussi de la même racine que « Deyne » qui veut dire dette mais aussi réciprocité.

Pour le croyant il n’y a de Dine que si le Croyant s’acquitte de la dette d’existence envers Son créateur, mais aussi s’acquitte d’une dette de devoirs envers le faible et l’opprimé en contrepartie des biens, de la richesse, des capacités et des aptitudes que la naissance et le destin de vie lui ont octroyé. Il n’y a de Dine que si les adeptes de ce Dine sont en solidarité mutuelle et réciproque :

 {Dis-moi donc, celui qui dément le Dine ! Celui-là, celui qui repousse l’orphelin, et qui n’incite point à nourrir le miséreux. Malheur donc à ceux qui prient : ceux qui sont distraits de leur prière, ceux qui simulent avec ostentation, et qui font obstruction à l’aide d’autrui !} Al Mà’oun 1

Le Dine dans l’Islam, compris comme cause d’Allah, c’est aussi l’exigence de  réciprocité envers l’agresseur :

 {Combattez, pour la cause d’Allah, ceux qui vous combattent et n’agressez point, car Allah n’aime point les agresseurs.} Al Baqara 22

{Allah ne vous Interdit pas – envers ceux qui ne vous combattent pour votre Dine, et ne vous chassent pas de vos demeures, – d’être bienfaisants et équitables envers eux. Certes, Allah aime ceux qui sont équitables. Mais Allah vous Interdit de prendre comme protecteurs ceux qui vous combattent pour votre Dine, qui vous chassent de vos demeures, et qui aident à vous expulser. Et quiconque les prend comme protecteurs, ceux là alors sont les injustes.} Al Mumtahinah 8

Les alliances avec l’agresseur et son protectorat  sont donc incompatibles avec le Dine tel que Allah l’a prescrit pour nous comme religion et mode de vie. Si nous tolérons la soumission à l’agresseur et l’alliance avec les ennemis de l’Islam alors le Dine n’est qu’un culte parmi les autres cultes sans coloration islamique qui le distingue des autres religions.

Le Prophète a utilisé le terme Dine dans le sens de réciprocité, de résultat d’exécution et de rétribution dans ce hadith célèbre :

 تُدان تَدين كما   « Comme tu fais il te sera fait »

 

طاعته في حكمه فِي المَلِكِ دِينِ في : Le mot Dine signifie aussi autorité.

 

Nous avons ce verset se rapportant au frère  de Youssef dans la sourate Youssef :

 

كَذَلِكَ كِدْنَا لِيُوسُفَ مَا كَانَ لِيَأْخُذَ أَخَاهُ فِي دِينِ الْمَلِكِ إِلاَّ أَن يَشَاءَ اللّهُ

 

On trouve dans la littérature plusieurs traductions. Si nous  donnons au terme Dine le sens de loi alors la traduction serait : « autrement, il n’était pas de mise qu’il prenne son frère, selon la justice du roi ». Cependant rien ne dit dans le déroulement du récit qu’il y a eu procédure judiciaire condamnant le frère de Youssef. Cette traduction est meilleure : « Autrement, il n’était pas de mise qu’il prenne son frère, selon la loi (la coutume) du roi ». Mais par cette traduction nous donnons crédit à l’idée biblique que les Égyptiens étaient hostiles aux étrangers et qu’ils étaient tout particulièrement anti sémites. Si la coutume ou la loi du roi était que les étrangers ne pouvaient résider en Égypte le Coran nous aurait dévoilé ou explicité l’arrivée incontestée par le Roi, plus tard, de Jacob et de l’ensemble de sa famille. Les deux meilleures qui ne changement pas le sens du récit ni le sens du mot sont les suivantes si, ici, nous donnons au terme Dine le sens de « servitude », de service ou d’autorité alors le verset change de sens et se comprend  comme le frère de Youssef  devenant, grâce à Youssef,  un serviteur du roi ou un protégé du roi qui le soustrait ainsi  de la justice égyptienne  suite à la diffamation de vol par ses autres frères :

 

{Autrement, il n’était pas de mise qu’il attache son frère, au service du roi} Youssef 76

{Autrement, il n’était pas de mise qu’il mette son frère, sous la protection du roi} Youssef 76

 

Youssef et son frère sont sous la protection du roi Égypte, à son service et lui font confiance. C’est l’attente légitime de n’importe quel sujet vis-à-vis de son souverain et c’est la même attente en plus fort et en plus authentique que le croyant a pour son Dieu.  Dans la sourate Youssef  c’est le stratagème inspiré par Allah pour protéger son jeune frère contre ce qu’il a déjà subi et que son frère pourrait subir lors du chemin du retour vers le père et avec la même jalousie qui ronge le cœur des grands fils de Jacob : l’abandon criminel dans un puits pour se débarrasser de lui.

 

Dans cette compréhension le Dine est plus qu’un culte religieux c’est la mise sous protection de Dieu pour assurer son salut dans ce monde et dans l’autre comme le dit le Coran :

 

{Allah Est Le Protecteur de ceux qui sont devenus  croyants : Il les Fait sortir des Ténèbres vers la Lumière}  Al Baqara 257

{Allah Est leur Protecteur. Que les croyants se fient à Allah} Al ‘Imrane 122

{Allah est votre Protecteur et Il est le meilleur des secoureurs.} Al ‘Imrane 150

{Allah Est Plus-Scient de vos ennemis. Qu’Il suffise d’Allah comme Protecteur et qu’il suffise d’Allah comme Partisan.} An Nissa 45

{Certes, Allah prend la défense de ceux qui sont devenus  croyants.} Al Hajj 38

 

Le Dine c’est aussi le Hokm ( الحكم ), le principe de justice car l’islam exige  d’arbitrer  équitablement, de dire la vérité et de rendre justice avec impartialité et miséricorde aussi bien entre les Musulmans qu’entre les autres confessions ou entre un Musulman et un Juif ou un Chrétien. Le sentiment religieux dans l’Islam n’est ni sectaire ni raciste ni égocentriste:

 

{Et quand tu juges, alors juge entre eux avec équité. Certes, Allah aime les équitables.} Al Maidah 42

{Juge donc entre eux d’après ce qu’Allah A révélé. Ne suis pas leurs passions au lieu de ce que tu as reçu de la Vérité.} Al Maidah 49

{O David, Nous Avons Fait de toi un successeur sur terre, juge donc entre les Hommes en toute Vérité et ne suis pas la passion, autrement elle te fourvoiera de la Cause d’Allah.} Sad 26

{Certes, Allah Commande la justice, l’usage du meilleur, l’exercice de la libéralité envers les proches, et Prohibe l’infamie, le répréhensible et la tyrannie. Il vous Exhorte, afin que vous vous souveniez. Et acquittez le pacte envers Allah si vous concluez un pacte, ne violez point vos serments après les avoir prêtés, en prenant Allah Garant contre vous. Certes, Allah Sait ce que vous faites. Et ne soyez pas comme celle qui a défait son filage, à rebours, après l’avoir solidement filé : Ne prenez donc pas vos serments moyens d’intrigues, si vous voyez une communauté plus importante qu’une autre communauté. Allah vous en éprouve seulement, et Il vous Explicitera sûrement le Jour de la Résurrection ce sur quoi vous divergiez.} An Nahl 90

 

Ces quelques versets témoignent une fois de plus que le mot clé de l’Islam est la justice. D’ailleurs si nous parvenions à respecter à la lettre la justice coranique et à donner aux hadiths et aux invocations du Prophète un contenu social, économique, politique et institutionnel nous mettrons fin à notre façon simpliste et simplificatrice du Dine qui fait de nous et de notre religion une caricature hideuse :

« Quand le Prophète sortait de la maison, il disait :

« Au nom d’Allah. Je m’en remets à Allah. Seigneur Allah ! Je me mets sous Ta protection afin de ne point m’égarer ni égarer personne, afin de ne pas glisser dans l’erreur ni d’y être poussé, afin de ne commettre aucune injustice et de ne pas en subir, de ne point me comporter en insensé ni d’être victime des insensés ! »

Il a appris à ces compagnons cette parole transcendante :

« Allah dit : O Mes Dévoués ! Je Me suis interdit à Moi-même l’injustice et Je l’ai interdite entre vous. »

 Il a montré le summum du Jihad :

« Le meilleur Jihad pour la cause d’Allah est une parole de justice et de vérité prononcée auprès d’un tyran »

 Il a montré le summum de la décadence et de l’avilissement :

 « Oh non par Dieu ! Vous commanderez le bien, interdirez le mal, ferez cesser l’injustice de l’injustice, le ramènerez de force au bon droit et l’obligerez à le suivre, sinon Dieu installera sûrement la haine entre vos cœurs puis vous maudira comme Il a maudit ces Juifs ».

 « Les gens, quand ils voient l’injuste commettre son injustice sans l’en empêcher, ne sont plus loin de voir Dieu les frapper tous, sans distinction, d’un châtiment provenant de Lui »

 « Craignez d’être injustes car l’injustice se traduira le jour de la résurrection en ténèbres. Craignez l’avarice car elle a causé la perte de ceux qui étaient avant vous. Elle les a poussés en effet à faire couler leur sang et à se permettre ce qui leur était interdit. »

 « Ne soyez pas envieux les uns des autres. Ne truquez point les enchères. Ne vous détestez pas et ne vous tournez pas le dos les uns aux autres. Ne faites pas de surenchère et soyez – ô Dévoués d’Allah des frères. Le Musulman est le frère du Musulman Il ne le fait pas d’injustice, ne le méprise pas et ne lui refuse pas son secours ; la piété est ici (en désignant sa poitrine trois fois de suite). Il suffit à quelqu’un, pour être mauvais, de mépriser son frère Musulman. Tout Musulman est sacré pour tout autre Musulman : son sang, ses biens et son honneur ».

 « Dieu a dépêché l’un de Ses prophètes vivant dans le royaume d’un tyran en lui disant : ‘Va retrouver ce tyran et dis-lui que Je lui ai donné le pouvoir non pas pour répandre le sang et amasser des fortunes, mais pour empêcher les voix des opprimés de me parvenir. Je ne négligerai pas l’injustice commise à leur encontre même s’ils sont des mécréants’ ».

 

Dans cette définition de Dine comme Hokm, même si nous sortons du registre lexical,  il faut garder à l’esprit que la vérité et la justice sont indissociables et Allah a pour Nom Al Haqq (La Vérité, Le Vrai, le Réel) et Al ‘Adl (La Justice). Si jamais nous devons résumer le Dine et le Coran à un non musulman par un seul mot ce sera : justice. Justice à l’égard d’Allah (swt), justice à l’égard du Prophète (saws), justice envers soi, justice envers les autres.

 

 Le terme Dine est donc polysémique .

 La polysémie coranique et lexicale de l’Arabe n’est pas contradiction ou confusion,  mais richesse et complémentarité qui montre le défi pédagogique et cognitif du Coran qui explique et  explicite, détaille et synthétique dans des situations  diverses le contenu riche et varié mais complémentaire du Dine dans des situations différentes spirituelles, idéologiques, religieuses et sociales. Le Coran n’est pas un « clé en main » ou un « prêt à penser » mais une méthodologie d’imagination, de cognition, d’apprentissages progressifs, variée qui part à la quête du sens dans le corps du texte coranique ou qui fait jaillir le sens du cœur caché dans le croyant. On peut déjà dire que sur le plan étymologique Dine et Religion ne couvre pas exactement la même réalité et qu’il y a un effort d’innovation en matière de traduction. En ce qui me concerne j’hésite entre adapter la traduction du « Dine » à chaque verset ou se contenter du terme « Religion » ou introduire le néologisme arabe « Dine ». Ma recherche n’est pas achevée.

 

Problématique au-delà de l’étymologie

 Quelle est la place du penseur musulman dans ces définitions? Est-ce que cela le singularise sur le plan spirituel, idéologique et comportemental par rapport aux autres religions qui sont en réalités les unes par rapport aux autres très distinctes dans leurs rites, dans leurs croyances? Laissons le soin à Malek Bennabi de répondre avec l’intelligence et la pertinence que nous lui connaissons et avec sa compétence phénoménale à anticiper sur le mouvement du monde, des idées et des religions :

« Si nous nous penchons sur la carte idéologique du monde, que constatons-nous? La carte idéologique du monde dévoile les réalités suivantes: à l’est, c’est la faillite du brahmanisme et la faillite du bouddhisme; à l’ouest, c’est la faillite du christianisme; Ainsi, la lutte, inévitable, opposera deux religions uniquement: l’islam et le communisme matérialisme.

[…] le communisme matérialisme est une religion, c’est une religion terrestre même si ses adeptes récusent toutes les religions! N’est-ce pas une doctrine avec des adeptes qui militent et meurent pour elle ?

Le judaïsme connaît ces réalités; de même qu’il est conscient de l’évolution du prochain combat direct entre l’islam et le communisme matérialisme. Il surveille de près et avec vigilance. C’est pourquoi il a choisi de frapper l’islam et de disloquer ses rangs de l’intérieur en encourageant l’enrôlement dans le communisme matérialisme! Les juifs croient qu’en fin de compte, le dialogue, ou l’affrontement, avec le communisme matérialisme est plus facile à gérer que le dialogue avec l’islam … Le juif peut à titre d’exemple gravir les échelons des centres de commandement dans le communisme matérialisme. Il en a été ainsi dans le passé (Karl Marx et plusieurs autres cas de son rang), alors qu’en islam, il est impensable de voir un jour un émir des croyants d’origine juive arriver au sommet du pouvoir!

Celui qui adopte l’islam ne peut le répudier alors que celui qui embrasse le communisme peut le récuser même après quarante ans, c’est le cas de Roger Garaudy, le leader communiste connu …

Le communisme matérialisme est loin d’offrir à l’homme l’assurance et la quiétude psychologique, il le

livre plutôt aux angoisses et au désarroi, c ‘ est pourquoi il peut se raviser et le renier. Ainsi – dans la logique du Judaïsme – il faut que l’embrigadement soit pour le communisme matérialisme. Combattre

le communisme matérialisme est à la fin plus aisé et ses résultats plus probants […]

Le judaïsme n’est plus une religion au sens classique du concept. C’est une religion raciste qui ne revendique pas de conversions.

Le christianisme a été abrogé par l’histoire. La masse ne suit plus. Mais il joue son rôle d’embrigadement des Musulmans dans le communisme matérialisme.

Le bouddhisme, il a été rayé par Mao Tsé Toung. Le Bouddhisme est actuellement utilisé pour embrigader dans le communisme matérialisme.

Le brahmanisme a lamentablement échoué. Nous en avons pour preuve son échec à résoudre l’un des plus grands problèmes dans la société indienne qu’est le sort de la caste des «intouchables», bien que Gandhi l’ait exposé à la conscience indienne et qu’il ait explicité son abrogation dans la Constitution.

Une troisième force fait son apparition : le sionisme. Sur toute l’étendue où la stabilité psychologique fait défaut, la domination directe du sionisme s’impose. Toutes les possibilités civilisationnelles sont ainsi la proie du sionisme.

 Il faut juste changer communisme par libéralisme et reposer la question du nouvel ordre mondial qui exige la reconfiguration du monde musulman en fomentant des troubles, des séditions et des alignements contre nature pour voir le monde d’aujourd’hui.  Pour assoir les divergences et les troubles il faut saper les fondements du Dine et créer ou favoriser les schismes qui sont la cause de la décadence des Musulmans une fois que l’élan civilisationnel de Mohamed (saws) et des Califes bien guidés a perdu de sa vitalité dans le cœur et la cité des Musulmans :

 « O Allah ne fais pas de la vie mondaine notre souci principal ni la finalité de notre savoir, ne mets pas notre pire catastrophe dans notre Dine, et ne donne pas pouvoir  sur nous à celui qui n’éprouve aucune miséricorde à notre égard et n’a aucune crainte envers toi par ses agissements sur nous »  Hadith

Malek Bennabi n’aborde pas ici le Christianisme comme une religion mais comme une civilisation avec ses produits idéologiques, ses contradictions, ses courants politiques. Au-delà du Christianisme et des autres religions il pose l’équation du religieux en termes idéologiques et civilisationnels. D’ailleurs il perçoit le destin déclinant de l’Occident à travers le déclin du Christianisme et la promotion du matérialisme nihiliste et cynique :

« La civilisation occidentale s’est mue en une civilisation purement matérielle, c’est pourquoi elle évolue vers le déclin […] La foi et l’esprit peuvent créer une science, mais la science ne peut créer la foi … Cette science que vous constatez est le résultat de la civilisation occidentale (né d’un élan religieux), elle n’est pas sa cause. Et dès que l’homme connaît une déchéance de l’intérieur, c’est la fin. Les apparences ne doivent pas vous subjuguer! Les peuples européens vivent actuellement un grand désarroi et une asphyxie au niveau des âmes … et s’irritent de l’inconnu! Et pour cause, la vie n’a plus de sens et sans finalité! Ils ont tout épuisé !

Une triple menace va les promettre à la ruine: la drogue, le suicide et le crime […]

Et alors que le musulman, le musulman pratiquant s’entend, n’a pas de désarroi au niveau psychologique, il souffre des difficultés de la vie. Le musulman croit au Jour dernier et au Jugement, il croit en Dieu, aussi admet-il les épreuves et les endure avec patience, et il attend constamment la Miséricorde de Dieu et espère atteindre l’autre monde dans lequel la vie est éternelle.

Nous vivons les conditions précaires de la vie, eux vivent le désarroi et attendent le soulagement psychologique, ils attendent la foi du musulman : la voix du Ciel leur fait défaut. »

A la question de la différence qu’il fait entre le communisme [libéralisme] qu’il a considéré comme une «religion» et l’islam qui est incontestablement une Religion, Malek Bennabi a apporté ces clarifications :

  « La différence existe, elle est énorme et profonde et je vais vous l’exposer à travers certains de ces aspects: Les relations économiques et sociales sont fondées et instituées sur le principe selon lequel l’individu demande son «droit» alors que dans l’islam, elles sont fondées et instituées sur le principe que chaque individu accomplit son «devoir». Le «droit» dans ce cas est ce que l’individu prend de la société: c’est une démarche négative tandis que le «devoir» est ce qu’il offre à la société: c’est une démarche positive. La mobilisation sociale dans le communisme est l’œuvre de certaines classes (ouvriers et paysans) alors qu’en islam ce rôle revient aux âmes bienfaitrices et aux oulémas. Je parle des oulémas dans leurs diversités, versés dans la vie spirituelle et matérielle. Le hadith du Prophète dit: «La main haute est préférable à la main basse». Ce hadith met en relief deux vérités: la première c’est que le devoir est plus important que le droit, la deuxième c’est que la production est plus digne que la consommation. Le rapport fondé sur le concept de «droit» exige la «revendication». Autrement dit, il faut militer dans le but de «prendre» et d’accéder aux «droits». Il débouche d’abord sur le conflit, la haine ensuite et la déchéance rapide, enfin. Alors que la relation fondée sur le «devoir» requiert l’accomplissement (de quelque chose) c’est-à-dire «l’offre». La relation s’achève ici sur la concorde, l’amour et l’immortalité. »

 Malek Bennabi par pudeur pour son cercle d’amis étrangers ne disait pas que la culture judéo-chrétienne messianique n’est pas une religion de miséricorde et de concorde mais une religion qui a donné à Jésus le pouvoir divin de Rémission et de Rédemption par le chaos. Que ce chaos soit par la crucifixion et le culte du sang versé ou par le retour du Messie pour qui est enclenché le cataclysme mondial qui donnera le triomphe de la malédiction sur le reste du monde soumis, dompté et écrasé.

Malek Bennabi montre les distinctions essentielles des autres religions avec l’Islam. Ce qui pose la question de l’altération et de la pureté de la religion non seulement sur le plan théologique mais aussi sur le plan praxique. Nous avons l’expérience du nationalisme arabe et de la gouvernance laïque dans le monde Musulman qui ont transgressé la loi de Dieu et ont rendu la société musulmane un obstacle à l’islamisation de la société.

 

Ces distinctions soulignées sont tellement importantes et opposées qu’une question légitime se pose sur le plan sémantique : est-ce que le « Dine » peut-il être traduit imparfaitement par « Religion » et est-ce qu’il revêt cette différence que Malek Bennabi constatait sans pouvoir lui donner une traduction plus appropriée car sa problématique n’était pas celle de traduire sur le plan linguistique mais de signifier sur le plan phénoménologique, culturel et psychologique pour armer le Musulman en outils idéologiques et conceptuels ainsi qu’en  instruments d’édification du renouveau de la civilisation musulmane mise en ruines par la conjugaison de la colonisabilité (acceptation de la colonisation), après la décadence des Musulmans plongés dans la maraboutisme et le fatalisme, de la colonisation et ses ravages sur la destruction de la personnalité de l’indigène colonisé, et de la colonialité (mimétisme des vestiges coloniaux de la modernité et de l’administration coloniale) par l’attachement de l’indigène à la servitude intellectuelle envers le Colon et son système de pensée.

Pour comprendre et vivre le Dine tel qu’il est  institué par Allah et mis en pratique par Mohamed (saws) nous devons tout d’abord nous libérer de la culture de l’auxiliaire de la servitude et de la pensée unique et chercher la solution dans nos référents et nos valeurs islamiques originels sans bruits ni diversion ni culte de la personnalité.

 

Le Dine dans le Coran sera l’objet de notre seconde partie inchaallah

 


Signification du Dine. Partie 2

extraits du livre « Dine ou religion ? » Omar Mazri – Edition & Conseils – 2010

Qaradhawi : Pourquoi ce reniement ?

J’avais lu et étudié un certain nombres de livres et de publication du Dr Youssef Qaradhawi qui m’avaient impressionné par son érudition et sa position sage. Depuis les « révolutions arabes » je n’arrive plus à reconnaître le même personnage ni à comprendre sa haine démesurée contre Kadhafi et Bachar Al Assad. Dans mon livre  » Le dilemme arabe et les dix commandements US » j’ai apporté quelques éléments d’analyse idéologique et politique. J’ai ensuite entrepris de comparer la logique interne de ce savant qui était une de nos références religieuses avec ces derniers écrits et ces derniers prêches. Cet homme est devenu fou, sénile ou manipulé par une taupe sioniste. Il n’a plus le droit de parler en notre nom car il nous conduit vers la catastrophe dans ce monde et vers la perdition en Enfer vu l’effusion de sang qu’il légitime.

A voir la vidéo ci-dessous que j’ai réalisée:

 

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