Coopératives : en savoir plus

Pour  en savoir plus sur les coopératives et l’économie solidaire  je mets à votre disposition cet espace  de documentation que je vous demande de m’aider à améliorer et enrichir.

Algérie : 5 idées pour les 5 années futures
COOPÉRATIVES ET CRÉDIT MUTUALISTE
Coopérative : Définition
Coopération et coopératives
Les coopératives au cœur du développement durable
Le Coopérateur agricole
Les problèmes que pose l’expansion du mouvement coopératif
L’Afrique solidaire et entrepreneuriale

 

 

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Pragmatisme des Frères musulmans et du HAMAS

Sobhane Allah comme le monde est devenu petit et le temps raccourci. J’avais dans une de mes analyses sur les « révolutions arabes » vu le danger des prises de position partisane sur la résistance palestinienne et sur l’association des savants musulmans dans leur devenir et leur orientation idéologique.  J’avais montré la carte perdante que les Frères musulmans et le HAMAS allaient jouer au sommet d’Istanbul où il a été question d’envisager plus de pragmatisme politique compris comme rapprochement du Chaytan al Akbar comme l’avais désigné Cheikh Bachir al Ibrahimi. La Turquie, Qaradhawi et les Frères sont le cheval de Troie qui va bouffer ce qui reste de nationaliste dans les pays musulmans et les pousser à l’alignement consumériste et affairiste.

Je ne connais pas et je n’ai pas à connaitre les intentions ni les visées du cœur des acteurs politiques. Il m’intéresse de suivre un processus dans la durée et de marquer les jalons qui permettent de voir la tendance. Pour le HAMAS à qui j’ai consacré un livre   » Gaza : la bataille du Forqane » et ensuite j’ai suivi la suite. Voici quelques  balises de lecture :

  • Refus d’Oslo, mais implication du HAMAS dans le processus « démocratique ». Il forme un gouvernement sous occupation (?) avec, tenez-vous bien, 24 ministres dont un charé du tourisme (?)
  • Arafat en voie de liquidation, mais le HAMAS ne se propose pas de lui apporter un soutien.
  • HAMAS liquide FATAH par le recours aux armes et le chasse  de Gaza…
  • Qaradhawi ne prend pas des positions « wassatiya », mais se montre partisan penchant d’une manière trop flagrante envers le HAMAS, alors que l’intelligence est de ne pas tomber dans les jeux de la discorde et de la scission entre le FATAH et le HAMAS.
  • L’opération plomb durci a liquidé les deux cadres intransigeants sur la résistance armée : le stratège Said Seyam et le prédicateur Nizar Rayan
  • Istanbul 2010 : Mohammed Nezzal se fait apostropher par le Stratège Kowétien Nafissi sur l’insignifiance de la lutte armée
  • Les allées et venues des délégations du HAMAS au Qatar
  • Le congrès du HAMAS met hors du bureau politique Mohammed Nezzal
  • Lors du soulèvement des Thouars en Libye et en Syrie le HAMAS a manifesté son appui aux « révolutionnaires » niant l’aide officielle libyenne et syrienne
  • Le HAMAS annonce une trêve unilatérale avec l’entité sioniste
  • Mahmoud al-Zahar est reçu à Téhéran alors que les cadres du HAMAS sont en Turquie
  • Le front démocratique de Jibril et le Jihad islamique annoncent leur alignement à la Syrie officielle et la mise à sa disposition de leurs moyens militaires.
  • Le guide iranien Khamenei reçoit le Djihad islamique sans la présence du HAMAS
  • Le ministre des affaires étrangères du HAMAS, Mahmoud al-Zahar semble largué dans un processus qui lui échappe et où il ne semble pas jouer un rôle décisif
  • La direction du HAMAS est favorable à ce que la direction du HAMAS revienne à un membre de l’intérieur (intérieur de quoi?)
  • Les Arabes réitèrent la proposition de Mahmoud Abbas de la proclamation d’un état palestinien (sans territoire, sans souveraineté) reconnu par l’ONU lui faisant perdre son statut de mouvement de libération nationale
  • Les fuites du journal londonien « el arab » sur l’installation de Mechaal au qatar pour remplacer Youssef Qaradhawi qui prendrait sa retraite. La bataille se joue entre Ghénouchi le tunisien et al ‘Aouda qui ne sont pas reconnus comme savant par la communauté de savant qui ne fait pas partie de l’Association des Savants Musulmans
  • – Le Hamas ne rouspète pas sur les tunnels détruits par l’armée égyptienne ni sur la fermeture du poste fronytalier de Rafah (?)
  •  Clinton met dehors le maréchal Tantaoui et ses adjoints pour faire de l’Egypte une seconde Turquie
  •  Morsi honore la mémoire de Sadate (?) comme si c’était la priorité des égyptiens (!)

La Palestine est à la fois le point de chute des contradictions ou des cristallisations du monde arabe et l’incubateur qui fait bouger le monde arabe. Tout indique un processus de normalisation qui se prépare avec l’abandon des revendications territoriales, du retour des réfugiés et de la souveraineté palestinienne. Il faut espérer que l’axe de résistance tienne bon et longtemps.

Voici ce que dit la télévision syrienne d’un homme que la Syrie a hébergé et choyé et qui finalement se montre ingrat.  comme étant un changement de stratégie et non un retournement opportuniste et partisan.  Les sionistes ont encore de bons jours à vivre dominants sur nos terres : la maladie est en nous. Les sionistes sont le châtiment qu’Allah nous a envoyé  :

 

Damas a attaqué le chef du bureau politique du mouvement Hamas Khaled Mechaal, le qualifiant de traitre et d’ingrat, et d’avoir « vendu » la résistance pour arriver au pouvoir.

Dans son bulletin du soir, la télévision officielle syrienne a dit : « Mechaal a renoncé à la résistance pour le compte d’Israël et des Etats-Unis. Toutefois, la Syrie ne regrette pas de l’avoir aidé, parce qu’elle ne s’est jamais attendue à des faveurs en échange de ses obligations nationales et patriotiques envers un combattant vagabond auquel elle a fourni tout le soutien pour poursuivre sa lutte ».
« La Syrie est heureuse de voir partir celui qui a échangé la résistance en contrepartie du pouvoir. C’est votre choix de résistance qui vous a donné ce statut chez le peuple palestinien, non pas votre appartenance aux Frères musulmans », a poursuivi la télévision syrienne, condamnant ses propos tenus aux côtés du Premier ministre turc Recep Tayib Erdogan.

Et d’ajouter à l’adresse du chef du bureau politique du Hamas : « Rappelle-toi de ton vagabondage dans le monde avant que Damas ne t’assurât sa protection ».

Lors du congrès annuel du Parti de justice et développement turc, Mechaal a salué la révolution du peuple syrien, en quête de la liberté et de la dignité, considérant que la liberté, la démocratie et les réformes ne s’opposent pas à la résistance contre l’occupation.

« Comment acceptes-tu la poursuite du blocus sur Gaza du côté égyptien alors que tes frères ont accédé au pouvoir ? Comment participes-tu à la destruction des tunnels de la liberté et de la vie comme tu les appelais ?, s’est interrogée la TV syrienne, demandant si les promesses américaines de le nommer président alternatif au pouvoir sont derrière ce changement de position.

COOPERATIVES ET CREDIT MUTUALISTE

Comme promis dans mes précédentes analyses :

Algérie : 5 idées pour les 5 années futures

Cas d’école du débat politique en Algérie en 2012.

Les cinq maitres du Tamkine (territorialisation)

Je développe aujourd’hui le thème des coopératives et du crédit coopératif

 Tout d’abord je rappelle que j’ai montré le parallèle entre le concept coranique du  Tamkine avec les 5 maitres d’aménagement du territoire : le maitre d’usage, le maitre d’ouvrage, le maitre d’œuvre, le maitre d’exécution, le maitre d’homologation. Toute défaillance dans une de ces cinq maitrises met en péril non seulement  le processus d’édification, mais l’ordre et la sécurité par l’injustice et l’incompétence dans l’architecture et les réseaux de projets qui constituent une société dont les membres sont en interaction :

{C’est Nous qui avons distribué leur mode d’existence dans la vie terrestre, et Nous avons élevé les uns d’entre eux au-dessus des autres, de quelques degrés, afin que les uns soient au service des autres. Et la Miséricorde de ton Dieu est meilleure que ce qu’ils amassent.} As Zoukhrouf 32

Je reviens avec plus de détails sur un aspect singulier que j’ai évoqué sur l’initiative citoyenne en Algérie et l’occupation du territoire, en l’occurrence les coopératives et les mutuelles. Je jette quelques idées en vrac d’une expérience menée entre fin 89 et début 92 et qui a été stoppée.  Entre moi et ceux qui ont fait avorter ce projet destiné aux jeunes algériens il n’y a ni revanche ni ressentiment. Allah (swt) jugera entre nous avec justice et équité. Restons positifs dans nos intentions. Je me contente de faire mien le principe de Machiavel que Malek Bennabi a repris à son compte :

 » Le devoir d’un honnête homme est d’enseigner aux autres ce que la malignité du temps et l’iniquité des gens l’ont empêche d’accomplir afin que d’autres placés dans des conditions plus favorables que lui puissent se réaliser »

Honnête homme je  milite pour la valeur travail. Il suffit de méditer le rapport entre le travail et la gratitude envers le Créateur pour comprendre que le laxisme est une ingratitude envers les bienfaits qu’Allah a déposé dans nos cerveaux, nos mains et nos territoires. Il faut étudier le rôle libérateur, civilisateur et spirituel de David et Salomon pour comprendre la nécessité de se réveiller et de faire tout notre possible pour notre dignité et notre grandeur :

{Ils lui fabriquaient tout ce qu’il voulait :  sanctuaires, statues, chaudrons aussi grands que les abreuvoirs, et énormes marmites bien solides. O famille de David, œuvrez avec gratitude, car  peu nombreux sont les hommes constants en reconnaissance.} Saba 13

1 – L’intention initiale:

Les futurs coopérateurs, avant de passer en revue  l’aspect technique, comptable et juridique  de la coopérative et son business plan, doivent d’abord s’inscrire dans une philosophie en répondant avec sincérité sur leurs motivations au-delà de gagner de l’argent ou de gagner sa croute de pain. Les deux questions phares pour ceux qui aiment le travail en groupe sont :

–        Quoi, pourquoi et comment faire pour que mon activité  soit un moteur de changement social par les valeurs qu’elle véhicule telles que la  solidarité, la  justice sociale,  le développement national, la création d’emplois, la résistance contre la prédation capitaliste, la  socialisation par l’économie solidaire et citoyenne?

–        Si des jeunes et des moins jeunes n’ont pas cette envie alors ils peuvent se poser une autre question : En quoi cette expérience va-t-elle enrichir mon expérience personnelle et m’apporter les soutiens humains et logistiques  pour démarrer une activité à mon propre compte  lorsque j’aurais les moyens adéquats et les opportunités de projet ?

Les Promoteurs, les concepteurs et les réalisateurs de ces projets coopératifs ne doivent pas réfléchir en termes de technostructure, mais en termes de développement humain. A titre d’exemple il ne s’agit pas de se focaliser sur la pêche qui reste un terme abstrait qui ne peut être matérialisé que par des chiffres statistiques qui ne traduisent que des données de constatation ou de planification, mais il faut se focaliser sur le pêcheur, être concret avec ses ambitions, ses désirs, ses contraintes, ses possibilités, ses moyens et son environnement. C’est cet être concret à un moment historique,  dans une géographie donnée et dans des conditions objectives et subjectives qu’il faut projeter dans l’avenir, dans sa prospérité en tant qu’agent actanciel, acteur et non spectateur.  La pêche n’est que son domaine d’activité et tout ce qui a trait à la pêche sont des adjuvants qu’il faut renforcer ou des obstacles qu’il faut régler. Il faut mettre l’homme non seulement au centre de l’entreprise, mais laisser cet homme devenir le moteur de la quête de sens qu’il veut donner à savie.

2 – Définition de la coopérative :

Association de personnes sur le principe de la libre adhésion et de l’engagement du respect de la charte des coopérateurs

–        Participation par association des idées, de la main d’œuvre, de l’argent et des ressources. Les idées, la main d’œuvre et les ressources sont évaluées par une expertise technique et comptable pour devenir des apports dans le capital social de la coopérative.

–        Elle peut être crée par des personnes physiques ou morales, en général il faut être plus de sept

–        En se regroupant, les coopérateurs  utilisent en commun les nombreux moyens permettant de développer et faciliter leur activité économique :

  • l’approvisionnement,
  • les outils de production,
  • le conditionnement de leur production,
  • le stockage des marchandises,
  • la transformation des produits,
  • la commercialisation de leurs produits.
  • La publicité, la comptabilité, les études d’ingénierie, la documentation technique…
  • Les dépenses d’investissement et d’exploitation
  • Les paiements en nature (matière ou travail) inter-coopératives
  • Groupement d’achat au sein d’une coopérative d’achat pour le bénéfice des achats groupés favorisant les crédits fournisseurs, la réduction des frais de prospection et d’acquisition (transport, réduction, ristourne)

–        Organisation selon le principe fédérateur : réunir l’homme, le produit et le territoire

–        Les coopérateurs interviennent dans  une coopérative ou dans une fédération territoriale ou sectorielle de coopératives à la fois comme sociétaires, clients, fournisseurs ou prestataires

–        La logique des  coopératives est de n’être ni soumises  à des « OPA », ni cessibles.

–        La coopérative peut recruter des travailleurs non coopérateurs et rémunérer du travail ou du service commandé.

3 – les secteurs d’activités des coopératives

Les coopératives se créent dans tous les secteurs de la production, de la vente et du transport des produits agricoles et industriels

4 – Centrales d’achat

Il faut saisir l’opportunité et la pertinence d’occuper le terrain des approvisionnements  pour réduire les frais d’approvisionnement (couts de transport,  réduction sur achats groupés) des petites entreprises et des petits commerçants. Il serait dommage de livrer la consommation de masse et les petites entreprises aux monopoles et aux géants de la distribution internationale qui vont encore réduire les marges des petits producteurs et mettre en faillite les commerces de proximité. La relation sociale de proximité est détruite dans le monde occidental par la loi du profit et du gigantisme.

La centrale d’achat elle-même est une coopérative qui peut se regrouper en association de coopératives spécialisées selon le principe de la spécialisation des métiers et de la filialisation. Tout ce qui peut être fait par une nouvelle coopérative doit être externalisé au profit d’une nouvelle coopérative. Ce sont les impératifs de l’activité moderne en termes économiques et ce sont aussi les impératifs de la règle d’essaimage en termes de création et de développement de coopératives.

5 – Caisse commune de solidarité

Les coopérateurs, en attendant l’institutionnalisation du crédit coopératif qui exige du temps, de la confiance et de l’expertise financière et juridique, peuvent reproduire le schéma familial et amical de prêts sans intérêts en en faisant un concept économique et une pratique socio économique dans les transactions entre coopératives  ou dans  la fondation d’une nouvelle d’une nouvelle coopérative. La caiise commune bien entendu sera géré avec rigueur et aman pour  accorder des prêts sans intérêts destinés à  financer les investissements et les dépenses d’exploitation. Il faut parvenir très tôt a mettre en place des critères rationnels et transparents d’attribution et de remboursement pour éviter les confusions et les dérapages toujours possibles lorsqu’il y a de l’argent en jeu.

6  – Les coopérateurs sont

–        Des usagers propriétaires

–        Des travailleurs propriétaires

–        De petits sociétaires investisseurs

7 – Le Capital :

La coopérative est une société à capital variable : à tout moment, le capital peut être augmenté ou diminué par la souscription de nouveaux sociétaires ou le retrait de certains. Les associés souscrivent à un capital qui est proportionnel à leur activité avec la coopérative agricole.

 8  – Les bénéfices sont répartis au prorata des parts selon le principe :

–        Décision collégiale de l’assemblée générale

–        Une part du bénéfice est obligatoirement reversée soit dans la caisse de solidarité pour financer d’autres coopératives en création soit pour financer le développement, la modernisation et la maintenance de la coopérative.

9 – Direction :

La coopérative agricole est dirigée par un conseil d’administration et les décisions sont prises lors des assemblées générales. Les indemnités versées aux membres du conseil d’administration sont votées en assemblée générale.

10 – Fonctionnement :

–        Fonctionnement démocratique : chaque coopérateur est une voix quelque soit le montant  de ses actions et l’ancienneté de sa participation.

–        Le fonctionnement de la coopérative est de type associatif  anti bureaucratique : le président directeur, le secrétaire et le trésorier comptable sont nommés par l’assemblée générale qui décide à chaque fois de les reconduire ou de les changer au vote démocratique. Le travail administratif, logistique, comptable et autre peut être externalisé  et confié à des indépendants ou à une autre coopérative de service.

–        En adhérant à une coopérative de commercialisation, les  producteurs indépendants ou coopérateurs d’autres coopératives doivent s’engager  à apporter selon un cahier de charges tout ou partie de leur de leur production à la coopérative. En retour, celle-ci s’engage à commercialiser la production dont elle a la charge selon un cahier de charges.

11 – Régime fiscal :

L’état devra exonérer les coopératives de toutes charges fiscales comme cela se passe dans tous les pays du monde où existent des coopératives.  Sinon faire avec cette contrainte.

12 –  Constitution d’une coopérative :

La constitution d’une coopérative suit les mêmes règles que la création d’une entreprise. Il faut des statuts,  un agrément. Il faut respecter les procédures légales  malgré leur bureaucratie. Il faut demander les subventions légales.  Il faut réaliser un business Plan pour disposer d’un carnet de bord et d’une mémoire de projet qui permet de capitaliser l’expérience, de réajuster et de transférer le retour d’activité sous forme de savoir faire.

13 – Relation d’affaires entre les coopératives :

Le partenariat est la règle d’usage qui correspond à la culture citoyenne, démocratique et solidaire. Les coopératives ont l’obligation morale de s’entraider. Elles ont également la possibilité entre elles de ne pas recourir à la monnaie et facturer les échanges en valeur marchandises ou en valeur travail facilitant ainsi les échanges et allégeant la trésorerie.

14 – les secteurs favorables à la création de coopératives :

En occident les coopératives sont nées de l’idée de se regrouper  pour se protéger des trusts capitalistes et de mettre en commun les moyens de production pour maintenir la propriété,  l’activité et la création de richesse dans un territoire. Elles se sont concentrées dans l’agriculture, le lait et la pêche. En réalité aucun secteur n’est fermé à l’activité coopérative si les motivations de résistance citoyenne, de défense du producteur et de la création d’emploi sont là pour animer les coopérateurs qui peuvent se lancer dans toute activité si elle n’est pas fortement capitalistique exigeant des grands moyens techniques, de grands investissements et de grande concentration de main d’œuvre. La coopérative est une entreprise à taille humaine qui a pour champ de déploiement :

–        Agriculture

–        Pêche côtière

–        Cultures céréalières et vivrières stratégiques

–        Conditionnement produits agriculture et halieutiques

–        Transport et froid (stations légumières)

–        Artisanat

–        Matériaux de construction

–        Informatique et communication,

–        Petites entreprises dans la petite et moyenne mécanique adossées à un bureau d’études spécialisé (documentation de fabrication,  documentation produits, méthode et ordonnancement)

– Avec le déficit en matière d’infrastructures sanitaires, les techniciens supérieurs de la santé en soins infirmiers, pharmacie, kinésithérapie, puériculture et épidémiologie peuvent monter des coopératives sanitaires et des coopératives d’assainissement en centralisant le secrétariat médical pour plusieurs coopératives de santé. De la même manière des coopératives multi-services techino-admistratif ou logistique peuvent se monter facilement et travailler en plusieurs équipes. Le secteur du nettoyage et le secteur de la sécurité des biens et des personnes peuvent être montés et des certificats d’habilitations peuvent être établis moyennant des formations qualifiantes.

–        Etc…

L’imagination, l’expérience et le courage peuvent ouvrir les coopératives à des domaines encore vierges comme la promotion immobilière, les assurances, la publicité.

16 – Expérience de coopérative dans la promotion immobilière en Algérie :

 –         La première expérience est celle de la DNC. C’était une entreprise de l’ANP dans les années 70 destinée à fournir  l’immobilier et l’ameublement pour les personnels civils et militaires de l’armée ainsi que d’intervenir dans le casernement pour les Djounouds. L’expérience au lieu de réaliser son objectif et  de se multiplier pour l’ensemble  des secteurs de la vie civile a dévié pour se transformer en un géant de l’industrie de la construction qui faisait concurrence à la SONATIBA  et à l’ECOTEC. Il serait intéressant pour les universitaires algériens en  quête de trouver des thèmes de mémoires de faire un travail sur cette expérience et d’accompagner par la réflexion et l’étude les coopératives  dont les coopérateurs doivent pouvoir trouver de la documentation pour alimenter leurs idées de projet, leur mémoire et les erreurs à ne pas commettre.

–        Une expérience inédite et contemporaine est celle réalisé à Ghardaïa où les habitants ont construits de l’immobilier sur la base des traditions locales tant en matière d’architecture, de matériaux de construction que de solidarité dans la réalisation et dans le financement.

 C’est monsieur  Baba Ammi qui a été l’initiateur du projet de Gharadïa qui a donné  le concept du logement social participatif. Par  la suite l’état algérien en a fait sienne en lui donnant le nom de logement LSP. Il faut reconnaitre, d’après les gens de bonne foi, que ce qui a sapé le LSP est  la mentalité des « Nordistes » qui ‘n’est pas la même que celle du Sud du pays. Il n’y a pas eu de réussite davantage par l’absence de  participation de la part des futurs propriétaires sauf un faux semblant. Je vous invite à vous renseignersur l’association  Tinemerine   et visiter le Ksar Tinemerine.

Pour l’instant je n’en dis pas plus car je préfère laisser la primauté de dire et d’expliquer aux promoteurs du projet en signe de témoignage pour leur  vitalité et leur noblesse. Les Algériens soucieux de monter des projets de coopératives dans l’immobilier ou de réaliser des études de construction, d’architecture, de sociologie, d’économie solidaire devraient prendre contact avec les populations du M’zab et voir de visu leurs réalisations, leur modèle de pensée, leur philosophie, leur manière de contourner les obstacles…

Bien entendu les populations du Sud sont des Algériens et comme le chaâbi, le policier, le médecin, l’enseignant, le militaire, le préfet et le garde champêtre c’est la mentalité laxiste du type  » Akhartahat mout, Allah Ghaleb, ragda wa t’manji, hichicha talba ma’icha et autres fumisteries qui va mener une unième fois, sudistes, centristes et nordistes, à tag ‘ala men tag. Il faut rester lucide, mais ambitieux. Personne ne peut forcer un autre à boire s’il n’ a pas soif ou s’il n’a pas envie de boire. Quand il sera accablé par la chaleur il sera contraint de boire sa sueur pour ne pas dire autre chose. Que les hommes de bonne volonté se mettent en tête que l’Algérie est immense et qu’ils ne peuvent plus attendre quoi que ce soit de l’Etat ni continuer à se confiner dans son quartier. Il faut bouger, occuper le terrain, mais si vous le faites pas ce sera de nouveau les colons étrangers et les fils de riches qui le feront à votre place. Ils ont déjà le monopole de l’importation et des ressources stratégiques. Ils vous utiliseront comme esclaves car à ce rythme les marchands d’esclaves viendront vous enchaîner et vous déporter.

17 – Les ennemis de la coopérative et des coopérateurs :

–        La bureaucratie

–        La corruption

–        Le clientélisme

–        L’absence d’esprit collégial

–        L’absence de culture entrepreneuriale

–        L’aventurisme et l’improvisation

En Algérie avec le laxisme,  l’individualisme, le consumérisme et le sauve-qui-peut social il ne faut pas se voiler la face ni perdre de vue la réalité : On continue de détruire la notion d’usage, la notion de collectif, la notion de bien public. On continue de détruire les espaces verts, les terres agricoles deviennent constructibles, les plans d’eau des dépotoirs, les palmiers meurent de vieillesse et de maladie, le désert avance à grande vitesse. Que les gens méditent le rapport entre Qaroun et ceux qui sont doués de science ou qu’ils méditent le Hadith as Safina : non seulement les mauvais paieront, mais les bons qui ont gardé silence et ont laissé faire. Les futurs coopérateurs doivent se considérer comme des pionniers réformateurs en terre hostile. La partie sera difficile mais non impossible. Le plus grand ennemi après les ennemis du système décrits ci-dessus c’est l’habitude défaitiste qui baisse les bras devant la méchanceté et la médiocrité. Cette voie n’est pas celle de l’argent, mais celle des Prophètes, celle de la dignité, celle de la liberté, celle du salut : elle n’a pas de prix.

18 : Le leurre des banques «  islamiques » :

Cela fait des décades que le monde musulman vit avec le leurre des banques islamiques qui n’ont d’islamique que le nom. L’Islam est global et il ne peut être divisé en tiroirs. On ne peut parler de finances islamiques sans économie (islamique ou non islamique). On ne peut qualifier l’activité du leasing bail dans les biens de consommation durables (logement et voitures) comme de l’activité devant relever de la banque. Le commerce bien organisé peut offrir des facilités de paiement et des crédits fournisseurs sur les matières premières, l’outillage et les installations techniques, ce que ne font pas les banques islamiques. L’économie islamique ne repose pas sur la Mourabah, mais sur la Moucharakah et la Mourabahah.

La banque Al Baraka et les autres banques qui se préparent à conquérir le marché algérien et prendre en otage la finance intérieure ne doivent pas nous leurrer. La solution pour les petits et moyens revenus qui veulent œuvrer et participer par l’économique à leur libération qui leur accorde de la dignité sociale et au développement national qui leur apporte la prospérité ont dans la coopérative une meilleure alternative aux prétendues banques islamiques.

J’ai apporté une détraction au congres des savants qui veulent légaliser l’économie de marché en Algérie pour donner légitimité au recyclage des pétrodollars : instances de cotation des actions bancaires en Algérie. L’analyse des possibilités offertes par les micro crédits et les coopératives dans le monde confirment le hors jeu social,  économique et islamique  des  banques « islamiques »

19 – L’alternative : l’Islam ne se contente pas de légiférer sur le hall et le haram, mais il apporte le Badil

Lorsqu’on étudie le système de coopératives et d’économie solidaire on est obligé de rentrer dans une culture d’alternative au libéralisme du marché, à la mondialisation avec son mode de vie américaine, son Riba,  son gaspillage, et son écrasement des couches populaires.  Aucun secteur, aucune activité, autres que les activités capitalistiques relevant des très grosses entreprises, ne peuvent et ne doivent être délaissés par le modèle coopératif. A titre d’exemple nous pouvons  avec de faibles moyens et une grande volonté conjuguée à un savoir faire rigoureux et planifié nous lancer dans :

–        Les assurances mutualistes : l’assurance capitaliste qui est une arnaque qui constitue à payer 3% d’indemnités annuelles et à gagner 97% de bénéfices pour les replacer dans produits financiers, la spéculation immobilière et les bourses. L’idée des assurances peut être revue dans des fédérations de coopératives de sécurité et de prévoyance où l’assuré (l’usager) est sociétaire et où une partie importante des bénéfices  est reversée aux adhérents coopérateurs ou assurés. Nous ne sommes plus dans la loi de l’argent mais celle de l’efficacité sociale, de la justice et de l’équité. Une réflexion peut être menée sur ce terrain pour aboutir rapidement à une ingénierie de réalisation. Il ne s’agit pas d’entrer en compétition contre le modèle dominant mais dans le cadre de la concurrence offrir non seulement d’autres produits mais d’autres alternatives en termes d’organisation, de financement et de philosophie d’assurance.

–        Remettre à la mode le micro crédit pour que les petites gens (cordonniers, épiciers,  travailleurs indépendant, fermiers sans terre) accèdent au crédit de subsistance non par la consommation mais par l’investissement permettant l’achat des outils, de la matière première ou des animaux  d’élevage (volailles, moutons, chèvres, abeilles)  et gagner leur autonomie, leur dignité…

Nous avons deux modèles à étudier et à adapter à nos conditions locales :

  • La banque des pauvres « Grameen » au Bangladesh que Muhammad Yunus a fondé en 1974.Il est honteux que nous fassions appel à des savants moribonds et à des banques « islamiques » des pétrodollars pour financer la Mourabah, cette escroquerie morale et économique alors que la « « Grameen » et son inventeur Nobel d’économie sont présent en Europe ? en Amérique, en Asie, en Afrique et notamment  en Chine, aux États-Unis, en Afrique du Sud et en France. C’est ce type de révolutionnaires et de révolution dont nous avons besoin et non des « Thouars » libyens ou syriens ou des « concessionnaires » de chocolat et de cosmétiques. Ces derniers mettent en ruine leur pays pour le compte de l’OTAN alors que l’organisation du bengali Muhammad Yunus  prête 22 milliards de dollars aux pauvres parmi les pauvres du monde entier et ce en cash avec des procédures simplifiées et efficaces. Voilà ce qu’un journaliste raconte sur cette expérience qui a permis aux pauvres bengalis de représenter dix pour cent de la population à  bénéficier des prêts de la banque de Yunus soit  douze millions de personnes, avec un taux de remboursement de plus de 90 %, «… il va surmonter tous les obstacles, la lourdeur des administrations, la répulsion de l’aristocratie des banques, la méfiance des responsables politiques, la peur panique des paysans terrorisés par ce saut hors de leur condition d’intouchables, les critiques acerbes puis les tentatives de récupération de la banque mondiale dont Yunus refuse les prêts ! ». On a importé des technologies « clés en main » pour rien, et on est entrain d’importer des cartes de crédits pour accroitre la culture consumériste et le désir mimétique qui produit de la violence sociale. Il est peut-être temps de se mettre enfin à importer des modèles d’organisation qui marche et à mettre en place des solidarités d’idées et de know how avec les pays en voie de développement.
  • La banque des pauvres en France :

 Elle est appelée  ainsi, mais en réalité ce n’est pas une banque pour pauvres au sens péjoratif ni une banque pour interdis bancaires ni un mont de piété où les démunis et les faillitaires mettent en gage leur bijoux de famille. Son nom est « Banque de l’économie sociale et de la finance solidaire ». Son principe fondamentale est la finance éthique, celle qui ne finances que les activités socialement utiles et refusent de financer les produits et les activités socialement néfastes. C’est une banque ancienne (1893) qui est apparue sous le nom de « Banque des associations ouvrières ». A l’origine, elle  finançait donc les coopératives ouvrières, autour d’un projet, pour compenser le refus des banques classiques.

Le Crédit Coopératif s’est ainsi spécialisé dans le financement des associations ou des mutuelles, qui relevaient de sa même philosophie.  C’est  une banque coopérative, c’est-à-dire que ses propriétaires sont des sociétaires, et que la banque doit servir au mieux leurs intérêts. Chaque sociétaire, personne physique ou morale, a ainsi une voix. L’orientation de politique général et le pouvoir de décision appartient à la majorité des voix dans un système où chacun est représenté par sa voix et non par le montant de son capital. Il n’y a pas d’sociétaire à rémunérer chaque année car les sociétaires sont des individus impliqués dans la philosophie et qui déposent leur argent sans intérêt  ou des coopératives, des associations de la société civile, des petites entreprises, des entreprises des collectivités locales qui déposent leur trésorerie à la banque et qui se font financer l’investissement et l’exploitation par cette banque coopérative. Ce crédit coopératif intègre dans son réseau financier les fondations caritatives et écologiques comme la fondation Abbé Pierre.

  • Le rêve des Maghrébins et des Algériens :

La révolution algérienne et le combat d’Abdelkrim AL Khattabi au Maroc contre le colonialisme ainsi que l’histoire du mouvement national tunisien mettent en valeur deux idées maitresses en plus de l’indépendance et de l’identité nationale : la solidarité et la justice sociale d’un côté et l’unification du Maghreb de l’autre.  Le Maghreb des peuples n’est pas une utopie : à la contigüité des espaces, des mentalités collectives et  des histoires peut se tisser une fédération concrète par la conjugaison des désirs des peuples à vivre dans la dignité et la paix ainsi que la complémentarité  des économies et des ressources. Les coopératives peuvent créer un champ d’expériences économiques, sociologiques, culturelles, sociales et de solidarité. Ce ne sont plus les seuls politiques, les grands capitaux et les touristes qui franchissent les frontières mais les idées, les projets, les petits capitaux, les marchandises portés par les milliers de coopératives employant des milliers de personnes.

  • Le caritatif et les fondations pieuses.

L’histoire du colonialisme en Algérie ne se conjugue pas seulement à son peuplement, à sa prédation économiques  et à ses crimes contre l’ humain, mais à la destruction de la personnalité algérienne en détruisant sa langue et son socle socio économique. Ce socle était bâti sur les terres ‘Arch et le Waqf : qui donnent à la fraternité un sens concret et social, à l’identité un contenu pragmatique, à la solidarité une dimension culturelle et religieuse. Ce socle a permis à l’Algérien, avant la colonisation et durant la longue nuit de la décadence musulmane, de conserver intacte les liens de la famille et de la société et de garder sa dignité car ses terres et son Waqf lui assuraient la subsistance et le secours.  Les coopératives en redonnant vitalité à l’identité algérienne, à son esprit millénaire de solidarité et à son exigence de justice sociale renforcée par le fait colonial vont remettre en marche la dynamique sociale fondée sur la solidarité et l’esprit d’entreprise conforme à la nature sociale et pieuse de l’Algérien. Ainsi les coopératives, le système de crédit mutualiste, les mutuelles d’assurances et le réseau caritatif se mettent en synergie pour redonner naissance à ce qui a fait la grandeur et la singularité de la civilisation islamique : les fondations pieuses.

 La pauvreté n’est pas une fatalité, l’oppression n’est pas invincible. Chacun peut tisser un réseau solidaire, une démocratie solidaire, une piété solidaire, une efficacité sociale par la société qui se prend en charge dans des projets à taille humaine selon le proverbe arabe ou chinois «  Si tu donnes un poisson à un homme tu le nourris un jour, mais si tu lui donnes une canne à pêche tu le nourris pour la vie »  et selon le principe coopératif « Aidez-moi à vous aider ». L’Islam n’a pas fait de l’aumône une profession à vie, mais une béquille pour surmonter la difficulté : « la main du dessus (qui donne) est préférable à la main du dessous (qui reçoit) ». Le Coran a interdit que l’action caritative et l’œuvre charitable ne deviennent une nuisance en touchant la dignité humaine :

 {Et ils t’interrogent : « Que dépenser ? », Dis : « Du surplus ». De même, Allah vous Démontre les Signes, afin que vous méditiez sur le monde et la vie Future. Et ils t’interrogent sur les orphelins, dis : « Une éducation pour eux est bien ». Et si vous les fréquentez, ils sont vos frères.} Al Baqra 219

 {L’exemple de ceux qui dépensent leurs biens pour la cause d’Allah est comme l’exemple d’une graine qui a germé sept épis de blé, chaque épi renfermant cent graines. Et Allah multiplie à qui Il veut. Allah Est Tout-Largesse, Tout-Scient. Ceux qui dépensent leurs biens pour la cause d’Allah, puis ne font pas suivre ce qu’ils dépensèrent de vantardise, ni de nuisance, auront leur rémunération auprès de leur Dieu. Nulle crainte pour eux et ils ne seront point affligés. Un dire convenable et un pardon sont meilleurs qu’une aumône suivie de nuisance. Allah s’en Passe, Il Est Longanime. O vous qui êtes devenus croyants, n’annihilez pas vos aumônes par la vantardise et la nuisance, comme celui qui dépense son bien par ostentation devant les hommes, et qui ne croit ni en Allah ni au Jour Dernier. Son exemple est comme l’exemple d’un rocher couvert de poussière, qu’une averse frappa et laissa tout aride. Ils n’ont aucune prise sur ce qu’ils ont acquis, et Allah ne guide point les renégats. L’exemple de ceux qui dépensent leurs biens désirant l’agrément d’Allah et l’affermissement de leurs êtres est comme l’exemple d’un jardin sur une colline : dès que l’averse l’atteint, sa production est alors deux fois plus importante. Et s’il n’est pas atteint par l’averse, il le sera par la bruine. Allah Omnivoit ce que vous faites. Quelqu’un d’entre vous aimerait-il avoir un jardin de palmiers et de vignes sous lequel coulent les fleuves et qui contienne toutes sortes de fruits, puis, qu’il soit atteint de vieillesse en n’ayant que de faibles descendants, et qu’un ouragan avec du feu frappe et dévaste ce jardin ? De même, Allah vous Démontre les Versets, peut-être méditeriez-vous. O vous qui êtes devenus croyants, dépensez du meilleur de ce que vous avez gagné et de ce que Nous avons fait pousser pour vous de la terre. N’en triez pas ce qui est vilain pour le dépenser, alors que vous ne l’accepteriez pas (pour vous-mêmes) à moins que vous ne fermiez les yeux. Sachez qu’Allah s’en passe : Il Est Tout-Louable.} Al Baqarah  261 à 267

 Ces versets ne sont pas de la prose mais un cadre idéique pour imaginer des projets de solidarité sociale et un cadre d’orientation pour une praxis de la foi : les fondations pieuses. Ces fondations ne peuvent voir le jour que si et seulement la société produit du surplus. Pour éviter l’ostentation et les nuisances aux pauvres et aux indigents qui portent atteinte à la dignité de l’homme l’œuvre caritative ne doit pas relever du politique ou être le monopole des riches dans une société appauvrie. C’est l’affaire de tous. Le but n’est pas de faire de la charité pour gagner son paradis, mais d’éradiquer la pauvreté en produisant un surplus, en redistribuant équitablement les revenus de l’effort collectif et des ressources nationales, en gérant comme une entreprise (fondation pieuse) la Zakat et les Sadaqàtes.   L’émiettement des collectes et de la redistribution comme une charité d’un jour font perdre le sens social et économique de l’aumône et du don. Avec les banques coopératives, le crédit mutuel, l’assurance et la prévoyance mutualisé peuvent  naitre des initiatives populaires pour :

–        Les fondations pieuses 

Il y un gisement de métiers et d’initiatives si elles sont  gérées comme des entreprises qui investissent et qui pratiquent l’aumône et le secours sur les revenus et non sur le capital.

–        Le logement social qui est actuellement détourné par le favoritisme, le clientélisme, la bureaucratie et  la corruption. L’Etat algérien a construit des millions de logements qui retombent entre les mains des rentiers et de l’économie informelle. Lorsque des coopératives par corps de métiers réunissant le futur acquéreur et  l’artisan  animé par l’esprit solidaire alors on peut construire selon les normes éthiques, esthétiques et sociales de l’Algérie et réaliser des villages nouveaux autour des grandes villes au lieu de se lancer dans les aventures couteuses et sensationnelles, mais inefficaces, des grandes métropoles sans bureaux d’études et sans entreprises nationales.

–        Des orphelinats gérés à taille humaine et à visage humain et non comme des casernes ou des pénitenciers

–        Des asiles de miséricorde pour personnes seules, démunies,  handicapées ou âgées gérées comme des havres de miséricorde et non comme des cliniques privées fondées sur la loi du profit ou des auspices où on met en réclusion la misère et la souffrance humaine.

Le système coopératif est une philosophie de la dignité, de l’action,  de la liberté, et  de l’alternative humaniste au profit, à l’aliénation capitaliste  et à l’égoïsme de la loi du marché.

Dans ce que nous venons de voir il y une invitation à s’appuyer sur sa culture et ses réseaux sociaux et se mettre à entreprendre brique par brique puis faire les assemblages qui donnent de l’harmonie, de la valeur ajoutée et de la synergie sans mépriser la petite brique, la petite étincelle

        

18 – Les coopératives et notre patrimoine national :

A l’âge de 13 ans j’avais découvert avec émerveillement l’histoire de mon pays et comment la colonisation avait cassé le système des terres ‘Arch, indivisibles et incessibles qui ont façonné l’âme algérienne et ont permis dans les moments les plus durs de la décadence du monde musulman de sauver la dignité de l’Algérien qui pouvait se nourrir même s’il était privé du développement. Les Français en sapant la structure agraire ont sapé notre identité, notre structure mentale collective, notre organisation sociale, notre histoire millénaire et nos moyens de subsistance. La coopérative  qui n’est pas aumône mais travail socialement utile et solidairement partagé fait partie de notre culture. C’est un impératif moral, social, culturel, économique et religieux que de nous approprier l’idée de coopérative qui n’est apparu en Occident qu’au 19 ème siècle et qui a donné en France le crédit agricole, la mutuelle de crédit, les coopératives de pêche au Québec, en Espagne et en Italie. Il existe même dans ces pays des troisièmes cycles d’économie solidaire et des formations diplômantes en gestion de coopératives.

Je garde en mémoire quelques faits marquants de l’indépendance : la spontanéité du mouvement autogestionnaire qui a pris en charge dans l’industrie et l’agriculture  les exploitations bien vacant. Les comités populaires d’autogestion ont nationalisé les biens des colons  dans une forme non étatique, une forme publique, citoyenne. L’interventionnisme de l’Etat et les luttes de pouvoir politiques ont sapé cette expérience qui aurait pu conduire l’Algérie vers une autre voie de développement et un autre modèle d’organisation sociale.

Je garde en mémoire l’expérience de la Révolution agraire qui est une expérience de coopératives à l’échelle de l’ensemble du territoire et touchant les masses paysannes. Le projet était noble et généreux, mais sans  faire tout l’inventaire des potentialités ratées de cette aventure qui aurait pu être fabuleuse je dois noter quelques problèmes majeurs qui se sont manifestés pour transformer le rêve en cauchemar :

  • Le volontarisme qui rendait les paysans des caporaux au lieu d’être des acteurs de leur destin,
  • le clivage idéologique entre islamistes et communistes d’une part et  entre boumédienistes et les gros propriétaires terriens qui se sont convertis dans le commerce et qui ont pris en main certains postes clés de l’administration.
  • L’injustice : on ne corrige pas l’injustice commise par la colonisation qui a dépossédé le Fellah algérien de sa terre, par la nationalisation injuste, abusive et indifférenciée des petites propriétés.
  • La lutte idéologique menée par les communistes algériens qui ont fait de la révolution agraire non une œuvre humaniste, sociale et économique mais un instrument pour asseoir leur hégémonie politique et « bolcheviser » la mentalité algérienne réfractaire au communisme qui touche au valeurs religieuses et à la morale.
  • La lutte idéologique menées par les islamistes qui ont trouvé une voie pour dénigrer Boumédienne et sa voix de développement socialiste. Abstraction faite de Malek Bennabi qui avait approuvé et soutenu la révolution agraire dans son aspect de justice sociale et de réparation historique, les mouvements islamiques, ignorant à l’époque le Fiqh économique de l’Islam sur la propriété foncière, sur l’État, sur la valeur travail se sont opposés à la révolution agraire comme étant une œuvre impie. Si les communistes voyaient la révolution agraire le moyen de faire sortir l’Algérie de son islamité et de la libérer des « réactionnaires » musulmans, les islamistes voyaient dans la révolution agraire le pouvoir grandissant des communistes dans le pouvoir.
  • Le volontarisme et le pragmatisme sur une idée vague ne peuvent mener loin sans théorie, sans concepts, sans méthodologie et mobilisation des moyens logistiques

L’échec de la révolution agraire a tué tout esprit d’initiative populaire. Le même schéma s’est retrouvée dans la mise en échec des industries industrialisantes. Le passage d’un dirigisme de l’État au nom de la justice sociale à un libéralisme sauvage et laxiste ainsi qu’à une absence de l’État au nom de la liberté, de la démocratie et de l’économie de marché a finit par laminer toutes les bonnes volontés déjà épuisées et atomisées par les années de la terreur. Notre patrimoine est riche, mais plein d’erreurs d’aiguillages et d’échecs non assumés et non bilantés pour en faire un tremplin vers autre chose que l’immobilisme et l’hésitation. Les coopératives peuvent souffrir de cette mémoire traumatisée, mais elles sont un moyen simple et efficace de surmonter les crises en revenant à ce qui a fait la force de ce peuple dans les nuits sombres du colonialisme : la solidarité et l’invention des moyens autonomes de survie puis de résistance. En 2012 nous sommes dans la même situation qu’avant le déclenchement de la révolution : l’aggravation des contradictions et l’absence de perspectives crédibles. Il faut aller puiser nous forces en nous mêmes et nous réconcilier par le travail et l’occupation rationnelle et équitable de ce territoire disposé à donner avec générosité.

Nos traditions berbères et notre culture musulmane se rejoignent sur ce terrain de la solidarité, de l’assistance mutuelle  et du travail collaboratif. L’expression « travail arabe » n’était pas une expression péjorative, elle exprimait l’émerveillement de l’orientaliste qui découvre le monde musulman et ses compétence de travailler dans ce que les restaurateurs architectes et les spécialistes de la restructuration urbaine appelle le travail en brouillon qui est une organisation complexe faisant appel à plusieurs corps de métiers sur une même étendue et dans un même moment. L’émerveillement c’est de ne pas distinguer la structure de classe gommée par le travail en commun pour construire ou restaurer une mosquée, un quartier, un jardin, un forage d’eau …

Nous avons la mémoire, la culture, la religion et le réservoir de main d’œuvre et de territoire pour faire des ces coopératives un fer de lance pour une refondation sociale, une prospérité économique et une résistance contre le nouvel ordre mondial. Nous sommes une histoire, une culture et une religion  du don et du sacrifice. Nous ne sommes pas des vauriens avachis par trop manger et trop plaisanter. Nos grands parents et nos parents nous ont tracé un chemin de gloire et de grandeur, ne leur faisons pas honte !

Je rends hommage aux proches disparus que l’histoire a relégués à l’oubli.  Ils faisaient partie de ces jeunes tombés très tôt au champ de l’honneur. Ils faisaient aussi partie des internés dans les camps français pour que l’Algérie et ses enfants vivent dans la liberté. Ils faisaient aussi partie de ces jeunes algériens qui sont parvenus durant la colonisation à se hisser au dessus de  leur condition sociale par leur travail et par les opportunités que le colonialisme a commencé à offrir pour disposer d’une main d’œuvre indigène plus instruite pour servir d’auxiliaires techniques aux colons et à l’administration coloniale.  L’histoire retient les harangueurs des foules, mais elle oublie les abeilles qui ont construit le mouvement syndical algérien en apprenant le militantisme et la dialectique anti-coloniale et anti-impérialiste dans les coopératives et les sociétés de prévoyance qui leur permettaient de subvenir à leur besoin, de payer leurs études et d’apporter de l’aide aux démunis dans les secteurs de l’agriculture, des céréales et du lait. La coopérative est une école d’éveil politique loin de l’esprit sectaire et partisan. Le syndicalisme authentique comme le militantisme politique ne sont pas des arrangements d’appareils ou des dans politiciennes, mais la quête de l’intérêt public

Je rends hommage aux militants du FLN authentique qui au lendemain de l’indépendance ont ouvert les universités populaires qui ont permis à des générations d’algériens d’apprendre à lire, d’apprendre à manipuler les concepts et la dialectique. Même si les militants de ces universités étaient d’obédience communiste, nous devons leur rendre hommage. Ma conscience sociale et populaire s’est forgée dans ces universités populaires, assis à côté de certains de mes enseignants algériens sur le même banc avant que la scène et la salle ne devienne part la suite du music hall de bas niveau pour des enfants dont les parents mimaient l’Occident dans les futilités.

De la même manière il faut étudier l’expérience de la Medersa des Oulémas algériens  qui est une démarche identique à celle de l’esprit de résistance et de dignité des coopératives.

Toutes ces expériences sont à réactivées, à étudier et a considérer comme des acquis qui doivent nous aider et nous redonner l’enthousiasme et  enfin nous  libérer de cette mentalité de nihiliste, de défaitiste qui nous rends vulnérables non seulement devant la culture de la rente, mais devant les chants des sirènes des nostalgiques de l’Algérie française  qui n’auront de repos que le jour où ils verront l’Algérie et l’avenir des Algériens à jamais engloutis par les Algériens et Satan qui leur enjolive leurs mauvaises actions.

19 – Une opportunité à saisir :

Nous lisons dans la presse les déboires des projets véhicules en Algérie ainsi que les scandales réels ou fictifs avec Peugeot et Renault. Ces deux marques restent très prisées sur le marché algérien. Il faudrait revoir le « concessionnariat » véhicules de tourisme  avec ou sans montage de véhicules en Algérie en y impliquant la démarche stratégique en terme de formation,  de production,  d’emploi et d’intégration nationale sur le plan industrielle. La réorganisation de la filière véhicule en Algérie  peut donner lieu à l’émergence d’une industrie de petite et moyenne  mécanique en s’appuyant  sur :

–         les implantations du foncier industriel et marchand de la filière « véhicule »,

–         les compétences nationales en matière de constructions mécaniques,

–        la liste et le choix des  milliers de pièces qui peuvent être sous traitées en Algérie sur les milliers de sous traitants internationaux de la filière automobile française,

–        l’accord avec un constructeur français sinon étranger pour produire localement et pour le marché local et pour l’exportation

Alors  la production des « jeunes entrepreneurs » algériens peut atteindre en moins de 5 ans un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros par an dont 6 millions à l’exportation. La seule condition est le montage d’une  ingénierie nationale inédite : l’acquisition et le transfert du know how au profit de petits ateliers de fabrication encadrés par des experts français et algériens  pour redonner à l’algérien la culture mécanique et lui permettre d’atteindre le régime de croisière  avec une production qui satisfait aux exigences techniques en matière de normes et de qualité de fabrication.  Algérie dispose d’une expertise reconnue en matière de mécanique. Il faut visiter et voir la production mécanique des complexes pelles et grues de Constantine ou véhicules industrielles de Rouiba. Il y a du capital humain, technologique et technique et du savoir faire  qui ne demandent que la reconnaissance et le droit à l’innovation et à la prise d’initiative. Il y a des ingénieurs, des techniciens et des ouvriers qui aiment leur métier et qui aiment l’Algérie et sa jeunesse : il faut les appeler et les écouter.

Au lieu de nous lamenter sur l’obscurité, allumons une bougie pour nos jeunes et n’ayons pas peur d’être ambitieux à la lumière de la grandeur de l’étendue géographique et historique de notre immense pays encore vide et sous peuplé.

Peugeot et Renault ont des capitaux et des marchés, mais ils ont une histoire et je sais avec certitude pour les avoir rencontrés au nom d’un Ministre alors qu’il était en poste  qu’ils ne sont pas intéressés par s’associer avec les vampires qui ont sucé le secteur public et sont devenus des barons de l’import export. Ils sont prêts à s’embarquer dans une nouvelle aventure humaine et industrielle qui redonne de l’éclat à leur image de marque et les fait sortir de la morosité de l’économie française. Face à eux il faudrait mettre « monsieur propre, monsieur idée, monsieur entreprise… »

Cette idée est non seulement simple et réalisable, mais elle peut être transférer sur des centaines de filières. La solution de l’Algérie n’est pas dans l’exploitation des gisements de schiste pour se prémunir de la crise énergétique dans l’avenir putatif, elle est dans la solution à apporter immédiatement aux  jeunes avant que ne se produise l’explosion irrémédiable ou que ne survienne la mort et que chacun se mette à se mordre les doigts de regrets et de remords.

Une des filières qui pourrait combler la désolation des routes et des autoroutes est un vieux projet que les américains avaient proposé à l’Algérie au milieu des années 70 et dont j’ai oublié le nom. L’idée est simple : mettre en place un maillage de motels, de magasin de pièces de rechanges, de cafétéria, de bains publics, de centres de santé, de station essence, de réparation et d’entretien véhicules. Bien sur que le projet existe en Algérie avec des Wawouh aussi grand que la patriotisme de canailles que nous avons développé par notre amour moribond et malsain. Il s’agit de favoriser les jeunes et ne pas laisser toujours les mêmes s’installer en oligarchies avec les germes de violence dans un pays qui ne parvient toujours pas à comprendre le sens de « Res Publica » ni à donner à leur religion un caractère civilisateur et libérateur :

{L’aubaine qu’Allah a accordée à  Son Messager aux détriment des gens de la Mecque, revient à la Cause d’Allah, au Messager, aux proches, aux orphelins, aux miséreux, au passager démuni : afin que cela ne circule pas exclusivement parmi les riches d’entre vous} Al Hashr 7

Nous avons 150 ou 200 milliards de dollars de réserve : je ne demande pas de les donner comme une rente aux jeunes, mais de leur permettre de  transformer l’abondance de leur temps inutile en temps de travail utile pour qu’ils soient le meilleur gisement car il est le gisement durable qui se reproduit part lui-même en s’élargissant et en s’améliorant.  Laissez-les travailler ! Ne les assistez pas ! Ils sont capables de vivre, d’entreprendre sans la tutelle de personne.

20  – Un cas surprenant :  le secteur halieutique

Avec 1200 km de côtes, une insuffisance en termes de protéines marines et un déficit en moyens de pêche et en moyens logistiques liés aux activités halieutiques et connexes l’Algérie peut en quelques années mettre sur pied des coopératives dans la pêche côtière, le froids, le conditionnement, le transport, la réparation navale, la fabrication de glace, l’aquaculture, les jardins de la mer… Ces coopératives peuvent générer des dizaines de milliers d’emploi et 300 à 500 millions  de dollars.

Les jardins de la mer peuvent générer non seulement la production d’algues, d’huitres, de moules pour l’exportation, mais des produits extraits des algues : l’alginate produit qu’on utilise en prothèse dentaire ainsi que de la gélatine végétale pour l’industrie de la confiserie et de la pâtisserie. L’Algérie pourrait exporter de la gélatine halal pour les consommateurs musulmans en France et en Belgique.

Algérie c’est le pays d’Abel comme disait l’acteur « momo le fils de la Casbah » qui a joué le rôle du fou dans l’incendie (Dar as Sbitar), mais les Algériens en ont fait celui de Caïn. C’était le grenier et la manne de tous les colonisateurs comme si le destin de notre pays, par la faute de ses gouvernants et de ses habitants, est de se montrer généreux pour les envahisseurs, mais avare et cruel pour les siens.

21 Redéploiement des entreprises publics des collectivités locales

Nous savons tous que  l’opération de réorganisation du secteur public  a été mal conduite et finissant comme un démantèlement du secteur public qu’une restructuration industrielle. Les entreprises locales publiques représentent presque mille entités économiques tout corps de métiers et utilisant la majorité des personnels du secteur public productif.  Les coopératives sont l’outil idéal de la restructuration qui met fin au démantèlement anarchique et inavoué du patrimoine national.

– Organiser des séminaires de sensibilisation sur les coopératives

– Restructurer l’entreprise en métiers distincts. Chaque métier est une coopérative. Chaque coopérative est ouverte aux sociétaires externes.

– La viabilité et l’efficacité des nouvelles entreprises priment sur le social. Le contentieux social pour les travailleurs et les métiers qui ne peuvent (ou ne veulent) pas être abosorbés par les coopératives relève des prérogatives de l’Etat et du liquidateur. Les coopératives doivent pouvoir redémarrer sans héritages des contentieux

– Transformer les indemnités de licenciement en capital social après une opération de liquidation judiciaire qui assainit la situation comptable de l’entreprise

– Céder, ni au dinar symbolique ni au prix du marché, mais à la valeur coutante aux travailleurs coopérateurs et à leurs enfants, les actifs fixes et circulants.

– Mettre en place un échéancier de remboursement

– Mettre en place des formations de gestion

– Passer commande sur une période garantie permettant aux nouvelles coopératives issues du secteur public local d’atteindre l’autonomie de gestion et le régime de croisière en termes d’exploitation

22 – Les mesures d’accompagnement :

Il y en très peu. L’initiative étant essentiellement et prioritairement  populaire. L’Etat devra en  faciliter le cadre juridique et les implantations territoriales dans un pays où le foncier est excessivement cher.

Les apports attendus sont d’ordre institutionnel sur le plan des subventions,  de la fiscalité, de la simplification des procédures, de  l’acquisition des locaux et des installations…

Le plus grand apport serait la création par l’Etat d’une agence nationale de promotion des  coopératives. Elle serait chargé de définir les opportunités et les pertinences de projet, la formation, l’assistance technique, financière et juridique. Les expériences malheureuses des aventures improvisées et du clientélisme corrupteur  depuis la fin des années 80 à ce jour font peur aux coopérateurs animés d’un esprit sain et d’une philosophie claire. L’Etat algérien a dépensé suffisamment d’argent pour l’emploi des jeunes et l’aide à investissements qui se sont avérés avec le temps des moyens que les rentiers et les clientélistes détournent à leur profit sans création d’emploi ni de production.

Si l’Etat se lance dans cette agence il devra, s’il veut que le projet aboutisse,  donner à l’agence un caractère spécifique et protégé de la rapine et du favoritisme :

–        Elle doit fonctionner comme un organisme public à but non lucratif.

–        Elle gère sous son entière responsabilité et sous le contrôle direct de l’inspection générale des Finances (IGF) du ministère de l’Economie les dossiers d’attribution des aides aux coopératives.

–        Elle met en place un système informatique avec gestion de la base des données des acquéreurs et avec la garantie de la protection des données.

–        Elle met en place un système de chèques « spécial coopérative »  au nom de la raison sociale de la coopérative.

–        Elle met en place un système décentralisé de soutien aux coopératives.

–        Elle doit disposer d’un conseil d’administration composé de professionnels du secteur privé et public, de représentant des chambres de commerce et de métiers, des représentants des syndicats des travailleurs et paysans, de journalistes, et de représentants des 4  ministères : Finances, le  travail, la formation et l’intérieur. Mais  la majorité du conseil sera constituée par les délégués des fédérations des coopératives.

–        Elle peut réaliser des partenariats avec les grandes fédérations internationales  de coopératives et d’économie solidaire indépendantes des partis et des Etats.

–        En attendant la création des coopératives et de leur fédération, le directeur général de l’Agence de promotion des coopératives peut, pour une période de transition de moins de 3 ans, faire fonctionner l’agence selon un cahier des charges.

–        L’agence sera dissolue dès la fin de transition qui doit voir l’émergence de coopératives viables et aptes à se fédérer. Pour remplir sa fonction, l’Agence peut créer des groupes de conseils et d’expertises ad hoc.

Si l’Etat est démissionnaire ou s’il met en place des structures bureaucratiques,  il appartient aux Algériens de prendre les initiatives le plut tôt possible. L’agence n’est pas une nécessité, mais un organe de facilitation dont on pourrait se passer.  Un juriste compétent et vertueux peut montrer rapidement toutes les possibilités que permet la loi algérienne en l’état actuel des choses ainsi que les moyens légaux de faire face aux contraintes imposées par la bureaucratie et la rente.

Les hommes libres de ce pays, encore attachés à l’amour de ce peuple et aux valeurs du premier novembre 54, peuvent et doivent faire l’effort de donner de leur temps et de leur argent  pour apporter leur contribution à la mise en place de cette pépinière qui peut générer en quelques années et avec très peu d’investissements des gisements de métiers et de chiffre d’affaires.

Il ne s’agit pas de faire un « printemps arabe », mais de réaliser, tous ensemble,  la paix, la concorde et la prospérité dans notre pays.

23 : La formation et l’apprentissage professionnel :

L’Etat a une grande opportunité de relancer la formation en faisant une formation à la carte. Les contributeurs bénévoles ou associés, individus ou entrepreneurs,  peuvent, avec ou sans l’Etat,  intervenir dans le domaine de la formation et de l’apprentissage.

En effet il y a un gros déficit de formation professionnelle en quantité et en qualité. L’Algérie a consenti par le passé d’énormes efforts de formation qu’elle a délaissé laissant un pan entier de la jeunesse pour laissés pour compte pertes et profits.

Celles et ceux qui sont passionnés de pédagogie, de qualification professionnelle peuvent s’investir dans ce créneau de formation et mettre en place quelque chose d’inédit dans le monde : les coopératives de formation où l’apprenant finance modestement une partie de sa formation et le reste de sa formation sera remboursé sous formes d’actions dans la coopérative ou sous formes de crédits sans intérêts. Il faut se mettre à produire des idées, à générer des actions, à entreprendre et ne pas laisser les privilégiés voler et corrompre votre pays.

Il est honteux qu’un pays comme l’Algérie ne fasse pas de la recherche-développement en pédagogie et didactique de l’apprentissage professionnel. Il est encore plus honteux, eu égard au chômage,  à la perdition scolaire et à la précarisation de la population de rester figés sur les modèles éculés de la dichotomie entre travail manuel et intellectuel. La France, au niveau actuel de son développement, continue de former des CAP et des BEP, et des équivalences professionnelles  alors que l’Algérie  a délaissé ces formations diplômantes de niveau 5 et 4.

En plus des formations qualifiantes métiers  il faut prévoir des formations qualifiantes gestion de projet pour les futurs conseillers de coopératives ainsi que des formations pour les gestionnaires des coopératives, car une  coopérative reste une entreprise ave ses métiers, son organisation et son exploitation.

Les hommes de bonne volonté peuvent trouver l’art et la manière de mettre en place des ingénieries de formation qualifiantes  qui ne sont pas reconnues par les ministères et la fonction publique, mais reconnues par les professionnels et qui donneraient une reconnaissance sociale ainsi qu’une compétence pour se lancer dans un métier et comme coopérateur dans une coopérative d’avenir.  Il suffit d’organiser des évaluations de certifications sur les établissements de formation, sur le cursus pédagogique et sur l’examen final. Cette évaluation effectuée de concert avec les professionnels n’est pas une atteinte à la loi ni un faux diplôme, mais une attestation de reconnaissance professionnelle que telle personnelle a telle et telle aptitude qui lui permet d’effectuer tel métier ou telle tâche. Point final. Les seuls règles à ne pas transgresser sont celles où il faut des habilitations et des homologations délivrées par les organismes certifiés comme par exemple les habilitation électriques  pour intervenir sur les armoires ou les installations électriques et autres habilitations exigées pour la sécurité et la protection des  personnes et des biens. Il n’y en a pas beaucoup.

Nous voulons donc que nos coopérateurs aient une culture d’entreprise ainsi que les fondamentaux en termes de règles de l’art  en vigueur dans les  usages et les métiers. Pour les sceptiques et les rabats joie nous leur disons : La santé publique a fonctionné pendant des années en s’appuyant  sur des agents paramédicaux  sans diplômes après l’indépendance et ce dans toutes les Wilayas et pas seulement dans les Wilayas déshéritées. Nous avons eu des sages femmes rurales  dont certaines  sont  toujours en poste ou en retraite avec une formation accélérée de l’Unicef destinées aux accoucheuses rurales en Afrique.  Nous leur disons est-ce que la révolution algérienne était une importation clé en main ?

24 – La recherche développement et les cursus universitaires.

Dans les pays occidentaux malgré la domination des médias, des sources de savoir et des économies par les oligarchies financières et les lobbies nous voyons des universités,  des bibliothèques et des centres de recherches offrir des terrains d’études, de stages, de spécialisation et de recherche dans les activités liées aux coopératives et aux transferts de connaissances entre les disciplines et les organismes publics. Le tissu universitaire et documentaire algérien est appelé à promouvoir des cursus de troisième cycle ainsi qu’a produire de la documentation  pour :

–        Encadrer et donner les outils conceptuels, méthodologiques et monographiques aux coopérateurs

–        Promouvoir la culture d’entreprise et le management de type coopératif tant au niveau des dirigeants de coopératives et de fédérations de coopératives pour doter les coopératives des procédures juridiques, financières, techniques, managériales, comptables  et philosophiques  que la culture sociale pour la rendre acquise et impliquée dans le développement et la participation à l’effort collectif

–        Revoir le système comptable inspiré de la comptabilité occidentale qui fait rémunérer trois fois le capital a travers les amortissements, les intérêts et les dividendes. L’urgence est de proposer une solution pour entreprendre l’expertise des apports en nature, en travail, en cognition dans le capital social de la coopérative. Les pays industrialisés parviennent  à faire de la compétence et du savoir un actif fixe ou circulant dans l’entreprise. Nous devons reprendre l’esprit créatif, imaginatif, et ne pas rester des consommateurs des idées des autres ou des auxiliaires de consommation à leur marché et à leur idéologie.

25 – Le retour au pays

Nombreux sont les enfants des émigrés qui veulent retourner au pays de leur parent, car ils ressentent de plus en plus les horizons se boucher sur le plan économique, social et culturel. Les quelques retours ne sont pas toujours réussis faute d’opportunité d’investissements et de connaissance  des « règles » du jeu. La coopérative est un excellent moyen d’insertion socio-économique car elle offre l’encadrement humain, technique et social qui sécurise, réconforte et soutient par l’échanges des compétences, des expériences et par le lien social qui se crée entre les coopérateurs et leur environnement.

26 –  Le partenariat avec l’Etranger

Les coopératives en terme de métiers, de savoir faire technologique,  de documentation  technique, d’installations industrielles, d’organisation managériale, de capitaux et de commerce extérieur peuvent se mettre en partenariat avec les sociétés étrangères pour des projets d’intégration économique, de nouvelles technologie, d’exportation… Les partenaires qui interviennent peuvent le faire en leur qualité de travailleurs indépendants, de petites entreprises, de coopératives qui mettent en commun avec les Algériens leurs compétences distinctives.

27 – Un appel aux candidats aux prochaines élections territoriales

Il est vrai que les collectivités territoriales ont moins de prérogatives et de moyens qu’auparavant, mais elles sont suffisamment dotées et ancrées dans la population pour qu’elle puissent  encore jouer un grand rôle dans la mise en place de pépinières de coopératives autonomes ou des coopératives en partenariat avec les entreprises locales ou des coopératives en sous-traitance avec les services techniques des collectivités territoriales.

Les candidats aux élections sont donc appelés à s’intéresser de près à l’idée de coopérative et en faire un thème majeur de leur campagne.

28 – Appel aux femmes et hommes de bonne volonté :

N’attendez pas ! Organisez-vous avec les premiers volontaires et soyez les pionniers. Commencez  par une rencontre que vous pouvez appeler les Assises ou les Etas-majors  pour instaurer la constituante des coopératives. Débattez, rédigez une charte d’adhésion aux coopératives, créer les premiers statuts des coopératives, créer un label commercial et une marque déposée et ensuite comptez sur la Baraka d’Allah puis sur vos efforts :

{Dis : « Agissez, Allah Verra sûrement votre œuvre, ainsi que Son Messager et les croyants. Vous serez ramenés vers le Très-Scient du Ghayb et de la Chahada, alors Il vous informera de ce que vous faisiez ».} At Tawbah 105

 « Touba (félicitée) aux Ghouraba (étrangers, bizarres)… Ceux qui réforment ce que les gens ont corrompu »

29 – Etat d’esprit du futur coopérateur

Restez simples et modeste tout en étant imaginatif, créatif et entreprenant. Si des images mentales doivent vous aider : imaginez-vous Adam (saws) peuplant la terre, sinon une abeille ou une coccinelle.Restez positif et créatif comme un adulte avec un cœur d’enfant. Pensez Lego :

Pensez à cette parabole de Jalal Eddine Rumi :

« Tu n’est pas un corps, tu es un œil spirituel. Si tu te vois crouton de pain, tu es un pain, si tu te vois une fleur, tu es parterre fleuri, si tu te vois une âme tu es l’éternité. Tu es ce que ton œil a contemplé »

30  – Les premiers principes  donc les derniers à transgresser :

–        La coopérative n’est pas une niche pour rentier et pour assistés

–       La coopérative n’est pas une impasse pour fils de riches en manque de loisirs,

–        La coopérative est une entreprise citoyenne non capitaliste

–        La coopérative est une mutualisation des  moyens de production, de vente et de financement

–        La coopérative est une culture de solidarité

–        La démarche solidaire est une alternative socialement utile et une forme de lutte contre le  libéralisme sauvage

–        Sociale et solidaire l’économie coopérative et la finance mutualisée est la quête de sens et de dignité dans une activité et dans un collectif humain qui cherchent à s’investir, produire, consommer, diriger,  décider et investir collectivement pour une économie durable, écologique, socialement utile et  à visage humain.

Le mot de la fin

Tout doit être entrepris pour redonner de l’espoir à nos enfants et ne pas les laisser en proie à la drogue, à  la prostitution, à l’économie informelle, à la précarité, et  à la harga vers l’Europe où ils risquent de perdre leur vie, leur dignité et leurs illusions les poussant dans un cas comme dans l’autre à gaspiller le talent et les promesses sociales qu’Allah a déposé en eux.

Osez l’aventure fabuleuse, vous serez heureux ! Il y a très peu de retro commissions et trop peu d’importation c’est une aventure qui n’intéresse pas les rentiers et les corrompus. Vous serez dans l’immédiat sans intérêts financiers et plus tard vous serez trop nombreux pour qu’on puisse vous voler  ou vous faire endurer la Hogra.  Allez-y devenez l’œil de la contemplation des possibilités qu’Allah(swt)  a déposé en vous et dans votre pays.

Il me reste encore  à vous présenter  dans le prochain article  un modèle de Business Plan que chacun peut adapter à sa philosophie, à ses moyens et à son secteur. A vous de jouer pour développer et mettre en réseau vos idées et vos projets. L’Internet est fait pour ça !  Pour l’instant j’ouvre un espace documentaire sur les coopératives :

Pour en savoir plus  ==>

Contributions sur l’idée de coopérative et de crédit mutuel

 

 

 

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Omar Mazri LIBERATION-OPPRIMES.NET


Algérie : expériences de solidarité sociale

Par Samir

[T]out appel de vengeance, de haine ne sont pas constructifs mais le plus dangereux, quand nôtre société s’inscrit dans une thérapie de groupe à base d’insultes qui ne font qu’agrandir le fossé entre les membres de ce même peuple. Le constat est tellement clair, nous ne pouvons continuer dans cette voie ni avec cette façon de croire régler nos problèmes.
notre regard sur sur les problèmes de l’Algérie doit aller être profond, lucide, courageux, sans complaisance. Nous devons construire la citoyenneté par nous mêmes et imposer  le respect et la dignité par notre comportement. Il faut sérieusement se pencher sur la résolution de nos problèmes sachant que  :

 

  • 1- Les origines (gouvernant et gouverné) du chaos sont clairs.
  • 2- Le citoyen doit exercer sa citoyenneté en commençant par les conditions élémentaires de vie, de salubrité, de sécurité et d’éducation, des soucies rassembleurs qui touchent et qui demande l’implication de toute personne.
  • 3- Commencer petit, par son quartier, par la suite regroupement de quartiers et puis une ville et enfin un État, ce n’est pas de la théorie c’est la seule vision réaliste vraiment.
  • 4 -Les algériens, après des tragédies multicolore depuis 1962, n’ont plus confiance dans les partis ni politicien même ceux qui avaient la cote un moment donné. Ils ont besoin de se fédérer sur des actions concrètes et citoyennes qui réintroduisent la fraternité, la convivialité et la solidarité.

Les algériens ont besoin d’actions comme celle que j’ai vécu dans un des quartiers nouveaux ou personne ne connait personne, à peine un salam méfiant, les habitants de ce quartier se sont mobilisé à cause d’un incident moral ou mon cousin a pris l’initiative de descendre de chez-lui pour cesser la bêtise. Quand les voisins ont vu mon cousin en bas, un par un, en soutenant mon cousin, les voisins tous ensemble disait à mon cousin je suis inspecteur de police je suis avec toi, l’autre ne t’inquiète pas je suis avocat et ainsi de suite … le lendemain mon cousin a eu l’idée de faire un recensement des habitants par métiers comme ça si le quartier a besoin d’un électricien ou maçon ils vont pas voir ailleurs. après quelque jours ils ont fait une première réunion. Ce qui est étonnant dans cette réunion trois choses:

  • a- presque l’ensemble de l’Algérie se retrouve dans ce quartier: l’inspecteur de police, médecin, journaliste, entrepreneur, commerçant, enseignant, maçon, plombier , chômeur ..
  • b- les questions élémentaires font surface et l’incident moral n’était qu’une hikma de Allah (swt) pour rassembler ces gens. Ils ont fait une caisse pour faire une fermeture du quartier avec gardiens (des chômeurs du même quartier) un le jour et l’autre la nuit avec un parking. le quartier envisage un espace de jeux pour les enfants et une salle pour venir en aide scolaire aux enfants.
  • c – Bien sûr, tout le monde aide dans la mesure du possible et la pauvreté de certains a poussé les plus aisés à mettre plus !

J’ai compris une chose de ces personnes et de cette expérience :  pour faire du bien à l’Algérie il faut commencer par sa petite Algérie.
Je ne vous raconte pas la solidarité et l’amitié qui s’est crée, les leaders, les visionnaires qui se sont dégagé de ce quartier.

Cette expérience à petite échelle peut être multipliée et élargie à condition de la préserver des pêcheurs en eau trouble et des experts en Fitna qui ne veulent pas que le peuple prenne en main sa destinée et retrouve la confiance et la volonté de prendre l’initiative et de débattre. La vigilance est exigée, car chaque espace de liberté, chaque temps de parole, chaque idée produite, chaque action entreprise par le peuple est une victoire sur la tyrannie, l’ignorance, la peur et la démission.

Samir

Algérie : 5 idées pour les 5 années futures

Urgence : Le salut de l’Algérie et des Algériens

L’heure est grave et exige des mesures urgences. Nous  devons tirer  enseignement de ce qui se passe dans le monde arabe  pour l’Algérie qui va à grande vitesse  vers un inconnu plus catastrophique : nous devons impérativement  mettre en sourdine nos luttes intestines et mettre  fin à cette facilité de jeter l’anathème. Nous ne sommes ni juges ni détenteurs de la vérité absolue. Notre devoir est de nous attacher à l’analyse des processus, des phénomènes et de voir du mieux que nous le permet notre expérience, notre logique et nos informations, afin de voir comment se dessine la tendance et quelles sont les perspectives et issues. Au pire des cas nous aurions musclé notre cerveau en lui imposant une discipline et une rigueur même en nous trompant dans nos analyses. Il est impératif de mettre fin aux clivages classiques, islamistes –  non islamistes, et mettre le curseur sur le salut de l’Algérie livrée à la prédation interne et aux appétits externes. Le curseur mis sur la prédation, alors nous pouvons trouver pour les années à venir un immense réservoir de projets, d’idées, de débats, de sacrifices pour nous libérer de ceux qui veulent nous imposer le choix tragique entre le comptoir commercial de la France et la base coloniale de l’OTAN, de ceux qui veulent maintenir l’armée dans un rôle subalterne d’appareils qui défend la rente de quelques uns.

Il ne s’agit pas de faire une « révolution ou ‘un printemps arabe mais de procéder à un examen de conscience sur nous mêmes et dire comme un seul homme « Barakate ». Nous voulons voir l’Algérie construite par les Algériens, tous les Algériens. Nous voulons voir se constituer un front national de résistance  contre les menaces et les intimidations venant de l’extérieur. Nous voulons un front  national d’édification nationale. Nous voulons que le peuple algérien exerce sa souveraineté sur ses richesses nationales, sur son devenir, sur son modèle de développement, sur son projet de société. Nous voulons une Algérie forte et indépendante, une Algérie apaisée, une Algérie qui met fin définitivement aux germes de la violence et aux séquelles de la violence.

Nous devons garder en mémoire la précarité, la maladie, l’oppression, l’ignorance et l’humiliation de notre statut d’indigènes musulmans et rendre grâce à Allah de nous avoir accordé l’indépendance et d’avoir choisi nos parents et notre pays comme modèle de libération et de sacrifice au monde entier. Nous avons trahi cette Amàna. Revenons vers Allahavec humilité et sincérité

Le président Bouteflika a amené d’une manière bureaucratique et malsaine une pseudo réconciliation nationale. Le peuple algérien doit transcender ses séquelles et ses divergences pour aller vers une véritable réconciliation qui se base sur un principe de justice, d’équité et de vérité sans vengeance, sans règlement de comptes, sans préjugés. Le Prophète (saws) a pardonné en entrant victorieux à ceux qui l’ont combattu et tué Hamza et ses compagnons. Nous ne pouvons être mieux que lui. C’est l’offenser que de faire de la surenchère sur sa magnanimité ou l’utiliser pour des calculs politiciens. Les Algériens sont revenus vers leur insouciance irresponsable de l’indépendance,  leur divergences   et leur doute sur leur identité nationale et sur leur histoire alors que la guerre de libération les as unis et soudés. Allah nous a unis et il nous appartient de nous éveiller si on ne veut pas connaitre d’autres tragédies faute de tirer enseignement du passé :

{Attachez-vous tous au Câble (Coran) d’Allah et ne vous désunissez point. Rappelez-vous la Grâce d’Allah envers vous lorsque vous étiez des ennemis, puis Il a uni entre vos cœurs et vous êtes devenus  frères, par Sa Grâce; alors que vous étiez au bord d’un abîme du Feu et qu’Il vous en a sauvé. Ainsi Allah vous démontre Ses Signes, pour que vous soyez guidés! Et qu’il y ait parmi vous une Communauté : qui incitent au bien, commandent le bon usage, et interdisent ce qui est répréhensible. Ceux-là sont ceux qui cultivent. Et ne soyez pas comme ceux qui se désunirent et divergèrent à partir du moment que leur vinrent les évidences. Ceux-là auront un immense châtiment.} Al ‘Imrane 103 à 105

{ Les croyants ne sont que des frères, établissez la concorde entre vos frères. Et prenez garde à  Allah : ainsi il  vous sera fait miséricorde.} Al Houjourate 10

N’appartenant à aucun parti et engagé par aucun lien partisan,  j’ai la liberté de parole et de conscience ainsi que le devoir de proposer  cinq axes de réflexions et d’actions pour assurer le salut de notre pays et celui de nos âmes. Le temps passe vite. Derrière nous il y a des législatives et des présidentielles ratées, devant nous il y a l’ennemi nous sommes comme Tarak Ibnou Ziad;

1 – Le retour à l’Islam qui passe par un retour au Coran.

Mieux et plus le Coran est compris moins nous devenons vulnérable dans notre façon de penser et mieux nous devenons autonomes par rapport aux rentiers de la politique, de la religion et de l’économie. Le Coran est le creuset de la foi, mais aussi de la production des idées et de la grille de lecture du monde. L’Islam est instrumentalisé par les rentiers de la politique,  de la religion et des affaires. Il est confisqué par les sectes et les confréries maraboutiques qui perpétuent la collusion entre le colonialisme et la derwacha. L’Islam est le Dine d’Allah, sa vocation est d’être sociale et civilisationnelle.  Depuis l’arrivée aux commandes de l’État de Sid Ahmed Ghozali  jusqu’à nos jours c’est la suprématie du maraboutisme et du salafisme infantile ainsi que des arrangements d’appareils avec les partis de complaisance et les Frères Musulmans opportunistes et cupides.

L’empire veut voir émerger un islam ni politique  ni social ni actanciel. Il veut pour nous un clergé ou un Vatican qui décide du halal et du haram. Nos savants et nos prédicateurs sont à l’image de notre société malade, désorientée, attirée par le sensationnel et le futile. Le Coran est notre salut, notre lumière et notre printemps :

{O vous qui êtes devenus croyants , obéissez à l’Appel d’Allah et au Messager lorsqu’il vous incite à ce qui vous fait vivre. Et sachez qu’Allah intervient entre l’homme et son propre cœur, et que c’est vers Lui que vous serez conduits.
Et craignez une sédition qui n’atteindrait pas particulièrement ceux qui ont été injustes d’entre vous. Sachez qu’Allah punit sévèrement.
Et rappelez-vous lorsque vous étiez peu nombreux, opprimés de par la terre, redoutant que les hommes ne vous arrachent, alors Il vous a abrités, vous a soutenus de Sa victoire et vous a octroyé de bonnes choses, afin que vous soyez reconnaissants.
O vous qui êtes devenus croyants , ne trahissez point Allah et le Messager et ne trahissez pas ce qu’on vous a confié, tout en le sachant.
Et sachez que vos biens et vos enfants ne sont qu’une tentation, et qu’Allah Possède  une immense rémunération.
O vous qui êtes devenus croyants , si vous craignez Allah, Il vous accordera un Critère, Il expiera vos mauvaises actions et vous absoudra. Allah Possède la Munificence immense.} Al Anfal 24 à  29

{O Hommes ! Vous est certes venue une exhortation de votre Dieu, une guérison pour ce qui est dans les poitrines, une Direction infaillible et une miséricorde pour les croyants.} Younes 57

La miséricorde évoquée est le Coran et Mohamed (saws).

2 – L’étude systématique de la biographie du Prophète (saws) et des récits coraniques sur les Prophètes (saws) :

Notre salut est dans le respect de notre Prophète (saws) :

{ Et quiconque obéit à Allah et à Son Messager, et prend garde à Allah et s’efforce d’être pieux, ceux-ci sont les gagnants.} An Nour 57

Il y a un enseignement idéologique, psychologique, spirituel, social et civilisationnel pour ceux qui sont doués de raison et de capacité de tirer les ‘Ibra (de ‘oubour : passerelle d’une vérité vers une autre qui semblait cachée ou inaccessible).

{ Il y a sûrement dans leurs récits une leçon pour les doués d’entendement. Ce n’était point un discours controuvé, mais une corroboration de ce qui a été révélé avant, une précision de toute chose, une Direction infaillible et une miséricorde pour des gens qui croient.} Youssef 111

Il faut savoir qu’aucun Prophète, je dis bien aucun Prophète (saws), n’a eu recours à la violence. Salomon et David roi, guerrier et Prophète n’ont pas livré bataille contre les Bani Israël malgré leur comportement et leur transgression. Moïse n’a pas livré bataille contre Pharaon. Mohamed (saws) n’a pas livré bataille contre les siens. Il a été contraint en qualité de chef d’État de défendre Madinah contre les idolâtres de la Mecque et leurs alliés. Celui qui me donne une référence religieuse montrant qu’un Prophète a combattu son peuple qu’il me les apporte je changerais de position.

Nos gouvernants sont despotes et incompétents. Ils sont le produit de notre propre tyrannie et de notre propre incompétence. Ils sont par contre plus responsables car avec l’autorité et le pouvoir ils peuvent apporter les changements bénéfiques pour le peuple. Ils sont comptables de leurs actes. Plus la responsabilité est grande et plus le Jugemetn sera sévère. Aucun gouvernant ne réussit à réaliser ses objectifs ou à sauver son âme ou à être aimé de son peuple s’il est injuste.

« Celui à qui on a donné la charge de gouverner les gens et qui ensuite ferme sa porte aux pauvres, aux opprimés et à ceux dans le besoin, Allah le Très-Haut lui fermera la porte de sa miséricorde quand il sera dans le besoin et la misère à l’instant (le jour de la résurrection) où il en aura le plus besoin. »

« Celui à qui on a chargé de commander les affaires des musulmans puis abuse d’eux par la tromperie, est en enfer. »

 3 – Dévoiler l’Islamophobie

Dévoiler l’Islamophobie dans ce qu’elle a de dangereux dans le nouvel ordre mondial dominé par l’Empire et le sionisme. J’ai écris un livre et tenu des conférences sur ce sujet, mais il est difficile de montrer la réalité et de faire de la prospective à des gens habitués au sensationnel et aux stars médiatisées. Il faut communiquer sur ce sujet. J’ai mis dans ce site une fiche synoptique par laquelle j’ai rédigé mon livre, elle sert comme trame et comme réseau de relation des machinations psychologiques, idéologiques, religieuses, médiatiques et militaires. Il faudrait la diffuser vers un plus grand nombre. La fonction de l’intellectuel est de donner des outils, mais le changement réel vient de chacun de nous.

4 – Dévoiler l’Empire et ses vassaux

Dévoiler ne signifie pas insulter ou dénoncer. Dévoiler l’Empire dans sa structure de pensée et dans ses axes de dominations afin de montrer les dangers qui nous guettent et nous en prémunir en le dévoilant, en ne tombant pas dans ses pièges et surtout en restant réalistes et concentrés sur l’essentiel. Les luttes de clan, les luttes fratricides, l’esprit partisan nous affaiblit.

5 – La communauté doit faire de la politique sans tomber dans le piège partisan.

La politique c’est s’occuper de l’intérêt général pour le bien être général par des moyens pacifiques, efficaces et impliquant le maximum de personnes. Nos priorités, ici ou ailleurs, est de faire émerger de cette communauté une capacité à produire ses idées, ses élites, son argent et à s’impliquer dans l’économique, l’éducationnel et l’informationnel en qualité de producteurs et de communicateurs. Par l’Islam nous sommes un potentiel positif , une force de proposition constructive, une œuvre de bien pour nous mêmes et pour les autres

{ O vous qui êtes devenus croyants , si vous tenez conciliabule, ne tenez donc pas conciliabule de péché, d’agression et de désobéissance au Messager, et tenez conciliabule de bienfaisance et de piété. Et prenez garde à  Allah vers Lequel vous serez rassemblés.} Al Moujadalah 9

Nous sommes musulmans, la culture du devoir prime sur celle des droits comme le souligne notre Prophète (saws) :

« Accomplit ton devoir envers les gens et attends ta récompense de ton Dieu ».

Mon travail dans ce cadre vise à montrer les illusions poursuivies par l’utopie d’un état islamique ou d’un khalifat dans les conditions sociales, idéologiques et économiques actuelles. Le Coran nous a donné un instrument d’analyse et une visée, en plus de celle de désirer le Paradis et redouter l’Enfer, qui consiste au Tamkine Dine Allah sur Terre (la territorialisation de l’Islam) qui passe part la territorialisation de la communauté musulmane. C’est un concept puissant, mais qui exige un travail de longue haleine, un travail de prophète et non une gesticulation de parti politique ou une confrontation avec les gouvernants despotes qui non seulement ne créent pas les conditions favorables, mais décapitent les cadres et rendent  stériles les efforts antérieurs. C’est la patience et la vertu qui sont la solution :

{Et Nous avons fait hériter les gens, qui étaient opprimés, les levants de la terre et ses ponants, que Nous avions bénis. Et la Bonne Parole de ton Dieu fut réalisée pour la descendance d’Israël à cause de leur persévérance. Et Nous avons détruit ce que faisaient Pharaon et son peuple, et ce qu’ils ont édifié.}  Al A’âraf 137

{Nous voulons faire don à ceux qui furent opprimés de par la terre, en faire des modèles, faire d’eux les héritiers, leur Donner pouvoir de par la Terre, et Montrer à Pharaon, à Hàmàne, et à leurs soldats ce qu’ils appréhendaient de leur part.} Al Qassas 5

La communauté musulmane en Algérie doit se libérer des schémas de la démocratie occidentale et s’organiser en peuple citoyen, à travers des assemblées citoyennes qui ouvrent le débat public au niveau des quartiers sur les conditions élémentaires de vie, de salubrité, de sécurité, d’éducation. L’expérience aidant les citoyens s’organiseront de mieux en mieux sans s’opposer aux gouvernants en se fédérant sans esprit partisan, sans esprit de classe sur le principe islamique de la fraternisation qui passe non par des sermons enflammés mais la solidarité quotidienne et l’entraide mutuelle dans le crédit, dans la maladie, dans le travail, dans la gestion des affaires publiques. La liberté ne s’octroie pas, elle se réalise par un processus de libération. Le processus de libération n’est pas seulement dans la  constitution de partis politiques ou d’association, il est d’abord et surtout dans la capacité de l’homme d’assurer sa dignité sociale et humaine. Il ne peut y avoir dignité lorsque la subsistance du petit ou les approvisionnement de l’artisan sont entre les mains des rentiers et des trabendistes. La dignité qui est la visée de la liberté passe par le processus de libération qui fait de l’acte économique un acte approprié par le peuple qui doit pouvoir produire sa richesse et son argent en toute autonomie.

{Vous n’obtiendrez point la bonne foi à moins que vous ne dépensiez de ce que vous aimez. Et quelle que soit la dépense que vous ferez, certes, Allah en est Tout-Scient.} Ali ‘Imrane 92

Mohamed (saws) s’est libéré de l’emprise des Juifs de Médine et a donné de la dignité aux Mouhajirines en cassant le monopole des Juifs sur les finances, la production du fer et le marché. Les Algériens au lieu d’attendre la rente de l’Etat ou de vivre opprimés par les suceurs de sang peuvent revenir à l’esprit de nos traditions arabo berbères de la Touiza et à l’esprit innée de l’autogestion au lendemain de l’indépendance. Concrètement il faut parvenir à créer des petites et moyennes coopératives de service et de production par l’association des capitaux, des idées, de la force de travail et en parallèle institutionnaliser le crédit qui se pratique sans riba au sein de la famille ou entre amis. En fédérant les coopératives  sur les principes économiques en dehors des schémas bureaucratiques des millions d’Algériens peuvent ensemble faire émerger de la valeur ajoutée et des marchés et surtout des mutuelles de crédit autogéré  :

{Entraidez-vous à la justice et à la piété. Ne vous entraidez point au péché et à l’agression.} Al Maidah 2

Dans sa relation avec les gouvernants le peuple algérien ne doit être ni aveugle dans l’attente d’un Messie politique ni dans la posture négative du dénigrement et de la démission.  Lorsque les gouvernants agissent bien, il est du devoir du citoyen musulman non seulement de leur dire vous avez bien agi, mais de les aider à assumer leur responsabilités car dans le bien leur réussite est la réussite de tout le monde. Lorsque les gouvernants agissent mal il est du devoir des citoyens musulmans de ne pas les écouter et de ne pas leur obéir dans ce qui ne plait ni à Allah ni à son Prophète. C’est aux savants, aux intellectuels et aux musulmans qu’Allah a privilégié du rang social d’assumer leur devoir et de dire au gouvernant, avec civilité et bienveillance, qu’il a mal agi. S’ils ne le font pas ils sont des pécheurs et leur compte est auprès d’Allah. Si les gouvernants écoutent le bon conseil c’est une bénédiction pour eux, sinon c’est une malédiction pour eux dans cette vie et dans l’au-delà. La vérité et la justice sont notre bannière. Nous ne pouvons et nous ne devons être moins que les Bani Israël :

{Et du peuple de Moïse, il est une communauté : ils guident par la Vérité, et grâce à elle ils sont justes.}  Al A’âraf 157

Allah (swt) ne changera pas la situation d’un peuple qui se contente de dénoncer, d’insulter, de braver ses gouvernants. Le changement est l’œuvre de réformateurs qui agissent dans un terrain offrant les conditions et les possibilités de la réforme. Parmi les conditions et les possibilités de la réforme il y a le travail sur soi c’est à dire la réforme de soi. Jamais Allah ne donnera suprématie à des corrompus, mais il laissera les uns frapper les autres. Jamais il ne donnera pouvoir des corrompus sur des réformateurs, même si e résultat est différé :

{Nous ne perdons point la rémunération des réformateurs.} Al A’âraf 170

{ Il n’est pas de mise que ton Dieu fasse périr les Cités par injustice, alors que leurs habitants sont des réformateurs.} Houd 117

Que chacun retrousse ses manches et Allah fera voir  les véridiques et les distinguera des menteurs. Lorsque Allah nous dit que celui qui veut al ‘Izza ( la gloire, la grandeur, l’invincibilité et la puissance) elle se trouve chez Lui cela signifie que  nous cherchons la gloire, la notre ou celle de l’Islam ou de notre patrie  en dehors d’Allah et par des moyens qu’Allah désapprouvent, il ne faut pas s’étonner que les calamités s’abattent sur nous les unes après les autres.

Notre ennemi mortel : le laxisme

Ce qui nous arrive comme malheur et involution  provient de nous-même. Il est urgent de mettre fin à cette fâcheuse manie de tout imputer au colonialisme. Le colonialisme ne nous a colonisé que parce que nous étions colonisable ! Il est prêt à nous coloniser de nouveau que parce que nous sommes  toujours colonisables comme si 132 ans de colonisation, 7 ans de guerre et 50 ans d’errance en quête de notre identité et de notre voie de développement ne sont pas suffisants pour nous réveiller. La nature a horreur du vide : si nous laissons notre territoire bien vacant il est naturel que les mieux organisés, les plus déterminés et les plus cupides se l’approprient à notre détriment. Le colonialisme extérieur  et le despotisme intérieur ne sont que des facteurs aggravants de nos malheurs et des facteurs réducteurs à nos efforts lorsqu’ils sont peu consciencieux, improvisés sans orientation générale. Depuis la défaite d’Ohod les Musulmans ont été éduqués à voir dans le malheur et la défaite le signe de leur propres faiblesse et de leur propre inconséquence :

{Quand un malheur vous frappe, quoique vous ayez infligé le double aux ennemis, vous dites : « Comment cela ? » Dis : « Cela vient de vous-mêmes ». Certes, Allah Est Omnipotent sur toute chose.} Ali ‘Imrane 165

Je me rappelle la quiétude et l’insouciance des années 80 qui ont fait que les cadres, les techniciens et les travailleurs s’en foutaient. Certains de mes collègues me raillaient lorsque je leur disait : méfiez-vous ! Ce laxisme va nous conduire à notre propre perte. Il est facile d’incriminer l’armée ou les gouvernants, mais il est difficile d’admettre  le comportement infantile et irresponsable des Algériens qui avaient oublié la colonisation et la guerre de libération nationale. Personne n’aura l’excuse de dire je ne travaille pas ou je vandalise car ceux qui nous gouvernent sont tyranniques ou incompétents. Chacun doit se poser la question : qu’as tu fait pour l’Algérie ?

{ Dis : « Qui vous sauve des ténèbres de la terre et de la mer  »  lorsque vous l’implorer humblement et secrètement : « S’Il nous sauve de celles-ci, nous Lui serons pour toujours du nombre des reconnaissants » ?
Dis : « C’est Allah qui vous sauve, ainsi que de toute autre détresse, mais vous voilà devenus polythéistes ! »
Dis : « Il est le Tout-Puissant qui a le pouvoir de vous envoyer un châtiment d’au-dessus de vous, ou d’en dessous vos pieds, ou de vous confondre en sectes et ainsi  faire subir à  certains d’entre vous les brutalités des autres. » Vois comment Nous varions les Signes, afin de les amener à  comprendre !} Al An’âm 63

Je  rassure les sceptiques, les éradicateurs  et les rationalistes : il ne s’agit pas de faire de l’Algérie une grande école coranique (allusion à Abdou un des directeurs de la Télévision du temps de Mouloud Hamrouche). Il s’agit de nous doter d’un cadre idéologique, éthique et esthétique qui nous permet d’aborder avec notre patrimoine, nos valeurs, notre foi et nos problèmes la quête des solutions les plus crédibles, les plus efficaces à notre marasme social, économique, politique et culturel. Dans ce cadre nous pouvons, tous, apporter notre contribution à l’étude et aux préconisations des problèmes en les abordant dans un démarche pluridisciplinaire : psychologie, sociologie, histoire, économie, mathématiques, urbanisme et architecture, communication, sciences politiques. L’urgent c’est d’instaurer un débat fécond en  dehors de la culture de la rente et de la cooptation. Si les détenteurs du pouvoir consentent à écouter et à donner suite ce sera bénéfique pour tous. S’ils continuent à s’isoler du peuple, à l’ignorer, à le mépriser et à rester enfermés dans leurs microcosmes et leur asile idéologique, nous devons refuser l’enfermement et le mépris en demeurant nobles et généreux, car il s’agit de notre dignité et de notre patrie.

Concrètement…

Le prochain article : COOPÉRATIVES ET CRÉDIT MUTUALISTE

Omar Mazri – libération- opprimés

Derniers rounds de la révolution en Egypte

Je réactualise l’analyse que j’ai faite il y a quelques mois pour conclure sur l’achèvement attendue de la révolution égyptienne :

La révolution égyptienne round 1

Il y a eu lieu un authentique mouvement populaire de changement en Égypte impulsé par des conditions objectives et subjectives. Nous pouvons diverger sur la nature de ce mouvement, révolution, révolte, insurrection, mais nous ne pouvons par respect pour la vérité et pour les sacrifices du peuple égyptien accepter de dire que ce mouvement est fomenté par les États-Unis qui ont envie de remplacer Moubarak et qui ont lancé une opération facebook et tweeter. Les fuites sur les mémoires de Moubarak disent clairement que Clinton lui a donné 72 h pour mater le mouvement populaire en vain.

L’idée farfelue de Cheikh Hussein Imran que la révolution est un piège tendu par Israël ne tient pas la route car il n’est pas dans l’intérêt du sionisme de changer un vassal acquis contre une incertitude et de plus la nature belliqueuse et criminelle de l’entité sioniste n’a pas besoin de prétexte pour déclarer la guerre si dans sa stratégie cette guerre vise à terroriser, à punir ou à s’étendre. Les prédictions bibliques et talmudiques ne font pas partie de ma culture musulmane qui me commande le réalisme, la dialectique et la globalité.

La faiblesse de la « révolution égyptienne » réside dans l’absence de cadre d’orientation idéologique et de l’absence de l’émergence d’une direction politique qui fixe les objectifs, les rythmes et l’imposition de l’initiative historique à un système qui devait être totalement démantelé dans ses appareils, sa culture d’état, son fonctionnement bureaucratique, clientéliste et rentier et sa stratégie répressive contre un peuple paupérisé. Les appareils d’opposition traditionnels noyautés par le système Moubarak deviennent davantage un boulet pour la « révolution » qu’un allié stratégique ou tactique.

La révolution égyptienne round 2

Les Frères Musulmans ont fait capoter la révolution en la confisquant au lieu d’en être partie prenante. Ils ont introduit le biais partisan et ont fait peser l’appareil de la confrérie sur une révolution sans appareil, sans direction, sans organisation, sans programme autre que le départ du président ou la chute du régime personnalisé en des hommes et non en des processus pervertis de gestion des appareils d’État.

L’absence de vision géopolitique, le jeu d’arrangement des appareils, le curseur d’analyse sociopolitique mis sur de faux clivages idéologiques, l’enfermement dans des slogans hors de toute ingénierie de sortie de crise, l’infantilisme et l’inculture politique qui conduisent des tactiques politiciennes inconséquentes, la rupture avec les classes populaires ont non seulement permis de stopper la révolution égyptienne, mais de boucher les horizons de Gaza, livrée à elle-même face à la barbarie sioniste.

Comme longuement expliqué dans la conférence à Bordeau sur les révolutions arabes et la question palestinienne et comme mis en exergue dans le livre « Le dilemme arabe et les 10 Commandements US », les Frères Musulmans ont provoqué l’impasse, mais de façon plus rapide et plus dramatique que prévue. Non seulement l’esprit partisan a pris le dessus mais les arrangements d’appareils et les compromis contre nature avec l’armée ont semé le trouble et divisé les rangs. Occupés à confisquer le pouvoir aux jeunes qui ont conduit la révolution, les Frères Musulmans ont fait preuve non seulement d’amateurisme mais de contre révolution. La logique était dans la continuité, l’approfondissement, l’élargissement et la radicalisation sociale et politique de la révolution populaire sans tomber dans une confrontation armée. Elle était dans la mise en place d’un conseil de la révolution, dans le retrait de l’armée de la vie politique alors qu’elle était mise en déroute par le peuple, dans la rédaction et le vote d’une constituante sans précipitation, dans l’instauration d’une période de transition qui replace dans la conscience sociale l’exercice de la souveraineté du peuple sur la politique, l’économique et l’information, qui revitalise la culture de résistance contre l’impérialisme et le sionisme, et qui renoue le lien stratégique avec les aires de déploiement économique et diplomatique libérées du sionisme et de l’impérialisme dans le monde arabe musulman, eurasiatique et latino américaine. Les Frères Musulmans, contre toute logique et sans doute par inculture politique et géopolitique ont précipité les choses, fragmenté les rangs et redonné un repositionnement stratégique à l’armée qui est sortie défaite de la confrontation avec le peuple. L’esprit partisan doublé de la bureaucratie confrérique et l’empressement de prendre le pouvoir, jouant sur la fibre religieuse d’un peuple certes musulman mais ignorant tout de l’Islam comme système global, a creusé la fosse de la révolution et des Frères Musulmans qui ne parviennent toujours pas à prendre l’initiative historique et à imposer leur agenda sauf à faire des déclarations confuses et contradictoires.

Parmi ces contradictions ubuesques, on présente l’Islam comme la solution alors la priorité islamique est de fédérer le peuple musulman sur des valeurs communes comme la souveraineté du peuple, les libertés individuelles et publiques, la relance de l’économie hors du FMI et de l’aide américaine, la mise en place d’une nouvelle doctrine militaire pour l’armée, la création d’une résistance populaire contre le sionisme et l’impérialisme, la jonction avec les grands axes arabes et musulmans de la résistance : l’Iran, le Liban, Gaza et la Syrie. Bien entendu dans le démantèlement de l’ancien régime, il fallait favoriser l’émergence des corps intermédiaires inexistants pour que le front de lutte soit à la fois idéologique, politique, économique et social. C’est dans ce climat expurgé de l’ancien système et fédéré autour des valeurs universelles que l’Islam authentique peut trouver terrain favorable pour débattre, convaincre, produire des idées, construire des ingénieries où chacun trouve intérêt à l’adopter sinon à cohabiter sans remettre en question l’islamité et l’arabité de l’Egypte. Les islamistes doivent apprendre à réfléchir en terme de citoyenneté, de géopolitique et d’Etat de droit : l’Islam ne s’en portera que mieux.

La révolution égyptienne round 3

Tant dans mon livre que dans mes conférences, j’avais annoncé des rebondissements spectaculaires lors de l’élection présidentielle. Les événements m’ont donné raison même si des esprits politiquement incultes continuent de voir en Morsi un Phd scientifique ou technologique américain qui serait par ce titre universitaire détenteur du sceau de Salomom ou de la pierre philosophale qui va transformer l’inculture politique en génie de gouvernance. La réalité est tout autre.

Les résultats sont dramatiques et annoncent les signes de l’écrasement de la révolution : même si les Frères Musulmans ont appelé le peuple égyptien à défendre la révolution et imposer leur candidat, ils ont fait une démonstration de force impressionnante mais qui ne cache pas deux erreurs stratégiques. La première est de se confondre avec la révolution ou d’en être le monopole fuyant leur responsabilité et leur place en chute libre dans l’échiquier politique. La seconde c’est qu’ils ont rendu visible leur encadrement qui a mobilisé les manifestants venus de toute l’Egypte aux regards invisibles de l’ancien régime qui sont toujours en position de force sécuritaire, militaire et médiatique. Ils sont exposés à une chasse à l’homme comme l’éradication qu’a connu l’Algérie. Pour éviter la confrontation qui ne sera pas à leur avantage, ils seront et sont déjà contraints de faire des concessions jusqu’à devenir des coquilles vide. En effet au premier tour des élections présidentielles, considérées dans les systèmes traditionnellement despotiques comme cruciales, ils n’obtiennent que 25% du suffrage. Ce taux faible est un coup de semonce qui annonçait la fin de jeu. Il annonçait aussi l’urgence de redistribuer les cartes, après une clarification sur le clivage idéologique et les alliances dans un front révolutionnaire regroupant les nationalistes et la gauche égyptienne, mais après accord sur un projet de gouvernance.

Le score honorable du dissident islamiste Moun’âm Abdel Foutouh montre la scission au sein des Frères Musulmans et l’émergence de nouvelles forces qui vont peser dans l’échiquier politique sur lequel les Frères Musulmans non seulement n’ont pas le monopole mais risquent de perdre les « acquis » précipitamment obtenus. Le discours actuel de Morsi sur la justice sociale et l’édification de l’Etat de droit ne peut compenser le déficit de l’axe de résistance qu’aurait donné un front populaire fédérant tous les égyptiens désireux d’opérer une rupture radicale, irrévocable et irréversible avec l’ancien système despotique et le nouvel ordre mondial impérial.

Au lieu d’opérer un renversement stratégique qui prend de vitesse l’armée et l’Empire qui ont perdu l’habitude de voir les élites arabes prendre leur décision en autonomie, avec vitesse et efficacité, les Frères Musulmans ont préféré jouer sur trois registres : faire de la dramatisation communicationnelle envers les monarchies du golfe, jouer à la victime devant l’armée qu’ils ont remis en selle alors qu’elle avait perdu la confrontation avec le peuple à la place Tahrir, faire de Hosni Moubarak un point de focalisation jusqu’à devenir une diversion politique qui interdit de se poser la véritable question : où va l’Egypte ? Dans cette confusion, les Frères Musulmans en rajoutent en apportant leur soutien à leur confrérie syrienne qui dérive vers le terrorisme et le sectarisme les plus odieux tout en tournant leur dos à la résistance palestinienne qui continue de payer le prix de la trahison des Musulmans et des Arabes.

C’est par cette confusion sur le cap, sur la carte de navigation, sur la boussole, sur le gouvernail et sur la vigie du processus dialectique que les Frères Musulmans, qu’il y ait triche ou honnêteté dans le second tour, ont gagné (dans un autre arrangement in extrémis) la présidence. S’ils gagnent la présidence, ils ont perdu le parlement qu’ils ont gagné dans la précipitation ainsi que les prérogatives du président qui reviennent à l’armée. J’avais annoncé que nous allions assister à un scénario dramatique : « qui perd gagne » car la victoire ne s’intégrait dans aucune stratégie à long terme, dans aucune clarification, dans aucun programme. Les militaires ont gagné trois choses inespérées. La première c’est d’être les rédacteurs de la future constitution qui va définir les pouvoirs et l’exercice du pouvoir dans six mois. Tout ce temps gaspillé est de la dissipation d’énergie qui use, poussant la démission du peuple et qui produit très peu d’efficacité politique et sociale et surtout remet en marche arrière les acquis du début d’une révolution. Sur le plan tactique, ce temps est mis à profit par l’armée pour se convertir en force sécuritaire sous la supervision impérialiste pour ne pas faire les mêmes fautes qu’à la place tahrir et donner des coups mortels sans aller à la guerre civile comme en Algérie. Les choses se passeront en douceur et les Etats-Unis chassés d’Egypte reprendront le contrôle et imposeront de manière drastique leurs dix commandements à l’Afrique du Nord quand on relie l’Egypte à l’entropie en Libye, au comportement peu honorable du gouvernement tunisien et au laxisme de l’Etat algérien plongé dans un coma de séniles.

Sur un autre plan, la défaite du Général Chafik d’à peine 4 points, n’a de signification que par trois éléments : l’ancien système est encore présent avec ses appareils bureaucratiques et ses clients rentiers que la polyarchie en place ou le vote ne peuvent gommer, car un bulletin de vote ne suffit pas à changer les mœurs politiques et les alliances construites pendant 60 ans de dictature militaire ; les limitations du pouvoir du président (les Frères Musulmans croyaient naïvement qu’avec un président et une suprématie sur le parlement avec de plus en plus de prérogatives sont les garants contre la tyrannie). Malgré les bons sourires et les discours de circonstances, les Frères Musulmans sont dans la situation du serpent qui se mort la queue. En voulant jouer seul et se croyant les dépositaires exclusifs de l’Islam, ils se retrouvent isolés face à l’armée, remis en cause par les coptes qui sont les véritables détenteurs du pouvoir économique et otages des nationalistes et progressistes qui sont détenteurs de quelques leviers de commandes politiques et administratives dans les appareils de puissance publique alors que les Frères Musulmans ayant connu la répression sont exclus des appareils de l’Etat dont ils ignorent l’état des lieux et les mécanismes du jeu de pouvoir.

C’est dramatique, car l’Egypte a consommé du temps politique sans efficacité, elle a offert des jeunes en sacrifice sans récolte, elle s’est mise par l’incohérence et l’infantilisme de l’esprit confrérique qui croit qu’il suffit de dire l’Islam est la Solution pour que les Anges descendent du ciel et livrent la lutte idéologique, les luttes citoyennes, les luttes politiques, l’affrontement militaire et la bataille d’édification et d’aménagement du Territoire. Il est dramatique de voir la politique de séduction de ‘Amr Khaled envers l’armée présentée par lui comme l’armée du salut. Le romantisme politique n’est pas payant. Le réalisme politique a montré dans l’histoire des révolutions que la victoire se construit par « Un pas en arrière, deux pas en avant » et non le contraire.

La politique n’est pas encore dans le monde arabe et musulman un art qui se rapproche du scientifique mais du théâtre où la place est au ressenti et à l’émotionnel. Est-ce qu’on a donné au peuple le temps, l’information et la culture pour dépasser l’émotionnel ? Non !

Les Frères Musulmans élitistes sont habitués à faire payer à leurs cadres de terrain le prix de la répression du fait que leurs élites se sont toujours montrées incapables de saisir les opportunités dans une stratégie cohérente, ambitieuse. Ils ont eu des occasions de conquête du pouvoir avec Nasser et contre Nasser, Avec Sadate et contre Sadate, mais aucune n’a abouti car la culture confrérique qui donne au chef un pouvoir de gourou quand elle se conjugue à la culture de l’improvisation opportuniste que facilite d’ailleurs la démission des cadres embourgeoisés mais qui restent présent faisant de l’obstruction contre leur propre camp et se limitant à la dénonciation ou à l’indignation ou au silence après négociations sur des contradictions secondaires produisant ainsi inertie sociale et inculture politique devant un régime prédateur aux aguets qui défend son système par l’encassetement des militaires et des élites ou la répression de ses opposants. Pour avoir une image de la culture confrérique assassine de la pensée politique, il faut jeter un coup d’œil sur les Jama’âtes islamiques du Pakistan qui donnent l’image d’isolats folkloriques singuliers fi falakine yasbahoune… Il faut voir la tragédie des Frères Musulmans à la conférence d’Istanbul de 2010 qui ont ouvert la porte à l’idée de détacher le HAMAS de son « obsession » à la lutte armée. Il faut voir les Frères Musulmans en Algérie œuvrant à côté des services de sécurité contre le camp des islamistes qui ont remporté les élections législatives et les voir maintenant entachés de scandale de corruption et les voir poussés vers la porte de sortie politique par le FLN car leur rhétorique verbale n’est plus nécessaire pour acheter la paix sociale obtenue par la force des armes, la gestion maffieuse des pénuries et la distribution parcimonieuse de la rente à un peuple, en sauve qui peut social, sans opposition qui lui apporte la guidance et lui indique les moyens de lutte autre que la dénonciation et l’indignation des concierges.

Le début fracassant de Morsi s’est fait dans la culture de la confusion. Il y a une semaine, l’agence de presse iranienne invoquant une interview exclusive de Morsi annonçait son intention de réexaminer l’accord de paix avec Israël, le renforcement des relations avec l’Iran et la prise en considération urgente de la question palestinienne. Quelques jours plus tard, les autorités égyptiennes et l’agence égyptienne MENA assurent que le nouveau président n’a pas donné d’interview à l’agence de nouvelles iranienne et qu’il envisage de poursuivre l’agence de nouvelles iranienne Fars en justice, qui aurait publié des déclarations qu’il n’a jamais faites.

La révolution égyptienne round 4

Dans les mois du semestre à venir il faudrait suivre la compétence de créativité, de vitesse et de prise de risque des Frères Musulmans et de leur président face à l’armée, à la nouvelle constitution, aux forces politiques égyptiennes, à l’Iran, à la Syrie et à la Palestine. La logique veut qu’il y aura un KO technique à la fin du quatrième round sinon au cinquième à moins qu’il y ait un sursaut révolutionnaire qui remet le curseur idéologique et politique sur la bonne grille de lecture et les bonnes décisions à prendre pour s’engager dans le démantèlement du système et mobiliser un front national de résistance contre l’Empire et le sionisme étendu à d’autres pays de la région. Je ne peux prédire l’avenir mais s’il y a une étincelle qui relancera la révolution elle ne pourra venir que de Palestine.

Égypte doit se réveiller et oublier le mythe de oum dounya et le patriotisme de canaille que lui a légué une génération de militaires incapables de remporter une guerre contre un ennemi qui va commettre la faute de les humilier et de les provoquer car il ne peut vivre en paix tant que l’allégeance à son égard n’est pas prononcée et prouvée d’une manière concrète. A ce niveau de violence en Palestine, palestiniens opprimés ou occupants arrogants, le peuple égyptien sera contraint de se remettre à l’heure du temps et tourner le dos aux chimères.

La révolution égyptienne : round 5

Nous allons sans doute nous diriger vers une polyarchie où le pouvoir réel sera entre les mains des militaires soutenus par les États-Unis et le parti de l’administration, de la rente et de l’économie informelle. Toute confrontation armée et toute violence ne servira que les États-Unis et le sionisme. Les forces vives de l’Égypte qui croient encore au changement et qui ne baissent pas les bras devant la fatalité et les erreurs stratégiques et opportunistes des Frères Musulmans peuvent construire un front national de résistance contre l’Empire et ses valets et une dynamique révolutionnaire pacifique. Ces forces sont sur le terrain dont elles connaissent les contradictions, les conditions, les possibilités d’actions.

Sur le plan de la pensée et ayant suivi de près la situation égyptienne, je vois quelques perspectives de luttes qui peuvent être étudiées et mises en ingénierie d’application sur le terrain :

  • Idéologie : Le peuple doit être impliqué dans le débat idéologique sur les voies de changement et c’est par le débat et le savoir que l’idée de liberté, l’action de libération et l’usage anticipé de la libération comme projet d’édification nationale et de résistance contre l’empire et le sionisme peuvent se cristalliser et s’étendre dans le temps, l’espace et les consciences.
  • Politique : c’est le moment où il faut dépasser les clivages partisans et les appareils et poser l’exercice souverain du peuple dans un schéma qui met fin à la reproduction capitaliste de la démocratie occidentale. Contre la force et la violence des appareils et des bureaucrates de l’Etat sans culture de Commis de l’Etats et de service public du fait des traditions de cooptation, il y a lieu d’explorer le potentiel de la Choura à instaurer sous forme de Jamahiriya sur le modèle libyen sans la culture messianique du guide. L’avenir est au peuple qui doit prendre l’initiative en s’organisant d’une manière non partisane dans des assemblées citoyennes ascendantes et s’imposer comme nouvelle culture politique.
  • Sociale : Les forces vives doivent contribuer à l’emergence de syndicats autonomes non partisans dont le but suprême est la défense des intérêts du travailleur contre le capital. Les progressistes et les islamistes peuvent trouver le dénominateur commun autour de la dignité de l’homme et du travail comme producteur de richesses et source d’appropriation
  • Economique : Pour ne pas se cantonner dans la dénonciation stérile et l’indignation puérile ou dans  les manifestations qui arrivent à une impasse qu’il faut dépasser soit par un renoncement soit par le recours à la violence, l’économique est un terrain déterminant en termes de libération ou en termes de souveraineté populaire. L’expérience acquise par les Frères musulmans en matière d’ihsane (bienfaisance et résaux sociaux caritatifs) ne doit plus être un allègement des obligations de l’Etat envers les pauvres et les nécessiteux mais devenir une force d’émancipation de la société de l’Etat et du capital étranger capitaliste.  La société doit trouver tous les espaces de libertés, les niches juridiques et les opportunités d’affaires pour construire une résistance économique et une émancipation socio économique contre le capitalisme et ses vassaux. Tous les gisements de mutualisation du capital national, de capitalisation de l’épargne populaire, de montage d’économie coopérative et solidaire,  de dépasser l’infantilisme des banques islamiques focalisées sur la Mourabaha dans la consommation et le court terme pour s’ouvrir vers la Moudharaba et la Moucharaka orientées vers l’investissement productif.

 La révolution égyptienne round 6

La Turquie est un modèle que l’Empire a voulu vendre et continue de vendre au monde arabe. Il l’a vendue dans son modèle laïciste et franc maçonnique d’Atatürk aux démocrates et modernistes arabes ainsi qu’aux partisans français du régime militaire pour les pays arabes comme Chevènement. Ce modèle est vendu sous l’apparence de l’Islam modéré, laïc et consumériste d’Erdogan aux Frères Musulmans et aux élites qui cherchent la collaboration avec l’OTAN si elles y trouvent des intérêts géostratégiques et une préservation de leur rente économique et religieuse. Ce modèle a commencé à Istanbul par l’invitation de Qaradhawi et des factions palestiniennes et des penseurs attitrés de l’Islam qui ont préconisé la vanité de la résistance armée en Palestine comme le stratège koweïtien An Nafissi. La question palestinienne et l’encadrement des « révolutions arabes » par la branche musulmane de l’OTAN s’est appuyé sur un ravalement de façade : la mise en arrière des généraux turcs et la mise en avant du parti « islamique d’Erdogan » le pragmatique.

Cette expérience est reconduite en Tunisie et en Egypte où les forces de sécurité et l’armée sont en train de s’effacer au profit  des civils « islamistes » coopératifs, collaboratifs qui réalisent quatre objectifs :

  • Donner l’illusion du changement pour calmer la rue.
  • Reprendre en main les cartes redistribuées dans la précipitation pour contrer la révolution populaire.
  • Empêcher la cristallisation de ce qui pourrait refaire  l’embryon de la renaissance de la civilisation islamique et qui se réalise par la mise en commun des mentalités collectives forgées par la langue arabe et la religion, des espaces géographiques contigües, des complémentarités économiques, des expériences historiques réalisées par  l’Islam et par  les luttes d’indépendance contre le colonialisme.  Il faut donner l’illusion de force et de cohérence aux pragmatismes post révolutionnaires  afin d’opérer leur intégration dans le nouvel ordre économique sans heurt ni remise en cause.
  • Disloquer le monde arabe en  faisant des nouvelles élites dirigeantes des alliés objectifs par les liens financiers et idéologiques à l’Arabie saoudite et au Qatar. Cette dislocation qui est un véritable Sykes-Picot bis  vise d’abord à démanteler la Syrie et a briser les maillons de la chaine idéologique, politique et logistique de la résistance constitué par l’axe Hezbollah, Palestine, Syrie, Irak, Iran. Cet axe est présenté à tort par les Frères musulmans comme étant le croisant chiite. Les Frères Musulmans préfèrent ne pas voir les dérives meurtrières de leur imam cheikh Youssef al Qaradhawi ni ne voir qu’ils sont devenus à l’instar d’al Qaeda des instruments de discorde et des agents de subversion idéologique et militaire  contre la Syrie après avoir fait tomber le régime de Kadhafi. Cette stratégie, celle « du Soft powerment » est celle de Brezinski et de Levis qui sont les artisans de la nouvelle doctrine américaine au niveau diplomatique et militaire qui consiste à alterner la stratégie du « choc et de la stupeur » par le bombardement massif et disproportionné avec la stratégie du choc entre musulmans sunnites chiites et sunnites entre eux. La Syrie est un cas d’école.

Lorsque les objectifs deviennent trop visibles ou lorsqu’ils sont contrariés, l’Empire a recours à ce qu’il maitrise bien et à ce qui nous manœuvre le mieux et le plus : la diversion. Les Caricatures comme instrument pour faire diversion, pour tester la capacité des nouveaux gouvernants à contrôler la rue en cas d’agression contre le Liban, la Syrie ou l’Iran.

 Conclusion :

Nous sommes en Égypte et nous avons le récit coranique sur Moise. Moise n’était pas Spartacus en révolte contre Rome qui finit par le mater dans un bain de sang. Moise avait à conduire un peuple asservi vers la liberté et face à lui il avait non seulement Pharaon comme divinité mais un système construit sur plus de 500 divinités pour régenter les esprits et des corps spécialisés de clercs, de prêtres, de notables, de technologues, de magiciens, d’armées et de castes pour aspirer le profit et maintenir le système de domination. Moise à cassé le système en mobilisant les jeunes esclaves fils d’esclaves à ne plus prendre Pharaon et son système comme norme, comme référence, comme objet de fascination et d’aliénation :

{Et Nous avons inspiré  à Moise et à son frère: « Prenez, vous deux, pour vos gens, des demeures à l’avant en Egypte. Et faites de vos demeures une Qibla, accomplissez la prière, et annonce la Bonne Nouvelle aux croyants ».

Et Moïse dit : « Notre Seigneur, Tu As Accordé à Pharaon et son élite aisance et biens dans la vie terrestre, notre Seigneur, afin qu’ils se fourvoient de Ta voie ! Notre Seigneur, Supprime leurs biens et Endurcis leurs cœurs, de sorte qu’ils ne deviennent pas croyants jusqu’à ce qu’ils voient le châtiment douloureux ».

Il Dit : « Votre invocation, à vous deux, est exaucée. Suivez alors, tous deux, la rectitude et ne suivez surtout pas la voie de ceux qui ne savent point. »} Younès  86

Il y a une différence fondamentale entre chercher le pouvoir et construire un projet de libération des opprimés. Dans le dernier cas, face à un système corrompu, perfide, oppresseur produisant de la confusion et de l’inertie, il faut lui opposer idéologiquement, socialement et politiquement de l’intelligence, de la vertu, de la créativité, de l’unité, de la vitesse et de l’initiative. Tout le combat de Mohamed (saws)  contre le système du Taghut de la Jahiliya est un combat d’idées, d’initiatives et d’innovation. Tout le récit coranique sur les Prophètes est une quête de salut menée à grande vitesse et à grands déplacements. Il n’y a pas de place à l’immobilisme stérile ni au statut quo mortel et mortifère.

 

Omar Mazri – liberation-opprimes.net

 

Provocations, Propagande et Manipulations de l’information

Par Menthalo – Al Djazaira a été conçu à l’origine par les frères David et Jean Frydman, des franco-israéliens. Jean Frydman, fut l’un des co-fondateurs et l’un des premiers dirigeants d’Europe 1, avant de passer à Télé Monte-Carlo et de diriger Régie N°1. On disait de lui qu’il était “le jardinier secret du paysage audiovisuel français”. La carrière d’Anne Sinclair lui doit beaucoup, puisqu’il était l’ami intime de son grand-père, Paul Rosenberg.  Jean Friedman sera le conseil d’Itzhak Rabin, de Ehoud Barak puis de Shimon Peres.

Après l’assassinat de Yizhak Rabin, les deux frères montent une chaine de télévision qui a pour but, d’après David, de rapprocher israéliens et arabes. Sur cette chaine, tout pourra être dit. L’Emir du Qatar accorde un prêt, que les frères Frydman doivent rembourser sur 5 ans, grâce à la publicité. Mais à force de taper sur tout le monde, les journalistes réussissent à générer un boycott de tous les annonceurs arabes. Au bout de 5 ans, faute de remboursement du prêt initial, l’Emir se retrouve  propriétaire de la chaine. Or cet émir du Qatar avait été mis sur le trône par Londres et Washington, qui venaient de renverser son père, trop proche de l’Iran. La liberté d’expression de la chaine va en faire le média de référence du Moyen Orient, d’autant plus crédible qu’elle avait attaqué Bush, et perdu 3 journalistes vedettes de ce fait. Après la mort de David Frydman, l’émir réorganise la chaine en 2005, en confiant le réaménagement à un homme de communication, proche de Washington et d’Israël, Mahmoud Jibril. Celui-ci va placer un de ses hommes, Wadah Khanfar, journaliste de “Voice of America” aux commandes de la chaine.

Poussé par Londres et Washington auprès de Khadafi après le rétablissement des relations diplomatiques de la Libye, Mahmoud Jibril sera de 2007 à 2010, Ministre du Plan et de facto, le N°2 du régime. Il va être l’homme de la privatisation des entreprises publiques libyennes. Traduisez la vente à des banques privées occidentales de la richesse nationale libyenne à laquelle va venir se rajouter un Hold-up parfaitement mené des Banksters internationaux grâce à leur pion Mahmoud Jibril:

(Source originale le WS journal) Après que les USA et l’Union européenne aient révoqué l’embargo en 2004, des dizaines de banques et sociétés financières étasuniennes et européennes affluèrent en Libye. Parmi lesquelles Goldman Sachs, une des plus grandes banques d’investissement du monde, dont le siège principal est à New York. Dans la première moitié de l’année 2008, l’Autorité libyenne d’investissement lui confia 1 milliard et 300 millions de fonds souverains (capitaux de l’État investis à l’étranger). La banque Goldman Sachs les investit dans un panier de valeurs et en actions de six sociétés : l’étasunienne Citigroup Inc., la banque italienne Unicredit et l’espagnole Santander, la compagnie allemande d’assurances Allianz, la compagnie énergétique française Électricité de France et l’italienne Eni. 

Un an après, Goldman Sachs communiqua à l’Autorité libyenne qu’à cause de la crise financière, le fonds libyen avait perdu 98 % de sa valeur, les 1 milliard et 300 millions se réduisant à 25 millions de dollars. Les responsables de l’Autorité libyenne, furieux, convoquèrent à Tripoli le responsable de Goldman Sachs pour l’Afrique du Nord. 

La rencontre fut turbulente, si bien que Goldman Sachs évacua précipitamment ses employés de Tripoli, craignant qu’ils ne fussent arrêtés. Comme la Libye menaçait d’intenter un procès qui aurait compromis la réputation de la banque aux yeux d’autres investisseurs institutionnels, Goldman Sachs lui offrit en dédommagement des actions privilégiées de la banque elle-même. Mais les Libyens étant à juste titre soupçonneux, l’accord ne fut pas signé. 

Restait ainsi ouverte la possibilité, redoutée par Goldman Sachs, que l’Autorité libyenne n’entreprit un procès international. 

Des cas analogues de « mauvaise administration de l’argent libyen » sont rapportés par une enquête publiée par le New York Times . Par exemple, la société Permal —unité de Legg Mason, une des principales sociétés de gestion d’investissements, dont le siège est à Baltimore— a administré 300 millions de dollars de fonds souverains libyens, qui ont perdu 40 % de leur valeur entre janvier 2009 et septembre 2010. En compensation, Permal a perçu 27 millions de dollars pour ses prestations. 

Même chose pour d’autres banques et sociétés financières, comme la hollandaise Palladyne, la française BNP Paribas, la britannique HSBCet le Crédit Suisse. 

L’Autorité libyenne menaçait d’entreprendre contre elles des actions judiciaires internationales, qui auraient endommagé l’image de ces « prestigieux » organismes financiers. Le tout s’est résolu de façon heureuse quand, en février dernier, États-Unis et Union européenne ont « gelé » les fonds souverains libyens. Leur « surveillance » a été confiée à ces mêmes banques et sociétés financières qui les avaient si bien gérés.

Et du vol on est passé à la rapine à main armée quand la guerre a commencé, en mars. À l’abri des chasseurs-bombardiers de l’OTAN, HSBC et d’autres banques d’investissement ont débarqué à Benghazi pour créer une nouvelle « Central Bank of Libya », qui leur permettra de gérer les fonds souverains libyens « gelés » et les nouveaux qu’ils tireront de l’exportation des hydrocarbures. Cette fois, sans aucun doute, en obtenant de forts rendements. (source)

 

En octobre 2010, l’Alliance Londres-Washington-Tel Aviv (+ Sarkozy) programme le bouleversement de la région MENA par ce que les médias aux ordres appelleront le “Printemps arabe”. Dés le 21 octobre 2010, Lindsey Williams révélait la date  du premier événement en Tunisie et celle du début de la guerre en Libye, dates données par ses contacts dans le Cartel des Pétroles.

Quand les événements commencent, Al Djazaira nouvelle mouture, qui est alors la chaine avec la plus grosse audience en langue arabe, révèle la véritable nature de sa nouvelle politique éditoriale. Elle va devenir le boutefeu et le chantre d’émeutes populaires spontanément programmées, organisées et mises en scènes. En même temps, la chaîne a un prédicateur vedette, prêcheur à l’américaine, cheikh yusuf al-Qaradawi, qui tresse des couronnes aux Frères Musulmans et à eux seuls. Avec le succès que l’on connait. Les manipulateurs sont en action et appliquent à la lettre le programme conçu par les Cartels de la City et de WS, et mis en œuvre par Israël et les agences de l’ombre …

Mahmoud Jibril sera Premier Ministre par intérim du gouvernement de transition et son “Alliance des Forces Nationales” va gagner les premières élections de l’après Khadafi en juillet 2012.

 

Al Djazaira va ensuite participer activement à la guerre en Syrie, enregistrant des pseudos scènes de bataille dans des décors créés au Qatar pour démoraliser les partisans de Bachar Al Assad. Ces fausses scènes de bataille vont envahir les écrans des chaines occidentales, qui vont diffuser une propagande médiatique à haute dose pour que les masses adhèrent aux interventions des armées de l’OTAN.

 

Début septembre 2012, Al Djazaira va monter en épingle un film produit, nous disent les médias, par un copte égyptien, Nakoula Bassseley. Tiens ? Ailleurs, il est écrit que le film aurait été financé par une souscription sioniste, mais que cet homme sort de nulle part. L’actrice porte plainte, disant que la plupart des scènes ont été tournées sur un écran vert pour faire des incrustations… et que les dialogues originels auraient été réenregistrés. Le tout pue le coup fourré de A à Z.

Des manifestations de colère des musulmans vont fleurir dans de nombreux pays à la suite de ce film ridiculisant Mahomet. Une équipe d’Al Quaida en Libye va attaquer des bâtiments annoncés comme consulaires, mais dont la géo-localisation semble controversée et assassiner un diplomate américain.

Ces salopards d’hommes de main d’Al Quaida, à l’origine recrutés par la CIA et formés par le Mossad et l’ISI,  au service des neo-cons, sionistes et va-t’en-guerre, font désormais circuler des images de l’ambassadeur américain trainé en ville par la foule.

 

NE VOUS LAISSEZ PAS MANIPULER

Ce film, ou du moins la version qui est sortie sur internet, a été créé pour enfanter des émeutes anti-américaines. Le meurtre du diplomate n’est pas l’acte d’une foule mais d’un commando commandité pour créer un incident diplomatique grave. Les images qui sortent aujourd’hui sur ce diplomate américain torturé, cherchent à dresser les foules occidentales contre ces sauvages d’arabes et de musulmans. Elles n’ont d’autre but que de justifier le déclenchement de la guerre contre l’Iran.

Simultanément, une campagne d’affichage dans le métro New Yorkais, première ville juive au monde, enfonce le clou et appelle à soutenir Israël, l’homme civilisé contre les “sauvages”.

Parfaite synchronicité, qui signe le crime…

 

Dans le livre de Peter Dale Scott et cette étude en 3 volets sur “la CIA, le 11 septembre, l’Afghanistan et l’Asie Centrale“, je relève ce passage, qui me semble terriblement d’actualité:

“ un rapport de 1963, rédigé par la Direction des planifications et des politiques  du Comité des chefs d’États-majors interarmées (JCS), fit savoir à ses généraux que «  la fabrication d’une série de provocations destinées à justifier une intervention militaire était réalisable et pouvait être accomplie à l’aide des ressources disponibles.  » Les incidents du golfe du Tonkin, le 11-Septembre et même l’assassinat de Kennedy peuvent être vus comme des événements qui furent en réalité « fabriqués », selon le modèle exposé en 1962 dans le Projet Northwoods (l’ensemble de propositions émises par le JCS pour justifier une invasion de Cuba en organisant des attaques sous faux pavillon).”

 

Je vous laisse mettre bout à bout tous ces éléments de la scène du crime. Les instigateurs et les manipulateurs de l’ombre sont les mêmes que ceux du “onze septembre”, leurs plans ont été dénoncés dans “la Mission anglo-saxonne  et bien avant par Carr dans “Des Pions sur l’Echiquier”. Leur but est de générer la Troisième Guerre Mondiale. Les flottes dans le Golfe Persique sont prêtes pour engager la bataille. Celle-ci permettrait de détourner le regard des masses, alors que le système monétaire et bancaire est au bord de l’implosion. Tout est dit.

source :

http://liesidotorg.wordpress.com/2012/09/27/provocations-propagande-et-manipulations-de-linformation-guerre-mediatique-vers-ww3/

Caricatures et lutte idéologique

Suite aux caricatures et au film blasphématoire sur le Prophète [saw] j’ai publié deux articles suivants où il était question de lutte idéologique :

Notre devoir envers Mohamed (saws)

Caricature et islamophobie

[C]es articles ont  traité tant  de l’explication de la haine envers le Prophète [saw] que de la conduite  à adopter face à cette haine et à la réaction qu’elle entraine  dans une machination diabolique contre l’Islam orchestrée par une main de maitre satanique qui mène une guerre idéologique, médiatique, subversive, psychologique et militaire contre l’Islam. Il est de mon devoir de vous  montrer l’autre aspect idéologique de la campagne contre le Prophète (saws) ainsi que l’aspect de cette lutte idéologique contre mes écrits et ma pensée libre et autonome.

Précisons tout d’abord que  la guerre psychologique vise à faire douter son adversaire, à faire douter les alliés de cet adversaire sur sa compétence à vaincre ou à résister, et à inspirer la peur, le désarroi, la confusion et la rumeur à cet adversaire et à ses alliés appelés à s’incliner devant la puissance exagérée. Il s’agit d’un procédé de menaces et d’intimidation  pour saper les forces morales, psychoaffectives et spirituelles qui sont décisives dans un affrontement.

Précisons que si la guerre psychologique joue sur l’aspect subjectif, la lutte idéologique joue sur le mode et la manière du  raisonnement pour  détruire le discours et les idées de son adversaire. Elle va shunter les arguments et le discours en  faisant valoir d’autres idées, d’autres personnes pour occulter l’auteur, ou en donnant d’autres intentions à l’auteur et surtout à créer un autre champ d’intérêt opposé à celui de l’auteur  pour ne pas réfléchir aux problèmes ou adhérer aux solutions et aux analyses de l’auteur lorsqu’il est jugé sérieux, crédible et percutant.

Je vous explique le lien entre les caricatures contre le Prophète et la lutte idéologique  en faisant de la situation actuelle un cas d’école pour que vous restiez vigilants sur votre avenir qui est en train de se jouer dans les coulisses:

A – L’appel au meurtre du verset : « Crevez de rage » ?

Des non musulmans d’origine européenne et d’origine arabe  me reprochent d’être raciste et violent en énonçant le verset : « Crevez de rage ! ».

L’astuce est de me pousser à faire comme les « pygmalions » ces intellectuels arabes de services qui détournent et contournent le sens  des versets coraniques pour rester « aimés » et tolérés dans les médias. A tous je dis qu’il ne m’appartient pas de prononcer des opinions qui plaisent aux uns et  qui fâchent les autres. Mon devoir est de me taire lorsque je n’ai pas d’arguments et de dire « Crevez de rage ! » lorsque je trouve l’argument dans le Coran qui me permet de donner la réponse coranique dans les limites de ma compréhension et de ma mémoire aux caricatures.

« Crevez de rage ! » est pourtant la meilleure réponse qui soit lorsqu’on vous insulte et que vous restez au dessus de l’insulte par la magnanimité et le refus de la violence sans s’incliner devant l’intimidation et les menaces. Elle n’est pas un appel au meurtre. Le Coran n’est pas une parole humaine et ses arguments sont clairs,  concis et  hautement significatif sur le plan sémantique, lexical ou symbolique et métaphorique.  Je mets donc en défi les détracteurs qui font diversion de me trouver une définition dans une encyclopédie ou dans un dictionnaire français prouvant  que cette expression est un appel au meurtre.

Elle ne signifie pas autre chose que « mourrez par cotre colère, votre passion ». On dit aussi « crevez de jalousie ». L’envieux, le haineux et le blasphémateur sont condamnés à mourir par leur maladie du cœur : « crever= mourir comme un pneu crevé, comme un être enflé de colère et de haine qui crève comme une baudruche, crever de rage = être près de mourir de colère en se vidant ou en explosant de l’intérieur »

La littérature française est remplie de ce type de citations comme celle d’Emile Michel Cioran « Si tu ne veux pas crever de rage, laisse ta mémoire tranquille, abstiens-toi d’y fouiller. »

 B – L’appel au meurtre des Chrétiens d’Orient

On me reproche de ne pas condamner l’appel au meurtre des Chrétiens dans les pays musulmans. Je me suis déjà prononcé sur ce sujet dans plusieurs  de mes analyses en montrant le lien de l’Islamophobie avec la volonté de la CIA et du Vatican de laisser les Chrétiens d’Orient se faire massacrer par quelques  « Musulmans » sectaires et stupides qu’ils ont eux même manipulés et financés. La « guerre contre les Chrétiens » est une forme de sanction idéologique contre leur attachement à l’arabité et leur soutien à la Palestine. C’est une sanction politique et géostratégique   car ils ne se reconnaissent pas dans l’Occident judéo-chrétien ni dans sa laïcité ni dans Église de Rome. C’est une démarche qui vient aiguiser les contradictions  confessionnelles en Orient ou se substituer aux discordes sunnites chiites et aux luttes intestines dans les deux clans.

J’ai dénoncé  la faute grave du régime syrien de laisser les Chrétiens prendre les armes contre les « islamistes » otanesques et les Takfiristes, car cela met de l’huile dans le feu et fait le jeu de la stratégie de l’axe sionisme-Empire- monarchies arabes vassales.  Le Sykes-Picot bis ne va reculer devant rien pour assoir l’hégémonie sioniste et empêcher l’effondrement de l’Empire.

C – L’Islam religion de haine et de violence

On me reproche mon parti pris en faveur de l’Islam qui prend une forme de fanatisme qui dévie vers la violence. En vérité c’est la stratégie de la lutte idéologique qui crée de la diversion. Ainsi au lieu de prendre position contre le blasphème institutionnalisé et ses visées idéologiques islamophobes et devant l’incapacité à répondre à mes arguments  sur l’islamophobie et sa machination diabolique, on me pousse  dans un débat secondaire où il faut se défendre au lieu de défendre l’image de son Prophète. C’est astucieux, mais archaïque comme démarche.  Je continue à défendre l’image du Prophète en défendant les valeurs et le contenu de l’Islam par la mise en exergue des points suivants :

 1 – La contrainte religieuse :

La meilleure preuve de sa fausseté est la présence des Juifs et des Chrétiens au sein de la civilisation musulmane qui non seulement ne les as pas obligé à renier leur religion, mais les a honoré  en faisant de la protection du citoyen non musulman en terres d’Islam un principe sacré :

{Celui qui a tué un homme (sans droit ni justice) c’est comme s’il avait tué l’humanité entière, mais celui qui sauve la vie d’un homme c’est comme s’il avait sauvé la vie de l’humanité entière} Al Maidah 32

Le Messager d’Allah [saw] a dit :

« Je plaiderai moi-même le jour de la résurrection contre celui qui opprime une personne qui a conclue un pacte (avec les musulmans), le dénigre, le contraint à faire ce qui est au-delà de ses capacités ou lui prend une chose sans son accord. »

« Celui qui tue une personne qui a conclu un pacte avec les musulmans (Mou’âhad) ne sentira pas l’odeur du paradis, alors que son odeur est sentie d’une distance équivalente à quarante années. »

« Que n’importe quelle personne qui promet la protection à une autre personne puis la tue, sache que je la désavoue, même si la victime est  un mécréant. »

Si une minorité de fanatiques  « musulmans » appelle au meurtre des Chrétiens ou des Juifs, il faut savoir que cette minorité de fanatiques a commencé d’abord par verser le sang des Musulmans et par conséquent elle ne représente ni l’Islam ni les Musulmans. Nous avons un contentieux religieux avec les Juifs et les Chrétiens et nous les désavouons. Sur ce plan Allah jugera entre nous le Jour où le Messie fils de Marie redescendra sur terre pour y faire régner l’ordre, la justice et la vérité.  Il jugera entre nous le Jour du Jugement dernier.

La vérité historique témoigne que les Juifs et les Chrétiens non seulement n’ont jamais été persécutés par les Musulmans, mais ils ont joui de statut privilégié, occupant des postes de haute distinction et surtout ayant la liberté de culte et  de recours à des juridictions indépendantes qui arbitrent selon la loi mosaïque ou chrétienne lorsqu’ils ne veulent pas être jugés par un juge musulman  ou un tribunal musulman en matière de droit privé et de droit familial.

Celui qui met en situation de danger de mort les Chrétiens et les Juifs ce sont les médias et les armées de l’Empire, du sionisme et du Vatican.

2 – Au sujet de la liberté de culte

Il ne s’agit ni de mon opinion ni de ma culture, mais de l’ordre qu’Allah [swt] a chargé son Prophète (saw] d’exécuter :

{Nulle contrainte en religion. Le sensé s’est distingué de l’insensé.} Al Baqarah 256

{Et dit : « La Vérité procède de votre Dieu. Que celui donc qui veut qu’il devienne croyant et celui qui veut qu’il devienne mécréant ».} Al Kahf 29

{Si ton Dieu voulait, tous ceux qui sont sur la terre, dans leur totalité, seraient devenus croyants. Est-ce toi alors qui vas forcer les hommes à être croyants ?      Et il n’appartient à nul être de croire sauf par la Volonté d’Allah} Younes 99

{Appelle à la Cause de ton Dieu par la sagesse et la bienveillante exhortation, et discute avec eux de la façon la meilleure.} An Nahl 125

{Si donc ils se détournent, Nous ne t’avons point envoyé pour eux comme conservateur : il ne t’incombe que la transmission.} Choura 48

L’énoncé coranique prime sur tout énoncé, y compris sur ceux de nos savants, de nos intellectuels et de nos extrémistes ou de nos laxistes.

  3 – Au sujet  du Jihad et de la guerre sainte :

A partir de la propagande médiatique et de l’incompétence de certains traducteurs les illettrés en Arabe  se retrouvent face à trois  faussetés qui vont contaminer leur connaissance  sur l’Islam et leur regard sur les Musulmans :

a – Le mot  Jihad traduit  par guerre. La signification véritable du terme  « Jihad » vient du verbe Jahada qui signifie déployer tout ses efforts en vue de …  Il est différent de « Qatala » qui signifie combattre avec les armes.  Tout combat est une forme de Jihad, mais tout Jihad n’est pas obligatoire une lutte guerrière ou un combat militaire. Personnellement je traduis le terme « Jahidou » par « efforcer-vous » et non pas « luttez ». Le Coran marque  la distinction entre le « Qital » et le « Jihad »

b – Le terme de guerre sainte. Le terme sacré qui donne à une chose son caractère saint  n’existe pas pour la guerre ni dans le Coran ni dans le Hadith. C’est également une mauvaise traduction des orientalistes français qui ont volontairement  donné  au terme « Jihad » le sens de « guerre sainte ». En Islam le sacré  se porte sur la vie, les biens, la religion, l’honneur et  la dignité de l’homme, ainsi que sur  les lieux saints et les temps bénis. Il n’y a pas de guerre sainte et de guerre sacrilège, mais guerre légitime et guerre illégitime. Si c’est une agression ou une transgression la guerre est moralement et religieusement une guerre illégitime contre laquelle il faut opposer une résistance.  Porter atteinte à l’image de notre Prophète [saw] est une déclaration de guerre illégitime que nous devons combattre en dépit des censeurs et des négateurs. Toute riposte à une agression est une guerre légitime que les Musulmans et les chrétiens vivant en terre musulmane sont censés soutenir, car toute collaboration et toute  permissivité avec l’agresseur est une trahison qu’ ’il faut punir.

Je n’ai pas d’opinion personnelle sur ce sujet et je ne fais que répéter ce que dit notre religion qui n’attend pas de moi la surenchère, mais l’obéissance scrupuleuse :

{Quiconque alors vous agresse, agressez-le dans la mesure de son agression contre vous.} Al Baqarah 194

{Certes, Allah prend la défense de ceux qui sont devenus  croyants. Certes, Allah n’aime pas celui qui persiste dans la traîtrise, qui persiste dans la mécréance. Il a été permis à ceux qui sont combattus, de se défendre, en raison de l’injustice qu’ils ont subie. Certes, pour leur donner victoire, Allah Est sûrement Omnipuissant. Ceux qui furent expulsés de leurs demeures sans aucune juste cause, rien que pour avoir dit : « Notre Dieu Est Allah ».} Al Hadj 39

c – « Tuez-les ». La lutte idéologique consiste à recourir à l’art de tronquer les paroles ou de les amalgamer pour les détourner de leur sens et de leur portée.  Ainsi on trouve les mêmes arguments tant chez les musulmans spécialistes de l’anathème que des non musulmans spécialistes du dénigrement :

{Et tuez-les là où vous les saisissez, expulsez-les}

Ce verset « terrifiant et  arbitraire » qu’on met en évidence pour témoigner  de la violence atavique des musulmans prend une autre signification lorsqu’il est inséré dans la globalité de son énoncé qui n’a pas besoin de  docteur en théologie ou en linguistique pour être compris  et mis en application :

{Combattez, pour la cause d’Allah, ceux qui vous combattent et n’agressez point, car Allah n’aime point les agresseurs. Et tuez-les, là où vous les saisissez, expulsez-les de là où ils vous ont expulsés : la sédition est pire que le meurtre. Ne les combattez pas auprès de la Mosquée Sacrée à moins qu’ils ne vous y combattent. Si alors ils vous combattent, alors tuez-les. Telle est la punition des mécréants. S’ils s’arrêtent, alors Allah est Absoluteur, Miséricordieux. Sinon combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que la Religion soit pour Allah. S’ils s’arrêtent,  alors pas d’agression, sauf contre les injustes.} Al Baqarah 190 à 193

Dans la guerre qui lui a été imposée pour l’empêcher d’exercer son droit et son devoir de prédicateur, Mohamed [saw] n’a jamais aimé la guerre. Toutes ses batailles étaient courtes, économes en vie humaines et en temps. Il a enseigné à ses compagnons la patience et le refus d’être les premiers à ouvrir les hostilités :

« O gens ! Ne souhaitez pas la rencontre de l’ennemi et demander à dieu le salut. Mais une fois en face de lui, montrez-vous patients et sachez que le Paradis est à l’ombre des sabres »

4 – La signification du rapport Musulman et reste du monde :

Les experts en amalgame et troncature aiment citer ces versets :

{Allah vous interdit de prendre comme tuteurs…}

{Quiconque les prend comme protecteurs, ceux-là alors sont les injustes.}

Si on les replace dans leur contexte ils prennent alors une tout autre signification :

{Allah ne vous interdit pas – envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour votre religion, et ne vous ont pas chassés de vos demeures, – d’être bienfaisants et équitables envers eux. Certes, Allah aime ceux qui sont équitables. Mais Allah vous interdit de prendre comme tuteurs ceux qui vous ont combattus pour votre religion, qui vous ont chassé  de vos demeures, et qui ont aidé à vous expulser. Quiconque les prend comme protecteurs, ceux-là alors sont les injustes.} Al Mumtahana 8-9

 D – Terreur du Coran  et terrorisme islamique :

De la même façon que pour le Qital les orientalistes ont donné un sens littéral « terroriser, terreur, terrorisme, vous terrorisez » aux termes Rahaba (رهب ), Irhab (ارهاب  ), rohb (الرُهب ) tourhiboun (تٌرهِبُون )

Ainsi  l’énoncé coranique suivant

وَأَعِدُّواْ لَهُمْ مَّا ٱسْتَطَعْتُمْ مِّن قُوَّةٍ وَمِن رِّبَاطِ ٱلْخَيْلِ تُرْهِبُونَ بِهِ عَدْوَّ ٱللَّهِ وَعَدُوَّكُمْ

Est traduit par :

{Et préparez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous terrorisiez l’ennemi d’Allah et votre ennemi} ( ?)

Nous allons recourir à quatre  exemples pour donner  un sens plus précis à l’énoncé coranique et lui trouver une traduction qui sied à son sens sans chercher à être complaisant  envers les uns ni être déplaisant envers les autres.

  • 1 – Le premier exemple se rapporte aux  versets suivants :

يَٰبَنِي إِسْرَائِيلَ ٱذْكُرُواْ نِعْمَتِيَ ٱلَّتِي أَنْعَمْتُ عَلَيْكُمْ وَأَوْفُواْ بِعَهْدِيۤ أُوفِ بِعَهْدِكُمْ وَإِيَّٰيَ فَٱرْهَبُونِ  وَآمِنُواْ بِمَآ أَنزَلْتُ مُصَدِّقاً لِّمَا مَعَكُمْ وَلاَ تَكُونُوۤاْ أَوَّلَ كَافِرٍ بِهِ وَلاَ تَشْتَرُواْ بِآيَٰتِي ثَمَناً قَلِيلاً وَإِيَّٰيَ فَٱتَّقُونِ

{C’est Moi que vous devez craindre} ( ?)

{C’est de Moi que vous devez être terrorisé} ( ?)

Les orientalistes et leurs mimétismes musulmans ont également traduit la Taqwah et la Rahba par la crainte en distinguant la Taqwah par le qualificatif révérencielle (révérencieuse) comme si cela allait donner un sens au contre sens : Il est impensable qu’Allah puisse inspirer de la terreur ou qu’Il soit terrifiant.

Dans mon livre « Aimer la voie coranique » je me suis longuement  attaché à détruire ce type de traduction qui ne sied pas à la Majesté divine ni à sa parole. La Taqwah signifie l’espérance dans la crainte et la crainte dans l’espérance afin que le croyant espère tout en restant vigilant dans sa foi et son espérance qui peuvent le conduire à compter sur la miséricorde d’Allah et oublier les fautes que le croyant fait et qui mérite le châtiment.  Le croyant même dans la crainte pour ses péchés et ses fautes est appelé à l’espérance pour ne vivre désespéré de la miséricorde d’Allah. La Taqwah c’est l’espérance et la crainte par le respect scrupuleux de ce que Allah a interdit et a ordonné. Il s’agit de prendre garde à Allah dans le sens d’être vigilant à son égard et d’être scrupuleux dans toutes ses démarches et ses paroles.

On utilise le verbe « Rahaba » qui signifie ici à la fois redouter et adorer Allah. Il s’agit d’adorer Allah tout en redoutant les conséquences de sa désobéissance afin de rester vigilant et ne pas se laisser séduire par Satan comme l’explicite le contexte du verset :

Il faut savoir que le Coran explique et explicite les versets  coraniques. Dans les deux  versets précédents il s’agit d’une passerelle de sens entre les Descendants d’Israël (les générations de Moise et de Jésus en particulier) et l’humanité contemporaine. Nous allons chercher à comprendre le sens des mots par le recours à d’autres versets qui traitent du même thème :

{Ceux à qui les hommes disent : « Les hommes se sont coalisés contre vous, craignez les ». Mais cela augmente leur foi et ils répondent : « Allah nous suffit, c’est le meilleur Procurateur ». Alors ils bénéficient  d’une grâce d’Allah et d’une munificence. Aucun mal ne les effleure, et ils suivent l’agrément d’Allah. Allah Possède une Munificence immense. Seulement, tel est Satan : il fait peur à ses liges. Ne les redoutez donc point, et redoutez-Moi, si vous êtes croyants. Et ne t’afflige point de ceux qui s’empressent vers la mécréance. Ils ne nuiront en rien à Allah. Allah veut ne leur assigner aucune part dans la vie future. Et ils auront un immense châtiment. Certes, ceux qui troquent la Foi contre la mécréance ne nuiront en rien à Allah, et ils auront un douloureux châtiment.  Que ceux qui sont devenus  mécréants ne considèrent point ce que Nous leur ajournons, est un bien pour eux-mêmes. Mais sûrement, ce que Nous leur ajournons est pour qu’ils accroissent  leurs péchés. Puis ils auront un infâme châtiment. Il n’est pas de mise qu’Allah laisse les croyants dans l’état où vous êtes, jusqu’à ce qu’Il fasse discerner le méchant du bon. Et il n’est pas de mise qu’Il vous informe sur le Ghayb, mais Allah élit, parmi Ses Messagers, qui Il veut. Croyez donc en Allah et en ses Messagers. Ainsi  si vous êtes croyants et  pieux, alors certes, vous aurez une immense rémunération.} Ali ‘Imrane 173 à  179

En comparant les énoncés nous pouvons voir sans difficulté  comment le Coran met le contexte des conséquences qui entourent en amont et en aval le verbe conjugué « avoir peur »  dont la traduction donne instinctivement l’expression « C’est Moi que vous devez redouter ».  Allah utilise le terme peur pour signifier qu’elle relève du domaine  psychologique et affectif et utilise d’autres termes pour signifier la gradation de la peur ainsi que son caractère visible ou non visible, émotionnel ou rationnel, subjectif ou objectif.

Ici Nous sommes dans un énoncé qui s’adresse au peuple de Jésus, peuple connu pour son intégrisme,  sa transgression et son agression, mais connu aussi pour avoir donné l’excellence de l’humanité en donnant des Prophètes et des Apôtres. D’ailleurs le terme Apôtres est décrit par le Coran sous le terme de « Rabbaniyoun » signifiant les adeptes de Dieu (Rabb),  les partisans de l’éthique de Dieu, les compagnons des Prophètes et ceux qui les suivent par la suite. Allah s’adresse aux Bani Israël sur le plan de l’émotionnel dont ils sont les experts en termes de manipulation tout en développant le sens rationnel pour l’ensemble de l’humanité qui se met à étudier le contenu et les conséquences de la loyauté ou de la perfidie envers l’Alliance qu’Allah propose à Ses Créatures humaines.

Le verbe  « Arhaba » donne  donc « Rohbane » traduit par  les Rabbins qui  ont suivi Jésus fils de Marie  (saws). Ils ont été nommés dans la langue arabe « Rohbane » par leur révérence envers Allah et par  la crainte dans leur adoration de ne pas être à la hauteur de leur vocation  dans un milieu qui leur était hostile. Ce verbe  donne « Rohbaniya » ou l’ascétisme spirituel du savant qui consacre sa vie à Allah fuyant les mondanités.  Il ne peut s’agir de terreur ou de terrorisme comme  la lutte antiterroriste a voulu qu’il soit pour imposer aux peules la peur et la servitude le temps de réaliser l’agenda du sionisme et de l’Empire dans le monde et tout particulièrement dans le monde musulman.

Ainsi les versets précédents signifient :

{O Descendants d’Israël ! Rappelez-vous Ma grâce dont Je vous ai gratifiés et soyez fidèles à Mon Alliance, afin que J’accomplisse ma Promesse; c’est Moi que vous devez redouter. Croyez en ce que J’ai révélé, corroborant ce qui est avec vous; ne soyez pas les premiers à y mécroire, et ne troquez pas Mes Signes contre un vil prix; c’est donc à Moi que vous devez prendre garde.} Al Baqara 40-41

  • 2 – Le second exemple se rapporte au  verset suivant :

ٱسْلُكْ يَدَكَ فِي جَيْبِكَ تَخْرُجْ بَيْضَآءَ مِنْ غَيْرِ سُوۤءٍ وَٱضْمُمْ إِلَيْكَ جَنَاحَكَ مِنَ ٱلرَّهْبِ فَذَانِكَ بُرْهَانَانِ مِن رَّبِّكَ إِلَىٰ فِرْعَوْنَ وَمَلَئِهِ إِنَّهُمْ كَانُواْ قَوْماً فَاسِقِينَ

{Passe ta main dans ton encolure, elle en sortira toute blanche, sans défaut, et resserre tes bras (contre ta poitrine) pour t’apaiser. Ce sont là deux preuves incontestables, de ton Dieu, pour Pharaon et son élite, car ils sont un peuple de pervertis.} Al Qassas 32.

Il est remarquable de voir qu’Allah lorsqu’il envoie Moïse à Pharaon utilise le terme Rahb signifiant encolure (le haut du vêtement près de la tête) et lui donne deux signes qui sont la main blanche et le bâton. La main symbolise la puissance et la force qui frappe et détruit l’ennemi ou l’opposant alors que le bâton représente l’autorité et le pouvoir. La force et le pouvoir de Pharaon sont représentés par le Cobra sur sa tête et le bâton dans sa main. Moïse va annoncer à Pharaon par sa main blanche signifiant la mort de sa force,  le serpent signifiant la mort de sa puissance et le bâton signifiant la fin de son autorité et la fin de son pouvoir en un mot la fin du règne de Pharaon.

Il est encore plus remarquable de voir qu’Allah ordonne à Moïse de s’adresser avec douceur et politesse respectant le rang de Pharaon alors qu’il est  l’être le plus détesté par Allah, car il s’est pris pour divinité et a mis en esclavages des hommes nés libres dont les ancêtres et les descendants sont porteurs des messages divins. Il est encore plus remarquable qu’Allah ne demande pas  à Moïse de terroriser d’emblée son ennemi.  Pourquoi Allah ferait exception et ordonnerait-il à Mohamed (saws) de terroriser les Arabes de la Mecque ? Pourquoi Rohb ici signifie avoir peur et chercher l’apaisement alors qu’ ailleurs il signifie terreur ?

Pour l’instant contentons-nous de remarquer le lien entre le terme rohb (la terreur qu’inspire Pharaon à Moïse d’autant plus que ce dernier avait tué un Égyptien avant de prendre la fuite,  l’apaisement du cœur et la  sécurité du corps, et les deux preuves incontestables qui sont les deux signes de la main blanche et du bâton de berger qui se transforme en serpent. Le lien est évident : il ne s’agit pas de terroriser Pharaon en le soumettant à un déluge de catastrophe, mais de le dissuader de demeurer dans  sa  dérive démiurge  et son oppression. Un autre lien est également évident : apaiser Moïse terrorisé à l’idée de rencontrer Pharaon. Pour vaincre sa peur,  Moïse va être renforcé par son frère et par l’accompagnement d’Allah qui lui manifeste son amour,  sa présence et son soutien. Celui qui connait le récit de Moïse dans le Coran, récit le plus long et le plus fréquent (130 évocations dans 34 sourates) va voir que tous les signes étaient destinés à la dissuasion et qu’ils annonçaient les conséquences funestes qui attendaient Pharaon s’il persistait dans son entêtement à transgresser les interdits et à agresser les faibles.

La confusion dans les significations tient à la lecture hâtive littéraliste  et non symbolique des orientalistes et des Arabes faisant partie de l’école orientaliste franco musulmane. Le texte coranique est d’une limpidité sans égale si on se donne le temps de le lire et de le comprendre sans préjugés ni démarches de tronquer ou d’amalgamer ses versets.

  • 3 – Le troisième exemple : le lexique coranique dans le traitement de la peur.

En rédigeant « Aimer : la voie coranique » j’ai naturellement cherché la haine, la vengeance ainsi que la sérénité et ce qui s’y oppose en l’occurrence la peur. Je n’ai pas épuisé lez sujet, mais je défie tout dictionnaire et tout psychologue de décrire les états rationnels et émotionnels de la peur, de sa gradation et des situations qui la génèrent. Il n’est pas nécessaire d’être un arabisant expert en linguistique, il suffit d’étudier le Coran et le laisser donner les définitions et les situations car il a la compétence non seulement de produire du sens, mais de livrer les liens qui permettent de construire le sens si on se donne le temps de prendre des notes et de l’aborder avec l’envie d’écouter la parole divine avec son cœur, sa raison et son âme. Voici sommairement le lexique coranique sur les 11 différents formes de peur :

La  peur générique :

  • Al Khawf ( الخوف ) la peur commune qui  est du domaine psychoaffectif.

La peur spécifique propre à 10 cas singuliers :

  • Al Khifa ( الخيفة  ) peur éprouvée avant le combat qui pousse à la vigilance et à la précaution
  • Al Faraq  ( الفرق)  peur qui incite à la fuite et à la rupture où l’être se sent porté par des ailes qui le pousse à déserter.
  • Al Khichia ( الخشية ) la peur qui évalue les conséquences d’un phénomène, d’une action, d’un châtiment annoncé ou d’une  catastrophe. C’est une peur qui suppose une mémoire et un  savoir ou une connaissance. Elle est du domaine de la raison.
  • At Taqwah ( التقوى ) le sentiment où se mélange la crainte et l’espoir et qui pousse à se retenir de commettre une faute. Elle est du domaine spirituel.
  • Al Ichfaq ( الإشفاق ) : la peur qui est visible sur le visage par le changement de couleur et qui incite à reculer ou a faire marche arrière.
  • Al Jaza’â ( الجزع  ) peur du cupide  qui convoite avec avidité et a peur de ne pas avoir davantage. C’est aussi la peur qui  fait perdre patience et se manifeste par  des plaintes ou des cris
  • Al Hala’â ( الهلع ) peur de  l’avare et de l’envieux partagés entre le désir de posséder  et la peur de perdre en donnant ou en prenant un risque.
  • Ar Rohb ( الرهب  ) peur qui fait redouter les conséquences, qui  rappelle le monothéisme et qui pousse à l’action immédiate. Elle  prend sa source dans la perception et la raison pour finir dans le cœur comme un sentiment indélébile.
  • Ar Ro’âb ( الرعب  ) peur avec effondrement  psychologique et parfois physique qui fige la personne ou lui fait perdre tous ses repères et toute sa détermination, et qui provoque la fuite et la dispersion des rangs d’une foule.
  • Al Faza’â ( الفزع ): la peur qui survient par effet de surprise après insouciance et quiétude

Allah (swt) fait varier les Signes (symboles, paraboles, mots, etc…) pour nous livrer en termes concis et précis la quintessence du savoir que le contenu en encre des Océans  mis en exposant 7 ne pourrait contenir. Chaque mot a une signification particulière. C’est le contexte particulier des versets et le contexte globale de la sourate qui vont faire émerger le sens. Si Allah a utiliser le terme Rohb c’est qu’il y a une explication qui n’est pas forcément celle de la lecture littéraliste. Le lecteur averti voit tout de suite que dans la traduction du Coran que dans les termes des journeaux ou des politiques dans le monde arabe il y a une fâcheuse confusion entre le Rohb et le Ro’âb. C’est ce dernier (Ar Ro’âb)  qui peut être assimiler à la terreur, à l’ace de terroriser. Ar Rohb qui est utilisé dans le verset vise à imposer le respect, l’attitude circonspecte, à redouter les conséquences…

  • 4 – Le quatrième  exemple est  le lexique arabe de l’encyclopédie  « Lissan al ‘Arab »

L’encyclopédie arabe  nous donne un cas significatif parmi la polysémie du verbe Rahaba :

الرَّهْبَـى: الناقةُ الـمَهْزُولةُ جِدّاً؛ والرَّهْبُ: كالرَّهْبَـى

La Rahba et le Rahbou: la chamelle et le chameau de grande stature et de caractère déterminé.

Ces camelins sont  destinés à procurer l’apaisement pour les chameliers qui les montent et les conduisent au combat  et à dissuader leurs adversaires s’ils montent des  chameaux et des chevaux plus petit. Ainsi la langue arabe donne un sens à :

العالي؛ الجَمَلُ وهو رَهْباً، رَكِبَ إِذا الرَّجُلُ أرْهَبَ

Arhaba signifie monter un chameau ou une chamelle de haute stature et  signifiant souvent se préparer à la guerre avec de grands moyens ou dissuader un adversaire qui se prépare à la guerre.

 ا طالَ كُمُّهُ.إِذا الرَّجُلُ أرْهَبَ

Arhaba signifie aussi porter de longues manches. Pour les Arabes, avant l’Islam, c’était un symbole ostentatoire  et ostensible. Il s’agit donc de se montrer et de se faire voir.

Lorsque le verset coranique dit « تُرْهِبُونَ بِهِ », il signifie : montrez-vous et n’ayez pas peur, ne vous dissimulez pas, préparez-vous contre l’agresseur et   montrer-lui vos préparatifs de guerre pour le dissuader de vous attaquer.

Si on utilise l’astuce des linguistes arabes qui consiste à deviner le sens d’un terme en permutant ses lettres, on part  des lettres RHB du verbe  Rahaba ( رهب ) pour obtenir les lettres HRB du  verbe  Haraba ( هرب ) qui signifie fuir. Le message à découvrir dans l’étendue de la polysémie est le suivant dans le contexte du verset :  faire fuir l’ennemi en lui faisant voir les conséquences de son acte inconsidéré. Il s’agit de l’amener non à avoir une peur par l’émotion, mais  à redouter par mais la raison et les faits tangibles qui s’offrent à son esprit logique  et à sa perception évidente .

Il ne s’agit donc pas de terroriser au sens terrifiant du terme, mais d’imposer le respect et la crainte en montrant les conséquences d’une aventure guerrière contre les Musulmans. Le Coran est précis dans ses termes il ne s’agit  pas de terrifier ou de faire peur par  le recours à la violence qui laisse des traces dans l’imagination et l’émotion, mais de montrer sur le plan rationnel et tangible la force et l’organisation de combat pour éviter la guerre. Le verset coranique est une pédagogie qui utilise la puissance de la métaphore et la répétition alternant un sens imagé et un sens décrit comme dans ce verset en particulier, et souvent le premier sens est explicité par le second et vice versa :

« préparez-leur forces et cavalerie » = Tourhiboun (mobilisez contre eux vos grands moyens)

La signification est « afin que vous soyez redoutés par » ou «  afin de dissuader »  l’ennemi d’Allah et  votre ennemi qui se prépare à vous agresser.

Lorsque je développe ce genre de discours sérieux et réaliste, il est évident que je deviens pour les uns  un « terroriste », et pour les autres un chameau. La vérité sémantique et historique est dans ce verset et tant que nous le transgressons nous seront agressés par les blasphémateurs et les prédateurs :

{Et préparez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous soyez redoutés par l’ennemi d’Allah, votre ennemi, et d’autres encore que vous ne connaissez pas, mais Allah les Connaît.} Al Anfal 60

{Et mobilisez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous dissuadiez l’ennemi d’Allah, votre ennemi, et d’autres encore que vous ne connaissez pas, mais Allah les Connaît.} Al Anfal 60

C’est en comprenant le sens de ce verset que les Arabes ont affronté avec leurs chevaux de petites tailles  les brigades d’éléphants de l’Empire perse. Après les premières défaites face aux éléphants qui terrorisaient leurs chevaux, les Musulmans ont modifié leur tactique de combat et ont triomphé de leurs ennemis qu’ils ont attaqués non pour transmettre l’Islam par la force de l’épée, mais pour prendre l’initiative contre une force puissante et redoutable qui les terrorisait et les menaçait dans leur territoire et dans leur existence intrinsèque.

S’il y a des doutes ou des contestations sur cette traduction et son sens nous devons trancher en revenant au contexte qui introduit ce verset ou qui lui apporte une conclusion. Dans notre cas il s’agit d’une introduction qui montre la conduite à tenir en cas de risque de transgression d’un pacte et cette conduite donne le sens explicite :

{Ceux d’entre eux avec qui tu conclus un pacte, puis chaque fois ils violent leur pacte et ils ne craignent point. Si tu les saisis à  la guerre, effarouche par eux ceux qui sont derrière eux, afin qu’ils se souviennent. Et si tu redoutes une trahison de quelques gens, rejette (le pacte) avec loyauté. Certes, Allah n’aime point les traîtres.} Al Anfal 56 à 58

Ces quatre exemples   renforcent mon argumentation  qui rejette la terreur et le terrorisme imputé à l’Islam et au Coran  comme il rejette l’islamophobie qui instrumentalise la violence après en avoir été l’instigatrice.

Pour corroborer notre argument nous nous référons au Coran qui dit juste après le verset précédent (Al Anffal 60) où le terme  » par lequel Tourhiboun ( ترهبون به  ) est citée :

{S’ils s’inclinent vers la paix, alors incline-toi aussi et fie-toi à Allah} Al Anfal 61

Le contexte du verset  montre qu’il est harmonie avec le sens du mot (irhab = dissuasion) car il s’agit de montrer sa force à des belligérants qui ont déjà essuyé une défaite à Badr alors que les Musulmans étaient peu nombreux et insuffisamment équipés. C’est la position du fort qui ne veut pas faire couler le sang.  Si les Musulmans n’ont pas compris la portée du message de leur Dieu et la miséricorde de leur Prophète qui n’a eu recours à la violence que pour repousser la violence armée ils ne pourront que générer de l’entropie et devenir la proie à l’islamophobie  et des écervelés qui suivent les appels à la haine et à la violence contre les Musulmans au lieu de diriger leurs armes, leur argent et leur réservoir humain vers le développement de leur force pour affronter l’Empire et le sionisme.

La paix au sens islamique n’est pas la pax romana de l’Empire ou celle du sionisme qui extermine et spolie car il ne peut y avoir de paix fondée sur la terreur et  l’injustice. L’Islam a rayonné sur le monde par sa vertu, sa justice et sa liberté. Le terme le plus approprié pour générer le respect et  la dissuasion n’est pas la terreur qui est post offensive, mais imposer son existence et sa capacité de résistance pour faire redouter la guerre et ses conséquences sur l’ennemi. Il ne s’agit pas de terroriser un innocent, mais de faire craindre les conséquences d’une agression à celui qui,  par son arrogance et sa supériorité militaire, est enclin  à lancer des offensives agressives.

Nous ne sommes pas dans une démarche violente gratuite de vengeance ou de terreur qui suppose meurtres, viols, incendies, ravages, ruines et tout ce qui génère de l’effroi et de l’épouvante. Faire peur est du domaine de l’émotionnel, mais faire redouter est du domaine du tangible et du rationnel (ce dont on redoute les conséquences). La langue  française n’a pas suffisamment de verbe et de substantifs pour exprimer tous les termes coraniques. C’est rendre mauvais service au Coran que se contenter d’une traduction formaliste littéraliste qui ne rend pas le sens exact.

Sur le plan sémantique, lexical  et contextuel, nous sommes dans un principe de dissuasion, de précaution, de prévention… Faire dire au Coran  autre chose c’est de la mauvaise foi,  de la désinformation, ou de la continuité de la  lutte idéologique  menée par les orientalistes qui ont traduit le Coran avec des préjugés contre l’Islam et parfois avec des visées caricaturales.

 E – L’effondrement psychologique dans le Coran : Ar Ro’âb (  الرعب  )

Dans quelle signification  le Coran  utilise le terme Ar Ro’âb ? Il l’utilise dans  quatre versets avec le sens d’effroi et non de terreur. Il ne s’agit pas de terreur  car la terreur relève de la perception de choses horribles et terrifiantes, mais il s’agit de l’effroi  qui prend le cœur et l’imagination et les pousse à perdre tous les repères dans la bataille et à se disperser en débandades, chacun cherchant son salut alors qu’il venait croyant  se remplir de gloire dans une troupe nombreuse et fortement éuipée. Il ne s’agit pas de la terreur qu’inspirent les Musulmans, mais il s’agit  d’une action émanant d’Allah dans le cœur des mécréants qui ont agressé le Prophètes (saws) et ses compagnons.  Les quatre versets  qui citent l’effroi (Ar Rohb) mettent Allah comme sujet et les cœurs des transgresseurs comme subissant l’action d’Allah : Ali ‘Imrane, 151 – Al Anfal, 12 – Al Ahzab, 26 – Al Hashr, 2

Citons à titre d’illustration les deux énoncés suivants :

 سَنُلْقِي فِي قُلُوبِ ٱلَّذِينَ كَفَرُواْ ٱلرُّعْبَ

{Et lorsque ton Dieu  a inspiré aux Anges : « Je suis avec vous, affermissez donc ceux qui sont devenus  croyants, Je déposerais  l’épouvante dans les cœurs de ceux qui sont devenus  mécréants. Frappez donc sur les cous, frappez-en chaque bout de doigt ». Cela en raison de ce qu’ils se sont opposés à Allah et à Son Messager. Et quiconque s’oppose à Allah et à Son Messager, Allah sûrement Punit sévèrement.} Al Anfal 12-13

 وَقَذَفَ فِي قُلُوبِهِمُ ٱلرُّعْبَ

{C’est Lui qui A Fait sortir ceux qui sont devenus  mécréants des gens du Livre, de leurs demeures, pour le début du rassemblement. Vous ne pensiez pas qu’ils sortiraient et eux pensèrent que leurs forteresses les préserveraient d’Allah, alors Allah les Surprit par où ils ne s’attendaient pas, et Il jeta l’effroi dans leurs cœurs. Ils détruisent leurs maisons par leurs propres mains et par les mains des croyants. Tirez-en un exemple, ô doués de clairvoyance […]  Cela en raison de ce qu’ils se sont opposés à Allah et à Son Messager; et quiconque s’oppose à Allah, Allah alors Punit sévèrement.}  Al Hashr 2 et 4

Toute  agression contre le Prophète (saws)  est une malédiction dans cette vie et dans l’au-delà.  Est ce que cette description est de la  la  terreur, de  l’épouvante ou de  l’effroi qu’Allah lance dans le cœur des agresseurs  les laissant  corps et âmes  à la merci des faibles et des opprimés qu’ils croyaient asservir, humilier ou vaincre en comptant sur le seul rapport des forces tangibles. C’est ce sentiment de perdition qui s’empare de l’agresseur  qui le rend vulnérable. C’est le cœur qui s’effondre et l’esprit qui se disperse face à la surprise pour laquelle il n’a aucune riposte car elle était imprévisible et imparable. Cet état la langue française le traduit par effroi (peur sous l’effet de la surprise).  Alors que la tererur  c’est « la peur collective qu’on fait régner dans une population, un groupe de personnes, dans le but de briser sa résistance »

Nous sommes dans un cas différent de la mise en œuvre de la doctrine américaine  « choc et effroi (Shock and Awe) », en Irak. L’armée américaine  a terrorisé  l’armée et la population irakienne par la stupeur  qu’a provoqué l’emploi abusif et massif d’une puissance de feu navale, terrestre et aérienne, poursuivi par des actes terroristes et humiliants pour  annihiler la volonté de résistance. C’est plutôt choc et terreur.

Autres maux en guise de conclusion

La lute idéologique quand elle est bien menée permet d’enjoliver les mots pour masquer l’horreur de la réalité. Les dominants du monde  mettent en œuvre des spécialistes et des laboratoires pour construire leurs mots, leur rhétorique et leurs images. Mais nous qui subissons nous nous laissons enfermer dans leur système de pensée en acceptant d’être des auxiliaires de servitude et dans le meilleurs des cas de mauvais servants et de mauvais symboles dans la défense de nos valeurs, de notre foi, de notre Livre.

 

 

 

Omar Mazri – LIBERATION-OPPRIMES.NET

Caricatures et lutte idéologique

Hassan Nasrallah : La guerre psychologique

[L]a guerre psychologique est aussi vieille que les guerres et les conflits dans l’histoire de l’humanité , où chacun recourt instinctivement aux méthodes de la guerre psychologique, comme par exemple battre le tambour pour effrayer l’autre armée , réciter de la poésie ou des slogans ou des chansons ou même des discours ou encore répandre des rumeurs …

Dans les temps modernes, la guerre psychologique implique l’utilisation très large et très diversifiée de toutes formes d’armes psychologiques, au premier rang viennent les médias et les moyens modernes de communication tels que journaux, magazines, Internet, télévision, Centres d’études, auteurs et chercheurs …

Les États-Unis parrainent le projet de domination de nos ressources, pour ce faire ils dirigent une guerre psychologique dans la région contre notre leadership militaire, contre la résistance, contre tout ce qui touche à cette nation, sans oublier le rôle de l’ennemi sioniste, qui est la caserne du projet américain, et qui exécute cette guerre de façon continue pendant toutes les heures et les minutes …

Cette guerre psychologique, a pour cible trois axes :

 

  • Premièrement: la création de la peur et la terreur

Les américains et les israéliens visent avant tout à travers leur guerre psychologique à nous intimider et à nous faire peur , à remplir nos cœurs de panique, l’ennemi a recours à tout ce qui déclenche en nous la terreur et la peur dans nos esprits, et ce dans le contexte de la guerre psychologique, chaque jour, ils nous menacent de nous faire la guerre , de détruire notre infrastructure et quand le gouvernement libanais devait être formé on nous a dit, que le Liban est sous la menace , or le Hezbollah était présent dans le gouvernement précédent mais aucune menace n’a été proférée !

Tous les jours nous entendons des menaces de guerre contre l’Iran, contre la bande de Gaza, et parfois contre la Syrie, menace constante d’agression, de meurtre et de déplacement. Une telle guerre implique l’intervention de l’ensemble des responsables politiques et même le maire menace…

Parmi les moyens utilisés pour gonfler leurs capacités: ils parlent de leur armée et de leurs armements , pour faire peur, , au début de la guerre de Juillet ou à Gaza on est surpris de voir comment les médias sont présents sur des navires de guerre, même si si cela est contraire aux mesures de sécurité, Mais cela sert l’objectif, et parfois il y a des fuites d’informations par le biais de diplomates ou de journalistes comme quoi ils comptent lancer une guerre, dans quelques semaines …
Aussi, ils se présentent à travers leurs manœuvres militaires comme étant sommes prêts à toute confrontation et que nous nous préparons pour vous vaincre. Aussi parmi les moyens de la guerre psychologique le fait de commettre des massacres.. en l’an 48 quand ils ont occupé la Palestine, ils ont tué les hommes et les enfants et ils ont éventré les femmes enceintes, le but de ce terrorisme est d’intimider le reste de la population…
Aussi parmi les moyens de la guerre psychologique la destruction massive des villages et villes…
Autre méthode : utiliser les voix locales et régionales amies ou alliés, et qui ont certains clients comme c’est le cas des réseaux d’espionnage, qui avaient pour mission de décourager les gens, il existe d’autres voix collabo ou pas, mais qui instaurent un climat de terreur en insistant sur le fait que l’ennemi ait capable de détruire qu’il sera invincible..

  • Deuxièmement : nous convaincre que nous sommes vulnérables

Même si nous ne ressentons pas que nous sommes faibles il n’empêche, ils travaillent à nous convaincre que nous sommes faibles et incapables.. et que nous n’avons pas d’autre choix que de se résigner, de succomber à leur puissance, parce qu’il n’y a pas d’horizon pour nous.

Ici, les médias et les élites politiques et culturelles jouent un rôle important, surtout dans nos différences ethniques, religieuses et culturelles, qu’ils tentent de gonfler, et qui sont vieilles de plusieurs siècles et que nous pouvons surmonter parce que nous partageons le même destin..
Et parfois ils créent un conflit politique donne un caractère confessionnelle ou ethnique élargi, ainsi ils ont beaucoup écrit sur les différences entre les iraniens et les syriens, mais ils sont revenus et ont admis l’existence de d’une bonne relation syro-iranienne … Idem quand ils ont inventé des conflits à l’intérieur des forces de l’opposition : Ces conflits ne sont pas présents.

A une certaine période ils ont tenté de perturber la relation entre Amal et le Hezbollah..
Aussi ils tentent de nous convaincre que nous sommes insuffisants, que nous sommes des peuples arriérés, incapable de se prendre en charge ou de résoudre nos problèmes..

Les tenants de ces guerre psychologique cherchent à philosopher la faiblesse et d’en faire une stratégie, par exemple: la théorie que la force du Liban réside dans sa faiblesse, des livres ont été écrit sur ce sujet, mais cette théorie s’est effondrée..

Au début des années 82 il y avait le slogan que l’œil ne peut pas résister à la pointe, cela est trompeur car le Liban n’est pas un œil, nous sommes ces montagnes impressionnantes auxquelles les armées fortes se sont brisées, ils ont dit que les combattants de la résistance sont des fous, des amateurs, des aventuriers..
Si nous avions attendu à ce que soit élaborer une stratégie arabe unifiée pour la libération du Liban, Israël aurait occupé le Nord du Liban et la Beqaa.. En résumé, ils viennent nous convaincre de la théorie de la faiblesse tout comme la théorie de la paix !

  • Troisièmement: parmi les objectifs immédiats de la guerre psychologique instaurer le doute, l’hésitation et la confusion

Quand ils constatent que nous sommes toujours forts et pas convaincus de nos faiblesses, ils cherchent à semer le doute et ce à trois niveaux : dans les idées et les principes, dans les choix ou les options, et enfin dans les mouvements de résistance, leurs chefs, leur organisation.
Dans nos idées et nos principes, ils nous demandent pourquoi résistez-vous, est-ce par foi? Alors ils tentent de semer le doute dans nos croyances à travers des gens instruits qui tentent de remettre en question notre foi ; ou pour par exemple, ils tentent de montrer les moudjahidine, comme des combattants qui luttent conformément à un mandat légitime et non seulement pour l’orgueil et l’honneur, mais pour seulement être des martyrs, bref ils caricaturent la résistance, ridiculisent la notion de responsabilité et invitent les jeunes invités à aller danser et boire, au lieu d’assumer leur responsabilité, ils travaillent sur chaque vocabulaire sur chaque mot au point de nous accuser de culture de la mort face à la culture de la vie…
Dans nos choix ils cherchent à nous pousser à choisir entre telle ou telle option, comme est-ce que vous êtes musulman ou patriotique ou nationaliste, nous sommes tout cela, ils ne sont pas contradictoires..

  • Enfin ils tentent de semer le doute dans les dirigeants et les cadres de la résistance, ils disent que tous les dirigeants sont corrompus, avides de pouvoir ce qui n’est pas vrai..

Parmi leurs méthodes ils répandent des rumeurs que les dirigeants au sein de la résistance se déchirent.. Bien sûr le public sera touché, en lisant cela, motif de ces rumeurs : il n’y a pas de véritable leadership.
Ici, je dis que nous sommes l’un des partis les plus purs, les plus harmonieux les plus cohérents, honnête, noble, respectueux, fraternel.. Ainsi après avoir découvert des réseaux d’espions ils ont dit que le Hezbollah était infiltré, c’est normal qu’après 27 ans se trouve une personne qui s’infiltre dans Hezbollah, mais je vous dis qu’après 27 ans, Israël n’a pas réussi à percer les unités de la résistance, …
Aujourd’hui c’est la guerre psychologique qui a le dernier mot dans une bataille, c’est pourquoi j’ai voulu faire la lumière sur ce sujet, elle est l’un des plus graves moyens de guerre menée sur nos générations et cela doit être connu par tous.

Ici, je tiens à vous dire que nous sommes entrés dans une phase où nous pouvons tirer notre force de nos idées, nos convictions, nos principes, nos bases, et les auteurs de ce projet dirigé contre nous, quelque soit les guerres qu’ils déclenchent contre nous, économique, militaire, politique, ou psychologique, ils ne récolteront que des échecs et des déceptions soyez rassuré, mais il est important que nous restions informé sur le sujet, si Dieu le veut.

La bataille du sens

Extraits de l’autobiographie du Cheikh Mohammad Al-Ghazâlî : la bataille du sens

À notre époque, les ennemis de l’islam ont multiplié leurs activités. Ils augmentent les obstacles qu’ils érigent sur le chemin de ceux qui appellent à l’islam. Ils ont pu utiliser leurs développements pour empêcher l’islam de se répandre dans de nombreux pays. En outre, ils employèrent leur richesse et puissance pour égarer les masses musulmanes en Afrique, Asie et Europe. C’est pourquoi il n’est pas suffisant de fonder des organisations prêchant l’islam. Elles doivent nécessairement être appuyées par divers services sociaux, éducationnels, culturels et liés à la santé.

Appeler à Allah ne peut être l’affaire d’un seul homme. Le Dâ`i (prédicateur appelant à Allah) à notre époque doit avoir une connaissance des sciences humaines. En plus de la connaissance du Coran, de la Sunnah, du Fiqh et de la civilisation islamique, il (ou elle) doit apprendre l’Histoire du monde, les sciences naturelles, la biologie, ainsi que toutes les branches contemporaines de savoir liées à la pensée et la philosophie.

 prédicateur appelant à Allah doit être sincère dans sa mission qui doit constamment occuper son esprit et sa pensée. Il doit traiter les gens avec un cœur ouvert, sans égoïsme ou jalousie. Il ne doit pas être animé par des désirs immédiats ou intérêts personnels. […] Il doit trouver des excuses pour ceux qui font des erreurs et ne pas les blâmer. Il est là pour tendre la main aux autres lorsqu’ils trébuchent.

En outre, e ^prédicateur ’appelant à l’islam doit, à notre époque, être au courant des différences entre les divers groupes d’ennemis de l’islam, qu’ils soient des athées qui renient l’Existence de Dieu ou des Gens du Livre qui renient l’Islam.

J’ai constaté que de nombreuses personnes, travaillant dans le champ de la Da`wah, font du tort à l’islam. Certains concentrent leurs efforts en permanence sur l’interdiction des choses. On entend d’eux que le fait que la religion interdit ceci ou cela. Ils ne se soucient même pas de donner une alternative dont les gens auraient besoin. Ils sont tels des gens qui bloquent une route sans en ouvrir une autre.

D’autres prédicateurs vivent encore dans le passé et non dans le présent ou le futur, comme si l’Islam était une religion historique. C’est un spectacle saisissant que de le voir débattre avec, par exemple, les Mu`tazélites ou les Jahmites. Il peut avoir raison dans ce qu’il dit, mais il ignore complètement que les ennemis de l’islam porte aujourd’hui d’autres noms et emploient d’autres méthodes et arguments.

D’autres également ne font point de distinction entre les problèmes périphériques et les problèmes centraux, ni entre les sujets fondamentaux et les branches secondaires, ni entre les problèmes majeurs et ceux qui sont mineurs. Ils dépenseraient toute leur énergie pour combattre les problèmes secondaires. Ainsi, il est probable qu’ils attaquent par la mauvaise direction, là où le véritable ennemi attaque par une autre direction. Il leur arrive parfois d’attaquer même des ennemis imaginaires.

Tous ces prêcheurs sont un pénible fardeau pour la Prédication Islamique. Ceux-là doivent être corrigés, tout comme ceux qui prêchent pour leurs profits personnels et non pour des principes islamiques sincères. Travailler pour les valeurs islamiques est bien différent du travail pour des désirs personnels.

Après quarante ans de travail dans la prédication islamique, je réalise que le plus dangereux des défis ce sont les pratiques religieuses corrompues. Cela englobe le travail pour les caprices et les illusions, ainsi que le travail pour les désirs et bénéfices personnels.

La foi est une conscience intellectuelle, mais ces gens sont intellectuellement et continuellement inconscients. La foi mène à un cœur pur, mais ces gens ont des cœurs malades. Leurs cœurs sont terriblement malades. Dévoiler des pratiques religieuses altérées nécessite une étude détaillée afin de cerner les raisons mentales et psychologiques les sous-tendant. Abû Hâmid Al-Ghazâli a dédié une grande partie de son livre, La Revivification, pour donner le remède à ses maladies et en avertir les gens. Ibn Al-Jawzî écrivit la Déception d’Iblis pour dévoiler les différentes formes de pratiques religieuses altérées et pour prévenir les gens.

J’ai rédigé quelques-uns de mes ouvrages, préoccupé par le combat de telles pratiques. J’ai d’abord fait cela dans mes livres : Réflexions sur la Religion et la Vie, Pratiques non-islamiques, Fondements de la Foi entre le Cœur et la Raison, et la Prédication Islamique au 15e siècle higérien.

Certes, ces mauvaises pratiques greffées sur la religion conduisent à une image erronée de l’islam dans l’esprit de nombreuses personnes douées de sens. Ces gens découvrent l’Islam à travers le comportement et attitudes de ses adeptes. En effet, quelques musulmans — que ce soient dans les époques passées ou contemporaine — sont une disgrâce pour leur religion elle-même.

J’ai commencé à écrire depuis ma tendre enfance. C’était mon passe-temps favori et j’y prenais beaucoup de plaisir. Je n’ai écrit sur la religion qu’après avoir commencé mon activité dans la prédication. Mon écriture mélange le style technique et poétique. J’essaie d’introduire le savoir islamique à travers les problèmes contemporains. Je dirais que les deux thèmes majeurs des trente-cinq livres que j’ai rédigés pendant ces quarante années sont, d’une part, la Foi, la raison et le Cœur, et d’autre part, l’Islam et les énergies inexploitées et inertes.

Source : extraits autobiographie